LES EGLISES D’Allemagne ET D’Espagne AU MOYEN AGE   

 

 

 

LA LETTRE CATHOLIQUE N°50

DIFFUSION GRATUITE - FAITES LA CONNAÎTRE – 12 OCTOBRE 2008 -

" Est ce qui est ! Obéir à la Vérité pour mieux servir la Charité "

 

 

L’HISTOIRE DE L’EGLISE

 

 

eusebe de cesaree

EUSEBE DE CESAREE

L’Eglise d’Allemagne è 754 – 1039

 

boniface.jpg Boniface reçoit de Charlemagne la mission d’organiser l’Eglise dans les Allemagnes[1]. Cette organisation, il ne l’établira qu’en s’appuyant sur les fondations monastiques. Les monastères s’implantèrent de Fritzlar et Fulda dans la Hesse jusqu’à Heidenheim de Walburge. Ces monastères eurent un rôle de civilisation, de stabilisation économique et sociale. La hiérarchie de cette nouvelle Eglise administrera en grande partie grâce à eux ; cette organisation s’inspira de l’Eglise Anglaise qui joua un rôle éminent dans la ré-évangélisation de l’Europe et singulièrement de l’Europe Centrale, (sujet traité précédemment[2]) :

 

Un double objectif était ainsi recherché : le monastère allemand ne servait pas seulement de centre éducatif, artistique et artisanal ; souvent aussi, il était le siège de quelque évêque claustral missionnaire, si bien que, dans l’évangélisation de l’Allemagne, il joua un rôle institutionnel autant que spirituel.[3]

Cette organisation basée sur l’implantation du monachisme[4] structura les sociétés, mais fut mise progressivement en opposition aux évêchés qui furent occupés par des évêques nommés par le roi.

On attendra le IXème siècle pour que s’achève l’organisation paroissiale qui se développa rapidement en Bavière sous le règne de Charlemagne. Les structures sociales allemandes, très marquées par le jeu des castes, organisèrent la paroisse différemment que celle du monde  romain. Elles contribuèrent fortement à une structuration sociale de l’Eglise que solidifia la réforme grégorienne : s’installèrent alors la division entre haute église et basse église. Cette situation de nos jours nous choque, mais elle fut le fruit sociologique de son temps ; il fallait une organisation universelle à l’Eglise, mais en tenant compte des réalités sociales du moment[5].

 

Le rayonnement tribal de cette période revient aux Francs. En effet, le fait que Clovis ait eu la lucidité de reprendre, pour sa couronne, le concept d’Etat de droit s’inspirant en cela des Romains, fit que, progressivement, l’autorité politique et morale d’une grande partie de l’Europe échue aux Francs ; ce qui pouvait donner à penser que cette tribut, si petite et triomphante, était bénie de Dieu et suivait un appel particulier[6].

 

L’Eglise d’Allemagne fut une création nouvelle sur une terre vierge de l’influence romaine. En effet, elle n’eut pas de liens historiques comme l’Eglise Franque qui émanait des structures de l’Eglise romano-gauloise en même temps qu’elle s’y greffait. La Germanie ne fut que très peu perméable à la civilisation gréco-romaine[7].

 

Boniface et ses compagnons vont recueillir les fruits des missions successives provenant d’Angleterre, mais aussi avant-Elle, d’Irlande et des tentatives très courageuses des Eglises de Gaulles et d’Italie. Sous l’impulsion de Boniface et l’aide non négligeable de Charlemagne, l’espace missionnaire s’étendit de la Frise à la Bavière. Dans toutes ces régions gagnées au christianisme, Boniface, avec un génie d’organisateur, implanta très vite des diocèses, ce qui consolida l’administration ecclésiale, mais aussi politique par effet logique :

 

Ils donnèrent à ces régions diverses toute une organisation de sièges épiscopaux très actifs et de monastères qui furent des foyers de civilisation et de vie chrétienne.

 

L’histoire de l’Eglise en Germanie, sa topographie, imposèrent un rythme très différent des régions plus occidentales de l’Europe. Le rôle des missionnaires itinérants fut très important, ainsi que celui des évêques qui établirent des relations étroites avec le peuple de Dieu. C’est pourquoi l’initiative missionnaire se répandit par le moyen de chaînes de solidarités et chaque baptisé se sentait obligé d’annoncer la Bonne Nouvelle dans ses moindres déplacements. Tous les membres de cette jeune Eglise étaient des missionnaires et sans doute liés à la communauté monacale comme un lien affectif, familial. Le simple laïc se transformait en missionnaire autant pour le salut de l’autre que par souci de l’introduire dans cette « idéal familial » :

 

 

De plus, le pays était montagneux et couvert d’une forêt très dense, surtout en Bavière et en souabe. Au moins au début, les évêques nouèrent avec leurs ouailles des liens plus étroits que ne le faisaient ceux de Gaule. Ils semaient eux-mêmes la foi et, après l’avoir semée, la faisaient croître.

 

Ce fait sociologique contredit la théorie selon laquelle, si l’Allemagne bascula facilement dans la Réforme ce serait dû à un manque d’enracinement du christianisme[8].

 

De plus, ils avaient hérité de Boniface et des premiers missionnaires la conviction que leur Eglise dépendait directement de Rome qui détenait une autorité souveraine sur leurs propres apôtres. Cette fidélité devait constituer une tradition durable dans l’Eglise allemande ; elle subsista souterrainement  tout au long du conflit qui opposa papes et empereurs.

 

Les explications données encore aujourd’hui sur les raisons sociologiques de l’implantation de la Réforme en Allemagne doivent être recherchées ailleurs que dans le peuple, c’est sans doute dans l’élite politique et intellectuelle.

 Etalé sur trois siècles, aux frontières orientale et septentrionales, alternèrent conversions, conquêtes avec un rythme très rapide. L’implantation de la foi et de la piété fut en fait très populaire, son tissu social fut très solide et très virile, on retrouve cette situation dans le monde paysan et celui des travailleurs encore aujourd’hui, le pape Benoît XVI en est l’archétype.

 

Pour autant, le paganisme, à cause de la puissance des forêts, de leur densité, resta longtemps endémique dans les couches populaires et ce, malgré une rapide organisation paroissiale ; en 850, on décomptait 2500 paroisses et une assez large expansion de l’évêque auxiliaire.

Les cures furent dotées de jardin et de revenus par décret royal de Louis le Pieux. L’influence des évêques allemands était, en ces temps-là, plus forte que ceux de la Gaule, à cause de l’étendu de leur diocèse et des dotations territoriales qui leur était accordées par la nécessité liée aux exigences sociales, économiques et pour la sauvegarde des frontières. Cette Eglise assumait les écoles, les hospices… Les institutions émanaient d’elle, puisqu’il n’y avait rien avant. C’est à cette organisation que l’on doit la multitude de petits royaumes et autres duchés et comtés :

 

La montée des cinq grands duchés de Lorraine, Franconie, Saxe, Souabe et Bavière, posa au roi un problème inconnu en France. […] (Otton  1er) il considéra les évêchés comme des fiefs dont les bénéficiaires lui devaient hommage. Les principaux évêchés prirent rang de comtés et leurs titulaires devinrent les égaux des ducs. Par ce moyen les évêques furent enrôlés au service de la monarchie et servirent de contrepoids au pouvoir des ducs ; mais avec leur statut de vassaux, ils perdirent une partie de leur indépendance.

 

Pour autant, les évêques surent maintenir indépendant leur autorité religieuse et morale, malgré le resserrement des liens avec le pouvoir politique : « L’attribution du bâton pastoral comme signe de juridiction fut transférée de la cérémonie de consécration  à celle de l’hommage. »  Et bien, malgré cette situation qui produira plus tard une certaine perversion, aucun souverain n’intervint dans la vie de l’Eglise, et celle-ci resta parfaitement unie à Rome et ne remit jamais l’autorité du Saint Siège en cause. Comme nous sommes loin des affirmations intempestives des historions qui assuraient que l’implantation de la Réforme était due à un mauvais enracinement de l’évangélisation dans le peuple.

L’accession d’Henri, duc de Saxe (918-936), comme roi élu sur l’Allemagne, ouvrit une époque bénie. En effet, durant deux siècles, les rois furent des souverains capables ; ils occupèrent le devant de la scène et furent en alerte aux frontières de l’Empire et de toute la chrétienté.

Toute la hiérarchie religieuse allemande contribua à la consolidation sociale et politique de l’Empire ; elle assuma un rôle de consolidation, d’équilibre. On lui confia des charges de haute politique et toute la responsabilité de l’enseignement, sachant qu’avant l’évangélisation toutes ces contrées ne connaissaient pas l’organisation de la souveraineté. Ces peuples passèrent de l’âge barbare à la civilisation avec une surprenante rapidité :

 

L’historien croit voir dans cette politique un phénomène nouveau ; en fait c’était la politique de Charlemagne et de ses successeurs qui se développait à travers l’Europe si facilement, si universellement, et en un sens si nécessairement, que cela passa inaperçu et sans contestation pendant l’éclipse de la papauté.

 

Otton le Grand eut d’autres visées, après qu’il eut défait les armées magyares, il souhaita reconquérir le titre d’Empereur d’Occident que seul le pape pouvait conférer. C’est la raison qui le décida à conquérir le Nord de l’Italie ; dès lors il ne fut plus un protecteur du pape, mais transforma l’Etat pontifical en protectorat.

Son petit fils Otton III intervint abusivement sur le Siège de Pierre faisant et défaisant les papes ; toutefois, sans doute pour maintenir la paix intérieure, il se fit l’ami des saints et le protecteur de l’Eglise[9]. 

Conrad II resserra encore plus les liens avec la hiérarchie. Il convoqua des synodes, ordonna des jeûnes, prescrivit des fêtes et se proclama Vicaire du Christ. Son fils Henri III fut plus éclairé, moins rude, il initia des réformes et donna un élan au renouveau culturel. On peut déplorer le fait que cette situation initia des pratiques de simonie pour l’obtention d’évêché ; suivant son prédécesseur, il interdit au clergé de faire appel à Rome sans son autorisation.

 

Nous découvrons, que c’est le pouvoir politique qui aura régulièrement la responsabilité de la décadence intérieure des églises nationales, surtout en période de crise avec le successeur de Pierre qui ne sut pas à temps comprendre qu’il devait abandonner ses prétentions politiques.

 

 

 

L’Espagne, 711 - 800

 

  Au milieu de l’occupant arabo-musulman, des chrétiens survécurent en acceptant d’être soumis. Alors que cette monstrueuse invasion aura coûté énormément en vie humaine et fait autant d’esclaves. Il y eut aussi des conversions sans doute librement consentie entre la mort et l’esclavage. Les poches de résistances chrétiennes, les soumis, vont constituer des communautés mozarabes qui contribueront à l’histoire postérieure de ce pays.

C’est dans la région des Asturies et de la Galicie que se constitua un premier foyer de véritable résistance qui s’étendit peu à peu sous le roi Alphonse Ier dit « le Catholique » ; c’est sous son impulsion que s’ébranla le premier mouvement de la Reconquête.

En 756, le califat de Cordoue fut constitué par des chefs musulmans qui fuyaient l’Orient.

Grâce aux expéditions de Charlemagne, une autre portion d’Espagne se libérait de ce joug, les Marches d’Espagne. Elles donneront naissance plus tard au comté de Barcelone et au royaume d’Aragon. L’Eglise Mozarabe se réorganisa en conservant les traditions acquises aux premiers temps de l’évangélisation et sous l’autorité de l’archevêque-primat de Tolède.

 

Au VIIIème siècle, le siège épiscopal de Tolède fut occupé par Elipand qui dut affronter la proposition  d’un certain Migétius qui proposa la formule suivante au sujet de Jésus : « Jésus, Fils de David, était une divine personne de la Trinité. » Cette formule déplut au courant très conservateur incarné par Elipand qui convoqua un concile à Séville. Il eut la maladresse de faire déclarer sur son autorité la phrase suivante : « …l’homme, Jésus, fils de Marie, qui avait une nature semblable à la nôtre, fut dès les premiers moments de son existence, par conséquent avant même de devenir une personne, totalement adopté  par le Fils de Dieu, le Verbe ». Cette déclaration valut à Elipand les foudres de deux moines des Asturies, Beatus et Ethérius qui l’accusèrent « d’adoptianisme ». Le pape Adrien dut intervenir et condamna dans un exposé l’expression « adopté ». Après bien des péripéties, à la demande des évêques égarés, Charlemagne en appela de nouveau au pape qui renouvela son développement accompagné d’un anathème. Charlemagne, voulant en finir avec cette affaire, convoqua tous les évêques de renom qui condamnèrent l’expression  « adoptif ». Cette affaire n’en fut pas terminée pour autant, l’évêque d’Urgel, Félix, recommença l’usage « d’adoptif », il fit l’objet d’une relégation à Lyon. Elipand, furieux, résista, ce qui obligea Alcuin de rédiger pour la troisième fois une réfutation, après quoi, la nuit spirituelle et intellectuelle tomba sur l’Eglise d’Espagne[10]. Cette controverse, incita les théologiens d’alors à relire les Pères de l’Eglise. Autour d’Alcuin, et sur les encouragements de Charlemagne et de Louis le Pieux, se constitua la première communauté d’érudits, de théologiens de très grande qualité issus d’un peuple non romain.

 

 

Le régime de l’église privée :

 

 

 Durant la période qui s’étend de Grégoire 1er à Grégoire VII l’organisation de l’Eglise s’adapte à des réalités topographiques et géographiques liées au défrichage des terres incultes. Beaucoup de domaines s’éloignent de la cité ou deviennent fondateurs de petite cités qui deviendront des villages. Cette évolution va susciter une institution nouvelle : l’église privée :

 

Pendant les siècles qui séparent le pontificat de Grégoire1er et celui de Grégoire VII, ce qu’on peut appeler l’économie domestique ou interne de l’Eglise subit, en Europe occidentale, de grands changements ; ceux-ci alimentèrent les controverses du XI siècle et certains ont continué jusqu’aujourd’hui à exercer leur influence sur la vie de l’Eglise.

 

 

Les régions de l’Empire romain complètement civilisées voient le christianisme se développer à partir de groupes de fidèles installés dans les cités. Ces communautés ont pour centre l’évêque, lui-même entouré des prêtres, des diacres et autres clercs mineurs. Pendants des siècles, il n’y eut aucune mission d’évangélisation en vers les campagnes : les paysans, les bergers étaient ignorés pour le moins ou méprisés. L’extension de l’évangélisation jusqu’à la fin du Vème siècle fut de suivre les fleuves, les côtes, de se mettre aux abords des voies de circulation. Mais au début du VIème siècle, en Afrique, en Espagne et en Occident, on assiste à ce qu’on pourrait qualifier de mouvement pionnier : des terres sont défrichées, constituées en grand domaine avec un embryon d’urbanisation interne au profit des paysans. Ces domaines sont éloignés des cités, des sièges épiscopaux ; les propriétaires chrétiens et volontiers soucieux de répandre l’Evangile, n’ont d’autres possibilités que de se faire construire une chapelle, c’est l’institution de la chapelle privée :

 

L’église privée est régie par une double juridiction civile et canonique. Les Novellae de Justinien reconnaissent le droit de propriété privée sur ces églises et, pour le fondateur et propriétaire, le droit de désigner le prêtre, avec l’approbation de l’évêque, lequel conserve un droit de surveillance.

 

Le pape Gélase 1er modifiera cette nouvelle structure en obligeant la fondation d’églises privée à en demander l’autorisation à Rome ; si le fondateur pouvait désigner un prêtre desservant, il devait, dés lors, renoncer à son droit de propriété sur l’église qui revenait à l’évêque.  L’évolution de cette institution pratique connue une sorte d’excroissance vers la seconde moitié du VIème siècle :

 

Cette évolution régulière qui suivait la tradition canonique fut arrêtée puis brisée par la tendance au désordre et au morcellement qui s’empara de l’Europe occidentale après les grandes invasions. L’autorité centrale disparut ; les communautés perdirent tout droit de propriété et d’administration ; l’Eglise et l’Etat ne disposèrent plus d’un pouvoir centralisé dont les fonctionnaires auraient pu exercer ces mêmes droits< ; Alors s’installa le régime des relations privées, personnelles et locales.

 

Cette situation va en fait suivre l’émergence de la féodalité ; on se regroupe autour d’un ancien guerrier pour obtenir sa protection d’abord contre l’abus du percepteur des taxes, contre les malandrins et pour se protéger de plus grands propriétaires avide d’étendre leurs biens :

 

Ainsi s’instaura le régime de l’église privée qui devait être un trait commun à presque toute l’Europe occidentale pendant quatre cent ans. La pratique précéda la loi, de même que pour l’institution voisine et contemporaine de la « féodalité ». Peu à peu, on considéra que l’église (et parfois aussi, dans une certaine mesure, l’abbaye et l’évêché) faisait partie des biens immobiliers. […] Le prêtre, souvent ancien serf du propriétaire, pouvait être considéré comme un vassal et sa charge comme un don ou une récompense (beneficium).

 

 

Cette évolution entraîna la quasi disparition de l’institution paroissiale. En 746, Pépin en appela au pape Zacharie pour légiférer, celui-ci rappela les fondements juridiques antérieurs, les successeurs de Pépin s’essayèrent à la réforme de cette situation, mais ce fut en vain, car dès l’effondrement du pouvoir central plus rien ne put arrêter cette évolution qui devait empoissonner l’Eglise pour longtemps.

 

 

 

 

 

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[1] L’Allemagne ne sera une nation unie que sous Guillaume Ier pour le plus grand malheur de l’Europe et par la lâcheté politique de Napoléon III et l’influence mauvaise des idéologies nationalistes de ce s temps romantiques mais bien peu romanesques et implacablement enténébrés.

[2] http://lescatholiques.free.fr/

 

 

[3] Extraits du deuxième tome de Nouvelle histoire de l’Eglise (Le Moyen Age)

[4] L’implantation du monachisme en Germanie répond aussi au fait qu’il s’agit d’une Eglise qui se construit sur une neuve, sans liens directes ni profonds avec Rome et qui répond au besoin spirituel du désert, cette nécessité pour trouver Dieu. (conf. Le discours de Benoît XVI aux Bernardins.)

[5] Nous ne sommes pas ici devant une structure idéologique du gouvernement des peuples, mais un réalisme assumé avec pragmatisme ; l’Eglise savait déjà qu’elle possédait des moyens spirituels forts pour éviter les abus. Mais l’évolution des mentalités ne se fait pas en un jour et, quand on veut que cela se fasse rapidement, on accumule les morts…

[6] Il serait sot de voir ici une resucée des délires idéologiques dans lesquels se mêlaient, il fut un temps, le concept supposé de la mission des peuples et l’identité exaltée du nationalisme, même si à l’évidence, certains peuples furent appelés à des services éclatants pour le Salut du monde.

[7] Ce qui peut expliquer en partie, le présupposé selon lequel, les christianisme en Germanie ne se serait pas implanté prodéent dans le peuple, mais l’histoire en démontre le contraire.

[8] Le schisme Protestant, de la Réforme est du pour l’essentiel à l’orgueil et aux appétits financiers inacceptables en vue de satisfaire à des manifestations de puissance au dépend du salut des âmes – l’abus scandaleux des indulgences - ; Dieu suscita ce schisme pour ramener plus d’humilité en son Eglise, ce qui n’enlève aucune responsabilité quant aux schismatiques dont l’intention était tout autre et pas seulement la Réforme. Dès le début, des enjeux politiques s’introduisirent dans cette catastrophe humaine de la chrétienté. Les fondamentaux de la pensée réformée jettent les prémices de l’introduction idéologique.

[9] Il y avait là, sous-tendu le problème du politique et du religieux : fallait-il que le successeur de Pierre fut tout à la fois chef religieux et souverain politique ? Dieu donnera la réponse au XIXème siècle.

[10] Cette nuit de l’intelligence ressemble fort à celle que connut la chrétienté durant l’invasion des barbares ; Dieu semble l’avoir permis pour préparer un nouvel essor maturé dans le creuset de l’humilité. Il produira plus tard des fruits merveilleux.