LE DOSSIER DU MOIS

 

AU SUJET DU MARIAGE HOMOSEXUEL, EN REPONSE A L’ARTICLE PARU DANS LA REVUE CATALANE ‘RECULL’ LE 14 MAI 2005, SOUS LA SIGNATURE DE JAUME REIXACH, PRETRE DU DIOCESE DE GERONE, ESPAGNE.

 

« Nous savons que la Loi est bonne, si l’on en fait un usage légitime, et en sachant que la Loi n’est pas là pour le juste, mais pour les sans-loi et les insoumis, les impis et les pécheurs, les sacrilèges et les profanateurs, les parricides et les matricides, les assassins,  les fornicateurs, les sodomites, les marchands d’hommes,les menteurs, les parjures et tout ce qui s’oppose à la saine doctrine, conforme à l’Evangile de la gloire du Dieu bienheureux qui m’a été confié. » (cf. I Timothée. 1, 8-11)

 

L’article parut le 14 mai 2005, dans la revue ‘RECULL’ sous la rubrique : La page de Jaume Reixach, ayant pour titre : L’objection de conscience, traduit du Catalan par Joan Pau Potau-Parent i Santol.

 

Cet article entre dans le débat sur le problème moral et social que posent les déviances sexuelles et de l’attitude du législateur face à ce qui ressemble à un dictact de l’anormalité. Cette dictature de l’anormalité est ressentie par la majorité des peuples comme une agression objective envers non seulement les valeurs naturelles mais aussi et très certainement envers la culture judéo-chrétienne, comme envers toutes les autres religions appliquées au respect de la loi naturelle. Nous observons que la pression la plus agressive est réservée contre l’Eglise Catholique, car elle est la plus engagée dans l’opposition à ce qu’il faut bien appeler : une décadence morale et culturelle profonde de la société moderne. Elle est si profonde qu’elle n’a plus de compréhension de l’homme et, ce qui lui reste de compréhension est si imparfait et si morcelé qu’il lui apparaît plus en ennemi, en trublion qu’il convient de réduire de soumettre ou de détruire.

 

Nous répondrons point par point à cet article qui illustre la fine pointe de la crise du modernisme dans l’Eglise. Les passages en italique sont ceux de l’article mis en cause, il est intégralement retranscrit.

 

1 - « La faible (ou nulle) disposition du PP (en tête celui de Valladolid suivi de celui de Pontons avec ses expressions grossières et des déclarations polémiques) à accomplir la loi des mariages civils homosexuels a voulu se justifier en appelant à la noble (et toujours respectable) objection de conscience. Mais ce n’est pas le cas. Nous ne sommes pas en train de parler de mariage religieux, mais d’unions civiles. J’utilise ce synonyme (union) par respect envers toutes les personnes qui trouvent que le mot mariage, appliqué à l’union légale de deux personnes du même sexe, est excessif. C’est pareil ! Le nom ne fait pas la chose. »

 

Objection : Dans un Etat de droit, et quelque soit son milieu traditionnel de culture et de religion, il ne se trouve aucune justification qui permette au pouvoir politique d’autoriser le mal, de le normaliser, de le légaliser ni les déviances contre nature. Le pouvoir ne peut se réclamer d’aucune légitimité pour justifier des dispositions législatives au bénéfice de pratiques illicites, car opposées à l’ordre naturel, à la morale commune qui en découle - pas même le bulletin de vote - qui ne confère qu’une légalité de principe. Ces dispositions juridiques racinent dans une praxie idéologique, objectivement anti-chrétienne. Elles sont attentatoires à la dignité de l’homme, à la dignité de l’humanité car leur idéologie les haie tous les deux. Elles résultent de la culture révolutionnaire et de son terrorisme intellectuel et culturel. Elles sont l’une des multiples conséquences de l’absence de toute politique familiale et, d’avoir autorisé le divorce et le remariage. Dans cette perspective la dépénalisation de l’avortement a initié une société de mort, une civilisation mortifère comme l’a enseignée Jean-Paul II.

 

Le mandat reçu du peuple ne saurait être l’argument qui légitime ces dispositions juridiques pas plus qu’il n’autorise la violence contre l’ordre naturel.

(Nous verrons plus loin qu’il y a bien volonté de marier deux personnes de même sexe dans l’intention du législateur et non d’unir.)

 

2 - « Ne confondons pas les concepts : l’objection de conscience peut amener dans certains cas à la désobéissance civile, mais non à l’inverse : la désobéissance civile ne renvoie pas nécessairement à la conscience (morale ou religieuse). Elle peut venir de convictions bien peu morales. Dans le cas concret des unions homosexuelles, elle peut venir d’une homophobie mal réprimée qui attente à la Constitution, laquelle laisse entendre clairement que personne ne peut être discriminé par son orientation sexuelle (entre autres choses). L’homophobe le sait. D’autant plus s’il fait ostentation de la charge de maire. Pour cela il invoque (hypocritement) l’objection de conscience : pour s’éviter les complications que comporte la désobéissance civile. »

 

Objection : Il est légitime, du point de vue de la morale commune et du bon sens, de condamner et d’être opposé aux pratiques sexuelles contre nature, prise de position qui ne saurait être assimilable à de l’homophobie. Condamner une pratique peccamineuse ne signifie pas le rejet social des pratiquants. Les homophobes sont souvent des personnalités primaires, peu pourvues intellectuellement, animées de sentiments racistes, ce sont des personnalités ayant elles-mêmes des difficultés d’ordre psychologique pouvant aller jusqu’à des névroses dues à une vie affective et sexuelle fragile et déstabilisée.

Il est à craindre que l’on assiste à une recrudescence d’actes homophobes émanant de courants cristallisant les déceptions et les désespoirs de toutes origines sociales et économiques, car ces dispositions juridiques mettent en opposition frontale deux conceptions irréconciliables de la société. Elles sont ressenties justement comme l’expression d’une volonté politique désireuse d’imposer un mode de vie déviant, fondamentalement opposé à la loi naturelle. Elles ne peuvent qu’être perçues que comme une agression d’une violence extrême.

Nous ne sommes pas ignorants que ceux qui manipulent les homosexuels ont l’objectif de contribuer à l’effacement de Dieu dans la mémoire collective et individuelle, ainsi qu’à l’affaiblissement des religions et surtout les religions juive et chrétienne. C’est deux religions sont les seules à avoir les moyens intellectuels et sacramentels - pour les catholiques et les orthodoxes – de s’opposer efficacement à cette déferlante luciférienne.

Nul n’est tenu au respect constitutionnel, législatif et juridique quand les institutions s’opposent à la loi naturelle et à la morale communément admise.

Nous allons le démontrer, la désobéissance civile n’est pas simplement un droit légitime mais un devoir de citoyen responsable et de chrétien accompli.

 

3 - « Parce que les lois sont faites pour être exécutées. Et celui qui se refuse à les exécuter mérite une punition. Le Conseil Général du Pouvoir Judiciaire (CGPJ) ne laisse aucune équivoque : « nous sommes dans un Etat de droit et cela veut dire que la loi est au-dessus de toutes croyances. Un juge ne peut se refuser à appliquer une loi, bien qu’il ne soit pas d’accord avec elle. De la même manière, un juge ne peut se refuser à enquêter sur un cas d’avortement ou d’euthanasie en argumentant que – à son avis –ce ne sont pas des délits ». Seulement il se déroberait ! L’Etat de droit nous protège tous et doit être respecté par tous ».

 

Objection : Toute personne en charge d’une fonction civile, militaire ou juridique est tout à fait libre de refuser l’obéissance ou l’exécution d’une loi ou d’un ordre qu’il estime contraire à sa conscience voir contraire à l’intérêt du bien commun. Et aucun pouvoir politique, civile et judiciaire n’a la légitimité de sévir contre celui qui fait valoir l’objection de conscience. Aucun pouvoir ne peut passer outre, à moins d’user d’une praxie despotique, dictatoriale. Il serait singulier qu’un pouvoir démocratique use de tel procédé. Pour se convaincre de cette liberté d’objecter qu’on veuille se reporter à la très riche correspondance entre les juges et avocats avec le pape Pie XII, des pays d’Hongrie, de Tchécoslovaquie et quelques autres devenus subitement communistes. On peut se reporter aux entendus du Tribunal de Nuremberg et ceux du Tribunal International, sachant que les cours internationales sont supérieures à celles des Etats Nations. Le passage cité du droit espagnol semble être sorti de son contexte, il n’est qu’un texte basique concernant les principes généraux du droit national. Cette argumentation procède du sophisme.

 

Si on suit ce prêtre dans l’absolu de son raisonnement, les lois racistes de l’Allemagne nazie étaient légitimes pour la simple raison qu’elles étaient des lois ? Ce raisonnement et d’autant plus navrant, que M. Reixach est citoyen d’un pays qui, il y a trente ans, vivait sous la dictature franquiste, et les Catalans en ont connu tout le joug.

 

4 – « D’autre part, dans un Etat de droit, les cas qui pourraient donner prise à l’objection de conscience sont très rares. Justement parce que la division des pouvoirs est bien délimitée. A Dieu ce qui est à Dieu, et à César ce qui est à César. Les unions de couples homosexuels appartiennent au droit civil. Le même droit civil qui protège l’union des couples hétérosexuels. Je ne vois qui pourrait s’offenser que quelques personnes, jusqu’ici marginales, puissent avoir les mêmes droits que les autres ».

 

Objection : Le droit civil, administratif et militaire procèdent tous d’un droit fondamental qui procède de la souche naturelle qu’est la famille. Le droit familial, même s’il est un droit dit archaïque, il est l’origine de tous les droits. C’est ce droit là que l’on désigne par droit naturel. On ne devrait donc pas séparer le droit de la souche qui l’induit : la loi naturelle et la morale commune qui en émane.

Dieu, en donnant le souffle au vivant de l’individu humain lui permet de devenir être, personne humaine. C’est dans cette donation de l’être par le souffle spirituel insufflé au vivant humain que se trouve la substance de la loi naturelle, car l’homme est le couronnement, la conclusion de la création matérielle et de la chaîne du vivant sur lesquelles il a mission et ordre de régner. En conséquence, il est tout à fait légitime pour un homme et une femme de faire valoir son droit à l’objection de conscience.

 

5 – « Les maires qui invoquent l’objection de conscience pour justifier leur opposition à marier des couples homosexuels, surestiment leur fonction. Eux, en réalité, ne marient pas, ce sont les contractants qui se marient. Le maire ou le juge de paix est simplement un officier ministériel. Il représente l’Etat de la même façon que le prêtre représente l’Eglise. Mais au-delà de cette fonction : au-delà de certifier par sa présence et signature que tout s’accomplit en accord avec la loi - civile ou canonique selon les cas -, sa responsabilité est nulle. C’est le oui des nouveaux mariés qui donne la validité à l’union. Aussi bien s’il s’agit d’une union religieuse (sacramentelle) que d’une union civile (contractuelle). D’autre part, le maire peut déléguer ses pouvoirs, chose qui se produit pour les mariages civils qui viennent de se célébrer. Je veux dire qu’il ne faut pas dramatiser ni invoquer l’objection de conscience pour cacher des raisons qui peuvent être clairement homophobes ».

 

Objection : Le droit canon qui légifère sur le mariage et son sacrement dit : « Can.1096 - § 1. Pour qu’il puisse y avoir consentement matrimonial, il faut que les contractants n’ignorent pas pour le moins que le mariage est une communauté permanente entre l’homme et la femme, ordonnée à la procréation des enfants par une certaine coopération sexuelle. […] La validité du mariage exige la présence d’un prêtre, d’un diacre, d’un laïc dûment désigné par l’évêque ou, dans certains cas, le futur couple peut validement contracter le mariage en s’échangeant leur engagement face au maître autel et en présence de la communauté. Au passage du prêtre, il lui communiquera le fait, alors celui-ci bénira cette union et l’inscrira dans le registre paroissial, disposition communément admise dans des contrées peut fournies en prêtre et aux paroisses éloignées l’une de l’autre, comme en Amazonie. » (cf. le droit canon.)

 

Nous voyons donc que, pour les chrétiens, le sacrement du mariage n’est pas conféré par le prêtre mais par les deux membres du futur couple à l’instant de leur engagement. Par contre, la nature du mariage civile ne serait être équivalente au mariage catholique, car d’une part l’Eglise ne reconnaît aucune valeur sacramentelle à un mariage civil et que sur ce point, le législateur est très clair, c’est la loi civile qui marie le futur couple et, seul le mariage civil a force de loi pour la cité. Il y a bien dans l’intention du législateur la volonté politique et idéologique de se substituer à toutes les religions et à toutes les églises dans le cas précis du mariage civil. C’est si vrai, qu’il suffit de se reporter au corps juridique qui légifère sur les procédures de séparation et de divorce, n’est considéré en droit que la loi qui régit le mariage civil. Donc un officier ministériel n’est pas un simple témoin mais un intervenant au cœur de l’acte des contractants. C’est bien l’officier ministériel qui, au nom de la loi, marie et les déclare mariés. Il ne faut pas omettre que le mariage religieux en Europe est soumis à l’obligation préalable de contracter le mariage civil, sauf que maintenant avec le « PACS » cette obligation tombe.

 

Si pour un bon gouvernement de la cité, il convient de séparer le pouvoir civil du pouvoir religieux, il n’en demeure pas moins vrai que les deux pouvoirs restent associés et qu’il n’y a pas de raison objective de les opposer. Cette opposition artificielle est le fait de l’idéologie et des sociétés occultes anti-chrétiennes comme les francs-maçons. Le pouvoir de César contribue au salut des hommes : confère le terrible dialogue entre Jésus et Pilate.

 

Dans la cité, toutes les institutions perdent leur légitimité si elles sont utilisées pour le renversement de l’ordre naturel. Nul ne serait être contraint à respecter ces institutions ni à respecter la loi.

 

Les lois contre nature ne peuvent que générer dans le temps des comportements anti-civiques, un désintérêt de la vie politique, l’émergence communautariste, une aggravation des rejets des personnes au comportement hors norme, beaucoup de ceux qui refusent ces changements anormaux et, n’ayant pas les possibilités intellectuelles de faire la part des choses, irons vers des mouvements, des groupements sécuritaires.

 

En se reportant au développement fait plus haut au sujet du droit naturel et de la loi naturelle, on conviendra que tout officier ministériel peut, en toute légitimité, refuser de marier et de déclarer marié un couple dont l’union s’oppose au droit naturel, à la loi naturelle et ainsi qu’à la morale commune.

 

 (Il est douloureux de constater qu’un prêtre évacue la simplicité évangélique, pour une pratique suspecte de la dialectique.)

 

6 – « Ne prenons pas pour frivole l’objection de conscience, qui peut avoir des origines très sacrées. Beaucoup des premiers chrétiens moururent en martyrs pour avoir refusé de rendre le culte aux dieux païens. Cela était l’objection de conscience ! L’Eglise ne devrait pas contribuer à la confusion en invoquant gratuitement l’objection de conscience ou en appelant à la désobéissance civile. En une occasion, les apôtres Pierre et Jean (Actes des Apôtres, 419) pratiquèrent la désobéissance civile. Ils désobéirent aux chefs d’Israël qui leur défendaient de prêcher au nom de Jésus. Ils n’en firent aucun cas, ils continuèrent de prêcher. Mais leurs désobéissance civile (cala est important) ne porter préjudice à personne ».

 

Objection : L’auteur de cet article dénie aux officiers ministériels et à tout citoyen le droit à la désobéissance civile, pour se justifier il se réfère aux Actes des Apôtres.

Les Apôtres furent confrontés au Sanhédrin après que le Christ fut mort et ressuscité, c'est-à-dire après que la Loi ancienne fut accomplie et abolie. Les Apôtres n’avaient donc aucune raison de se sentir obligés envers les chefs religieux d’Israël. Il faut se rappeler que ces chefs avaient une autorité circonscrite au domaine religieux, tous les autres domaines tombaient dans le pouvoir réduit du roi Hérode et dans celui plus étendu de Rome. Il n’y avait pas pour les Apôtres un cas de conscience, ils affirmaient leur refus de reconnaître à ces chefs une autorité obsolète.  Les temps nouveaux s’établissaient.

L’argumentation du père Reixach est non avenue, elle tombe à faux.

 

La désobéissance civile demandée par la hiérarchie de l’Eglise est au contraire tout à fait légitime, car elle est au service du respect de la loi naturelle donc du respect de la dignité de la personne. Elle n’est pas une attaque sournoise homophobe, elle est avant tout un témoignage proportionné à la situation. Elle ne porte préjudice à personne si ce n’est en dérangeant les consciences.

 

7 – « Quelques évêques (et d’autres qui ne le sont pas mais parlent le même langages, comme Anne Botella) invoquent constamment le modèle de famille traditionnel argumentant que la nouvelle loi qui étendait le domaine des unions civiles représente une menace pour ce modèle ».

 

Objection : Il n’est heureusement pas nécessaire d’être évêque, prêtre, diacre ou religieux pour parler au nom de l’Eglise ni au nom de l’Evangile. Le baptisé, jouissant de la plénitude sacramentelle, peut et doit parler au nom de l’Eglise et de l’Evangile sans qu’il ait besoin de demander l’autorisation. Il doit toutefois accepter, dans la simplicité évangélique, d’être repris s’il commet des erreurs doctrinales.

Un laïc tient sa liberté de parole, son devoir de parler et d’enseigner du sacrement de confirmation que certains voudraient faire disparaître.

Il arrive assez souvent que des laïcs aient une parole plus juste et plus forte que certains membres de la hiérarchie, beaucoup d’entre eux ne se compromettent pas avec l’esprit du monde.

 

7 bis – « Donc : il n’existe pas un modèle unique de famille traditionnelle, il en existe de nombreux. Tous également respectables dans un Etat de droit. De plus : dans tous (le mode traditionnel inclus ainsi que le mode catholique) il peut y avoir la possibilité qu’un membre de la famille (ou plus d’un) soit de tendance homosexuelle. Quelle réponse donne l’Eglise aux familles catholiques pour résoudre « ce problème » ? N’est-ce pas elle-même, avec sa belligérance, qui les pousse à trouver une sortie avec la loi civile, beaucoup plus accueillante et efficacement composante ? »

 

Objection : Certes, il y a bien plusieurs modes traditionnels de la famille, mais tous ont un point commun : ils s’organisent pour répandre la vie et la défendre. C’est dans ce creuset et de cette idée simple que se sont élaborés le droit et la justice.

La famille a un rôle constant celui d’étendre la génération, c’est l’origine même de sa constitution. Donc, on ne peut pas assimiler le mariage homosexuel à une fondation familiale et, nous comprenons mieux que cette « union » soit une abomination pour Dieu. (cf. Lev. 18,22 ; 7, 21 ; Dt. 22, 5) 

 

Le rappel au respect de la conception traditionnelle de la famille n’est rien d’autre que le rappel au respect de la loi naturelle et à la morale commune.

Le mariage homosexuel légalisé, reconnu, contribue à la banalisation de l’inversion des ordres et des équilibres émanant de l’acte créateur de Dieu. C’est la banalisation du mal, de l’immoralité, de l’amoralité.

Si vous acceptez de marier deux personnes de même sexe, pourquoi interdire le mariage entre un être humain et un animal ?

On a ouvert la deuxième boite de Pandore plus rien ne pourra empêcher son complet déversement. Et Dieu n’interviendra pas avant que cette coupe d’abomination déborde de toutes ses malices au point que l’humanité en éprouve une terreur.

 

Nous voyons bien la nature idéologique de cette disposition juridique et de celle également de l’intention du législateur, c’est l’achèvement de la praxie et de la culture révolutionnaire, de cette révolution qui, sous prétexte de donner toute liberté à l’homme, a dissimulé son intention première qui n’est rien de moins que de renverser l’ordre établi par Dieu, de Lui déclarer la guerre. (cf. le discours de G. Clemenceau à la chambre quand il fut appelé à la Présidence du Conseil en plein conflit de 14-18 ; cf. la Lettre Catholique de septembre 2004) 

Cette loi va aggraver l’effondrement métaphysique déjà bien avancé et dont le mouvement ne peut plus être arrêté depuis la loi de bioéthique et la signature du dernier décret d’application le 8 mars dernier, ses conséquences vont progressivement se répercuter sur l’ensemble du monde et nous envoyons déjà les effets. (cf. La Lettre Catholique de septembre 2004)

Les hommes et les femmes vont avoir de plus en plus de difficultés à se défendre des tentations, il y aura une multiplication d’actes désespérés avec leurs cortèges de violences inconnues à ce jour, car nous assisterons et assistons déjà à l’effondrement de tout sens morale.

 

Osez écrire que l’attitude de la hiérarchie, de l’Eglise est belliqueuse témoigne d’un esprit qui a perdu l’intelligence intérieure de l’Eglise, qu’elle en a perdu le mystère, qu’elle en est sortie. La fermeté des propos de l’Eglise sur ce sujet est la même fermeté qu’usent les parents pour aider leurs enfants ce qui n’induit pas une incompréhension de leur part. Que je sache l’éducation est rarement une distribution de guimauve.

Cette affirmation est fausse, depuis les années soixante-dix, des évêques ont tenté de mettre sur pieds une pastorale appropriée et de nos jours il existe des centres de guérison et d’aide pour soigner la maladie de l’homosexualité : Service Agape Thérapie, site : ServiceAgapeTherapie dans le diocèse de Québec au Canada fondé par le Père Lebet. Il y a aussi le centre Agape Thérapie du diocèse de Fréjus-St.Raphael dans le Var ouvert à la demande de l’évêque du lieu, Mgr. Rey.

Le Père Lebet, grâce à son centre, a soigné 2000 homosexuels et 92% en ont été guéris ; ce qui signifie que la pratique sexuelle invertie est bien une maladie qui peut se guérir, il suffit de le vouloir. C’est pour cette raison que ceux qui s’y installent peuvent être qualifiés de pervers, car alors il s’agit de s’installer complaisamment dans une situation peccamineuse.  Si on comprend bien le Père Reixach, la compassion de l’Eglise serait de tendre une paire de semelles de plomb à celui qui se noie !

L’Eglise, que je sache, n’a pas pour mission de dire qu’un mal est un bien, sa mission est de maintenir l’âme dans l’Espérance et d’enseigner que l’amour de Dieu est toujours plus grand que le péché, mais encore faut-il aider le pécheur à solliciter le pardon de Dieu.  

 

8 – « Où allons-nous ? Nous questionnait un adhérent connu du Club de Radio Catalunya qui ne pouvait dissimuler son inquiétude. Donc la réponse est simple et guère alarmiste, nous allons vers une société plus juste, une société qui examine le droit de tout le monde. Les catholiques devraient s’en réjouir. Nous pouvons avoir des réserves, comme dans tout, mais l’objection de conscience dans ce cas ne devrait pas être invoquée ».

 

Objection : Depuis quand un catholique, un homme de prière, un homme et une femme attachés au respect de la loi naturelle et de la morale commune qui en procède doivent se réjouir de dispositions juridiques opposées à tout ce à quoi ils croient. C’est quelque part leur demander d’abjurer leur foi, de nier ce qu’ils sont.

 

Comment pourrait-on se réjouir de lois qui exposent gravement l’âme à sa damnation alors que l’Eglise et tous les hommes et les femmes de prière ne cessent d’œuvrer au salut de tous ?   

 

Conclusion : Cet article illustre une sorte d’accomplissement du courant moderniste dans l’Eglise et dont la conclusion est proche de celle de la culture révolutionnaire.

 

La lecture de cet article nous fut une source de souffrances intenses, car comment ne pas souffrir en découvrant une si brillante intelligence, chez un prêtre, s’égarer à ce point ?

 

Se mettre subtilement au service du mal, du mensonge, s’engager dans la voie de l’apostasie, ne pas hésiter à piétiner l’engagement sacerdotal et le service de l’Evangile parole de vie parce que parole de vérité ?  C’est autant plus incompréhensible que nous avons eu en Jean-Paul II tous les moyens pour corriger nos erreurs, mais comme nous l’enseignait le très regretté Père Edouard Castaing, religieux capucin, missionnaire au Tchad et gardien de la communauté de Perpignan, décédé depuis : « Il est très difficile pour un prêtre de convertir son intelligence quand pendant de longues années il a fait choix de compromettre le message évangélique avec l’idéologie et l’esprit du monde. Il faudrait un véritable miracle. »

 

Il n’y a qu’un seul remède à cette décadence pour les familles chrétiennes et pour toutes les autres qui n’ont pas la grâce de notre foi, de notre espérance… C’est l’Immaculée ! C’est en Elle que se trouvent tous les moyens pour parvenir à nous maintenir dans la fidélité à Dieu et à l’Eglise. C’est l’Immaculée notre arme de pauvre !   

 

Pierre-Charles Aubrit Saint Pol