L’AVANT…
DIFFUSION
GRATUITE - FAITES LA CONNAITRE : NOVEMBRE – DECEMBRE 2007
« Le néant est en une présence
Il attendait sans connaître son attente
Dans son silence glacé, un
amour murmura
Il sut qu’il attendait
Père des avants
Dès la naissance du monde, le
temps attend
Et la Parole en fait son temple
Elle le conjugue en jour pour son Jour
Le néant retourna à son rien
Et son rien s’emplit de la Présence
La vie est l’Avant
L’Avant est toute la vie pour celui qui veut aimer…»
L’Hermite des Temps Nouveaux
Monsieur Jean-Claude Brialy,
merci !
HOMMAGE AUX JEUNES FRANÇAIS
VICTIMES DU NAZISME
Cette
fin d’été fut l’écrin agité des parleurs imprudents.
A Luc, pour son amitié
Ce 30 septembre 2007
« Le poète ne meurt pas, on ne le tue pas.
Tes mots, en neige de
printemps, fleurissent la misère
Pétales odorants, baume sur
la blessure
Masques funèbres, les
ténèbres voilent le visage d’homme
Des gueules infernales,
l’indicible écrase
Ramasse la mémoire
Des ombres cannibales, la
lumière, acier d’argent, pousse la vérité
Violeuse des souffrances,
silence est voile de pudeur
Dans l’opaque de l’oubli, tu
t’enfonces
Ils tournent le dos à ta
supplique d’amour
Ramasse la mémoire
Dans les pleurs d’Assise, tu
mendies leur cœur
Sur leur pont à la proue, tu
parcourus leur gloire
Sur les cimes, sur les abîmes
des éternités, tu la leur chantas
Eau lustrale, en pétales de
mots, tu les lavas
Ramasse la mémoire
Tes mots fleurissaient leur
désert
Ils n’eurent qu’eux à aimer
Tu pars aux éternités, les
roses à la main
Ta gloire, des enfers,
t’élève au firmament
Ramasse la mémoire
La supplique des victimes
silencieuses, apeurées
Dans les geôles sans sourire
d’une France égarée et trompée, c’est l’impuissance de l’Ennemi
Ecoute, Homère, Virgile,
Platon t’appellent à leur banquet
Max, le rédempteur des mots…
L’Hermite
des Temps Nouveaux
Requiem
in pace…
de
Pierre-Charles Aubrit Saint Pol
Les Portes de la Nuit, Nuits
et Brouillards et la liste de Schindler, ces trois œuvres
cinématographiques sont rejoints par le téléfilm : Monsieur Max. Ce petit chef
d’œuvre exprime avec une intériorité prenante les dramatiques de l‘idéologie
nazie. L’homme est capable de boire aux sources de l’infra humain…
De tous les films traitant de
ce sujet ce sont les plus expressifs. Ils révèlent les souffrances physiques, morales et spirituelles de cette
période avec un tragique d’autant plus fort, qu’ils sont nuancés d’une humanité
élevée.
Les rouages inhumains de
cette période touchent à la tragédie shakespearienne. Le tragique est
renforcé par la mise en relief des petits égoïsmes si bien mesurés, que s’en
devient vite insupportable. C’est l’ordinaire qui sustente l’extraordinaire.
Monsieur Max est certes sur
le poète, Max Jacob. Son humanité portée en touches claires et obscures dans un
effort magnifié de vérité met la grande histoire dans un abîme sans fond.
Il faut ici rendre hommage à
l’interprétation de haute qualité de Jean-Claude Brialy. Il donne à son
personnage une humanité bouleversante, c’est un peu son testament d’acteur et
de comédien, tout de lui avec retenue semble s’y être engouffré. J’ai eu le
sentiment qu’il incorporait à son interprétation ses propres souffrances.
L’acteur qui interprète Max
Jacob jeune est lui aussi remarquable, il a l’étoffe d’un très grand acteur, il
a de l’épaisseur.
Tous les autres acteurs sont
dirigés avec une grande finesse et chacun d’entre eux apporte cette incertitude
humaine qui rend si touchant ce chef d’œuvre.
C’est un film intimiste, dans
lequel le silence a une intensité telle qu’elle rehausse la souffrance devant
l’horreur. Les petits riens humains prennent une dimension universelle comme la
cycliste, messagère du tragique qui, entendant le poème du crapaud, tente de
consoler Max sans rien dissimuler de son propre désarroi, de son impuissance.
Mais le sentiment d’abandon,
ce plongeon dans un désert de glaces au cœur des appétits du monde, est traduit
avec finesse lors de l’attente désolée de Max dans le métropolitain qu’oppose
la venue bruyante et insignifiante de Sacha Guitry et son équipe. La frivolité
des uns défie le tragique des autres, car le mouvement de la vie ne peut
s’arrêter, il n’est d’aucune obéissance.
L’actrice qui interprète
cette femme adulte luttant pour sauver Max Jacob, parce qu’elle se souvient de
la bonté de celui-ci alors qu’elle se trouvait orpheline, incarne ou réfléchit comme le miroir la
conscience des braves gens qui ont sans doute souhaité dire non mais n’ont pas
su comment le dire. Mais elle sert surtout de révélateur des consciences
lâches, égoïstes ; des esprits possédés par une insouciance surfaite qui
témoigne peut-être de la peur. C’est certainement vrai pour Guitry avec sa
compagnie de fols sans âme ; mais il se peut que le point culminant de ce
thème se trouve dans le face à face avec Picasso. En se penchant quelque peut
sur la vie de ce peintre, on se demande s’il n’a jamais su ce qu’aimer voulait
dire ?
La volonté du bien, la
volonté de l’amour sont ici dépouillées d’artifices, l’homme d’amour, la femme
d’amour : Jacob pour sa sœur, cette jeune femme pour Max Jacob font l’expérience
de l’échec objectif devant un monde au trop plein de médiocrité, saturé de
l’infra humain et qui, face à ce désastre, reste jouisseur et insouciant.
Pourtant c’est là que se
scelle la victoire des faibles et l’impuissance des forts, la confrontation sur
Terre est terrible mais au ciel elle n’a pas de mot pour la qualifier, elle
touche à l’être dans une lumière qui ne laisse rien à l’ombre. Dans ce film
Dieu est passé.
Ce film concentre dans un
laps de temps très court l’ensemble de la condition humaine qui peut se résumer
à : quoi faire de la liberté de mon
être ?
Il faut revenir à Jean-Claude
Brialy que j’ai eu l’occasion de rencontrer à Cannes à la projection d’Amarcord
de Fellini, il était projeté en ouverture du Festival. Je ne l’aurai pas cru capable
de cette profondeur. Je le découvris pour le première fois dans
le « Genou de Claire ». Son Festival de Ramatuelle lui donne une
densité professionnelle que ne pouvait percevoir son public. Ce dandy avait une
âme, avait un cœur… ! Merci Monsieur Jean-Claude Brialy !
ET
DE
TOUT AUTRE IDEOLOGIE
A
CAUSE
DE LEUR FOI RELIGIEUSE
OU
DE
LEUR FOI EN L’HOMME…
CHACUN OSA DIRE « NON ! » AU MAL
De
Désiré Wasson
MARCEL CALLO,MORT à 23 ANS
à
MATHAUSEN PARCE QU’IL ETAIT
TROP CATHOLIQUE…
Fallait-il,
spécialement honorer en la personne de Guy Moqué, la jeunesse française qui fut
généreuse de son espérance dans la vie au point d’offrire la sienne pour la
patrie et contre le mal ?
Il
eut été certainement souhaitable que l’on choisisse une personnalité plus
précisément résistante et non pas victime de ses opinions politiques. Une
erreur de culture, d’appréciation plutôt que suspicion de manipulation. Les
mises en accusation sont détestables !
Fallait-il
pour autant polémiquer, parler de manipulation politique ? Venant des
socialistes, avec eux, le pire est toujours à craindre dans l’ordre de
l’indécence et de la médiocrité : ils sont socialistes, ils doivent
exister !
La
lettre de Guy Moqué est belle et, écrite dans un moment de cette qualité
comment ne serait-elle pas émouvante ? Il y a dans cette surcharge
émotionnelle un danger ; il faut reprendre en main la nécessaire raison et
arrêter de submerger le peuple d’émotions aliénantes et inutiles. La raison est
nécessaire à l’amour. Le peuple n’a pas besoin de larmes procédant des
politiques, la vie s’en charge assez, il lui faut des raisons d’espoir :
rentrons nos mouchoirs !
Il
eut été plus opportun, plus virile et conforme à la dimension du drame de
commémorer la mémoire de tous les jeunes qui firent le sacrifice de leur vie en
un NON glorieux à toutes les barbaries.
Ceci
étant, le sang des jeunes victimes du nazisme en France et en Europe est le
même ; c’est un torrent de « non ». Notre jeunesse est-elle
encore capable de dire NON ? A-t-elle peur de prendre sur elle le sang des
enfants à naître sacrifiés au nom d’un humanisme désespéré ? N’est-ce pas
là aussi de la barbarie !
En
conclusion, laissons nos cœurs s’ouvrir au silence par cette lettre de Marcel
Callo :
« …Chaque soir aussi ma pensée va vers la France ; combien je la désire belle et florissante : tous les camarades et moi nous souffrons de la voir dans l’état où elle est actuellement ; nous tous qui avons souffert, nous la reconstruirons et nous saurons lui redonner son vrai visage. Dieu, Famille, Patrie, trois mots qui se complètent et qu’on ne devrait pas séparer ; si chaque individu voulait bâtir et s’appuyer sur ces trois bases tout irait bien. Biens chers, j’ai voulu vous parler de tout cela ce soir, ces quelques lignes me font du bien et m’ont fait oublier un peu ma peine… »
Il
est évident qu’il n’eut pas été décent de la faire lire au-dessus d’un torrent
de sang innocent ni pour des esprits dévots à Moloch !
COMMUNIQUE DE LA
REDACTION :
La Lettre Catholique
s’enrichit d’un blogg qui est mis à la disposition des lecteurs qui voudront
contacter l’un d’entre nous. Ils pourront également par ce moyen, nous poser
leurs questions auxquelles nous nous ferons un plaisir de répondre.
Rappelons que tous les moyens techniques
licites pour la communication doivent être utilisés au mieux pour le service
commun de tous.
Pierre-Charles Aubrit Saint Pol
Il arrive que Dieu vous donne à contempler le bonheur de la vie dans le
désordre apparent d’un peuple toujours en mouvement, car il n’est pas évident
d’en ressentir les harmonies qui le sous-tendent[1].
C’est la grâce que je reçus en cette fin d’été si radieuse.
Ce ne fut rien que de très banal ! Mais Dieu est un humoriste qui
se complait dans l’ordinaire, le banal de la vie[2],
car il s’y niche de belles humilités.
Dans ma rue, s’exécutent de grands travaux d’assainissement et de mise
en conformité ; nous les attendions depuis
vingt-cinq ans. Nous avions fini
par ne plus y croire. Les incommodités olfactives nous permettaient de prophétiser
le temps… Heureusement la Tramontane, généreuse de son souffle, venait à point
soulager nos lassitudes.
Bref, tout commença par des saynètes de la vie ordinaire. Ce fut d’abord
l’affichage officiel ; le 2 septembre, il ne devait plus se trouver de
voitures en stationnement, mais tout le monde n’avait pas une loupe pour déchiffrer
les avis.
Nous comprenions que des travaux seraient engagés, que nous respirerions
enfin des odeurs moins indisposantes. Il
nous arrivait de nous demander si, par un hasard plaisantin, le Moyen-Age
urbanistique ne faisait pas une incursion dans notre temps. Ce n’était pas sans
une certaine poésie domestique que de croire qu’on prendrait le risque de
recevoir un sceau d’aisance sur la tête en sortant dans ma rue.
Le jour dit, nous entendîmes quelques camions et des déchargements, mais
le comique vint avec l’heure de pointe : beaucoup de véhicules n’avaient
pas déguerpi. L’entrepreneur et les forces de l’ordre firent preuve de beaucoup
de patience ; il fallut malgré tout faire appel à la fourrière.
Le spectacle égaya ce contre-temps grâce aux bons citoyens : trois
voitures se présentèrent dans la rue pour stationner alors que commençaient les
préparatifs et que les forces de l’ordre se trouvaient présentes. Médusé, de
mon balcon, j’admirai l’inconscience des
chauffards suicidaires, la stupeur goguenarde des ouvriers et la placidité de
la police avec un rien vengeur dans l’attitude – ces agents ne firent rien pour
empêcher les contrevenants de s’installer dans leur infraction. – La police
municipale les laissa quitter à pieds le lieu du délit sans aucune remontrance.
L’un des agents porta à l’oreille son téléphone portable, dix minutes plus
tard, les voitures de la fourrière revenaient. Pendant cette opération, une
nouvelle voiture vint pour se garer ; l’un des ouvriers bondit et injuria
copieusement le chauffard qui ne demanda pas son reste, sous le regard hilare
des agents qui, de leur vie quotidienne de vénérables fonctionnaires, n’avaient
jamais encore engrangé un tel chiffre d’affaires en si peu de temps.
Vint un répit trompeur d’une demi-journée. Il sera vite
oublié, car au matin, dans les rayons d’un soleil estival, arrivèrent
bulldozers, tracto-pelles, marteaux-piqueurs et un terrible outil sorti des
enfers mystérieux de la modernité, une scie circulaire, vecteur diabolique de
la poussière… Nous entrions dans l’enfer de la modernité !
La modernité a des contre-parties bien élevées. La rue devint très vite
impraticable, des abîmes s’ouvrirent qui libérèrent des effluves saturés. Et de
fatals nuages de poussière s’élevèrent dans un assourdissement de décibels plus
intense que ceux de la musique techno. Ils profanaient le calme serein de cette
journée d’un été finissant !
Très vite quelque chose d’indéfinissable accrocha mon
attention ; je me plaisais à la contemplation de cette activité
inhabituelle sans que je puisse en comprendre la raison. Dans l’exécution de
ces travaux se trouvait une séduction mystérieuse que je ne parvenais pas à
identifier. Je compris, que pour saisir l’insaisissable, je devais entrer dans
le nuage de l’inconnaissance, me laisser capter par cet enchantement.
Mais quelle chose enchanteresse se dissimulait dans ces travaux gigantesques,
assourdissants, poussiéreux à souhait et sans aucune recherche d’esthétique,
sans autre attrait que la logique de la méthode d’exécution à laquelle je suis
définitivement fermé ? Il n’y avait là rien qui dû retenir mon attention.
Et bien zut ! Cette scène ordinaire, abrutissante,
inharmonieuse m’enchantait, me collait sur place au grand énervement de mon
second fils qui ne cessera de me reprocher mon attrait pour de la banalité[3].
Alors vint à moi, un fragment d’éternité, ce trou céleste qui fait
passer l’âme du regard à la contemplation… Je
vous le dis, j’ai cru voir au cœur de cette activité professionnelle…
J’ai cru voir le sourire de Dieu… Je vis le sourire de Dieu dans le balayage de
gravas que pratiquait avec conscience l’ouvrier, le collaborateur de Dieu à sa
création… Le Bon Dieu me sourit au cœur de l’improbable… Je touchais
l’impensable, la joie dans le travail !
Il y avait dans cette équipe d’ouvriers une bonne ambiance. Je ne fus
témoin d’aucun acte d’impatience entre eux mais une solidarité et une
complicité. Chacun à sa place, mais jamais aux dépens du travail. Je vis le
chef d’équipe balayer, manier la pelle tout autant et avec la même simplicité
que le subordonné. Je vis les aînés
protéger le plus faible et tous, soucieux de l’autre. L’équipe manifesta
toujours une attention bienveillante et respectueuse des riverains. Il y régnait
une franche camaraderie. Cet ensemble ne pouvait à lui seul expliquer le
rayonnement qui s’en dégageait…
Durant toute mon observation, je découvris enfin que ces
ouvriers avaient à cœur le travail bien fait parce qu’ils l’aimaient.
Le travail chez eux n’est pas un mal nécessaire à la vie,
mais un bien profond lié à la condition humaine. Peut-être qu’aucun d’entre eux
ne l’exprimera comme cela, mais c’était
une évidence, ces hommes aimaient le travail. Il faisait partie de leur vie d’homme, de leur culture
sociale, c’était une joie, c’était un bonheur.
Certes, ils n’en nieront pas les pénibilités mais elles
étaient acceptées, car inhérentes à leur travail.
Je ne les ai jamais interrogés sur leur Entreprise, ce ne me fut pas
nécessaire. Il me parut clairement que la direction était habitée par le même
bonheur du travail et qu’à l’évidence elle établissait avec son personnel des
relations de respect mutuel, de confiance. Il s’agissait d’une entreprise
privée …
Il serait heureux de rencontrer partout cette ambiance
paisible et de sérieux. On aimerait le découvrir dans les services publics,
dans la fonction publique, dans les transports en commun surtout à Perpignan…
On veut revoir le travail remis à la place qui lui
revient, l’allié de la vie, du bonheur et de la dignité de tous.
Oui, je vis de la joie dans le travail. J’ai contemplé le
sourire de Dieu dans le geste du balayeur, dans celui du conducteur d’engin,
dans le commandement du contre-maître, dans le geste simple et si noble de
celui qui arrosait les gravas, dans la ténacité de ces deux ouvriers en butte
avec un raccord de conduite.
Si la France redevenait cela[4] !
Qu’attendons-nous pour relever le travail, pour cela ne comptez ni sur les
banques et certainement pas sur les financiers et, hélas, encore moins sur les
syndicats empêtrés dans des archaïsmes qui font mourir de rire les ânes.
Le travail est l’honneur de l’homme, seule créature à
travailler. Il doit redevenir la fierté d’un peuple, il ne doit plus être
l’otage des idéologies ni des dictatures financières[5].
ALEXIS
II
au
Parlement
européen
DU
TRES SAINT PATRIARCHE ALEXIS II
AU
PARLEMENT EUROPEEN[6]
De
Théodulfe Soplataris
Le patriarche Alexis II après
avoir remercié le Président du Parlement de son invitation, souligne la récente
évolution des instances de l’Union européenne qui s’ouvrent au dialogue avec
les représentants des religions et des églises sur le continent européen. Dans
sa courte introduction, il rappelle que l’Europe est notre maison commune. Ce
court rappel est une invitation à redécouvrir et à assumer les éléments
fondateurs qui nous identifient comme membres de cette maison. Une maison est
un concept qui touche à la réalité sociale de la famille, famille élargie mais
famille quand même.
Sans plus attendre, poussé
par l’urgence, il propose que les récentes ouvertures se structurent au tour
d’une réflexion sur l’homme, sur l’anthropologie : « L’un des thèmes importants
d’un tel dialogue pourrait être le thème de l’homme, car c’est autour des
problèmes de l’anthropologie que surgissent aujourd’hui les discussions les
plus violentes et même parfois des conflits liés aux différences des points de
vue sur ce sujet entre les traditions religieuses et l’humanisme laïc. »
Le décor est
planté. L’homme est l’objet de réflexions de deux visions antagonistes et
semblablement irréductibles. C’est ce que certaines forces occultes voudraient
nous faire croire ou plus malicieusement, les mêmes suggérant une sorte de
fusion non-identifiable dans laquelle le religieux ne serait plus qu’un article
de consommation d’antiquité charmant et très rassurant au profit d’un humanisme
sécurisant. Cet humanisme célébrerait enfin l’homme libéré de toute entrave.
L’homme mesure de lui-même dans toute sa gloire aseptisée. Une monstruosité
écologique.
Alexis II souligne que malgré la présence ancienne et
indiscutable de différentes cultures, c’est le cadre chrétien qui permit la
découverte et l’affirmation du plus haut degré de compréhension de la dignité
de l’homme[7]
et, c’est dans ce cadre qu’il continue d’être enseigné. Il réaffirme que c’est
le christianisme qui enseigne que l’homme est créé à l’image de Dieu ;
partant de ce rappel, il continue par l’affirmation suivante : « […]Mais c’est justement dans le
cadre du système chrétien des valeurs que s’est formée la représentation de la
haute dignité de l’homme et des conditions de sa réalisation. […] Mais en même
temps le christianisme a toujours souligné que l’homme ne deviendra l’ami de
Dieu (Jn. 15, 15) et n’atteindra la liberté (Jn. 8, 32) que s’il suit la voie
d’une vie morale. » Il ne ménage pas la tranquille assise de nos parlementaires. Il met le
doigt sur la décadence morale de nos sociétés si sûres d’elles. Il s’alarme de
la possible et très dangereuse inintelligence de l’homme qui semble s’étendre à
toutes nos sociétés. Une situation qui de fait pervertit les pouvoirs les mieux
intentionnés. Toute décadence entraîne une déformation de l’homme, une
occultation fatale de sa grandeur et de sa dignité. Les vestiges des camps de
concentration et le prochain procès des tortionnaires khmers rouges en
témoignent : « […] L’homme se laisse facilement aller à des actes
répréhensibles et ainsi il s’écarte de sa dignité s’il ne se soucie pas en
permanence de perfectionner ses propres pensées et ses sentiments. […]Les idées
chrétiennes de dignité, de liberté et de morale dans leur corrélation créent un
code unique de conscience européenne qui possède un potentiel créateur
inépuisable pour la vie privée et la vie publique. »
Le Très Saint Patriarche
aborde l’histoire de l’Europe. Il insiste sur son rôle dans l’élaboration des
droits de l’homme et celui non moins important que la notion d’Etat de droit.
Toutes ses avancées ne furent rendues possibles que par l’apport majeur de la
culture chrétienne qui éclaire singulièrement le droit naturel et la loi
naturelle ; elle donne un relief à la morale qu’elle comprend comme moyen
de vie et non comme une fin en soi : « Tout investigateur honnête
de l’histoire de l’Europe témoignera que grâce à la relation chrétienne par
rapport à l’homme l’esclavage a été condamné et aboli, s’est formée la
procédure d’un jugement objectif, ont été atteints de hauts niveaux de vie
sociale et politique, s’est déterminée une éthique raffinée des relations entre
les gens, se sont développées la science et la culture. Plus encore, la
conception même des droits de l’homme, cette idée d’extrême importance de
l’Europe est née non sans l’influence de l’enseignement chrétien sur la dignité
de l’homme, sa liberté et sa vie morale. Dès leur genèse, les droits de l’homme
se sont développés sur le terrain de la morale chrétienne et en quelque sorte
formaient avec elle un tandem.[8] » Il est tout à fait exact
que la découverte, la reconnaissance des droits de l’homme sortent directement
de la double révélation hébraïque et chrétienne. Dans toute l’histoire de la
relation qu’établit Dieu avec l’homme, il n’est question que de deux
choses : rendre un culte juste à Dieu et regarder l’homme dans la
plénitude de la justice. Il ne se trouve nul document dans toute la vie
culturelle et religieuse de l’humanité qui ait toujours défendu avec constance
et force la dignité de l’homme et le respect de sa personne. La chrétienté peut
effectivement s’honorer d’avoir jeté les bases des équilibres sociaux et de se
porter constamment au secours des plus faibles. C’est à ce point véridique,
qu’à chaque fois qu’un régime s’attaque à la dignité de l’homme, il s’en prend
toujours directement ou sournoisement à l’Eglise. Il n’est qu’à observer les attitudes de nos démocraties sous l’influence
des sociétés occultes anti-chrétiennes.
Alexis II souligne avec force
le mal profond de nos sociétés : la rupture de liens entre la loi et les
soubassements de la morale : « Cependant, aujourd’hui il y a dans la
civilisation européenne une fracture funeste dans le lien entre les droits de
l’homme et la morale. Cela s’observe dans l’apparition d’une nouvelle
génération de droits en contradiction avec la morale, de même que dans la
justification d’actes amoraux à l’aide des droits de l’homme. En liaison avec
cela j’aimerais que nous nous rappelions tous que dans la Convention européenne
des droits de l’homme et des libertés fondamentales est inclus un appel à la
morale dont doit tenir compte l’activité de défense des droits de l’homme. Je
suis convaincu que les créateurs de cette convention ont inclus la moralité
dans son texte non comme une vague notion mais comme un élément bien déterminé
de tout le système des droits de l’homme. » Il met le doigt sur le mal qui nous menace
et déjà nous ronge largement. La responsabilité des pouvoirs publics et du
législateur face à cette crise est immense. En effet, il n’y a aucun pouvoir,
aucune autorité qui, sur cette terre, ait jamais reçu mandat de défier le droit
naturel et la loi naturelle. Comment, par quel prodige infernal en sommes-nous
arrivés à donner un cadre légal, juridique au mal en soi ? On ne peut nier
que cette législation blasphématrice n’ait une incidence sur le comportement
des citoyens. On ne peut exiger d’eux, qu’ils respectent la loi alors qu’on
édicte des lois contraires au droit naturel. L’inconscient individuel et
collectif subit cette dichotomie des institutions, de laquelle sortira de plus
en plus des hordes barbares. Il n’y a pas
que l’insécurité économique et sociale qui expliquent la violence des banlieues[9] :
« Si
nous ne faisons pas cas de la morale, en définitive nous ne faisons pas cas de
la liberté. La morale représente une liberté d’action. C’est une liberté déjà
réalisée à la suite d’un choix responsable qui se donne des limites pour le
bien et l’intérêt de l’individu lui-même ou de la société dans son ensemble. La
morale assure la viabilité et le développement de la société et son unité, les
atteindre est l’un des buts de la Convention européenne de dŒ²ense des droits
de l’homme. »
Des dispositions juridiques contraires à la morale ne peuvent structurer une
société et font reculer les libertés[10],
car elles produisent et renforcent des comportements basés sur le mode de
l’accusation.[11]
Alexis II met le doigt sur les incohérences.[12] :
« Tandis
que la destruction des normes morales et la promotion d’un relativisme dans les
mœurs peuvent miner la perception du monde de l’homme européen et amener les
peuples du continent à une ligne de démarcation au-delà de laquelle il y a la
perte par les peuples européens de leur identité spirituelle et culturelle et
par conséquent de leur place indépendante dans l’histoire. » Il est évident et,
l’histoire le démontre, que l’effondrement de la morale publique et privée
enclenche un processus de décadence qui fragilise l’indépendance de ces Etats.
L’Europe deviendra-t-elle le cloaque, le lupanar de l’humanité ?
Finira-t-on par venir en Europe pour assouvir ses plus bas appétits ?
Le patriarche poursuit son
analyse et distingue fermement la morale privée de la morale publique :
« Je
suis en même temps convaincu qu’aucun Etat ne doit se mêler de la vie privée de
l’homme. Etre moral ou amoral c’est en définitif la conséquence d’un libre
choix de l’individu. Cependant dans le domaine public, la société et l’Etat
doivent soutenir et encourager une moralité acceptable pour la majorité des
citoyens. Pour cela ils doivent diriger leurs efforts à l’aide des mass-médias,
du réseau des institutions sociales et publiques, du système éducatif, en faveur
de la promotion des idéaux de moralité liés à la tradition spirituelle et
culturelle des peuples européens. » Il est évident que la morale privée ne
saurait être sous la surveillance ni des pouvoirs publics ni religieux de façon
générale. Mais il est tout aussi évident que le pouvoir public se doit, par des
lois justes et des procédures judiciaires équilibrées, de défendre les enfants
et toutes les personnes fragiles des agressions familiales. Il importe donc que
ces pouvoirs veillent aux bonnes mœurs publiques pour aider les personnes dans
leur vie privée à surmonter plus facilement les tentations et corriger leurs
vices.[13] Il est évident que tous les
services publics et les corps-intermédiaires doivent collaborer au respect de
la morale ; nous pensons surtout à l’école qui est très loin de jouer son
rôle. Il lui faudrait des maîtres formés et convaincus de cette nécessité et
non plus des enseignants qui n’hésitent pas à prendre position contre les
religions quand ils n’enseignent pas eux-mêmes la libération des mœurs au moyen
des cours d’éducation sexuelle. Les médias ont une responsabilité manifeste
dont ils ne semblent guère se soucier. [14] Nous ne pouvons plus voir une série de télévision ou un film sans qu’il ait une
trame non-suggestive d’amoralité ou d’immoralité. Toutes les activités
culturelles, de divertissements sont touchées
par cette déferlante de mauvaises mœurs. Il ne s’agit pas de jouer les
vierges outragées, mais de remettre de l’ordre
dans nos sociétés : « Je suis convaincu que pour conserver l’identité
culturelle européenne et surtout lorsqu’elle est en contact avec d’autres
normes culturelles et d’autres civilisations, il est extrêmement important de
conserver la dimension morale qui donne une âme et ennoblit la vie des
européens. Ou au moins ni faire la promotion, ni favoriser en s’appuyant sur
les institutions de l’Etat de tout ce qui affaiblit ou détruit les fondements
moraux de la société. » C’est une leçon de bon sens et de courage intellectuel qui nous
est donnée dans ce passage. N’est-ce pas là, un appel à ne pas tourner le dos
aux fondements chrétiens qui ont permis la construction de la Maison
Europe ?
Le Très Saint Patriarche
entre, dans le passage qui suit, dans le cadre de la doctrine sociale dont il
dit qu’elle n’est possible que si elle passe à la lumière de la morale publique
et privée : « Le refus d’une évaluation morale des actes d’un homme, d’un pouvoir et
d’un peuple rend insolubles de nombreux problèmes sociaux. C’est ainsi qu’en
Russie, dans les autres pays de la CEI, comme dans certains pays d’Europe, et
pas seulement à l’Est, mais également à l’Ouest, s’élargit la fracture entre les riches et les
pauvres, se nivelle la notion d’équité sociale. Notre Eglise a maintes fois
initié la discussion sur la situation indigente de millions d’honnêtes
travailleurs qui côtoient le luxe inouï et le gaspillage de quelques-uns. Nous
sommes heureux qu’aujourd’hui cette initiative soit soutenue par de nombreuses
forces politiques et sociales. Nous voyons que dans le pays se renforcent les
conditions pour adopter des décisions adéquates dans les domaines social et
économique. »
Il apparaît difficile d’envisager la recherche de la justice sociale si elle ne
repose pas sur la morale privée et publique. Comment demander à des pauvres de
patienter sur leur pouvoir d’achat si par ailleurs on les expose à des appétits
de moins en moins légitimes et de plus
en plus attrayants ? Pourquoi le
pauvre ne pourrait-il ne pas vouloir jouir des mêmes jouissances des riches,
car il est de moins en moins visible le lien entre la richesse et le
travail ? C’est peut-être là également qu’il faut rechercher l’une des
causes des violences urbaines ? D’autant que les riches ne cachent guère
l’or de leurs débauches.
Poursuivant sa réflexion sur
la doctrine sociale, Alexis II insiste sur le
lien entre l’éducation morale et l’enrichissement matériel et financier. Il
souligne que quel que soit le système économique, on ne peut empêcher
l’enrichissement des uns aux dépens des autres pour éviter que ces déséquilibres ne
soient trop grands , il importe de veiller à l’éducation morale : « La générosité n’apparaît pas
là où les gens ne sentent pas leur responsabilité pour leurs concitoyens. Elle
est le résultat de l’éducation y compris dans l’esprit de la morale chrétienne
traditionnelle. » L’éducation morale chrétienne traditionnelle se fonde en plus de la loi
naturelle sur les vertus théologales et
cardinales ; leur approfondissement développe des qualités morales
raffinées comme la compassion, un appétit de justice, une disponibilité à
l’autre, une qualité de sourire et de larme qui réfléchit la grandeur
insurpassable de l’homme et de la femme. Tout ceci ne peut se trouver en dehors
du terreau de la morale naturelle sur lequel vient se greffer la révélation
chrétienne et toutes les autres religions qui invitent l’homme au dépassement
intérieur.
Dans le prolongement de sa
pensée sociale, il aborde le délicat sujet de l’intégration, c’est un sérieux
problème puisque la mondialisation, en plus des effets de la colonisation,
favorise l’immigration qu’accentue l’appauvrissement et l’instabilité politique. S’appuyant sur l’expérience de sa nation, il
souligne la part essentielle que joue l’éducation morale : « Les principes moraux
traditionnels c’est également la base pour l’intégration d’une société
multiculturelle et c’est le cas de l’Europe actuelle. C’est ce qu’a bien
démontré, en particulier, le sommet des chefs religieux qui s’est tenu à Moscou
en juillet de l’année dernière. Les participants à ce forum, représentants du
christianisme, de l’islam, du judaïsme, du bouddhisme, du shintoïsme, de
l’hindouisme venant de 49 pays, ont exprimé leur inquiétude au sujet de la
détérioration de l’état moral de l’humanité. » La morale est le fondement
universel qui rend les relations sociales possibles, ces fondements sont
communs à toute l’humanité. Il est de bon sens de comprendre qu’aucune société
ne peut se survivre si elle défie ces fondamentaux. Elle se fragilise et génère
un principe de déstabilisation qui comme une tumeur se nourrit des contradictions structurelles. Sa base,
subissant une dévalorisation de fait, ne joue plus que partiellement son rôle
de stabilisation et de régulation.
N’en déplaise à tous ceux qui
rêvent d’une société sans religion, à un homme épanoui par lui-même, accompli
dans sa propre mesure, il est impératif
pour le législateur de tenir
compte des réalités du terrain. On doit accepter d’accueillir l’homme et sa société dans
toutes ses vérités, on ne peut donc tourner le dos au fait religieux :
« C’est
justement sur la base de la morale traditionnelle, du respect des modèles
sociaux et des modes de vie de chacun, qu’ont coexisté en Russie différentes
traditions religieuses et elle n’a pas connu de guerres de religions. Et
maintenant notre Eglise continue à renforcer la paix inter-religieuse ayant
créé un dialogue efficace et une collaboration avec les autres communautés
religieuses traditionnelles aussi bien en Russie que dans les autres pays de la
CEI. On
entend ici une condamnation implicite de la politiques de l’Occident qui tend à
tout prix à imposer un modèle social et
institutionnel dans des contrées qui n’ont pas les fondements culturels pour
cela.[15]
Le patriarche poursuit et aborde les problèmes de la violence :
terrorisme et intégrisme religieux. Il insiste sur les dangers de l’indigence
morale qui s’ouvre facilement aux discours fondamentalistes. Il souhaite qu’un
enseignement des religions soit donné, encore faut-il des enseignants honnêtes
et qu’on laisse toute sa place aux églises et religions dans tous les niveaux
de la scolarité[16] :
«Nous
savons tous qu’aujourd’hui en Europe et dans le monde la menace de l’extrémisme
et du terrorisme est très importante, en particulier celui qui se dissimule
sous des slogans religieux. Et le terrain favorable pour cette force
destructrice c’est l’ignorance religieuse, l’indigence morale. C’est pour cela
que je suis convaincu que la génération montante doit avoir la possibilité du
libre choix d’étudier sa tradition religieuse de façon approfondie dans une école
accessible par tous. » Il ne faut pas toucher aux libertés qui structurent la personne et sa
société ; il ne faut pas les dévaloriser. L’Etat doit être le garant
de ces libertés et assurer leur entretien par,
entre autre, l’enseignement de toutes les matières participant directement à
cette structure dont celui de la
tradition religieuse des futurs citoyens.
Par un étonnant raccourci, le
patriarche aborde le thème du progrès, il le fait en soulevant immédiatement
tous les problèmes cruciaux qui touchent à l’intégrité de l’homme et de la
femme : « Le
progrès technique pose d’une façon nouvelle la question des droits de l’homme.
Et les croyants ont leur mot à dire quand cela concerne la bioéthique,
l’identification électronique et les autres orientations du développement des
techniques qui inquiètent de nombreuses personnes. L’homme doit rester un homme
et non une marchandise, un élément non contrôlable des réseaux électroniques,
un objet d’expérimentations, un organisme à moitié artificiel. C’est pour cela
que la science et la technique ne doivent pas non plus être détachées de
l’évaluation morale de leurs objectifs et de leurs conséquences. » Le progrès n’est pas
inexorable et n’est pas une fin en lui-même. C’est un concept très relatif,
bien inférieur à la nécessité du dépassement intérieur de soi. Il est une
nécessité dangereuse, car il procède d’un appétit naturel blessé, donnée qu’on
n’a guère plaisir à se rappeler.[17]
On ne peut dissocier les sciences et techniques des problèmes de la conscience
morale et spirituelle.
Le Très Saint Patriarche
Alexis II reprend plus clairement le thème d’ouverture de son discours ;
il rejette la prétention hégémonique d’un laïcisme qui veut dominer
exclusivement le monde en expulsant les
religions ou en les assujettissant : «L’Eglise Orthodoxe Russe
se rend bien compte qu’en Europe et dans le monde il y a d’autres conceptions
religieuses du monde. Et nous sommes prêts au dialogue avec leurs adhérents
comme avec les représentants de la vision laïque sur la vie. Mais en même temps
nous sommes convaincus qu’aucune conception du monde, y compris la conception
laïque, ne peut insister pour avoir le monopole ni en Europe, ni dans le monde.
C’est pour cela que nous considérons comme inadmissible le rejet de la religion
hors de l’espace public. » Le concept d’une laïcité excluant du domaine public les religions et
les églises contredit d’une manière tragique et enfantine les principes
fondateurs de toute société dite démocratique ; s’il convient de
séparer les pouvoirs, il est anormal d’interdire aux religions une
représentation dans toutes les instances du pouvoir non pour qu’elles les
possèdent mais au titre de conseils ; cela
contribuerait à la pacification de la société. Un changement de mentalité dans
ce sens renforcerait la consolidation des fondamentaux qui structurent
naturellement la société dans toute sa diversité.[18]
Il stabiliserait la psychologie sociale en renouvelant le regard du citoyen sur
sa société dont il se sentirait physiquement et affectivement membre. Le concept de famille demeure enclos
naturellement, même s’il n’est plus exprimé de nos jours, dans l’identité de la
nation, de la patrie. La conjonction des deux demeure naturellement l’un des facteurs qui fondent la légitimité
des pouvoirs et des institutions.[19]
Le Très Saint Patriarche de Moscou conclut son
discours sur un appel aux dialogues inter-religieux dans le cadre officiel du
Conseil de l’Europe. Il revient sur la nécessité d’admettre dans le domaine des
institutions la présence des religions et églises. Il lie son souci de paix à
sa préoccupation de revenir au respect public des normes de la morale : « Le temps est venu d’admettre
que la motivation religieuse a le droit d’exister y compris dans le domaine
public. Et c’est justement pour éviter les affrontements possibles des
différentes conceptions du monde qu’un dialogue interculturel sérieux est
nécessaire avec une participation très active des représentants des religions
traditionnelles et du monde laïc. Je pense que l’une des plates-formes possibles
pour un tel dialogue doit être le Conseil de l’Europe qui a le potentiel et
l’expérience d’organiser un dialogue des conceptions sur les valeurs
européennes. »
Conclusion :
Le discours d’Alexis II est
dans sa forme comme dans son contenu celui d’un pasteur, d’un témoin de
l’Evangile. Nous ne pouvons nous empêcher de l’associer dans la filiation de
saint Jean le baptiste : « tu ne peux enfreindre la
morale ! » Nous devons prier pour que soit rétablie la communion
entre catholiques et orthodoxes, l’humanité a besoin de cette réconciliation.
Nous avons lu la déclaration
de la Commission européenne à l’intervention d’Alexis II, nous découvrons sa
capacité au surréalisme : « Elle ne voie pas en quoi l’Union
européenne encourage l’immoralité ! » Rien n’est plus tragique que
des esprits orgueilleux, ils s’emmurent dans une suffisance si grotesque
qu’elle en est enfantine !…
commentaire de
Pierre-Charles Aubrit Saint Pol
Le pape Benoît XVI recevait, le 18 octobre 2007, la Commission
Internationale de Théologie, à cette occasion, Sa Sainteté prononça un discours
dans lequel, elle aborda le problème de la loi morale naturelle, elle invita la
dite Commission à travailler sur le sujet.
La loi morale naturelle, dit Benoît XVI, est constitutive de
l’homme, elle lui est co-naturelle[20] : « Elle a pour pivot l'aspiration et la soumission à
Dieu, source et juge de tout bien, ainsi que le sens d'autrui comme égal à
soi-même. Elle est exposée en ses principaux préceptes dans le
Décalogue. » La loi morale naturelle est le
bien commun de tout le genre humain ; toutefois, il nous faut aborder le
sujet avec prudence, car le concept de « morale » est victime
malheureusement de variations selon les cultures, le poids quasi homicide de
certaines traditions, car il convient d’avoir sans cesse à l’esprit l’événement
historique qui ouvre l’histoire : le péché originel.
Le péché originel ouvre une brèche effrayante dans l’être de
l’homme, il n’est plus à même de maîtriser ses appétits qui tendent à se multiplier
au fur et à mesure qu’il s’y soumet. Voilà pourquoi, il nous semble important
de distinguer deux lois naturelles : la loi morale naturelle et la loi naturelle
qui est celle observable par les sens, elle établit la création matérielle.[21] Nous aurions toutefois grand tort de les dissocier parce
qu’il convient de les distinguer, saint Paul nous met en garde : « Depuis
la création du monde, en effet, ses [attributs] invisibles sont rendus visibles
à l’intelligence par ses œuvres : et sa puissance éternelle et sa
divinité. Ils sont donc sans excuse, puisque, connaissant Dieu, ils ne l’ont ni
glorifié ni remercié comme Dieu ; au contraire, ils sont devenus vains
dans leurs raisonnements, et leur cœur inintelligent s’est obscurci. Se
prétendant sages, ils sont devenus fous, et ils ont échangé la gloire du Dieu
incorruptible pour des images représentant l’homme corruptible, des oiseaux,
des quadrupèdes et des reptiles. » (Rom.1, 20-24) Ce passage est une
condamnation sans appel pour toutes les lois qui, actuellement, s’opposent à la
loi morale naturelle et la loi naturelle. Et actuellement, pour la
justification de celles-ci, dans un égarement d’orgueil rarement égalé, sauf
par l’idéologie nazie, les voilà qui arrivent maintenant, dans un contre-sens
inouï, à considérer la création physique, les problèmes environnementaux comme
une nouvelle exigence idéologique si tendue qu’on peut sans excès dire qu’il s’agit là d’une nouvelle
idolâtrie. Nous aurons l’occasion d’aborder ultérieurement ce sujet ; mais
aujourd’hui, on peut dire que les courants fixés autour de l’environnement
reflètent tous les égarements produits par ces orgueils désespérés qui se
figent comme hallebardes contre la loi morale naturelle.
Sa Sainteté met l’accent sur le surgissement de la loi morale
et propose comme terrain de réflexion la loi naturelle pour tous les hommes de
bonne volonté qui ne partagent pas la foi chrétienne : « Avec
cette doctrine, l’on parvient à deux finalités essentielles: d'une part, on
comprend que le contenu éthique de la foi chrétienne ne constitue pas une
imposition dictée de l'extérieur à la conscience de l'homme, mais qu'il s'agit
d'une norme qui a son fondement dans la nature humaine elle-même; d'autre part,
en partant de la loi naturelle accessible en soi à toute créature rationnelle,
on établit avec celle-ci la base pour entrer en dialogue avec tous les hommes
de bonne volonté et, de manière plus générale, avec la société civile et
séculière.[22] » Il nous semble entendre en écho de charité, le discours du
Très Saint Patriarche Alexis II de Moscou qui fit la même proposition au
Parlement européen. Il importe de toute urgence que tous les représentants des
religions et des milieux laïcs se rencontrent et se parlent sur le terrain
commun de l’humanité qui est la Loi Morale Naturelle et la loi Naturelle. De
ces discussions, devraient jaillir une union des bonnes volontés contre tous
les courants dérivant qui s’opposent radicalement à l’ordre naturel [23] : « La loi naturelle n’est rien d’autre
que la lumière de l’intelligence mise en nous par Dieu ; par elle, nous
connaissons ce qu’il faut faire et ce qu’il faut éviter. Cette lumière ou cette
loi, Dieu l’a donnée à la création. » (St. Thomas d’A., dec. praec. 1.)
Benoît XVI poursuit en mettant l’accent sur les causes de l’inversion
à laquelle nous assistons : « Mais c'est précisément en
raison de l'influence de facteurs d'ordre culturel et idéologique, que la
société civile et séculière d'aujourd'hui se trouve dans une situation
d'égarement et de confusion: on a perdu l'évidence originelle des fondements de
l'être humain et de son action éthique, et la doctrine de la loi morale
naturelle s'oppose aux autres conceptions qui en sont la négation
directe. » Malgré la gravité sévère et
remplie de douleurs de ce passage, nous ne pouvons que nous réjouir de cette
parole, car elle condamne implicitement Descartes et son : « je pense
donc je suis », ainsi que le « libre examen des réformés[24]. »
Il est évident que de telles lois nourries d’idéologies de la mort et de la
non-vérité ne peuvent que contribuer à l’inintelligence de l’homme à son
incompréhension. On n’est incapable actuellement de recevoir l’homme dans toute
son unité et diversité ; on parle à son sujet de grandeur et de dignité,
mais en définitive, on ignore à quoi les relier. Le pape continue sa
dénonciation : « Le problème qui se pose n'est donc pas la
recherche du bien, mais celle du pouvoir, ou plutôt de l'équilibre des
pouvoirs. A la racine de cette tendance se trouve le relativisme éthique, dans
lequel certains voient même l'une des conditions principales de la démocratie,
car le relativisme garantirait la tolérance et le respect réciproque des
personnes. Mais s'il en était ainsi, la majorité d'un moment deviendrait la
source ultime du droit. L'histoire démontre avec une grande clarté que les
majorités peuvent se tromper. La véritable rationalité n'est pas garantie par
le consensus d'un grand nombre, mais seulement par la compréhension qu'a la
raison humaine de la Raison créatrice et par l'écoute commune de cette Source de
notre rationalité. » Nous sommes ici devant
un commentaire d’urgence du passage cité plus haut de saint Paul ; il est
évident que le rejet de Dieu appel logiquement au rejet des lois morales
naturelles et au refus de l’observation des lois naturelles. Ce qui fait que
ces esprits convaincus d’être rationnels sont en fait si égarés dans leur
révolte qu’ils n’ont plus rien de rationnel et sont esclaves d’un subjectivisme
tragique. Il s’agit d’une confusion de la raison mêlée d’affectivités et de
sensibleries, un pathos de l’intelligence soumise à toutes les déraisons, une
intelligence désarticulée qui a perdu son axe. Mais comment pourrait-elle
l’avoir gardé puisqu’elle rejette de manière cruelle et pathologique toute idée
de vérité révélée ?
Le successeur de Pierre dans la logique implacable de son
analyse met implicitement en garde les pouvoirs publics contre le danger de ces
dispositions législatives, car elles ont pour conséquences mortelles le
sentiment progressif, mais bien réel du retrait de toute légitimité dans
l’exercice du pouvoir quel que soit le régime : « Lorsque
les exigences fondamentales de la dignité de la personne humaine, de sa vie, de
l'institution familiale, de la justice, de l'organisation sociale, c'est-à-dire
les droits fondamentaux de l'homme, sont en jeu, aucune loi faite par les
hommes ne peut renverser la règle écrite par le Créateur dans le cœur de
l'homme, sans que la société elle-même ne soit dramatiquement frappée dans ce
qui constitue sa base incontournable. La loi naturelle devient ainsi la
véritable garantie offerte à chacun pour vivre libre et respecté dans sa
dignité et à l'abri de toute manipulation idéologique et de toute décision
arbitraire ou d'abus du plus fort. Personne ne peut se soustraite à cet
appel. » Il se produira une tragédie majeure
quand, dans l’ensemble des peuples et surtout ceux de l’Occident, il sera
ressenti l’absence de toute légitimité du pouvoir, mais aussi des institutions
comme la justice par exemple. L’effroi que cela produira initiera des violences
désespérées de nature telle qu’aucun homme n’aura encore connues malgré les
tragiques de la Seconde guerre mondiale qui seront surpassées. On croit
aujourd’hui gagner la sympathie des peuples en les flattant dans ce qu’ils ont
de plus bas parce que des forces occultes ont largement contribué à cette
culture du blasphème instituée ; c’est là pourtant le sceau d’un complet
aveuglement. Quand les peuples plongés dans la vérité de leur conscience
réaliseront combien ils ont déchu de
leur dignité, alors il surgira en eux un tel désespoir qu’ils dévoreront
ceux-là même qui les auront tant et tant flattés dans leurs appétits infra-
humains. Ils n’auront plus de mesure que leur propre abîme désolant creusé par
leur faute, ils voudront que toute l’humanité s’y engouffre, car ils n’auront
pas voulu se donner la volonté d’aimer : « Si, en raison
d'un obscurcissement tragique de la conscience collective, le scepticisme et le
relativisme éthique parvenaient à effacer les principes fondamentaux de la loi
morale naturelle, l'ordre démocratique lui-même serait radicalement blessé dans
ses fondements. »
Il appartient à tous les hommes de foi et de raison de
s’attacher à s’unir pour combattre un mal aux effets si dévastateurs. Nul ne
peut aujourd’hui, si tenté qu’il se respecte et s’aime, rester inerte devant
les enjeux qui vont déterminer le sort de l’humanité d’ici ces vingt prochaines
années. L’homme mesure de lui-même n’est rien de moins que la bombe la plus
puissante qu’ait jamais été conçue, plus puissante que la totalité des bombes
atomiques réunies en une seule.
Nous laisserons à Sa Sainteté le pape Benoît XVI la
conclusion de ce commentaire : « Contre cet
obscurcissement, qui est à la base de la crise de la civilisation humaine,
avant même que chrétienne, il faut mobiliser toutes les consciences des hommes
de bonne volonté, laïcs ou appartenant à des religions différentes du
christianisme, pour qu'ensemble et de manière concrète, ils s'engagent à créer,
dans la culture et dans la société civile et politique, les conditions
nécessaires pour une pleine conscience de la valeur inaliénable de la loi
morale naturelle. »
Puisse tout homme entendre cet appel et puisse tout chrétien
accepter une fois pour toutes d’obéir à la vérité source de sa liberté.
OU
LE SOUFFLE DE LA GUERRE
M.Bernard Kouchner, ministre
des Affaires Etrangères a récemment dit : « qu’il y avait avec l’Iran
un danger de guerre ! » Nous allons essayer de comprendre s’il s’agit
d’une précipitation verbale irréfléchie ou d’une déclaration pesée et
réfléchie. Y –a-t-il effectivement un risque de guerre ?
Il faut se souvenir que le
courant chiite fut toujours perçu par le monde arabo-sunnite et le reste du
monde comme une menace potentielle, puisqu’il est qualifié par les autres
musulmans de loi du sang[25].
L’histoire récente de l’Iran
nous démontre que la révolution islamique est partie de ce pays et que son
radicalisme généra toutes les formes d’intégrismes et de terrorismes que nous
subissons. La révolution islamique d’Iran est un mélange de rigueur religieuse
extrême et de nationalisme hypertrophié. Les causes sont à chercher dans
l’accession de la famille Pahlavi qui arriva au pouvoir par un coup d’Etat.
Homme intelligent, Pahlavi,
se comporta en tyran ; fut l’allié imprudent des Etats Unis. Il donna l’impression de vouloir inféoder son
pays à l’Occident. Par la violence, il imposa un mode de vie occidentale et ce dans un contexte de grande corruption dont il
était sans doute l’instigateur. Il fut à l’origine des deux chocs pétroliers
qui mirent à mal les économies occidentales. Il le fit pour se rapprocher de
son peuple et parce que sa pratique tyrannique du pouvoir devenait indéfendable
en Occident qui commençait à le lâcher [26].
Le clergé chiite, très
organisé et très instruit en général, prit la tête de la résistance, il finit
par chasser le Shah et instaura la République Islamique qui avait à sa tête : Rouhollah Khomeyni.
L ’Iran ,avec le shah,
avait une politique modérée dans le conflit israélo-palestinien, mais avec
l’instauration de la république, l’Iran devint l’ennemi d’Israël et de l’Occident
en général.
La République Islamique
d’Iran perpétra les premiers attentats anti-occidentaux et
pratiquera une politique qui provoquera
la guerre au Liban en encourageant le rapt dans des conditions
inhumaines. Elle initiera un intégrisme religieux épouvantable[27], réduisant la femme à
l’esclave d’antan, ce qui est d’autant
plus surprenant que le chiisme reconnaît la pratique du libre arbitre et la
liberté individuelle
Elle aura une influence déterminante dans le
réveil des nationalismes religieux[28]dans le monde arabo-musulman
et dans d’autres contrées tels le Pakistan, l’Indonésie… La justification de ce
terrorisme et de cet intégrisme réside
dans une opposition radicale à l’Occident considérée comme potentiellement dangereux
pour la pureté de la religion. Elle se focalisera également sur le conflit
israélo-palestinien. Elle alimentera sa stratégie de guerre, plus ou moins larvée, grâce aux
profits exorbitants du pétrole et du gaz.
Le problème de la révolution
islamique iranienne vient de ce qu’elle semble également s’auto-justifier par
l’attente du messie, le Mahdi. C’est sans doute ce qui la rend bien plus
dangereuse encore que l’intégrisme sunnite qui, par sa violence actuelle, tend
vers une sorte d’autodestruction. L’intégrisme chiite est plus réfléchi et bien
plus dangereux et cruel encore que la mouvance sunnite ne peut l’être, ce qui
est peu dire. Sa dangerosité vient d’une
vision eschatologique de ses dirigeants ; l’actuel Président est la plus
aboutie des figures, Mahmoud Ahmadinejad. Chez lui, malgré ses
protestations, il y a une logique d’aboutissement de la révolution islamique.
Cette logique est le martyre dans la lutte armée contre le monde occidental et
contre Israël qui est à ses yeux
l’intrusion en terre d’islam de l’Occident honni, le Satan. C’est la logique du
sang…
I l est tout à fait faux de
croire que l’intégrisme chiite est stabilisé ; on peut le penser, car la violence sur le peuple n’est plus aussi
extrême. Le peuple pour les dirigeants n’est plus un enjeu, les religieux le
tiennent et ce grâce à un relatif assouplissement qu’ils suspendront à tout
moment au nom de l’intérêt du peuple. L’illusion est parfaite… Sur ce point les
Etats -Unis ont raison de rester sur leurs gardes.
Le court séjour aux Etats
Unis du Président iranien est l’occasion d’une campagne de séduction envers les
pacifistes aveugles et envers le peuple en qui il espère trouver un soutien
pour obtenir un pouvoir personnel plus fort et ce, même aux dépens des
religieux qui pourtant le soutiennent.
Ahmadinejad est persuadé de
servir la venue du Mahdi ; il est
persuadé, du fait du bourbier irakien, que le temps est proche où il tiendra dans sa main le sort de l’Occident. Il est
convaincu d’être investi d’une mission eschatologique ; dans cette
perspective la vie n’a plus aucune importance. Il a le profil type du
fasciste..
Actuellement, il gagne du
temps, il ne veut pas une bombe à la fois ; ce qu’il cherche à obtenir,
c’est la fabrication de plusieurs bombes de type Hiroshima dans un même temps.
S’il les obtient, il pourra atteindre plusieurs cibles d’un coup dont Israël.
Il évite de perdre du temps tout en essayant d’en gagner. Soit, dès qu’il les
aura, il s’en sert immédiatement ; soit, il fait en sorte que l’on sache
qu’il n’en a qu’une, alors qu’il en a plusieurs et, exerce un chantage qui
déstabilise l’ensemble des pays musulmans et européens bordant la Méditerranée.
Le Pakistan se sentira menacé au premier chef et interviendra contre l’Iran. Le
Pakistan étant l’allié objectif de l’Occident, Ahmadinejad trouvera le prétexte
pour envoyer ses bombes.
Peut-on croire que M.
Kouchner, dont nous devons reconnaître l’intelligence, ait pu dire ce qu’il a
dit par inadvertance et sans en avoir référé au Président Sarkosy ou du moins
sans être assuré qu’il est, sur ce problème, en accord avec lui ? Nous ne sommes plus du temps de Giscard
d’Estaing et M. Kouchner n’est fort heureusement pas M. De Villepin. Il est
donc probable que ces propos ont été tenus sciemment et que, sauf miracle, une
guerre aura lieu dans le cadre de l’OTAN..
Je
ne crois pas qu’aucune puissance face à un
danger aussi bien identifié et, malgré les intérêts économiques des uns et des
autres, ne puisse comprendre les enjeux pour le monde à moins, pour de subtiles
et ténébreuses raisons, que l’on veuille un conflit planétaire.
Il serait intéressant de ne pas humilier les
salves et de ne pas repousser la Russie qui cherche une place internationale
que personne ne veut lui laisser prendre…
La paix dans le monde ne se construit pas au
moyen des rêves, elle le fruit de la vérité, de la justice et de l’amour.
L’intervention militaire est
toujours la preuve de l’échec des hommes ; dans le cas présent, personne
ne peut s’aventurer sur le terrain imaginaire de Candide, nous savons ce qu’il
nous en a coûté de laisser l’Allemagne se réarmer et occuper militairement les
zones démilitarisées. Allons-nous revivre un Munich moyen-oriental ?
Si d’ici six mois, le gouvernement
iranien ne répond pas aux exigences légitimes des instances internationales, il
faudra intervenir militairement sous la forme la plus appropriée. Cette
intervention, après de longues années de discussions et de patience aura sa
légitimité morale, car une intervention préventive est toujours mieux qu’un
conflit mondial. Elle devra être exécutée au plus vite dans les heures qui
suivront la décision.
Les pays à l’origine de la
fabrication atomique sont responsables de cette désastreuse prolifération d’armes
de destructions massives ; ils ont une responsabilité morale. Pourrait-on
les contraindre à la destruction vérifiable de tout cet arsenal ?
Il n’y a pas de bonne
politique sans le respect et l’application de la morale, elle est incluse dans
le concept du bien commun ; c’est pour l’avoir oublié qu’on eut à
affronter un second conflit mondial. Cela suffit, non !
… LA TENTATION DU
DESOHONNEUR
Pierre-Charles Aubrit Saint Pol
Il faut souhaiter que la
Russie maintienne son opposition quant au projet d’indépendance du
Kosovo. Il est incompréhensible que l’Union européenne et les Etats Unis
persévèrent dans cette optique de vouloir la cessation du Kosovo de la Serbie,
son berceau historique.
Ce projet est une sottise que
rien ne justifie, pas même les tragédies liées à la guerre civile. Si ce projet
se réalisait, serait une décision honteuse[29].
Dans le cas tragique où cela
arriverait, on ferait naître dans les peuples slaves une humiliation bien
inutile et dangereuse qui éloignerait la Russie[30] de l’Europe, l’Union
européenne serait alors perçue pour un satellite de l’hégémonie U.S. L’Union
européenne perdrait toute crédibilité sur le scène internationale surtout
envers des pays qui souhaitent s’écarter de l’influence musulmane sans pour
autant se jeter dans les bras trop doux de la Chine.
Nous assisterions impuissants
à la montée de nouveaux nationalismes qui, pour le coup, seraient justifiés[31].
Nous verrions se constituer
une modification radicale d’une géostratégie tirant la Russie vers l’Asie,
l’Asie Mineure et le Moyen-Orient. Le Kosovo vaut-il un pareil risque ?
A cette situation s’ajoute le
projet de missiles en Pologne et en Tchéquie. Pourquoi créer artificiellement
des tentions entre la Russie et l’Occident ? Se pourrait-il qu’on ne sache
plus dire non aux Américains ? Que faudra-t-il aux Etats Unis pour qu’ils
se décident à prendre le chemin de l’humilité et du respect de l’autre[32] ?
L’indépendance du Kosovo
ferait de ce territoire un satellite de l’Albanie véritable poudrière, foyer de
tous les non-droits, sanctuaire des nouveaux réseaux mafieux et une dangereuse
tête de pont pour le terrorisme pan-islamique et vraisemblablement un couloir
pour l’émigration clandestine.
Il n’y a aucun avantage pour
L’Europe à vouloir cette indépendance. La question reste entière, pourquoi
persévérer dans ce sens ? A quel intérêt cela obéit-il ?
Le règlement de cette
situation réside dans le génie du peuple serbe et dans la culture profonde de
l’Europe… Il y faudra beaucoup de courage moral, d’humilité et de bon sens… Il
n’y a que cette issue ou ce sera le déshonneur.
Et, si les raisons de ce
projet insensé se trouvaient dans une perspective tout aussi démente quant au
règlement de la crise israélo-palestinienne : un territoire contre un
autre territoire ?…
ANNONCE
La Lettre Catholique, dans le cadre de l’Association Service d’Eglise,
déclarée en préfecture de Paris selon la loi 1901, proposera prochainement des
ouvrages rédigés par les intervenants de la Lettre, mais ouvrira également son
espace associatif aux auteurs catholiques qui seraient dans l’impossibilité de
se faire publier. Ce service d’Eglise sera sans doute actif pour janvier 2008.
Il vous sera proposé notamment les quatre encycliques sociales de Jean XXIII à Jean-Paul II, commentées, de
Pierre-Charles Aubrit Saint Pol.
A venir également, du même auteur, une méditation dialoguée sur les
valeurs chrétiennes fondatrices des cultures et civilisations
européennes : « Dieu chante l’Homme ».
Ces ouvrages vous seront proposés soit sur C.D.rom ou sur support
papier.
UN PROJET QUI OBLIGE…
A
LA CONVERSION DES ESPRITS…
Bénédictus Cassino
L’Union européenne est
confrontée à un incontournable examen de conscience quant à son mode de
construction et à son rôle à l’intérieur des patries qui la composent ainsi que
dans le reste du monde. Sans cet effort, elle connaîtra une perte de sens.
Il ne suffira pas de réformer
les institutions ; il est nécessaire de revenir aux principes fondateurs de
cette union et de reconsidérer sa culture de fonctionnement, son mode de
pouvoir et son exercice.
Nous sommes bien obligés de
constater que depuis l’élaboration du traité de Maëstricht et de l’élaboration
de la monnaie unique quelque chose s’est perverti ; on peu le constater
dans le discours politique à ce sujet chez M. Sarkosy [33]. L’Union européenne n’est
plus ordonnée aux peuples qui la composent, mais de plus en plus ce sont les
peuples, leur nation qui lui sont ordonnés. La Commission présidée par M.
Barosso se comporte comme un pouvoir supra-national avec, de toute évidence, un
abus excentrique d’autorité, n’hésitant pas à flouer et bafouer les consciences
des peuples comme dans l’affaire du
droit à l’avortement.
On peut en dire autant de la
Banque Centrale Européenne. Il est certes nécessaire qu’elle soit indépendante,
mais faut-il pour autant qu’elle soit également autiste devant la réalité des
nécessités du moment. A quel jeu joue-t-elle pour ne pas faire preuve, elle
aussi, de bon sens face à l’effondrement du dollar ?
Son comportement est très
suspect et, on peut se demander si la monnaie unique ne fut réalisable que
parce qu’il y eut un accord, une entente entre le pôle
Washgiton-Wall-street et les décideurs
européens que présidait alors Jacques Delors. Nous serait-il interdit de
baisser nos taux en deçà des taux directeurs US ?
Ou bien alors, le Président
français de la Banque Centrale devient un électron libre ! Il n’est pas
concevable que le pouvoir politique ne puisse se faire entendre de lui. Peut-on
accepter une telle indépendance ? Ne devrions-nous pas, dans la
perspective des réformes institutionnelles, prévoir un mode de pédales sur
lequel le pouvoir politique du Conseil des Etats membres puisse s’exercer sur
elle ? Est-il normal que la Banque
Centrale ait un pouvoir et un statut supérieur aux Etats membres ? C’est le pouvoir politique qui a des comptes
à rendre, pourquoi la Banque Centrale n’en aurait-elle aucun ? Cette
situation pourrait bien devenir une sorte de bombe à retardement, car la Banque
Centrale Européenne est ressentie comme un obstacle à la prospérité. A
comparaître les économies du Royaume Uni et de la Suède, on se demande si
plutôt que d’une monnaie unique, il n’eût pas été préférable de construire une
union des monnaies européennes.
Il est évident, qu’on ne peut
tout mettre sur le dos des pays qui, comme la France, ont des retards dans les
réformes. Il est certain que la rigueur
excessive de la Banque Centrale Européenne rend plus difficile le retour à un
taux plus élevé de croissance. Une telle situation encourage les
délocalisations de la productivité.
Les autres problèmes viennent
des interventions inacceptables des commissions qui tendent d’imposer leur
point de vue dans un mépris affligeant des consciences des peuples [34]. Elles agissent toujours
dans le même sens, rendre universel les dispositions radicalement opposées au
droit naturel et à la loi naturelle. Ces commissions sont habitées par un
esprit qui tire ses exigences d’une idéologie objectivement athée, voulant
imposer le triomphe de l’homme sans Dieu. Un humanisme projetant le rêve
mortifère d’un paradis sur Terre sans Dieu où l’homme n’aurait définitivement
d’autre mesure que lui-même. C’est une perspective tragique, désespérante qui
ne pourra aboutir que dans un cimetière forgé par toutes les déceptions, les
colères, les orgueils désespérés… Il semble bien que nous soyons confrontés par
l’invasion des idéologies soixante-huitardes : génération folle,
narcissique et sûre d’elle. Ceux qui sont aux commandes de l’Union européenne
sont de cette génération. Si rien ne change radicalement, c’est vers un
désastre que nous allons. Nous ne pouvons que nous réjouir des résistances des
très honorables Pologne, Irlande… Nous faudra-t-il émigrer hors de cette Union
blasphématrice pour vivre selon le sens vrai de l’homme ? Elle ressemble
de plus en plus à l’Empire Romain au fait de sa décadence.
Si l’Union européenne
continue de se détourner des fondations chrétiennes, de son histoire et de ce
qui l’a faite, Dieu non plus ne voudra pas
d’elle ; il la laissera choire dans les fosses putrides de ses orgueils
dans lesquelles coule déjà le sang de ses enfants non-nés…
SUR LA ROUTE…
LUC ELNLINGER[35]
L’auteur :
Jack Kérouack est un
romancier américain (1922-1969)Ses ancêtres sont d’origine bretonne. Il exerça
les métiers les plus variés et son œuvre reflète sa personnalité errante. Il a
donné ses lettres de noblesse au mouvement beatnik avec deux romans, Les
clochards célestes et sur La route
Il a parfaitement restitué sa quête de la vérité entre
christianisme et bouddhisme. Sa recherche de la vérité pour l'aider à vivre
s'est traduit par toutes ces formes que sont l'écriture de poésie, la peinture,
le passage par les différentes drogues, la méditation face à la nature.
Sur la Route, de Jack
Kerouac, est un livre qui plaira plus aux garçons qu’aux filles ; pourquoi ?
parce que la route attire plus les garçons que les filles.
Dans un premier temps, j’ai
été réservé ; je trouvais la poésie un peu fruste, mais tous les routards vous
diront que l’errance n’a rien à voir avec les contes de fée… puis peu à peu le
roman m’a emporté.
Oui, la poésie est présente,
mais on la rencontre au détour d’une page, en toute discrétion[36] : " J’aimerais pouvoir
dormir une nuit dans ce vieux bateau, quand le brouillard arrive et que les
choses grincent et que l’on entend les sirènes des balises » ou encore cette
phrase qu’on pourrait croire extraite d’un roman surréaliste : « C’était une
nuit mythiquement pluvieuse[37]» Mais la poésie réside
peut-être encore plus dans les rencontres et dans les séparations ; ce n’est
pas sans rappeler le Céline de « Mort à Crédit [38] » : Avec inquiétude, Céline
se demande ce que deviendra son petit camarade, compagnon de sa misère : «
Peut-être que je le reverrais plus jamais … qu’il était parti tout entier…
qu’il était entré corps et âme dans les histoires qu’on raconte … Ah ! c’est
bien terrible quand même … on a beau être jeune quand on s’aperçoit pour le premier
coup… comme on perd de gens sur la route… des potes qu’on reverra plus … plus
jamais … qu’ils ont disparu comme des songes que c’est terminé… évanoui… qu’on
s’en ira soi-même se perdre aussi… un jour très loin encore… mais forcément …
dans tout l’atroce torrent des choses, des gens… des jours … des formes qui
passent… qui s’arrêtent jamais.
A comparer avec ce passage de
« Sur la route[39]»:
Quel est ce sentiment qui vous étreint quand vous quittez des gens en bagnole
et que vous les voyez rapetisser dans la plaine jusqu’à finalement disparaître
? C’est le monde trop vaste qui nous pèse et c’est l’adieu »
C’est frappant, tout le roman
est ponctué par ces séparations, ces amis que l’on quitte et dont la
silhouette, dans le rétroviseur, va en se rapetissant pour disparaître …
définitivement.
Voici la phrase qui termine
sur La Route:
"alors je pense à Dean Moriatry, je pense même au vieux Dean Moriatry, le
père que nous n'avons jamais trouvé, je pense à Dean Moriatry"
Et si, en définitive, cette
quête initiatique, à travers le continent américain, n'était que la recherche
du Père mythique ? La recherche du Père mythique et aussi la quête de ses
origines avec la construction d'un roman familial", pour parler comme les
psychanalystes ? Cela rejoindrait d'ailleurs le désir frénétique de Kerouac
pour retrouver ses origines bretonnes qu'il croyait prestigieuses.
Et tout au long de ce roman,
vous serez bercé par les effluves du jazz...
FOI MUSULMANE – FOI CATHOLIQUE
Dialogue
entre :
MM.
Arnaud Dumouch
et
Pierre-Charles Aubrit Saint Pol
N°2
Tout récemment,
cent trente huit docteurs et savants musulmans de toutes obédiences viennent
d’écrire à Sa Sainteté le pape Benoît XVI. Il s’agit d’une lettre[40]
adressée à tous les hauts responsables des différentes églises chrétiennes.
Cette démarche est motivée par le souci de la paix et de la bonne entente entre
les deux religions. Les signataires de cette lettre argumentent leur démarche
sur l’obligation qui est faite communément aux musulmans et chrétiens, d’adorer
un seul Dieu et d’aimer son prochain.
Ils souhaitent sur
cette base une collaboration pour la construction de la paix dans le monde et
le triomphe de la justice. Ils expriment leur préoccupation des dangers
présents d’une guerre monstrueuse qui menace.
Dans cette optique
et dans la logique de l’esprit de notre démarche initiée dans la Lettre N° 36,
nous posons plusieurs questions à notre ami Arnaud qui se fera un devoir d’y
répondre ; c’est peut être dans cet esprit qu’il faut comprendre
l’intuition d’Arnaud Dumouch quant à notre initiative. C’est notre part dans cette
inimaginable démarche qui démontre que tout cœur et esprit réellement priants
peuvent recevoir des grâces pour le plus grand bien de l’homme.
1-
Comment comprendre cette démarche de nos frères
musulmans ?
Ce n’est pas une démarche de
« nos frères musulmans » mais celle de « de cent trente huit
docteurs et savants musulmans de toutes obédiences. » En effet, dans
l’islam, il n’y a pas de Magistère centralisé mais des opinions plus ou moins
communément partagées. C’est pourquoi, vous pourrez trouver 1000 savants vrais
ou autoproclamés qui contesteront cet appel.
Disons que cet appel est celui du courant des musulmans démocrates.
2- Doit-on la situer
dans l‘esprit du Saint Concile Vatican II ?
Ces hommes sont visiblement influencés par les valeurs humanistes et chrétiennes, voir par des valeurs SOUFISTES qui sont celles d’un islam très ancien et très proche du Christ. Une grande partie des musulmans se trouve influencée par ce courant. Mais c’est justement cela qui attire la haine irréconciliable des salafistes et des fondamentalistes chiites qui veulent en revenir à l’islam du djihad.
3- Peut-on
effectivement considérer théologiquement le bien fondé de l’argumentation des
auteurs de la Lettre quant aux deux commandements :
a)
adorer Dieu l’Unique
b)
aimer son prochain comme soi-même ?
Oui, on peut. Le premier verset du Coran dit : « Au nom du Dieu miséricordieux » et le quatrième pilier de l’islam est l’aumône. Cependant, la plupart des musulmans ont une vision beaucoup plus légaliste (un peu comme nos catholiques ritualistes du début du XX° siècle) que ce regard profond et très proche de celui de la minorité soufiste.
4- Comment faut-il
comprendre l’affirmation commune des deux courants majoritaires de
l’Islam : « le respect de la liberté religieuse ? » De la
part des Sunnites cela ressemble à une révolution copernicienne ou nous
serions-nous trompés sur leur approche très restrictive de la conception de la
liberté religieuse et donc de conscience ?
Un verset du Coran demande de
ne jamais convertir de force. Cela va dans le sens de la liberté de conscience.
En même temps, il réduit les non musulmans à un statut d’inférieurs…
Par contre, la totalité des
pratiques musulmanes, sunnites et chiites, ont toujours refusé, sous peine de
mort, le fait de quitter l’islam.
Autrement dit, cet appel à la liberté religieuse est nouveau et d’influence
occidentale. Il pourra être un jour majoritaire dans l’islam mais il faudra un
terrible et douloureux aggiornamento.
Les chrétiens procédèrent à cet aggiornamento
au XX° siècle en constatant douloureusement l’apostasie d’une partie de
l’Europe. Les Juifs firent le même chemin lorsque, il y a 1900 ans, ils
devinrent un peuple errant et persécuté. Il faut croire que l’islam ne fera pas
ce chemin sans connaître de réels échecs politiques et religieux.
5-
Comment
appréhender cette demande de leur part : de s’unir entre chrétiens et
musulman sur la personne humaine de Jésus-Christ ?
C’est une démarche soufiste.
Les soufistes lisent l’Evangile. Pas les musulmans qui le croient, comme l’AT,
falsifié. Le soufisme est pour le moment ultra-minoritaire et considéré comme
hérétique par les sunnites et les chiites.
6- Le poids homicide des
traditions non-musulmanes ne sera-t-il pas un danger sérieux pour une
collaboration de ce type ?
Le plus grand obstacle est,
pour le moment, l’orgueil djihadiste du côté des musulmans, et l’humanisme
purement matérialiste et hédoniste du côté des chrétiens. On a là un choc de
mentalités et deux extrêmes irréconciliables.
7- Dans quelle mesure ces
responsables auront-ils la possibilité d’infléchir la dictature de ces
traditions qui contredisent les affirmations présentes de la lettre ?
Je suis pour le moment et à moyen terme pessimiste. Mais, à long terme, je crois que cela se fera. On le voit déjà en Iran : 25 ans après la révolution islamiste, la majorité de la jeunesse n’a que mépris pour les excès des religieux et aspire à cet islam libre et humaniste. Mais qui renversera les religieux ?
8- Faut-il laisser toute l’initiative au Saint Siège Apostolique
ou peut-on entreprendre des initiatives personnelles dans l’esprit de cette
lettre et en écho à celui du Saint Concile Vatican II ?
Toute initiative de rapprochement avec les musulmans est utile. Cependant, il est des forces qui dépassent l’initiative personnelle et qui ne bougent qu’avec le temps et les générations.
9- Comment expliquer et
comprendre qu’aucun représentant autorisé des musulmans de France n’ait signé
cette Lettre ? Faut-il y voir là le résultat d’une trop grande complicité
avec les pouvoirs en place ou un désaccord de fond ?
Cette lettre est
l’équivalent, chez la plupart des musulmans, de ce que furent les initiatives
modernistes pour l’Eglise du XIX° siècle.
Relecture spirituelle
« Et que tout être vivant chante louange au
Seigneur. »
Nous pouvons nous
appuyer sur ce verset biblique repris dans la liturgie pour nous réjouir d’un
exaucement de cette parole d’espérance, en relisant cette lettre.
Je retiendrai un
point : celui de l’invitation à l’amour.
La conscience de
tout être humain conduit à l’amour qui est l’origine et le but de notre
création.
Dans la tradition
musulmane, le soufisme mérite par
exemple qu’on s’y arrête pour mieux situer cette interpellation. J’invite à ce
propos nos lecteurs à recevoir l’information de « catholique du
net », un site très richement documenté sur toutes les traditions
religieuses, philosophiques, ésotériques et autres[41].
« Tout homme est aimé de Dieu donc tout homme est mon
frère » disait saint François d’Assise.
Combien nous
serions bénis entre chrétiens et musulmans si l’esprit d’Assise, ravivé par le
pape défunt Jean-Paul II se répandait partout où se côtoient les hommes. Tout
dernièrement Le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical
pour le dialogue interreligieux, a présenté lundi 22 octobre 2007 à Naples une
feuille de route pour le dialogue interreligieux : le refus de la violence et
la promotion de la paix.
Il a illustré sa
proposition dans le cadre des discussions organisées par la communauté de
Sant’Egidio, sur les « religions en
dialogue pour un monde sans violence », thème de la rencontre
inter-religieuse pour la paix qui s’achevait le lendemain.
« Nous avons notre
feuille de route à suivre : faire des religions un nom de paix », a dit le
cardinal français, jusqu'alors archiviste et bibliothécaire de la Sainte Église
romaine avant de prendre la tête du Conseil pour le dialogue interreligieux.
« Le terrorisme
couvre d’infamie celui qui le pratique. Toute violence justifiée au nom de la
foi est une profanation du nom de Dieu », a expliqué le cardinal Tauran en citant
Benoît XVI.
Tout en relevant
avec amertume que la situation internationale offre un bien sombre tableau,
marqué par la réapparition de crimes qui, après la seconde guerre Mondiale,
semblaient désormais conjurés (nettoyages ethniques, camps de concentration),
l’espoir du cardinal reste entier devant cette « poignée d’hommes et de femmes qui croient en la paix et lèvent les
mains vers le ciel. »
« Ils
le font parce qu’ils sont persuadés que les situations de violences peuvent
être surmontées en les contrecarrant par une attitude de bonté » a-t-il
ajouté.
Prions pour que
les signataires de cette Lettre Ouverte et Appel de Guides Religieuses
Musulmanes se rallient à cette affirmation du petit pauvre d’Assise et
tout ce qu’elle implique de respect des vies humaines auxquelles toutes nous
engagent :
« Tout homme est aimé de Dieu donc tout homme est mon
frère »
Le Rédacteur en Chef :
« Nous avons contacté la communauté
soufiste de France ainsi que l’un des représentants en France des musulmans
démocratiques et un correspondant musulman d’Afrique. Nous sommes sans réponse
de leur part. Nous espérons qu’ils se trouvent en France des musulmans qui
œuvrent pour la paix et désirent sortir de l’engrenage homicide des
intégrismes. Nous serions très honorés de compter parmi nos collaborateurs des
musulmans soucieux de voir triompher la dignité de l’homme et sa grandeur. Ce
n’est que par l’amour que nous parviendrons à triompher de toutes les terreurs
de notre monde. »
Que Dieu bénisse l’homme de bonne volonté !
CHAPITRE VII
Les dangers de l’esprit dans
la méditation
L’esprit,
disions-nous dans le chapitre précédent, doit-être, durant la méditation, le
domestique du cœur. Hélas ! il est souvent un fort mauvais domestique.
Nous avons grand besoin de nous mettre en garde contre ses incartades, si nous
voulons faire des méditations fructueuses. Cet acte de prudence est une
préparation nécessaire à l’oraison. Ainsi l’entend l’Eglise. Le bréviaire
contient une formule de prière à réciter avant l’office. Or, nous y demandons
surtout à Dieu de préserver notre cœur des dangers que lui feront courir les
pensées de l’esprit.
« Seigneur,
disons-nous, ouvrez vous-même ma bouche pour m’aider à bénir votre saint nom,
et purifiez mon cœur des toutes les pensées vaines, mauvaises et
étrangères. » - De ces trois espèces de pensées nuisibles à l’oraison,
les plus dangereuses sont certainement les pensées vaines.
Aussi sont-elles
placées au premier rang. Les pensées mauvaises font horreur aux bonnes âmes. On
les repousse en tout temps ; comment les accepterait-on en la présence de
Dieu ? Les pensées étrangères, quoiqu’elles ne soient pas mauvaises, sont
manifestement des distractions inconvenantes, quand elles viennent à l’esprit
au moment de la prière. Chaque chose en son temps, saint Bernard avait mille
fois de dire à son esprit, en entrant au chœur : « Laissez là, à la
porte, toutes vos préoccupations d’affaires. Vous les reprendrez en sortant. Et
toi, mon âme, entre toute seule dans le sanctuaire du Seigneur, pour te livrer
entièrement à son amour. »
Mais le danger des
pensées vaines n’est pas aussi manifeste. Car ces pensées sont bonnes, elles
semblent à leur place dans la méditation, on n’est donc nullement porté à s’en
défier. En effet, leur seul défaut est d’être vaines, c’est-à-dire inutiles.
Elles ne donnent au cœur aucun
amour ; elles amusent l’esprit et elles font perdre le temps. Il y en a de
plusieurs espèces. Nous allons les passer en revue.
Les premières sont
des réflexions sur soi-même, faites sous prétexte de s’examiner. Saint François
de Sales en fait une description humoristique, bien propre à montrer le
ridicule.
« Ce sont, dit-il,
ces replis ou retours perpétuels sur nous-mêmes, par où nous voulons penser
qu’elles sont nos pensées, considérer nos considérations, voir nos vues,
discerner ce que nous discernons, ce qui jette l’âme dans un labyrinthe et
entortillement qui ôte toute la droiture de nos actions et toute la bonne sève
de la piété ! L’oraison de telles gens est un trouble dans l’oraison même,
dont ils quittent les doux mouvements pour voir comment ils se
comportent : s’ils sont bien contents, si leur tranquillité est bien
tranquille, leur quiétude assez quiète ; jamais occupés de Dieu, et
toujours attentifs à leurs sentiments. »[42]
Bossuet complète
cette description : « Il y a,dit-il, une grande différence entre les
saintes réflexions qu’inspire l’amour de Dieu, et les retours sur soi-même
qu’inspire l’amour-propre.
Dans les
premières, l’âme uniquement possédée de Dieu ne réfléchit sur ses mouvements
que pour les lui rapporter. Dans les autres, elle se complaît en elle-même.
Elle veut pouvoir se dire à elle-même dans son cœur : je prie, je
m’occupe de Dieu ; pendant que sous le prétexte, au fond, elle
s’occupe d’elle-m^me, et qu’elle cherche à se glorifier de faire bien, ce qui
se remercie soi-même et non pas Dieu. » (Ibid. v. 10)
Ah ! ce
besoin de se regarder, de s’examiner, de
s’éplucher, de se tâter le pouls, sous prétexte de se bien connaître !…
Quelle funeste illusion ! Que d’âmes tombent dans ce piège tendu par
l’amour-propre !… Certes, il faut s’examiner pour les fautes réelles et
palpables, afin de les déplorer et d’empêcher le retour, en prenant des
résolutions pratiques… Mais, s’il s’agit des mille imperfections, fruits de
notre corruption originelle, quand même on arriverait à les biens connaître, où
serait le profit ? Pour atteindre directement ces défauts, les moyens
manquent. Il faut recourir à des moyens indirects. Nous en reparlerons plus
tard, au chapitre XXIII, en traitant de l’oraison de foi et des péchés.
Sachons-le
bien : la main de Dieu est seule assez fine pour saisir les moindres
racines du mal dans notre pauvre nature et pour les arracher. Voulons-nous donc
à la fois connaître parfaitement nos misères et nous en délivrer ? … au lieu de nous regarder nous-mêmes,
regardons Dieu et conjurons-le de faire tout seul un travail dont nous sommes
incapables. Il le fera, en nous aidant à nous perdre de plus en plus dans son
amour. Ces misères ne sont pas autre chose que les mille fibres de
l’amour-propre ; or, le tombeau de l’amour-propre est dans un amour de
Dieu poussé jusqu’à l’oubli complet de si-même.
La seconde espèce
de pensées vaines consiste en réflexions curieuses, ayant pour but de pénétrer
les mystères, sous prétexte de les admirer. Cette curiosité exalte l’orgueil de
l’esprit et dessèche le cœur. Elle est au moins une perte de temps. « Ne
vus amusez jamais sur ces subtilités ou vaines suréminences », dit saint
François de Sales. En entrant dans cette voie, on change la méditation en étude
et on cesse de prier. C’est la tentation des prédicateurs, des professeurs de
théologies, des supérieurs réguliers, hommes et femmes, chargés de faire des
conférences spirituelles. On croit se préparer à les intéresser, à les amuser,
et on néglige d’accumuler par la prière les trésors d’amour avec lesquels on
toucherait les cœurs.
Quand des
personnes peu instruites se laissent aller à cette curiosité de l’esprit, elles
s’exposent à tomber dans de graves erreurs théologiques. Saint jean de la Croix
eut à examiner une âme très avancée, disait-on, dans les voies de l’oraison.
Elle méditait sur l’eucharistie. Or, dans le compte rendu de ses pensées, le
saint trouva des hérésies véritables ! – de nos jours, un prêtre,
confesseur de l’abbesse de Lavau, admirant les pensées de cette religieuse
durant ses oraisons, en rédige le compte rendu et le fait imprimer… Ce livre ne
tarde pas à être condamné par la congrégation de l’Index[43].
On voit par ces faits ce que valaient les méditations de l’abbesse et celles de
la personne examinée par saint Jean de la Croix. Nous engageons les esprits
curieux à profiter de ces exemples.
Enfin, le danger
des pensées vaines est surtout considérables quand les âmes s’imaginent être
instruites directement par Dieu durant leurs méditations. A les entendre, Dieu
leur parle, il leur donne des enseignements, des conseils et même des ordres.
Elles finissent par vouloir soumettre leurs supérieurs et leurs confesseurs à
ses prétendues volontés divines qui leur sont communiquées dans l’oraison…
Il y aurait
là-dessus des volumes à écrire. Saint jean de la croix a longuement démontré le
danger des révélations véritables et la nécessité de ne les suivre jamais dans
la pratique, sans l’ordre formel des supérieurs. Mais alors comment accepter
des révélations purement imaginaires, nées dans des cerveaux malades et qui
sont parfois l’œuvre du démon ? Les personnes téméraires livrées sans défiance
à de pareilles illusions, courent à l’abîme.
Les unes perdent leur vocation ; d’autres se portent à de graves
imprudences de conduite ; d’autres enfin deviennent folles et finissent
dans quelque maison de santé.
Ah ! combien
l’humilité, la simplicité d’esprit nous sont nécessaires dans nos rapports avec
Dieu ! … Il ne nous demande pas notre tête, mais notre cœur. David l’a
dit : « Le Seigneur connaît les pensées des hommes et il en voit la
vanité ! »[44]
Enseignant aux apôtres à prier, Notre-Seigneur leur faisait cette
recommandation : « Gardez-vous bien de vous répandre en longs
discours dans vos prières, à l’exemple des païens. Ils s’imaginent rendre ainsi
leurs demandes efficaces. Mais votre Père céleste connaît vos besoins, avant
que vous lui demandiez quoi que ce soit. »[45]
Vous n’avez donc rien à lui apprendre ; mais vous avez à toucher son cœur
par votre confiance et votre humilité.
Se conformant à
cette règle, Notre seigneur n’a jamais rien dit, ni rien fait pour exciter la
curiosité d’esprit de ses apôtres. Au contraire, il a résisté souvent à leur désir de
connaître des choses inutiles. Il a rétabli le calme dans leur intelligence,
pour mieux parler à leur cœur, pour s’en faire écouter et pour s’en faire aimer.
Tout le discours après la cène ne contient qu’un long épanchement de sa
tendresse. Il leur dit alors : « Je ne vous appellerai plus mes
serviteurs, …mais je vous ai appelés mes amis. »[46]
Or ce discours se termine par une vive exhortation à la prière. On ne doit donc
pas se préparer à l’oraison par des efforts excessifs de l’intelligence, mais
par un abandon à Dieu, simple, sincère et plein d’affection.
Concluons, en
rapportant les jugements sévères du P. Surin, à l’endroit des auteurs qui
exaltent trop le travail de l’esprit dans l’exercice de la méditation.
« Il faut, dit-i, se
désabuser des fausses maximes et surtout de celle que, de faire de beaux
discours en son oraison, c’est l’oraison
des savants, et que celle qui est
d’attendrissement de cœur et de larmes, est celle des femmelettes. »[47]
Plus bas, il ajoute : « Ceux qui sont très peu instruits en amour,
ceux-là, quoiqu’ils soient de très grands docteurs, ont besoin de beaucoup
raisonner selon leur habitude, et si on les prive du discours, on les met
incontinent à sec… Si, au contraire, ils trouvent de bons discours en leurs
oraisons, ils sont contents et ne pensent pas, en toute leur vie, jamais
pouvoir avoir rien de meilleur. Ils prêchent leur manière d’oraison et la
louent grandement, tenant l’autre comme une chimère… Hélas ! ils ne s’aperçoivent
pas qu’ils n’ont point donné leur volonté totalement à Dieu, qu’ils ne le
cherchent pas en tout, etc… Leur profession sainte les oblige à s’occuper du
prochain ; mais ne gardant pas le détachement qu’il faut dans les choses
extérieures, il arrive que leur vie est un mélange de bonnes choses et de
conduites imparfaites. Qu’ils humilient leur entendement, et peut-être
recevront-ils la grâce de l’oraison parfaite. » (Ibid.)
Il avait dit
précédemment, au chapitre V, livre II de ce même traité : « La
plupart des hommes veulent commenter leur raisonnement et vont dans les choses
de la science mystique comme on fait aux autres sciences de philosophies et de
théologies ; mais il y a un autre chemin, qui est d’aller à l’école que
saint Ignace appelle « scholam affectus », c’est-à-dire l’école de l’affection, école de
l’amour, ou, comme parle Bossuet, école du cœur. »
CHAPITRE VIII
De l’oraison affective
Pour nous attirer et nous unir librement à
lui par amour ardent de notre volonté, le Saint-Esprit exerce son influence sur
toutes nos facultés naturelles. Il s’adresse d’abord à notre intelligence. Nous
venons de le voir ; nous ne pouvons l’aimer sans le connaître, et si nous
voulons connaître ses perfections et ses œuvres, nous devons prendre la peine
de les étudier. Le travail de l’esprit est donc une préparation nécessaire à
l’oraison.
Mais ce travail de l’esprit est
dangereux ; nous l’avons assez démontré. Il faut le modérer ; il y a
même lieu de l’arrêter tout à fait, pour laisser au cœur pleine
liberté de se livrer à l’amour de Dieu. Quelquefois, dans les natures
bien équilibrées, qui vont droit devant elles, l’arrêt des opérations de
l’esprit se produit tout seul, après une suite assez longue de méditations.
En effet, l’activité de l’esprit est
excitée par les découvertes nouvelles qu’il fait dans ses études. Mais,
lorsqu’il a bien approfondi un sujet, au point de le savoir par cœur, quand ce
sujet, tourné et retourné dans tous les sens, n’a plus rien de nouveau à lui
offrir, sa curiosité s’apaise, et il cherche ailleurs quelques satisfactions.
Si des vieillards, qui ont perdu la mémoire, racontent pour la centième fois la
même histoire, on est pris, en les écoutant, d’un invincible ennui. Telle est
l’impression des âmes de très bonne volonté condamnées à méditer
perpétuellement les mêmes vérités religieuses.
D’autre
part, si ayant mis en pratique la règle fondamentale de la méditation, une âme
a réfléchi pour aimer, son amour de Dieu s’est développé peu à peu. Il a pris
des forces et de la hardiesse. Cela résulte d’une différence capitale entre les
besoins de l’esprit et les besoins du cœur. Le premier aime ce qui est
nouveau ; le second au contraire s’en méfie. Aussi, quand on commence à
s’adonner à l’oraison, on a besoin de beaucoup réfléchir pour arriver à
connaître les bontés de Dieu et pour se décider à l’aimer timidement ;
mais, en avançant dans cette connaissance, la timidité se dissipe, et on arrive
à aimer davantage tout en donnant aux réflexions un temps beaucoup plus court.
Ainsi s’opère insensiblement le passage de
la méditation à l’oraison affective. Le travail de l’esprit ne cesse pas
complètement. Il se simplifie. Au lieu de faire de longs et nombreux
raisonnements sur une vérité religieuse, on l’envisage d’une façon générale. Ce
souvenir suffit pour toucher le cœur et pour l’embraser d’amour. On réalise
ainsi le progrès signalé par saint Thérèse dans une parole citée plus haut.
« Il consiste, dit-elle, non pas à penser beaucoup, mais à aimer
beaucoup. » Grâce à l’oraison affective, on entre dans cette voie :
on pense de moins en moins et on aime de plus en plus.
Quelquefois, il plaît à dieu d’attirer les
âmes à lui, en agissant tout de suite sur leur cœur, sans passer par leur
esprit. D’après le P.Libermann, la chose serait même très fréquente. Il dit, en
effet : « Quoique l’oraison de méditation mène peu à peu à l’oraison
d’affection, cela n’empêche pas que beaucoup d’âmes commencent par celle-ci, et
ne peuvent jamais s’appliquer à la méditation.[48] »
Certes, Dieu a le droit de brûler les
étapes ; il peut le faire sans inconvénient et même au grand profit des
âmes à qui il accorde cette faveur. Il agit ainsi ordinairement avec les gens
simples de la campagne, dont la fin reste naïve et qui ne sentent jamais le
besoin de raisonner à la façon des théologiens. Quand ces gens deviennent
pieux, ils font tout de suite l’oraison affective.
Parmi les personnes instruites, celles dont
le cœur est tendre, passionné, et qui n’ont aucun goût pour les spéculations
théologiques, sont amenées promptement à faire l’oraison affective. Beaucoup de
femmes se trouvent dans ce cas. Chez elles, le cœur part plus vite que
l’esprit. Les réflexions, les raisonnements ne tardent pas à les fatiguer. Au
contraire, elles éprouvent un besoin ardent d’aimer Notre-Seigneur et ne se
lassent jamais de lui offrir leur affection et leurs tendresses.
Il n’y là rien de mauvais ni d’inquiétant.
Le Saint-esprit se prête à la nature de chacun de nous. Il nous permet ainsi de
correspondre plus facilement aux opérations de sa grâce. Quelque nécessaire que
soit la connaissance des vérités religieuses, tous les fidèles ne sont pas
appelés à devenir des théologiens. Ils sont obligés au contraire à aimer
rapidement à cet amour, sans faire un grand travail d’intelligence, pourquoi les
en empêcher ? On irait certainement contre l’action de l’Esprit-Saint.
Car, si la nature de quelques personnes explique cette promptitude à faire
l’oraison affective, il y a aussi incontestablement l’influence de la grâce.
Cette oraison affective réalise un vrai
progrès sur la méditation. Toutefois, on est loin encore de l’oraison parfaite.
Ici également il y a des écueils, et souvent on ne sait pas les éviter. Aussi
allons-nous signaler les principaux.
Le premier et le plus dangereux consiste à
exagérer les émotions sensibles et à faire consister la perfection de la prière
dans la vivacité de ses sentiments. C’est le contraire qui est vrai.
Certes, dieu agit sur notre sensibilité.
Mais ce n’est pas pour la développer outre mesure. Loin de là, c’est pour en
détacher et en dégager notre volonté. Nous vivons dans les sens. Le
Saint-Esprit est bien obligé d’aller nous chercher là où nous sommes. C’est
pourquoi il descend jusque-là. Pendant que nous demandons à nos sens des
émotions basses et souvent mauvaises, il y produit par sa grâce des émotions
pures et suaves qui nous détournent de la terre pour nous élever vers le ciel.
Or, « Dieu est esprit, a dit
Notre-Seigneur à la Samaritaine, et il cherche des adorateurs qui l’adorent en
esprit et en vérité.[49] »
Les élans sensibles de notre amour ont quelque chose de corporel. Ils
ressemblent par-là aux sacrifices d’animaux offerts jadis dans le temple de
Jérusalem. Dieu goûtait médiocrement ces sacrifices. Il préfère donc aux
émotions de nos sens les ardeurs spirituelles de notre volonté ; c’est
l’adoration en esprit. Et quand ces ardeurs prouvent leur sincérité en se
traduisant par des actes de vertu, c’est l’adoration en vérité.
Nous avons rencontré une personne plongée
tout entière dans les excès de l’oraison affective. Arrivée de bonne heure à
l’église tous les matins, elle s’absorbait dans les émotions de sa piété. Le
plus souvent elle pleurait. Elle restait à genoux de sis à neuf heures de la
matinée. Quand elle se retirait, le parquet était inondé de ses larmes. Son
directeur l’avait congédiée, en disant : « Je n’entends rien à l’état
de votre âme ; cherchez des conseils ailleurs. »
Elle vint à nous. Nous eûmes bientôt fait
de lui montrer comment elle ne savait pas répondre à l’action du saint-Esprit.
Nous lui apprîmes à ne pas faire perdre à la grâce de la prière sa force et sa
pureté, en se fatiguant pour matérialiser en quelque sorte les sentiments de
son cœur. Il valait mieux les spiritualiser en les faisant monter dans la
volonté et en les exprimant par des actes purement intérieurs.
C’était une âme
intelligente et docile. Elle comprit et changea sa façon de prier. Ce fut bientôt chez elle une transformation
générale. Loin de perdre le goût et l’habitude de l’oraison, elle arriva
promptement à un état d’oraison continuelle. Auparavant, sa façon de prier
l’avait hébétée et frappée d’impuissance. Elle n’était bonne à rien, se
contentant de donner de l’argent pour les œuvres charitables et religieuses.
Une fois sortie des excès de la sensibilité, elle s’adonna aux œuvres les plus
difficiles. Elle y déploya un courage, une ardeur qui allèrent parfois jusqu’à
l’audace, et cela, en conservant toujours la douceur, le calme et la suavité.
Ses anciennes amies ne revenaient pas de leur étonnement. Elles ne comprenaient
rien à une transformation si rapide et si complète. Il avait suffi pour
l’opérer d’éclairer cette âme sur l’action du Saint-Esprit dans la prière. En
se rendant docile à ses moindres impulsions, elle avait changé du tout au tout
et réaliser des progrès considérables.
Sans tomber, comme cette personne, dans les
excès de la dévotion sensible, on peut se heurter contre un autre écueil qui
n’est pas moins dangereux. C’est de croire en avoir fait assez dans l’oraison
affective, quand on a éprouvé de grands sentiments d’amour de dieu. Si on se borne à cel, cette oraison a peu de
valeur, en tant que prière, attendu que, par eux-mêmes, ces sentiments ne
constituent pas une demande formelle, et prier, c’est demander. Il faut le
faire humblement, en revêtant la demande de diverses conditions nécessaires à
son efficacité. C’est le seul moyen d’obtenir de dieu les grâces dont on a
besoin pour pratiquer la vertu et pour ne pas donner dans sa conduite un
démenti aux sentiments éprouvés pendant l’oraison. Qu’il s’agisse de la
méditation ou de l’oraison affective, il faut toujours en arriver aux demandes,
sous peine d’avoir fait un travail incomplet.
Pendant des réflexions faites dans la
méditation sur les commandements de Dieu, sur les vices et les vertus, saint
Alphonse de Liguori dit les paroles suivantes : « A quoi sert-il de
connaître nos obligations et de ne pas nous en acquitter, si ce n’est à nous
rendre plus coupables devant dieu ? Or, lisons, méditons tant qu’il nous
plaira, nous ne remplirons jamais nos obligations si nous ne demandons pas à
dieu la grâce de les remplir.[50] »
Ceci est un commentaire d’une parole de saint Augustin : « Mélius est ora
quam legere. Prier vaut mieux que lire et méditer. »
Il faut faire la même réflexion à propos
des sentiments éprouvés dans l’oraison affective. Saint Alphonse n’y manque
pas. Il donne à l’appui un aveu du P. Segneri. Ce Père disait de
lui-même : « Au commencement, dans la méditation, je m’attachais plus
à produire des affections qu’à prier… Mais, dans la suite, ayant reconnu la
nécessité et l’immense utilité de la prière, j’ai employé à prier la plus
grande partie du temps de mes oraisons mentales.[51] »
Article VI
Louis
IX (St Louis) (1226-1270) :
Il n’avait que 12 ans à la
mort de son père, le 8 novembre 1226. Il fut sacrer le 28 du même mois. La
régence fut exercée avec grande
dextérité par sa mère, Blanche de Castille.
Louis, né en 1214,
épousa à 20 ans Marguerite de Provence
(1234) laissant le pouvoir à sa mère jusqu’en 1242. Son règne vit un
accroissement considérable du pouvoir royal, car il avait un sens de la justice
innée et il fut appelé bien souvent pour régler des différents et apaiser les
révoltes de ses vassaux.
Même le roi d’Angleterre, se
reconnaît son vassal pour ses possessions en France. Mourant de dysenterie, il
revient littéralement du tombeau et part en croisade en 1248 et arrive en
Égypte en 1249.
Rentré en France, à la mort
de sa mère en 1252, il repartit en 1270. Homme de Dieu, il mourut, en véritable
saint, de la peste à Carthage en 1270. Il fut canonisé en 1297 par le pape
Boniface VIII.
Philippe
III le Hardi (1270-1285) :
Fils de St Louis, il
accompagna son père à la croisade et fut proclamé roi devant Tunis en 1270.
Ayant signé une trève pour 10 ans avec le Maures, Il revint en France, acquit le comté de
Toulouse, le Poitou, l’Auvergne, le Perche, les comtés d’Alençon, de Nemours,
de Chartres. Il fut d’abord marié à Isabelle d’Aragon, dont il eut Philippe IV
le Bel, puis à Marie de Brabant.
Philippe
le Bel (1285-1314) :
Il épousa Jeanne de Navarre
en 1284, qui lui apporta la Champagne et la Navarre. Il fut le premier roi à
porter le titre de roi de France et de Navarre. Il annexa à force de combats,
toute la Flandre gallicane avec Lille, Douai et Béthune. Dans ses démêlés avec
le Saint Siège, Philippe Le Bel réunit les États Généraux en 1302.
Après maints incidents, il
fit élire un pape français Clément V, qui vint s’installer en Avignon. Après
avoir confisquer les biens des Juifs et des marchands lombards en 1306, il
s’attaqua à l’ordre du Temple, qui était immensément riche.
Il fit arrêter les chefs de
l’ordre en 1307. Il obtint de Clément V la suppression de l’ordre en 1312 et la
mise au bûcher des dignitaires de l’ordre en 1314.
Il mourut peu de temps après
d’une chute de cheval. Un tournant politique était pris dorénavant : le
temporel prenait le pas sur le spirituel dans les affaires de l’état.
Louis
X le Hutin, c’est à dire le Querelleur (1314-1316):
Il devint roi de Navarre à la
mort de sa mère en 1305. Il succéda à son père sur le trône de France le 30
novembre 1314. Il dut faire face à son oncle, Charles de Valois. Toujours à
court d’argent, il spolia les juifs et les marchands lombards. Marié en 1305 à Marguerite de Bourgogne, il la répudia
pour adultère en 1314 et la fit étrangler en 1315. Il se remaria, avec Clémence
de Hongrie, dont il eut un fils posthume, Jean 1er, qui ne vécut que
quelques jours. C’est son frère, Philippe V le Long, second fils de Philippe IV
le Bel, qui lui succéda.
Jean
1er le Posthume (1316) :
Officiellement roi de France,
seulement 5 jours. Il meurt possiblement empoisonné par son oncle, le régent,
Philippe de France, comte de Poitou, qui fut proclamé roi à sa mort. (Des bruits coururent plus farfelus les uns
que les autres : Il aurait été, soit, enlevé puis élevé sous le nom de
Jean de Guccio à Sienne en Italie, soit réapparu en France, pour reprendre sa
couronne, sous le nom de Jean, capturé en Provence, il serait mort à Naples en
1363.)
Philippe
V le Long (1316-1322) :
Il se fit sacrer contre
l’avis des barons, qui voulait voir régner la sœur de Louis X, Jeanne. Il
réunit les États-Généraux, qui se prononcèrent en sa faveur. Il mit fin à la
guerre de Flandre. Il déclara inaliénable le domaine de la Couronne. Il
renforça l’administration intérieure et les milices urbaines. Il favorisa la
chasse aux hérétiques avec l’Inquisition. Marié à Jeanne de Bourgogne, Il
mourut sans enfants mâles. Son frère Charles IV monta sur le trône.
Charles
IV le Bel(1322-1328):
Troisième fils de Philippe le
Bel, il réorganisa les finances et la justice. La tension s’aggrava avec les
Plantagenêts, qui annonçait la guerre de 100 ans. Il fut le dernier des
Capétiens directs, car il mourut en ne laissant que des filles. La couronne
passa à Philippe VI, de la branche des
Valois, lequel se vit contester par Édouard III d’Angleterre.
COMMENTAIRE DE LEONCE
GRATTEPANCHE
CONSTITUTION
DOGMATIQUE SUR L’EGLISE
Le dessein du
Père qui veut sauver tous les hommes
2 - Le Père éternel par la disposition absolument libre et
mystérieuse de sa sagesse et de sa bonté
a créé l’univers ; il a décidé d’élever les hommes à la communion de sa
vie divine ; après leur chute en Adam, il ne les a pas abandonnés, leur
apportant sans cesse les secours salutaires, en considération du Christ
rédempteur « qui est l’image du Dieu invisible, premier né de toute la
création » (Col.1, 25). Tous ceux qu’il a choisis, le Père, avant tous les
siècles, les « a distingués et prédestinés à reproduire l’image de son
Fils pour qu’il soit le premier-né parmi une multitude de frères » (Rom.
8,29) Et tout ceux qui croient eu Christ, il a voulu les appeler à former la
saint Eglise qui, annoncée en figures dès l’origine du monde, merveilleusement
préparée dans l’histoire du peuple d’Israël et dans l’Ancienne Alliance,
établie enfin dans ces temps qui sont les derniers, s’est manifestée grâce à
l’effusion de l’esprit- Saint et, au terme des siècles, se consommera dans la
gloire. Alors, comme on peut le lire dans les Pères, tous les justes depuis
Adam « depuis Abel le juste jusqu’au dernier élu », se trouveront
rassemblés auprès du Père dans l’Eglise universelle.
Les pères du
Saint Concile rappellent la foi de l’Eglise quant à l’auteur de la création qui
est Dieu. Ils réaffirment qu’il a agi en toute liberté, sans aucune contrainte.
La création matérielle manifeste sa bonté qu’on ne cesse de contempler et pour
laquelle il convient de rendre grâce tous les jours de notre vie.
Elle n’est pas
le fruit d’un hasard ni d’une nécessité induite par le dit hasard. Elle est le
produit d’une volonté débordant d’amour qui agit dans une gratuité absolue et
pour un dessein que l’on ne cessera pas de comprendre ni de contempler dans
l’éternité.
Ils rappellent
également que toute la création matérielle est ordonnée à l’homme qui en est le
couronnement. En effet, l’homme est l’achèvement premier de la création. Il la
résume et la sublime.
Dieu veut
l’homme pour qu’il accède à sa vie divine ; malgré la chute dont
l’évènement historique[52] se trouve
reconnu et réaffirmé ; les pères enseignent que Dieu n’abandonna jamais
cette humanité à elle-même en considération de la mission rédemptrice du
Christ-Jésus, le Verbe, seconde Personne de la Sainte Trinité.
Etre chrétien,
être de l’Eglise est une élection[53], une mission que le Père éternel dispose pour le
Christ-Jésus, le divin Rédempteur : Tous ceux
qu’il a choisis, le Père, avant tous les siècles, les « a distingués et
prédestinés à reproduire l’image de son Fils pour qu’il soit le premier-né
parmi une multitude de frères » (Rom. 8,29). Ainsi tous
ceux qui sont de l’Eglise, - c’est-à-dire ceux qui reconnaissent et admettent
que le projet de vie chrétienne est le seul qui mène au salut-, sont appelés à
configurer l’image du Christ en eux-mêmes, à collaborer à la Rédemption du
monde. Ils le sont par un appel mystérieux que fait entendre et reconnaître le
Père éternel. L’Eglise est tout à la fois l’accueil de la miséricorde de Dieu
et son porte-voix parmi les hommes et les femmes qui vivent encore dans les
ténèbres.
Les pères
reprennent l’enseignement séculaire. l’Eglise est l’héritière de l’Ancien
Testament et du Nouveau Testament ; elle en est l’heureux
aboutissement. Ainsi le Saint Concile affirme sa filiation.
L’Eglise est
offerte au monde pour le salut de tous dans ces temps qui sont les
derniers ; il faut entendre par « dernier » dans la Révélation, que le temps de grâce est
celui, sur cette Terre, qui correspond au temps de l’Eglise.
Les Temps
derniers sont une mesure du temps que Dieu seul maîtrise et connaît ; mais
les Temps derniers ce peut être tout autant la mort qui saisit aujourd’hui l’un
d’entre nous[54].
C’est perdre
son temps et se perdre en vanité que de chercher à connaître la durée des temps
derniers ou d’annoncer sans cesse leur fin. Il y a comme une obsession
malsaine, un piège du Malin que d’attendre, dans une fébrilité qui n’a rien à
voir avec l’Espérance, le cataclysme vengeur de Dieu, dans lequel on
s’autoproclame à la bonne place de la justice divine. Cela peut devenir une
maladie de l’âme pouvant entraîner la perte de la foi voire développer un état
dépressif.
Dieu veut de
nous une confiance absolue en son amour qui est miséricorde et justice. Cette
tendance est une perversion de l’âme qui touche les fondements de la foi. Elle
rend le sujet impatient, si impatient qu’il en vient à souhaiter la colère de
Dieu. Ainsi naît une sorte d’aliénation dans laquelle le sujet fuit le réel, annihile sa propre liberté
en souhaitant que Dieu règle tout pour
lui. Il ne s’aperçoit plus que Dieu a
sur lui un projet conforme à sa dignité, dignité qu’il a oubliée, il en viendra
à se mépriser, se haïra autant qu’il haïra Dieu[55]… L’Eglise a
besoin de former des maîtres spirituels, elle a besoin de vrais pauvres de
Dieu…
Les pères concluent
ce texte par une espérance qui n’est absolue que parce que la charité est
absolue, car dans l’éternité comme dit saint Paul : « il ne restera que la charité. » Oui, mais ce
sera une charité enrichie de notre foi avec sa propre expérience et de notre
espérance marquée par notre fidélité au baptême. Alors, comme on peut le lire
dans les Pères, tous les justes depuis Adam « depuis Abel le juste jusqu’au dernier élu », se
trouveront rassemblés auprès du Père dans l’Eglise universelle. La conclusion
des Pères dans ce second texte répond à une réalité eschatologique : un
jour, un autre jour de Dieu, quand le corps mystique du Christ sera achevé, que
tous les sauvés seront récapitulés en Lui, Lui le Fils unique du Père, le Verbe
incarné, le Fils d’Homme venu sur la née nous présentera à son Père et, plus
rien qu’un immense alléluia raisonnera dans les cieux de la Gloire…
La mission du Fils
3 – Ainsi le Fils vint, envoyé par le Père qui nous avait
choisis en lui avant la création du monde
et prédestinés à une adoption filiale, selon son libre dessein de tout
rassembler en lui (cf. Eph. 1,4-5 et 10).
C’est pourquoi le Christ, pour accomplir la volonté du Père, inaugura le
royaume des cieux sur la Terre, nous révéla son mystère et, par son obéissance,
effectua la Rédemption. L’Eglise, qui est le règne de Dieu déjà mystérieusement
présent, opère dans le monde, par la puissance de Dieu, sa croissance visible.
Commencement et développement que signifient le sang et l’eau sortant du côté
ouvert de Jésus crucifié (cf. Jean 19,34) et que prophétisent les paroles du
Seigneur disant de sa mort en croix : « Pour moi, quand j’aurai été
élevé de terre, j’attirerai tous les hommes » (Jn. 12, 32 grec). Toutes
les fois que le sacrifice de la Croix par lequel le Christ notre pâque a été
immolé (I Cor.5,7) se célèbre sur l’autel, l’œuvre de notre rédemption s’opère.
En même temps, par le sacrement du pain eucharistique, est représentée et
réalisée l’unité des fidèles qui, dans le Christ, forment un seul corps (cf. 1
Cor. 10, 17). A cette union avec le Christ, qui est la lumière du monde, de qui
nous procédons, par qui nous vivons, vers qui nous tendons, tous les hommes
sont appelés.
Les pères
conciliaires, s’appuyant sur la théologie paulinienne, reprennent son
enseignement et rappellent que de toute éternité, Dieu décida au secret de son
amour libéral d’appeler le genre humain à travers son Fils unique en vue d’une
adoption filiale. Une décision mystérieuse, incompréhensible dans laquelle, il
faut se laisser happer plutôt que de s’efforcer de la comprendre : qui
peut comprendre le dessein de Dieu, qui peut entrer dans sa volonté ? « C’est ainsi qu’il nous a choisis en lui avant la fondation du
monde, pour être saints et irréprochables devant lui dans l’amour, nous ayant
prédestinés à être pour lui des fils adoptifs par Jésus-Christ selon le bon
plaisir de sa volonté, à la louange de gloire de sa grâce dont il nous a
gratifiés dans le Bien-aimé. » Nous l’avons dit
plus haut, la création visible est ordonnée à l’homme qui en est le
couronnement, le prince, mais lui-même est ordonné au Christ-Jésus à
l’intérieur duquel le Père l’a appelé. C’est donc par l’homme que toute la
Création, y compris l’homme lui-même, est ordonnée au Christ et, c’est en lui
que tout s’accomplit et entre dans la plénitude de l’adoption filiale du Père[56].
Quoique dans ce
passage, il n’en soit pas fait mention, on perçoit que l’homme, parce qu’il est
appelé à travers l’humanité à venir du Verbe incarné, sera appelé non seulement
à parachever la création visible, devenant co-créateur avec Dieu et qu’il il
sera également appelé à collaborer à sa propre rédemption et à celle de tous
ses frères et sœurs. Ce que confirme le passage suivant : C’est pourquoi le Christ, […], inaugura le royaume des cieux sur la
Terre, […], par son obéissance, effectua
la Rédemption. Si donc, le royaume des cieux est inauguré sur cette Terre,
c’est qu’il appelle implicitement et explicitement la collaboration de l’homme
qui, à l’origine, se trouva appelé à collaborer à l’acte créateur de Dieu[57].
Les pères
conciliaires mentionnent l’obéissance d’amour de Jésus-Christ sans la
développer ici: « C’est pourquoi, en entrant dans le
monde, [le Christ]dit : Sacrifice
et offrande tu n’en as pas voulu, mais tu m’as façonné un corps ;
holocaustes et sacrifices pour le péché, tu ne les as pas agréés ; alors
j’ai dit : Voici, je viens – dans le rouleau du Livre il est écrit de moi
– pour faire ô Dieu, ta volonté. » (Heb. 10, 4-5) L’obéissance à la loi d’amour
de Dieu est la clef du salut de l’humanité ; elle le demeure pour le salut
de chacun d’entre les hommes. L’obéissance à la loi de Dieu est l’école obligée
de l’humilité au sein de laquelle s’épanouit le nécessaire esprit de pauvreté.
Aucun pouvoir, aucun être, aucun royaume ne peut se distraire de cette
obligation salutaire ; ni l’homme ni sa société ne peuvent échapper à
l’impératif de l’humilité.
Il nous est enseigné que c’est par l’Eglise et l’Eglise
seulement que s’opère sur cette Terre et dans ce temps-ci la croissance du royaume de Dieu, que
s’établit et se développe Son règne. Dans le développement de cet enseignement
les Pères centrent l’établissement et la croissance de ce royaume par le
sacrement de l’Eucharistie. L’Eucharistie comme nous l’enseigne Benoît XVI dans
son encyclique et dans son exhortation est le mystère vivant par lequel toute
l’Eglise s’ordonne et vers lequel elle retourne. La célébration eucharistique
quotidienne est le départ de la journée et son accomplissement, c’est par elle
que tout est action de grâce.
La croissance de la
filiation adoptive au Père ne peut se faire que dans la communion au Christ,
communion qui passe impérativement par la manducation de son corps et de son
sang : en même temps, par le sacrement du pain
eucharistique, est représentée et réalisée l’unité des fidèles qui, dans le
Christ, forment un seul corps (cf. 1 Cor. 10, 17). A cette union avec le Christ, qui est la lumière du monde, de qui nous
procédons, par qui nous vivons, vers qui nous tendons, tous les hommes sont
appelés.
L’Esprit qui
sanctifie l’Eglise
4 – Une fois achevée l’œuvre que le Père avait chargé son Fils
d’accomplir sur la terre (cf. Jn. 17, 4), le jour de Pentecôte, l’Esprit –Saint
fut envoyé qui devait sanctifier l’Eglise en permanence et procurer ainsi aux
croyants, par le Christ, dans l’unique Esprit, l’accès auprès du Père (cf. Eph.
2,18). C’est lui, l’Esprit de vie, la source d’eau jaillissante pour la vie
éternelle (cf. Jn. 4, 14 et 7, 38-39), par qui le Père donne la vie aux hommes
que le péché avait fait mourir, en attendant de ressusciter dans le Christ leur
corps mortel (cf. Rm. 8,10-11). L’Esprit habite dans l’Eglise et dans le cœur
des fidèles comme dans un temple (cf. Cor. 3, 16 et 6, 19), en eux il prie et
atteste leur condition de fils de Dieu par adoption (cf. Gal. 4, 6 ; Rm.
8, 15-16 et 26). Cette Eglise qu’il introduit dans la vérité tout entière (cf.
Jn. 16, 13) et à laquelle il assure l’unité dans la communion et le service, il
l’équipe et la dirige grâce à la diversité des dons hiérarchiques et
charismatiques, il l’orne de ses fruits (cf. Eph. 4, 11-12) ; 1 Cor. 12,
4 ; Gal. 5, 22). Par la vertu de l’Evangile, il rajeunit l’Eglise et il la
renouvelle sans cesse, l’acheminant à l’union parfaite avec son Epoux. L’Esprit
et l’Epouse, en effet, disent au Seigneur Jésus : « Viens » (cf.
Apoc. 22, 17)
Ainsi l’Eglise universelle apparaît comme un « peuple qui
tire son unité de l’unité du Père et du Fils et de l’Esprit-Saint. »
Les Pères
conciliaires renouvèlent l’enseignement de l’Eglise sur l’Esprit-Saint qui ne
peut venir dans l’Eglise que si le Christ nous l’envoie : « Cependant moi je vous dis la vérité : mieux vaut pour vous
que moi je m’en aille, car si je ne m’en vais pas, le « Paraclet » ne
viendra pas vers vous : mais si je pars, je vous l’enverrai. » (Jn.
16, 7) Nous sommes donc bien en présence de la
Troisième Personne de la Sainte Trinité ; sans l’action de l’Esprit-Saint
l’Eglise ne peut vivre. Elle ne serait qu’une institution humaine, elle ne
porterait que des fruits humains.
L’Esprit-Saint est le
sceau qui certifie que nous sommes des fils adoptifs du Père. Il établit entre
nous et le Père une proximité non seulement spirituelle, mais également
physique et affective. Si nous aimons Dieu, nous ne pouvons l’aimer vraiment
que par l’action de l’Esprit qui suscite en nous cet amour auquel nous décidons
d’adhérer avec la grâce de Dieu.
Les Pères réaffirment
le rôle essentiel de l’Esprit qui maintient l’Eglise dans la Vérité pour
laquelle elle a mission de témoigner et d’enseigner infailliblement ; elle
ne peut se tromper, ni en matière dogmatique, ni en matière morale.
L’unité du corps du
Christ est fondée vivante par l’Esprit qui l’achemine vers les épousailles
éternelles avec le Christ.
Conclusion :
Les pères
conciliaires par la rédaction de ces trois textes majeurs réaffirmèrent la foi
de l’Eglise en un Dieu unique et trinitaire. Ils ont planté les fondements du
Saint Concile dans cette foi, mais aussi dans l’amour de charité qui est la
nature de notre Dieu Trine.
Nous avons sous nos
yeux la preuve, s’il en était besoin, que ce concile se met résolument dans
l’héritage vivant de tous les conciles à commencer par celui de Jérusalem.
Quitte à nous répéter, nous redisons que si ce Saint Concile Vatican II, fut de
nature pastorale, car les pères voulurent que l’Eglise tienne compte des
transformations sociales, économiques, culturelles de ce monde, il n’en est pas
moins tout autant dogmatique, théologique même s’il ne définit aucun
dogme. Comme si, on pouvait séparer le
renouveau pastoral de l’enracinement dogmatique. Les trois textes que nous
venons de commenter infirment l’argumentation spécieuse et légaliste [58].
Nous sommes éblouis
par la beauté et la lumière de ces textes.
MEDITATION
DE LA BIBLE
DESIRE WASSON
ABRAM
Abram monta d’Egypte au Négueb, lui, sa femme et tout ce qu’il
avait ; Lot était avec lui. Abram était très riche en troupeaux, en argent
et en or. Il alla par étapes du Négueb jusqu’à Béthel, jusqu’au lieu où se
trouvait d’abord sa tente, entre Béthel et Aï, vers le lieu de l’autel qu’il
avait fait précédemment. Là Abram invoqua le nom de Yahvé. (Gn. 13, 1-4)
Abram est venu en
Egypte contraint par la famine qui sévissait ; était-il conscient de la portée prophétique de cette
démarche ? Nul ne peut y répondre. Pour nous, cela est l’évidence, parce
que l’Ancien Testament s’éclaire à la lumière de l’Evangile. La
Révélation hébraïque du Dieu unique visite presque clandestinement le monde
païen, un monde organisé, sûr de lui et de sa force. Pharaon a-t-il compris qui
était Abram, ce mystérieux visiteur ayant un dieu si protecteur qu’il empêcha
les dieux d’Egypte de le protéger lui, le grand roi des deux Egyptes ?
Non ! il l’ a déjà oublié et s’en est aller s’étourdir dans les bras
d’autres concubines.
Abram médita sans
doute ces évènements, ce Dieu mystérieux qui n’a pas de nom et qui le protège
si radicalement ! Qu’a-t-il compris de cet appel ? Il y a bien la
promesse qu’il a effleurée du doigt léger, pour le moment tout est encore bien
confus, une sorte de clair-obscure. Il sait que lui et ses descendants sont
appelés à une mission, mais il ne sait rien de son contenu. Cette situation
intérieure est connue de tous ceux qui entrent volontairement dans l’amitié de
Dieu : que me veux-tu Seigneur ? Je veux bien faire ta volonté mais
pour aller où ? Seigneur, tu ne me
réponds pas ! …
Abram revient plus
riche qu’il n’était parti… Dieu l’a béni ! Il remonte vers le lieu de son
culte pour rendre grâce, invoquer le Nom de son Dieu, comment s’appelle-t-il,
lui qui n’a toujours pas de nom ? Le saurai-je un jour, se
demande-t-il ? Dieu le renvoie sous sa tente, construire sa maison…
Lot, qui allait avec Abram,
avait aussi du petit et du gros bétail, ainsi que des tentes. Le pays ne leur
permettait pas d’habiter ensemble : ils avaient trop de biens pour pouvoir
habiter ensemble. Il y eut une querelle entre les bergers des troupeaux d’Abram
et les bergers des troupeaux de Lot. – Les Cananéens et les Périzzites
habitaient alors le pays. – Abram dit à Lot : « qu’il n’y ait pas, je
te prie, de querelle entre moi et toi, entre mes bergers et tes bergers ;
car nous sommes frères[59]. Tout le pays n’est-il pas devant toi ? Sépare-toi
donc de moi. Si tu vas à gauche, j’irai à droite ; et si tu vas à droite,
j’irai à gauche. » (Gn : 13, 5-9)
La séparation
d’Abram et de Lot est due à la surabondance de biens des deux ; c’est par
sa bénédiction que Dieu les sépare. Cet événement est triste et peut apparaître
comme une affliction injuste, mais c’est Abram qui est appelé, pas Lot qui l’a
suivi. Il ne l’a pas suivi à cause du Dieu d’Abram, mais il aura vu une
opportunité de se délivrer de la maison de Térah, son grand-père et, pressentit
qu’à côté d’Abram, son oncle, il aurait une facilité plus grande de s’enrichir
et d’être puissant.
Oui, mais il n’a
pas été appelé ; Lot se sera imposé à la compagnie d’Abram qui
l’accueillit comme compagnon dans sa solitude. Lot était sans doute étranger à
la vocation de son oncle, il ne le
voyait pas avec la lumière de la foi.
Le discernement
d’une vocation est chose délicate ; il y a un monde entre désirer une vie
particulière au service de Dieu et le vouloir de Dieu sur soi. Dieu peut
maintenir l’âme dans une nuit[60]
toute une vie entière. Et le sujet ne comprendra cet appel, cette vocation,
qu’après son trépas, dans la lumière divine alors qu’il l’aura effectivement
accompli[61].
C’est une épreuve intérieure très lourde qui maintient le sujet dans une grande
humilité… C’est assez comparable à la nuit noire.
Dans la décision
d’Abram il y a une sentence, sa motivation est pourtant bienveillante ;
Lot ne fait rien pour rester en compagnie de son oncle, il accepte ; cela
lui semble égal, il est riche et puissant. Il est convaincu de s’affranchir de
toute aide. Lot est l’image du monde
matérialiste qui vit à côté de Dieu qui marche à côté de lui mais sans jamais
mettre son pas dans le pas de son Dieu. Lot recevra une terrible leçon…[62]
Lot, levant les yeux, vit tout
le district du Jourdain, qui était tout entier arrosé. Avant que Yahvé n’eût
détruit Sodome et Gomorrhe, c’était comme un jardin de Yahvé, comme le pays
d’Egypte, jusqu’aux abords de Soar. Lot choisit pour lui tout le district du
Jourdain et lot se dirigea du côté de l’est. Ainsi il se séparèrent l’un de
l’autre : Abram habita dans le pays de Canaan et lot habita les villes du
District ; il transporta ses tentes jusqu’à Sodome. Or les gens de Sodome
étaient mauvais et grands pécheurs contre Yahvé. ( Gn. 13, 10-13)
Lot lève les yeux,
il va vers là où sont pour lui les satisfactions de ses appétits. Il n’y a là rien de condamnable, il est le
monde, il est du monde. Le contraste entre Abram et Lot illustre ce que sera la
dualité du peuple élu et ce que sera et est aujourd’hui le peuple de
Dieu : les pauvres de Yahvé et les autres. Lot va vers l’abondance de richesses
alors qu’Abram est riche que parce qu’il travaille ; il n’est pas
préoccupé par l’enrichissement, sa préoccupation est Dieu. Lot va choisir la
direction de son jugement ou de son salut ce sera selon sa liberté. Le verbe
choisir a, selon la tradition hébraïque, un sens radical, définitif : il
choisit de quitter Abram, il abandonne tous ses droits sur la terre de la
Promesse. [63]
Ce qui ne veut pas dire qu’il ne fera pas son salut, mais qu’il ne fait pas
partie de la généalogie de la Promesse. Il n’aura pas de part à la Terre
d’Abraham.[64]
Lot, malgré le péché de ces villes, s’y
installe ; son besoin de satisfaire à ses ambitions est plus fort que la
prudence.
Et Yahvé dit à Abram, après que
Lot se fut séparé de lui : « Lève les yeux et, du lieu où tes,
regarde vers le nord et le midi, vers l’est et l’ouest ; car tout le pays
que tu vois, je te le donnerai, à toi et à ta descendance, pour jamais. Je
rendrai ta descendance comme la poussière de la terre ; si l’on pouvait
dénombrer la poussière de la terre, on dénombrerait aussi ta descendance.
Debout ! circule dans le pays en long et en large ; car c’est à toi
que je le donnerai. »
Abram transporta ses tentes et
vint habiter à la chênaie de Mambré, qui est à Hébron. Là il bâtit un autel à
Yahvé. (Gn. 13, 14-18)
Yahvé
semble avoir attendu le départ de Lot pour se manifester à nouveau à Abram, il
lui commande de lever les yeux, alors que Lot leva les siens par concupiscence.
Abram a, avec Dieu, une relation étrangement soumise ; nous sommes au
néolithique, la culture générale veut que l’on craigne les dieux, et qu’on se soumette
à eux sans trop oser les regarder… Il semble pourtant que Dieu au
contraire cherche leur intimité. Abram a en mémoire la révolte initiale, on lui
a appris à ne pas défier Dieu ; tout ce qui échappe à son entendement vaut
la soumission. L’homme n’est pas libéré de lui-même, il ne saurait donc se
libérer de son dieu.
Yahvé-Dieu lui confirme la Promesse qu’Il
lui a faite ; il aura cette terre. Une terre étrange qui va nourrir une
descendance plus nombreuse que la poussière : Que veut me dire Dieu, ce Dieu au
nom que je ne connais pas ? Il ne s’interroge peut-être même pas, il
se soumet, il ne saisit pas sa liberté, il ne discute pas avec ce Dieu. C’est
une attitude logique dans le cadre tragique du péché originel ; c’est
aussi, à l’extrême, l’attitude des musulmans sunnites, ces esclaves de Dieu.
Une attitude qui est abominable à Dieu. Abram est la figure de celui qui se
soumet à la Loi de Dieu sans comprendre, il n’ose pas comprendre la volonté de
Dieu, c’est la loi du péché, le droit de
Lucifer.[65]
La Rédaction de La Lettre Catholique fut très honorée d’avoir été sollicitée par les représentants de L’Association d’Entraide aux Enfants du Congo-Kinshasa. Elle a le plaisir de publier dans ce numéro les nouvelles de cette activité caritative. Nous espérons que vous serez généreux de vos prières et de vos dons en argent.
Vous pouvez aller sur la page de garde pour connaître cette association.
Merci d’avance pour permettre à ces enfants de retrouver le sourire.
République
Démocratique du Congo
FRATERNITÉ
LES SERVITEURS - « FRATS »
Association
sans but lucratif (Asbl)
ÉCHOS
DU CCCSAF
I.
Pourquoi un Centre d’accueil pour les “enfants de la rue” (CCCSAF) ?
La République Démocratique du Congo
traverse depuis une décennie l’une des plus dramatiques crises
socio-économiques de sa courte histoire. Les victimes les plus vulnérables sont
hélas les enfants : orphelins des guerres ou du SIDA, enfants jetés à la rue
par leurs parents incapables de les nourrir ou pire encore, enfants nés sur le
trottoir. Ces enfants sont la honte de Kinshasa, la capitale, car ils sont
exposés à tous les risques, condamnés à fouiller les tas d’ordure pour trouver
leur subsistance, à chercher dans le noir un coin où passer la nuit à la belle
étoile, à accomplir dès 5 ou 6 ans des tâches insalubres, voire même à se
prostituer.
Révoltés face à ce drame, nous avons décidé
avec notre partenaire exclusif F.C.K/France, et grâce à son soutien financier,
d’apporter dans un premier temps une modeste contribution à l’éradication de ce
phénomène en ouvrant un Centre d’accueil de jour pour les “enfants de la rue”,
le 15/02/2007.
Contribution volontairement modeste, car il
nous fallait d’abord démontrer aux pouvoirs publics que nous avions une volonté
et un savoir-faire. D’où l’option de commencer par un Centre d’accueil de jour,
de moyenne capacité, avant de voir plus grand. Cette reconnaissance est dores
et déjà acquise puisqu’un financeur, le MUDECOM, a apporté une première
contribution aux frais de fonctionnement de ce Centre, trois mois après son
ouverture.
2. Comment fonctionne ce Centre ?
Nous y accueillons en moyenne une
quarantaine d’enfants trois fois par semaine (lundi, mercredi et vendredi) soit
120 enfants chaque semaine, mais certains d’entre eux n’hésitent pas à revenir
au Centre les autres jours (mardi, jeudi et samedi) pour faire une toilette,
laver leurs habits ou jouer.
Environ 80 % de ces enfants sont des
garçons. En effet, les filles ne survivent pas longtemps au régime de la rue.
Celles de plus de 12 ans qu’on trouve dans les rues se livrent souvent à la
prostitution et ont des enfants. Toutefois, parmi les 120 enfants accueillis
chaque semaine, nous avons enregistré 24 filles dont l’âge varie entre 7 et 10
ans.
a) Le travail dans la rue
C’est
en général entre 10 h du soir et 4 h du matin que notre enquêteur intervient.
Il s’agit d’aller à la rencontre de l’enfant, et de réussir à pénétrer ce
milieu auquel on voudrait l’arracher. Une bonne connaissance de la dynamique de
groupe permet de choisir le moyen d’intervention qui va se révéler le plus
efficace. A ce niveau, notre enquêteur se mêle à des groupes de 5 à 10 enfants,
âgés de 5 à 13 ans.
Après cette étape, et quand un rapport de
confiance s’est enfin établi, vient alors le moment où l’on peut faire
comprendre à l’enfant qu’un autre mode de vie est possible. L’enquêteur lui
fait savoir qu’il existe un endroit où il peut trouver un toit, de la
nourriture, un peu d’affection : c’est le Centre d’accueil.
b) Le travail dans le Centre
Une fois accueilli dans notre Centre de
jour, l’enfant est pris en charge sur deux plans :
- au plan humain : nourriture, hygiène,
santé, information de base sur la drogue le Sida ou l’alcoolisme, activités
récréatives ;
-
au plan éducatif : respect de certaines
valeurs (ne pas voler, ne pas se droguer, ne pas avoir recours à la
violence, etc.), alphabétisation si c’est nécessaire.
Chaque semaine, des échanges ont lieu entre
les enfants. Chacun est invité à s’exprimer, à raconter aux autres sa propre
histoire, et cela sous l’encadrement de l’assistant social. Une femme assumant certaines tâches ménagères
offre en outre à ces enfants une présence maternelle qui leur est
également indispensable.
Dans le Centre, les enfants sont répartis
en deux groupes pour un bon encadrement et un bon suivi :
- Enfants de 6 ans à 9 ans : Dans ce groupe, les enfants jouent, et en jouant, ils font l’apprentissage de la vie en société. Ils apprennent la propreté, à s’occuper de leurs affaires personnelles, à vivre pacifiquement en communauté contrairement à leur façon de vivre dans la rue. En outre un apprentissage de la lecture, de l’écriture et du calcul leur est dispensé.
- Enfants de 10 ans à 13 ans : La plupart des enfants affectés à ce groupe sont des enfants qui ont déjà fréquenté l’école, mais ont abandonné. Alors, on les familiarise avec d’autres méthodes d’enseignement et d’éducation, l’objectif étant de leur montrer qu’ils peuvent sortir de leur condition sociale.
3. Suivi sur
le terrain
Le travail fait, à ce niveau, est celui du
suivi par l’enquêteur ou l’assistant social selon les jours, dans les
différents milieux où sont localisés et vivent ces enfants. La difficulté est
qu’ils ne retournent pas tous dans leur milieu habituel, car ils vagabondent
souvent à la recherche d’une occupation ou de nourriture. Mais, tous ces
enfants reviennent au Centre les jours
d’ouverture, car ils savent très bien notre programme.
4.
Perspectives :
Le travail n’étant pas facile, nous faisons
de notre mieux pour répondre autant que faire se peut aux besoins vitaux de ces
enfants (nourriture, soins médicaux, habillement), à leur formation civique et
intellectuelle par l’alphabétisation, etc., mais nous sommes conscients des
limites de notre action.
La transformation du Centre de jour en Centre d’hébergement
serait évidemment bénéfique pour ces enfants, car elle permettrait un
encadrement et un suivi plus efficace. L’augmentation
de la capacité d’accueil mériterait également d’être envisagée tant les besoins
sont considérables.
Vu l’ampleur des besoins, nous avons
effectué des démarches auprès d’organismes financeurs internationaux afin
d’obtenir des subventions de fonctionnement pour soulager notre partenaire, F.C.K/France.
Fait
à Kinshasa, le 11/07/2007
Pour FRATS :
Adede MANOKA MASENGI
Directeur du Bureau d’Etudes et chargé des
Projets
Comme vous pouvez le constater, vos dons
portent des fruits de joie et de consolation : Aimer Dieu c’est aimer son
prochain. « Quand ai-je donné un verre d’eau Seigneur, quand tu as
accueilli le pauvre qui te le demandait. »
Y
a-t-il plus précieux que le sourire d’un enfant !
Eusèbe de Césarée
PIERRE ET PAUL
Vers la conversion de l’Europe du Nord
La transformation de la civilisation antique vers le Moyen-Age s’accompagne d’une nouvelle répartition géographique des foyers culturels. L’Italie succombe aux invasions ravageuses, en particulier celle des Lombards. Il en sera de même pour la Gaule méridionale. On s’étonnera que ces régions de l’ancien Empire chutent à ce point alors qu’elles portèrent la civilisation dans tout le monde connu. Sans doute le fallait-il, une purification radicale pour permettre le jaillissement de la culture chrétienne sur des fondations saines.[67]
La destruction du Royaume Suève (585) et la conversion du roi Reccarède (587) permettent la consolidation de l’unité politique de la péninsule Ibérique et l’unité religieuse. Cette stabilité favorisera la renaissance culturelle de l’Espagne grâce également à une migration venue de Byzance et d’Afrique. Le plus beau de ses fruits fut le renouveau des études ecclésiastiques.[68]
Au VIe siècle des personnalités intellectuelles et religieuses vont largement contribuer à cette renaissance : Juste d’Urgel et ses commentaires du Cantique, Apringius de Beja et son commentaire de l’Apocalypse ; Eutrope de Valence, Licinien de Carthagène, Léandre de Séville et son frère Isidore, celui-ci fera œuvre encyclopédique en réunissant les connaissances antiques et en élaborant la première synthèse qui sera la référence de base pour l’émergence de la culture occidentale.
A l’aurore du Moyen Age, dans les ombres épaisses des effondrements sociaux, une migration intellectuelle va avoir lieu dès le VIe siècle : une partie importante des élites du sud de l’Europe migrera vers le Nord, migration favorisée par l’annexion de l’Aquitaine[69] au royaume Franc après la victoire de Vouillé en 507. Dans ce siècle naquit le mouvement dit de Nantes à Maëstricht qui se développera au VIIe siècle. L’évêque saint Nizier envoie des clercs pour l’église de Trèves qui appelle des artisans italiens. On assiste dès le VIe siècle à des mouvements missionnaires sous l’impulsion de saint Goar et de saint Fridolin[70] provenant de l’Aquitaine. Ils fonderont des monastères dans la Rhénanie et au tour du lac de Constance et en Moselle.
Vers la fin du VIe siècle, un autre mouvement de renaissance partit d’Aquilée sur les bords de l’Adriatique. Il permit la restauration des sièges épiscopaux de toute la Carinthie et de la Drave. Cette nouvelle situation amena un conflit avec des prêtres ordonnés par des évêques gaulois ; ce fut au pape Grégoire de trancher, ce qui témoigne des l’activité missionnaire du clergé franc. Un peu plus tard, cette mission sera reprise par des évangélisateurs venus des îles britanniques.
La Grande-Bretagne connaît des épreuves peut-être plus épouvantables encore avec l’invasion des Anglo-Saxons, païens particulièrement cruels. De 437 à 604, la ville de Londres n’est plus nommée dans aucun document. Un peu comme si une nuit polaire avait englouti la quasi-totalité du territoire. Dans l’Est du pays, le christianisme avait presque totalement disparu. Dans cette épreuve, une partie des Bretons parviennent à se réfugier vers les régions occidentales ce qui deviendra la base de la renaissance chrétienne de la Grande–Bretagne. C’est grâce à l’effondrement de la faible culture romaine que le christianisme s’implanta au mieux ; il sut profiter de la renaissance celtique et put facilement se répandre en Pays de Galles et en Cornouailles[71]. C’est une nouvelle page d’histoire qui s’ouvre pour ce peuple et son église. Elle se caractérise par une forte implantation monastique et par son caractère nettement celtique, une inculturation réussie. Elle s’illuminera des saints prestigieux : saint Illtud, saint Gildas, saint David de Menevia, patron du pays de Galles, saint Samson évêque-abbé de Dol, en Bretagne, émigrants qui apporteront leur originalité, leur organisation et leur piété.
C’est de la Grande-Bretagne que sortit saint Patrice, patron de l’Irlande. Saint Patrice naquit dans une vieille famille chrétienne sans doute anciennement romaine, d’où peut-être l’origine du prénom – une famille patricienne-. A seize ans, il est enlevé par des pirates irlandais, amené dans cette île, il y vivra en esclave six années. Il parvient à s’évader sur le continent, il y poursuit sa formation auprès de saint Amatre d’Auxerre et de son successeur saint Germain. Rentré en Grande-Bretagne, il se sent appelé à l’évangélisation de l’Irlande. Il lui consacrera toute sa vie. Il reçut la consécration épiscopale. Il fut confronté à la résistance du clergé celte : les druides qui, s’en avoir d’écriture, avaient une culture forte et très originale[72]. Son apostolat est admis entre 432-461.
On peut considérer à bon droit qu’à partir du Vie siècle, cette église quoiqu’en communion parfaite avec Rome, s’affirme bien comme une église celtique. Elle s’affirme et rayonne surtout par sa vigueur monastique qui est le fondement presque unique de son organisation[73].
L’église irlandaise sera la matrice d’une culture très florissante où se côtoieront les lettres latines, langue liturgique officielle est le latin et la littérature profane d’inspiration celtique. Toutefois le latin restera considéré comme une langue étrangère, son influence sera concentrée dans l’élite, elle ne touchera guère le peuple.
Ce foyer culturel que deviendra l’Irlande permettra l’éclosion de la renaissance carolingienne et par celle-ci se développera la culture de l’Occident médiéval et moderne[74].
L’Irlande sera le sanctuaire des saints et des docteurs : mais il serait enfantin de ne pas faire précéder le foisonnement de saints, c’est-à-dire une vie chrétienne remarquable, avant la vie intellectuelle et culturelle : saint Enda 520, saint Finnian de Clonard, sainte Brigid de Kildare, saint Finnian de Moville, saint Brendan de Gonflert… L’église d’Irlande tient une place à part dans l’Eglise. Sa vie spirituelle rejoint celle des premiers temps de l’Eglise en Orient avec les mêmes excès ascétiques, le même sens de la pénitence… Certains de ses aspects, très austères, font penser aux mouvements nés après la fin des persécutions de l’Empire Romain.
L’église d’Irlande aura une influence profonde sur tout ce qui concerne la théologie sacramentelle ; elle initiera le renouvellement du pardon pour les mêmes fautes, elle établira la pénitence individuelle et privée, elle instaurera la confession quotidienne des fautes dans la discipline des monastères. Elle imposera ce renouveau à toute l’Eglise qui développera la doctrine pénitentielle autour de laquelle s’élaborera progressivement et dans la pratique spirituelle le réalisme de la tendresse de Dieu[75].
L’église celte inaugure une nouvelle forme d’ascèse : le scotti ; qualificatif qui désigne un missionnaire itinérant, un exil volontaire : (peregrinari pro Christo ou pro amore Dei.[76]) L’expansion de l’église d’Irlande s’étendra en Grande-Bretagne – fondation d’un monastère sur l’île face au Northumberland, à la demande du roi Oswald 655 – en Gaule et en Germanie.
A l’initiative de saint Grégoire, une équipe de missionnaires fut envoyée chez les anglo-saxons ayant à leur tête saint Augustin, le premier archevêque de Canterbury. La petite fille de Clovis qui était l’épouse du roi de Kent, Ethelbert avait fait oeuvre de missionnaire, le terrain était donc préparé : son époux se converti immédiatement ainsi qu’un grand nombre de ses sujets, 597. Saint augustin put créer deux évêchés suffragants de Canterbury : Londres et Rochester ; ce mouvement sera ralenti par des divergences entre l’apostolat celtique et romain comme toujours.
L’une des plus belles figures missionnaires de cette période dite de Scotti fut sans aucun doute celle de saint Colomban[77]. Issu du monastère de saint Comgall à Bangor, il se mit en route vers la Gaule en 590/591. Il fit des fondations monastiques en Bourgogne, surtout celle de Luxeuil, mais il dut fuir la colère du roi Gontran et de sa mère à cause de sa rigueur morale. Il gagna la Moselle et durant son périple multiplia les fondations et les conversions. Il prêcha l’Evangile parmi les païens Alamans installés en Alsace et dans les contrées suisses.
Nous terminons ici, le chapitre de l’histoire de la chrétienté antique. Son exposé, son étude nous témoignent de l’action de l’Esprit-Saint qui s’invite dans l’histoire humaine pour incarner l’histoire du Salut. Mais nous le savons bien, l’histoire du Salut s’amorce dans le mouvement de la chute d’Adam et Eve.
Durant tout le déroulement de cette étude, nous croisâmes des personnalités extraordinaires très attachantes, même celles qui favoriseront les schismes, car ce qui est au cœur de cette histoire est la recherche de la vérité, sa compréhension.
Nous avons vu se structurer la pensée chrétienne ; elle éclora dans l’époustouflant Moyen Age.
Toute l’Antiquité chrétienne qui n’eût pas existé sans la lente et splendide mutation des intelligences des antiquités païennes, n’est rien de moins qu’une sorte d’extraordinaire effervescence contenue, comprimée qui semble attendre sa libération.
On peut scinder en trois parties cette longue période : le martyrologe, l’exubérance intellectuelle et l’empire du silence, c’est-à-dire les monastères ; toute cette période est sous-tendue par une mission, annoncer l’Evangile au monde connu alors.
Dieu s’est installé au cœur de l’humanité, au cœur de l’homme et de la femme pour illuminer toute la geste, tout ce qui fait et fera encore son histoire… Cette histoire cessera quand le dernier des humains entrera dans l’éternité…
Le Christ-Jésus aura apporté véritablement le feu à notre humanité[78] ; que l’on adhère à lui ou qu’on le rejette, cela ne change rien au fait que lui seul donne sens à l’histoire de l’homme et quel sens !…
BREVES D’ACTUALITE
L’ART DU SILENCE…
Désiré Wasson
Il arrive que la série des
catastrophes ne puisse toujours s’appliquer à l’impondérable, parfois l’homme,
cet animal intelligent, a la faculté de multiplier les bévues.
Certains hommes illustres font
souvent preuve d’imprudence. Ils leur arrivent même de se donner l’illusion de
l’existence surtout s’ils subirent dans un passé récent un sort amer.
Cette fin d’été fut l’écrin agité des parleurs imprudents.
Prenons l’exemple, tout à fait
fortuit, de l’ancien Premier ministre, M. de Villepin. Dans le clair-obscur
d’une enquête judiciaire, il crut bon de donner son avis, parce que des médias
eurent l’idée malicieuse de faire appel à lui pour combler un espace vide. Il est
paradoxal de demander à l’inconsistance de remplir un contenant ; c’est
une équation qui demande l’emploi de mathématiques traitant des problèmes
spatio-temporels, peut-être bien le trou noir, l’anti-matière ! Il paraît
qu’un objet happé par lui s’y désintègre, cela est logique pour quelque chose
ou quelqu’un ; il semble improbable que l’on puisse dissoudre dans
l’anti-matière ce qui n’a assurément aucune substance.
M. de Villepin s’autorisa à
donner une leçon de paix intérieure, de sérénité dans l’acte politique à M.
Sarkosy… Que n’en a-t-il donné la preuve quand les banlieues brûlèrent et quand
il s’était agit du nouveau contrat de
travail… Il nous souvient que cette sérénité, cette paix intérieure, de
Villepin soit allé la chercher chez M. Sarkosy. Nous nous souvenons qu’il fut
prié de revenir aux affaires sans même exiger de lui qu’il abandonnât de
nouveau sa présidence de l’UMP [79].
Dans le cours innocent de cet
entretien, dans un souci d’intégrité intellectuelle, nous entendîmes, médusés
par l’audace, cet ex-Premier ministre accuser en quelque sorte ce gouvernement
d’avoir osé parler de faillite alors, que d’après lui, les comptes de la nation
étaient positifs ! … Comme disent les jeunes : « quel
boulet ! » En une autre époque, on n’eût pas manqué de le qualifier
de cave !
Il faut être gonflé pour oser
dire cela, car il nous souvient que quelques semaines avant la campagne
électorale, ce triste sire, avait affirmé sur les médias qu’il n’y avait plus
d’argent dans les caisses…
Quid, Monsieur l’ancien Premier
ministre de votre intégrité intellectuelle, prendriez-vous les Français pour
des gogos ? Vous ne manquez pas d’air ! Vous qui fûtes le Premier
Ministre de tous les échecs, de tous les rendez-vous manqués et surtout, de
bien de mensonges, en cela vous fûtes fidèle au Président Chirac ; oui, là
Monsieur, vous ne manquâtes pas de substance mais de squelette.
Le silence, Monsieur l’Ancien
Premier Ministre est un art, un art subtil. Nous vous encourageons à le
développer, ne serait-ce que pour le soulagement des ânes qui souffrent de
mal-mort à cause de fous-rires que des intelligences de votre qualité
provoquent…
Mais la série ne devait pas
s’arrêter là, non ! Il fallut que deux prêtres aux sensibilités
radicalement opposées se prêtassent au bavardage imprudent.
A l’occasion
de l’ordination des cinq prêtres traditionalistes à Bordeaux, l’un d’entre eux
fut interrogé par un journaliste qui ne manquait pas de malice ; celui-ci
répondit : « … Benoît XVI fait feu de tout bois pour lutter
contre la déchristianisation de la société! … » Il fallait oser !
Sans doute n’avait-t-il pas lu les documents pontificaux au sujet du Motu proprio. Il est pourtant clair que cette disposition n’est en rien
un triomphe pour ces courants qui ont beaucoup de qualités, mais qui manquent
d’humilité et de charité et peut-être même un peu de science et de culture
historique. Il y a encore beaucoup de chemin entre l’unité légale et l’unité
d’esprit et de foi ! Les ânes n’ont pas fini de souffrir !
Le seconde prêtre, de sensibilité
opposée, ne manqua pas de me méduser, pourtant j’en ai entendu des
tonnes ! A la question du même malicieux journaliste, il répondit :
« Nous n’aurons plus la liberté de croire à ce que l’on
veut ! » J’invite les
ethnologues à étudier de toute urgence cette sorte d’individu :
l’homo-civil-clericus – je suis incertain de mon latin -. Mais ce que je sais,
c’est qu’il est urgent que lui aussi reprenne le chemin de la classe de
théologie et peut être aussi celle du bon sens…
Il est l’un des archétypes d’esprits errants tristement dans les
couloirs ténébreux du modernisme lancéolé. Il est l’un de ces dinosaures de la
période gaucho-libéralo-plouf ; ils sont reconnaissables à leur façon de
s’affaler dans les bénitiers vides… Mais
à tout prendre, je préfère encore cette dérive archéologique là que celle des
néandertaliens de la sphère latino-fixite ! … Que voulez-vous, j’aime bien
rire et eux ont le sourire généreux des
hôtels des Impôts.
Pour eux deux aussi, il est
urgent d’apprendre l’art du silence : le silence religieux ! …
Ah ! Si le ridicule pouvait
tuer ! … On aurait moins de
chômage ! Il faut du monde pour un enterrement.
DU TRAITE DE
L’EUROPE…
Monsieur Sarkosy, durant sa
campagne électorale, fut très clair ; il ferait tout pour débloquer la
crise institutionnelle européenne par un traité qui serait approuvé par le
Parlement et non par un référendum.
En principe, un traité ne demande
pas un référendum, à par celui de Maastricht qui ne le demandait pas, mais que
seul la politique intérieure exigée pour redonner un semblant de légitimité
morale à un mandataire qui n’en avait jamais eu vraiment. Tous les traités furent ratifiés par le
Parlement.
Il était normal que le projet de
constitution fît l’objet d’un référendum, une constitution est un texte monolithique
qui est très peu amendable surtout dans le cadre de l’Union européenne. Il
fallait que tous les peuples fussent appelés à s’exprimer à son sujet.
Mais ici, il s’agit d’un simple
traité, quelle que soit son importance, un traité n’est pas une constitution,
il peut être modifié selon la réalité du terrain.
Il faut se réjouir que la crise
institutionnelle européenne soit réglée. Mais pour autant, je crois que
l’émergence d’un sentiment de rejet des politiques européens se
poursuivra ; les adaptations institutionnelles n’ont jamais réglé les
problèmes qui ne manquent pas en cette période.
Il va falloir que les
responsables veillent à ne pas faire une politique européenne éloignée des
peuples ; ils doivent se souvenir et se nourrir d’une chose toute simple :
l’Union européenne est ordonnée au bien commun des peuples qui en font partie
mais non pas l’inverse…
Il serait dangereux que
réapparaisse dans le peuple l’impression que l’Europe devienne le bouc
émissaire et la justification des échecs politiques nationaux.
Il ne
serait pas souhaitable que, sous le prétexte de l’Europe, le Président Sarkosy
permette l’entrée de la Turquie dans l’Union. Il perdrait toute la fragile
confiance du peuple sans que celui-ci ne puisse la remettre en d’autres mains.
Les effets seraient dévastateurs.
Le Président Giscard d’Estaing a
dit : « qu’il se réjouissait de ce traité puisqu’il applique la
quasi-totalité du projet de constitution en dispersant son contenu… » Si
tel est bien le cas, il se pourrait bien qu’on assiste à une réaction virulente
contre cette politique à moyen terme dans le cas où les situations
sociaux-économiques s’aggraveraient. Il ne faut jamais manquer de respect aux
peuples ! …
Il faut revenir à l’esprit des
pères fondateurs…
DE LA REFORME
DES RETRAITES …
Il n’y a aucune raison
actuellement de laisser certains travailleurs de la fonction publique jouir de
privilèges que plus rien ne justifie.
Il faut revenir à une culture de
l’intérêt général, il faut mettre fin à des pratiques syndicales malhonnêtes.
Pourquoi faudrait-il toujours faire porter l’effort sur les employés du privé
qui sont les moins assurés de leur avenir ? Ce sont eux qui portent le
financement des employés de la fonction publique !
Cela suffit !
Monsieur le Président ne cédez
pas !
DES MARTYRS DES
ESPAGNES…
Ils sont incurables les hommes et
les femmes de gauche, l’histoire pour eux est sans nuance, elle doit
nécessairement être de leur côté. Qu’ils aient eu leurs victimes par la
dictature franquiste cela ne fait aucun doute ! Mais pour autant devaient-ils
oublier que ce sont leurs comportements d’intolérance, de violence des
consciences, de non-respect de la liberté humaine qui ont suscité un tel
avatar… C’est parce que leurs pères avaient décidé d’en finir avec la religion
qu’il y a eu la guerre civile. Ils sont les artisans de ce conflit et,
maintenant par une sorte d’éclipse ils se présentent comme les seules victimes.
Décidément, la notion d’honneur ne fait par partie des gens de gauche !
L’Eglise a eu raison de canoniser
tous ces martyrs, la mémoire est à la charge de tous et à tous de savoir en
tirer les leçons. La vérité est le scellement de toute réconciliation.
PIERRE-CHARLES AUBRIT SAINT
POL
JUSTICE – EGALITE – EGALITARISME
L’un des points consternants
de notre société occidentale est l’usage entretenu, malgré la chute du mur
communiste, d’un vocabulaire idéologique transportant toujours l’idée
d’injustice et du mode accusateur. Nous allons essayer de comprendre ce que les
mots justice, égalité et égalitarisme peuvent charrier de concepts et, en quoi
leur charge idéologique s’oppose à l’épanouissement des peuples.
Nous devons revenir sur le
sens du mot « idéologie » que recouvre-t-il exactement ?
Le mot idéologie procède du
latin « idea » et du grec logos : « ida » provient du grec « eidos » qui signifie
idée, logos a pour sens la science. Idéologie est un terme composite qui
signifie la science que l’on développe sur une idée que l’on se fait des choses
et des hommes. Sa construction et son usage sont nés au XVIIIe
siècle, le siècle dit ‘des lumières’ ; c’est Desttut de Tracy[80]
qui le forgea. Condorcet[81]
utilisa le terme « idéologie » comme une pratique intellectuelle
symbolisant la lutte contre « l’obscurantisme religieux » au profit
d’une approche dite réaliste de l’homme et de son univers, donc un matérialisme
athée. On peut donner un sens plus précis de ce terme surtout depuis la
formulation du marxisme et des révolutions qui s’en suivirent y compris le
nazisme tous les deux étant des fascismes.
L’idéologue est celui qui se
fait une idée de l’homme ou des choses et s’efforce d’imposer cette idée sur le
sujet de son observation sans tenir compte de la réalité ou des réalités de son
sujet. Le sujet est toujours accueilli partiellement, il peut subir la négation
de ce qu’il est, s’il n’entre pas dans le schéma que l’idéologue s’est fait de
lui. Cette attitude, si contraire à l’exigence de la vie intellectuelle qui est
d’abord l’accueil du sujet pour ce qu’il est et non comme on voudrait qu’il
soit, entraîne souvent l’oppression voir la destruction ou la négation du sujet
qui se révolte. L’idéologie, malgré la vérité parcellaire qu’elle agglomère,
procède d’une démarche de l’intelligence qui s’oppose radicalement à la vérité
qui s’impose naturellement d’elle-même et bien plus encore d’une vérité qui
serait révélée. L’idéologie est la matière intellectuelle de la culture
révolutionnaire qui trouve son terreau dans le schisme de la Réforme, dans le
jansénisme, dans la philosophie de Descartes[82]
et d’Emmanuel Kant[83].
Le mot « justice »
vient de l’action de juger du latin » jus, juris », formule
religieuse qui a force loi, selon le code de la Rome Antique. Il deviendra un
acte civil par la nécessité de restaurer les équilibres faussés par un acte injuste,
un acte qui s’oppose à la loi, au droit.
Socrate en donnera un sens plus élevé, pour lui la justice est l’art de
gouverner par les équilibres ; le prince doit veiller au respect des
équilibres qui régissent l’univers dont fait partie l’homme. La justice pour un
grec est donc le respect du point d’équilibre dans l’acte de l’homme et de la
cité. C’est aussi une vision géométrique de la cosmogonie au centre de laquelle
se trouve l’homme est dehors de laquelle se trouvent les dieux. C’est le
respect des harmonies.
Le mot égal vient du latin
« aequus » qui signifie : uni, plan, horizontal. Cette racine
latine donnera les mots : « égal, impartial » et se
rattachent : « iniquus qui veut dire inégal et injuste ; mais
aussi aequitas qui veut dire égalité, équilibre moral, esprit de justice ;
il donnera également : aequare qui signifie : égalisation »
Ainsi ce que nous qualifions d’injuste par opposition à ce qui est juste ou à
la justice est une erreur ; ce qui est injuste est ce qui est inégal, ce
qui s’oppose à l’égalité. La justice en soi ne peut être injuste, car elle est
justice, elle peut se tromper mais ne peut être injuste, car la justice est
justice, c’est un état. La justice est dans l’intention ou dans l’acte ou elle
n’est pas, il ne peut pas y avoir du juge injuste puisqu’il exerce la justice,
d’un mauvais juge on dira qu’il est inique et non injuste, de même que l’ont
dira d’une décision de justice qu’elle est inique et non injuste. La justice ne
peut qu’être ou ne pas être, elle ne peut en aucune façon être dite injuste. On
dira d’une parole ou d’une décision qu’elle est juste parce qu’elle réfléchit
la vérité pour laquelle la justice est ordonnée et l’on dira d’une chose qui
n’est pas juste qu’elle est inéquitable parce qu’elle n’est pas équilibrée.
Egalitarisme vient de la même
racine, c’est une maladie de la racine, une hypertrophie idéologique de ce qui
est égal. Il apparaît au XIXe siècle, dans un contexte
révolutionnaire, utopique et dans une effervescence idéologique. ( C’est une
sorte de barbarisme révolutionnaire, idéologique ), un abcès malfaisant[84].
L’égalitarisme ou l’égalitaire réfléchissent une approche exclusivement
matérialiste de l’homme et de sa société. Ils ne sont plus alors compris comme
une personne ou une société de personnes mais tout juste reconnues comme un
individu ou un ensemble d’individus que l’on traite selon l‘application que
l’on veut obtenir dans l’optique de l’idéologie. On n’oserait à peine dire
d’une haie que l’on taille qu’elle subit une taille égalitaire. Nous sommes alors
en présence d’un langage déraciné de la réalité objective de l’homme et bien
plus encore de sa réalité subjective au sens où on lui dénie toute aspiration à
la transcendance. L’homme n’est plus qu’une utilité.
Cette approche scientifique
de ces trois mots ou termes nous donne à comprendre le désastre que provoqua
leur manipulation idéologique : on a laissé le concept de justice et
d’égalité s’enfermer dans des constructions intellectuelles qui n’avaient rien
à voir avec la Vérité. Il n’y avait
qu’un seul objectif : le renversement des ordres naturels et surnaturels.
Il fallait désespérer l’homme de lui-même, le réduire à sa seule dimension,
l’enfermer dans ses propres limites alors que le réalisme de l’histoire
démontre le contraire. La nature de l’homme le pousse à se dépasser, à se
transcender. Par quel malheur l’homme
a-t-il pu laisser un concept aussi beau que celui de la justice devenir une
arme infernale contre lui-même ?
Nous avons eu l’occasion de
traiter le sujet dans des numéros précédents, la justice est un impératif, une
exigence qui procède du droit naturel et du droit surnaturel : la charité.
La justice est la préservation des équilibres, des harmonies. Elle est ordonnée
à la recherche de la vérité, à la réparation, à l’identification des causes,
des auteurs et des victimes. La justice est liée étroitement au mystère de la
Rédemption, elle y participe naturellement parce qu’elle se doit de faire la
vérité, de l’établir.
L’égalité fait partie
substantiellement du concept de justice puisque sa racine aequus et iniquus
produit le mot injustice.
Il est impropre à nos sens de
parler d’égalité des chances, car le concept chance introduit la notion de
hasard, or le hasard ne peut être associé au concept d’égalité.
L’égalité est une notion qui
est le fruit de la volonté, du vouloir de la communauté des hommes, elle n’est
pas le produit de l’accident mais de la nécessité en écho au droit naturel qui
proclame que tous les humains : hommes et femmes sont nécessairement égaux
en droit. Donc l’égalité participe de la dignité de la personne. C’est un
impératif moral.
Si on ne peut pas associer
l’égalité avec le mot chance, c’est qu’il convient de l’associer avec le mot
possibilité : égalité de possibilités ou égalité d’accession ou de moyens
objectifs. Tout le monde doit avoir les
mêmes possibilités d’accéder aux objectifs de son choix. Ce qui implique un
mécanisme juste d’accession et équitable. Ce concept d’égalité de moyens et
d’accès fait appel à la liberté de conscience de la personne, à son libre arbitre, c’est donc aussi un concept de
qualité comme tout ce qui concerne la morale.
Le concept d’égalité induit
donc d’atteindre ses moyens par l’effort personnel, aidé financièrement par la
collectivité ; il exclut radicalement toute idée de piston, d’influence
occulte ce qui, dans le cas contraire reviendrait à porter atteinte à la
justice. Car si comme nous venons d’essayer de le démontrer l’égalité est
partie substantielle de la justice, alors indirectement celui-ci est nécessité
par l’exigence des équilibres, des harmonies. Il est une nécessité au cœur de
l’homme par la charité.
Entendre de hauts
responsables politiques parler de politique égalitaire pour l’école reflète une
culture réductrice de la vie en général et d’une incapacité quasi pathologique
de sortir de la culture révolutionnaire ; ce sont à n’en pas douter un
langage et un système de pensée archaïques. Pour sortir de ces enfermements, il
faut la conversion des esprits et des cœurs.
La crise politique que les
démocraties traversent, y compris les partis politiques, est due au rejet
instinctif et très profond de discours et d’attitudes qui ne répondent plus aux
nécessités qui confrontent les sociétés, poussées en leur fort-interne, à se
libérer de systèmes de pensées désuets et tous criminogènes. Le chemin sera
long, car il faudra accepter que les seules aspirations matérialistes et de
confort ne puissent répondre à des aspirations que beaucoup ont du mal à
identifier. André Malraux[85] avait, avant tout le monde,
compris l’inexorable effondrement des idéologies et que le retour à la
spiritualité, au religieux s’imposerait à la conscience de chacun. Le leurre
qui empêche l’accélération de cette prise de conscience est, en plus de la
pérennité tragique de la culture révolutionnaire, l’actuel et dramatique
triomphe déviant de la science et des techniques ; ce qui est d’autant
plus stupéfiant qu’entre temps, il y a eu les bombardements atomiques et les
effets néfastes sur l’environnement. Mais l’homme est si certain d’être sa
juste mesure et de sa puissance qu’il croit encore pouvoir régler ces
désagréments par sa seule puissance, par sa seule intelligence. Un tel degré
d’aveuglement est l’illustration de la hauteur et de la profondeur de ses
orgueils. Il ne comprendra l’urgence de s’en libérer que lorsqu’il touchera
l’abîme de son propre désespoir. Ce temps est peut-être très proche ; il y
faudra encore beaucoup de larmes…
Le politique, le
législateur doivent vieller à ce que la justice triomphe en tout. C’est une
vigilance de tous les instants, car si l’assise de la justice se trouve dans le
droit naturel, elle est également dans le cœur de l’homme, elle nourrit son
espoir. Il ne peut pas y avoir de bonne gouvernance de la cité que si elle est
toujours palpable pour le peuple.
FATIMA - 13 octobre 1917
« JE SUIS NOTRE-DAME du ROSAIRE
Je veux ici une chapelle en mon
honneur.
Il faut réciter le chapelet tous les
jours.
Il faut que
les hommes changent de vie et qu'ils demandent pardon de leurs péchés!
Qu'on offense plus Notre-Seigneur qui est déjà trop offensé! »
Ce 13 octobre 1917 plus de 70000 personnes sont témoins: Le
soleil "danse" tourne en spirale, coloriant toutes choses aux tons de
l'arc-en-ciel, puis soudain, semble tomber vertigineusement vers la terre,
pendant que la chaleur devient intolérable. Pour les spectateurs, c'est la fin
du monde. On crie; on se jette à genoux; on demande pardon... Et soudain, le
soleil remonte à sa place... Et les 70000 personnes qui avaient attendu sous la
pluie et qui étaient trempées se retrouvent avec des vêtements propres et secs.
Pendant ce spectacle d'apocalypse, les trois enfants ont
contemplé, pour leur part, la Sainte-Famille:
Notre-Dame du
Rosaire, en robe blanche avec un manteau bleu.
Saint-Joseph
portant l'Enfant-Jésus, qui paraît avoir un an.
Par la suite,
Lucie voit: à droite du soleil, Notre-Seigneur adulte, bénissant le monde avec
amour; à gauche, Notre-Dame du Mont-Carmel avec le scapulaire en main.
HISTOIRES VRAIES
Rapportée par François Lugan
FETUS VIVANT
FETUS
AVORTE
UN FLEUVE DE SANG
Un de mes confrères, le docteur Michel
Villette, se retrouve poursuivi devant les tribunaux pour avoir dénoncé les
mensonges du Téléthon, notamment quand l'AFM présente
les pratiques eugéniques que sont l'élimination dans l'œuf des malades
potentiels -, comme des succès «thérapeutiques »...
Pour ma part, suite à une prise de
position similaire sur ce même sujet, je n'ai pas encore eu droit à ce «
traitement» de faveur, mais seulement à la visite de la personne déléguée à la
Pastorale de la santé d'un grand diocèse de France qui, désireuse de me clouer
le bec, est venue me trouver pour me dire que j' étais
« un idéologue ».
« Ah bon ! me
suis-je étonné, pourtant je ne dis rien de moi-même : je ne fais que répéter
l'enseignement du Magistère.
Eh bien, justement! me
rétorqua-t-elle d'un ton sans réplique, l'enseignement du Magistère, c'est de
l'idéologie ... ».
Ces faits et anecdotes montrent combien
la culture de mort progresse et gagne en profondeur nos mentalités. J'en veux
pour preuves accablantes l'indifférence générale avec laquelle on a accueilli
cet été l'annonce de l'existence de programmes de recherches destinés à donner
naissance à des créatures hybrides homme-animal, et
surtout cette histoire terrible qui s'est déroulée au printemps dernier dans un
grand hôpital d'un CHU de province et qui m'a été rapportée par une étudiante
en médecine, externe à la Maternité. Son témoignage, de première main, ne peut
être mis en doute.
Staff du matin. On discute des cas qui
ont posé un problème la veille. Parmi ceux-ci, une « IMG » : il s'agit en
l'occurrence d'une interruption de grossesse à 36 semaines (date de viabilité
largement dépassée, par conséquent) pour une fente palatine (malformation
mineure parfaitement opérable depuis longtemps). Bien entendu, l'enfant (un
garçon) naît vivant et crie. Alors, que fit-on?
« On a fait comme d'habitude: on l'a tué sur la paillasse ... ». Ef le médecin d'expliquer qu'on ne pouvait pas, moralement,
faire autrement: «On avait promis aux parents un enfant mort! ».
Sans doute en effet, d'aucuns
prétendent que cette mise à mort est un geste d'humanité (voir de « charité »),
envers l'enfant et ses parents ...
Voilà où nous en sommes arrivés après
33 ans de loi Veil.
Mais gare au sans-cœur ou à
«l'idéologue» qui voudrait s'opposer à un tel «progrès social» !
Au fait, savez-vous comment on procède?
On injecte une solution de chlorure de potassium directement dans le cœur du
nouveau-né (ce qui est atrocement douloureux).
N'est-ce pas, en réalité, de la
barbarie?
Alors, faut-il- encore et toujours - se
taire?
Auteur : Philippe de CATHELINEAU
Je me permets de vous envoyer cet
article sur le respecte de la vie écrit par un écrivain qui a publié beaucoup
de livres pour vous alerter sur quelques chose de grave en ce qui concerne les
diocèses français : cela provient d’une personne déléguée à la Pastorale
de la santé d'un grand diocèse de France : Eh bien, justement ! me
rétorqua-t-elle d'un ton sans réplique, l'enseignement du Magistère, c'est de
l'idéologie ... ».
Où va-t-on dans ces conditions ?
Cela montre qu’en France on relativise l’enseignement du Magistère de l’Eglise
Catholique donc qu’on ne désire plus obéir au Magistère de l’Eglise Catholique.
Un document de la congrégation pour la
doctrine de la foi à Rome en juillet 2007 intitulé « réponses à des
questions concernant certains aspects de la doctrine sur l’Eglise, et
commentaire » affirme que l’Eglise est constituée et organisée en ce monde
comme une société, subsiste dans l’Eglise catholique gouvernée par le
successeur de Pierre et les évêques en communion avec lui. Cela rappelle ce que
la constitution du concile Vatican II Lumen Gentium a
déjà dit.
Donc pour être en communion avec le
pape il faut lui obéir avec intelligence. En disant que ce qu’affirme le
magistère de l’Eglise est de l’idéologie, nous ne sommes plus en communion
avec Pierre (le pape). Cela est très grave et explique pourquoi, à chaque fois
que Rome publie un texte, on n’en entend pas parler en France.
Un rappel : pour avoir une
traduction officielle du nouveau rituel du mariage, il a fallu attendre 15 ans.
A fin 2007 la nouvelle Présentation Général du Missel Romain (PGMR) n’a
toujours pas de traduction officielle en français mais uniquement une
traduction officieuse.
Il faut donc se tenir au courant des
textes que publie Rome directement soit par l’Observatore Romano, soit en
recevant par Mail avec Zénith qui donne directement tout ce que Rome dit et
édite, sans commentaire et sans passer sous silence quoi que ce soit.
Il faut
aussi prier Notre Dame pour que les choses changent en France, pour le pape
afin que la Vierge Marie lui donne la force et le courage de continuer à
remplir sa mission aussi bien qu’il le fait jusqu'à présent et pour qu’on
accepte de ne pas faire comme le font la majorité mais selon la Vérité qui est
le Christ.
François Lugan
Afin de laisser transparaître l’émotion de ces deux auteurs, je me
suis interdit de retoucher leurs écrits. J’ai décidé de mettre ces textes en
rouge sur jaune pour en souligner la tragédie.
Nous mesurons la gravité du malaise qui bouleverse notre église de
France qui en est là ; c’est ce que j’ai antérieurement appelé : une
pastorale de l’apostasie ! … Le relativisme moral atteint maintenant
l’église de France qui recueille les
fruits de son refus pathologique à se soumettre à la Vérité dont l’Eglise est
la gardienne. L’audace invraisemblable de la personne qui a tenté de faire
taire l’auteur mis en cause est sans pareille et fait d’elle un membre exclu de
la communion.
Cette attitude rejoint les déclarations de la responsable lors de la
contestation du don au téléthon : « Nous
sommes dans le respect de la morale puisque nous appliquons la
loi ! » C’est exactement l’esprit qui présida aux décisions
nazies contre les minorités et les « sous-hommes ». Y a-t-il un abîme
plus profond que celui-là ?
Nous mesurons la charge qui pèse sur les pasteurs qui dans ces
quarante dernières années ne firent pas leur travail d’évêque et contribuèrent
à l’occultation du magistère à l’occultation de la Vérité ; ceux qui se
seront compromis et auront compromis la Vérité avec l’esprit du monde et ses
pouvoirs occultes supporteront un jugement à la mesure du désespoir auquel ils
auront collaboré. Leur jugement sera établi par la mesure des vivants de
l’homme sacrifiés par une société hédoniste, dépourvue d’honneur et de grandeur.
Ces vivants hurlent justice aux pieds du Trône Céleste …
Fort heureusement, des voix se sont élevées se faisant les
porte-voix de la parole et de l’enseignement du successeur de Pierre ;
nous souhaitons qu’elles ne se lassent pas de le faire et nous leur ouvrons
grandes les colonnes de notre Lettre.
Tant que les dons faits au Téléthon ne seront pas garantis qu’ils
seront utilisés dans le choix des donateurs, il ne faut plus donner à cet
organisme. Il s’agit d’un devoir moral, c’est un acte de résistance.
On nous annonce cette année que les évêques se tairont à ce sujet,
qu’ils ne demanderont pas de suspendre les dons ! Et bien si tel est la
position de nos évêques, c’est avec le pape que nous proclamerons la prima de
la vie et de la dignité de l’homme sur tout autre considération…
IL FAUT SUSPENDRE VOS DONS AU
TELETHON ! …
Pierre-Charles Aubrit Saint Pol
CLOVIS
Nous abordons une nouvelle étape de notre développement, mais
avant d’aller plus loin, nous rappelons que l’émergence d’un chef chargé de
diriger une famille, un clan, une tribu, un peuple procède de la nécessité et
de l’ordre naturel. Cette nécessité est elle-même la conséquence du péché
originel,[87] car sur
le fond, comme l’illustre le livre de Samuel, le désir de se doter d’un roi
exprime le rejet de l’autorité directe de Dieu sur nous. Il procède
également du besoin de s’identifier avec le commun des peuples environnants qui
se dotent d’un roi.[88]
Nous savons que les nécessités naturelles sur lesquelles
portent les justifications sont de pourvoir à la sécurité, la justice, la
nourriture, voire selon certaines traditions méridionales la fonction de
prêtre. Il apparaît en effet que le pouvoir du chef peut être assujetti à celui
du religieux ou l’inverse.[89]
Nous savons que pendant longtemps, le chef procédait d’une élection : le
clan, la tribu, le peuple se dotait d’un chef qui, selon leur jugement,
réunissait les vertus morales et physiques suffisantes.[90]
Nous avons démontré que le principe de légitimité procédait
naturellement de deux facteurs, le choix du peuple et la capacité du chef à
répondre aux exigences de son élection. Nous avons également tenté d’expliquer que les nécessités motivant
l’élection d’un chef avaient pour socle le droit naturel et la loi naturelle,
cette notion étant dépendante de la conscience morale que pouvait en avoir le
peuple et contribuait au renforcement de la légitimité du chef.[91]
Nous allons maintenant aborder le
sujet du prince dans le cadre très particulier de la culture judéo-chrétienne.
Nous aborderons ce problème sur les deux archétypes si radicalement opposés de
l’Ancien Testament : le roi Saül de la tribu des benjamites et le roi David de la tribu de Judas.
Les récits de l’Ancien
Testament posent un problème nouveau quant à l’élection du roi. Si le
peuple a bien demandé un roi, Dieu ne lui a pas laissé la liberté du choix. Le
roi, sa personne, son pouvoir, ne tient pas sa légitimité du peuple, du moins
pas directement. Le principe du roi est formulé par le peuple, Dieu procède
lui-même à l’élection du roi. Il s’agit d’un appel, d’une vocation au sens
strict.
Dieu donne une rude réponse au
peuple, tu veux un roi sur toi qui règne à ma place ; tu auras ce roi mais
ce sera moi qui le choisirai qui vous
l’imposerai.[92]
Dieu prendra l’élu parmi la plus petite des tribus d’Israël, Benjamin, une
décision déroutante. Il confie à Samuel, que ce Saül, il le fait chef pour
libérer son peuple du joug des Philistins, de leur emprise guerrière. Ainsi,
nous retrouvons le facteur commun à tous les chefs élus, mener le peuple à la
victoire pour le préserver et veiller à sa prospérité. Si l’élection est
différente dans son mode, la mission naturelle reste la même. Cet état de vie
spécifique l’obligera à mettre sa vie en jeu pour sauver son peuple dont il va
recevoir la charge.
Pour le roi David, Dieu agira de
même ; c’est lui qui l’élira. Le berger inconnu est son roi sur Israël. Il
sera plus affirmatif pour David.[93] Il
affirme à son sujet : « …
tu oindras pour moi celui que je te dirai. » Il ne l’a pas dit pour
Saül ; David n’est pas seulement le roi d’Israël, il est celui de Dieu,
son oint, le Messie… David devient alors une image prophétique, son exercice
royal, s’il est pour aujourd’hui s’annonce pour le demain de Dieu… Le jour du
Seigneur !
Enfin, pour David, Dieu ne lui
redit pas les raisons de son élection comme pour Saül : « …tu
libéreras mon peuple du joug Philistin », cette mission est inscrite
naturellement dans la charge du roi. Le peuple sait pourquoi il a un roi.
Dieu considérera jusqu’au dernier
roi de Judas que le roi lui appartient, il est son Messie. Le roi est sujet de
Dieu et son objet. Il n’y aura en fait, que dans les récits de l’Ancien Testament, que l’on verra cette étrange situation. Il donne ce
caractère inusité à cette époque pour le différencier des autres rois de la
Terre et pour le tenir dans son rôle, le protéger des tentations. Le roi est
ici la figure royale du Messie à venir, celui qui nous sauve ; mais ils ne
parviendront pas à identifier le Christ Jésus, car pour eux le Messie s’il est
un sauveur de Dieu, ne peut-être qu’un artisan du triomphe politique. Cette
incompréhension était générale dans le peuple de l’époque de Jésus, toutefois
la plupart des pauvres de Yahvé n’ignorent pas la véritable nature et mission
du Christ : le Serviteur
souffrant.
Nous verrons que la projection de l’Ancien Testament
sur le roi chrétien est une erreur. Car ce qui est accomplit ne saurait
revenir.
Dans l’histoire des rois d’Israël,
nous assistons à un conflit titanesque : les rois veulent se libérer du
joug de Dieu, c’est une erreur ; car leur élection, même s’il s’agit d’une
succession dynastique, demeure sujette de Yahvé et objet. Ils ne sont là pas
seulement pour régner naturellement sur le peuple, mais comme image prophétique
sur le lendemain de Dieu… Ce que ne sera pas un roi chrétien, fût-il un grand
saint comme Louis IX. La Révélation est accomplie.
Israël est le peuple élu de Dieu au
cœur de toutes les nations, de tous les peuples répandus sur la surface de la
Terre, sa mission fut de témoigner de l’existence du Dieu Unique et de la
nécessité de respecter le droit naturel et la loi naturelle. L’élection d’un
roi par Dieu, à la demande du peuple, a pour sens de veiller à ce que le peuple
élu soit organisé et défendu dans la lumière de sa mission universelle. Certes,
le pouvoir politique du roi ne peut se confondre avec celui du religieux, mais
pour autant, il ne lui est pas opposé. Le fait que le roi soit oint se justifie
par la mission prophétique du peuple hébreu et parce que le roi devient l’image
du Messie à venir : Jésus. Le sacre du roi hébreu est totalement justifié.
Le rôle de ce roi est également d’intercéder pour le peuple et de veiller à ce
que l’exercice obligatoire de la justice
contribue à l’équilibre du peuple et à son épanouissement.
La question qui se pose pour les
chrétiens est de savoir, compte-tenu que la venue du Christ réalise la mission
du peuple élu, s’il était normal d’user d’un rite de sacre pour le roi
chrétien ?
JEAN
PHILOPON
MAITRE
DE CONFERENCE A L’UNIVERSITE OCCIDENTALISTE ET CHRETIENNE DE PATAGONIE
Augustin : - « Les châtaignes, cette année, sont
moins savoureuses ; auraient-elles poussé dans la silicone ?
Léon : - Tu exagères ! La saucisse grillée, le tout
accompagné de ce rouge de Tressere ne manquait pas de caractère.
Dominique : - C’était le repas du pauvre pour le
dimanche, il y a de cela cinquante années.
Scoty : - Nous n’en
avons pas fini avec la pauvreté ; nous avions terminé sur une approche
mystique. La pauvreté est une réalité historique, culturelle, sociologique.
Elle induit une réflexion sur la justice.
Henric : - La
pauvreté va de paire avec le concept de justice. Y a-t-il une honte à être
pauvre ? Si on regarde l’histoire, le sentiment de honte n’est associé à
la pauvreté qu’avec l’émergence du capitalisme libéral et la culture
protestante de l’enrichissement.
Jules : - Il faut
tordre le coup à cette désinformation qui consiste à présenter l’Eglise
Catholique comme opposée au capitalisme. C’est au contraire elle qui favorisa
l’élaboration des fondements du capitalisme. Elle a toujours enseigné que
l’enrichissement était naturel, mais dans le même mouvement, elle veilla à ce
que cet enrichissement ne se fasse pas au détriment des pauvres, dans
l’accroissement de l’injustice.
Thomas : - Elle ne cessa de condamner la pratique de l’usure.
Elle fut vigilante aux pratiques spéculatives et au pouvoir des banques. Ce fut
son enseignement moral sur ces points qui fut, en fait, la cause déterminante
du schisme protestant surtout pour un certain et sinistre Calvin, ainsi que
pour les anglicans mouvement construit sur la petite et moyenne bourgeoisie
anglaise. Elle n’avait qu’un désir, s’accaparer les biens de l’Eglise, biens
qui étaient au service des pauvres.
C’est de
ce pays que sortira le capitalisme le plus triomphant, le plus injuste ;
il défia les fondements même des équilibres sociaux et économiques. On en
retrouve tous les vices actuellement.
Scoty : - La richesse et la pauvreté sont dans les mains d’une
seule Personne, le Christ ; il tient les deux bouts de la chaîne. Nous
l’avons dit à notre dernier débat, la pauvreté comme la richesse sont les
conséquences aliénantes du péché originel. Nous sommes dans la réalité de la
condition humaine. Il existe un lien tragique entre ces deux notions, la mort.
Car ce conflit entre riches et pauvres vient d’un unique appétit, la
concupiscence : ce besoin excessif de possession, de domination.
Jules : - Je sens
qu’on est parti pour un bon mal de tête, je m’en vais soulager ta bière mon
ami ! Je m’occupe de la tournée du tabac.
Augustin : - La honte
liée à la pauvreté résulte de la vision perverse des réformés considérant la
richesse comme un signe de bienveillance, de bénédiction de Dieu. Ainsi,
insidieusement, se diffusa dans toutes les sociétés, même majoritairement
catholiques, qu’être pauvre était le résultat du péché, de l’inimitié de Dieu.
Cette errance de l’esprit manifeste bien l’hérésie profonde de tous les
courants de la Réforme.
Jules tu
m’as troublé, ta bière est irrésistible.
Henric : - Après la Révolution qui est l’application de la
doctrine politique des Réformés, l’influence culturelle de ces courants s’est
répandue dans toutes les sociétés occidentales, influence morale et économique.
Tous les pasteurs non-réformés s’y sont laissés prendre. Il faudra que Dieu
suscite des figures comme Thérèse de Lisieux, des écrivains comme Léon Bloy,
Bernanos pour que l’on se ressaisisse.
Dominique : - Il n’est
pas honteux d’être pauvre ; il est scandaleux de l’être quand cette pauvreté
porte atteinte à la dignité de la personne.
Jules : - S’il n’y a
pas de honte à la pauvreté où est le scandale ?
Thomas : - Il l’est
quand le strict nécessaire n’est plus assuré : on n’a pas de toit, qu’on
ne mange pas à sa faim. Le scandale, c’est quant au milieu de cette misère qui
incite à des dévoiements aussi condamnables que ceux produits par la fortune,
le maître de ce foyer vous offre sa tasse de café qu’il est indispensable
d’accepter. Le scandale c’est ne plus savoir sourire tant on n’arrive plus à
pleurer.
Léon : - Donc, il
faut considérer la pauvreté et la richesse comme cause de souffrances. Certes,
c’est un raccourci rapide, mais expressif. En fait ce qui est au cœur de
l’homme et ce que Dieu attend de lui, c’est moins la pauvreté et la richesse
que l’incarnation active du concept de détachement des biens matériels, mais
aussi affectifs et spirituels.
Thomas : - Maintenant,
nous pouvons aborder le concept bien délicat de la justice. Mais avant de
l’aborder, il faut garder à l’esprit cette étonnante parole de Jésus qui est le
scandale des matérialistes athées : « Vous aurez toujours les pauvres
avec vous. » Lorsque Jésus reproche
l’indifférence des riches envers les pauvres, il ne déplore pas la pauvreté,
son reproche porte sur la non-assistance aux pauvres qui vivent un scandale de
pauvreté. Ce n’est donc pas celui qui a juste de quoi vivre qui pose problème,
mais c’est celui qui a faim comme le Pauvre Lazare.
Henric : - Mais alors
pour le Christ, c’est quoi la justice face au pauvre ? Ce n’est pas
l’égalité des chances, car le concept d’égalité de ce point de vue n’est pas
conforme au droit naturel ; la nature n’établit pas de concept égalitaire
entre les hommes. Par contre, l’égalité est une nécessité de gouvernance, elle
est un impératif pour le socle du bien commun dans le cadre du gouvernement de
la cité. Il s’agit d’un besoin, d’une nécessité liée à l’évolution économique
des sociétés qui se nourrissent à la pensée hellène. Il s’agit d’une égalité
appliquée aux moyens. Dans les cultures où l’homme s’affirme comme une personne
non comme un simple individu ; il se reconnaît un être. Il peut en partie
maîtriser son destin, décider, désirer être ce vers quoi il est attirer à
devenir. L’égalité est une nécessité liée à une civilisation dans laquelle la
pensée sur l’homme se trouve couplée, voire alliée à l’essor économique et donc
institutionnelle.
Augustin : - Il apparaît donc que l’égalité n’est qu’un élément
secondaire de la justice que suscite la civilisation. Elle tend donc naturellement
vers une conformité temporelle avec la cité intemporelle de Dieu, siège parfait
de la justice.
La
pauvreté et la richesse sont donc des états relatifs et transitoires de la vie
conséquence directe et étroite du péché originel, les témoins de la nature
blessée. La misère et l’excès de richesse sont alors d’indicibles souffrances,
attentatoires à la dignité de l’humanité et à la charité. Oui, mais alors où
situer la justice dans tout cela si la justice n’est pas le marqueur entre la
pauvreté et la richesse ? Il faut incorporer le fait que l’enrichissement
personnel soit naturel et qu’il est bon en soi.
Jules : - L’injustice
serait que l’on empêche par des procédés illicites, sur le fond, de permettre
l’accession de la richesse aux pauvres. La misère, l’extrême pauvreté sont des
scandales, car on retire au pauvre sa subsistance d’où alors le sentiment
légitime d’injustice. Il appartient donc au gouvernement de la cité de veiller
à ce qu’il ne s’établisse jamais, pour ce qui est de sa compétence, des
situations de misère. La matière du scandale est toujours le péché.
Scoty : - Le devoir
de la cité et donc de veiller que les bénéfices des uns contribuent à
l’enrichissement des autres. On devrait donc, par la loi, contraindre le
réinvestissement de ces bénéfices pour activer l’essor économique. La captation
des capitaux pour des fins autres que le bien commun est une faute morale
majeure, un péché direct contre le concept sain de la justice qui est charité.
Il importe donc que l’économie par elle-même génère ses propres mouvements pour
contribuer à l’enrichissement de tous.
Dominique : - Un patron qui gagne 100 euros nets, n’est pas
propriétaire intégralement de cette somme, il la doit en partie à ses employés
même s’il les a rémunérés ; il y a donc là une question morale pour
lui ; soit, il en redistribue une part comme participation aux employés
soit, il réinvestit cette part dans l’accroissement économique. Cette
obligation morale doit être signifiée par la loi du prince qui a vocation de servir
la justice.
Henric : - Nous nous
approchons d’une conception idéologique de l’économie !
Thomas : - Non !
car nous sommes là en présence du droit naturel. L’idéologie n’y trouvera sa
place que si le droit naturel est méprisé, ignoré. C’est là que se situe la
justice. Le mot doit être compris dans son sens défini par Socrate. Le maintien
en équilibre des lois naturelles et physiques ce qui rejette de fait toute
approche idéologique de la société.
Augustin : - Il faut
donc définir sur ce qu’on appelle l’idéologie. On ne peut l’aborder
aujourd’hui, ce serait trop long et, on ne peut donc pas non plus sans ce
préalable aborder le concept de justice.
Je propose
qu’on s’offre une autre chope bien tirée et, que l’on se donne le temps d’une
autre bonne pipe ; Léon donne de ton tabac écossais, il est aussi généreux
que leur pluie. »
SOMMAIRE
HOMMAGE à Max Jacob p.2
Monsieur Jean-Claude Brialy, merci ! p.4
Hommage aux jeunes français victimes du nazisme
p.7
De la joie dans le travail p.9
Analyse du discours d’Alexis II p.13
… De la loi naturelle p.20
L’Iran… p.24
Du Kosovo
… p. 28
Annonce p.29
De l’Europe p.30
Le Billet littéraire p.32
Foi musulmane – Foi catholique p.34
La Science de la Prière p.39
Histoire de France p.45
Méditation de la Bible p.52
Fraternité Congo-Kinshasa p.56
Histoire de l’Eglise p.59
Brèves d’Actualité p.64
La vie des mots p.67
Fatima – 13 octobre 1917 p. 72
Du Téléthon p.75
Du prince p.79
Les Sénateurs p.82
[1] Il faut entendre par harmonie, la présence du socle d’équilibre qui soutient l’acte de l’homme mais plus profondément encore les règles de justice sur lesquelles s’appuient tout ce qui est vie et tout ce qui est matière. On les regarde sans les voir, car on ne sait plus contempler. Ici le mot justice est à prendre au sens socratique.
[2] « Dieu n’était pas dans le tonnerre, il n’était pas dans le vent, il était dans la brise légère. » Roi. 1, 19
[3] Il me suggéra de me confectionner du pop-corn, l’adolescence a un humour ravageur !
[4]Ne serait-il pas temps que les intellectuels, les écrivains, ces témoins de la vie ordinaire, redeviennent non plus des accusateurs figés dans leur accusation, prompts à se servir de la souffrance d’autrui pour exister mais, osent redevenir des témoins et des vecteurs d’espoir et d’espérance. Pourrait-on enfin exalter le bien sans occulter le mal, mais en le laissant à sa place. Prenons le pari de revenir à la culture des cathédrales !
[5] Il faut en finir avec les métastases idéologiques, il faut en terminer avec les comportements anti-sociaux et économiques des décideurs financiers et des spéculateurs ; c’est une urgence morale autant que spirituelle.
[6]- On trouvera dans la bibliothèque du site l’intégralité de ce discours.
[7] - Il ne faut pas oublier que c’est l’influence trinitaire des trois plus hauts foyers de civilisation – Jérusalem, Athènes, Rome - qui, avec la lumière de l’Evangile, ont mis à jour les concepts qui constituent la dignité de l’homme et sa grandeur, à savoir : le libre arbitre, la liberté de conscience. L’humain n’est pas seulement un individu mais une personne ayant son être propre. Le tout étant surélevé par l’amour de Dieu qui le veut semblable à lui. De tous les biens les plus précieux, ces concepts constituent la perle précieuse, le cœur de notre civilisation.
[8] - Il faut rappeler ce que nous devons de l’apport synthétique des trois grands berceaux duquel s’est progressivement élaborée notre compréhension de l’homme, les concepts de personne, de libre arbitre, de liberté de conscience, d’être de la personne. Il s’agit de Jérusalem, Athènes et Rome. C’est grâces aux efforts titanesques de l’intelligence antique que nous pouvons encore aujourd’hui vivre de cet héritage, un dépôt sacré. Nous ne pouvons nier l’apport magistral de la Révélation chrétienne qui éclaire et investi d’une manière bien singulière et inégalée tous les apports de ces cultures. Nous devons défendre sans concession cet héritage qui est devenu l’honneur de l’humanité. II ne doit y avoir aucune puissance sur cette Terre qui puisse oser nous défier sur ce terrain là ; il n’y a pas de petits sacrifices pour qui a pris conscience de la nécessité de défendre ses valeurs inaliénables.
[9] - Il faudrait entreprendre une enquête épistémologique pour mesurer l’impacte des lois si radicalement opposées au droit naturel. Le peuple a besoin de repères, il a besoin d’interdits et il relève des pouvoirs publics de s’assurer des bonnes meurs. Il y a quelque chose d’hypocrite à s’émouvoir de la violence contre les enfants et d’autoriser l’avortement En quoi cela sert-il de renforcer les lois si on donne un cadre l’égal à des comportements contre nature ? Pourquoi interdire de sites pédophiles si d’autre part, on autorise la diffusion de sites plus amoraux les une des autres ?
[10] - Dans la mesure où une société structure un cadre juridique entourant des pratiques contraires à la loi naturelle et au droit naturel, on en vient à ne plus savoir ou craindre de dénoncer le mal, ce mal. Il viendra également interférer dans l’éducation que l’on donnera aux enfants qui pourront dire mais enfin : ce que vous dénoncez comme mal la loi l’autorise, il sera très difficile d’expliquer la différence à établir entre la loi et la morale. Comment faire comprendre à la génération suivante que l’Etat peut émettre des lois sans liens objectifs avec la morale mais encore s’y opposer ? Enfin dès ‘instant où le législateur émet ce genre de lois, il rend beaucoup plus difficile le discernement entre le bien et le mal, c’est donc, de fait, une restriction de la liberté, la liberté de conscience qui n’est plus sainement alimentée.
[11] - Le mode accusateur procède de cette forme terrible qui s’assimile à de la dictature à du fascisme : je dénonce des pratiques sexuelles contre natures, je suis aussitôt accusé d’être homophobe ; je suis policier, je réprimande un jeune délinquant maghrébin d’origine, je suis accusé de racisme ; j’affirme une vérité, je suis taxé d’intolérant. Si tu ne penses pas comme moi, c’est que tu es contre moi ; voilà le mode accusateur.
[12] - En effet, comment comprendre les auteurs de la Convention européenne et la multiplications de ces lois ainsi que le chantage exercé contre les Etats qui assument leur charge quant à la défense des bonnes mœurs ? Comme on le vit pour la Pologne ou pour l’irlande ! Certains vont jusqu’à exiger que leur aide dans les pays en voie de développement s’établisse en échange de la liberté d’avorter ou exigeant des gouvernements le refus d’ouvrir des écoles religieuses.
[13] - Il est évident que dans une société respectueuse de la morale publique, les délinquances seront moins nombreuses, le citoyen s’en trouvera aidé, il aura des repères qui le soutiendront dans son effort à corriger ou contenir ses mauvais penchants.
[14] - Dans les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix, nous avons vu et entendu des animateurs se faire agents de propagande pour la promotion de l’avortement, n’hésitant pas à s’assurer que leurs invités étaient bien dans leur ligne idéologique. Nous eûmes à le déplorer sur des chaînes du service public ou semi-privées comme Europe n°1. Dans les années précédentes, nous eûmes droit à des écrits encourageant les jeux sexuels avec les enfants et certains d’entre eux sont aujourd’hui aux commandes de l’Union européenne.
[15] - Au lieu d’imposer la démocratie à coup de conflits ou de financement source de corruption, il conviendra davantage d’aider ces nations dans l’élaboration d’un code juridique et d’un corps de justice réellement au service de la personne et de la société. C’est en ce sens que l’on pourra les aider à élaborer une démocratie qui tienne compte des réalités culturelles.
[16] - Pour cela on a besoin d’une laïcité débarrassée de toute connotation idéologique ; dans une société laïque équilibrée le fait religieux ne doit pas être une simple tolérance ou un mal nécessaire mais une donnée intégrale de la société sans qu’il soit utile de la regarder avec suspicion ou agressivité.
[17] - S’il est dans la mission de l’homme de comprendre la création pour mieux la dominer puisqu’elle lui est ordonnée, cette mission naturelle et surnaturelle demeure suffragante de la charité et exige une soumission à la vérité qu’elle soit naturelle, objective ou surnaturelle. L’homme se doit de servir la vérité, s’il veut servir l’homme, il lui faut obéir à la vérité, l’admettre comme une discipline morale à part entière. Sa mission, à cause du péché origine, est blessée, ce que semble avoir pressentit Aristote qui affirmait que l’oraison était la reine des activités de l’homme. Il est évident que cette quête de la connaissance, de la compréhension porte en germe ses propres appétits. Il faut donc se demander si tel appétit est en soi vraiment indispensable à l’homme, s’il est moralement certifié. On ne peut pas exclure la morale dans ces domaines.
[18] - Il faut en finir avec la culture révolutionnaire et celle du siècle des lumières, ne conserver que ce qui relève du bon sens et des principes naturels.
[19] - C’est la cellule familiale qui reste l’initiatrice du droit et qui justifie l’exercice de la justice rétributrice.
[20]-
L’homme participe à la sagesse et à la bonté du Créateur qui lui confère la
maîtrise de ses actes et la capacité de se gouverner en vue de la vérité et du
bien. La loi naturelle exprime le sens moral originel qui permet à l’homme de
discerner par la raison ce que sont le bien et le mal, la vérité et le
mensonge. (Cat. Eg. Cath. N°1954)
“La loi naturelle est écrite et gravée dans l’âme de tous et de chacun des
hommes parce qu’elle est la raison humaine ordonnant de bien faire et
interdisant de pécher. […] Mais cette prescription de la raison humaine ne
saurait avoir force de loi, si elle n’était la voix et l’interprète d’une
raison plus haute à laquelle notre esprit et notre liberté doivent être
soumis.(Libertas praestantissimum)
[21] - C’est ainsi que l’on peut observer dans la nature que la procréation est le résultat de l’union des corps organiques d’un mâle et d’une femelle et qu’au-delà de cette union organique, on peut observer que s’établit une stabilité dirons-nous familiale, le temps pour leur progéniture d’atteindre leur maturité. On peut également observer que la création matérielle repose sur les lois dites d’équilibre et d’harmonie que les intempéries peuvent rompre et provoquer toutes sortes de catastrophes naturelles. Il en est de même pour l’homme qui a besoin d’harmonie et d’équilibre c’est-à-dire de justice.
[22]- « La loi « divine et naturelle » montre à l’homme la voie à suivre pour pratiquer le bien et atteindre sa fin. La loi naturelle énonce les préceptes premiers et essentiels qui régissent la vie morale. (Cat. Egl. Cath. N°1955)
[23]- Tout ce qui s’oppose au jaillissement de la vie, tout ce qui porte atteinte à la dignité et à la grandeur de l‘homme, tout ce qui tend au mépris de dieu et de la transcendance est radicalement contraire à la loi morale naturelle et la loi naturelle.
[24]- C’est en effet de ces deux facteurs que sortent les cultures révolutionnaires et idéologiques. Actuellement, nous assistons à leur paroxysme, elles essayent d’atteindre au sein de la mémoire de l’humanité l’effacement du souvenir même de Dieu. Il s’agit du troisième nœud ou cercle du Dragon.
[25] Il n’y a que 15 à 20 pour cent de chiites dans le monde musulman. Le mot chiite désigne des musulmans partisans d’une personne dominante : ce sont les partisans d’Ali. Le chiisme est l’expression organisée d’une lutte de succession entre les partisans d’Ali et les sunnites préférant la désignation ou l’élection d’un successeur à Mahomet différent de sa famille. Les chiites reconnaissent l’usage du libre arbitre et celui de la raison. Ils croient en la liberté individuelle. Alors que le sunnite répète à l’identique les enseignements du Prophète, ils sont véritablement les esclaves de Dieu. C’est la quasi négation de la personne au profit de l’individu non distingué comme élément banale de la communauté qu’il ne peut quitter sous peine de mort. C’est sous le califat d’Hussein, après la bataille de Karbala le 10/10/680 que la rupture avec les sunnites est consommée. Les chiites attendent leur messie : le Mahdi, celui qui remplira l’humanité de la justice.
[26] Malgré l’intérêt stratégique et le désir de stabilité du régime du Shah, informé des pratiques inhumaines de ce gouvernement, la pratique de la torture, lui-même tortura en personne, la corruption et le différentiel grandissant entre la classe possédante et les pauvres, l’Occident commençait par réprouver et prendre ses distances avec ce régime ; comprenant qu’il serait lâché, il tenta par les deux chocs pétroliers de se rapprocher de son peuple. C’était beaucoup trop tard.
[27] Il semble que cet intégrisme si éloigné de leur théologie fondamentale pouvait être le résultat en partie d’applications de coutumes traditionnelles n’ayant aucun rapport de fond avec leur pratique religieuse, il y a aussi une certaine similitude avec les courants intégristes de la Réforme, tel la Révolution puritaine anglaise
( Cromwell ) et les agissements cruels et intégristes de Calvin à Genève. Khomeyni apparaît comme un sujet atteint de névroses, comme tous les dictateurs fussent-ils religieux.
[28] Le président Nasser avait initié un nationalisme mais il était pan-arabe, d’inspiration socialiste et en réaction contre la présence britannique et française dans la gestion du canal de Suez ; il s’inscrivait dans un contexte de décolonisation.
[29] - On ne peut punir le peuple serbe d’actes prémédités par un régime fou, lui-même issue d’une dictature qui n’a pu prévenir les inévitables soubresauts liés essentiellement à un besoin d’identité culturel et religieux. Certes, il y a eu des actes odieux qu’il convient d punir, mais il semble que ce peuple aura été bien sévèrement puni et, qu’il n’est ni utile ni justifié de lui imposer une pareille humiliation.
[30] - Peut-on s’offrir le luxe de voir la Russie se dresser contre nous, lors que nous aurons besoin d’elle dans l’inévitable conflit avec l’Iran ? Sommes-nous assez crétins pour perdre tout bon sens ?
[31] - Nous laisserions l’Ukraine à un sort bien cruel, il est clair que les pro-russe y trouveraient là toutes les justifications qu’ils ont besoin. La Georgie aurait également bien du mal à résister à la bascule ukrainienne et l’on prendrait le risque de voir se perpétrer un retour de la violence située davantage en Albanie et au Kosovo, à moyen terme plus personne ne pourra rien contrôler.
[32] - On ne peut punir le peuple serbe d’actes prémédités par un régime fou, lui-même issue d’une dictature qui n’a pu prévenir les inévitables soubresauts liés essentiellement à un besoin d’identité culturel et religieux. Certes, il y a eu des actes odieux qu’il convient d punir, mais il semble que ce peuple aura été bien sévèrement puni et, qu’il n’est ni utile ni justifié de lui imposer une pareille humiliation.
[33] - On comprend très bien le besoin de sortir l’Union de la crise qu’elle connaît depuis le rejet de la Hollande et de la France, pour autant, il serait peut-être opportun de se saisir de cette crise pour remettre à plat non pas les institutions mais la doctrine qui sous-tend la politique d’Union. Et, seulement alors proposer aux parlements de voter le projet réduit de constitution. Veillons à ce que les peuples ne se sentent pas une fois de plus à l’écart dans la construction d’un tel projet ; on aboutira à rien sans l’adhésion des peuples et le vote des seuls parlements n’est peut être pas suffisant…
[34] - On l’a vu tout récemment avec la Pologne et, à quoi rime cette condamnation de ce pays parce qu’il interdit la dépénalisation de l’avortement ? Sur des points qui engagent la conscience des peuples ceux-ci et leur gouvernements sont souverains ; nous sommes en présence d’une dictature exercée sur les consciences en violation du droit naturel et de la loi naturelle ; la Commission doit apprendre à respecter la souveraineté des Etats, et surtout il est urgent de la remettre à sa place.
[35] - professeur de français émérite, collaborateur précieux de La Lettre Catholique ; L. Elnlinger est un catholique pratiquant, engagé dans diverses associations d’entraide ; entre autre, il apporte son soutien aux mères victimes d’avortement… Il lutte pour le respect du droit naturel.
[36] - cf. page 108, bas de p.
[37] - cf. page 182, bas de p.
[38] - cf. page 414
[39] -page 220, haut de p.
[40]- On trouvera l’intégralité de la lettre des 138 dans la bibliothèque du site.
[41]- Ce site, quoique d’une valeur documentaire réelle est à manier avec précaution, car son auteur, un prêtre métaphysicien, est enfermé dans l’obsession du complot , cette erreur peut pour des âmes non averties altérer la vertu théologale de l’espérance et précipiter ces âmes dans un radicalisme désespérant susceptible de porter atteinte à la charité.
[42] Cité par Bossuet, instruction sur l’oraison
mentale, V. 9. – traité de l’amour de Dieu. VI, XX-X.
[43] Sous le titre Aimer et souffrir, l’abbé Roques
a écrit la vie de Mère Sainte-Thérèse de jésus (1828-1884). Le livre a été
condamné en 1894.
[44] Psaume. XCIII. 11
[45] Mat. VI 7-8
[46] Jean, XV. 15
[47] Traité de l’amour de Dieu, I. II, ch. X.
[48] Ecrits. P. 149.
[49] Jean. IV, 24
[50] Du grand moyen de la prière, l.I, ch.II, 4
[51] Cité par saint Alphonse, dans Le grand moyen de la prière.
[52] La foi dans le péché originel
est une obligation doctrinale, la théorie négationniste à son sujet ou le refus
de l’événement historique en tant que tel portent en vérité atteinte à la
dignité de l’homme ; en effet cela revient in fine à nier la liberté de
conscience et l’usage du libre arbitre. Alors que la faculté qu’a l’homme de
dire non à Dieu est le sceau de sa grandeur est souligne le caractère unique de
l’homme face à toute la création.
[53] C’est avec certitude que l’on doit croire qu’être baptisé est en soi une élection, mais il s’agit non pas d’une élection de pouvoir, de domination mais bien de service (cf. les épîtres de Pierre)
[54] La notion théologique des
derniers temps portée sur la mort d’un individu est conforme à la
doctrine ; en effet, le concept de
derniers jours porte en général sur la fin du séjour de l’humanité sur la
Terre, mais quand une personne meurt, c’est théologiquement aussi son dernier
jour puisqu’elle sort du temps et de l’espace. Il faut retenir des
enseignements du Christ qu’ils concernent tout au temps le temps présent que l’avenir,
c’est la raison pour laquelle il ne convient de chercher à connaître la date
des derniers jours, recherche condamnée par le Magistère.
[55] Il faut reprendre la théologie eschatologique qui est celle de l’espérance, car la fin des temps, les derniers jours sont l’assurance du triomphe du bien sur le mal, sont la certitude du triomphe des pauvres de Yahvé sur les puissants. (cf. le Magnificat )
[56] Il ne s’agit pas d’une figure de rhétorique, c’est une réalité spirituelle et affective qui engage Dieu envers nous dès ce temps de la Terre : un baptisé est fils de Dieu, héritier légitime de toute la gloire de son Père et de toute sa pauvreté. On naît créature de Dieu et on devient par le baptême fils adoptif de Dieu avec les mêmes droits que Jésus-Christ.
[57] Nous sommes ici en présence d’un des points théologiques qui fondent légitimement le dogme de Marie Co-rédemptrice, Co-avocate et Co-médiatrice et pour lequel il faut prier. Les objections aujourd’hui ne sont pas d’ordre théologique mais plutôt politique en face de l’œcuménisme, argumentation fragile qui est de l’ordre de l’humain et non d’un bien supérieure. La proclamation de ce dogme est une demande de l’immaculée qu’elle formula lors de ses apparitions à Amsterdam. Ces apparitions sont reconnues conformes à la doctrine de l’Eglise.
[58] Les dernières décisions de Benoît XVIconcernant la liturgie sont conformes à l’esprit initial de l’œcuménisme qui est avant tout une œuvre de charité. Pour autant, les résistances actuelles des traditionalistes – ne parlons pas des intégristes – sont, vis à vis du Saint Concile Vatican II, inacceptables tant sur le plan théologique qu’au regard de la rigueur intellectuelle. Les argumentations qu’ils avancent relèvent davantage d’options idéologiques voir politiques que d’un souci réel à correspondre à la Vérité… Ils ont beaucoup de qualités sauf l’humilité et un manque tragique d’espérance.
[59]- Selon la tradition orientale, les membres issus d’une même souche, d’une même famille s’appellent indifféremment frères et sœurs sans considération pour le rang parental. Comme on le verra dans l’Evangile au sujet des frères de Jésus, un débat éculé qui ne tient que par le fondamentalisme et l’intégrisme des courants protestants. On trouve encore en Roussillon des cousins ou cousines éloignés appelés oncles ou tantes à cause de leur âge. Ce sont des reliquats de l’influence arabe.
[60]- Dieu est la Sagesse, il n’est pas simple d’accepter les silences de Dieu, surtout quand on lui demande de répondre à cette question : « que veux-tu de moi Seigneur ? » Si on n’y prend garde, on peut tomber dans une grande mélancolie et de devoir surmonter les tentations les plus tragiques… Dans nos sociétés, si peu soucieuses de l’homme, quand un homme ou une femme de par la destinée fonde sa vocation d’état de vie avec le travail, ce qui est naturel, et que le second lui est enlevé, on peut comprendre hormis la pauvreté, l’angoisse existentielle qu’il peut en ressentir. Qui suis-je maintenant ? Où est ma place ? Le sens de l’existence dans notre temps et notre espace va avec l’identité sociale, va avec la question suis-je encore utile ?… Où trouvera-t-il la réponse, c’est parfois si difficile de la trouver quand on se veut l’ami de Dieu ?…
[61] - Il semble que ce fut le cas pour Socrate qui assuma sa mission de philosophe sans trop savoir que telle était bien sa mission, car il ne l’entreprit que parce qu’il s’étonnait que l’Oracle ait pu le distinguer des autres disant : qu’il était le plus sage de toute la Grèce » Il voulut comprendre en quoi, il était le plus sage. Je ne suis pas certain qu’il est eu une claire vision sur sa mission ni l’importance de celle-ci ; il ne le réalisera que dans son passage du temps à l’éternité.
[62]- Il fut un temps où la télévision diffusa une série de films inspirés de la Bible, le premier fut sur Abraham ; le metteur en scène sut parfaitement rendre le contraste entre Abram et son neveu Lot. L’acteur qui interprète Lot illustra bien l’image du monde en lui : « … compter ! … » On retrouvera cet épisode avec la rencontre de Jésus et le jeune homme riche.
[63] - Vs. 11 ; « choisit » : ce choix sépare Lot d’Abraham t de sa tradition religieuse ; il le prive, ainsi que ses descendants Moabites et Ammonites (19, 30-38) , de tout droit sur la Palestine. – « l’un de l’autre », lit : « l’homme d’auprès de son frère. » Note de bas de page de la Bible.
[64] - On retrouvera cet épisode entre les deux fils d’Abram : Ismaël, l’aîné dans l’ordre d’arrivée de la naissance et Isaac, l’héritier de la Promesse ; puis plus tard la même scène entre Esaü et Jacob : l’un vendra son droit d’aînesse pour un plat de lentilles à Jacob, celui qui restait auprès de sa mère Rébecca …
[65] - Il ne s’agit pas de condamner l’attitude de soumission d’Abraham, c’est dans le contexte culturel de l’époque, mais elle est à ‘opposé de ce que Dieu par Jésus-Christ révélera de Lui-même et de sa relation avec les hommes. Il respecte profondément la liberté de conscience de l’homme et de la femme. C’est un concept qu’Abram n’envisage même pas.
[66] Nouvelle Histoire de l’Eglise : t.1, Des Origines à Grégoire Le Grand
[67] « On ne verse pas du vin nouveau dans de vieilles outres » Par cette épuration, la culture chrétienne mit en évidence les merveilles de ces antiques cultures.
[68] On notera que ce renouveau n’a pas attendu les invasions arabo-musulmanes. On sait aujourd’hui que bon nombre d’écrits de l’Antiquité grecque et romaine parvinrent en Occident avant ces invasions.
[69] « L’annexion
de l’Aquitaine au royaume Franc, après la victoire de celui-ci sur les
Wisigoths à Vouillé (507), eut des conséquences heureuses pour la gaule du nord
que nous avons montrée si cruellement éprouvée par la tourmente des
invasions ; le Midi aida à la reconstruction des provinces septentrionales
ou orientales, et en particulier à la réorganisation de leurs église. Le
mouvement, de Nantes à Maëstricht, se développera au VIIe siècle mais a
commencé au précédent : sous l’évêque saint Nizier, lui-même peut-être
limousin, l’église de Trèves reçoit des clercs venus d’Auvergne, fait appel à
des artisans italiens ; vers 500 se placent les campagnes missionnaires et
les fondations monastiques en pays rhénan, du lac de Constance à la Moselle, de
saint Goar et de saint Fridolin qui venaient d’aquitaine, le second avait
d’abord été abbé d’un monastère de poitiers. »
[70] Abbé d’un monastère de Poitiers
[71] « La répartition géographique des inscriptions chrétiennes, dès le Ve et VIIe siècles, qu’on y a relevées s’étend à bien d’autres sites que ceux des établissements de l’époque romaine. »
[72] Ils pratiquaient les sacrifices humains. Dans les années trente on trouva en France, dans la région lyonnaise des résurgences druidiques qui semblent avoir repris le sacrifice humain, selon le témoignage de certains prédicateurs. Nous savons qu’avec le retour du néo-paganisme et du new-age, il s’est développé, sous couvert d’associations de parapsychologie, des groupements druidiques et autres fortement soupçonnés de revenir aux pratiques des sacrifices humains. Confidences d’exorcistes. Certaines disparitions d’enfants jamais résolues pourraient bien s’expliquer par ces pratiques monstrueuses.
[73] Ce qui confirme la nécessité de respecter les cultures nationales et régionales, après en avoir conservé et converti tout ce qui ne s’oppose pas à l’Evangile, à la Révélation. Se remettra-t-on un jour de la sottise des dominicains dans l’affaire des missions entreprises par les jésuites en Chine ?
[74] Il est tout à fait intéressant de revenir sur les mouvements culturels de l’antiquité chrétienne qui va là se terminer. On comprend bien que les mouvements de cultures, de civilisation n’obéissent à aucune logique ordonnée selon la grille cartésienne : les anciens hauts foyers de civilisation vont être renfloués par des foyers culturels étrangers à leur origine géographique qui, pourtant, leur permettront de redécouvrir leurs racines culturelles. Dieu se rit des sages et des puissants…
[75] « Ces pratiques nous paraissent aujourd’hui le plus souvent très rigoureuses : ce fut pourtant avec soulagement et reconnaissance que le continent découvrit et adopta cette forme de pénitence, tant elle répondait à une exigence pastorale profondément ressentie. On sait quelle a été son évolution ultérieure : le catholicisme latin s’est trouvé ainsi hériter de la vieille Irlande un des aspects les plus caractéristiques de sa piété : la confession fréquente et l’association intime du sacrement de pénitence avec la direction spirituelle. » N.H.de l’E. T.1, page 510
[76]« D’autre part une des pratiques ascétiques les plus chères aux moines celtiques était l’exil volontaire, ce qu’ils appelaient peregrinari pro Christo, ou pro amore Dei : quitter sa patrie et les siens , s’en aller vivre dans un milieu inconnu, toujours plus ou moins hostile, et mettre ce dépaysement au service du christ, c’est –à-dire en fait, travailler à l’évangélisation des peuples étrangers. »N.H. de l’E. T.1, page 510
[77] « Pèlerin pour le
Christ jusqu’à la fin, saint Colomban quittera Bregenz, traversa les Alpes,
pour établir dans l’Apennin ligure le monastère de Bobbio, citadelle du
catholicisme en face de l’arianisme des Lombards où il mourût en 615. » N.H. de l’E. t.1 p. 513.
[78] Par quelque bout qu’on s’y prenne et malgré les avatars désolants de l’histoire chrétienne et de l’histoire en général, il nous faut reconnaître que l’Eglise est bien la matrice de la liberté, car elle se soumet toujours à l’autorité de la vérité. C’est la raison pour laquelle on doit lui reconnaître le titre au combien mérité : D’EDUCATRICE DES PEUPLES.
[79] - il paraît bien que pour le coup bien des barons camériers aient eu l’opportunité de manger leur feutre, leur chapeau !
[80] - Desttut de Tracy est né à Paris en 1754, mort en 1836, il fut fait comte d’empire, il se fit remarquer comme philosophe.
[81] - Condorcet est né en 1743 et mort en 1794, ce fut un philosophe, mathématicien et politologue.
[82] - Descartes est un philosophe français né en 1596 à Descartes en Touraine, il meurt de froid à Stockholm en 1650. Son discours de la méthode lui vaut une grande notoriété, sa pensée philosophique rompt avec l’école ancienne, il développe une pensée matérialiste. Il rompt avec la Révélation chrétienne faisant passer l’existence avant l’essence. Il est le fondateur moderne du matérialisme et donc le grand-père des idéologies révolutionnaires. Ce n’était pas un gentilhomme.
[83] - Emmanuel Kant (1724 – 1804) allemand, par son discours sur la raison pure, il va combattre la métaphysique et tenter de prouver que Dieu n’existe pas, puisque que l’homme ne peut démontrer son existence, étrangement il croit en Dieu, mais comme un être si éloigné de l’homme qu’en définitif ce Dieu est étranger au sort de l’homme, de l’humanité. Plus tard, Marx en conclura que Dieu est une « intox », un mal imaginé par l’homme, ; un autre dira la même chose autrement : Nietzsche dans : Ainsi parla Zarathoustra. Ces courants désespéreront l’homme contre lui-même.
[84] - La source étymologique des mots est puisée dans le dictionnaire étymologique de Jacqueline Picoche édition Le Robert, janvier 2004.
[85] - André Malraux, né à paris en 1901, meurt à Créteil en 1976. Il sera très éprouvé durant toute son enfance par la séparation de ses parents et sans doute par le milieu maternel familial qu’on imagine trop étriqué pour lui. Il abandonne ses études secondaires à la suite du refus de son admission au lycée Condorcet. Mais habité par une intelligence vive, fulgurante, il va ouvrir sa vie à l’amour des lettres et des arts. Puis après des expériences et des engagements de gauche, il s’engage auprès du général de Gaulle qu’il ne quittera jamais que par la mort de ce dernier en 1970. Il sera un écrivain prolixe, d’une grande originalité et d’une surprenante intégrité intellectuelle. Il comprendra très vite les vices infernaux du communiste qu’il ne cessera plus de combattre après la guerre 39/45. Agnostique, il sera profondément émerveillé par le religieux et aura d’étonnantes paroles quand on lui demandera si un jour, il acceptera d’aller au Jardin de Gethsémani : « Non, je ne m’y rendrai jamais… », entretien radiophonique : Radioscopie de M. Jacques Chancelle. Il démystifiera le terrorisme révolutionnaire que l’on présentait alors comme une émanation mystique de la révolution. Il se mettra résolument au service de l’homme : « L’humanisme, ce n’est pas dire : « Ce que j’ai fait, aucun animal ne l’aurait fait », c’est dire : « Nous avons refusé ce que voulait en nous la bête, et nous voulons retrouver l’homme partout où nous avons trouvé ce qui l’écrase. » Les Voix du Silences, 1951. Cet homme de lettres, cet intellectuel atypique fut capable de reconnaître ses erreurs, fut capable d’une surprenante rigueur et honnêteté intellectuelle, si bien qu’il fut le seul homme de lettres à assister aux funérailles de Georges Bernanos, tandis que des « Mauriac » se jouaient l’air de la fine bouche, mais il est vrai que Bernanos fut lui aussi un homme d’une remarquable honnêteté intellectuelle, capable de se remettre en cause quand ses engagements politiques ne correspondaient plus avec son unique et admirable engagement d’intellectuel catholique. Bernanos fut le seul homme de lettres de droite et catholique à avoir eu le courage, sans rien occulter de la vérité des faits, de dénoncer très vite les cruels agissements des troupes franquistes et de ses alliers fascistes : italiens et allemands. Il écrivit entra autre : Les Grands Cimetières sous la Lune et La peur des Bien-Pensants.
[86] L’édition doit se faire en qualité pour la Faculté du Marianum, censée envoyer une cinquantaine d’exemplaires dans les bibliothèques spécialisées en mariologie. Ceux qui désirent réserver un exemplaire peuvent passer leur commande pour un coût de 35 euros par ouvrage (330 pages cousues) et 5 euros de port. C’est lisible et même très accessible sans préparation.
[87] - Le péché originel a fracturé l’homme au plus profond de son être, le plongeant dans une complète rupture des harmonies tant naturelles que surnaturelles. Développant un besoin irrépressible de se rassurer devant l’assaut de peurs de toute nature. Et devenant esclaves d’une multitude d’appétits.
[88]- (Tous les anciens d’Israël se rassemblèrent et se rendirent auprès de Samuel à Rama. Ils lui dirent : « […] ; maintenant donc, établis sur nous un roi pour qu’il nous juge, comme font toutes les nations. » ( Samuel 8, 4-6)
Se doter d’un roi pour ressembler aux autres nations est la logique du respect humain et de ce besoin d’éviter de se singulariser par un comportement atypique, c’est le cas d’Israël ; on veut bien être élu de Dieu mais que cela reste entre nous, que l’autre ne le sache pas trop ; il faut se rassurer.
[89]- Les recherches ethnologiques démontrent que le chef soumet à son autorité le sorcier ou bien l’inverse, en définitif, il semble que le peuple trouvait un certain équilibre dans la distinction des deux ou leur opposition frontale. La distinction viendra avec la compréhension progressive de l’homme et sa reconnaissance en tant que personne.
[90] - Il n’était pas rare qu’un chef ayant perdu une bataille ou s’étant montré faible ou irrespectueux des traditions soit déposé, condamné à l’exil ou mis à mort.
[91] - Les ethnologues démontrent que cette notion varie selon les cultures et le degré de celles-ci., il convient donc de suspendre son jugement et d’aborder ces problèmes avec beaucoup d’humilité.
[92] - « Or, un jour avant l’arrivée de Saül, Yahvé fait cette déclaration à Samuel : « Demain, à la même heure, je t’enverrai un homme du pays de Benjamin ; tu l’oindras comme chef sur mon peuple Israël, et il sauvera mon peuple de la main des Philistins ; car j’ai vu la misère de mon peuple, et sa clameur est venue jusqu’à moi. » […] « Voici l’homme dont je t’ai dit : c’est lui qui régira mon peuple. » (1 Samuel : 9, 15-17)
[93] - « Tu inviteras Jessé au sacrifice, et moi je te ferai savoir ce que tu auras à faire : tu oindras pour moi celui que je te dirai. »