EPIPHANIE

 

 

 

 

 

 

 

 

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LA LETTRE CATHOLIQUE N°38
 
FIERS D’ETRE  DE L’EGLISE CTHOLIQUE APOSTOLIQUE ROMAINE
 

 

 

 

 

 

 

 


DIFFUSION GRATUITE - FAITES LA CONNAITRE : JANVIER – FEVRIER 2008

 

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Bonne
Heureuse
Sainte
Année Nouvelle

 



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                                                                                                                                          

 

 

 

Vœux et cailloux. 3

UNE ANNEE A VOTRE SERVICE... 4

NOUS AVONS BESOIN…... 5

VŒUX DE BONHEUR ET DE FIERTE A LA FRANCE.. 8

L’AVENT : UN CRI DU DIEU VIVANT !. 12

Du Kosovo, De la Serbie, De l’Europe…...... 18

DE LA FOI MUSULMANE – DE LA FOI CATHOLIQUE.. 25

BREVES D’ACTUALITE.. 29

DU MOTU PROPRIO.. 44

Plus grand que lui… ! 48

LES MANIPULATIONS GENETIQUES. 59

MEDITATION DE LA BIBLE.. 65

DU PRINCE.. 73

L’HISTOIRE DE L’EGLISE.. 78

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

            

 

 

 

 

 

 

 

 

Vœux et cailloux

 

 

Tombent les vœux… Ils se choquent sur sol aride, deuil des malédictions. Cœur sec, panier aux quatre vents des colères de la Terre… Echo de femme sèche, elle court l’épouvante… Les cœurs sont-ils humides ? Les vœux tombent… mots vides, fleuris de désirs noirs, ils fuient le regard d’enfant.

Vœux, vœux, vœux… Bruits, bruits, bruits… Où sont les silences des alléluias ? tombés en cailloux sur le pavage des chapelles ruinées…

Tombent les vœux en cailloux sur vos têtes trop raisonnables et sages pour se coiffer des alléluias…

 

L’’Hermite des temps nouveaux

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

UNE ANNEE A VOTRE SERVICE

 

 

La Lettre Catholique,  grâce à certains sites amis, a pris cette année une expansion remarquable. Nous avons de plus en plus de visites, des lecteurs nous font part de leur intérêt à nous lire. Leurs témoignages mentionnent la qualité et la densité de nos articles qui leur sont une nourriture intellectuelle et spirituelle.

 

Nous vous invitons à vous unir d’intention à notre action de grâces pour tous les bienfaits que le ciel nous a accordés cette  année par l’intercession de l’Immaculée Conception, notre Mère Spirituelle et Co-rédemptrice.  Nous prierons à vos intentions lors de la veillée eucharistique du premier samedi de janvier en la paroisse de Saint Joseph de la Gare à Perpignan et, nous demanderons

une surabondance de grâces pour continuer cette mission d’Eglise dans un esprit de pauvreté sans lequel, il ne peut y avoir d’authentique charité.

 

Nous espérons, que la rigueur et la fidélité doctrinale ainsi que notre ferme propos d’être unis au successeur légitime de Pierre et au collège épiscopal nous attireront d’autres lecteurs et collaborateurs bénévoles.

 

Nous reconnaissons bien sincèrement nos manquements sur le plan orthographique, voir sur certains délicats sujets qui demanderaient peut-être un développement plus large. Nous comprenons que certains de nos articles abordant des sujets épineux de la cité puissent ne pas satisfèrent par nos imperfections et des positions qui peuvent incommoder selon les convictions légitimes de chacun. Mais soyez assurés, nous sommes mus par la nécessité d’obéir à la Vérité et d’ordonner notre discours à la Charité selon les recommandations de Benoît XVI.  Nous essayons, bien pauvrement, d’éclairer les événements de la cité selon la lumière de l’Evangile et dans la perspective eschatologique.

 

Nous serons encore plus vigilants à vous donner matière à nourrir votre esprit, que vous puissiez où que vous soyez témoigner de l’espérance chrétienne et de notre culture qui, croyez-le sans complexe, n’a pas son pareil dans l’histoire humaine qu’elle que puisse être l’intérêt des autres cultures.

 

Vous le comprenez bien,  ce troisième millénaire marque un tournant déterminant pour l’Eglise qui est confrontée à des enjeux considérables pour la VIE, la Dignité de l’Homme,  le devenir de la paix toujours à construire et enfin permettre, par le développement de l’humilité, d’accélérer la venue du Fils de l’Homme. Il nous faut accepter de convertir notre regard, notre intelligence et les battements de notre cœur afin de nous laisser conformer au Christ-Jésus. Rien de tout cela ne se fera sans la volonté d’être uni au Magistère, union qui témoigne de notre cheminement dans l’humilité. Il nous faut nous mettre dans la voie qu’illuminent l’Eucharistie, Marie et le pape. On est catholique ou on ne l’est pas, l’Eglise n’est pas une épicerie où l’on vient se servir selon sa convenance. Le Christ ne nous a pas aimé pour rire…

 

Nous vous remercions de vos encouragements et surtout, nous comptons sur vos prières, sur votre collaboration pour faire connaître cette Lettre.

Nous vous rappelons que vous pouvez nous soumettre vos propres articles. Nous avons la joie de vous annoncer  que nous faisons paraître pour la première fois une nouvelle fantastique qui sera implantée dans la bibliothèque du site. Il s’agit d’un devoir écrit par un élève de seconde année de BEPatteint de dyslexie sévère.

Tous Nos Vœux de Très Bonne Année Vous Accompagnent !

Que Dieu comble vos cœurs et vos maisons de ses bénédictions !

Que vos cœurs surabondent d’amour !

Soyez dans l’Espérance, dans la Joie !

La Rédaction

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

NOUS AVONS BESOIN…

DE

VOTRE SOUTIEN FINANCIER

 

 

Chers amis lecteurs, jusqu’à ce jour, nous nous sommes refusés à vous demander un soutien matériel ; tout ce qui c’est fait au sujet de notre site et de notre Lettre le fut et demeure bénévole. Tous nos collaborateurs prennent de leur temps, pour la faire vivre ; ils ne comptent pas leurs efforts. Ils sont au service de l’Evangile, de l’Eglise et de tous les hommes et les femmes de bonne volonté.

 

Aujourd’hui, nous sommes confrontés à un problème, il nous faut un nouvel ordinateur, plus puissant que celui que nous avons. Cet achat nous permettrait d’alléger le travail de nos collaborateurs qui, en plus de rédiger leurs articles, se voient sollicités à intervenir techniquement pour la mise en ligne ce qui s’ajoute à leur travail professionnel et à leur vie de famille.

Nous voudrions améliorer grandement la présentation de La Lettre et mettre en œuvre certains projets d’édition puisqu’il est quasi impossible de se faire éditer pour des raisons qui ne sont guère en relation avec la qualité d’écriture… ou des considérations financières.

Nous avons le projet d’alimenter la bibliothèque que nous créons modestement et trop lentement pour le moment par manque de temps, pour cela nous avons besoin d’un scanographe performant.

L’ordinateur sur lequel nous travaillons est trop ancien. Nous avons besoin de 2000 €uros, somme que nous n’avons pas. Nous-mêmes et nos collaborateurs sont soit à la retraite, soit parents avec charges d’enfants et un seul salaire légèrement plus élevé que le SMIG. Nous avons donc besoin de votre soutien financier.

 

Si vous aimez notre travail, si vous estimez qu’il répond à la demande de notre temps, alors acceptez que nous fassions appel à votre soutien financier. 

Merci de votre soutien et de tout ce que vous ferez pour nous venir en aide. Il serait bien que nous puissions réunir la somme d’ici le 31 mars prochain.

Si le montant des dons est supérieur aux besoins, nous conserverions ce qui nous restera pour aider à l’édition d’auteurs en mal d’éditeur. Nous les aiderions sous forme d’avance qu’ils s’engageront à nous rembourser sur la vente de leur livre.  Ce mode de parution se ferait sous la forme de DVD –CD Rom ou sous la forme papier, il serait à la charge de l’auteur.

 

Vous voudrez bien libeller le chèque au nom de : Association Service d’Eglise : 9, rue Henry Bataille - 66000 Perpignan, France.

 

Les donateurs seront membres d’office de l’Association Service d’Eglise, sauf avis contraire, dont vous trouverez les coordonnées sur le site. Ils bénéficieront d’une réduction sur leurs éventuels achats des publications qui auront notre soutien explicite.

 

Nous vous remercions par avance de votre générosité.

L’Association Service d’Eglise entrera en activité dès le mois de janvier de cette année.

 

La Rédaction.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous vous informons, qu’à partir de ce numéro, vous trouverez également chaque Lettre nouvelle dans la bibliothèque du site, cela vous permettra de constater les efforts d’illustrations et de présentation que nous faisons. La mise sur la page web passe par une norme technique qui annule une partie de ce travail.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

VŒUX DE BONHEUR ET DE FIERTE A LA FRANCE

 

ET

 AU PEUPLE AUQUEL J’AI L’HONNEUR D’APPARTENIR

 

Pierre-Charles Aubrit Saint Pol

 

Ier

Si je suis européen, c’est que je me reconnais dans la culture de l’Europe en général et de l’Europe chrétienne en particulier. Mais je suis d’abord français. Je le suis sans complexe. J’en assume toute l’histoire qui participe à la substance de mon identité culturelle, spirituelle. C’est par elle que je peux me reconnaître européen et que je le veux.

 

Mes vœux de Très Bonne Année s’adressent à nos responsables de l’Union Européenne, les Membres de la Commission.

Je souhaite Messieurs et Mesdames les Membres de la Commission que vous cessiez de tourner le dos à votre identité nationale sans laquelle vous ne pourrez construire une Europe de paix juste et d’espoirs raisonnables. Vous ne devez plus combattre les sentiments légitimes d’appartenance à une nation, à une patrie, à un peuple, à une culture. Reconnaissez les racines chrétiennes qui ont fait l’Europe et continuent de la sustenter.

 

Le règlement du Kosovo ne doit pas être le réceptacle de choix idéologiques néfastes ; ne faites pas de la Serbie ni des souffrances de cette région sensible le laboratoire de vos utopies, de vos rêves sans honneur autant qu’enfantins. N’instrumentalisez pas ces douleurs réelles pour réduire et nuire aux sentiments nationaux raisonnables. Le règlement de cette crise doit vous être retiré ; c’est aux Etats souverains d’Europe associés à la Russie de trouver la bonne solution et non pas à la Commission de Bruxelles. Apprenez à rester à votre place, vous gagnerez en confiance et respectabilité.

 

Laffirmation de l’identité nationale et patriotique est la raison culturelle, spirituelle et politique de ce projet de construction d’union. Nier cette identité, combattre son concept revient à construire une union sur du sable avec des idéaux sans racines fatalement attentatoire à l’esprit et à la culture démocratique de notre continent.

La construction de cette union n’a de sens que si elle s’établit sur le respect des nations, le respect des identités particulières. Sans cette exigence morale et de haute politique, on prend le risque de construire une monstruosité génératrice de bien plus de conflits qu’elle prétend aujourd’hui vouloir éliminer.

Tous mes vœux pour une Union Européenne dans laquelle tous les peuples forts de leur identité trouveront la fierté d’être de cette Union.

 

 

IIe

 

Tous mes vœux de Très Bonne Année à mes compatriotes.

Français ne rougissez plus d’aimer votre pays, votre culture, ne rougissez pas de votre histoire. C’est un bienfait d’être de la France.

 

Pourquoi craignez-vous l’avenir ?

N’est-il pas dans le baptistère de Reims !

Vous aurez beau vous battre contre les fondements qui vous ont faits et qui continuent de vous faire, même dépravés, vous vous épuisez en vain. La France est née à Reims et, elle devra y retourner pour s’y purifier si elle veut retrouver le sens de son sourire, l’exacte intelligence de l’homme. Elle le devra, si elle veut redonner vie aux espoirs naturels pour remonter à l’espérance.

 

Pendant plus de soixante années, vous subîtes des carcans, on vous enferma dans des lieux clos, coiffés de dogmatismes idéologiques. On créa en vous non pas un appétit de justice mais des appétits d’envies, des demandes envieuses qu’on vous fit prendre pour une aspiration à la justice. Aujourd’hui, vous voici confrontés à une multitude d’appétits insatisfaits et insatisfaisants ! Ce n’est pas cela, être de la France, être le peuple de France.

 

Vous le savez, je ne ménage pas la vérité des faits, et quoi que je puisse dire, je ne me soucis que du bien commun et de la vérité que mon équipe et moi servons de notre mieux.

 

Certes, le gouvernement que les français dans leur majorité ont élu est loin d’être aussi satisfaisant que nous le voudrions et, nous appelons de nos vœux un gouvernement idéal, à notre convenance…

Oui, mais cela ne se peut ! La réalité est ou n’est pas !

Nous avons le personnel politique que nous nous sommes mérité. Il réfléchit notre délabrement moral, spirituel et culturel. C’est ça aussi la France d’aujourd’hui !

Sans donner un blanc-seing à ce gouvernement, on doit lui faire confiance. Nous avons un chef d’Etat qui n’est pas idéologiquement prisonnier comme ces générations de guerres qui furent incapables de maintenir sainement les aspirations naturelles aux espoirs légitimes. Elles ne surent pas résister aux désordres intellectuels, affectifs, spirituels de la crise de mai 68.  Leur conception de notre avenir fut une succession d’enfermements, de cloisonnements, de désillusions quand ce ne fut pas de mensonges, de tromperies amorales, d’abandons, de lâcheté, de déshonneur.

Donnons à notre génération qui prend les responsabilités de notre devenir la confiance dont elle a besoin. Ne nous laissons pas séduire par des prévaricateurs d’espoir, ces avorteurs de promesses, ces illusionnistes des avenirs rieurs.

 Nous devons en finir des aliénations idéologiques.

Nous devons en finir des confrontations pour réclamer justice au lieu de la construire dans une entente honnête. Mettons un terme à cette fausse confrontation des classes qui n’existe que dans des esprits chagrins, inintelligents de l’homme.

Nous devons tous unir nos forces pour construire cet avenir que nous donnerons à nos enfants. 

Les jours sont difficiles et le seront davantage, car des menaces générées par nos propres égoïsmes, nos orgueils délirants avancent. Elles frappent déjà nos consciences, tremblez qu’elles ne frappent nos vies, nos enfants, qu’elles nous précipitent dans une éternité de désolations.

Réapprenons à aimer la vie, à aimer notre patrie, à nous aimer nous-mêmes, à nous respecter.

Nayons pas peur de la vie…

N’ayons pas peur d’aimer…

N’ayons pas peur de Dieu…

 

Vivons en vérité, sans craindre l’autre. Aimons la vie pour tout ce qu’elle nous donne, ne la refusons plus.

 

Tous mes Vœux de Bonheur pour la France et mon Peuple !

 

 

 

IIIe

 

Tous mes Vœux de Très Bonne Année Monsieur le Président.

 

Le vote du peuple français vous mena aux plus hautes responsabilités, il ne fut pas un vote de confiance par défaut d’autre chose. Beaucoup de mes concitoyens vous ont accordé leur confiance parce qu’ils crurent et croient toujours en votre sincérité, au respect de la parole donnée. Si vous veniez à les tromper même sous le prétexte de l’autorité de l’Union Européenne ou de la raison d’Etat, ce n’est pas seulement envers vous qu’ils perdront confiance mais envers tous les personnels politiques. Ils ne verront plus aucune perspective. Ne blessez pas une fois de plus et une fois de trop le peuple qui vous porte.

 

Vous portez leurs espoirs, ils vous demandent de la loyauté ce qui, jusqu’à votre élection, leur fut refusée depuis des décennies.

 

Monsieur le Président ne cachez aucun aspect des difficultés que contient chaque réforme, le peuple ne vous en sera que plus reconnaissant, car il a aussi besoin de votre confiance en vers lui.

 

Rétablissez avec le peuple les liens d’intimité dont il a tant besoin, renouez avec la communion charnelle de la France. Le peuple veut se retrouver dans le gouvernement, il attend que vous réfléchissiez ses aspirations. Il attend d’être et de se sentir aimé de vous, par la parole autant que par l’intention qu’il sait comprendre et discerner.

Ne lui mesurez ni votre temps ni votre affection ni votre respect, il sera vous le rendre.

 

Continuez de nous libérer des carcans idéologiques qui n’ont cessé de nous enfermer, de nous décourager, de nous faire vivre dans l’inimitié avec nous-mêmes…

 

Rendez au peuple les moyens de retrouver le respect de lui-même, qu’il redécouvre sa capacité à s’aimer de nouveau à croire en lui.

 

Monsieur le Président, la France n’est pas née à la Révolution.

 

 

Tous mes Vœux de Très Bonne Année, Monsieur le Président.

 

 


 

 

 

 

Étoile à 4 branches:  
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 



  

NOTRE DAME DE TOUS LES PEUPLES

 

 

 

 

 

 

 


 

 

Du Kosovo, De la Serbie, De l’Europe…

 

PIERRE- CHARLES AUBRIT SAINT POL

 

 

 

Et voici que de nouveau, on s’agite autour du Kosovo à qui les grandes puissances concéderaient l’indépendance que les albano-kosovars réclament à grands cris au nom des dernières tragédies qu’on ne saurait pourtant retenir comme justificatifs selon l’ordre moral des choses.

 

L’histoire de cette contrée est une leçon pour les peuples occidentaux actuels. Les musulmans albanais y ont progressivement immigré par un phénomène de capillarité autant que selon le principe de la tache d’huile. [1]

 

Le Kosovo est le berceau de la nation Serbe, elle ne peut en aucune façon être amputée de cette région qui fait partie de son corps, de son âme, de son être. Il serait étrangement immoral que l’on punisse de cette injuste manière le peuple Serbe, alors que pour des faits bien plus graves, on ne le fit pas pour l’Allemagne dont le peuple avait majoritairement mis à sa tête Adolphe Hitler.

 

La communauté politique découle de la nature des personnes, dont la conscience " leur révèle et leur enjoint de respecter "777 l'ordre inscrit par Dieu dans toutes ses créatures, " un ordre moral et religieux qui, plus que toute valeur matérielle, influe sur les orientations et les solutions à donner aux problèmes de la vie individuelle et sociale, à l'intérieur des communautés nationales et dans leurs rapports mutuels ".[2]

 

La solution du problème se trouve dans la matière culturelle qui caractérise l’Europe dont les structures s’enracinent profondément dans la culture chrétienne. Aussi, tout chrétien est légitimement en droit de rappeler qu’une paix ne saurait s’établir dans le déni de justice, dans le déni du droit et certainement pas en humiliant l’une des parties prenantes : le peuple serbe. On ne peut reprocher aux Serbes qui vivent au Kosovo d’y vivre.

 

Les droits des nations ne sont rien d'autre que " les "droits humains" considérés à ce niveau spécifique de la vie communautaire ".329 La nation possède un " droit fondamental à l'existence "; à " garder sa propre langue et sa culture, par lesquelles un peuple exprime et défend ce que j'appellerai sa "souveraineté" spirituelle originelle "; à " mener sa vie suivant ses traditions propres, en excluant naturellement toute violation des droits humains fondamentaux et, en particulier, l'oppression des minorités "; à " construire son avenir en donnant une éducation appropriée à ses jeunes générations ".330 L'ordre international requiert un équilibre entre particularité et universalité, que toutes les nations sont appelées à réaliser; leur premier devoir est de vivre dans une attitude de paix, de respect et de solidarité avec les autres nations. [3]

Il importe de respecter l’identité plénière de la Serbie qu’on ne peut couper de ses propres racines chrétiennes et géographiques qui fondent cette identité spirituelle, culturelle et politique.

Que l’on veuille bien se souvenir, que c’est grâce à cette identité que ce peule fut généreux de son sang dans les deux guerres mondiales. Il contribua pour beaucoup à la victoire. Jean-Pierre Chevènement le souligne, devant cette situation et la gravité d’une telle décision, il faut voir l’intérêt général.

Si, dépassant les humeurs, on s’inquiétait un peu du bien-être général, on rappellerait sans doute le vieux principe que l’intérêt des uns doit tenir compte de celui des autres. En l’occurrence, il importe qu’un peuple européen, animé par l’ambition qu’il estime très légitime de son indépendance, fasse attention aux préoccupations de paix et de stabilité, aussi légitimes également, de ses voisins. Il y va, très simplement, de ce qui avait été conçu, au lendemain de la chute du mur de Berlin, pour fonder l’ordre et la tranquillité de l’Europe.[4]

Il y a une certaine incohérence dans ce projet : accorder à une région une indépendance qu’aucun antécédent historique ne légitime pour la nation serbe. C’est prendre le risque de nourrir de très tenaces amertumes que la seule force d’interposition pourrait ne pas s’avérer suffisante pour dissuader tout règlement de compte. Elle entraînerait certainement une déstabilisation de l’Europe pour le plus grand contentement des Etats-Unis. à qui semble profiter un tel crime de déshonneur. Pétrole, pétrole quand tu me tiens…[5]

Le cas du Kosovo est, chacun le sait, fort différent, car ce territoire n’a jamais été considéré comme une république fédérée et parce que la Serbie, qui y est attachée par de très profonds liens et symboles historiques, religieux, nationaux, n’entend pas s’en couper. De cette situation, de la force des principes qui avaient permis de régler pacifiquement la succession de l’URSS et qui avaient valu ensuite aux Croates, aux Slovènes, aux Macédoniens et aux Bosniaques le soutien international, les négociateurs européens, occidentaux et russes tinrent compte, lors du règlement de la guerre du Kosovo voici moins de dix ans. Autonomie substantielle. Respect de la souveraineté nationale de la République fédérale yougoslave, autrement dit respect des frontières. Tels étaient les principes d’un accord de paix conforme aux exigences immédiates du dénouement pacifique de la crise mais aussi aux principes fondamentaux de l’organisation de l’Europe. Va-t-on tout jeter bas ? Au risque, on le sait, de semer en Europe les germes de nombreuses sécessions, en Bosnie, Géorgie, Moldavie, etc., au risque, au-delà de l’Europe, de donner un singulier exemple qui fera réfléchir Marocains, Indiens, Indonésiens et nos excellents amis canadiens…[6]

Le raisonnement de Chevènement est juste ; si l’indépendance du Kosovo est accordée, il faudra s’attendre à ce que d’autres la demandent dans des régions sensibles en Europe, mais surtout en Afrique. On aura l’air de quoi à vouloir s’y opposer ? quel crédit moral pourrons-nous faire prévaloir ? La force ne règle rien. Il faut réfléchir sur l’incidence que ne manquera pas d’avoir une telle décision quant à la crédibilité de l’ONU qui tomberait dans le ridicule de la Société des Nations.

Souhaite-t-on vraiment se donner un nouveau prétexte de solide et bonne brouille avec la Russie ? On peut penser tout ce que l’on veut du régime russe mais les dernières élections tendent à prouver que celui-ci est assez solidement installé. Faut-il lui offrir l’occasion d’ajouter à la confusion en choisissant la Serbie pour théâtre d’une éventuelle réplique stratégique au déploiement éventuel d’un réseau américain d’armes antimissiles ? Ou bien convient-il, comme le font assez habilement les Allemands, de continuer de discuter avec la Russie le plus raisonnablement et froidement possible ? Il se trouve que le dossier du Kosovo est précisément celui sur lequel travaillent depuis longtemps, en relative intelligence, les trois acteurs : États-Unis, Union européenne et Russie. C’est même l’un des très rares sujets de politique étrangère où l’Union européenne, en tant que telle, fonctionne réellement sur un pied de stricte égalité avec Moscou et Washington.[7]

Prendrons-nous le risque de tendre davantage les relations avec la Russie ; la France ne peut se permettre de tourner le dos à une puissance qui, en dehors de la période communiste, fut toujours une nation amie, non-belligérante et qui sut être un soutien de poids dans de délicates affaires selon les soubresauts de l’histoire. Nous avons besoin d’elle pour affronter des dangers plus redoutables. Le Kosovo ne vaut pas un tel risque…

La France doit reconstruire des liens loyaux et d’amitiés avec la Russie.

Il est temps que l’Europe montre de la maturité et s’affirme de toute urgence contre ce qu’on doit bien appeler une dérive des Etats- Unis d’Amérique, une dérive hégémonique, unilatérale qui semble se moquer de l’intérêt général et qui tend à vivre dans une pratique prévaricatrice. L’Europe n’a nul intérêt à aller vers le sens de l’indépendance du Kosovo, du moins pas de la façon dont les Albano-Kosovars l’entendent forts du soutien américain.

La solution se trouve peut-être dans la perte d’un bout de ce territoire qui sera agrégé à l’Albanie, solution qui préservera les sanctuaires,  ces lieux qui construisirent l’identité de la nation serbe. Le règlement de cette crise ne pourra se faire sans le concours franc et total de la Russie ; les Etats-Unis doivent se retirer des discussions.

Il est évident que l’indépendance du Kosovo telle qu’elle est voulue permettra aux réseaux islamistes d’en faire une redoutable base arrière, sans compter l’expansion des mafias albanaises et turques : le trafic de drogue provenant d’Asie s’en trouvera certainement favorisé.

Aucune nation européenne, même celles qui eurent tant à  souffrir de l’occupation communiste, ne doivent souhaiter la partition du Kosovo. Il serait redoutable pour l’Europe qu’elle s’engageât  dans des décisions qui la déshonoreraient à tout jamais. L’Union Européenne perdra toute sa crédibilité, le peu qui lui en reste. 

L’Europe doit entrer dans la période de stabilisation, malgré l’antériorité de la chute du communisme, elle n’y est pas encore ; l’Union Européenne ne peut donner le change encore très longtemps et ce n’est pas dans son seul sein que cette stabilité s’établira, il faut impérativement que la Russie devienne son interlocuteur privilégié. La Russie fait partie intégrante de l’histoire européenne, elle doit être associée à la Renaissance européenne.  Le régime actuel a été validé par le peuple, quelle que soit sa méthode autoritaire, le peuple lui a redonné sa confiance et il faut respecter le choix de ce peuple qui a besoin de sécurité, de paix. Certes, il a regagné une crédibilité économique, mais beaucoup reste à faire ; il faut lui apporter notre aide plutôt que de le critiquer.

Les discours des responsables ponctuels de l’opposition en Russie sont tintés d’un occidentalisme américain un peu trop voyant, un peu trop grossier, pour qu’ils soient crédibles. [8]

On ne peut nier les souffrances des Albano-Kosovars, les Serbes se sont comportés en barbares ; la guerre est une machine terrible. On ne peut pas laisser se pérenniser cette situation, il faut trouver une juste solution.

Les haines entre eux sont difficilement surmontables, il faudra patienter trois générations. La meilleure solution serait de partager ce territoire de telle manière que l’accès aux monastères soit libre pour les Serbes que cette partie là ne soit pas détachée de l’actuelle Serbie, qu’on ne détache que la partie qui n’a sur son sol que peu de monastères. Il est évident qu’il faudra que les deux parties fassent des sacrifices.

Il y a peut-être une autre solution. L’Europe et la Russie s’entendent pour démilitariser cette région qui pourrait être administrée par une collégialité comportant un président désigné d’un commun accord par la Russie et les Etats européens ; le mandat serait de dix ans, il aurait deux vice-présidents : un Serbe et un Kosovar. Une assemblée élue composée d’un nombre équivalent de représentants pour chaque partie qui assisterait le Conseil d’Administration. Tous ceux qui ne seraient pas originaires de la région, qui s’y seraient installés depuis la tragédie, devront la quitter. Les frontières seront surveillées par une sécurité mixte afin d’éviter toute autre migration. Cette province serait alors administrée pour un bail d’un siècle, afin de laisser les passions mauvaises se dissoudre.

Il semble que ce soit là la solution la plus honorable qui ne porterait aucun dommages à la région. C’est nouveaux Etats souffrent de puis trop longtemps des séquelles dramatiques et perverses de l’occupation ottomane, il faudra beaucoup de temps pour qu’ils établissent une confiance mutuelle qui ne peut pas surgir dans une décision blessante et déshonorante.

Mais que l’on prenne bien conscience qu’aucune solution ne pourra porter de bons fruits si la Russie en est écartée ou si on ignore sa voix. La solution ne peut être qu’européenne et russe ; il faut en écarter les Etats- Unis d’Amériques, résolument et fermement.

 

DE LA FOI MUSULMANE – DE LA FOI CATHOLIQUE

 

 

 

 

 

 

 




ARNAUD DUMOUCH                                  PIERRE AUBRIT

 


 

A la suite de notre Lettre n°37 nous publions l’intervention de l’un de nos lecteurs né dans la foi catholique, de parents mixtes, l’un musulman, l’autre catholique. Notre ami, Maurice le Maure.

 

1

 

 Voici ce qu’il nous écrit en reprenant la question posée : Pourquoi Dieu a-t-il permit l’existence de la religion musulmane ?

 

Lisons et comparons les versets coraniques de l'époque mecquoise et les versets de l'époque médinoise et peut-être  pourra- t-on comprendre les deux mentalités contradictoires chez le Prophète Mouhammad.
Et une conclusion pourrait peut-être s'imposer et c'est celle-ci : Mouhammad a réellement été appelé par DIEU pour enseigner aux Qoraïchites la foi biblique. Et Mouhammad a répondu à cet appel. Mais, à partir de la bataille d'El Badr  que DIEU ne lui demandait pas de faire, sa pensée personnelle s'est substituée à la Parole de DIEU, et sa pensée était alors celle d'un chef de guerre, d'un organisateur, d'un législateur, mais plus d'un Prophète de DIEU !

 

Mais une telle conclusion est furieusement rejetée par nos frères Musulmans, car, pour eux, le Coran est UN; et nul ne peut s'arroger le droit de décider que tels versets sont Révélation divine  et tels autres versets, non !

Une autre conclusion serait la suivante, c'est celle que je préfère, et c'est celle d'un mystique catholique orientaliste comme Louis Massignon, la Révélation coranique en son entier peut devenir proche de la révélation évangélique si on l'interprète d'une façon symbolique, et non plus d'une façon fondamentaliste. C’était dans le passé la philosophie des soufis, comme le soufi Mansur al-Hallaj, et, dans le présent, c'est ce que réclament ceux qu'on appelle "les Nouveaux Penseurs de l'Islam."


Que penser de cette double proposition ? Peut-on envisager que Dieu révèle une autre religion ou un simulacre de religion chrétienne si nous retenons la proposition de Massignon ?

 

 

Il existe une troisième solution, beaucoup plus proche des prophéties bibliques (la promesse de deux filiations faites par Dieu à Abraham Genèse 16 et s) et de ce que peut croire un chrétien.

1° L’islam (comme d’ailleurs sa préfiguration en Ismaël, fils aîné d’Abraham) ne vient aucunement d’une initiative de Dieu, mais d’une pure initiative humaine.

 

2° Mais Dieu le bénit et lui donna une grande postérité, car c’était la foi d’Abraham et que, en divisant le monde en plusieurs religions, l’orgueil humain s’en trouvait abaissé). Voici un des textes : «  Genèse 21, 12 mais Dieu lui dit: "Ne te chagrine pas à cause du petit et de ta servante, tout ce que Sara te demande, accorde-le, car c'est par Isaac qu'une descendance perpétuera ton nom, mais du fils de la servante je ferai aussi une grande nation car il est de ta race." »

Quand au fait que l’islam est une religion guerrière, Dieu l’a annoncé à Abraham : « Genèse 21, 20 Dieu fut avec lui, il grandit et demeura au désert, et il devint un tireur d'arc. »

 

 

 

 

2

 

Nous avons appris dans L’Indépendant, journal des Pyrénées Orientales, que l’imam modéré de Perpignan avait été renvoyé au bout de cinq mois.

D’après les responsables de ce renvoi, dont le docteur Akkari, il se serait rendu coupable de troubles dans la communauté pour avoir développé des relations avec les autres responsables religieux et de s’être affirmé démocrate : « Je faisais de l’ombre. Ils voulaient m’instrumentaliser. J’avais instauré un vrai dialogue avec les fidèles, les autorités, mais aussi avec les autres religions… » propos de l’Imam, Ahmed El Halami, dans L’Indépendant.

 

Les déclarations du docteur Akkari sont étonnantes, car c’est un élu de la majorité municipale ; d’autre part, il faut dire que ce département n’aime rien moins que la sûreté de son sommeil confortable. Ici, tout est permis tout, sauf de déranger ! Il faut bien dire que dans notre département, on tend plutôt vers des positions radicales pourvu qu’elles n’empêchent pas le confort rassurant du lit conjugal ensanglanté des enfants à naître ou du lit extra- conjugal savamment stérilisé…

 

 

On ne peut toutefois pas nier  qu’il y ait de graves conflits à l’intérieur des mouvances musulmanes et qu’un mouvement démocrate s’affirme  et résiste face à l’islamisme.

 

 

Dans sa réponse à la Lettre que des personnalités musulmanes modérées ont adressée aux responsables chrétiens, le pape benoît XVI attend de nos frères musulmans qu’ils instaurent une authentique liberté de culte en terre d’islam comme cela existe dans les grandes démocraties envers eux-mêmes. Il réclame l’application des droits de l’homme Onusienne.

 

Comment interpréter la prudente position du Saint Père ?

 

Pour mieux comprendre la prudence du Saint Père, voici un extrait de l’article de Sandro Magister :

 

 Cependant – remarque Troll (père jésuite) – il y a une différence abyssale entre le Dieu unique des musulmans et le Dieu trinitaire des chrétiens, avec le Fils qui s’est fait homme. La vraie "parole commune" doit être cherchée ailleurs: "en appliquant ces commandements à la réalité concrète des sociétés pluralistes, ici et maintenant". Elle doit être cherchée dans la protection des droits de l’homme, de la liberté religieuse, de la parité entre l’homme et la femme, de la distinction entre le pouvoir religieux et le pouvoir politique. La lettre des 138 est évasive ou muette sur tous ces sujets.

 

Y a-t-il une chance de voir la liberté religieuse appliquée et respectée dans l’ensemble des zones majoritairement musulmanes ?

 

A mon avis non, c’est trop tôt. En ce moment, l’islam (à travers ses plus fervents fidèles) connaît plutôt un mouvement de durcissement face aux valeurs de l’Occident (bien qu’une majorité de musulmans soit dans un rapport plus modéré avec les valeurs occidentales, aspirant à vivre en paix).

 

Mais cela viendra un jour, surtout lorsque la tentation d’orgueil nationaliste actuelle de la civilisation musulmane aura été abaissée (guerre perdue, apostasie des masses ?).

 

 

 

 



 

 

 

 


 

 

 

 

 

BREVES D’ACTUALITE

 

DESIRE WASSON

 

Discours de Madame le ministre Michelle Alliot-Marie, lors du Consistoire

 

Consistoire ordinaire public du 24 Novembre 2007

 

Ma présence témoigne de la reconnaissance de l’État français, et du ministre chargé des cultes envers l’Église catholique : reconnaissance pour son rôle historique dans notre société, et pour sa contribution éminente à la définition d’indispensables repères moraux qui au-delà de ses seuls fidèles concernent nos concitoyens dans un monde désormais privé des grands paradigmes.

 

Quel catholique ne serait-il pas touché par cette reconnaissance de l’Eglise pour sa mission d’éducatrice des peuples[9] ! Dans la même phrase, on relève un constat d’échec à peine voilé …dans un mode désormais privé des grands paradigmes.[10] N’aurait-on pas envie de s’écrier : « à qui la faute ! » Ce n’est pas une privation, au sens théologique, mais bien plutôt un effondrement métaphysique. L’immoralisme quasi-institué, au nom d’une compréhension de l’homme complètement pervertie, en est la cause toute première dans l’ordre des effets seconds d’une laïcité idéologique. Une laïcité qui est radicalisée dès le siècle des Lumières en un affrontement contre Dieu et la chrétienté.[11]

 

Ce deuxième Consistoire du Pontificat de Benoît XVI souligne une fois encore l’universalité de l’Église. Il rappelle aussi la place importante que l’Europe joue toujours en son sein.

 

Le Pape lui-même le soulignait dans sa leçon de Ratisbonne en septembre 2006, « le christianisme a trouvé son empreinte décisive en Europe » et a noué avec ce continent une relation élective en marquant profondément son histoire et sa culture".

 

Ici, nous croyons entrer dans un mauvais rêve, « pince-toi », nous crie notre ange gardien ! alors que depuis quinze ans, des efforts d’un orgueil aussi prodigieux que sa bêtise s’arc-boutent pour refuser d’introduire dans les traités et autre constitution, l’héritage culturel chrétien de l’Europe. Une reconnaissance qui pourtant va de soi puisqu’elle spécifie le caractère singulier de notre citoyenneté européenne.[12]

 

 L’enseignement et la formation d’abord. Vous êtes directeur au séminaire Saint-Sulpice d’Issy-les-Moulineaux de 1974 à 1981, puis comme Vicaire général du diocèse de Paris vous supervisez la fondation de l’École- cathédrale et de la Maison Saint-Augustin.

 

Nous sommes touchés de l’intérêt que semblent nous porter les pouvoirs publics quant à la diffusion de l’enseignement ; encore faudrait-il une certaine cohérence entre ce propos et certaines récentes décisions qui contredisent quelques peu cet intérêt. C’est à se demander si ce sont bien nos politiques qui gouvernent ou si ce sont quelques obscures fonctionnaires soucieux d’exister ou d’importer des concepts idéologiques ténébreux ?

 

Parmi les autres questions de société, objet de votre implication figurent les questions éthiques. Vous défendez le droit, pour l’Eglise, d’interpeller les pouvoirs publics et la société sur certains sujets majeurs tels que la famille, l’accueil des immigrés, la bioéthique et très récemment encore l’engagement des jeunes au sein de la société. Vous l’avez manifesté en bien des occasions, que ce soit en tant que membre du Conseil pontifical pour la Famille ou, tout récemment encore, à la messe de rentrée des responsables politiques, le 9 octobre. J’ai dit lors de l’inauguration de la Maison de la Conférence des Évêques de France le 4 juillet, que la contribution de l’Église est importante pour le débat public. Elle permet d’éclairer l’ensemble de la société sur des enjeux qui dépassent, comme vous le disiez vous-même, les intérêts particuliers d’une religion.

 

Ce passage est à comprendre non pas tant pour ce qu’il contient, mais à la lumière des législateurs qui se suivent et qui ne cessent d’inspirer des lois plus éloignées chaque jour de la loi morale naturelle, radicalement opposées au droit naturel. C’est-à-dire, qu’il faut surtout le comprendre pour ce qu’il ne dit pas. La question qui pourrait nous être posée à nous chrétiens est la suivante : servons-nous de caution à une politique si étrangère aux valeurs chrétiennes, si éloignée de la loi morale naturelle ? Dans ce cas, faut-il que nous continuions à débattre institutionnellement dans les cadres de l’Etat ? Ne serions-nous pas prochainement obligés de nous en éloigner pour mieux faire entendre notre voix ?[13]

 

Archevêque de Paris vous participez au dialogue institutionnel instauré depuis 2002 entre le Gouvernement et l’Église.

 

Jusqu’où pourrons-nous continuer dans un dialogue qui semble frappé d’autisme ? Peut-on s’y engager plus avant et voir continûment se multiplier des lois et dispositions si radicalement opposées aux valeurs chrétiennes et à la loi morale naturelle ? N’y a-t-il pas là, un risque d’obscurcir davantage une pastorale qui, en l’Eglise de France, demeure, à bien des égards, incompréhensible et fort éloignée des directives romaines ? Nous sommes en présence  d’un Etat tenu par un personnel politique qui doit sa pérennité à l’IVG et à la multiplication de lois si contre-naturelles qu’elles contribuent gravement à l’effondrement moral de notre société. On ne peut pas oublier cette situation.

 

Je voudrais rendre hommage ici au Cardinal Ricard. Il a su accompagner et faire vivre un dialogue conforme à cette laïcité qui est au cœur du Pacte français.

 Cet hommage là, au cardinal Ricard, est sans nul doute une reconnaissance du ventre de la République. On ne peut oublier son indigne intervention dans le débat sur le Téléthon qui éclata l’an dernier.  Il infligea une inconcevable humiliation aux confrères qui l’avaient justement provoqué. Pas plus que l’on n’oubliera sa fâcheuse lettre de remerciement au Président Chirac, au sujet du vote de la loi dite de bioéthique. A l’évidence, une loi qu’il n’avait pas lue ou au mieux mal comprise. On peut être certain qu’il ne manqua pas à la discipline laïciste.

 

 

Vous trouverez dans le Gouvernement français encouragements et soutien dans cette démarche. Nous serons toujours ensemble pour construire des ponts entre les hommes, pour lutter contre l’obscurantisme.

 

 

Quel pont, Madame le ministre ? Serait-ce un pont pour enjamber les fleuves de sang de nos enfants à naître qui courent dans tout notre pays ? Comment après de telles lois, un peuple qui fait la guerre à ses mères, à ses enfants à naître, qui s’oppose aux promesses de sourire, peut-il encore prétendre se mettre au service de la paix ? N’avez-vous donc jamais, Madame le ministre, pris la mesure des choses ou êtes-vous dans un monde parallèle ?[14]

 

Il est révolu le temps d’un État qui s’abritait derrière le principe de séparation des Églises et de l’État pour n’être qu’un simple arbitre, au prix d’un double manquement aux principes de l’Histoire comme à ceux du Droit.

 

Comment ne pas être stupéfait à ce passage ! Sommes-nous en terre de France, donnons-nous aux mots le même sens ? Où sommes-nous là, témoins hallucinés d’une banale discussion de salon ?

Est-il possible qu’un tel discours ait pu être prononcé ?

De quel droit s’agit-il ? On ne peut plus guère redorer les dorures de moulures pourries à l’extrême.

Il ne s’agit pas pour nous de souhaiter une guerre ouverte entre les catholiques et l’Etat ; pour autant, il convient d’être d’une extrême vigilance dans le domaine du dialogue avec les institutions et le pouvoir politique. Surtout, qu’aucun d’entre nous n’y perde son âme. La hiérarchie doit compter avec la vigilance des laïcs qui constituent en droit et en dignité le Corps Mystique du Christ. Nous comprenons bien l’intérêt d’un dialogue entre l’Etat et les religions pour autant, ce dialogue doit être établi sur des bases saines et claires. Car rien ne serait être plus grave, que les représentants légitimes des religions soient perçus par leurs fidèles comme caution à une politique radicalement éloignée de la loi morale naturelle et du droit naturel. Si les projets de lois et décrets contre-nature s’établissent et sont multipliés. Ce dialogue devient sans objet.



DU TRAITE SIMPLIFIE

 

Le Traité de l’Union Européenne vient d’être signé à Lisbonne, la question qui se pose pour les peuples de certains pays fondateurs de l’Union est de savoir s’il faut un nouveau référendum ?

Un traité n’est pas une constitution du type qu’on projetait, il est plus facilement modifiable même si celui-ci reprend largement les textes prévus par l’ancien projet constitutionnel. La question qui se pose vraiment est celle-ci ?

A passer par-dessus les peuples pour s’éviter des déconvenues n’est-ce pas prendre le risque de construire cette Union par-dessus les peuples ?

Peut-on sérieusement imaginer engager le devenir des nations sans en référer aux peuples qui sont concernés au premier chef ?

Nos dirigeants donnent l’impression de faire de cette Union une fin en soi, alors qu’elle devrait bien davantage être ordonnée au bien des peuples pour eux-mêmes.

Lorsqu’on nous annonça un traité simplifié, il était juste d’espérer un texte clair, bien ordonné ; hors, si on en croit d’éminents critiques, ce texte est particulièrement fastidieux, complexe, volontairement difficile à comprendre. Pourquoi une telle complexité si on n'a rien à cacher aux peuples, si l’intention est droite ?

Nos dirigeants continueraient-ils à cultiver le mépris des peuples, même de façon très polie ?

N’y a-t-il pas le risque de perdre dans l’Union le peu de crédit et d’âme qui reste à nos politiques ?

Les peuples vont très vite constater la réalité de ce traité. S’il ne répond pas aux attentes, il y aura rejet des institutions européennes même si celles-ci apportent des consolations financières ponctuelles. Il semble évident que la construction européenne s’éloigne de plus en plus de l’esprit des fondateurs. On a le sentiment que cette nouvelle Europe politique est surtout soumise à des autorités financières et économiques qui tendent à en faire un immense supermarché, n’est-ce pas dangereux ?

Fallait-il aller si vite dans les nouvelles adhésions de ces dix dernières années ?

Si les peuples se sentent continûment éconduits de la construction de l’Union, ils se détourneront d’elle et se retourneront vers un renforcement des identités régionales avec le risque de tensions identitaires. L’Union Européenne vaut-elle un tel risque ? Pensons à l’Espagne, à l’Italie, au Royaume-Uni qui pourraient en payer le prix fort.

La construction des institutions européennes pourrait alors se retrouver sans bases légitimes. Nous aurions une 

«  belle construction » dérivant sur les sables mouvants. Une telle situation ne manquerait pas de faire se retourner les peuples contre leurs politiques ; attention à ne pas nourrir de vieux démons que des tours de passe-passe électoraux ne parviendront pas à affaiblir.

Avons-nous pris convenablement la mesure d’un Euro trop fort ? Une telle situation qui se prolongerait affaiblirait le tissu industriel ce qui générerait un appauvrissement du PIB européen.  La réalité cruelle déchirerait les voiles des apparences ; quid de la stabilité politique de l’Europe ?

 

 

 

D’UNE VISITE OFFICIELLE…

 

Il fallait recevoir le Président Kadhafi, la sécurité du monde l’exigeait. Pour autant, fallait-il le recevoir comme l’Etat français le reçut ? Nous avons des raisons de craindre une indigestion de chapeaux…

 

DU DIVORCE OU DE LA FAMILLE…

 

Le projet de simplification du divorce tend à faire de la famille un utilitaire accidentel. Certes, ce projet va dans le sens de la rupture, n’en doutons pas !

 Une telle réforme contribuera à multiplier les séparations pour confort personnel. Nous sommes loin d’une politique familiale audacieuse si nécessaire à la stabilité des réformes économiques et sociales. A quoi bon, se désoler sur la difficile formation de la personne chez l’enfant si de plus en plus de fondamentaux apparaissent comme relatifs et sont ainsi légalement dévalorisés ?

Nos politiques seraient-ils devenus des gestionnaires de la décadence ?

D’autre part, ne prenons-nous pas le risque de dévaloriser tous les corps de la justice ? La rupture implique-t-elle la désacralisation des institutions, ne serait-il pas urgent de réintroduire les rituels naturels dans l’art de gouverner ? Comment, en dehors de cela, revenir à l’exercice accepté de  l’autorité ?

Notre situation s’apparente de plus en plus avec la décadence romaine ; à quand la mise aux enchères des sièges à pourvoir ?

 

 

 

 

 




LA SAINTE FAMILLE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LA SCIENCE DE LA PRIERE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

  LA PRIERE

 

Chapitre IX

 

DE

L’ORAISON DE FOI

 

 

La méditation bien faite conduit à l’oraison affective. Celle-ci, à son tour, quand on en évite les écueils, mène à l’oraison de foi. C’est le terme auquel aboutit généralement la grâce de la prière. L’oraison alors est arrivée à son degré de perfection commune. Au-delà, se trouvent les oraisons extraordinaires qui tiennent du miracle.

Nous avons besoin de parler de l’oraison de foi un peu longuement, et surtout avec une extrême clarté. En effet, la plupart des auteurs ascétiques n’en disent absolument rien ; et, chose bien autrement fâcheuse, parmi ceux qui en parlent, beaucoup le font en termes inexactes, parfois même d’une manière tout à fait erronée, au grand détriment des ^mes appelées à ce genre d’oraison.

Commençons par en expliquer la nature. Nous l’avons vu : la grâce de la prière est communiquée d’abord à l’intelligence, pour descendre ensuite dans la sensibilité, et finir par entraîner la volonté vers Dieu. C’est la méditation.

Dans l’oraison affective, cette grâce touche à peine l’intelligence. Elle agit directement sur les facultés sensibles. Elle y excite des émotions très vives qui entraînent la volonté vers Dieu et l’embrasent d’un ardent amour de charité.

Mais quand il attire l’âme à l’oraison de foi, le Saint –Esprit ne met aucune idée particulière dans les facultés intellectuelles, il n’excite aucune émotion dans les facultés sensibles. Il va droit à la volonté et il atteint, en révélant à l’âme sa présence par une lumière de foi qui se dirige vers la cime de l’intelligence, sans réveiller l’imagination ni les autres facultés inférieures. Se sentant ainsi près de Dieu, la volonté éprouve le besoin de l’aimer et de se donner à lui sans réserve.

Il arrive donc trois choses au moment de cette oraison. Premièrement, l’esprit est frappé d’une sorte de paralysie ; il est dans l’impuissance de s’arrêter aux choses de Dieu, de les goûter. Avant de prier, on avait une grande force intellectuelle. On étudiait avec plaisir les vérités religieuses. Veut-on prier ? on n’a plus aucune idée en tête. Comme David, on est obligé de dire : « Ut jumentum factus sum apud te. – Seigneur, je suis devant vous, comme une bête de somme. »[15]

En second lieu, le même phénomène se produit dans la sensibilité. Le cœur est à sec. Loin d’éprouver des émotions douces et suaves qui le portent vers Dieu, il ressent plutôt de l’éloignement et du dégoût. David avait passé par là, car il disait : « Je suis entré dans votre sanctuaire pour admirer votre puissance et votre gloire. Or, je m’y suis trouvé comme dans un désert, sans chemin et sans eau »[16]

Mais, par contre, la volonté est fortement tirée vers Dieu. Elle a besoin de lui ; elle n’a la paix qu’en s’attachant à lui  et en se reposant en lui. Aussi David reste quand même dans ce sanctuaire désert. Après avoir confessé l’hébétement de son intelligence qui le rend semblable à un animal, il ajoute aussitôt : « ego te semper tecum. – Pour moi, je reste toujours avec vous. » Je ne veux pas vous quitter, sous prétexte que je n’ai rien à vous dire.

Cette impuissance de l’esprit et du cœur n’existe que par rapport à Dieu. On est dans l’impossibilité de trouver quelque bonne pensée, quelque bon sentiment qui aide la volonté à prier. Mais le cœur et l’esprit ne sont nullement frappés d’impuissance du côté des créatures. Au contraire, souvent l’imagination bat la campagne ; la sensibilité éprouve des attraits pour les choses de la Terre ; seule la volonté est attirée vers Dieu.

Quand ces trois signes se trouvent réunis, le doute n’est pas possible. Le Saint-Esprit est là. Il donne à l’âme la grâce de la prière, mais il ne la donne plus selon les méthodes précédentes. Si l’âme, égarée par des enseignements trompeurs, veut revenir, coûte que coûte, à l’une de ces méthodes, elle résiste au Saint-Esprit ; elle néglige la grâce qui lui est offerte et elle se fatigue à pure perte pour chercher quelque bonne pensée dans son esprit ou pour exciter dans son cœur quelque sentiment pieux. Saint Paul l’a dit : «  Par nous-mêmes, nous ne pouvons pas avoir une bonne pensée qui nous fasse prier ; Dieu seul nous en rend capables »[17] la prière étant l’effet d’une grâce actuelle, quand le Saint-Esprit la donne directement à la volonté, il est absurde d’aller la chercher ailleurs. Auparavant, il offrait cette grâce à nos facultés intellectuelles et sensibles et il convenait de la recevoir en faisant agir ces facultés. Mais s’il lui plaît de ne plus rien lui donner, il faut les laisser en repos et se contenter de faire agir la volonté qui est favorisée de cette grâce.

Voilà le seul parti à prendre. Tant pis pour les méthodes ordinaires. Le saint-Esprit étant le maître, nous devons lui obéir. Il nous demande notre volonté toute nue, sans aucune parure de belles pensées ni de dévotion sensible ; donnons-lui notre volonté. Unissons-nous à lui, dans cette obscurité de la foi à sa présence, par un regard plein d’amour, de docilité et d’abandon. Restons en paix dans cet état. C’est une prière et même une excellente prière.

Refusera-t-on à Dieu de faire sentir directement son action sur la substance même de l’âme dont il est le créateur ? Le condamnera-t-on, pour arriver à cette substance, à passer d’abord par nos diverses facultés ? … Notre seigneur nous l’a promis : «  Si nous l’aimons…son Père nous aimera ; les trois personnes divines viendront en nous et fixeront en nous leur demeure »[18]. Saint Paul, de son côté, l’affirme à plusieurs reprises : nous sommes les temples de Dieu ; le Saint –Esprit habite en nous – Eh bien ! cela étant, que fera Dieu en nous ?…. Quel rôle indigne pour cette souveraine majesté qui est la vie, la puissance, la sagesse et la bonté infinies ?… Et si Dieu est en nous, pour y faire quelque chose, pour nous sanctifier, l’obligerez-vous à exercer son action, à la façon des créatures, qui placées hors de nous, doivent nécessairement passer par nos facultés extérieures pour pénétrer dans notre intérieur ?…dans ce cas Dieu serait en nous inutilement. Quand il voudrait nous donner la grâce de la prière, il devrait en sortir et nous prendre par le dehors. Ah ! laissons-lui sa toute-puissance. Et si, au lieu de sortir de notre âme, il nous attire au-dedans de nous-mêmes, pour nous rapprocher de lui par un amour spirituel, n’ayons pas la folie de lui résister.

 Dans cette oraison, dit le P. Surin, « l’âme connaît ce que Dieu est ; voire même, elle le goûte par un contact divin, dont les mystères parlent ; qui est une notion surnaturelle par  laquelle l’âme sait ce que sait que Dieu, non pour l’avoir vu, mais pour l’avoir touché. Car, entre les sens spirituels, le tact est plus délicat, quoique parmi les corporels, il soit le plus grossier. »

Il ajoute : «  Cette expérience de Dieu donne une perception de lui plus exquise et plus approchante de lui qu’aucune chose. C’est ce que voulait dire saint Paul par les paroles suivantes adressées à l’Aréopage : «  si tant est qu’on parvienne à le toucher ou à le trouver, puisqu’il n’est pas fort éloigné de nous. »[19]

M. l’abbé Saudreau, qui a traité ces matières avec une compétence hors ligne, n’aime pas les expressions de contact de substances. Il admet seulement ce contact entre l’âme et la divinité dans des cas forts rares ayant le caractère de miracle. Il expose ses idées à ce sujet La Vie d’union (pp. 568-571). Ses raisons nous auraient convaincus, s’il avait expliqué la manière d’agir du Saint-Esprit dans l’oraison de foi ordinaire. Quand l’action de Dieu s’exerce sur nous à l’aide d’images, d’espèces, soit naturelles, soit surnaturelles, nos facultés sont mises en mouvements. L’esprit réfléchit. Dans les visions, il s’enrichit de connaissances communes. Mais quand Dieu délaisse ces puissances pour agir directement sur notre volonté, quel est son mode d’action ?…

Si nous nous en tenons aux enseignements de saint jean de la Croix, ce mode est le contact de substance à substance. Il dit en  effet dans la Vive Flamme d’amour[20] : cette brûlure « est un attouchement de la Divinité, à la substance même de l’âme, sans l’intervention d’aucune forme ou d’aucune figure naturelle, formelle ou imaginaire. »

Le saint avait écrit dans le même sens, au Cantique spirituel, strophe XIX, au vers « tournez votre face vers les montagnes » :

« Il faut désormais ‘à l’Epouse) une communication de l’essence divine, indépendante de tout intermédiaire, et  par laquelle l’âme se voie avec certitude remplie d’une parfaite connaissance de la divinité, connaissance fort éloignée, assurément, de tout ce qui est sentiment ou accident, puisque c’est un attouchement immédiat de substance à substance entre l’âme et Dieu. »

On le voit par ces deux textes : si vous supprimez les intermédiaires qui sont les formes ou les espèces crées soit naturelles, soit surnaturelles, l’action de Dieu sur l’âme se produit par le contact immédiat de substance à substance.

 

De tels contacts peuvent varier entre eux à l’infini. Il y en a d’extrêmement légers qui donnent à l’âme un faible amour de Dieu. D’autres sont très profonds. Ils font dans l’âme, selon le langage de saint Jean de la croix, une grande plaie d’amour, une brûlure immense. Tel fut celui qui fit dire à saint François : « L’amour m’a mis dans le feu : in fuoco l’amor mi mise. » -  Entre ces contacts extrêmes, il y a différences de degré, d’intensité, il n’y a pas de différence essentielle.

Pareillement, pour révoquer en doute la réalité de ces contacts substantiels, on ne saurait alléguer la variété des objets de la contemplation. M. l’abbé Saudreau semble croire que, si un contact des substances est la cause de l’oraison de foi, cette oraison doit se faire nécessairement sur la présence de Dieu dans notre âme. Cette conclusion ne nous paraît pas rigoureuse ; car, si dans la méditation la connaissance spéculative précède l’amour, dans la contemplation l’amour précède ce genre de connaissance. Or, pour produire cet amour, rien n’est comparable au contact des substances, aux caresses, aux embrassements. Les contacts de Dieu ont pour cela une efficacité prodigieuse, puisqu’il est écrit de lui : « Le Seigneur votre Dieu est un feu dévorant. – Dominus Deus tuus ignis consumens est. » Dès qu’il nous touche, il nous brûle d’amour plus ou moins, selon la force de son attachement.

Mais l’amour est essentiellement libre dans ses opérations. Il peut donc user de sa liberté pour contempler Dieu, comme il le veut, selon l’attrait du moment. Tantôt ce sera en lui-même et tantôt au-dehors, soit dans l’Eucharistie, soit dans la Passion, soit ailleurs. Il contemplera à son gré la bonté ou la justice de Dieu ou tel autre de ses attributs. Ces variétés d’objets ne font rien à l’origine de l’amour, cause de la contemplation. Puisque cet amour est né dans le cœur spontanément, sans aucun travail de l’esprit, on ne voit pas pourquoi on refuserait de l’attribuer à une touche divine. Des opérations postérieures à la grâce qui a produit l’amour contemplatif ne sauraient changer le caractère de cette grâce. [21]Les enseignements exposés dans ce chapitre sur l’oraison de foi et ceux qui vont remplir les chapitres suivants, ne sont pas sortis de l’imagination des auteurs mystiques. Ils sont le résultat de leurs observations faites sur ce qui c’est passé dans leur âme et dans ‘âme de leurs disciples. Nous sommes ici sur le terrain des faits. Or, on ne révoque pas les faits en doute, quand ils sont attestés par des témoins innombrables qui ont fait des enquêtes sérieuses et dont le caractère mérite une confiance absolue.

Eh bien ! depuis que l’esprit de prière a été répandu sur l’Eglise le jour de la Pentecôte, des milliers d’âmes se sont sanctifiées en priant. Beaucoup ont rendu compte de leur manière de s’unir à Dieu dans la prière. Or, il résulte de leur témoignage que l’oraison de foi a toujours été commune parmi les fidèles adonnés à la piété. Nous allons bientôt en fournir la preuve Mais nous devons continuer d’abord à mieux expliquer la nature de cette oraison. Ce sera l’objet du chapitre suivant et du chapitre XII.

 

 

 

 

Chapitre X

 

LES DIVERS NOMS DE L’ORAISON DE FOI

 

 

 

L’oraison de foi a eu la bonne ou la mauvaise fortune d’être désignée par un grand nombre de noms différents. Cela tient à sa nature mystérieuse. De prime abord, il n’est pas très facile de comprendre en quoi elle consiste. Aussi les saints, pour en donner une idée plus juste, ont-ils cherché le nom qui correspondait le mieux à leur manière de sentir et aux dispositions de leurs disciples.

De là, une grande variété e mots pour dire au fond la même chose. Cela déroute les esprits superficiels. Mais les esprits sérieux, réfléchis, trouvent dans cette variété un secours puissant pour arriver plus vite à une parfaite intelligence de ce sujet si délicat. Nous allons énumérer ces diverses appellations de la même chose, en faisant suivre chacune d’elles de courtes explications.

Inutile de rien ajouter sur le mot d’oraison de foi. On l’a vu par ce qui précède : le mot de foi est pris dans un sens général. C’est la foi à Dieu présent, à toutes les vérités qui sont en lui ou à une vérité considérée dans son ensemble, sans réflexion spéciale : « C’est, dit Bossuet, une simple vue, regard ou attention amoureuse en soi, vers quelque objet divin… L’âme, quittant le raisonnement, se sert d’une douce contemplation qui al tien paisible, attentive, susceptible des opérations et impressions divines que le Saint esprit lui communique ; elle fait peu et reçoit beaucoup ; son travail est doux et néanmoins plus fructueux ; et comme elle approche de plus près de a source de toute lumière, de toute grâce et de toute vertu, on lui en octroie aussi davantage.[22]

Après le nom d’oraison de foi, le nom le plus généralement reçu est celui de contemplation, auquel on ajoute souvent le mot « obscure ». Contempler se dit par opposition à raisonner, analyser réfléchir, etc. au lieu de regarder un objet en détail, par le menu, on jette les yeux sur son ensemble et on les tient fixes, immobiles, dans un sentiment d’admiration. Ainsi, dans la contemplation, on ne fait aucune réflexion particulière, aucun raisonnement, ni sur Dieu, ni sur Jésus-Christ, ni sur tout autre objet religieux. Dieu est là ; on a le sentiment, la certitude de sa présence ; on le regarde dans l’obscurité de la foi. Cela suffit pour l’intelligence. Le cœur fait ensuite le reste du travail.

On dit contemplation « obscure » précisément parce qu’on ne cherche pas la lumière. On parle à Dieu, souvent par un simple regard plein de respect et d’amour : « trinité sainte, Père, fils et Saint-Esprit, vous êtes présent à mon âme. Je vous crois, je ne cherche  pas à vous voir. Vous me voyez et vous m’entendez ; cela me suffit. Permettez à mon cœur de vous aimer, de vous adorer, etc. » l’oraison continue de cette manière, ordinairement sans formuler aucune phrase, par des mouvements tranquilles du cœur, qui se donne et se redonne sans cesse à son Dieu.

Si l’objet de la contemplation est Jésus-Christ, la Sainte Vierge, etc., le procédé est le même. On regarde Jésus-Christ sur la croix, dans la crèche, dans l’Eucharistie… On regarde Marie en dieu ou Dieu en Marie… Mais le regard est simple, exempt de curiosité ; an ne va à la recherche d’aucun détail. C’est un acte de foi à la présence de Celui qui doit s’emparer de notre cœur. Qu’importe l’obscurité dans laquelle il se trouve ? on ne cherche pas à s’instruire, mais à aimer. Or, les ténèbres de la nuit sont plus favorables à l’amour que la lumière éblouissante que le soleil.

L’oraison de foi est donc justement appelée « contemplation obscure ». On l’appelle encore oraison « d’attention amoureuse à Dieu présent ».

Ici l’attention doit s’entendre selon les explications qui précèdent. On ne voit pas Dieu ; mais on a le sentiment intime de sa présence, et on s’unit à Lui, non avec une intention curieuse de l’esprit, mais par une attention amoureuse de cœur. Quand on embrase un ami, si on l’aime bien, on le tient longtemps dans ses bras. Nous agissons ainsi avec Dieu en multipliant les étreintes de notre amour pour Lui.

L’oraison de foi porte aussi le nom d’oraison de « recueillement ». il ne s’agit pas du recueillement extérieur, nécessaire à toute espèce d’oraison, même à la méditation. Il s’agit d’un recueillement intérieur. Saint Thérèse décrit cette oraison longuement dans le Chemin de la perfection et elle dit : « L’âme alors recueille toutes ses puissances. » si le sentiment de la présence divine atteint à la foi la volonté, le cœur et l’esprit, le recueillement st alors complet et il est extrêmement suave. Toutes les abeilles, c’est-à-dire toutes nos facultés, sont entrées dans la ruche où elles se nourrissent de miel. L’âme, séparée des créatures et perdue en Dieu, goûte en lui un bonheur extrême Mais dans la contemplation ordinaire, il n’est pas en notre pouvoir de donner aussi aux facultés inférieures ce calme et ce recueillement. La volonté seule a la force e se désintéresser de ce qui passe dans la nature sensible et dans et dans l’intelligence. Elle se retire, se cache dans le sein de Dieu, et montant vers la patrie supérieure de l’âme, sur la cime de l’esprit, elle y reste avec Lui dans une solitude profonde. Toutefois, le recueillement, tel qu’il est décrit par saint Thérèse, n’est souvent qu’une oraison affective. 

Sous le nom de « repos » ou de « quiétude », on entend aussi l’oraison de foi. Comme pour le recueillement, on peut signaler ici un repos général de toutes nos facultés, une quiétude complète de notre âme, absorbée tout entière dans les douceurs de l’amour divin. Portée à ce degré, si la quiétude dure longtemps, elle se rapproche du miracle ; nous en parlerons plus tard. Mais il y a une oraison de quiétude ordinaire, où le repos de l’âme est partiel. Il existe seulement dans la volonté. Les autres facultés sont abandonnées à leur état naturel et peuvent être livrées à des tentations très pénibles. En effet, quand la volonté se prêtre docilement à la grâce de la prière qui lui est offerte par le Saint –Esprit, elle est remplie aussitôt par un grand sentiment de paix intérieure. « paix aux hommes de bonne volonté »[23], chantèrent les anges à la naissance de Notre-Seigneur. Au contraire disait Job[24] : qui donc ayant résisté à Dieu, a jamais joui de la paix ? » - le secret de la paix de l’âme est là tout entier : obéir à Dieu, se laisser conduire par Lui en toutes choses avec une docilité d’enfant.  Quand donc la volonté, durant la contemplation obscure, se livre à Dieu par amour, entièrement, sans aucune réserve, elle n’est pas seulement bonne, elle est parfaite. Aussi entre-t-elle tout de suite dans un profond repos, et cette quiétude subsiste, quand même l’esprit serait harcelé par les distractions les plus fatigantes, quand même la sensibilité serait en proie aux sécheresses et aux dégoûts.

Sainte Jeanne-françoise de Chantal, explique l’oraison des Visitandines, disait : « C’est une oraison d’une très simple unité et unique simplicité de présence de Dieu, par un entier abandon d’elles-mêmes à sa sainte volonté et au soin de sa divine Providence. »

L’oraison de foi est tout cela et n’est pas autre chose. Il y a un regard simple fixé uniquement sur Dieu présent à l’âme, avec un abandon complet à Lui par un amour sans réserve et une confiance filiale. La description que fait sainte Jeanne de Chantal de l’oraison de foi concorde parfaitement avec la signification des autres noms énumérés dans ce chapitre. L’appellation varie ; mais la chose est la même.

Il reste une dernière appellation, celle de « Théologie mystique ». Nous allons l’expliquer dans le chapitre XII. Une observation tout à fait erronée d’un auteur moderne nous oblige à le faire avec quelque longueur. D’après lui, la contemplation obscure ou oraison de foi serait un progrès du côté de la volonté, mais non du côté de l’intelligence, car, dit-il, si on ne doit guère espérer que Dieu y suppléera. Il ne vient pas alors, comme un professeur, enseigner des vérités nouvelles. Il se contente de nous aider à nous souvenir des vérités acquises. Toutefois, ajoute cet auteur, comme on peut s’instruire en d’autres moments, cette oraison de foi n’en est pas moins excellente.

Nous verrons bientôt ce qu’il y a de vrai dans cette observation. Mais comme nous allons entrer en plein mysticisme, il est indispensable de donner d’abord quelques explications sur la terminologie dont on use dans cette science.

 

 



LE SILENCE RELIGIEUX

 

 

 

Vous pouvez retrouver cette Lettre n°38 dans la bibliothèque du site mise gratuitement à votre disposition. Vous aurez ainsi un aperçu du travail de présentation que nous essayons d’élaborer pour le plaisir de vos yeux.

 

 

 

 

 

 



BENOIT XVI

 

 

DU MOTU PROPRIO

 

OU

 

LE REFUS D’OBEISSANCE

 

PIERRE - CHARLES AUBRIT SAINT POL

 

Monseigneur Albert Malcolm Ranjith, secrétaire de la congrégation pour le Culte divin et la Discipline des Sacrements, dénonce l’attitude de certains évêques qui se croient au-dessus du successeur de Pierre et refusent ou dévoient, le contenu et l’intention du Motu proprio au sujet du missel de Jean XXIII.

 

L'attitude d'« autonomie » montrée « parmi quelques ecclésiastiques », mais également « dans les plus hauts rangs de l'Église » ne correspond certainement pas « à la noble mission que le Christ a confié à son Vicaire, le Pape », affirme l'archevêque dans un entretien à « Fides », l'agence de presse de la Congrégation pour l'évangélisation des peuples.

 

Nous redoutions cette attitude de certains qui, de toute évidence, sont très engagés dans le progressisme ; ce n’est pas qu’ils soient radicalement opposés à cette décision du pape pour elle-même mais bien parce qu’elle induit l’incitation à réformer une pastorale qui flirte bon l’apostasie tranquille.

 

Il est évident que ce document qui est un acte de charité envers ceux qui ont une sensibilité conservatrice appuyée, introduit un inévitable examen de conscience au cœur-même de l’Eglise. La liturgie est intimement liée à la pastorale. 

 

Le secrétaire de la congrégation pour le Culte divin et la Discipline des sacrements, Mgr Albert Malcolm Ranjith, critique la désobéissance de certains évêques envers le Pape Benoît XVI pour la récente publication du Motu Proprio qui a libéralisé la messe pré-conciliaire (la soi-disant messe en latin) et réaffirme son « non » aux « danses », « instruments musicaux », «chants» mais même « certaines homélies de caractère politico-social ».

 

Nous avons récemment appris  que des instructions liturgiques, sous prétexte d’adaptation aux enfants, se situent radicalement à l’opposées des directives de Rome et de ses interdits.[25] Ces dispositions ne sont pas toujours le fait d’évêques qui sont confrontés à une désobéissance radicale de certains prêtres. Ces prêtres sont, soit très infortunés dans leur formation initiale, soit qu’ils ont été influencés par des détournements idéologiques dans lesquels ils ont noyé leur conscience au point d’avoir perdu le sens même de leur sacerdoce.

D’autres prêtres enfin, par faiblesse de caractère ou par confort, se laissent commandés par des laïcs incompétents, à la prétention enfantine ; parmi ceux-ci, les plus décidés et les plus dangereux veulent demeurer à un poste de responsabilités sans lequel ils n’auraient pas le sentiment d’exister. Ils font porter à l’Eglise une charge terrible et se mettent eux-mêmes dans la perspective de perdre leur salut. Nous avons vu certains de ces laïcs engagés dans l’Eglise préférer détruire une activité pastorale qui produisait d’excellents fruits plutôt que de ne plus pouvoir la contrôler, ces faits se sont produits dans mon diocèse.

Le peuple de Dieu ne demande qu’une chose, vivre sa foi selon les lumières du Saint Siège et que l’on cesse dans faire un lieu d’offense à la charité. Il ne veut plus être le témoin impuissant de ces dérives inadmissibles.


« On remarque que dans quelques pays ou diocèses, des règles qui pratiquement annulent ou déforment l'intention du Pape, ont émanées des Évêques.
Un tel comportement n'est pas concevable avec la dignité et la noblesse de la vocation des pasteurs de l'Église ».

 

Qui s’étonne encore de ces attitudes ? On continue d’entretenir des marigots particulièrement nauséeux  qui nourrissent un anti-romain puéril et meurtrier.  Il faudra attendre que deux générations de prêtres disparaissent pour voir se libérer vraiment les puissances humbles d’une authentique réforme de l’Eglise. A moins que sa Sainteté, lassée de cette situation mettant en péril le salut de beaucoup, ne finisse par constituer des commissions  par zone linguistique ayant les pleins pouvoirs avec rang de légat et règlent les situations les plus urgentes, les plus scandaleuses. Il faudra bien que l’on en termine ; qu’ils se soumettent ou qu’ils s’en aillent !

 

Il serait injuste de se taire sur les tenants d’une tradition radicale figée sur un christocentrisme dépourvu des saines lumières de la sainte doctrine et rejetant toujours le Saint Concile Vatican II. Ceux-là sont tout aussi coupables que les autres. Ils vivent en vautours et se nourrissent des plaies béantes de l’Eglise. Leur suffisance est proportionnellement aussi ridicule que leur étonnant manque de culture qu’ils dissimulent sous les inventaires des grandes règles et sous-règles… Ils exaltent leur légalisme rassurant !

 

Les catholiques doivent se réconcilier entre eux ; pour cela ils ont à se souvenir qu’au jugement personnel la balance sera celle de la charité vécue sur cette terre. On n’entre pas au ciel avec un torse blindé, non… Il n’y a de place que pour l’humilité.

 

L’Eglise de France doit se prendre en main, elle a le devoir d’opérer un examen de conscience, de reconnaître tous ses manquements, à commencer par les plus graves. Ce n’est qu’en se tenant dans la vérité de l’histoire et dans celle de la charité au pied de la Croix, qu’elle parviendra à se sauver de ses malheurs incessants qui ne font que la blesser sans jamais appliquer réellement de remède. On ne peut continuer de laisser des individus prétendre servir l’Eglise et constamment lui imposer des entraves. « Rome a parlé ! » saint Augustin ; obéissez ou partez !

 

 

 

 



      
« SOIS BELLE MON EPOUSE ! »

 

 

 

 

 
LE BILLET LITTERAIRE

 

La mare au diable - La petite Fadette

et

François Le Champi - Les maîtres sonneurs

LUC ELNLINGER

 

Je viens de découvrir George Sand avec ses quatre romans champêtres, « La mare au diable », « La petite Fadette », François Le Champi » et « Les maîtres sonneurs ».

                 
Marcel Proust les avait beaucoup appréciés, mais je crains qu’ils ne paraissent aujourd’hui un peu désuets, quoique...
Si je me suis aventuré à les lire, c’est grâce à la préface de l’auteur qui s’était engagé à en faire un hymne à la vie ; il y a pleinement réussi et a fait mentir André Gide qui avait affirmé que c’était « avec de bons sentiments que l’on faisait de la mauvaise littérature. »

 « La mare au diable »,toutefois ,ne mérite pas les louanges traditionnelles qui accompagnent cette œuvre ;la fin du roman ressemble plus à une description sociologique des mariages campagnards qu’à un roman.


                   «
La petite Fadette », par contre est un très bon roman ;les analyses et les situations  retiendront l’attention des lecteurs contemporains avec le problème de l'éducation des bessons, les psychothérapie efficaces qui peut être faites par des gens sans connaissances psychologiques universitaires, mais dotées d'un solide bon sens, l’ambiguïté des souffrances morales, le danger d’une trop grande sollicitude, la dépression nerveuse etc.



                  « François Le Champi » permettrait une excursion du côté de l’œdipe…

                 "
Les maîtres sonneurs" est un roman baigné par la musique, une musique qui guérit, mais qui, parfois, peut être une "rude maîtresse" ,car elle donne "le vertige sur les hauteurs où elle nous mène".C’est un peu le cas « des voleurs de feu ».
D'ailleurs, tous les personnages évoluent vers un mieux que ce soit par la musique, par l'amour ou par les femmes, anges tutélaires au fait des secrets de la nature.
                 
Les femmes sont de vraies femmes ; féminines, bonnes épouses et bonnes mères. Les hommes sont de vrais hommes : virils, travailleurs, redoutables dans les bagarres. Lorsqu'ils sont passés devant Monsieur le curé leur fidélité est sans faille et ce sont des pères qui savent guider leurs enfants dans la grande aventure de la vie.

                
C'est tout un monde englouti qui surgit devant nous ; avec ses fêtes, ses veillées, ses coutumes et lorsque l'on quitte son village pour quelque affaire, c'est au rythme de son pas ou du trot de son cheval... et alors la nature se dévoile comme un livre que l'on feuillette lentement et avec intérêt.
                 
 Mais comme je l’ai dit plus haut ces quatre récits sont un hymne à la vie et aux bons sentiments ; ils nous enchantent aussi par l’évocation de cette France profondément française et catholique.
                
Ces quatre romans sont-ils désuets? Oui, peut-être à cause de tous ces bons sentiments et à cause aussi d'une langue un peu trop apprêtée, mais après les avoir traversés, on se prend à regretter de les avoir si vite terminés..

Des romans désuets ? … c’est à vous d’en juger.

 

 

Plus grand que lui… !

 

La marmotte joue sur les flancs et dans les pattes du cheval…

«  - C’est quoi l’ordre naturel maman ? demande la grenouille à la vache. C’est l’opposé de ce que tu établis à l’instant : tu m’appelles maman ! Je ne suis pas ta maman, la nature ne le veut pas.

-         Mais tu m’aimes et je t’aime. C’est toi qui me protégea du soleil !

-         Cet ordre là, le monde n’en veut pas. Une vache est la mère d’un veau, pas d’une grenouille.

-         - Peut-être ! mais tu m’aimes. L’amour n’est-il pas plus grand que l’ordre ?

-         Le monde rejette ce qui est plus grand que lui. »

 

L’Hermite des Temps Nouveaux

 

 

 

LA VIE DES MOTS



PIERRE-CHARLES AUBRIT SAINT POL

 

 

Hédonisme trouve sa racine dans suave, mot savant issu de l’indo-européen : swad – être agréable.

En latin le mot donne suavis – doux, suavitas – agréable ; suadere – conseiller ; persuadere – convaincre ; sens contraire : persuasio et dissuadere – déconseiller.

En grec swad donne hêdus – doux ; hêdonê- plaisir qui donna au Xe siècle hédonisme.

 

L’hédonisme est donc une extension du mot grec hêdonê pour désigner la philosophie du plaisir. Cette philosophie prend, pour principe de la morale, la recherche du plaisir et de la satisfaction.  Cette philosophie a une extension économique : l’eudémonisme, conception de l’économie qui repose sur la poursuite du maximum de plaisirs.

 

Si le mot hédonisme apparaît au début du XIXe siècle, c’est qu’il est issu de philosophes qui observent le triomphe du capitalisme libéral, il se manifeste avec La Belle Epoque.  Celle–ci se singularise par la recherche éperdue du plaisir et ses dérives sexuelles : il est alors de bon ton, mais sans scandale, d’avoir une sexualité libérée.  On a beaucoup des maîtresses, les pratiques affichées de l’homosexualité et du lesbianisme sont admises dans certains milieux[26] sans pour autant qu’on aille jusqu’à s’afficher.

Cette période s’inscrit logiquement dans la continuité conclusive du romantisme ; ce n’est pas dû à une angoisse existentielle. C’est l’émanation logique du triomphe de l’argent pour lui-même – triomphe du capitalisme libéral -. C’est cet affaissement moral qui vaudra la réponse de Jésus à une âme privilégiée qui lui demandait le pourquoi de la première guerre mondiale : « Il y a trop d’immoralité dans les familles. » Que va-t-il nous arriver aujourd’hui ?

 

Depuis bientôt quarante ans, nous vivons sous la dictature de l’hédonisme, qui explosa lors des événements de 1968. Cette dictature perdure. Elle a une plante qui lui est issue : la pensée unique, incolore, inodore et désespérante. La cause est différente de celle de la Belle Epoque ; car à la volonté de jouir, quoi qu’on en ait dit, et malgré les témoignages simplistes d’intellectuels illustres, s’ajoute une inquiétude existentielle, une angoisse grandissante quant à l’avenir.

Ceux qui ont fait  mai soixante-huit, sont les deux générations qui sont nées juste avant et pendant  la Seconde guerre mondiale. Elles sont nées dans une inquiétude de fin de monde, les oreilles remplies des drames du nazisme, de la bombe atomique et de la guerre froide avec au-dessus de leur tête le même danger de proximité de fin du monde : une apocalypse nucléaire ! il faut ajouter à cela, la guerre d’Algérie et celle du Vietnam. On ne peut nier qu’il y ait là, sous-jacente, même si elle n’est pas raisonnée, une interrogation métaphysique, une interrogation morale : une recherche d’espoir humainement et immédiatement palpable. On ne leur offre aucune réponse satisfaisante et, la seule Institution qui ait les moyens d’y répondre, s’enfonce dans une crise interne d’une gravité sans précédent, l’Eglise. Cette réponse, ils vont croire l’avoir trouvée en s’installant dans un humanisme athée : le royaume de l’homme tout de suite, maintenant.

Il s’agit alors d’une lente macération que personne n’a vue, sauf Bernanos qui l’a pressentie et Malraux qui en a parlé sans en mesurer toute la tragédie. En dehors, il y a Sartre qui apporte de l’engrais  à la substance de cette inquiétude, et qui finira, égaré sur des tonneaux,  à la grille de l’usine Renaud, en une sorte de polichinelle de la pensée foireuse, magnifiquement écrite toutefois. Son existentialisme est le tonneau des danaïdes de toutes les désespérances.

L’hédonisme d’aujourd’hui est le résultat de cet ensemble de facteurs qu’ont accentué ou stabilisé des intellectuels inénarrables comme Bernard-Henri Lévy et quelques autres. Ils ne peuvent plus donner le change maintenant, mais ils continuent de faire recette sur les médias … Bientôt, le signe de l’excellence sera d’être absent des plateaux médiatiques !

L’hédonisme est aujourd’hui renforcé par des sociétés de type philosophique, obsédées par un anti-christianisme infantile, lâche et méchant.

Notre société est, dans tous ses rouages, victime d’une addiction qui n’est pas un gouffre d’appétits successifs, mais une possession des personnes par des appétits non-nécessaires et très pervers. Cette volonté du plaisir à tout prix, de la réalisation forcenée de son moi dans la facilité la plus égoïste sont l’origine majeure de l’avortement, de toutes les lois qui en découlent et qui se dressent contre la loi de Dieu et la loi morale naturelle. Ce qu’il a de terrible, c’est que cette situation de décadence est humainement irréversible. Au risque de scandaliser une fois de plus, c’est une épreuve bénite du point de vue spirituel, car elle portera les sujets à un examen de conscience qui ouvrira sur une conversion. Cette gourmandise insatiable est la cause première des angoisses qui étreignent tout un chacun et qui en désespèrent un grand nombre au point qu’ils attentent à leur vie. Elle deviendra de plus en plus oppressante et, il faudra bien qu’on en cherche la cause dans un effort douloureux de vérité. Plus on tardera à le faire et plus la conclusion de cette crise sera pénible et pourra même engager le processus vital de l’humanité.

C’est aussi une des raisons qui nous fait penser que le conflit des cultures, entre le monde arabo-musulman et le reste du monde est inévitable, car jamais l’Occident hédoniste n’acceptera le diktat de l’islamisme et l’hédonisme ainsi que l’islamisme n’ont pas encore atteint leur paroxysme.

L’économie du monde en général ne se comprend plus autrement que par cette grille de l’hédonisme qu’on appelle l’eudémonisme. Elle est générée par l’impérieux besoin de satisfaire rapidement aux exigences des plaisirs souhaités ; elle devient elle-même auto-génératrice de ces appétits possesseurs. C’est le mouvement infini de l’addiction.

L’économie n’est en fait plus maîtrisable, car son carburant alimentaire est la force que génère son mouvement infini qui la piège sans aucun achèvement possible. Notre économie n’est mue que par l’appétit qui ne se pose jamais, car elle n’a aucun n’appui ni naturel, ni légitime ; c’est la vitesse qui la soutient. Son mal est plus profond qu’il n’y paraît, car la famille qui est sa légitimité n’est plus au cœur de nos sociétés ; cette absence empêche l’économie de reposer sur les besoins réels. Il faut se demander s’il est souhaitable, dans ces conditions, que se poursuive son développement. Ne serait-il pas charitable de souhaiter qu’elle s’effondre si profondément qu’elle oblige à une conversion culturelle et spirituelle ? Notre économie actuelle ne peut générer de bonheur durable, elle devient associable.[27]

Il n’y a que la prière dans les foyers religieux qui permette de la maintenir à l’extérieure, de s’en déposséder.

 

 

 

Addiction est un mot dont l’origine est donnée comme anglicisme ; ce n’est pas certain. D’autres lui accordent la racine latine addere qui signifie ajouter ; additio qui semble avoir donné addition. Il est possible de remonter l’origine racinaire de ce mot au verbe donner qui a pour origine dô – racine indo-européenne – qui en latin donne donare.

 

Au Moyen-Age, l’usage de l’addition s’établit dans le commerce  et désigne celui qui a une ardoise sur laquelle s’additionne ce qu’il doit.

 

Addiction fut repris par  les fondateurs de la psychanalyse pour désigner une dépendance ; chez Freud, il fut employé pour qualifier une dépendance de l’enfant avec la mère. Son emploi actuel est de nature médicale et comportementale ;  il qualifie une relation de dépendance envers des drogues, des relations perverties, envers les jeux, envers des pratiques sexuelles perverties. C’est une aliénation.

 

L’addiction donne une idée d’additionner une attitude répétitive de la même action. Elle nous semble rejoindre l’hédonisme dont nous venons de parler plus haut. Elle rejoint la recherche du plaisir pour le plaisir ; elle résonne dans l’économie qui en dépend puisqu’elle suppose la multiplication d’appétits liés indistinctement à la consommation.

On peut considérer l’addiction comme une déviance liée à notre société dominée par un humanisme sans Dieu.

Ce mal prend de nos jours une importance particulière, car il qualifie le comportement de certains en relation avec l’usage de l’internet. En effet, l’accès facile à des sites immoraux et amoraux favorise une addiction des sens, celle-ci produit de véritables ravages chez les individus et dans les couples, mais également chez les personnes consacrées. C’est une grave dépendance qui vient multiplier les aliénations mentales, comportementales.

 

L’homme devient ce qu’il contemple.

 

Comment sortir de cette addiction ? Certes on peut faire appel à la médecine, mais il semble, selon des témoignages, que le meilleur remède soit encore la prière et la reprise de l’oraison. Toujours selon certains témoins, l’intercession de Jean-paul II peut nous obtenir cette grâce de délivrance, il suffit de l’invoquer, de le prier et de recourir aux sacrements chaque fois que l’on retourne à l’addiction sans jamais se lasser de recourir à la miséricorde divine.

Nous conseillons également la fidélité au chapelet et le renouvellement quotidien de notre consécration à Marie, l’Immaculée. Profitons de la période bénite de Noël pour demander la grâce de délivrance et rééduquer notre esprit en contemplant la beauté saine et sainte, en recherchant la compréhension des mystères divins.

 

 

 

 

 

 

 


LA BEAUTE DIVINE…

 

 

 

LE SAINT CONCILE VATICAN II

 



SAINT PIERRE ET SAINT PAUL

 

 

 

LUMEN GENTIUM

 

 

Le Royaume de Dieu

 

Le mystère de l’Eglise sainte se manifeste en sa fondation. En effet, le Seigneur Jésus donna naissance à son Eglise en prêchant l’heureuse nouvelle, l’avènement du règne de Dieu promis dans les Ecritures depuis des siècles : « que les temps sont accomplis et que le royaume de Dieu est là »(Marc 4,14 et Mat. 4, 17) Ce royaume, il brille aux yeux des hommes dans la parole, les œuvres et la présence du Christ. La parole de Dieu est en effet comparée à une semence qu’on sème dans un champ (Marc 4, 14) : ceux qui l’écoutent avec foi et sont agrégés au petit troupeau du Christ (Luc 12, 32) ont accueillit son royaume lui-même ; puis, par sa propre vertu, la semence germe et croît jusqu’au temps de la moisson (Marc 4, 26-29). Les miracles de Jésus apportent également la preuve que le royaume est déjà venu sur la terre : « Si c’est par le doigt de Dieu que j’expulse les démons, c’est donc que le royaume de Dieu est arrivé parmi vous » (Luc 11, 20 ; Mat.12,28). Avant tout cependant, le royaume se manifeste dans la personne même du Christ, fils de Dieu et fils de l’homme, venu « pour servir et donner sa vie en rançon d’une multitude » (Marc 10,45).

Et quand Jésus, ayant souffert pour les hommes la mort de la Croix, fut ressuscité, il apparut que Dieu l’avait fait Seigneur, Christ et prêtre pour l’éternité (Act. 2, 36 ; Héb. 5,6 ; 7,17-21), et il répandit sur ses disciples l’esprit promis par le Père (Act. 2,33). Aussi l’Eglise, pourvue des dons de son fondateur, et fidèlement appliquée à garder ses préceptes de charité, d’humilité et d’abnégation, reçoit mission d’annoncer le royaume du Christ et de Dieu et de l’instaurer dans toutes les nations, formant de ce royaume le germe et le commencement sur la terre. Cependant, tandis que peu à peu elle s’accroît, elle-même aspire à l’achèvement de ce royaume, espérant de toutes ses forces et appelant de ses vœux l’heure où elle sera, dans la gloire, réunie à son Roi.

 

 

L’Eglise manifeste et témoigne que le royaume de Dieu est déjà établi au milieu des hommes.

 

 

La prédication de Jésus-Christ s’ouvre sur une surprenante annonce et, il y avait très peu d’oreilles et de cœurs pour l’entendre - Le royaume de Dieu est manifesté à vos sens, aujourd’hui, il est là -. Comment comprendre la venue de ce royaume qui ne se reçoit que dans la foi ? : Ce royaume, il brille aux yeux des hommes dans la parole, les œuvres et la présence du Christ. Malgré les œuvres d’évidences, au vu de ce qui se passera le Vendredi Saint, on comprend, qu’à l’exception de quelques-uns uns qui se comptent sur les doigts des deux mains, les œuvres du Christ n’ont, semble-t-il, servi à rien qu’à ouvrir un appétit de curiosité même pour ceux qui en bénéficièrent. Car ces œuvres servirent au témoignage et à l’enseignement des baptisés à partir du Jour de la Pentecôte. Mais pour ceux qui en bénéficièrent, étaient-ils au pied de la Croix ; certainement étaient-ils dans la foule le Jour des Rameaux, combien étaient-ils dans la foule qui l’injuriait et faisait tomber son sang sur leur tête et celle de leurs enfants ? Combien seront-ils quand le monde croira avoir enfin eu raison de l’eglise ? Qui trouvera-t-on  sur le Golgotha aux pieds de l’Eglise épouse du Christ-Jésus ?

 

L’Incarnation du Fils unique de Dieu ouvre la période de la grâce du Salut qui se clôturera au retour attendu de ce Fils : ce Fils d’Homme venu sur la nuée. Si par sa venue dans le sein de Marie, sa mère selon la chair de la Terre, Jésus introduit d’une façon particulière le temps de la grâce : Paix aux hommes de bonne volonté, c’est par sa prédication publique que ce temps de la grâce ‘s’active’ même s’il faut attendre qu’il satisfasse à la justice de son Père pour que rien ne vienne faire obstacle à la grâce que sa prédication sème dans le cœur des hommes[28] : La parole de Dieu est en effet comparée à une semence qu’on sème dans un champ (Marc 4, 14) . C’est par son sacrifice saint et définitif que la semence pourra effectivement donner tout ce pourquoi elle est appelée à germer.

 

Les membres de l’Eglise, sanctifiés par le sacrement du baptême, sont les princes de ce royaume qui ne cesse pas de s’établir dans le cœur de l’homme et de la femme. C’est toutefois un bien étrange royaume, car l’immense champ cultivé ne se récolte pas par l’Eglise missionnaire… C’est au–delà des contingences de l’espace, du temps et de la quantité, que la moisson se fait et, le Moissonneur est Jésus-Christ lui-même :  ceux qui l’écoutent avec foi et sont agrégés au petit troupeau du Christ (Luc 12, 32) ont accueillit son royaume lui-même ; puis, par sa propre vertu, la semence germe et croît jusqu’au temps de la moisson (Marc 4, 26-29). Aujourd’hui encore, et peut-être plus que du temps de Jésus, ce royaume annoncé est parfois reçu ou compris comme un gentil rêve utopique ; cela tient à la déchristianisation du monde, mais surtout et dramatiquement  à celle de l’Europe. Pour faire face à cette situation, l’appel à une Nouvelle Evangélisation passe par la sanctification des membres du corps de l’Eglise, mais également par l’étude urgente de nouveaux modes pédagogiques de transmission du contenu de la foi. [29]

 

Cest pourquoi, durant toute sa mission de prédicateur sur la Terre, Jésus illumina son enseignement en laissant son cœur d’homme et de Dieu se saisir de compassion pour la souffrance des hommes qu’il est venu sauver. Ces grâces sensibles et très spectaculaires manifestent la réalité de la présence du royaume, annoncé par Lui aux hommes de bonne volonté : Les miracles de Jésus apportent également la preuve que le royaume est déjà venu sur la terre : « Si c’est par le doigt de Dieu que j’expulse les démons, c’est donc que le royaume de Dieu est arrivé parmi vous » (Luc 11, 20 ; Mat.12,28).

 

Il convient par prudence spirituelle[30] de ne pas égarer nos sens, souvent trompeurs, et donc, de les tourner et de les tendre résolument vers Jésus-Christ, vrai homme et vrai Dieu, qui est la première manifestation du royaume annoncé. Il l’annonce non comme les puissants de la Terre qui salarient leur gloire sur le dos des pauvres, mais bien en Serviteur – Serviteur souffrant -. Il n’exige aucun impôt pour la constitution de son royaume, il se donne lui même en rançon pour que tous puissent y entrer en princes et princesses glorieux de la Gloire rédemptrice d’un Dieu fait Homme : Avant tout cependant, le royaume se manifeste dans la personne même du christ, fils de Dieu et fils de l’homme, venu « pour servir et donner sa vie en rançon d’une multitude » (Marc 10,45).

 

Durant toute sa prédication, tous les voiles ne pouvaient être ôtés, car la Rédemption n’était pas encore établie ; les hommes et les femmes qui l’entendaient, malgré leur bon vouloir, ne le comprenaient guère. Leur cœur et leur intelligence subissaient contradictoirement les assauts des ténèbres et ceux de la lumière que le péché des origines voilait en maître esclavagiste. Le monde soupirait après sa libération (saint Paul). C’est dans une confusion glorieuse, au regard de la nature, qu’elle se réalise : Et quand Jésus, ayant souffert pour les hommes la mort de la Croix, fut ressuscité, il apparut que Dieu l’avait fait Seigneur, Christ et prêtre pour l’éternité (Act. 2, 36 ; Héb. 5,6 ; 7,17-21), et il répandit sur ses disciples l’esprit promis par le Père (Act. 2,33). En effet, comment comprendre, sans la grâce de la foi, que l’Homme crucifié sur l’abomination du bois, puisse justement par là, être victorieux et établir son royaume dans nos cœurs ? Comment comprendre sans la grâce baptismale, que Dieu puisse s’effondrer dans l’homme et que cet homme puisse s’affaisser dans la condition d’esclave par amour pour nous et assurer de la sorte sa victoire, alors que toute la psychologie humaine considère la victoire comme résultant de la force orgueilleuse et violente ? Un royaume s’établit, selon le regard humain ordinaire, par la puissance spectaculaire de l’épée et la domination de l’autre. Ici c’est un scandale de plus, la victoire s’est établie par l’humilité, un esprit de pauvreté inégalé, un amour incomparable donné comme nourriture fortifiante aux âmes qui se réclament de cette divine pauvreté.

 

Depuis le mémorable Jour de Pentecôte, voici que l’Eglise sort délivrée de toutes ses peurs « N’ayez plus peur, voici que le prince de ce monde est vaincu. » Et, forte des dons que son Maître et futur époux lui obtint de son Père des cieux par les mérites qu’il s’est acquis, l’Eglise comme une mère, assaillie en permanence des douleurs de l’enfantement, ne cesse d’établir le royaume que son saint Fondateur annonça durant ces trois années de mission. Royaume qu’il ne cessa, durant les siècles antérieurs, de prophétiser par les prophètes ses porte-voix : Aussi l’Eglise, pourvue des dons de son fondateur, et fidèlement appliquée à garder ses préceptes de charité, d’humilité et d’abnégation, reçoit mission d’annoncer le royaume du Christ et de Dieu et de l’instaurer dans toutes les nations, formant de ce royaume le germe et le commencement sur la terre.  L’Eglise est le canal unique voulu par Dieu au cœur de son Conseil Trinitaire, il n’y a pas d’autre voie au passage de l’éternité que l’Eglise du Christ. « Homme de la Terre, toi qui fus  la glaise et qui, vivant sur elle, manifesta la gloire de Celui qui te voulut en son Jour, quel qu’ait pu être ta foi, ta culture, ton ethnie, si tu as vécu en juste, si tu t’es tenu en homme de vérité, viens, monte le chemin en celle que tu ignoras, l’Eglise. Tu découvriras l’amour qu’elle te portait sur Terre, tu découvriras Celui qui est la porte, le Lion de la tribu de Juda, le Christ-Jésus. »

 

Il serait dangereux pour le baptisé de tronquer l’Espérance avec l’espoir.

Nous le savons et nous ne cessons de nous en étonner, l’enseignement du doux Maître est structurellement contradictoire ; le Seigneur de la paix est venu planter la division et la guerre à cause de son Nom qui est Salut, de même qu’il exige de ses amis l’amour comme clef impérative pour entrer dans son royaume, de même il annonce la haine à cause de son Nom béni. Et comme si cela ne suffisait pas, voici qu’il prêche son royaume qu’il établit dans le cœur de l’homme et de la femme, qu’il annonce dans la même lumière que son royaume n’est pas de ce monde. Il se révèle alors comme n’étant pas le théoricien de l’espoir mais comme l’Espérance Elle-même, il est l’espérance :  Cependant, tandis que peu à peu elle s’accroît, elle-même aspire à l’achèvement de ce royaume, espérant de toutes ses forces et appelant de ses vœux l’heure où elle sera, dans la gloire, réunie à son Roi.

 

Nous voulons ici apporter notre témoignage. En nos débuts de notre conversion, nous fûmes incités à nous nourrir de divers ouvrages qui exprimaient, dans un but très louable, mais souvent obsessionnel et dangereux, le désir de voir le règne du Christ s’établir sur Terre comme un roi de tous les triomphes.[31] Nous eûmes bien du mal à nous débraser de ce souhait bien trop humain pour venir de l’Esprit Saint. Si nous l’abordons, c’est en vue d’éviter que d’autres se laissent entraîner par un mauvais espoir qui empêche de recevoir la plénitude de l’Espérance, vertu théologale. Cette erreur peut être fatale à la vie spirituelle, être un redoutable obstacle à la recherche d’une vie d’union avec le doux Jésus. Il fait naître une exaltation qui, dans certains cas, peut produire, par la déception de l’attente, un affaiblissement de la pratique religieuse voire même entraîner le sujet dans une dépression.

 

Il en est de même pour ceux qui, se laissant gagner par le découragement de ne voir jamais venir le règne de la justice en ce monde, se tournent vers des choix idéologiques fondamentalement contradictoires avec la Révélation chrétienne. Nous savons bien, qu’en présence des accumulations de souffrances humaines en cette période marquée par le triomphe apparent de l’infra-humain, la tentation de s’abandonner à la désespérance est grande, il faut pourtant résister. Notre regard de baptisé a besoin sans cesse de rééducation, il doit être ramené sans lassitude vers le Christ-Jésus qui est la réponse franche à toutes nos angoisses, à tous nos découragements. Il est un devoir d’état spirituel que nous devons assumer sans concession pour le plus pauvre d’entre les pauvres, maintenir en nous l’espérance qui est scellement de la foi et de la charité.

 

Ce Prince de la Paix est un Roi atypique et, s’il nous paraît ainsi, c’est que nous-mêmes sommes dans le désordre et demeurons durant toute notre vie terrestre dans le clair-obscur de notre condition contradictoire, allant de l’ange à l’animal. Voilà pourquoi, Jésus nous dit : de chercher davantage le royaume d’en haut plutôt que d’entretenir ici bas le servage du monde.  Chercher son royaume, c’est tendre  aujourd’hui à l’union mystique avec Lui, c’est-à-dire réaliser sur cette Terre, dans ce temps et dans ce monde quantifiable le royaume annoncé et  Lui permettre d’établir en nous sa demeure. C’est à cette condition que l’Eglise réalise pleinement l’instauration ici bas du royaume d’en haut.

Dans sa sagesse le Magistère ne cesse, depuis le Saint Concile Vatican II, de nous attirer vers le développement de l’amitié avec Dieu, avec Jésus. Il serait souhaitable que nos jeunes prêtres soient davantage former à aider les fidèles à cette rencontre. Plutôt que de nous parler du monde dont nous sommes abreuvés par les médias.

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 


LES MANIPULATIONS GENETIQUES

 



EMBRYON DANS SON OEUF

 

Théodulfe Soplataris

 

 

Il vient de se produire un événement très important dans le domaine de la recherche génétique : le chercheur Anglais, le père de la brebis Dolly, vient de faire savoir qui ne poursuivait plus la recherche sur le clonage, qu’il considérait les recherches sur la cellule souche embryonnaire comme dangereuse et inutile et moins prometteuses que les recherches sur des cellules souches non embryonnaires.

 

Génétique.org et Zénit nous apprennent que le scientifique britannique Ian Wilmut, à l'origine de la brebis Dolly, premier clone de mammifère obtenu à partir d'une cellule d'animal adulte en 1996, abandonne ses recherches sur le clonage au profit de la production de cellules souches sans embryon.

Ian Wilmut renonce à exploiter la licence obtenue il y a deux ans pour cloner des embryons humains afin de suivre les pas du Japonais Shinya Yamanaka, professeur à l'université de Kyoto, qui a créé des cellules souches à partir de morceaux de peau de souris sans embryon. Selon le professeur, la technique de Yamanaka offre une alternative prometteuse, en levant des obstacles techniques et éthiques car il s'agit d'une technique "plus facile à accepter socialement" tout en étant "extrêmement passionnante et étonnante."

L'AFP souligne que " les Etats-Unis ont limité les financements fédéraux pour la recherche sur les cellules souches et le président George W. Bush a apposé son veto sur un projet de loi qui avait pour but de développer cette recherche, au nom de la protection de la vie humaine".

Philippe Carhon ( Le Salon Beige – blog)

Il n’en demeure pas moins que ces recherches ignorant les cellules embryonnaires posent également un problème éthique, car elles peuvent donner vie à des cellules embryonnaires, d’où la demande du professeur Yamanaka de Kyoto au gouvernement japonais d’interdire le clonage reproductif de cellules issues de souches non embryonnaires.  L’Eglise déclare à ce sujet par l’intermédiaire de Mgr. Elio Sgreccia : A l’heure actuelle nous tenons son processus – celui du professeur Yamanaka – pour licite, sous réserve de vérifications ultérieures. »

Afin d’éclairer le débat, pour savoir si les recherches embryonnaires sont plus graves que l’avortement, nous avons demandé l’avis à notre ami et collaborateur Arnaud Dumouch, voici sa réponse, car certains éminents esprits pensent que les manipulations génétiques sur l’embryon sont bien plus graves que l’acte d’avorter. Ceux-ci considèrent en effet, que de telles pratiques réaliseraient la prophétie mystérieuse du prophète Daniel quant à l’annonce  de la profanation du Saint des saints qu’on a très longtemps compris comme indiquant la ruine du Temple de Jérusalem[32] par le général Titus, lors de la révolte de 70 après Jésus-Christ :

Réponse d’Arnaud Dumouch, théologien et philosophe, spécialiste des fins dernières :

L'embryon est une personne au moment où son âme est créée par Dieu.

Reste à savoir QUAND l’âme est créée par Dieu. Le Magistère ne s’est jamais prononcé sur ce point (le document de JPII le 24 février 1998 n’est pas si précis), même si des SIGNES de diverses sources permettent de penser que c’est très tôt après la fécondation.

Au plan théologique : deux choses indiquent que l'âme est créée très tôt à la conception

             
La visitation de Marie qui, enceinte depuis la veille ou quelques jours au plus, porte pourtant en elle la personne de Jésus puisque Jean Baptiste le sent.

La fête de l’immaculée conception célébrée 9 mois exactement avant celle de la nativité de Marie (8 décembre, 8 septembre). Marie est Immaculée, bien sûr, non dans son corps, mais dans son âme... 

Pourtant, si l’âme est créée très tôt, certains cas biologiques permettent de prouver qu’elle ne peut être créée A L’INSTANT DE LA CONCEPTION.

 Reste à savoir quand précisément. Pour saint Thomas d'Aquin (dont l'opinion est périmée sur ce point), il y a moyen de résumer ainsi sa pensée :

             L
es parents ont donc une relation sexuelle. Selon saint Thomas, il forme le CORPS de l'enfant. Et, en s'appuyant sur Aristote, il constate qu’au début, cette vie n'est qu'une PLANTE. Elle a donc une âme végétative...

             E
nsuite, elle se développe et devient un animal. Alors elle possède une âme ANIMALE et n'est pas encore un homme.
            E
nfin, vers le 6°mois, ce corps étant suffisamment prêt, Dieu agit et unit substantiellement, pour faire une PERSONNE HUMAINE, une âme SPIRITUELLE.
            A
insi, pour Saint Thomas, la conception arrive tard...
           C
ette théorie n'est plus du tout valable, ni au plan philosophique, ni surtout, au plan théologique

           A
u plan philosophique, il est impossible de savoir quand l'âme est créée par Dieu. Depuis la découverte de l'ADN, on sait que, dès la fécondation, tout l'ADN du futur humain est là. Cela ne prouve rien. C'est juste un SIGNE qui semble dire que l'unité 'donc l'âme) est là dès la conception.

          L’
exemple le plus significatif est celui des siamois profonds : Deux œufs fécondés nidifient l’un contre l’autre et fusionnent pour donner un seul être humain, avec son unique tête. Ce n’est qu’à l’occasion d’un test ADN qu’on se rend compte qu’un homme porte en lui DEUX ADN.

         Or il n’y a bien qu’une âme. Ce qui veut dire que l’âme est créée APRES LES FUSIONS DES DEUX ŒUFS, donc quelques jours après la fécondation.

Ces recherches génétiques sont dangereuses, car elles peuvent faire croire que l’humanité est arrivée à un stade où Dieu n’aurait plus rien à faire avec elle. L’homme à cause de son orgueil est tenté d’accéder au mystère de la vie et de pouvoir ainsi se substituer à l’acte créateur de Dieu, origine de tout ce qui existe de visible et d’invisible. Ce courant philosophique existe, il se dissimule et se justifie en arguant d’œuvrer à l’amélioration de la vie de l’homme pour parvenir à faire échec à la mort. Il est porté par des sociétés secrètes supposées initiatiques : les loges maçonniques et autres sociétés résolument anti-chrétiennes, mais pas seulement ; on doit considérer également les courants philosophiques actuels qui portent à l’extrême un humanisme sans Dieu aboutissant à l’hédonisme : jouir selon le maître mot de  soixante-huit et la gloire tout humaine qui s’exprime dans les recherches et les expérimentations. Ces courants de pensées traversent indifféremment les partis politiques de Droite et de Gauche. Tout ceci est à l’origine de la loi éthique votée au Parlement en 2005 qui autorise de fait, par un subtil vide juridique apparemment encadré, le clonage reproductif humain. C’est ce qui explique, en partie, la position des responsables du Téléthon en ce qui concerne leur pratique eugénique sur l’embryon. Eugénisme condamné au tribunal de Nuremberg. Il est à noter, à ce sujet, que ces mêmes responsables reprennent à leur compte l’usage sémantique qu’utilisèrent les nazis et tous les cadres servants les dictatures qui sont toutes fascisantes : « Ces pratiques sont morales puisque la loi le permet ». Nous savons, de l’aveu même d’un ancien grand maître du Grand Orient, qu’aucune grande association n’échappe à leur vigilance. Ainsi, nous sommes en droit légitime de nous interroger sur l’inféodation de l’association du Téléthon aux loges maçonniques, car celle-ci est une des plus importantes associations.

Nous tenons à rendre hommage à Mgr. Rey, évêque de Fréjus-Saint Raphaël qui a su faire preuve d’une grande force de caractère et dénoncer très vite les dérives du Téléthon et autres laboratoires de recherches ; nous regrettons l’inqualifiable intervention de Son Eminence le cardinal Ricard, alors Président de la Conférence épiscopale.

En nous appuyant sur l’enseignement du Magistère de l’Eglise Catholique et sur celui de l’Eglise Orthodoxe, nous affirmons que l’avortement est sans nul doute la faute la plus lourde de ces cinquante dernières années, car il s’agit d’interrompre la vie dans le sein de la maman, le lieu sacré par excellence, le Saint des saints. Cette profanation de la vie est la désolation de la désolation.  Cette loi monstrueuse, en son essence et en son intention, est la cause objective de toutes les dérives immorales et amorales de la recherche scientifique à des fins prétendues thérapeutiques pas toujours justifiées. Nous réaffirmons ici, ce que nous avons déjà écrit antérieurement, que cette loi dite de l’IVG contribue insidieusement à l’effondrement moral de nos sociétés qui glissent dangereusement vers l’infra-humain. 

Il faut sans cesse revenir sur ces sujets, défendre et témoigner que la vie est sacrée et qu’on ne peut tout faire au nom de la science dont les limites sont celles inscrites dans la loi de Dieu, dans la loi morale naturelle, car toutes les deux sont les remparts naturels et surnaturels qui protègent et défendent la dignité de l’homme. L’IVG est une atteinte directe à cette dignité.

Nous complétons cet article par les propos très équilibrés et lumineux de  Monseigneur Bagnard, évêque de Belley-Ars :

"On ne peut pas, en effet, passer sous silence le grave problème éthique que soulève à la conscience humaine - et donc aussi à la conscience chrétienne - l'utilisation d'embryons humains pour la recherche médicale. [...] Comment ne pas s'interroger sur la portée et la gravité des questions humaines que met en jeu ce type de recherche. [...] Au centre des réflexions [...] se trouve la fameuse question sur le statut de l'embryon humain. Comment identifier les premières cellules embryonnaires ? [...]

La Congrégation pour la doctrine de la foi a donné une réponse sans ambiguïté dans son Instruction Donum vitæ du 22 février 1987. [...] Ce qui est remarquable dans cette réponse, c'est qu'elle ne provient pas de la foi ! Ses affirmations ne prennent en comp­te que la réalité qu'observent les scientifiques. [...] Nous ne sommes pas dans le domaine de la religion, mais dans le domaine des sciences de l'homme. C'est sur cette base uniquement anthropologique qu'est affirmé le caractère humain des cellules embryonnaires. [...] Dans cette perspective, peut-on "utiliser" comme un moyen un embryon humain, à la manière d'un matériau, fût-ce pour la recherche la plus généreuse qui soit ? [...] Même le désir de venir en aide à ceux qui sont atteints de telle maladie n'autorise pas à faire n'importe quoi sur un embryon hu­main.

Que peuvent faire alors les donateurs ? Il faut qu'ils puissent être assurés que leur don ira à des recherches qui respectent l'embryon. Ils ont le droit de savoir à quoi servi­ra leur don. Ils peuvent aussi donner à d'autres Associations dont les objectifs sont sans ambiguïté. [...] Face aux questions posées, Emmanuel Hirsch, professeur d'éthique médicale à Paris, écrit au sujet des Responsables du Téléthon :

"Il leur faut assumer l'indispensable débat que suscitent les enjeux éthiques et l'impact moral des recherches qu'ils permettent... Le Téléthon a favorisé, dans ses vingt années de combats, la reconnaissance sociale de la personne handicapée ou malade dans sa dignité et ses droits. Il lui faut surmonter un nouveau défi : être à la hauteur d'une exigence morale, d'une promesse dont il est directement comptable bien qu'elle nous concerne tous." (Le Salon Beige)

Devant l’entêtement orgueilleux et satisfait des responsables du Téléthon à continuer de pratiquer la sélection embryonnaire – eugénisme -, nous proposons la création d’un compte bloqué auquel serait versé les dons adressés au Téléthon en attendant que celui-ci s’engage à respecter les intentions explicites des donateurs et en acceptant un droit de vérification de leur usage. Car on ne peut tout rejeter des actions de cette association. On peut comprendre que certains donateurs répugnent à ne plus faire de don.

 



BERCEAU

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

MEDITATION DE LA BIBLE

 



ABRAHAM

 

 

La Campagne des Quatre Rois

 

 

 [Les vainqueurs] prirent tous les biens de Sodome et de Gomorrhe, ainsi que tous les vivres, et ils s’en allèrent. Ils prirent aussi Lot et ses biens – c’était le fils du frère d’Abraham – et ils s’en allèrent ; il habitait à Sodome.[…]  Un rescapé vint informer Abram l’Hébreu, qui demeurait à la chênaie de Mambrè, l’Amorréhéen, frère d’Echkol et frère d’Aner ; ils étaient les alliés d’Abram. Dès qu’Abram apprit que son frère avait été emmené captif, il mit sur pieds ses hommes éprouvés, ceux qui étaient né dans sa maison, [ au nombre de ] trois cent dix-huit, et il mena la poursuite jusqu’à Dan. Il les assaillit de nuit, lui est ses serviteurs ; il les bâtit et les poursuivit jusqu’à Hoba qui est au nord de Damas. Il ramena tous les biens, il ramena aussi Lot, son frère, et ses biens, ainsi que les femmes et les gens.

Comme [Abram] revenait, après  avoir battu Kedorlaomer et les rois  qui étaient avec lui, le roi de Sodome sortit à sa rencontre dans la vallée de Chawé, c’est-à-dire la vallée du Roi. Et Melchisédech, roi de Salem, apporta du pain et du vin ; il était prêtre du Dieu Très-Haut.

Il bénit [Abram] et dit : « Béni soit Abram par le Dieu Très-Haut, créateur du ciel et de la Terre !

Béni soit le Dieu Très-Haut, qui a livré tes adversaires entre tes mains ! »

[Abram] lui donna la dîme de tout.

 Le roi de Sodome dit à Abram : «  Donne-moi les personnes et prends pour toi les biens » Abram dit au roi de Sodome : «  J’élève ma main vers Yahvé, le Dieu Très-Haut, créateur du ciel et de la Terre : pas même un fil ou une courroie de sandale, non, je ne prendrai rien  de tout ce qui est à toi ; ainsi tu ne diras pas : Moi, j’ai enrichi Abram. – Rien pour moi ! Seulement ce qu’ont mangé les jeunes gens et la part des hommes qui ont marché avec moi, Aner, Echkol et Mambré ; eux prendront leur part. »  ( Gen. 14, 11-24)

 

Que vient faire le récit de ce conflit dans la vie d’Abram ? Question mal posée ! Nous devrions la poser à l’endroit : que veut nous dire Dieu par la relation de ce conflit ?

 

Nous sommes au Néolithique, les lois de la guerre sont impitoyables, nous en savons quelque chose avec les récits d’Homère et l’archéologie égyptienne. 

De toute évidence, cinq souverains en ont assez de faire allégeance à quatre autres souverains, ils veulent reprendre leur liberté. Dans ce conflit, le neveu d’Abram est emmené en esclavage avec toute sa maison. 

 

 [Les vainqueurs] prirent tous les biens de Sodome et de Gomorrhe, ainsi que tous les vivres, et ils s’en allèrent. Ils prirent aussi Lot et ses biens – c’était le fils du frère d’Abraham – et ils s’en allèrent ; il habitait à Sodome. 

 ( Gen. 14, 11-12)

 

Lot paie son appétit de richesses. Il s’est éloigné d’Abram, il est affaibli. Il s’est éloigné de la grâce, car il a quitté la bénédiction de Dieu qui repose sur la maison d’Abram.

 

La tradition dit que ce qui se révèle dans la rupture de Lot avec Abram pourrait prophétiser sur les ruptures de communion qui ne manqueront pas de se produire entre les Hébreux, et  entre les chrétiens plus tard. [33]

 

L’éloignement de Lot d’Abram est aussi un éloignement de Dieu.  On peut supposer qu’il était bien difficile de s’affirmer monothéiste dans le contexte de cette période et que peut-être, Lot n’aurait pas adhéré à cette nouvelle foi en un Dieu qui n’a pas de nom. Ses appétits de richesses se trouvaient dégagés du rayonnement quelque peu embarrassant d’Abram, son oncle.  En fait, Lot et sa maison se trouvaient dans leur élément, plus qu’avec Abram ; il ne se posait pas de question métaphysique, la bienveillance des dieux ou de Dieu s’exprimait pour lui et pour beaucoup de son époque par l’opportunité qu’il avait de s’enrichir. Son éloignement d’avec Abram comportait des risques mais ils en valaient le coût…

 

 Un rescapé vint informer Abram l’Hébreu, qui demeurait à la chênaie de Mambrè, l’Amorréhéen, frère d’Echkol et frère d’Aner ; ils étaient les alliés d’Abram. (v.13)

 

Ce verset est très intéressant : Abram, le monothéiste, s’entend avec des polythéistes. Cette situation anachronique mérite d’être examinée.

 

Nous sommes à une époque où l’identité communautaire, tribale, clanique est intimement liée aux dieux tutélaires. Il y a identité anthropomorphique entre le dieu de la tribu et le clan. Il est courant que le dieu principal soit un ancêtre que l’on considère comme le fondateur de la tribu ou du clan ou à cause de ses faits et gestes dont on tirera les légendes et  la mythologie ; ce qui explique aussi l’imagerie représentative de ce dieu tutélaire. Il ne devait pas être simple de fréquenter une autre tribu qui se distingue par une foi  inconnue. Certes la foi d’Abram et celle de sa tribu ne devait pas être aussi pure qu’on se l’est imaginée ; toutefois il est clair pour lui qu’il y a un Dieu au-dessus de tous les autres et qui lui parle. Ces tribus païennes auraient dû ressentir de l’hostilité contre celle d’Abram : c’était  un inconnu dans cette région, un nomade avec une foi en un Dieu bien étrange.

Malgré tout cela, Abram s’entend avec les païens qui semblent lui reconnaître une certaine autorité. Ils accepteront de combattre sous son commandement pour un objectif qui n’est pas le leur. On pourrait penser qu’il s’agit aussi de leur sécurité par rapport aux quatre rois qui veulent peut-être étendre leur royaume. On en sait rien. De toute évidence, Abram jouit d’une aura qui touche tous ceux qui le côtoient et que lui-même aurait du mal à expliquer. Il sait seulement que ce Dieu qui n’a pas de nom est avec lui.

 

Il y a ici une similitude avec le roi saint Louis et Charlemagne dont l’aura semble avoir attiré le respect des ennemis parce qu’ils s’efforçaient de marcher avec Dieu. Peut-être que nos élus pourraient s’en inspirer ?

 

Dès qu’Abram apprit que son frère avait été emmené captif, il mit sur pieds ses hommes éprouvés, ceux qui étaient né dans sa maison, [ au nombre de ] trois cent dix-huit, et il mena la poursuite jusqu’à Dan. Il les assaillit de nuit, lui est ses serviteurs, il les bâtit et les poursuivit jusqu’à Hoba, qui est au nord de Damas. Il ramena tous les biens, il ramena aussi Lot, son frère, et ses biens, ainsi que les femmes et les gens.

 

 

Nous soulignons de nouveau l’usage du mot frère pour désigner Lot neveu d’Abram ; ce qui confirme bien l’usage des mots sœur et frère comme génériques désignant les membres d’une même famille élargie.

Abram se précipite au secours de Lot ! Bien sûr, il y a les liens du sang, mais après tout, Lot l’a quitté de son plein gré pour vivre au milieu de païens. Il a quitté la bénédiction de Dieu. Abram le secourt. On peut difficilement nier qu’il y a là également une prophétie : Abram fait miséricorde à son neveu ! L’Eglise ne fait-elle pas la même chose envers nos frères séparés et bien plus encore, car dans le naufrage moral de nos sociétés, ne tend-elle pas à réunir les autres religions en vue d’un bien commun universel !

Abram est l’image primitive de l’Eglise missionnaire de la Rédemption. La succession d’histoires qui émaillent l’Ancien Testament sont à maintenir dans un ensemble prophétique qu’éclaire le Nouveau Testament et l’histoire humaine qui suit la Révélation chrétienne. Dieu enseigne aujourd’hui les scènes du futur, scellées dans celles du passé.

 

Nous allons aborder le reste du récit : pour la compréhension des passages et la cohérence du discours, nous réunirons les versets qui se rapportent directement à la guerre au profit de Sodome et nous reviendrons à la suite sur le passage concernant Melchisédech.

 

Comme [Abram] revenait, après  avoir battu Kedorlaomer et les rois  qui étaient avec lui, le roi de Sodome sortit à sa rencontre dans la vallée de Chawé, c’est-à-dire la vallée du Roi. […] Le roi de Sodome dit à Abram : «  Donne-moi les personnes et prends pour toi les biens » Abram dit au roi de Sodome : «  J’élève ma main vers Yahvé, le Dieu Très-Haut, créateur du ciel et de la Terre : pas même un fil ou une courroie de sandale, non, je ne prendrai rien  de tout ce qui est à toi ; ainsi tu ne diras pas : Moi, j’ai enrichi Abram. – Rien pour moi ! Seulement ce qu’ont mangé les jeunes gens et la part des hommes qui ont marché avec moi, Aner, Echkol et Mambré ; eux prendront leur part. »  (v.17 […], 21 à 24)

 

Abram s’est engagé dans ce conflit pour sauver son neveu et sa maison ; il n’était pas impliqué dans ce conflit d’une autre manière et ne cherchait pas à s’enrichir. C’est le principe naturel de la guerre juste. Il ne veut rien pour lui-même et ne veut être lié en aucune façon avec un souverain d’une cité réputée mauvaise dont il avait entendu parler. Il se contente de rentrer dans ses frais…

La guerre n’est légitime que si elle est juste, elle doit avoir une caution morale irréprochable ; ce ne fut le cas pour aucune guerre depuis la Révolution de 1789, sauf celle qui concerne l’Afghanistan. Il n’y a aucune caution morale possible à accorder à celle d’Irak.

La guerre est toutefois permise par Dieu pour ramener les peuples et leurs citoyens à plus d’humilité ; la guerre est l’épreuve sanctificatrice des nations.

 

Et Melchisédech, roi de Salem, apporta du pain et du vin ; il était prêtre du Dieu Très-Haut.

Il bénit [Abram] et dit : « Béni soit Abram par le Dieu Très-Haut, créateur du ciel et de la Terre !

Béni soit le Dieu Très-Haut, qui a livré tes adversaires entre tes mains ! »

[Abram] lui donna la dîme de tout.

 

Il y a plusieurs observations à faire : 1er – Tous semblent se comprendre, leur langue est commune d’Ur à Canaan. Il n’est pas question d’interprète ; à l’évidence toute cette population descend d’un foyer commun et cela jusqu’en Egypte, ce qui confirmerait la descendance de Misraïme.

 

Ce passage est vraiment mystérieux, pourquoi l’insérer au milieu du récit qui conclut la guerre, alors que les paroles de bénédictions laissent entendre que tout est réglé. Peut-on envisager une erreur de copiste ou un ajout postérieur ? Sur le plan littéraire, il dénote un style recherché, il y a là une élégance qu’on ne trouve pas dans le récit du conflit. Ce qui est gênant pour l’équilibre du texte, toujours du point de vue littéraire, c’est l’interruption du récit de guerre proprement dit.

 

Qu’est-ce que Dieu veut nous dire par ce récit si étrange ?

Selon différentes traditions, on présente Melchisédech comme un personnage historique, car il représente la période des roi-prêtres ce qui est propre à cette Antiquité que l’on retrouve dans les récits d’Egypte, mais aussi chez les Grecs ; d’autres pensent qu’il pourrait s’agir d’une manifestation angélique de Dieu. On devrait préférer la réalité historique à cause de la liturgie eucharistique dans laquelle l’histoire se retrouve résumée en vue de son accomplissement.

 

Il est un fait, ce roi est venu à Abram pour le bénir et l’honorer ; on peut parler d’inspiration. Il a été mû par l’Esprit du Seigneur qui l’a inspiré. Dieu semble avoir voulu rendre hommage à Abram pour sa guerre juste, l’encourager !

 

Ce roi croit en un Dieu unique ; pour lui il ne fait aucun doute que le Dieu d’Abram est le même que le sien : ils croient tous les deux au même Dieu, créateur du Ciel et de la Terre. L’homme juste, celui qui vit dans le respect de la loi morale naturelle peut deviner Dieu et Dieu peut se révéler à lui. L’Esprit va où il veut et n’obéit qu’à l’amour ; fort heureusement rarement aux théologiens.

 

L’honneur que lui fait ce roi en venant vers Abram,  lui vaut de recevoir la dîme, il ne semble pas qu’il le lui ait donné sur les gains de ce conflit puisqu’il ne voulait rien du roi de Sodome. On peut croire qu’il l’aura prélevée sur ses propres biens et celui de sa tribu. Il ne pouvait offrir une part de ses biens du sang répandu par lui pour sauver son neveu. Cette offrande à ce roi-prêtre, transmetteur de la bénédiction divine, c’est à Dieu qu’il offre à travers son visiteur.

 

Dans l’apport du vin et du pain, tous les exégètes  s’accordent pour y voir les prémices prophétiques du Saint Sacrifice de la messe. Une des annonces du grand Sacrifice, de la Rédemption, la figure du Grand Prêtre : Jésus-Christ. C’est comme cela qu’il faut voir cet épisode, car normalement c’est le visité qui accueille son visiteur en lui offrant du pain, du vin et du sel, cela se voit encore dans certaines contrées. Cette étrange inversion des rôles donne une dimension surnaturelle à l’événement comme si Dieu tenait à honorer le chef d’une lignée de laquelle sortira le corps physique qui accueillera le Verbe.

Dieu est délicat.

Ce passage est chargé de signes prophétiques. Dieu vient déjà vers nous !

 

 

 

Après ces événements, la parole de Yahvé advint à Abram, dans une vision en ces termes : « Ne crains pas Abram, je suis ton bouclier ; ta récompense sera très grande ». Abram dit : « Seigneur Yahvé, que me donneras-tu ? Je m’en vais sans enfant, et…  . . . . . . . » Abram dit : « Voici que tu ne m’as pas donné de descendance et qu’un des gens de ma maison héritera de moi. » Et voici que lui [advint] cette parole de Yahvé : « Ce n’est pas celui-là qui héritera de toi, mais celui qui sortira de tes entrailles, lui, héritera de toi. » Il le fit sortir dehors et dit : regarde, vers le ciel et dénombre les étoiles, si tu peux les dénombrer» ; et il lui dit : « ainsi sera ta descendance. » [Abram) crut en Yahvé, qui lui compta comme justice. (Gen. 15, 1-6)

 

On peut deviner sans trop de mal ce que traverse Abram. Il gagne une bataille et il reçoit une visite étonnante qui se double d’une bénédiction. Ne peut-il pas se poser cette question : pourquoi tout cela ? A quoi cela me sert-il, je ne transmettrai pas mes biens à mon sang, car personne ne me survivra ? qui ne serait troublé ! Voici que Dieu le visite au creux de son inquiétude. Il lui renouvelle sa promesse. Abram croit son Dieu qui n’a pas de nom.

Cet acte de foi en cette parole, Dieu lui en compte comme justice ! oui mais voilà, pour nous qu’est-ce que la justice de Dieu. C’est peut-être tout simplement Dieu qui prend acte de cette foi en sa parole, car sa parole est vérité. La justice pour Dieu est de récompenser ceux qui reconnaissent pour Vraie la parole de Dieu. Cette foi d’Abram lui méritera d’être le grand aïeul de Jésus-christ, le Verbe qui s’affirmera comme étant la Vérité. Le juste est celui qui se tient en vérité !

Abram est réconforté.

 

Il dit : « Je suis Yahvé, qui t’ai fait sortir d’Our des Chaldéens pour te donner ce pays en possession. » [Abram] dit : « Seigneur Yahvé, à quoi saurai-je que je le posséderai ? » il lui dit : « Prends-moi une génisse de trois ans, une chèvre de trois ans, un bélier de trois ans, une tourterelle et un jeune pigeon. » [Abram] lui prit tous ces animaux, les partagea par le milieu et plaça chaque moitié en face de l’autre, mais les oiseaux, il ne les partagea pas. Les rapaces s’abattirent sur les cadavres, mais Abram les chassa. (Gen. 15, 7-11)

 

Ce passage est curieux : Abram discute avec Dieu ; Dieu provoque cette relation d’intimité, il y a là une confidence d’amis. Dieu lui entrouvre une perspective dans une aurore à peine née. Il commence par lui rappeler que c’est ce Dieu au nom inconnu qui l’a fait sortir d’Our, on retrouve cette formule de mémoire après la  sortie d’Egypte.

Abram n’en peut plus de ce doute, il demande à Dieu un signe. C’est la première demande de ce type ; il y en aura beaucoup d’autres : prouve-moi que ce que tu dis est vrai, donne-moi une certitude. Quelle audace ! Dieu fera mieux que ce qu’Abram demande ! il va faire une Alliance, un pacte.

Dans ce dialogue un peu surréaliste, Abram sort de sa réserve, il n’a pas la posture du soumis, de l’esclave de Dieu, il veut une certitude : «  Je n’ai pas fait tout ce chemin, attendu toute cette attente pour rien. Donne–moi une preuve que, ce que  tu me promets, est vrai ! »

Il semble que Dieu attende cela de son serviteur, peut-être voudrait-il établir une relation d’amitié, d’alliance. C’est trop tôt, la grâce salvifique n’est pas encore donnée.[34]

 

Comme le soleil se couchait, une torpeur tomba sur Abram, et voici qu’une terreur, une obscurité profonde tomba sur lui. [Dieu] dit à Abram : « Sache-le bien : ta descendance sera étrangère dans un pays qui ne sera pas à elle ; on les asservira et on les accablera durant quatre cents ans. Mais la nation qu’ils auront servie, je la jugerai à son tour ; après quoi ils partiront avec de grands biens. Quant à toi, tu t’en iras en paix avec tes pères, tu seras enseveli en heureuse vieillesse. C’est seulement à la quatrième génération qu’ils reviendront ici ; car jusqu’à présent la faute des Amorrhéens n’est pas complète. » (Gen. 15, 12-17)

 

Le lourd sommeil d’Abram voulu par Dieu serait, selon une tradition spirituelle franciscaine, le lieu où Dieu révéla tout du devenir de sa génération ; on dit qu’Abram aurait vu le Messie et sa crucifixion, qu’il aurait respiré les fumées des camps de la mort et aurait vu la conversion de toute sa descendance au Verbe Incarné,  Jésus, le Serviteur souffrant. Ce que confirmeraient des recherches effectuées sur les livres saints par des informaticiens israéliens.[35]

 

Le péché des Amorrhéens que l’on désigne aussi sous le nom de Cananéens est sans nul doute le sacrifice des enfants vivants qu’ils pratiquaient. Du temps de Jésus et encore aujourd’hui, il y a un lieu- dit, appelé Géhenne où les ordures de Jérusalem étaient brûlées ; elles ne cessaient de brûler jour et nuit. Ce mot -géhenne serait la contraction d’une expression cananéenne : mon enfant ! C’est le cri ou la plainte que poussaient les mamans dont on prenait l’enfant pour le sacrifier afin d’obtenir des dieux l’arrêt d’un fléau.[36]

 

Quand le soleil fut couché  et qu’il fit noir, voici qu’un four fumant et une torche de feu passèrent entre les morceaux des [victimes]. En ce jour-là, Yahvé conclut une alliance avec Abram en ces termes : «  A ta descendance j’ai donné ce pays, depuis le torrent d’Egypte jusqu’au Grand Fleuve, le fleuve Euphrate : les Quénites, les Qenizzites, les Qadmonites, les Hittites, les Perizzites, les Rephaïm, les Amorrhéens, le Cananéens, les Guigachites et les Jébouséens. » (Gen. 15, 17-27)

 

Dieu donne une terre, la Terre de la promesse à Abram, en fait, c’est à son fils, le Verbe qui la lui donne, ce que les Juifs  n’ont toujours pas compris. Le choix gracieux d’Abram est en vue de l’Incarnation du Fils de Dieu, le Verbe, le Fils de l’Homme pour la Rédemption de l’humanité et non pas une élection au seul bénéfice d’Israël. C’est l’Evangile qui accomplit et éclaire l’Ancien Testament. Ces versets comprennent implicitement la mission universelle de la descendance d’Israël qui sera explicitée tout au long du développement de la Révélation.

 

 

 

 

Selon la tradition des juifs, il leur semble qu’Abram aurait connu de son vivant Noé ; nous aurions tendance à adhérer à cette tradition que confirme Fernand Combrette. Nous y croyons, car comment expliquer autrement l’unité du langage à l’époque d’Abram ; nul par, il est fait mention d’interprète, certes ce n’est pas là une preuve scientifique concrète… Il y a un facteur sociologique qui tend à le confirmer. A l’époque d’Abram des cités sont construites, signes de richesses, de sécurité et pourtant, l’ascendance d’Abram vit sous la tente, ce sont des pasteurs. On a l’impression que cette descendance regarde les cités comme les lieux de péchés qui ont mérité la colère divine et donc le Déluge. Pour les hébreux vivre sous la tente est le signe d’élection et le témoignage particulier de leur croyance en un Dieu unique, celui de leurs pères.  Il fallait une forte tradition pour les maintenir en dehors des cités, construire des maisons en dur, c’était adhérer aux dieux de ces cités, tourner le dos à la tradition Adamique. Abram a quitté Ur, mais avait-il une demeure en dur ? Rien n’est moins sûr. Il pouvait très bien vivre sur le territoire de la cité, sous la tente. Si la foi d’Abram en un Dieu unique n’est pas tout à fait pure pour autant on ne peut en conclure que ni lui ni sa maison étaient païens au moment de l’appel, sans doute avaient-ils une foi mélangée. C’est peut-être ce que signifient également les différentes ascendances qu’énumèrent les auteurs de l’Ancien Testament et du Nouveau Testament. 

 

 

 

 

 

DU PRINCE

 

de

 

MEROVEE

 



CLOVIS

 

 

Dans le précédent article, nous avons conclu sur une interrogation : sachant que le roi hébreu était oint, car sa personne prophétisait la venue du Seigneur, le Oint par excellence, que cette venue s’étant réalisée, fallait-il donc que le roi chrétien, en particulier, le roi de France, fût sacré et non couronné ?

  Pouvait-on, identifier la personne du Christ sur la personne du roi ? Non, car le successeur de Pierre est le Vicaire du Christ ; il est la plus haute autorité spirituelle sur Terre et c’est sur lui, d’une certaine manière –sacramentelle – que s’identifie la personne du Christ. Il en est la plus haute manifestation en ces temps.

La question est donc celle-ci, que s’est-il passé le jour du baptême de Clovis ? Le récit que nous en connaissons est-il conforme à la réalité des faits ?

 

Une autre légende, colportée par l'archevêque de Reims Hincmar (845 - 882) assure qu’il aurait reçu l’onction miraculeuse d’une huile descendue du Ciel en une sainte ampoule, le saint chrême, apporté par le Saint-Esprit descendu sous la forme d'une colombe. (Wikipédia)

 

Lors d’un dîner-débat organisé par l’Association des Juristes Catholiques, le conférencier invité était un agrégé de droit, il intervint sur le thème des ultramontanismes[37] et, il en vint à parler du testament de saint Rémi qu’il disait être un apocryphe puisque réécrit par l’archevêque métropolite de Reims, Monseigneur Hincmar ; cette réécriture semblait suspecte à cet agrégé, car ledit archevêque était un homme très ambitieux…

 

Nous savons bien  qu’en droit français, toute personne est présumée innocente jusqu’à preuve du contraire. Nous sommes suspicieux dès que nous attendons des conclusions qui sont les fruits d’un procès d’intentions et sans preuves tangibles et sur tout lorsqu’il s’agit de l’histoire, d’autant plus que le sujet traité n’est pas conforme à la pensée unique du moment.

Cette pensée unique n’existe pas seulement dans la vie politique, dans les salons bien chauffés entre deux petits fours, dans les couloirs rougeoyant de braises convenues et rassurantes des maisons d’éditions ; elle existe, hélas, dans les coursives de l’Eglise de France où il fait si bon de se rassurer. C’est tellement rassurant …

 

1-                              Il n’y a rien qui nous prouve cette théorie qui consiste à faire douter de l’authenticité du document d’origine, elle ne repose que sur le seul fait que cet évêque ait réécrit le testament de saint Rémi et sur sa personnalité.

2-                             Pourquoi cet Hincmar aurait-il été amené à réécrire ce document ? Tout simplement, que celui-ci se trouvait dans un état défectueux et qu’il convenait de le conserver pour les générations à venir.

3-                             Est-ce que cet évêque aurait pris le risque de faire un faux ? Aurait-il pu mentir lui, un serviteur et témoin de la vérité ? Si oui, quel gain en aurait-il tiré sur le plan humain ? Cet archevêque était considéré comme l’une des plus hautes autorités de son temps. Il y avait un risque, celui d’être démasqué et donc de perdre son autorité morale. D’autant qu’à cette époque, les évêques avaient leurs secrétaires, leurs clercs et ce  genre de travail, il n’aurait manqué de le confier à l’un d’entre eux. On n’imagine facilement les risques encourus de faire un faux cela aurait fini par se savoir.

4-                             On sait, que la contestation de la validité de ce testament s’est faite jour dans le sillage sulfureux du Siècle dit des Lumières et, qu’au XIXe siècle, il y eut tout un courant qui s’efforçait de démontrer que le Moyen-Age aurait été la pire des époques pour la civilisation occidentale ; on sait aujourd’hui ce qu’il en est. Cette période manifeste les plus belles pages de l’histoire chrétienne.

5-                             Ne trouvant aucune raison objective de douter de la vérité antérieure à Hincmar du testament de saint Rémi et suite à l’argumentation que nous venons de faire, il nous semble juste d’apporter crédit à la valeur de ce document.

 

 Nous sommes maintenant confrontés à une nouvelle interrogation ; peut-on croire à l’événement relatif à la Sainte Ampoule ?

 

Clovis est proclamé roi à la mort de son père, non parce qu’il est le descendant de son père, mais à cause de sa vaillance. Nous l’avons démontré dans les chapitres antérieurs : le chef était proclamé parce qu’il réunissait sur sa personne les vertus nécessaires qu’exigeaient l’époque et la culture des Barbares ; parmi les exigences des hommes qui le proclamaient roi, il y avait l’obligation de garantir la défense des dieux, de leur coutume qui, nous le savons, faisaient partie intégrante de leur identité.

 

Malgré les avancées de l’évangélisation à cette époque, il n’était pas évident de s’affirmer chrétien face aux Barbares. Il n’était donc pas sans risque d’oser quitter les dieux du peuple, de ses pères pour aller vers un autre Dieu. C’était rompre avec l’identité de ses pères et de son peuple. C’était se couper de ses racines, opter pour une autre identité, devenir étranger au milieu des siens. On peut le voir, encore aujourd’hui, dans les milieux musulmans. 

 

Clovis avait beau avoir épousé une princesse de haut lignage et chrétienne, c’est insuffisant pour s’engager dans la foi de sainte Clotilde d’autant que Clovis était loin d’avoir une personnalité falote.

 

Nous savons qu’à la bataille de Tolbiac, l’affrontement n’était pas favorable à Clovis. Les ennemis étaient bien supérieurs à ses troupes : quatre pour un.  On peut donc comprendre qu’il en appela au Dieu de Clotilde pour s’assurer la victoire, c’est ce qu’il advint.

                                                                              

Dieu a-t-il réellement put accorder cette grâce à un païen ?

 

1-                                               Dans l’Ancien Testament, il ne manque pas de faits qui témoignent de l’intervention de Dieu pour secourir les armées d’Israël. Il y a plus près de nous la victoire miraculeuse de Lépante contre l’armada turque et, encore plus près de nous, la guerre de  1870 contre l’Empire Germanique : Marie à Pontmain obtint de Dieu que l’ennemi ne s’avance pas davantage qu’il quittât rapidement le sol français. Pourquoi Dieu n’aurait-il pas accordé sa faveur à la prière de sainte Clotilde ? Il est vrai qu’il eut l’indélicatesse de ne pas demander l’avis des théologiens … ! Dieu peut aussi accorder la victoire à des païens pour punir son peuple infidèle : les assyriens, les babyloniens, les ottomans sur Byzance. 

2-                                              C’est, à n’en pas douter, l’événement qui pouvait convaincre Clovis de se faire chrétien sans risquer sa vie qui n’eût pas manqué d’être menacée par ses hommes. On peut donc le compter pour vrai.

3-                                              Il s’ensuivit le baptême dans la nuit de Noël. Imaginons la scène : le chef d’un royaume essentiellement construit sur les valeurs militaires, guerrières, censé protéger les dieux de son peuple, s’engageait vers un autre Dieu et prenait une autre identité. On peut comprendre le trouble de ses hommes, il ne devait pas manquer d’intégristes, voir de fanatiques parmi l’assistance qui regardait leur chef se faire chrétien. Le témoignage de Clovis et celui de Clotilde pouvait, pour certains de ces esprits, ne pas être suffisant malgré la victoire de Tolbiac. On peut donc comprendre que Dieu ait favorisé la conversion de Clovis par un signe prodigieux ; devait-il consulter les théologiens ? rien n’est moins sûr ! Il demeure un fait certifié : la quasi-totalité des païens présents à cette cérémonie se firent baptiser dans la nuit de Noël, à la suite de leur roi. Un événement prodigieux avait du se produire pour frapper leur esprit au point qu’ils demandent le baptême. Que voulez-vous messieurs les grands théologiens, Dieu a de l’humour à revendre !

 

Ainsi, malgré la sagesse des esprits rationnels et très modernes, on peut dire que cet événement a eu lieu si on tient compte de tous les éléments à notre disposition, et si on considère que toute personne est innocente jusqu’à preuve du contraire.

 

Au point où nous en sommes de notre discours se pose la question suivante : est-ce que l’huile sainte est à considérer comme devant oindre chaque nouveau roi pour lui-même ? Ou se pourrait-il qu’il s’agisse d’un signe soulignant le contrat entre le royaume franc et Dieu dont le roi serait le lien ? Quel sens alors faut-il donner à cet événement à la lumière de la foi chrétienne catholique ?

 

1-                                                Nous savons qu’en dehors de la ressemblance symbolique, le sens du sacre du roi de France ne pouvait être le même ni avoir la même vocation prophétique que pour les rois de l’Ancien Testament.

2-                                                Nous savons que s’il y a un lien avec la Révélation, alors il faut regarder vers Jésus-Christ qui depuis son Incarnation éclaire singulièrement l’acte de l’homme.

3-                                                Nous pouvons dire assurément qu’aucun roi sur cette Terre ne peut justifier cette prétention : « de droit divin ». Le seul souverain dont on peut dire que son droit procède du droit divin, c’est le Souverain Pontife  dans sa fonction de successeur de Pierre, pas dans l’exercice du gouvernement de son Etat du Vatican. Il n’y a aucune légitimité à affirmer exercer le gouvernement des hommes de droit divin, pas pour les affaires de la Terre : « Rendez à César ce qui appartient à César et à Dieu ce qui appartient à Dieu », « mon royaume n’est pas de ce monde. » Donc si c’est le Christ-Jésus qui éclaire le roi chrétien de France, c’est donc que ce roi doit s’inspirer de son doux Maître qui est l’archétype accompli du roi. Un roi dont le gouvernement est ordonné résolument à la charité.

 

Pourtant, l’onction du Saint Crème crée bien un lien, il en est le signe et la substance sensible. Alors, ce lien est pour qui ?

 

On ne peut ici répondre directement à la question sans revenir sur le concept d’autorité. Le roi chrétien doit se distinguer des autres rois. Il ne peut en aucune façon user de son autorité en dehors des commandements de Dieu, en dehors de la lumière des Béatitudes. L’institution de la monarchie chrétienne bouleverse les pratiques de l’autorité, car de toutes les missions essentielles, il y en est une qui est au-dessus de toutes les autres : le roi est au service de la justice, il en est le principe et le garant. C’est là sa première mission.

L’HISTOIRE DE L’EGLISE

 

EUSEBE DE CESAREE

 

 


 

 

Introduction  à Neuf Siècles d’Histoire de l’Eglise

 

 

Nous vous invitons à entrer dans l’histoire médiévale de l’Europe chrétienne. Malgré son étendue dans le temps, elle garde une certaine unité, unité de l’acte de l’homme, tous sont confrontés à des problèmes identiques, nourris d’une culture aux fondements identitaires forts, partageant une foi commune.

L’Eglise collabore à la construction de l’Europe, une Europe qui sera chrétienne jusqu’au XVIe siècle. Tous les grands mouvements qui dans cette période se manifestent ont des caractères communs, car toute l’Europe se reconnaît et s’identifie par la foi chrétienne incluant l’Eglise d’Orient qui deviendra l’orthodoxie et l’Eglise Catholique ? L4Eglise d’Occident.

 

Dans toute cette période le Saint- Siège  précisera sa primauté et l’affirmera, il s’exercera dans le domaine de la doctrine et de la discipline. L’Europe Occidentale considère l’Evêque romain comme la source unique de l’autorité.[38] C’est la période où l’Europe se construit, s’organise en Etats souverains. Elle ne cessera de connaître de grandes épreuves : guerres, épidémies et surtout une étonnante vie intellectuelle.

 

On entendra l’An 1000 pour qu’éclose la lente méditation qui commence avec Grégoire le Grand. Du VIIe siècle au XIe siècle c’est la période de maturation spirituelle, culturelle, artistique et technique. Pour un regard superficiel, il semble qu’elle soit qu’un long affaissement, au mieux une décadence qui ne paraît pas devoir se terminer.

Tout se passe dans le silence des monastères et dans certains centres universitaires ; il n’est question que de méditation, de contemplation, d’intériorisation. Toutes les intelligences sont tendues en vue de comprendre d’abord et d’exposer en suite.

 

A partir de 1050, l’Europe se réveille ; elle va exploser de lumière, de vie comme si les esprits se réveillaient dans l’attrait pour des appétits de qualité.

L’Eglise se réforme, la papauté également, elle donne le là de l’audace, certes avec vigilance. Elle sera l’inspiratrice de beaucoup de réformes même dans le domaine public, des sciences et dans celui de l’organisation des aides aux plus pauvres. C’est elle qui initiera la Renaissance.  Tout ceci ne se fera pas sans soubresauts, sans drames surtout à cause des peurs et de monstrueux orgueils. Mais il n’y aura aucune époque semblable à celle-ci.

 

Toute l’Europe fera face à des crises politiques très tendues, dévastatrices. Elle manquera de disparaître sous les attaques des invasions musulmanes. Elle puisera en elle-même, pour chaque épreuve, d’incroyables forces et elle s’en sortira. L’Europe vivait. Elle aimera la vie comme on ne l’aimera jamais plus.

C’est aussi la période où la communauté juive s’organisera, participera à la vie intellectuelle et mystique, elle apportera de très belles lumières.

l’Europe mettait à jour un humanisme vrai, fait de petitesses et de grandeurs inouïes qu’elle exprimera dans tous les arts, dans tous les domaines de l’esprit. Sa geste petite ou grande, sainte ou peccamineuse s’établira dans la vérité : on péchait oui, mais on péchait dans la lumière d’un Christ de Miséricorde.

 

 

 

 

 

 

L’évangélisation de l’Europe

 

Cest en l’an 600 de notre ère que toute l’Italie fut évangélisée ; la Lombardie gardait des zones païennes surtout dans les populations agricoles du fait des invasions barbares et de l’arianisme qui avait failli engloutir l’Eglise. La disparition de l’arianisme ne sera complète qu’après les invasions musulmanes, dans les Espagnes, il y demeurait des foyers ariens très clairsemés. En Gaule, cette hérésie avait complètement disparu.  Il ne subsistait plus aucune peuplades païennes organisées qu’en Bretagne à cause des émigrés celtes chassés de Grande -Bretagne par les invasions saxonnes. Cette situation paradoxale durera deux siècles pendant lesquels l’Armorique fut coupée de l’influence de l’Eglise gauloise. Il reste des vestiges de cette période encore actuellement.

A partir d’une ligne d’Amiens à Cologne en passant par Trèves, l’Eglise qui se trouvait au-delà fut refoulée par les invasions. Il faudra toute la persévérance de saint Amand et de saint Eloi pour qu’elle regagne ses positions.  Le nord et l’est de la Gaule fut également ré-évangélisé par les moines irlandais disciples de saint Colomban, saint Gall et de saint Fursy. Ils fondèrent des monastères, ils allèrent jusqu’en Suisse.

La situation de l’Eglise à l’est du Rhin était moins dramatique, de petites communautés chrétiennes étaient parvenues à subsister aux invasions et constituaient des bases bien organisées et fermes : Tyrol autrichien, Suisse, Bavière et Wurtemberg. Augsbourg et Coire étaient restés des sièges épiscopaux, de même Strasbourg. Dans la seconde partie du VIIe siècle Colomban et Gall avaient atteint Zurich, Bregenz.  En 700 la Souabe était partiellement chrétienne. Le moine Pirmin d’origine incertaine, fonda Reichenau, Altaich en Bavière et Pfafers en Rhétie. Toujours au VIIe Salzbourg et Ratisbonne furent fondées. La Thuringe très marquée par l’arianisme restait très difficile à gouverner, elle resta longtemps peu organisée ; ce qui n’empêcha pas les Irlandais d’évangéliser Wurzbourg. Il faudra attendre l’élan missionnaire venant d’Angleterre pour que les missions se stabilisent quelques peu désordonnées jusque là, à l’est de la Gaule.

Cest sous l’impulsion de Grégoire Ier que partit la reconquête évangélisatrice de l’Angleterre méridionale. Ce pape y envoya Augustin et ses compagnons, sujet que nous avons traité dans l’Eglise Antique. Cette décision marqua l’élan missionnaire de l’Eglise de Rome qui deviendra la base de toutes les autres missions, ce qui constituera un lien très étroit entre l’Eglise d’Angleterre et l’Evêque de Rome. Cette Eglise enverra plus tard des missions dans l’Europe septentrionale, centrale et occidentale. Dans ce même mouvement, Rome fit admettre son autorité dans toutes les contrées nouvellement évangélisées, elle jouissait auprès d’elles d’un prestige considérable. Ces liens étroits lui permirent de résister aux tentatives hégémoniques de l’Empire d’Orient et c’est encore en s’appuyant sur elles que Rome s’affirmera plus tard contre l’hégémonie de l’empereur Germanique.

 

Les missions en grande Bretagne n’allèrent pas tous de soi.  Dans le Kent, en Northumbrie, la mission de Paulin rencontra des difficultés et recula. L’évangélisation ne reprit que plus tard avec une lente progression en passant par le Wessex et l’Est-Anglie.  Deux églises s’affrontèrent toutes les deux ayant une histoire particulière : l’église Celte et celle d’Angleterre. L’église celte avait été la première à s’organiser ; elle avait résisté aux invasions et avait maintenu sa particularité face à Rome. Il fallut la convocation d’un synode, celui de Whitby, en 663. C’est grâce au moine Wilfrid de Ripon formé en Gaule, pèlerin de Rome, qui obtint que l’église celte acceptât l’autorité universelle de Pierre.

 

L’église de Northumbrie envoya des missions en terre saxonne avec qui elle gardait des liens familiaux. Wilfrid de Ripon[39] s’exila volontairement, il évangélisa les Frisons ; ce fut surtout Willibrod, moine d’un monastère fondé par Wilfrid qui évangélisa la Hollande en 690, il en fut le premier évêque, mais mourut trop tôt en 739.

Wilfrid alias Boniface avait le don de l’amitié ; il écrivit à l’abbesse Eadburg pour lui demander : « d’écrire pour moi en lettre d’or les épîtres de mon seigneur, saint Pierre l’apôtre », afin que les païens puissent révérer l’écriture Sainte, ou bien à Daniel, évêque de Winchester, pour lui demander un « livre des six prophètes… écrits en lettres nettes et détachées… depuis que ma vue s’obscurcit, je ne peux distinguer les lettres minuscules et liées » ; de son côté il envoie d’Allemagne, en cadeau à Daniel, « un manteau de soie et de laine de chèvre et une serviette pour essuyer vos pieds ». Il eut des difficultés avec le clergé franc trop riche et peu soucieux de ses missions. Il fonda avec l’aide de compagnons des monastères : Fritzlar et Fulda qui devinrent des foyers de formation religieuse, mais aussi intellectuelle à partir desquels les missions s’élanceront au cœur de l’Europe. Boniface fut nommé archevêque d’Allemagne sur le siège de Mayence en 732 et fut envoyé auprès de l’église franque au titre de légat par le pape Zacharie. Il mourut massacré en Frise lors d’une campagne missionnaire en 754. il faisait partie des trois plus grands missionnaires avec Méthode et François Xavier.  Il contribua à la stabilité des jeunes églises d’Allemagne et de Suisse par des structures et des traditions de types romains.

Les œuvres missionnaires se poursuivirent, Charlemagne les soutint vers l’an 800. En Saxe, pour des raisons politiques et de sécurité, l’empereur intervint militairement, contre l’avis du clergé ; ce qui restait des populations furent contraints au baptême, toutefois cette méthode brutale gagna durablement ces peuples à la foi chrétienne. [40] Trente ans plus tard, le moine Anschaire fut consacré évêque de Hambourg  sous le patronage de Louis le Pieux. ; le siège de Brême fut rattaché à celui de Hambourg et devint la base par laquelle l’évangélisation de la Scandinavie commença.  Anschaire gagna la ville de Brika près de Stockholm et évangélisera également une partie du Danemark.  C’est sous le règne du roi Cnut du Danemark et d’Angleterre que l’évangélisation se terminera au XIe siècle à cause des invasions vikings.  Ce fut d’Angleterre que s’organisa l’implantation des monastères danois et que lui parvinrent les premiers évêques. Les églises scandinaves conservèrent longtemps dans leur liturgie et dans leur littérature les liens originels avec l’Angleterre. Ce fut à partir du Danemark que s’engagea l’évangélisation de l’Islande en 996, cette île était chrétienne et très fervente ; l’église danoise parvint jusqu’au Groënland où l’on retrouva dans les années soixante les vestiges d’une des plus anciennes églises médiévales.

Dans la partie occidentale de l’Allemagne, l’évangélisation fut l’œuvre d’individus ; ils ne devaient rencontrer aucune difficulté significative et surtout pas de confit racial.  La partie orientale de l’Allemagne fut moins réceptive à l’évangélisation, li y avait des oppositions raciales ; les missionnaires agissaient selon les lois de la politique et des avancées militaires. Le peuple d’origine allemande se heurta à l’hostilité barbare des tribus slaves et baltes. [41] C’est cette population allemande de souche qui assuma l’évangélisation de ces contrées ; elle connut aussi l’adversité des rancœurs des peuplades vaincues et les deux grandes invasions des Magyars ou Hongrois.[42]

Les envahisseurs dévastèrent la Moravie, mais le christianisme subsista quelque peu et c’est le clergé allemand et morave qui reprit l’évangélisation ; c’est ainsi que la Bohême devint chrétienne avec l’appui du jeune roi, Venceslas ou Vaclav porté naturellement à l’ascétisme, il mout assassiné en 929. C’est sous l’influence de Henri Ier et d’Otton Ier que la propagation de la foi prit son élan : le Drang nach Osten. Le premier peuple touché par l’évangélisation fut celui des Wendes qui opposa une forte résistance ce qui n’empêcha la fondation de l’évêché de Brandebourg en 948. Son premier évêque fut le moine Adalbert qui ne prit son siège qu’en 968, l’évêché suffragant était Mersebourg.

Sous le règne du roi de Bohême Boleslav II, 967-999, accéléra la conversion de son royaume et fonda l’évêché de Prague avec Mayence pour évêché suffragant. [43] C’est le roi saint Etienne de Hongrie qui stabilisa l’évangélisation de son royaume et organisa  et établit la hiérarchie ecclésiale, que ratifiera le pape Sylvestre Ier. Ce roi établit un archevêché à Gran (Esztergom) et fit de son église un membre vivant de l’Eglise d’Occident. Ce sont des missionnaires allemands qui fondèrent en Pologne l’évêché de Poznan (Posen), en 968. La conversion de la Pologne en fut effective qu’en 967 quand le roi Mieszko Ier fonda l’Etat polonais. L’organisation de l’église polonaise est due au duc Boleslas Ier qui devint roi ; il fonda l’archevêché de Gniezno(Gnesen) avec l’autorisation d’Otton III en l’an 1000, décision confirmée par le pape Sylvestre II.  L’Eglise Romaine disposait sous sa bienveillance deux églises à l‘extrême orient de l’Europe ; dans le même temps, le pape limitait l’extension vers l’Orient de l’archidiocèse de Magdebourg sans doute par respect des identités nationales naissantes.

L’Europe est chrétienne dans sa plus grande partie continentale dès la moitié du XIe siècle : de la Russie occidentale catholique et la Bulgarie jusqu’en Espagne au nord de la frontière avec l’Islam, seules quelques zones païennes demeurent au nord de la Scandinavie la côte Balte et des îlots en Europe continentale. Mais ces zones et tous les restes de l’Europe sera acquis à l’Eglise Catholique au cours des XIIe et XIIIe siècles. Une grande partie de la Russie et les Balkans sont gagnés à l’orthodoxie.

 

De toute cette période, juste sortie de l’Antiquité Chrétienne en Occident, l’Eglise Celte est la plus étonnante, la plus lumineuse et la plus généreuse. Elle ne possède aucun principe canonique unificateur, elle n’a guère les yeux fixés sur le dogme ; elle sera pour son époque, la plus douée et riche pour les arts chrétiens, pour l’étude et d’une énergie missionnaire qui lui fera envoyer ses enfants d’Islande au Danube sans coup d’épée, alors que l’expansion à l’est est étroitement liée aux campagnes militaires. Cette Eglise répandit les eaux salvatrices dans toutes les régions de ses missions comme par un constant miracle si dense qu’on pourrait penser qu’on effleura le merveilleux.

Sur un plan plus général, on peut affirmer que l’évangélisation de l’Europe reste une dès plus belle et étonnante réussite de l’Eglise. Le message évangélique est reçu comme une attente, accueilli comme une espérance inconsciente et libératrice. L’Europe naissante donnait un sens à son histoire.

Toutefois, il faut aussi noter que les gains engrangés par l’Eglise en Europe comblèrent tout juste les pertes terribles subies par l’Islam qui, en un siècle, s’établit de Samarkande et l’Indus jusqu’à Cadix et la chaîne des Pyrénées menaçant Orléans. Les communautés chrétiennes de Syrie, d’Arménie, de Palestine et d’Egypte furent ravagées et pour la plupart détruites. Alors que l’Eglise se trouvait prise en tenailles au Sud-est et au Nord-ouest, le soulagement survint avec bonheur de la défaite de la flotte et des armées musulmanes de 674-677, de 717-718 avec la défaite devant Constantinople et enfin en 732, leur défaite devant Poitiers avec Charles Martel, une des plus belles pages de notre histoire franque.

Où est donc l’Islam[44] tolérant, convertissant par la parole ?…

Ces victoires furent à juste titre classées parmi les batailles décisives de l’histoire mondiale. L’empire musulman était refoulé derrière les Pyrénées et à l’Est l’empire d’Orient put vivre encore sept siècles en paix ce qui lui permit d’évangéliser la Russie.

La victoire de Poitiers par le très grand et valeureux Charles Martel fut assimilée comme la victoire de toute l’Europe ce qui devait, avec celle de Constantinople[45] qui ne lui était pas inférieure dans ses conséquences, permettre le renforcement d’une progressive identité culturelle et religieuse. L’Europe  naissait.

 

 

 

 

 

 


 

MERE DE L’EGLISE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LES  SENATEURS

 



PIPE

 

Dominique : « - Ce lapin à la moutarde est une réussite et cet accompagnement, sauté d’échalotes grises et champignons de Paris poivrés, c’est à damner un moine en plein carême.

 

Thomas : - J’ai bien aimé la tarte chaude aux poires nappées d’un coulis de fruits rouges.

 

Augustin : - On peut reprendre la discussion comme digestif ! Nous en étions à l’idéologie.[46]

 

Scoty : - C’est un sujet amer et comme tout ce qui est amer, il fera digérer. Nous devions définir l’idéologie. Qu’est-elle au juste ?

 

Jules : - Elle me semble être une distorsion de la philosophie. Son principe apparaît chez les philosophes des Lumières ténébreuses.

 

Léon : - Elle est une méthode intellectuelle en vue d’appliquer la philosophie dont elle est issue. Elle est une praxis en vu du gouvernement de la cité.

 

Henric : - C’est une mécanique qui n’a pas d’âme, ni sentiments. Elle s’applique à l’humanité qu’elle considère non plus comme sujet mais comme objet.

 

Dominique : - Elle ne considère que l’objectif à atteindre ; elle a pour principe absolu la négation de la liberté et la dignité de l’homme. C’est ce qu’illustra parfaitement Robespierre avec sa terreur. Son idéal de la cité avec la déesse Raison, n’était rien qu’une mécanique froide que seul le sang de l’autre pouvait huiler.

 

Augustin : - Je reprendrai bien une peinte de belle blonde. Tu as tout du cannibale Dominique. Tout ce qui fait obstacle à l’idéologie doit être détruit, car elle est également négation de la vérité.

 

Jules : - Elle n’est applicable que par un principe absolu d’autorité, elle génère la dictature.

 

Henric : - cela ne nous dit pas comment elle procède !

 

Thomas : - Elle prend appui sur des parcelles de vérité qu’elle manipule selon les nécessités pour atteindre ses objectifs sans se soucier des effets qu’elle considère comme nécessaires et transitoires.

 

Léon : - Elle n’a ni morale ni conscience ; elle est l’une des expressions radicales du mensonge qui s’abîme dans de telles profondeurs qu’elles en donnent le vertige.

 

Dominique : - L’idéologue est un philosophe qui refuse la vérité comme principe moral d’autorité ; c’est pourquoi ceux qui y adhèrent se déclarent athées, ennemis de la religion, ennemis de toute vérité révélée.

 

Augustin : - C’est une démarche intellectuelle désespérée autant que désespérante. L’idéologue n’accepte pas la société comme elle est, il la veut comme il la voit et pour y parvenir, la violence lui apparaît légitime.

 

Thomas : - Il prétend imposer sa conception du bonheur pour y parvenir,  il instrumentalisera le concept de la justice en urgeant les injustices criantes. Il le retournera contre ceux-là- mêmes à qui il aura fait miroiter les délices d’une justice parfaite et mettra en accusation ceux qui ont ce que les autres n’ont pas. Quoique intellectuel, il se défiera des autres intellectuels.

 

Scoty : - C’est pourquoi tout prince qui nous gouverne doit sans cesse œuvrer à la réduction raisonnable de toute injustice, et il doit s’obliger à défendre et protéger les plus pauvres.

 

Jules : - L’idéologie est l’un des aboutissements de la Réforme dont l’ancêtre lointain est Occam,[47] un dominicain agité qui remit en cause le discours thomiste et s’opposa à la métaphysique.  Tous les courants de la Réforme élaborent une ébauche idéologique, car en proposant le libre examen, ils s’opposent de fait à la Vérité révélée, même s’ils s’affirment croyants en Jésus-Christ. Le jansénisme est venu renforcer cette tendance. Puis, il y  eut Descartes avec son Je pense donc je suis. Il marque la rupture de la philosophie avec Dieu, c’est le premier philosophe matérialiste.[48]

L’origine de l’idéologie est la conséquence logique du refus de soumettre notre intelligence à la Vérité révélée et donc même à la vérité objective surtout, si elle dérange.

 

Henric : - Pourquoi, l’idéologue éprouve-t-il le besoin de piéger le concept de justice ?

 

Scoty : - Il a besoin de donner un sens, donner un but à son idéologie surtout, s’il veut se justifier à lui-même et à l’extérieur, car à n’en pas douter, c’est un esprit malade.  Il lui faut donc un appât pour attirer le regard sur lui. Il va distordre la vérité d’un fait ou d’une situation, construire dessus un raisonnement logique et attrayant, en exaspérant les souffrances et en flattant les appétits vils et exaspérés du peuple pour qui il n’a que du mépris. Ce genre de théoricien se manifeste souvent quand une société se trouve à une période charnière. Il fait figure prophétique de l’Anté-Christ.

 

Augustin : - On a vu la Réforme se manifester au moment où la chrétienté se renouvelait ; Marx et Engel, au premier âge de l’industrialisation ; le nazisme, au carrefour des identités nationales et dans le balbutiement du mondialisme ; l’hédonisme apparaît à la pointe du rejet abouti de Dieu et en se nourrissant du choc moral de l’après Seconde guerre Mondiale…

 

Léon : - Bien moi, je reprendrai bien une part de cette tarte, une bonne peinte de brune et une bonne pipe. Que diriez-vous d’aborder la prochaine fois, le thème du colonialisme ?

 

Thomas : - Nous risquons de nous en payer une bonne tranche, il nous faudra un repas plus léger.

 

Jules : - Tu nous le confectionneras Thomas, nous prendrons du bicarbonate de soude ! » 

 

 

 

 

 

 

 



COSMOS

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Histoire de France

 

 


 

Article VII

 

 

 

La branche des VALOIS :

 

 

Cette branche fut fondée par Charles de Valois, fils puîné de Philippe III le Hardi, qui reçut en apanage de son père le comté de Valois, en 1284.  Les trois fils de Philippe le Bel étant morts sans laisser de postérité mâle, Philippe VI, fils de Charles de Valois monta sur le trône en 1328. Il fut préférer à Édouard III d’Angleterre, ce qui fut une cause de la guerre de Cent ans (1337-1453). 

 

 

 

 

 

 

Philippe VI(1328-1350):

 

Roi à 35 ans, il a de grandes difficultés à s’imposer comme roi de France. Il doit lutter contre Édouard III d’Angleterre. Il débute la guerre de cent ans. Il va de défaites en défaites( L’Écluse, 1340, Crécy, 1346). Il agrandit cependant le domaine de la Couronne, avec l’acquisition des Comtés de Valois, de Chartres, d’Anjou, et du Maine, de Champagne, de Brie (1329), de Montpellier et du Dauphiné (1349). Son fils aîné Jean II le bon lui succède à sa mort en 1350.

 

 

 

Jean II le Bon (1350-1364) :

 

Fils de Philippe VI, brave, mais borné, fut capturé par le prince Noir à la bataille de Poitiers (1356) et emmené  prisonnier à Londres. Pour obtenir sa libération, il signa les traités de Londres ( janvier 1358, mars 1359) qui donnaient la moitié de la France aux Anglais. Sa rançon était de 3 millions d’écus d’or et remise de 2  des fils du roi et de son frère, Philippe d’Orléans. À son retour en France, il apprit la fuite de son fils Louis d’Anjou et retourna à Londres se constituer prisonnier ou il mourut en 1364. Son fils Charles V lui succéda.

 

 

 

Charles V le Sage (1364-1380) :

 

Dauphin, il eut à combattre Étienne Marcel, qui voulait imposer avec les États-Généraux une monarchie constitutionnelle. Il dut s’enfuir de Paris en  mars 1358 et revint triomphalement le 2 août 1358.

 

 

Son père étant mort prisonnier à Londres en 1364, il devint roi de France. Grand travailleur, tenace, il réussit par différends traités à récupérer des territoires en Normandie et en Bretagne.  Par son activité militaire et diplomatique, il réussit à chasser les Anglais de partout, sauf de Calais et de Guyenne. Il renforça l’autorité royale et rétablit la monnaie. Il contribua à l’ouverture du Grand Schisme en reconnaissant l’anti-Pape Clément VII.[49] Il fut marié à sa cousine Jeanne de Bourbon.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Charles VI  Le Fou (1380-1422):

 

 

Fils de Charles V le Sage, mineur à la mort de son père, il épousa à 16 ans Isabeau de Bavière. Sa minorité fut troublée par les ambitions rivales de ses oncles, Anjou, Bourgogne, Berry, Bourbon pour le pouvoir. Des troubles sociaux apparurent à partir de 1382.

Le roi donna des signes de démence à partir de 1392. La France fut livrée aux luttes des partis : les Armagnacs, partisans du duc d’Orléans et les Bourguignons, partisans du duc de Bourgogne.

Henri V, roi d’Angleterre, écrasa les Armagnacs à la bataille d’Azincourt (1415) et conquit la Normandie(1419). Il s’allia au parti Bourguignon. Le dauphin Charles (futur VII) fut déclaré bâtard. Henri V était reconnu héritier du royaume de France, par son mariage avec Catherine de Valois, fille de Charles VI.

 

 

 

Charles VII le Victorieux (1422-1461):

 

 

Il devint Dauphin en 1417. Peureux, il  fuit Paris et se réfugia à Bourges en 1418. Sa mère, Isabeau de Bavière, conclut le traité de Troyes (1420), qui déshéritait Charles au profit du roi d’Angleterre, Henri V, qui mourut peu après (1422). Mou et timide, Charles VII attendit la résistance d’Orléans (1428) et l’arrivée de Jeanne d’Arc en 1429 pour agir. Charles fut sacré à Reims et retrouva ainsi sa légitimité. Il se ressaisit à partir de 1434 et réussit à détacher les Bourguignons de l’Angleterre. En 1437, Charles fait enfin une rentrée triomphale dans Paris. Une trêve fut signée avec les Anglais à Tours(1444). Durant 5 ans, la France refit ses forces : armée nouvelle, monnaie stable, impôts levés.

La guerre reprit en 1449, mais la France alla de victoires en victoires : Formigny(1450), Castillon (1453). Elle reconquit tous les territoires perdus sauf Calais. Elle terminait la guerre de Cent Ans.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Article VIII :

 

 

 

 

Louis XI (1461-1483) :

 

 

Fils de Charles VII, laid, négligé dans sa mise, mais  possédant une intelligence aiguë,  Louis XI ne cessa de fomenter des troubles contre son père. Il dut se battre contre la noblesse et s’allia au  duc de Bourgogne. Il fut  fait prisonnier par ce dernier à Péronne (1468). Louis XI fit la paix avec Édouard IV d’Angleterre et put ainsi écraser les maisons féodales secondaires (Armagnac,1473; Alençon,1474; Saint-Pol, 1475;Nemours,1477.)  À la mort de Charles Le Téméraire, en 1477, Louis XI  démembra la Bourgogne. Il réussit à garder la Flandres, l’Artois, la Franche-Comté. Par héritage, il reçut l’Anjou, le Maine, la Provence. Il fut un des grands artisans de l’unité territoriale de la France.

 

 

 

 

Charles VIII (1483-1498) :

 

 

Monté sur le trône à 13 ans, il se maria à Anne de Bretagne, après la régence de sa sœur, Anne de Beaujeu. La province de Bretagne passa alors à la France. Voulant faire valoir les droits de la maison d’Anjou, il entreprit les guerres d’Italie en 1494 et se rendit maître du royaume de Naples en 1495. Mort accidentellement et sans enfant survivant, c’est son cousin le duc d’Orléans, qui lui succéda sous le nom de Louis XII.

 

 

 

 

La branche des ORLÉANS :

 

 

Ce passage à la branche des Orléans fut de courte durée, le temps du règne de Louis XII (1498-1515), qui mourut en laissant deux filles, Claude de France, qui épousa François 1er et Renée de France, duchesse de Ferrare.

 

 

 

Louis XII (1498-1515) :

 

 

Il était l’arrière-petit-fils de Charles V et succéda comme duc d’Orléans à son père en 1465. Il fut à la tête de l’opposition féodale contre Charles VIII. Ce dernier, étant mort sans enfant, il devint roi le 8 avril 1498. Il épousa en secondes noces la veuve de Charles VIII. Il fut en guerre avec l’Italie, Venise, le Milanais, l’Angleterre durant des années sans succès. En 1514, il réussit à faire la paix avec l’Angleterre et  veuf se remaria

à Marie d’Angleterre, sœur d’Henri VIII.                                 

 

 

 

 

La branche des VALOIS-ANGOULÊME :

 

 

Louis XII n’ayant pas d’héritier mâle, la couronne de France passa à son gendre, François 1er, fils de Charles de Valois-Orléans, comte d’Angoulême et de Louise de Savoie.

 

 

 

François 1er (1515-1547) :

 

 

Homme lettré, curieux de tout, aimant les femmes, il introduisit en France la vie  luxueuse de Cour. François 1er acheva l’unification du territoire. Sa victoire à Marignan  dans le Milanais en 1515 eut un grand retentissement en Europe. Il se porta candidat au trône impérial, mais fut battu par Charles 1er d’Espagne, qui fut élu en 1519.

La France était dans une position critique, car elle était encerclée par les Habsbourg, maître d’une grande partie de l’Europe. François 1er repartit en guerre, mais sans succès, allant de défaite en défaite : perte du Milanais, défaite de Pavie (1525), perte des Flandres, de la Bourgogne, de Naples, perte de la Savoie.

 

 

 

Henri II (1547-1559) :

 

 

Fils de François 1er, il poursuivit la politique de son père, c’est à dire la lutte contre les Habsbourg. Il s’allia aux Turcs, aux protestants allemands révoltés contre Charles-Quint.

Le duc de Guise reprit Calais aux Anglais (1558). Henri II signa la paix du Cateau-Cambrésis (1559) avec la maison d’Autriche : perte de nombreuses places du Nord et de l’Est, de la Corse,  le Montferrat, Savoie, Bresse, Piedmont. 

Henri II rencontra des difficultés financières et dut recourir aux emprunts (1548 et 1555). Il avait épousé Catherine de Médicis, qui lui donna dix enfants. Il eut comme maîtresse Diane de Poitiers, qui eut une grande influence sur lui. Blessé dans un tournoi, il mourut le 30 juin 1559.

 

 

 

François II (1559-1560) :

 

 

Fils aîné du précédent, il épousa Marie Stuart, reine d’Écosse en 1558. Roi en 1559, il abandonna tout le pouvoir aux oncles de sa femme, François, duc de Guise et Charles, duc de Lorraine. Les chefs protestants, Antoine de Bourbon, Condé et Coligny tentèrent de s’opposer au gouvernement des Guise  et d’enlever le roi sans succès, dans la conjuration d’Amboise(1560). François II mourut sans laisser de postérité. Son frère lui succéda.

 

 

 

 

Article IX

 

 

 

Charles IX (1560-1574) :

 

 

Né en 1550, 2ème fils d’Henri II et de Catherine de Médicis,[50] il succéda à son frère François II en 1560. Il essaya de faire la paix avec les protestants (St Germain en 1570), mais la haine populaire était forte et il laissa faire le massacre de la Saint Barthélemy, le 24 août 1572.[51] Il mourut en 1574, en ne laissant qu’un bâtard et son frère Henri III, lui succéda.

 

 

 

Henri III (1574-1589) :

 

 

Il fut d’abord élu roi de Pologne en 1573. À la mort de son frère, il revint en France prendre sa couronne. Intelligent, il fit la paix à Beaulieu avec les protestants en 1576, leur accordant certains privilèges (liberté de culte sauf à Paris, places de sûreté).

Furieux, les catholiques formèrent LA LIGUE, qui força Henri III a reprendre la lutte contre les protestants. La mort du frère du roi, le duc d’Alençon en 1584, faisait d’Henri de Navarre l’héritier présomptif du trône.

Une guerre éclata alors entre les trois Henri en 1586, Henri III, Henri de Navarre, Henri de Guise, chef des Ligueurs. En 1588, le roi fit assassiner le duc de Guise et son frère le Cardinal Louis de Lorraine à Blois, car il perdait chaque jour plus d’autorité devant celle d’Henri de Guise. Henri III se réconcilia  alors avec Henri de Navarre et vint avec lui assiéger Paris, qu’il avait fui après les journées des Barricades, le 12 mai 1588. 

Henri III mourut assassiné par le moine Jacques Clément, le 1er août 1589, juste avant de rentrer dans Paris. Il fut le dernier représentant de la branche des Valois.

 

 

Extinction de la branche des VALOIS :

 

Dieu punit cette branche royale pour ses crimes, que furent les guerres de religion et en particulier le fameux massacre de la Saint-Barthélemy dans la nuit du 23 au 24 août 1572. Que l’on en juge : Henri II meurt accidentellement dans un tournoi. Ses fils François II,  Charles IX  et Henri III, meurent sans postérité.[52]

 

 

 

 

 



[1] Ils commencèrent à racheter des commerces puis appauvrissant un quartier, les riverains ont fuit vendant leur maison à bas prix ; ils ont pris une rue, puis un quartier, puis une ville et maintenant une région. On assiste à cela dans la commune de Roubaix, certains quartiers de Marseille et une partie de la vieille ville de Perpignan. Ils mettent en pratique la théorie de la cinquième maison, théorie mise sur pieds par des islamistes théoriciens du XIXe siècle. La capillarité c’est pour les commerces, la maison pour la tache d’huile. Il ne s’agit pas ici d’une position raciste mais d’un constat stratégique qui sans doute échappe à la plupart de mes frères musulmans qui ne demande qu’à vivre en paix.

[2] Compendium de la Doctrine Sociale de L’Eglise

[3] Ibidem

[4] Propos relevés dans le Salon Beige, de J.P. Chevènement

[5] Il semble évident que ce qui pousse les Etats Unis d’Amérique a faire obtenir l’indépendance du Kosovo tient à une stratégie militaro-énergétique ; il n’y a là guère de place pour la morale !

[6] Ibidem : J.P.Chevènement

[7] Ibidem, J.P. Chevènement

[8] Il serait redoutable de se retrouver dans une configuration à l’Ukrainienne ; j’espère que les hiérarchies orthodoxe et catholique s’uniront pour, qu’avec l’aide du pouvoir civil et politique de la Russie, écarter cette possibilité néfaste. IL ne faut pas que les courants évangélistes dont certains sont des courroies de transmission des services de renseignements des U.S.A.puissent librement s’établir. Les hiérarchies orthodoxes et catholiques russes ne doivent rien abandonner de leur terrain.

[9] Confère, Mater et magistra de Jean XXIII.

[10] De morales, de valeurs morales naturelles…

[11] Le laïcisme était en germe dans l’hérésie de la Réforme, elle fut aboutie dans le siècle maléfique des lumières ; elle fut en œuvre dans la culture révolutionnaire avec son cortège de crimes contre l’humanité. Et, aujourd’hui elle fleurit dans la multiplication de lois contre-naturelles qui favorisent radicalement l’effondrement de la morale publique et privée. La réponse aujourd’hui est dans la crise des banlieues, et ce n’est qu’un début…

[12] des aveugles dirigent des aveugles… au précipice !

[13] D’autant que ceux qui décident de ces lois n’ont éminemment rien de religieux et sont très souvent anti-chrétiens. Nous sommes dans une sévère confusion des esprits.

[14] Sur ce point si grave, il n’y a rien à attendre de ce gouvernement surtout après l’inconcevable discours de campagne du candidat Sarkosy à Saint Etienne ; et on ne peut rien attendre de bon de l’actuel ministre en charge de la santé, madame Bachelot est,  sur ce point, l’archétype de la furie tricoteuse du Palais bourbon à la Concorde.

[15] Psalm. LXXII. 13.

[16] Psalm. LXII. 3.

[17] II Cor. II.3

[18] Jean, XIV, 23

[19] Act. XVII. 27. Traité de l’Amour de Dieu, 1. III.ch. VI

[20] Œuvres, t.IV, p.496, strophe IV, vers II

[21] Ce contact de substance est une question philosophique très délicate que nous n’avons nullement l’intention de trancher. Nous nous contentons de citer les paroles du Père Surin et de saint Jean de la Croix, en laissant à chacun la liberté de les interpréter à sa manière.

_ La réserve du père Ludovic sur cette question de contact des substances est pleine de sagesse. Cette question, traitée seulement par les auteurs modernes, repose sur l’affirmation formelle des mystiques que dans l’union de l’âme à Dieu, dans la contemplation, il y a touche divine, comme il y a paroles substantielles et lumière expérimentales.

Rappelons que les créatures corporelles se localisent et touchent à l’aide de la matière déterminée par la quantité. Les substances spirituelles se localisent, au contraire, par leur action. L’ange est là où il agit. Dans l’ordre naturel, Dieu agit comme cause première avec l’âme qui agit comme seconde. De même dans l’ordre surnaturel, mais alors par l’intermédiaire de la grâce. La tombe divine dans la contemplation, c’est donc l’action immédiate de Dieu sur la volonté par la grâce seule sans autre intermédiaire. (Note du P. Ubald)

[22]  Manière courte et facile. III

[23] Luc. II. 14

[24] Job. IX. 4

[25] Il s’agit de para-liturgie ce qui contribue à la perte du sens du sacré, l’enfant se croit au centre de la liturgie, voir à la place de Dieu ou du célébrant qui n’apparaît plus que comme un pis-allé à la disposition de laïcs qui s’autorisent à commander les normes liturgiques.

[26] Essentiellement les milieux lettrés, artistiques, ceux qui se donnent le pouvoir d’inspirer la culture, on y consomme certaine drogue dont la morphine.

[27] Les études de l’économie sur la société ne sont guère crédibles, car elles ne prennent pas en compte tous les facteurs : la nature profonde de l’homme qui ne change pas. Elle est asociale, car son mouvement toujours plus rapide laisse trop d’hommes et de femmes et d’enfants insatisfaits, insatiables, elle génère des sentiments de jalousie, d’envie, renforce l’égoïsme et développe l’agressivité. Elle contribue avec force à l’effondrement des liens sociaux et inter-générationnels.

[28] Il est conforme à la doctrine chrétienne que d’affirmer que le premier obstacle à l’œuvre de la grâce est Lucifer et ses cohortes. Il serait toutefois incomplet de s’en tenir là, car la prédication fait appel, sollicite la libre adhésion de l’homme et de la femme… Nulle autorité humaine ne peut contraindre à croire ou ne pas croire. Nous pouvons donc dire  que le second obstacle toujours possible à l’œuvre de la grâce dans le cœur et l’esprit de l’homme et l’homme lui-même !

[29] Ces recherches doivent inclurent une réflexion sur le style écrit et sur la mise en scène de l’écrit ; si la primauté de la transmission reste la voie orale, il faut considérer que l’écrit en est de quelque manière son prolongement et son additif mémoriel. Il importe donc de veiller à ce que le style écrit soit si attractif qu’il produise un appétit d’éveil, une mise en bouche intellectuelle.

[30] Il est juste demander au Seigneur une grâce sensible pour conforter sa foi dans des moments de doute ou au début de sa vie de baptisé ,mais il demeure dangereux dans abuser, car comme l’enseignait le Padre Pio, la demande de signe selon comme c’est reçu par le demandeur peut sauver ou condamner.

[31] Proposition condamnée par le Magistère, elle considérée comme une erreur dangereuse pour l’épanouissements du Christ en soi et comme une proposition blasphématrice.

[32] Selon la tradition juive ; mais les chrétiens ont, au début de l’Eglise, pensé que cette prophétie de Daniel se rapportait à Jésus, le Saint puis, grâce au développement théologique, on a compris qu’il devait s’agir d’un événement lié à la fin des  Temps, un événement majeur. Cet événement semble actuellement perçu comme une série d’actes humains portant atteinte aux fondements de la vie : l’événement majeur apparaît bien être la dépénalisation de l’avortement et la tentative de l’imposer comme acte ordinaire intégrant le confort de la vie ordinaire. L’IVG est l’une des portes de la boîte de Pandore produisant dans le domaine vaste de la recherche scientifique et médicale un effondrement moral de première importance, générant une sorte de second effondrement métaphysique ne semble pas encore avoir été étudié quant à ses effets sur la société en général. Certaines observations s’orientent vers le constat suivant : l’effondrement de la morale publique et privée pourrait amener à considérer l’IVG et les autres lois contraires à la loi morale naturelle comme facteurs déterminants.

[33] Il y a une certaine similitude entre les raisons de Lot de quitter son oncle qui a la main de Dieu sur lui et les raisons qui sur e fond, poussèrent des catholiques à quitter la communion au profit de la Réforme, toutes leurs motivations étaient égoïstes et lucratives…

[34] Elle est là la fondation de la théologie de l’Alliance que va révéler le Saint Concile Vatican II. L’Alliance que contrera Dieu avec Abram a toutefois ses prémices dans le protévangile, la promesse d’un salut faite à Adam et Eve.

[35] Il s’agit de recherches effectuées par des israéliens dans les années 80 ; ils ont trouvé par calcul, le nom d’Hitler, celui de certains camps de concentrations et même la décapitation de Louis XVI.

[36] Ces informations sont données sur les lieux par des guides chargés de faire visiter Jérusalem aux pèlerins.

[37]La dénomination d’un courant philosophique et religieux dont la paternité revient à Joseph de Maistre (1753-1821, il développa une pensée selon laquelle l’autorité du pape devait être absolue en tout et seul capable de restaurer la monarchie, de retourner la révolution. L’une des déviances de ce courant fut le mouvement maurrassien – action française - . La philosophie Joseph de Maistre se subdivisa en plusieurs courants dont un courant prophétique, l’espoir pervers que Dieu viendra instaurer son règne sur la Terre… proposition condamnée par le Magistère.

[38] « Du point de vue de l’Histoire de l’Eglise, ce fut la période où le christianisme se répandit progressivement jusqu’à couvrir l’Europe entière, de l’atlantique à l’Oural, et du Groënland aux Açores. L’unité religieuse de la chrétienté occidentale n’est pas la seule caractéristique de la période médiévale de l’histoire de l’Europe, ni le seul trait qui la distingue des périodes précédentes et suivantes. Il y eut mieux : sur toute cette immense aire géographique, le siège  apostolique de Rome fut considéré comme la source de la doctrine ; de plus, la papauté, avec une précision toujours croissante dans la pensée de l’expression, prétendit au magistère doctrinal et à l’autorité disciplinaire et les exerça effectivement. Ainsi non seulement l’Europe occidentale médiévale, au moins jusqu’à la fin du XIVe siècle, forma une unité religieuse indifférenciée ; mais, bien plus, toute la société considéra que de l’Eglise de Rome et de son évêque découlait la foi et l’autorité. (Nouvelle Histoire de l’Eglise tm. II p.11-12 édit. 1968)

[39] Il naquit dans le Devon, fut formé dans les monastères du Wessex . il se sentit appelé en mission dans les contrées de ses ancêtres Frisons. Il reçut du pape la consécration épiscopale, sa carrière missionnaire fut marquée par son souci de liéer les communautés nouvelles directement sou l’autorité de Pierre. A l’occasion de sa consécration épiscopale, il prit le nom romain de Boniface. Il fit des missions en Hesse et en Thuringe, il se rendit en Bavière où il réorganisa l’Eglise, fut appelé par Pépin dans le même but. Il fonda plusieurs évêché en Allemagne centrale.

[40] Ce conflit dura trente ans.

[41] Ces difficultés se retrouveront dans toute l’histoire européenne, ce qui explique la fulgurante implantation de la Réforme, Eglise Luthérienne et  les drames insensés de la guerre jusqu’à la seconde guerre mondiale. Cette région Balte  qui englobera toute la Prusse connaîtra un sort cruel sous la férule de l’URSS avec la déportation totale de s population de la Prusse Orientale.

[42] « La première vague d’invasion de Hongrois fut brisée par Henri Ier à la suite de deux grandes batailles, en 933, en Thuringe et en Saxe, au bord de l’Elbe ; la deuxième vague fut arrêtée en 955 par Otton Ier près d’Augsbourg à la bataille de Lech. » (confère : l’N.H.de l’Eg. Tm II, page 23, édi. 1968.)

[43] le second évêque de Prague fut un moine du nom d’Adalbert qui mourut martyr en 997 en Prusse.  Il faut noter que l’évêque  Piligrim de Passau, à la même époque, très ambitieux voulut à des fins de puissance convertir les Magyars, le Seigneur ne le lui permit point. Dieu n’aime pas les orgueilleux surtout pas quand ils le servent ou le prétendent.

[44] L’invention très humaine de l’Islam, foi monothéiste naturelle, spécifiquement non révélée, même si elle se réclame du Livre – est la première catastrophe de l’humanité dans l’ère chrétienne - ; c’est le premier nœud du Dragon, le premier 6 du chiffre de la bête : 666. Pour autant, le catholique se doit d’aimer tout homme comme son frère, car tout homme est aimé de Dieu y compris le musulman même si celui-ci par la nature de sa religion est porté à rejeter, détruire le catholique et tout chrétien..

[45] La victoire de Constantinople sur l’Islam permit l’évangélisation des régions entre le Danube et l’Oural.

[46] L’idéologie est parvenue, grâce à la crise du modernisme, à entrer dans l’Eglise, elle a corrompu la pastorale ; beaucoup ont assujetti la Vérité à l’idéologie.

[47] Occam conçoit Dieu comme un tyran qui pourrait prescrire le vol, l ‘adultère et même la haine à son égard. Cela résulte du rejet de la raison en Dieu comme en l’homme. Le nominalisme nie les réalités intelligibles.

[48]Descartes ? (selon A.Dumouch, docteur en théologie)

Sa pensée est au départ celle d'un amoureux de la LOGIQUE. Il est un admirateur de la méthode scientifique et de la validité des raisonnements logiques. C'est pourquoi, lorsqu'il met son talent au service de la méthode scientifique, on peut dire qu'il lance la science moderne et lui donne la fécondité qu'elle a eu jusqu'à aujourd'hui.
Ensuite, il se dit qu'il va mettre sa méthode imparable au service de la philosophie et ce selon deux axes de recherche:
- Prouver que le réel existe.
- Prouver que Dieu existe.
Et là, c'est une véritable catastrophe. Car il raisonne dans son petit cerveau, complètement coupé du réel qui SE TOUCHE, SE VOIT, et ne se démontre pas.
Pauvre Descartes: s'il avait su quelle postérité, bien involontairement, il susciterait: TOUS CES PENSEURS EN CHAMBRE, dissertant sur des concepts qu'ils remueront dans leur tête. S'il avait pu voir Kant, il n'aurait pas été trop déçu. Mais s'il avait deviné qu'un Marx aussi raisonnerait dans son esprit, sans aucun lien avec le réel, et s'efforçant pourtant de l'imposer au réel au prix de 100 millions de morts.

 Les promoteurs de la pensée de Descartes en vinrent à dresser l’homme contre Dieu ; ils firent de la créature sa propre origine, puisqu’il mit malheureusement l’essence en second après l’être, alors que l’essence est l’origine même de la vie et c’est elle qui confère l’être par le don de l’âme.  L’homme devient dans le cartésianisme sa propre mesure. Sa proposition va permettre la théorie darwinienne qui aboutira à la négation de l’acte créateur. Le cartésianisme activera toues les idéologies possibles, tragiques et inhumaines.

[49] Il convient ici de préciser que durant le grand schisme, aucun des anti-papes ne fut soupçonné d’hérésie ; ils gouvernèrent tous dans la fidélité doctrinale, si bien  que le pape qui clôturera la crise confirmera certaines dispositions de ses prédécesseurs. Ce qui indique bien que cette crise était d’ordre politique et non religieuse.

[50] Catherine de Médicis qui par sa mère était française, fut une reine humble et très fine politique qui désapprouva toute forme de violence et su maintenir la cohésion nationale ; elle évita le renversement de la monarchie. La réalité historique de cette reine n’a rien à voir avec les romans de Dumas, ni avec la propagande du XIX et XXe siècles.

[51] La nuit de la saint Barthélemy fut moins un acte religieux qu’un acte politique ; mais les recherches de ces 20 dernières années aboutirent à la conclusion que ce massacre fut le fait de familles princières qui tenaient à se venger du clan Coligny  des pertes qu’ils eurent à subir de lui et la fin d’une rivalité dangereuse ; il ne faut pas oublier que les protestants voulaient la chute de la royauté.

[52] Les princes de Valois ne furent pas plus cruels que les autres princes, ; tous les princes de la Renaissance crurent longtemps que le but justifiait les moyens. Nous sommes en pleine Renaissance. Les Valois firent beaucoup pour la culture, pour le prestige de la royauté sans jamais se séparer du peuple, ce ne fut pas le cas des Bourbons. Il n’est pas certain que l’extinction de la lignée des Valois soit une punition de Dieu.