LES
EGLISES D’Allemagne ET D’Espagne AU MOYEN AGE |
LA LETTRE
CATHOLIQUE N°50 DIFFUSION GRATUITE - FAITES LA CONNAÎTRE – 12 OCTOBRE 2008 - " Est ce qui est ! Obéir à la Vérité pour mieux servir la Charité
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L’HISTOIRE DE L’EGLISE
EUSEBE
DE CESAREE
Boniface reçoit de
Charlemagne la mission d’organiser l’Eglise dans les Allemagnes[1].
Cette organisation, il ne l’établira qu’en s’appuyant sur les fondations
monastiques. Les monastères s’implantèrent de Fritzlar et Fulda dans la Hesse
jusqu’à Heidenheim de Walburge. Ces monastères eurent un rôle de civilisation,
de stabilisation économique et sociale. La hiérarchie de cette nouvelle Eglise
administrera en grande partie grâce à eux ; cette organisation s’inspira
de l’Eglise Anglaise qui joua un rôle éminent dans la ré-évangélisation de l’Europe
et singulièrement de l’Europe Centrale, (sujet traité précédemment[2]) :
Un double objectif était ainsi recherché : le
monastère allemand ne servait pas seulement de centre éducatif, artistique et
artisanal ; souvent aussi, il était le siège de quelque évêque claustral
missionnaire, si bien que, dans l’évangélisation de l’Allemagne, il joua un
rôle institutionnel autant que spirituel.[3]
Cette organisation basée
sur l’implantation du monachisme[4] structura
les sociétés, mais fut mise progressivement en opposition aux évêchés qui
furent occupés par des évêques nommés par le roi.
On attendra le IXème siècle pour que s’achève l’organisation
paroissiale qui se développa rapidement en Bavière sous le règne de
Charlemagne. Les structures sociales allemandes, très marquées par le jeu des
castes, organisèrent la paroisse différemment que celle du monde romain. Elles contribuèrent fortement à une
structuration sociale de l’Eglise que solidifia la réforme grégorienne :
s’installèrent alors la division entre haute église et basse église. Cette
situation de nos jours nous choque, mais elle fut le fruit sociologique de son
temps ; il fallait une organisation universelle à l’Eglise, mais en tenant
compte des réalités sociales du moment[5].
Le rayonnement tribal de
cette période revient aux Francs. En effet, le fait que Clovis ait eu la
lucidité de reprendre, pour sa couronne, le concept d’Etat de droit s’inspirant
en cela des Romains, fit que, progressivement, l’autorité politique et morale
d’une grande partie de l’Europe échue aux Francs ; ce qui pouvait donner à
penser que cette tribut, si petite et triomphante, était bénie de Dieu et
suivait un appel particulier[6].
L’Eglise d’Allemagne fut
une création nouvelle sur une terre vierge de l’influence romaine. En effet,
elle n’eut pas de liens historiques comme l’Eglise Franque qui émanait des
structures de l’Eglise romano-gauloise en même temps qu’elle s’y greffait. La
Germanie ne fut que très peu perméable à la civilisation gréco-romaine[7].
Boniface et ses compagnons
vont recueillir les fruits des missions successives provenant d’Angleterre,
mais aussi avant-Elle, d’Irlande et des tentatives très courageuses des Eglises
de Gaulles et d’Italie. Sous l’impulsion de Boniface et l’aide non négligeable
de Charlemagne, l’espace missionnaire s’étendit de la Frise à la Bavière. Dans
toutes ces régions gagnées au christianisme, Boniface, avec un génie
d’organisateur, implanta très vite des diocèses, ce qui consolida
l’administration ecclésiale, mais aussi politique par effet logique :
Ils donnèrent à ces régions diverses toute une organisation de
sièges épiscopaux très actifs et de monastères qui furent des foyers de
civilisation et de vie chrétienne.
L’histoire de l’Eglise en Germanie,
sa topographie, imposèrent un rythme très différent des régions plus
occidentales de l’Europe. Le rôle des missionnaires itinérants fut très
important, ainsi que celui des évêques qui établirent des relations étroites
avec le peuple de Dieu. C’est pourquoi l’initiative missionnaire se répandit
par le moyen de chaînes de solidarités et chaque baptisé se sentait obligé
d’annoncer la Bonne Nouvelle dans ses moindres déplacements. Tous les membres
de cette jeune Eglise étaient des missionnaires et sans doute liés à la
communauté monacale comme un lien affectif, familial. Le simple laïc se
transformait en missionnaire autant pour le salut de l’autre que par souci de
l’introduire dans cette « idéal familial » :
De plus, le pays était montagneux et couvert d’une
forêt très dense, surtout en Bavière et en souabe. Au moins au début, les
évêques nouèrent avec leurs ouailles des liens plus étroits que ne le faisaient
ceux de Gaule. Ils semaient eux-mêmes la foi et, après l’avoir semée, la faisaient
croître.
Ce fait sociologique contredit la
théorie selon laquelle, si l’Allemagne bascula facilement dans la Réforme ce
serait dû à un manque d’enracinement du christianisme[8].
De plus, ils avaient hérité de Boniface et des premiers
missionnaires la conviction que leur Eglise dépendait directement de Rome qui
détenait une autorité souveraine sur leurs propres apôtres. Cette fidélité
devait constituer une tradition durable dans l’Eglise allemande ; elle
subsista souterrainement tout au long du
conflit qui opposa papes et empereurs.
Les explications données encore
aujourd’hui sur les raisons sociologiques de l’implantation de la Réforme en
Allemagne doivent être recherchées ailleurs que dans le peuple, c’est sans
doute dans l’élite politique et intellectuelle.
Etalé sur trois siècles,
aux frontières orientale et septentrionales, alternèrent conversions, conquêtes
avec un rythme très rapide. L’implantation de la foi et de la piété fut en fait
très populaire, son tissu social fut très solide et très virile, on retrouve
cette situation dans le monde paysan et celui des travailleurs encore
aujourd’hui, le pape Benoît XVI en est l’archétype.
Pour autant, le paganisme, à cause de la puissance des forêts, de
leur densité, resta longtemps endémique dans les couches populaires et ce,
malgré une rapide organisation paroissiale ; en 850, on décomptait 2500
paroisses et une assez large expansion de l’évêque auxiliaire.
Les cures furent dotées de jardin et de revenus par décret royal de
Louis le Pieux. L’influence des évêques allemands était, en ces temps-là, plus
forte que ceux de la Gaule, à cause de l’étendu de leur diocèse et des dotations
territoriales qui leur était accordées par la nécessité liée aux exigences
sociales, économiques et pour la sauvegarde des frontières. Cette Eglise
assumait les écoles, les hospices… Les institutions émanaient d’elle, puisqu’il
n’y avait rien avant. C’est à cette organisation que l’on doit la multitude de
petits royaumes et autres duchés et comtés :
La montée des cinq grands duchés de Lorraine, Franconie, Saxe,
Souabe et Bavière, posa au roi un problème inconnu en France. […] (Otton 1er) il considéra les évêchés
comme des fiefs dont les bénéficiaires lui devaient hommage. Les principaux
évêchés prirent rang de comtés et leurs titulaires devinrent les égaux des
ducs. Par ce moyen les évêques furent enrôlés au service de la monarchie et
servirent de contrepoids au pouvoir des ducs ; mais avec leur statut de
vassaux, ils perdirent une partie de leur indépendance.
Pour autant, les évêques surent maintenir indépendant leur autorité
religieuse et morale, malgré le resserrement des liens avec le pouvoir
politique : « L’attribution du bâton pastoral comme signe de juridiction fut
transférée de la cérémonie de consécration
à celle de l’hommage. » Et bien, malgré cette situation qui produira plus tard une
certaine perversion, aucun souverain n’intervint dans la vie de l’Eglise, et
celle-ci resta parfaitement unie à Rome et ne remit jamais l’autorité du Saint
Siège en cause. Comme nous sommes loin des affirmations intempestives des
historions qui assuraient que l’implantation de la Réforme était due à un
mauvais enracinement de l’évangélisation dans le peuple.
L’accession d’Henri, duc de Saxe (918-936), comme roi élu sur
l’Allemagne, ouvrit une époque bénie. En effet, durant deux siècles, les rois
furent des souverains capables ; ils occupèrent le devant de la scène et
furent en alerte aux frontières de l’Empire et de toute la chrétienté.
Toute la hiérarchie religieuse allemande contribua à la
consolidation sociale et politique de l’Empire ; elle assuma un rôle de
consolidation, d’équilibre. On lui confia des charges de haute politique et
toute la responsabilité de l’enseignement, sachant qu’avant l’évangélisation
toutes ces contrées ne connaissaient pas l’organisation de la souveraineté. Ces
peuples passèrent de l’âge barbare à la civilisation avec une surprenante
rapidité :
L’historien croit voir dans cette politique un phénomène
nouveau ; en fait c’était la politique de Charlemagne et de ses
successeurs qui se développait à travers l’Europe si facilement, si
universellement, et en un sens si nécessairement, que cela passa inaperçu et
sans contestation pendant l’éclipse de la papauté.
Otton le Grand eut d’autres visées, après qu’il eut défait les
armées magyares, il souhaita reconquérir le titre d’Empereur d’Occident que
seul le pape pouvait conférer. C’est la raison qui le décida à conquérir le
Nord de l’Italie ; dès lors il ne fut plus un protecteur du pape, mais transforma
l’Etat pontifical en protectorat.
Son petit fils Otton III intervint abusivement sur le Siège de
Pierre faisant et défaisant les papes ; toutefois, sans doute pour
maintenir la paix intérieure, il se fit l’ami des saints et le protecteur de
l’Eglise[9].
Conrad II resserra encore plus les liens avec la hiérarchie. Il
convoqua des synodes, ordonna des jeûnes, prescrivit des fêtes et se proclama
Vicaire du Christ. Son fils Henri III fut plus éclairé, moins rude, il initia
des réformes et donna un élan au renouveau culturel. On peut déplorer le fait que
cette situation initia des pratiques de simonie pour l’obtention
d’évêché ; suivant son prédécesseur, il interdit au clergé de faire appel
à Rome sans son autorisation.
Nous découvrons, que c’est le pouvoir politique qui aura
régulièrement la responsabilité de la décadence intérieure des églises
nationales, surtout en période de crise avec le successeur de Pierre qui ne sut
pas à temps comprendre qu’il devait abandonner ses prétentions politiques.
L’Espagne,
711 - 800
Au milieu de l’occupant arabo-musulman, des chrétiens
survécurent en acceptant d’être soumis. Alors que cette monstrueuse invasion
aura coûté énormément en vie humaine et fait autant d’esclaves. Il y eut aussi
des conversions sans doute librement consentie entre la mort et l’esclavage.
Les poches de résistances chrétiennes, les soumis, vont constituer des
communautés mozarabes qui contribueront à l’histoire postérieure de ce pays.
C’est dans la région des Asturies et de la Galicie que se constitua un
premier foyer de véritable résistance qui s’étendit peu à peu sous le roi
Alphonse Ier dit « le Catholique » ; c’est sous son impulsion
que s’ébranla le premier mouvement de la Reconquête.
En 756, le califat de Cordoue fut constitué par des chefs musulmans
qui fuyaient l’Orient.
Grâce aux expéditions de Charlemagne, une autre portion d’Espagne se
libérait de ce joug, les Marches d’Espagne. Elles donneront naissance plus tard
au comté de Barcelone et au royaume d’Aragon. L’Eglise Mozarabe se réorganisa en
conservant les traditions acquises aux premiers temps de l’évangélisation et
sous l’autorité de l’archevêque-primat de Tolède.
Au VIIIème siècle, le siège épiscopal de Tolède fut occupé par
Elipand qui dut affronter la proposition
d’un certain Migétius qui proposa la formule suivante au sujet de
Jésus : « Jésus, Fils de David, était une divine personne de la
Trinité. » Cette formule déplut au courant très conservateur incarné par
Elipand qui convoqua un concile à Séville. Il eut la maladresse de faire déclarer
sur son autorité la phrase suivante : « …l’homme, Jésus, fils de
Marie, qui avait une nature semblable à la nôtre, fut dès les premiers moments
de son existence, par conséquent avant même de devenir une personne, totalement
adopté par le Fils de Dieu, le
Verbe ». Cette déclaration valut à Elipand les foudres de deux moines des
Asturies, Beatus et Ethérius qui l’accusèrent « d’adoptianisme ». Le
pape Adrien dut intervenir et condamna dans un exposé l’expression « adopté ».
Après bien des péripéties, à la demande des évêques égarés, Charlemagne en
appela de nouveau au pape qui renouvela son développement accompagné d’un
anathème. Charlemagne, voulant en finir avec cette affaire, convoqua tous les
évêques de renom qui condamnèrent l’expression « adoptif ».
Cette affaire n’en fut pas terminée pour autant, l’évêque d’Urgel, Félix,
recommença l’usage « d’adoptif », il fit l’objet d’une relégation à
Lyon. Elipand, furieux, résista, ce qui obligea Alcuin de rédiger pour la
troisième fois une réfutation, après quoi, la nuit spirituelle et
intellectuelle tomba sur l’Eglise d’Espagne[10].
Cette controverse, incita les théologiens d’alors à relire les Pères de
l’Eglise. Autour d’Alcuin, et sur les encouragements de Charlemagne et de Louis
le Pieux, se constitua la première communauté d’érudits, de théologiens de très
grande qualité issus d’un peuple non romain.
Le régime de l’église
privée :
Durant la période qui s’étend de Grégoire 1er à Grégoire
VII l’organisation de l’Eglise s’adapte à des réalités topographiques et
géographiques liées au défrichage des terres incultes. Beaucoup de domaines
s’éloignent de la cité ou deviennent fondateurs de petite cités qui deviendront
des villages. Cette évolution va susciter une institution nouvelle :
l’église privée :
Pendant les siècles qui
séparent le pontificat de Grégoire1er et celui de Grégoire VII, ce qu’on peut
appeler l’économie domestique ou interne de l’Eglise subit, en Europe
occidentale, de grands changements ; ceux-ci alimentèrent les controverses
du XI siècle et certains ont continué jusqu’aujourd’hui à exercer leur
influence sur la vie de l’Eglise.
Les régions de l’Empire romain complètement civilisées voient le
christianisme se développer à partir de groupes de fidèles installés dans les
cités. Ces communautés ont pour centre l’évêque, lui-même entouré des prêtres,
des diacres et autres clercs mineurs. Pendants des siècles, il n’y eut aucune
mission d’évangélisation en vers les campagnes : les paysans, les bergers
étaient ignorés pour le moins ou méprisés. L’extension de l’évangélisation
jusqu’à la fin du Vème siècle fut de suivre les fleuves, les côtes, de se
mettre aux abords des voies de circulation. Mais au début du VIème siècle, en
Afrique, en Espagne et en Occident, on assiste à ce qu’on pourrait qualifier de
mouvement pionnier : des terres sont défrichées, constituées en grand
domaine avec un embryon d’urbanisation interne au profit des paysans. Ces
domaines sont éloignés des cités, des sièges épiscopaux ; les
propriétaires chrétiens et volontiers soucieux de répandre l’Evangile, n’ont
d’autres possibilités que de se faire construire une chapelle, c’est l’institution
de la chapelle privée :
L’église privée est régie
par une double juridiction civile et canonique. Les Novellae de Justinien
reconnaissent le droit de propriété privée sur ces églises et, pour le
fondateur et propriétaire, le droit de désigner le prêtre, avec l’approbation
de l’évêque, lequel conserve un droit de surveillance.
Le pape Gélase 1er modifiera cette nouvelle structure en
obligeant la fondation d’églises privée à en demander l’autorisation à
Rome ; si le fondateur pouvait désigner un prêtre desservant, il devait,
dés lors, renoncer à son droit de propriété sur l’église qui revenait à
l’évêque. L’évolution de cette
institution pratique connue une sorte d’excroissance vers la seconde moitié du
VIème siècle :
Cette évolution régulière
qui suivait la tradition canonique fut arrêtée puis brisée par la tendance au
désordre et au morcellement qui s’empara de l’Europe occidentale après les
grandes invasions. L’autorité centrale disparut ; les communautés
perdirent tout droit de propriété et d’administration ; l’Eglise et l’Etat
ne disposèrent plus d’un pouvoir centralisé dont les fonctionnaires auraient pu
exercer ces mêmes droits< ; Alors s’installa le régime des relations
privées, personnelles et locales.
Cette situation va en fait suivre l’émergence de la féodalité ;
on se regroupe autour d’un ancien guerrier pour obtenir sa protection d’abord
contre l’abus du percepteur des taxes, contre les malandrins et pour se
protéger de plus grands propriétaires avide d’étendre leurs biens :
Ainsi s’instaura le régime
de l’église privée qui devait être un trait commun à presque toute l’Europe
occidentale pendant quatre cent ans. La pratique précéda la loi, de même que
pour l’institution voisine et contemporaine de la « féodalité ». Peu
à peu, on considéra que l’église (et parfois aussi, dans une certaine mesure,
l’abbaye et l’évêché) faisait partie des biens immobiliers. […] Le prêtre,
souvent ancien serf du propriétaire, pouvait être considéré comme un vassal et
sa charge comme un don ou une récompense (beneficium).
Cette évolution entraîna la quasi disparition de l’institution
paroissiale. En 746, Pépin en appela au pape Zacharie pour légiférer, celui-ci
rappela les fondements juridiques antérieurs, les successeurs de Pépin
s’essayèrent à la réforme de cette situation, mais ce fut en vain, car dès
l’effondrement du pouvoir central plus rien ne put arrêter cette évolution qui
devait empoissonner l’Eglise pour longtemps.
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[1] L’Allemagne ne sera une nation unie que sous Guillaume Ier pour le plus grand malheur de l’Europe et par la lâcheté politique de Napoléon III et l’influence mauvaise des idéologies nationalistes de ce s temps romantiques mais bien peu romanesques et implacablement enténébrés.
[3] Extraits du deuxième tome de Nouvelle histoire de l’Eglise (Le Moyen Age)
[4] L’implantation du monachisme en Germanie répond aussi au fait qu’il s’agit d’une Eglise qui se construit sur une neuve, sans liens directes ni profonds avec Rome et qui répond au besoin spirituel du désert, cette nécessité pour trouver Dieu. (conf. Le discours de Benoît XVI aux Bernardins.)
[5] Nous ne sommes pas ici devant une structure idéologique du gouvernement des peuples, mais un réalisme assumé avec pragmatisme ; l’Eglise savait déjà qu’elle possédait des moyens spirituels forts pour éviter les abus. Mais l’évolution des mentalités ne se fait pas en un jour et, quand on veut que cela se fasse rapidement, on accumule les morts…
[6] Il serait sot de voir ici une resucée des délires idéologiques dans lesquels se mêlaient, il fut un temps, le concept supposé de la mission des peuples et l’identité exaltée du nationalisme, même si à l’évidence, certains peuples furent appelés à des services éclatants pour le Salut du monde.
[7] Ce qui peut expliquer en partie, le présupposé selon lequel, les christianisme en Germanie ne se serait pas implanté prodéent dans le peuple, mais l’histoire en démontre le contraire.
[8] Le schisme Protestant, de la Réforme est du pour l’essentiel à l’orgueil et aux appétits financiers inacceptables en vue de satisfaire à des manifestations de puissance au dépend du salut des âmes – l’abus scandaleux des indulgences - ; Dieu suscita ce schisme pour ramener plus d’humilité en son Eglise, ce qui n’enlève aucune responsabilité quant aux schismatiques dont l’intention était tout autre et pas seulement la Réforme. Dès le début, des enjeux politiques s’introduisirent dans cette catastrophe humaine de la chrétienté. Les fondamentaux de la pensée réformée jettent les prémices de l’introduction idéologique.
[9] Il y avait là, sous-tendu le problème du politique et du religieux : fallait-il que le successeur de Pierre fut tout à la fois chef religieux et souverain politique ? Dieu donnera la réponse au XIXème siècle.
[10] Cette nuit de l’intelligence ressemble fort à celle que connut la chrétienté durant l’invasion des barbares ; Dieu semble l’avoir permis pour préparer un nouvel essor maturé dans le creuset de l’humilité. Il produira plus tard des fruits merveilleux.