L’AVANT…

 

 

DIFFUSION GRATUITE - FAITES LA CONNAITRE : NOVEMBRE – DECEMBRE 2007

 

Parchemin horizontal:  
LA LETTRE CATHOLIQUE N°37
 
FIERS D’ETRE  DE L’EGLISE CTHOLIQUE APOSTOLIQUE ROMAINE
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


« Le néant est en une présence

Il attendait sans connaître son attente

Dans son silence glacé,  un amour murmura

Il sut qu’il attendait

Père des avants

Dès la naissance du monde,  le temps attend

Et la Parole en fait son temple

Elle le conjugue en jour pour son Jour

Le néant retourna à son rien

Et son rien s’emplit de la Présence

La vie est l’Avant

LAvant est toute la vie pour celui qui veut aimer…»

L’Hermite des Temps Nouveaux

 

 

Hommage à Max Jacob_ 2

Monsieur Jean-Claude Brialy, merci ! 4

HOMMAGE AUX JEUNES FRANÇAIS VICTIMES DU NAZISME_ 7

DE LA JOIE DANS LE TRAVAIL…__ 9

ANALYSE DU DICOURS_ 12

…DE LA LOI MORALE NATURELLE ! 18

L’IRAN…__ 22

Bénédictus Cassino_ 22

DU KOSOVO…__ 25

DE L’EUROPE…__ 27

LE BILLET LITTERAIRE_ 29

LA SCIENCE DE LA PRIERE_ 35

Histoire de France 40

LE SAINT CONCILE VATICAN II 42

« FRATERNITE CONGO-KINSHASA »_ 49

L’HISTOIRE DE L’EGLISE_ 53

Cette fin d’été fut l’écrin agité des parleurs imprudents. 58

LA VIE DES MOTS_ 61

DU TELETON…__ 67

DU PRINCE_ 71

Les Sénateurs 74

 

 

 

A Luc, pour son amitié

Ce 30 septembre 2007

 

Hommage à Max Jacob

 

 

« Le  poète ne meurt pas, on ne le tue pas.

Tue un poète, tu aveugles l’humanité »

 

Tes mots, en neige de printemps, fleurissent la misère

Pétales odorants, baume sur la blessure

Masques funèbres, les ténèbres voilent le visage d’homme

Des gueules infernales, l’indicible écrase

 

Ramasse la mémoire

 

Des ombres cannibales, la lumière, acier d’argent, pousse la vérité

Violeuse des souffrances, silence est voile de pudeur

Dans l’opaque de l’oubli, tu t’enfonces

Ils tournent le dos à ta supplique d’amour

 

Ramasse la mémoire

 

Dans les pleurs d’Assise, tu mendies leur cœur

Sur leur pont à la proue, tu parcourus leur gloire

Sur les cimes, sur les abîmes des éternités, tu la leur chantas

Eau lustrale, en pétales de mots, tu les lavas

 

Ramasse la mémoire

 

Tes mots fleurissaient leur désert

Ils n’eurent qu’eux à aimer

Tu pars aux éternités, les roses à la main

Ta gloire, des enfers, t’élève au firmament

 

 

Ramasse la mémoire

 

La supplique des victimes silencieuses, apeurées

Dans les geôles sans sourire d’une France égarée et trompée, c’est l’impuissance de l’Ennemi

Ecoute, Homère, Virgile, Platon t’appellent à leur banquet

Max, le rédempteur des mots…

 

L’Hermite des Temps Nouveaux

 

 

Requiem in pace…

 

 

 

Monsieur Jean-Claude Brialy, merci !

de

Pierre-Charles Aubrit Saint Pol

 

Les Portes de la Nuit, Nuits et Brouillards et la liste de Schindler, ces trois œuvres cinématographiques sont rejoints par le téléfilm : Monsieur Max. Ce petit chef d’œuvre exprime avec une intériorité prenante les dramatiques de l‘idéologie nazie. L’homme est capable de boire aux sources de l’infra humain…

De tous les films traitant de ce sujet ce sont les plus expressifs. Ils révèlent les souffrances physiques, morales et spirituelles de cette période avec un tragique d’autant plus fort, qu’ils sont nuancés d’une humanité élevée.

Les rouages inhumains de cette période touchent à la tragédie shakespearienne. Le tragique est renforcé par la mise en relief des petits égoïsmes si bien mesurés, que s’en devient vite insupportable. C’est l’ordinaire qui sustente l’extraordinaire.

Monsieur Max est certes sur le poète, Max Jacob. Son humanité portée en touches claires et obscures dans un effort magnifié de vérité met la grande histoire dans un abîme sans fond.

Il faut ici rendre hommage à l’interprétation de haute qualité de Jean-Claude Brialy. Il donne à son personnage une humanité bouleversante, c’est un peu son testament d’acteur et de comédien, tout de lui avec retenue semble s’y être engouffré. J’ai eu le sentiment qu’il incorporait à son interprétation ses propres souffrances.

L’acteur qui interprète Max Jacob jeune est lui aussi remarquable, il a l’étoffe d’un très grand acteur, il a de l’épaisseur.

Tous les autres acteurs sont dirigés avec une grande finesse et chacun d’entre eux apporte cette incertitude humaine qui rend si touchant ce chef d’œuvre.

C’est un film intimiste, dans lequel le silence a une intensité telle qu’elle rehausse la souffrance devant l’horreur. Les petits riens humains prennent une dimension universelle comme la cycliste, messagère du tragique qui, entendant le poème du crapaud, tente de consoler Max sans rien dissimuler de son propre désarroi, de son impuissance.

Mais le sentiment d’abandon, ce plongeon dans un désert de glaces au cœur des appétits du monde, est traduit avec finesse lors de l’attente désolée de Max dans le métropolitain qu’oppose la venue bruyante et insignifiante de Sacha Guitry et son équipe. La frivolité des uns défie le tragique des autres, car le mouvement de la vie ne peut s’arrêter, il n’est d’aucune obéissance.

L’actrice qui interprète cette femme adulte luttant pour sauver Max Jacob, parce qu’elle se souvient de la bonté de celui-ci alors qu’elle se trouvait orpheline,  incarne ou réfléchit comme le miroir la conscience des braves gens qui ont sans doute souhaité dire non mais n’ont pas su comment le dire. Mais elle sert surtout de révélateur des consciences lâches, égoïstes ; des esprits possédés par une insouciance surfaite qui témoigne peut-être de la peur. C’est certainement vrai pour Guitry avec sa compagnie de fols sans âme ; mais il se peut que le point culminant de ce thème se trouve dans le face à face avec Picasso. En se penchant quelque peut sur la vie de ce peintre, on se demande s’il n’a jamais su ce qu’aimer voulait dire ?

La volonté du bien, la volonté de l’amour sont ici dépouillées d’artifices, l’homme d’amour, la femme d’amour : Jacob pour sa sœur, cette jeune femme pour Max Jacob font l’expérience de l’échec objectif devant un monde au trop plein de médiocrité, saturé de l’infra humain et qui, face à ce désastre, reste jouisseur et insouciant.

Pourtant c’est là que se scelle la victoire des faibles et l’impuissance des forts, la confrontation sur Terre est terrible mais au ciel elle n’a pas de mot pour la qualifier, elle touche à l’être dans une lumière qui ne laisse rien à l’ombre. Dans ce film Dieu est passé.

Ce film concentre dans un laps de temps très court l’ensemble de la condition humaine qui peut se résumer à : quoi faire de  la liberté de mon être ?

 

Il faut revenir à Jean-Claude Brialy que j’ai eu l’occasion de rencontrer à Cannes à la projection d’Amarcord de Fellini, il était projeté en ouverture du Festival. Je ne l’aurai pas cru capable de cette profondeur. Je le découvris pour le première fois dans le « Genou de Claire ». Son Festival de Ramatuelle lui donne une densité professionnelle que ne pouvait percevoir son public. Ce dandy avait une âme, avait un cœur… ! Merci Monsieur Jean-Claude Brialy !

 

 

 

 

 

HOMMAGE AUX JEUNES FRANÇAIS VICTIMES DU NAZISME

ET

DE TOUT AUTRE IDEOLOGIE

A

CAUSE DE LEUR FOI RELIGIEUSE

OU

DE LEUR FOI EN L’HOMME…

 

CHACUN OSA DIRE « NON ! » AU MAL

 

De

Désiré Wasson

 

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MARCEL CALLO,MORT à 23 ANS

à

MATHAUSEN PARCE QU’IL ETAIT TROP CATHOLIQUE…

 

 

Fallait-il, spécialement honorer en la personne de Guy Moqué, la jeunesse française qui fut généreuse de son espérance dans la vie au point d’offrire la sienne pour la patrie et contre le mal ?

Il eut été certainement souhaitable que l’on choisisse une personnalité plus précisément résistante et non pas victime de ses opinions politiques. Une erreur de culture, d’appréciation plutôt que suspicion de manipulation. Les mises en accusation sont détestables !

Fallait-il pour autant polémiquer, parler de manipulation politique ? Venant des socialistes, avec eux, le pire est toujours à craindre dans l’ordre de l’indécence et de la médiocrité : ils sont socialistes, ils doivent exister !

La lettre de Guy Moqué est belle et, écrite dans un moment de cette qualité comment ne serait-elle pas émouvante ? Il y a dans cette surcharge émotionnelle un danger ; il faut reprendre en main la nécessaire raison et arrêter de submerger le peuple d’émotions aliénantes et inutiles. La raison est nécessaire à l’amour. Le peuple n’a pas besoin de larmes procédant des politiques, la vie s’en charge assez, il lui faut des raisons d’espoir : rentrons nos mouchoirs !

Il eut été plus opportun, plus virile et conforme à la dimension du drame de commémorer la mémoire de tous les jeunes qui firent le sacrifice de leur vie en un NON glorieux à toutes les barbaries.

Ceci étant, le sang des jeunes victimes du nazisme en France et en Europe est le même ; c’est un torrent de « non ». Notre jeunesse est-elle encore capable de dire NON ? A-t-elle peur de prendre sur elle le sang des enfants à naître sacrifiés au nom d’un humanisme désespéré ? N’est-ce pas là aussi de la barbarie !

 

En conclusion, laissons nos cœurs s’ouvrir au silence par cette lettre de Marcel Callo :

 

« …Chaque soir aussi ma pensée va vers la France ; combien je la désire belle et florissante : tous les camarades et moi nous souffrons de la voir dans l’état où elle est actuellement ; nous tous qui avons souffert, nous la reconstruirons et nous saurons lui redonner son vrai visage. Dieu, Famille, Patrie, trois mots qui se complètent et qu’on ne devrait pas séparer ; si chaque individu voulait bâtir et s’appuyer sur ces trois bases tout irait bien. Biens chers, j’ai voulu vous parler de tout cela ce soir, ces quelques lignes me font du bien et m’ont fait oublier un peu ma peine… »

 

Il est évident qu’il n’eut pas été décent de la faire lire au-dessus d’un torrent de sang innocent ni pour des esprits dévots à Moloch !

 

 

COMMUNIQUE DE LA REDACTION :

 

La Lettre Catholique s’enrichit d’un blogg qui est mis à la disposition des lecteurs qui voudront contacter l’un d’entre nous. Ils pourront également par ce moyen, nous poser leurs questions auxquelles nous nous ferons un plaisir de répondre.

 Rappelons que tous les moyens techniques licites pour la communication doivent être utilisés au mieux pour le service commun de tous.

 

 

 

DE LA JOIE DANS LE TRAVAIL…

 

 

Pierre-Charles Aubrit Saint Pol

 

 

Il arrive que Dieu vous donne à contempler le bonheur de la vie dans le désordre apparent d’un peuple toujours en mouvement, car il n’est pas évident d’en ressentir les harmonies qui le sous-tendent[1]. C’est la grâce que je reçus en cette fin d’été si radieuse.

 

Ce ne fut rien que de très banal ! Mais Dieu est un humoriste qui se complait dans l’ordinaire, le banal de la vie[2], car il s’y niche de belles humilités.

 

Dans ma rue, s’exécutent de grands travaux d’assainissement et de mise en conformité ; nous les attendions depuis  vingt-cinq ans. Nous  avions fini par ne plus y croire. Les incommodités olfactives nous permettaient de prophétiser le temps… Heureusement la Tramontane, généreuse de son souffle, venait à point soulager nos lassitudes.

 

Bref, tout commença par des saynètes de la vie ordinaire. Ce fut d’abord l’affichage officiel ; le 2 septembre, il ne devait plus se trouver de voitures en stationnement, mais tout le monde n’avait pas une loupe pour déchiffrer les avis.

Nous comprenions que des travaux seraient engagés, que nous respirerions enfin des odeurs moins indisposantes.  Il nous arrivait de nous demander si, par un hasard plaisantin, le Moyen-Age urbanistique ne faisait pas une incursion dans notre temps. Ce n’était pas sans une certaine poésie domestique que de croire qu’on prendrait le risque de recevoir un sceau d’aisance sur la tête en sortant dans ma rue.

 

Le jour dit, nous entendîmes quelques camions et des déchargements, mais le comique vint avec l’heure de pointe : beaucoup de véhicules n’avaient pas déguerpi. L’entrepreneur et les forces de l’ordre firent preuve de beaucoup de patience ; il fallut malgré tout faire appel à la fourrière. 

 

Le spectacle égaya ce contre-temps grâce aux bons citoyens : trois voitures se présentèrent dans la rue pour stationner alors que commençaient les préparatifs et que les forces de l’ordre se trouvaient présentes. Médusé, de mon balcon, j’admirai l’inconscience  des chauffards suicidaires, la stupeur goguenarde des ouvriers et la placidité de la police avec un rien vengeur dans l’attitude – ces agents ne firent rien pour empêcher les contrevenants de s’installer dans leur infraction. – La police municipale les laissa quitter à pieds le lieu du délit sans aucune remontrance. L’un des agents porta à l’oreille son téléphone portable, dix minutes plus tard, les voitures de la fourrière revenaient. Pendant cette opération, une nouvelle voiture vint pour se garer ; l’un des ouvriers bondit et injuria copieusement le chauffard qui ne demanda pas son reste, sous le regard hilare des agents qui, de leur vie quotidienne de vénérables fonctionnaires, n’avaient jamais encore engrangé un tel chiffre d’affaires en si peu de temps.

 

Vint un répit trompeur d’une demi-journée. Il sera vite oublié, car au matin, dans les rayons d’un soleil estival, arrivèrent bulldozers, tracto-pelles, marteaux-piqueurs et un terrible outil sorti des enfers mystérieux de la modernité, une scie circulaire, vecteur diabolique de la poussière… Nous entrions dans l’enfer de la modernité !   

 

La modernité a des contre-parties bien élevées. La rue devint très vite impraticable, des abîmes s’ouvrirent qui libérèrent des effluves saturés. Et de fatals nuages de poussière s’élevèrent dans un assourdissement de décibels plus intense que ceux de la musique techno. Ils profanaient le calme serein de cette journée d’un été finissant !  

 

Très vite quelque chose d’indéfinissable accrocha mon attention ; je me plaisais à la contemplation de cette activité inhabituelle sans que je puisse en comprendre la raison. Dans l’exécution de ces travaux se trouvait une séduction mystérieuse que je ne parvenais pas à identifier. Je compris, que pour saisir l’insaisissable, je devais entrer dans le nuage de l’inconnaissance, me laisser capter par cet enchantement.

Mais quelle chose enchanteresse  se dissimulait dans ces travaux gigantesques, assourdissants, poussiéreux à souhait et sans aucune recherche d’esthétique, sans autre attrait que la logique de la méthode d’exécution à laquelle je suis définitivement fermé ? Il n’y avait là rien qui dû retenir mon attention.

Et bien zut ! Cette scène ordinaire, abrutissante, inharmonieuse m’enchantait, me collait sur place au grand énervement de mon second fils qui ne cessera de me reprocher mon attrait pour de la banalité[3].

 

Alors vint à moi, un fragment d’éternité, ce trou céleste qui fait passer l’âme du regard à la contemplation… Je  vous le dis, j’ai cru voir au cœur de cette activité professionnelle… J’ai cru voir le sourire de Dieu… Je vis le sourire de Dieu dans le balayage de gravas que pratiquait avec conscience l’ouvrier, le collaborateur de Dieu à sa création… Le Bon Dieu me sourit au cœur de l’improbable… Je touchais l’impensable, la joie dans le travail !

 

Il y avait dans cette équipe d’ouvriers une bonne ambiance. Je ne fus témoin d’aucun acte d’impatience entre eux mais une solidarité et une complicité. Chacun à sa place, mais jamais aux dépens du travail. Je vis le chef d’équipe balayer, manier la pelle tout autant et avec la même simplicité que le subordonné.  Je vis les aînés protéger le plus faible et tous, soucieux de l’autre. L’équipe manifesta toujours une attention bienveillante et respectueuse des riverains. Il y régnait une franche camaraderie. Cet ensemble ne pouvait à lui seul expliquer le rayonnement qui s’en dégageait…

 

Durant toute mon observation, je découvris enfin que ces ouvriers avaient à cœur le travail bien fait parce qu’ils l’aimaient.

Le travail chez eux n’est pas un mal nécessaire à la vie, mais un bien profond lié à la condition humaine. Peut-être qu’aucun d’entre eux ne l’exprimera comme cela, mais c’était  une évidence, ces hommes aimaient le travail. Il faisait  partie de leur vie d’homme, de leur culture sociale, c’était une joie, c’était un bonheur.

Certes, ils n’en nieront pas les pénibilités mais elles étaient acceptées, car inhérentes à leur travail.

 

Je ne les ai jamais interrogés sur leur Entreprise, ce ne me fut pas nécessaire. Il me parut clairement que la direction était habitée par le même bonheur du travail et qu’à l’évidence elle établissait avec son personnel des relations de respect mutuel, de confiance. Il s’agissait d’une entreprise privée …

 

Il serait heureux de rencontrer partout cette ambiance paisible et de sérieux. On aimerait le découvrir dans les services publics, dans la fonction publique, dans les transports en commun surtout à Perpignan…

On veut revoir le travail remis à la place qui lui revient, l’allié de la vie, du bonheur et de la dignité de tous.

 

Oui, je vis de la joie dans le travail. J’ai contemplé le sourire de Dieu dans le geste du balayeur, dans celui du conducteur d’engin, dans le commandement du contre-maître, dans le geste simple et si noble de celui qui arrosait les gravas, dans la ténacité de ces deux ouvriers en butte avec un raccord de conduite.

 

Si la France redevenait cela[4] ! Qu’attendons-nous pour relever le travail, pour cela ne comptez ni sur les banques et certainement pas sur les financiers et, hélas, encore moins sur les syndicats empêtrés dans des archaïsmes qui font mourir de rire les ânes.

 

Le travail est l’honneur de l’homme, seule créature à travailler. Il doit redevenir la fierté d’un peuple, il ne doit plus être l’otage des idéologies ni des dictatures financières[5].

 

 

ALEXIS II

au

Parlement européen

 

 

ANALYSE DU DICOURS

DU

TRES SAINT PATRIARCHE ALEXIS II

AU

PARLEMENT EUROPEEN[6]

 

De

Théodulfe Soplataris

 

Le patriarche Alexis II après avoir remercié le Président du Parlement de son invitation, souligne la récente évolution des instances de l’Union européenne qui s’ouvrent au dialogue avec les représentants des religions et des églises sur le continent européen. Dans sa courte introduction, il rappelle que l’Europe est notre maison commune. Ce court rappel est une invitation à redécouvrir et à assumer les éléments fondateurs qui nous identifient comme membres de cette maison. Une maison est un concept qui touche à la réalité sociale de la famille, famille élargie mais famille quand même.

 

Sans plus attendre, poussé par l’urgence, il propose que les récentes ouvertures se structurent au tour d’une réflexion sur l’homme, sur l’anthropologie : « L’un des thèmes importants d’un tel dialogue pourrait être le thème de l’homme, car c’est autour des problèmes de l’anthropologie que surgissent aujourd’hui les discussions les plus violentes et même parfois des conflits liés aux différences des points de vue sur ce sujet entre les traditions religieuses et l’humanisme laïc. » Le décor est planté. L’homme est l’objet de réflexions de deux visions antagonistes et semblablement irréductibles. C’est ce que certaines forces occultes voudraient nous faire croire ou plus malicieusement, les mêmes suggérant une sorte de fusion non-identifiable dans laquelle le religieux ne serait plus qu’un article de consommation d’antiquité charmant et très rassurant au profit d’un humanisme sécurisant. Cet humanisme célébrerait enfin l’homme libéré de toute entrave. L’homme mesure de lui-même dans toute sa gloire aseptisée. Une monstruosité écologique.

Alexis II  souligne que malgré la présence ancienne et indiscutable de différentes cultures, c’est le cadre chrétien qui permit la découverte et l’affirmation du plus haut degré de compréhension de la dignité de l’homme[7] et, c’est dans ce cadre qu’il continue d’être enseigné. Il réaffirme que c’est le christianisme qui enseigne que l’homme est créé à l’image de Dieu ; partant de ce rappel, il continue par l’affirmation suivante : « […]Mais c’est justement dans le cadre du système chrétien des valeurs que s’est formée la représentation de la haute dignité de l’homme et des conditions de sa réalisation. […] Mais en même temps le christianisme a toujours souligné que l’homme ne deviendra l’ami de Dieu (Jn. 15, 15) et n’atteindra la liberté (Jn. 8, 32) que s’il suit la voie d’une vie morale. » Il ne ménage pas la tranquille assise de nos parlementaires. Il met le doigt sur la décadence morale de nos sociétés si sûres d’elles. Il s’alarme de la possible et très dangereuse inintelligence de l’homme qui semble s’étendre à toutes nos sociétés. Une situation qui de fait pervertit les pouvoirs les mieux intentionnés. Toute décadence entraîne une déformation de l’homme, une occultation fatale de sa grandeur et de sa dignité. Les vestiges des camps de concentration et le prochain procès des tortionnaires khmers rouges en témoignent : « […] L’homme se laisse facilement aller à des actes répréhensibles et ainsi il s’écarte de sa dignité s’il ne se soucie pas en permanence de perfectionner ses propres pensées et ses sentiments. […]Les idées chrétiennes de dignité, de liberté et de morale dans leur corrélation créent un code unique de conscience européenne qui possède un potentiel créateur inépuisable pour la vie privée et la vie publique. »

Le Très Saint Patriarche aborde l’histoire de l’Europe. Il insiste sur son rôle dans l’élaboration des droits de l’homme et celui non moins important que la notion d’Etat de droit. Toutes ses avancées ne furent rendues possibles que par l’apport majeur de la culture chrétienne qui éclaire singulièrement le droit naturel et la loi naturelle ; elle donne un relief à la morale qu’elle comprend comme moyen de vie et non comme une fin en soi : « Tout investigateur honnête de l’histoire de l’Europe témoignera que grâce à la relation chrétienne par rapport à l’homme l’esclavage a été condamné et aboli, s’est formée la procédure d’un jugement objectif, ont été atteints de hauts niveaux de vie sociale et politique, s’est déterminée une éthique raffinée des relations entre les gens, se sont développées la science et la culture. Plus encore, la conception même des droits de l’homme, cette idée d’extrême importance de l’Europe est née non sans l’influence de l’enseignement chrétien sur la dignité de l’homme, sa liberté et sa vie morale. Dès leur genèse, les droits de l’homme se sont développés sur le terrain de la morale chrétienne et en quelque sorte formaient avec elle un tandem.[8] » Il est tout à fait exact que la découverte, la reconnaissance des droits de l’homme sortent directement de la double révélation hébraïque et chrétienne. Dans toute l’histoire de la relation qu’établit Dieu avec l’homme, il n’est question que de deux choses : rendre un culte juste à Dieu et regarder l’homme dans la plénitude de la justice. Il ne se trouve nul document dans toute la vie culturelle et religieuse de l’humanité qui ait toujours défendu avec constance et force la dignité de l’homme et le respect de sa personne. La chrétienté peut effectivement s’honorer d’avoir jeté les bases des équilibres sociaux et de se porter constamment au secours des plus faibles. C’est à ce point véridique, qu’à chaque fois qu’un régime s’attaque à la dignité de l’homme, il s’en prend toujours directement ou sournoisement à l’Eglise.  Il n’est qu’à observer les  attitudes de nos démocraties sous l’influence des sociétés occultes anti-chrétiennes.

Alexis II souligne avec force le mal profond de nos sociétés : la rupture de liens entre la loi et les soubassements de la morale : « Cependant, aujourd’hui il y a dans la civilisation européenne une fracture funeste dans le lien entre les droits de l’homme et la morale. Cela s’observe dans l’apparition d’une nouvelle génération de droits en contradiction avec la morale, de même que dans la justification d’actes amoraux à l’aide des droits de l’homme. En liaison avec cela j’aimerais que nous nous rappelions tous que dans la Convention européenne des droits de l’homme et des libertés fondamentales est inclus un appel à la morale dont doit tenir compte l’activité de défense des droits de l’homme. Je suis convaincu que les créateurs de cette convention ont inclus la moralité dans son texte non comme une vague notion mais comme un élément bien déterminé de tout le système des droits de l’homme. » Il met le doigt sur le mal qui nous menace et déjà nous ronge largement. La responsabilité des pouvoirs publics et du législateur face à cette crise est immense. En effet, il n’y a aucun pouvoir, aucune autorité qui, sur cette terre, ait jamais reçu mandat de défier le droit naturel et la loi naturelle. Comment, par quel prodige infernal en sommes-nous arrivés à donner un cadre légal, juridique au mal en soi ? On ne peut nier que cette législation blasphématrice n’ait une incidence sur le comportement des citoyens. On ne peut exiger d’eux, qu’ils respectent la loi alors qu’on édicte des lois contraires au droit naturel. L’inconscient individuel et collectif subit cette dichotomie des institutions, de laquelle sortira de plus en plus des hordes barbares.  Il n’y a pas que l’insécurité économique et sociale qui expliquent la violence des banlieues[9] : « Si nous ne faisons pas cas de la morale, en définitive nous ne faisons pas cas de la liberté. La morale représente une liberté d’action. C’est une liberté déjà réalisée à la suite d’un choix responsable qui se donne des limites pour le bien et l’intérêt de l’individu lui-même ou de la société dans son ensemble. La morale assure la viabilité et le développement de la société et son unité, les atteindre est l’un des buts de la Convention européenne de dŒ²ense des droits de l’homme. » Des dispositions juridiques contraires à la morale ne peuvent structurer une société et font reculer les libertés[10], car elles produisent et renforcent des comportements basés sur le mode de l’accusation.[11] Alexis II met le doigt sur les incohérences.[12] : « Tandis que la destruction des normes morales et la promotion d’un relativisme dans les mœurs peuvent miner la perception du monde de l’homme européen et amener les peuples du continent à une ligne de démarcation au-delà de laquelle il y a la perte par les peuples européens de leur identité spirituelle et culturelle et par conséquent de leur place indépendante dans l’histoire. » Il est évident et, l’histoire le démontre, que l’effondrement de la morale publique et privée enclenche un processus de décadence qui fragilise l’indépendance de ces Etats. L’Europe deviendra-t-elle le cloaque, le lupanar de l’humanité ? Finira-t-on par venir en Europe pour assouvir ses plus bas appétits ?

Le patriarche poursuit son analyse et distingue fermement la morale privée de la morale publique : « Je suis en même temps convaincu qu’aucun Etat ne doit se mêler de la vie privée de l’homme. Etre moral ou amoral c’est en définitif la conséquence d’un libre choix de l’individu. Cependant dans le domaine public, la société et l’Etat doivent soutenir et encourager une moralité acceptable pour la majorité des citoyens. Pour cela ils doivent diriger leurs efforts à l’aide des mass-médias, du réseau des institutions sociales et publiques, du système éducatif, en faveur de la promotion des idéaux de moralité liés à la tradition spirituelle et culturelle des peuples européens. » Il est évident que la morale privée ne saurait être sous la surveillance ni des pouvoirs publics ni religieux de façon générale. Mais il est tout aussi évident que le pouvoir public se doit, par des lois justes et des procédures judiciaires équilibrées, de défendre les enfants et toutes les personnes fragiles des agressions familiales. Il importe donc que ces pouvoirs veillent aux bonnes mœurs publiques pour aider les personnes dans leur vie privée à surmonter plus facilement les tentations et corriger leurs vices.[13] Il est évident que tous les services publics et les corps-intermédiaires doivent collaborer au respect de la morale ; nous pensons surtout à l’école qui est très loin de jouer son rôle. Il lui faudrait des maîtres formés et convaincus de cette nécessité et non plus des enseignants qui n’hésitent pas à prendre position contre les religions quand ils n’enseignent pas eux-mêmes la libération des mœurs au moyen des cours d’éducation sexuelle. Les médias ont une responsabilité manifeste dont ils ne semblent guère se soucier. [14]  Nous ne pouvons plus voir une série  de télévision ou un film sans qu’il ait une trame non-suggestive d’amoralité ou d’immoralité. Toutes les activités culturelles, de divertissements sont touchées  par cette déferlante de mauvaises mœurs. Il ne s’agit pas de jouer les vierges outragées, mais de remettre de l’ordre dans nos sociétés : « Je suis convaincu que pour conserver l’identité culturelle européenne et surtout lorsqu’elle est en contact avec d’autres normes culturelles et d’autres civilisations, il est extrêmement important de conserver la dimension morale qui donne une âme et ennoblit la vie des européens. Ou au moins ni faire la promotion, ni favoriser en s’appuyant sur les institutions de l’Etat de tout ce qui affaiblit ou détruit les fondements moraux de la société. » C’est une leçon de bon sens et de courage intellectuel qui nous est donnée dans ce passage. N’est-ce pas là, un appel à ne pas tourner le dos aux fondements chrétiens qui ont permis la construction de la Maison Europe ?

Le Très Saint Patriarche entre, dans le passage qui suit, dans le cadre de la doctrine sociale dont il dit qu’elle n’est possible que si elle passe à la lumière de la morale publique et privée : « Le refus d’une évaluation morale des actes d’un homme, d’un pouvoir et d’un peuple rend insolubles de nombreux problèmes sociaux. C’est ainsi qu’en Russie, dans les autres pays de la CEI, comme dans certains pays d’Europe, et pas seulement à l’Est, mais également à l’Ouest, s’élargit la fracture entre les riches et les pauvres, se nivelle la notion d’équité sociale. Notre Eglise a maintes fois initié la discussion sur la situation indigente de millions d’honnêtes travailleurs qui côtoient le luxe inouï et le gaspillage de quelques-uns. Nous sommes heureux qu’aujourd’hui cette initiative soit soutenue par de nombreuses forces politiques et sociales. Nous voyons que dans le pays se renforcent les conditions pour adopter des décisions adéquates dans les domaines social et économique. » Il apparaît difficile d’envisager la recherche de la justice sociale si elle ne repose pas sur la morale privée et publique. Comment demander à des pauvres de patienter sur leur pouvoir d’achat si par ailleurs on les expose à des appétits de moins en moins légitimes  et de plus en plus attrayants ?  Pourquoi le pauvre ne pourrait-il ne pas vouloir jouir des mêmes jouissances des riches, car il est de moins en moins visible le lien entre la richesse et le travail ? C’est peut-être là également qu’il faut rechercher l’une des causes des violences urbaines ? D’autant que les riches ne cachent guère l’or de leurs débauches.

Poursuivant sa réflexion sur la doctrine sociale, Alexis II insiste sur le lien entre l’éducation morale et l’enrichissement matériel et financier. Il souligne que quel que soit le système économique,­ on ne peut empêcher l’enrichissement des uns  aux dépens des autres pour éviter que ces déséquilibres ne soient trop grands , il importe de veiller à l’éducation morale : « La générosité n’apparaît pas là où les gens ne sentent pas leur responsabilité pour leurs concitoyens. Elle est le résultat de l’éducation y compris dans l’esprit de la morale chrétienne traditionnelle. » L’éducation morale chrétienne traditionnelle se fonde en plus de la loi naturelle sur les vertus théologales  et cardinales ; leur approfondissement développe des qualités morales raffinées comme la compassion, un appétit de justice, une disponibilité à l’autre, une qualité de sourire et de larme qui réfléchit la grandeur insurpassable de l’homme et de la femme. Tout ceci ne peut se trouver en dehors du terreau de la morale naturelle sur lequel vient se greffer la révélation chrétienne et toutes les autres religions qui invitent l’homme au dépassement intérieur.

Dans le prolongement de sa pensée sociale, il aborde le délicat sujet de l’intégration, c’est un sérieux problème puisque la mondialisation, en plus des effets de la colonisation, favorise l’immigration qu’accentue l’appauvrissement et  l’instabilité politique.  S’appuyant sur l’expérience de sa nation, il souligne la part essentielle que joue l’éducation morale : « Les principes moraux traditionnels c’est également la base pour l’intégration d’une société multiculturelle et c’est le cas de l’Europe actuelle. C’est ce qu’a bien démontré, en particulier, le sommet des chefs religieux qui s’est tenu à Moscou en juillet de l’année dernière. Les participants à ce forum, représentants du christianisme, de l’islam, du judaïsme, du bouddhisme, du shintoïsme, de l’hindouisme venant de 49 pays, ont exprimé leur inquiétude au sujet de la détérioration de l’état moral de l’humanité. » La morale est le fondement universel qui rend les relations sociales possibles, ces fondements sont communs à toute l’humanité. Il est de bon sens de comprendre qu’aucune société ne peut se survivre si elle défie ces fondamentaux. Elle se fragilise et génère un principe de déstabilisation qui comme une tumeur se nourrit  des contradictions structurelles. Sa base, subissant une dévalorisation de fait, ne joue plus que partiellement son rôle de stabilisation et de régulation.

N’en déplaise à tous ceux qui rêvent d’une société sans religion, à un homme épanoui par lui-même, accompli dans sa propre mesure, il est impératif  pour le législateur  de tenir compte des réalités du terrain. On doit accepter  d’accueillir l’homme et sa société dans toutes ses vérités, on ne peut donc tourner le dos au fait religieux : « C’est justement sur la base de la morale traditionnelle, du respect des modèles sociaux et des modes de vie de chacun, qu’ont coexisté en Russie différentes traditions religieuses et elle n’a pas connu de guerres de religions. Et maintenant notre Eglise continue à renforcer la paix inter-religieuse ayant créé un dialogue efficace et une collaboration avec les autres communautés religieuses traditionnelles aussi bien en Russie que dans les autres pays de la CEI. On entend ici une condamnation implicite de la politiques de l’Occident qui tend à tout prix à imposer un modèle social et institutionnel dans des contrées qui n’ont pas les fondements culturels pour cela.[15]

Le patriarche poursuit  et aborde les problèmes de la violence : terrorisme et intégrisme religieux. Il insiste sur les dangers de l’indigence morale qui s’ouvre facilement aux discours fondamentalistes. Il souhaite qu’un enseignement des religions soit donné, encore faut-il des enseignants honnêtes et qu’on laisse toute sa place aux églises et religions dans tous les niveaux de la scolarité[16] : «Nous savons tous qu’aujourd’hui en Europe et dans le monde la menace de l’extrémisme et du terrorisme est très importante, en particulier celui qui se dissimule sous des slogans religieux. Et le terrain favorable pour cette force destructrice c’est l’ignorance religieuse, l’indigence morale. C’est pour cela que je suis convaincu que la génération montante doit avoir la possibilité du libre choix d’étudier sa tradition religieuse de façon approfondie dans une école accessible par tous. » Il ne faut pas toucher aux libertés qui structurent la personne et sa société ; il ne faut pas les dévaloriser.  L’Etat doit être le garant de ces libertés et assurer leur entretien par, entre autre, l’enseignement de toutes les matières participant directement à cette structure dont  celui de la tradition religieuse des futurs citoyens.

Par un étonnant raccourci, le patriarche aborde le thème du progrès, il le fait en soulevant immédiatement tous les problèmes cruciaux qui touchent à l’intégrité de l’homme et de la femme : « Le progrès technique pose d’une façon nouvelle la question des droits de l’homme. Et les croyants ont leur mot à dire quand cela concerne la bioéthique, l’identification électronique et les autres orientations du développement des techniques qui inquiètent de nombreuses personnes. L’homme doit rester un homme et non une marchandise, un élément non contrôlable des réseaux électroniques, un objet d’expérimentations, un organisme à moitié artificiel. C’est pour cela que la science et la technique ne doivent pas non plus être détachées de l’évaluation morale de leurs objectifs et de leurs conséquences. » Le progrès n’est pas inexorable et n’est pas une fin en lui-même. C’est un concept très relatif, bien inférieur à la nécessité du dépassement intérieur de soi. Il est une nécessité dangereuse, car il procède d’un appétit naturel blessé, donnée qu’on n’a guère plaisir à se rappeler.[17] On ne peut dissocier les sciences et techniques des problèmes de la conscience morale et spirituelle.

Le Très Saint Patriarche Alexis II reprend plus clairement le thème d’ouverture de son discours ; il rejette la prétention hégémonique d’un laïcisme qui veut dominer exclusivement le monde en expulsant  les religions ou en les assujettissant : «L’Eglise Orthodoxe Russe se rend bien compte qu’en Europe et dans le monde il y a d’autres conceptions religieuses du monde. Et nous sommes prêts au dialogue avec leurs adhérents comme avec les représentants de la vision laïque sur la vie. Mais en même temps nous sommes convaincus qu’aucune conception du monde, y compris la conception laïque, ne peut insister pour avoir le monopole ni en Europe, ni dans le monde. C’est pour cela que nous considérons comme inadmissible le rejet de la religion hors de l’espace public. » Le concept d’une laïcité excluant du domaine public les religions et les églises contredit d’une manière tragique et enfantine les principes fondateurs de toute société dite démocratique ;  s’il convient de séparer les pouvoirs, il est anormal d’interdire aux religions une représentation dans toutes les instances du pouvoir non pour qu’elles les possèdent mais au titre de conseils ; cela contribuerait à la pacification de la société. Un changement de mentalité dans ce sens renforcerait la consolidation des fondamentaux qui structurent naturellement la société dans toute sa diversité.[18] Il stabiliserait la psychologie sociale en renouvelant le regard du citoyen sur sa société dont il se sentirait physiquement et affectivement membre.  Le concept de famille demeure enclos naturellement, même s’il n’est plus exprimé de nos jours, dans l’identité de la nation, de la patrie. La conjonction des deux demeure naturellement  l’un des facteurs qui fondent la légitimité des pouvoirs et des institutions.[19]

Le Très  Saint Patriarche de Moscou conclut son discours sur un appel aux dialogues inter-religieux dans le cadre officiel du Conseil de l’Europe. Il revient sur la nécessité d’admettre dans le domaine des institutions la présence des religions et églises. Il lie son souci de paix à sa préoccupation de revenir au respect public des normes de la morale : « Le temps est venu d’admettre que la motivation religieuse a le droit d’exister y compris dans le domaine public. Et c’est justement pour éviter les affrontements possibles des différentes conceptions du monde qu’un dialogue interculturel sérieux est nécessaire avec une participation très active des représentants des religions traditionnelles et du monde laïc. Je pense que l’une des plates-formes possibles pour un tel dialogue doit être le Conseil de l’Europe qui a le potentiel et l’expérience d’organiser un dialogue des conceptions sur les valeurs européennes. »

Conclusion :

Le discours d’Alexis II est dans sa forme comme dans son contenu celui d’un pasteur, d’un témoin de l’Evangile. Nous ne pouvons nous empêcher de l’associer dans la filiation de saint Jean le baptiste : « tu ne peux enfreindre la morale ! » Nous devons prier pour que soit rétablie la communion entre catholiques et orthodoxes, l’humanité a besoin de cette réconciliation.

 

Nous avons lu la déclaration de la Commission européenne à l’intervention d’Alexis II, nous découvrons sa capacité au surréalisme : « Elle ne voie pas en quoi l’Union européenne encourage l’immoralité ! » Rien n’est plus tragique que des esprits orgueilleux, ils s’emmurent dans une suffisance si grotesque qu’elle en est enfantine !…

 

 

…DE LA LOI MORALE NATURELLE !

 

 

commentaire de Pierre-Charles Aubrit Saint Pol

 

Le pape Benoît XVI recevait, le 18 octobre 2007, la Commission Internationale de Théologie, à cette occasion, Sa Sainteté prononça un discours dans lequel, elle aborda le problème de la loi morale naturelle, elle invita la dite Commission à travailler sur le sujet.

La loi morale naturelle, dit Benoît XVI, est constitutive de l’homme, elle lui est co-naturelle[20] : « Elle a pour pivot l'aspiration et la soumission à Dieu, source et juge de tout bien, ainsi que le sens d'autrui comme égal à soi-même. Elle est exposée en ses principaux préceptes dans le Décalogue. » La loi morale naturelle est le bien commun de tout le genre humain ; toutefois, il nous faut aborder le sujet avec prudence, car le concept de « morale » est victime malheureusement de variations selon les cultures, le poids quasi homicide de certaines traditions, car il convient d’avoir sans cesse à l’esprit l’événement historique qui ouvre l’histoire : le péché originel.

Le péché originel ouvre une brèche effrayante dans l’être de l’homme, il n’est plus à même de maîtriser ses appétits qui tendent à se multiplier au fur et à mesure qu’il s’y soumet. Voilà pourquoi, il nous semble important de distinguer deux lois naturelles :  la loi morale naturelle et la loi naturelle qui est celle observable par les sens, elle établit la création matérielle.[21] Nous aurions toutefois grand tort de les dissocier parce qu’il convient de les distinguer, saint Paul nous met en garde : « Depuis la création du monde, en effet, ses [attributs] invisibles sont rendus visibles à l’intelligence par ses œuvres : et sa puissance éternelle et sa divinité. Ils sont donc sans excuse, puisque, connaissant Dieu, ils ne l’ont ni glorifié ni remercié comme Dieu ; au contraire, ils sont devenus vains dans leurs raisonnements, et leur cœur inintelligent s’est obscurci. Se prétendant sages, ils sont devenus fous, et ils ont échangé la gloire du Dieu incorruptible pour des images représentant l’homme corruptible, des oiseaux, des quadrupèdes et des reptiles. » (Rom.1, 20-24)  Ce passage est une condamnation sans appel pour toutes les lois qui, actuellement, s’opposent à la loi morale naturelle et la loi naturelle. Et actuellement, pour la justification de celles-ci, dans un égarement d’orgueil rarement égalé, sauf par l’idéologie nazie, les voilà qui arrivent maintenant, dans un contre-sens inouï, à considérer la création physique, les problèmes environnementaux comme une nouvelle exigence idéologique si tendue qu’on peut sans excès  dire qu’il s’agit là d’une nouvelle idolâtrie. Nous aurons l’occasion d’aborder ultérieurement ce sujet ; mais aujourd’hui, on peut dire que les courants fixés autour de l’environnement reflètent tous les égarements produits par ces orgueils désespérés qui se figent comme hallebardes contre la loi morale naturelle.

Sa Sainteté met l’accent sur le surgissement de la loi morale et propose comme terrain de réflexion la loi naturelle pour tous les hommes de bonne volonté qui ne partagent pas la foi chrétienne : « Avec cette doctrine, l’on parvient à deux finalités essentielles: d'une part, on comprend que le contenu éthique de la foi chrétienne ne constitue pas une imposition dictée de l'extérieur à la conscience de l'homme, mais qu'il s'agit d'une norme qui a son fondement dans la nature humaine elle-même; d'autre part, en partant de la loi naturelle accessible en soi à toute créature rationnelle, on établit avec celle-ci la base pour entrer en dialogue avec tous les hommes de bonne volonté et, de manière plus générale, avec la société civile et séculière.[22] » Il nous semble entendre en écho de charité, le discours du Très Saint Patriarche Alexis II de Moscou qui fit la même proposition au Parlement européen. Il importe de toute urgence que tous les représentants des religions et des milieux laïcs se rencontrent et se parlent sur le terrain commun de l’humanité qui est la Loi Morale Naturelle et la loi Naturelle. De ces discussions, devraient jaillir une union des bonnes volontés contre tous les courants dérivant qui s’opposent radicalement à l’ordre naturel [23] : « La loi naturelle n’est rien d’autre que la lumière de l’intelligence mise en nous par Dieu ; par elle, nous connaissons ce qu’il faut faire et ce qu’il faut éviter. Cette lumière ou cette loi, Dieu l’a donnée à la création. » (St. Thomas d’A., dec. praec. 1.)

 

Benoît XVI poursuit en mettant l’accent sur les causes de l’inversion à laquelle nous assistons : « Mais c'est précisément en raison de l'influence de facteurs d'ordre culturel et idéologique, que la société civile et séculière d'aujourd'hui se trouve dans une situation d'égarement et de confusion: on a perdu l'évidence originelle des fondements de l'être humain et de son action éthique, et la doctrine de la loi morale naturelle s'oppose aux autres conceptions qui en sont la négation directe. » Malgré la gravité sévère et remplie de douleurs de ce passage, nous ne pouvons que nous réjouir de cette parole, car elle condamne implicitement Descartes et son : « je pense donc je suis », ainsi que le « libre examen des réformés[24]. » Il est évident que de telles lois nourries d’idéologies de la mort et de la non-vérité ne peuvent que contribuer à l’inintelligence de l’homme à son incompréhension. On n’est incapable actuellement de recevoir l’homme dans toute son unité et diversité ; on parle à son sujet de grandeur et de dignité, mais en définitive, on ignore à quoi les relier. Le pape continue sa dénonciation : « Le problème qui se pose n'est donc pas la recherche du bien, mais celle du pouvoir, ou plutôt de l'équilibre des pouvoirs. A la racine de cette tendance se trouve le relativisme éthique, dans lequel certains voient même l'une des conditions principales de la démocratie, car le relativisme garantirait la tolérance et le respect réciproque des personnes. Mais s'il en était ainsi, la majorité d'un moment deviendrait la source ultime du droit. L'histoire démontre avec une grande clarté que les majorités peuvent se tromper. La véritable rationalité n'est pas garantie par le consensus d'un grand nombre, mais seulement par la compréhension qu'a la raison humaine de la Raison créatrice et par l'écoute commune de cette Source de notre rationalité. » Nous sommes ici devant un commentaire d’urgence du passage cité plus haut de saint Paul ; il est évident que le rejet de Dieu appel logiquement au rejet des lois morales naturelles et au refus de l’observation des lois naturelles. Ce qui fait que ces esprits convaincus d’être rationnels sont en fait si égarés dans leur révolte qu’ils n’ont plus rien de rationnel et sont esclaves d’un subjectivisme tragique. Il s’agit d’une confusion de la raison mêlée d’affectivités et de sensibleries, un pathos de l’intelligence soumise à toutes les déraisons, une intelligence désarticulée qui a perdu son axe. Mais comment pourrait-elle l’avoir gardé puisqu’elle rejette de manière cruelle et pathologique toute idée de vérité révélée ?

 

Le successeur de Pierre dans la logique implacable de son analyse met implicitement en garde les pouvoirs publics contre le danger de ces dispositions législatives, car elles ont pour conséquences mortelles le sentiment progressif, mais bien réel du retrait de toute légitimité dans l’exercice du pouvoir quel que soit le régime : « Lorsque les exigences fondamentales de la dignité de la personne humaine, de sa vie, de l'institution familiale, de la justice, de l'organisation sociale, c'est-à-dire les droits fondamentaux de l'homme, sont en jeu, aucune loi faite par les hommes ne peut renverser la règle écrite par le Créateur dans le cœur de l'homme, sans que la société elle-même ne soit dramatiquement frappée dans ce qui constitue sa base incontournable. La loi naturelle devient ainsi la véritable garantie offerte à chacun pour vivre libre et respecté dans sa dignité et à l'abri de toute manipulation idéologique et de toute décision arbitraire ou d'abus du plus fort. Personne ne peut se soustraite à cet appel. » Il se produira une tragédie majeure quand, dans l’ensemble des peuples et surtout ceux de l’Occident, il sera ressenti l’absence de toute légitimité du pouvoir, mais aussi des institutions comme la justice par exemple. L’effroi que cela produira initiera des violences désespérées de nature telle qu’aucun homme n’aura encore connues malgré les tragiques de la Seconde guerre mondiale qui seront surpassées. On croit aujourd’hui gagner la sympathie des peuples en les flattant dans ce qu’ils ont de plus bas parce que des forces occultes ont largement contribué à cette culture du blasphème instituée ; c’est là pourtant le sceau d’un complet aveuglement. Quand les peuples plongés dans la vérité de leur conscience réaliseront combien  ils ont déchu de leur dignité, alors il surgira en eux un tel désespoir qu’ils dévoreront ceux-là même qui les auront tant et tant flattés dans leurs appétits infra- humains. Ils n’auront plus de mesure que leur propre abîme désolant creusé par leur faute, ils voudront que toute l’humanité s’y engouffre, car ils n’auront pas voulu se donner la volonté d’aimer : « Si, en raison d'un obscurcissement tragique de la conscience collective, le scepticisme et le relativisme éthique parvenaient à effacer les principes fondamentaux de la loi morale naturelle, l'ordre démocratique lui-même serait radicalement blessé dans ses fondements. »

 

Il appartient à tous les hommes de foi et de raison de s’attacher à s’unir pour combattre un mal aux effets si dévastateurs. Nul ne peut aujourd’hui, si tenté qu’il se respecte et s’aime, rester inerte devant les enjeux qui vont déterminer le sort de l’humanité d’ici ces vingt prochaines années. L’homme mesure de lui-même n’est rien de moins que la bombe la plus puissante qu’ait jamais été conçue, plus puissante que la totalité des bombes atomiques réunies en une seule.

 

Nous laisserons à Sa Sainteté le pape Benoît XVI la conclusion de ce commentaire : « Contre cet obscurcissement, qui est à la base de la crise de la civilisation humaine, avant même que chrétienne, il faut mobiliser toutes les consciences des hommes de bonne volonté, laïcs ou appartenant à des religions différentes du christianisme, pour qu'ensemble et de manière concrète, ils s'engagent à créer, dans la culture et dans la société civile et politique, les conditions nécessaires pour une pleine conscience de la valeur inaliénable de la loi morale naturelle. »

 

Puisse tout homme entendre cet appel et puisse tout chrétien accepter une fois pour toutes d’obéir à la vérité source de  sa liberté.

 

 

                                                                             

 

 

 

L’IRAN…

OU

LE SOUFFLE DE LA GUERRE

 

Bénédictus Cassino

 

 

M.Bernard Kouchner, ministre des Affaires Etrangères a récemment dit : « qu’il y avait avec l’Iran un danger de guerre ! » Nous allons essayer de comprendre s’il s’agit d’une précipitation verbale irréfléchie ou d’une déclaration pesée et réfléchie. Y –a-t-il effectivement un risque de guerre ?

 

Il faut se souvenir que le courant chiite fut toujours perçu par le monde arabo-sunnite et le reste du monde comme une menace potentielle, puisqu’il est qualifié par les autres musulmans de loi du sang[25].

 

Lhistoire récente de l’Iran nous démontre que la révolution islamique est partie de ce pays et que son radicalisme généra toutes les formes d’intégrismes et de terrorismes que nous subissons. La révolution islamique d’Iran est un mélange de rigueur religieuse extrême et de nationalisme hypertrophié. Les causes sont à chercher dans l’accession de la famille Pahlavi qui arriva au pouvoir par un coup d’Etat.

 

Homme intelligent, Pahlavi, se comporta en tyran ; fut l’allié imprudent des Etats Unis. Il  donna l’impression de vouloir inféoder son pays à l’Occident. Par la violence, il imposa un  mode de vie occidentale et ce  dans un contexte de grande corruption dont il était sans doute l’instigateur. Il fut à l’origine des deux chocs pétroliers qui mirent à mal les économies occidentales. Il le fit pour se rapprocher de son peuple et parce que sa pratique tyrannique du pouvoir devenait indéfendable en Occident qui commençait à le lâcher [26].

 

Le clergé chiite, très organisé et très instruit en général, prit la tête de la résistance, il finit par chasser le Shah et instaura la République Islamique qui avait à sa tête : Rouhollah Khomeyni.

L ’Iran ,avec le shah, avait une politique modérée dans le conflit israélo-palestinien, mais avec l’instauration de la république, l’Iran devint l’ennemi d’Israël et de l’Occident en général.

La République Islamique d’Iran perpétra les premiers attentats anti-occidentaux  et  pratiquera une politique  qui  provoquera   la guerre au Liban en encourageant le rapt dans des conditions inhumaines. Elle initiera un intégrisme religieux épouvantable[27], réduisant la femme à l’esclave d’antan,  ce qui est d’autant plus surprenant que le chiisme reconnaît la pratique du libre arbitre et la liberté individuelle

 Elle aura une influence déterminante dans le réveil des nationalismes religieux[28]dans le monde arabo-musulman et dans d’autres contrées tels le Pakistan, l’Indonésie… La justification de ce terrorisme et de cet intégrisme réside  dans une opposition radicale à l’Occident  considérée comme potentiellement dangereux pour la pureté de la religion. Elle se focalisera également sur le conflit israélo-palestinien. Elle alimentera sa stratégie  de guerre, plus ou moins larvée, grâce aux profits exorbitants du pétrole et du gaz.

 

Le problème de la révolution islamique iranienne vient de ce qu’elle semble également s’auto-justifier par l’attente du messie, le Mahdi. C’est sans doute ce qui la rend bien plus dangereuse encore que l’intégrisme sunnite qui, par sa violence actuelle, tend vers une sorte d’autodestruction. L’intégrisme chiite est plus réfléchi et bien plus dangereux et cruel encore que la mouvance sunnite ne peut l’être, ce qui est peu dire.  Sa dangerosité vient d’une vision eschatologique de ses dirigeants ; l’actuel Président est la plus aboutie des figures, Mahmoud Ahmadinejad. Chez lui, malgré ses protestations, il y a une logique d’aboutissement de la révolution islamique. Cette logique est le martyre dans la lutte armée contre le monde occidental et contre  Israël qui est à ses yeux l’intrusion en terre d’islam de l’Occident honni, le Satan. C’est la logique du sang

I l est tout à fait faux de croire que l’intégrisme chiite est stabilisé ; on peut le penser, car la violence sur le peuple n’est plus aussi extrême. Le peuple pour les dirigeants n’est plus un enjeu, les religieux le tiennent et ce grâce à un relatif assouplissement qu’ils suspendront à tout moment au nom de l’intérêt du peuple. L’illusion est parfaite… Sur ce point les Etats -Unis ont raison de rester sur leurs gardes.

Le court séjour aux Etats Unis du Président iranien est l’occasion d’une campagne de séduction envers les pacifistes aveugles et envers le peuple en qui il espère trouver un soutien pour obtenir un pouvoir personnel plus fort et ce, même aux dépens des religieux qui pourtant le soutiennent.

Ahmadinejad est persuadé de servir la venue du Mahdi ; il est persuadé, du fait du bourbier irakien, que le temps est proche où il tiendra dans sa main le sort de l’Occident. Il est convaincu d’être investi d’une mission eschatologique ; dans cette perspective la vie n’a plus aucune importance. Il a le profil type du fasciste..

Actuellement, il gagne du temps, il ne veut pas une bombe à la fois ; ce qu’il cherche à obtenir, c’est la fabrication de plusieurs bombes de type Hiroshima dans un même temps. S’il les obtient, il pourra atteindre plusieurs cibles d’un coup dont Israël. Il évite de perdre du temps tout en essayant d’en gagner. Soit, dès qu’il les aura, il s’en sert immédiatement ; soit, il fait en sorte que l’on sache qu’il n’en a qu’une, alors qu’il en a plusieurs et, exerce un chantage qui déstabilise l’ensemble des pays musulmans et européens bordant la Méditerranée. Le Pakistan se sentira menacé au premier chef et interviendra contre l’Iran. Le Pakistan étant l’allié objectif de l’Occident, Ahmadinejad trouvera le prétexte pour envoyer ses bombes.

 

Peut-on croire que M. Kouchner, dont nous devons reconnaître l’intelligence, ait pu dire ce qu’il a dit par inadvertance et sans en avoir référé au Président Sarkosy ou du moins sans être assuré qu’il est, sur ce problème, en accord avec lui ?  Nous ne sommes plus du temps de Giscard d’Estaing et M. Kouchner n’est fort heureusement pas M. De Villepin. Il est donc probable que ces propos ont été tenus sciemment et que, sauf miracle, une guerre aura lieu dans le cadre de l’OTAN..

 

Je  ne crois pas qu’aucune puissance face à un danger aussi bien identifié et, malgré les intérêts économiques des uns et des autres, ne puisse comprendre les enjeux pour le monde à moins, pour de subtiles et ténébreuses raisons, que l’on veuille un conflit planétaire.

 Il serait intéressant de ne pas humilier les salves et de ne pas repousser la Russie qui cherche une place internationale que personne ne veut lui laisser prendre…

 La paix dans le monde ne se construit pas au moyen des rêves, elle le fruit de la vérité, de la justice et de l’amour.

 

L’intervention militaire est toujours la preuve de l’échec des hommes ; dans le cas présent, personne ne peut s’aventurer sur le terrain imaginaire de Candide, nous savons ce qu’il nous en a coûté de laisser l’Allemagne se réarmer et occuper militairement les zones démilitarisées. Allons-nous revivre un Munich moyen-oriental ?

 

Si d’ici six mois, le gouvernement iranien ne répond pas aux exigences légitimes des instances internationales, il faudra intervenir militairement sous la forme la plus appropriée. Cette intervention, après de longues années de discussions et de patience aura sa légitimité morale, car une intervention préventive est toujours mieux qu’un conflit mondial. Elle devra être exécutée au plus vite dans les heures qui suivront la décision.

 

Les pays à l’origine de la fabrication atomique sont responsables de cette désastreuse prolifération d’armes de destructions massives ; ils ont une responsabilité morale. Pourrait-on les contraindre à la destruction vérifiable de tout cet arsenal ?

 

Il n’y a pas de bonne politique sans le respect et l’application de la morale, elle est incluse dans le concept du bien commun ; c’est pour l’avoir oublié qu’on eut à affronter un second conflit mondial. Cela suffit, non !

 

 

DU KOSOVO…

… LA TENTATION DU DESOHONNEUR

 

Pierre-Charles Aubrit Saint Pol

 

 

 

 

Il faut souhaiter que la Russie maintienne son opposition quant au projet d’indépendance du Kosovo.  Il est incompréhensible que l’Union européenne et les Etats Unis persévèrent dans cette optique de vouloir la cessation du Kosovo de la Serbie, son berceau historique.

Ce projet est une sottise que rien ne justifie, pas même les tragédies liées à la guerre civile. Si ce projet se réalisait, serait une décision honteuse[29].

 

Dans le cas tragique où cela arriverait, on ferait naître dans les peuples slaves une humiliation bien inutile et dangereuse qui éloignerait la Russie[30] de l’Europe, l’Union européenne serait alors perçue pour un satellite de l’hégémonie U.S. L’Union européenne perdrait toute crédibilité sur le scène internationale surtout envers des pays qui souhaitent s’écarter de l’influence musulmane sans pour autant se jeter dans les bras trop doux de la Chine.

Nous assisterions impuissants à la montée de nouveaux nationalismes qui, pour le coup, seraient justifiés[31].

Nous verrions se constituer une modification radicale d’une géostratégie tirant la Russie vers l’Asie, l’Asie Mineure et le Moyen-Orient. Le Kosovo vaut-il un pareil risque ?

 

A cette situation s’ajoute le projet de missiles en Pologne et en Tchéquie. Pourquoi créer artificiellement des tentions entre la Russie et l’Occident ? Se pourrait-il qu’on ne sache plus dire non aux Américains ? Que faudra-t-il aux Etats Unis pour qu’ils se décident à prendre le chemin de l’humilité et du respect de l’autre[32] ?

L’indépendance du Kosovo ferait de ce territoire un satellite de l’Albanie véritable poudrière, foyer de tous les non-droits, sanctuaire des nouveaux réseaux mafieux et une dangereuse tête de pont pour le terrorisme pan-islamique et vraisemblablement un couloir pour l’émigration clandestine.

Il n’y a aucun avantage pour L’Europe à vouloir cette indépendance. La question reste entière, pourquoi persévérer dans ce sens ? A quel intérêt cela obéit-il ?

Le règlement de cette situation réside dans le génie du peuple serbe et dans la culture profonde de l’Europe… Il y faudra beaucoup de courage moral, d’humilité et de bon sens… Il n’y a que cette issue ou ce sera le déshonneur.

Et, si les raisons de ce projet insensé se trouvaient dans une perspective tout aussi démente quant au règlement de la crise israélo-palestinienne : un territoire contre un autre territoire ?…

 

 

ANNONCE

 

La Lettre Catholique, dans le cadre de l’Association Service d’Eglise, déclarée en préfecture de Paris selon la loi 1901, proposera prochainement des ouvrages rédigés par les intervenants de la Lettre, mais ouvrira également son espace associatif aux auteurs catholiques qui seraient dans l’impossibilité de se faire publier. Ce service d’Eglise sera sans doute actif pour janvier 2008.

Il vous sera proposé notamment les quatre encycliques sociales  de Jean XXIII à Jean-Paul II, commentées, de Pierre-Charles Aubrit Saint Pol.

A venir également, du même auteur, une méditation dialoguée sur les valeurs chrétiennes fondatrices des cultures et civilisations européennes : « Dieu chante l’Homme ».

Ces ouvrages vous seront proposés soit sur C.D.rom ou sur support papier.

 

 

DE L’EUROPE…

UN PROJET QUI OBLIGE…

A

LA CONVERSION DES ESPRITS…

 

Bénédictus Cassino

 

 

LUnion européenne est confrontée à un incontournable examen de conscience quant à son mode de construction et à son rôle à l’intérieur des patries qui la composent ainsi que dans le reste du monde. Sans cet effort, elle connaîtra une perte de sens.

Il ne suffira pas de réformer les institutions ; il est nécessaire de revenir aux principes fondateurs de cette union et de reconsidérer sa culture de fonctionnement, son mode de pouvoir et son exercice.

Nous sommes bien obligés de constater que depuis l’élaboration du traité de Maëstricht et de l’élaboration de la monnaie unique quelque chose s’est perverti ; on peu le constater dans le discours politique à ce sujet chez M. Sarkosy [33]. L’Union européenne n’est plus ordonnée aux peuples qui la composent, mais de plus en plus ce sont les peuples, leur nation qui lui sont ordonnés. La Commission présidée par M. Barosso se comporte comme un pouvoir supra-national avec, de toute évidence, un abus excentrique d’autorité, n’hésitant pas à flouer et bafouer les consciences des peuples  comme dans l’affaire du droit à l’avortement.

On peut en dire autant de la Banque Centrale Européenne. Il est certes nécessaire qu’elle soit indépendante, mais faut-il pour autant qu’elle soit également autiste devant la réalité des nécessités du moment. A quel jeu joue-t-elle pour ne pas faire preuve, elle aussi, de bon sens face à l’effondrement du dollar ?

Son comportement est très suspect et, on peut se demander si la monnaie unique ne fut réalisable que parce qu’il y eut un accord, une entente entre le pôle Washgiton-Wall-street  et les décideurs européens que présidait alors Jacques Delors. Nous serait-il interdit de baisser nos taux en deçà des taux directeurs US ?

Ou bien alors, le Président français de la Banque Centrale devient un électron libre ! Il n’est pas concevable que le pouvoir politique ne puisse se faire entendre de lui. Peut-on accepter une telle indépendance ? Ne devrions-nous pas, dans la perspective des réformes institutionnelles, prévoir un mode de pédales sur lequel le pouvoir politique du Conseil des Etats membres puisse s’exercer sur elle ?  Est-il normal que la Banque Centrale ait un pouvoir et un statut supérieur aux Etats membres ?  C’est le pouvoir politique qui a des comptes à rendre, pourquoi la Banque Centrale n’en aurait-elle aucun ? Cette situation pourrait bien devenir une sorte de bombe à retardement, car la Banque Centrale Européenne est ressentie comme un obstacle à la prospérité. A comparaître les économies du Royaume Uni et de la Suède, on se demande si plutôt que d’une monnaie unique, il n’eût pas été préférable de construire une union des monnaies européennes.

 

Il est évident, qu’on ne peut tout mettre sur le dos des pays qui, comme la France, ont des retards dans les réformes.  Il est certain que la rigueur excessive de la Banque Centrale Européenne rend plus difficile le retour à un taux plus élevé de croissance. Une telle situation encourage les délocalisations de la productivité.

Les autres problèmes viennent des interventions inacceptables des commissions qui tendent d’imposer leur point de vue dans un mépris affligeant des consciences des peuples [34]. Elles agissent toujours dans le même sens, rendre universel les dispositions radicalement opposées au droit naturel et à la loi naturelle. Ces commissions sont habitées par un esprit qui tire ses exigences d’une idéologie objectivement athée, voulant imposer le triomphe de l’homme sans Dieu. Un humanisme projetant le rêve mortifère d’un paradis sur Terre sans Dieu où l’homme n’aurait définitivement d’autre mesure que lui-même. C’est une perspective tragique, désespérante qui ne pourra aboutir que dans un cimetière forgé par toutes les déceptions, les colères, les orgueils désespérés… Il semble bien que nous soyons confrontés par l’invasion des idéologies soixante-huitardes : génération folle, narcissique et sûre d’elle. Ceux qui sont aux commandes de l’Union européenne sont de cette génération. Si rien ne change radicalement, c’est vers un désastre que nous allons. Nous ne pouvons que nous réjouir des résistances des très honorables Pologne, Irlande… Nous faudra-t-il émigrer hors de cette Union blasphématrice pour vivre selon le sens vrai de l’homme ? Elle ressemble de plus en plus à l’Empire Romain au fait de sa décadence.

 

Si l’Union européenne continue de se détourner des fondations chrétiennes, de son histoire et de ce qui  l’a faite, Dieu non plus ne voudra pas d’elle ; il la laissera choire dans les fosses putrides de ses orgueils dans lesquelles coule déjà le sang de ses enfants non-nés…

 

 

LE BILLET LITTERAIRE

 

 

SUR LA ROUTE…

 

LUC ELNLINGER[35]

 

 

 

 

L’auteur :

 

Jack Kérouack est un romancier américain (1922-1969)Ses ancêtres sont d’origine bretonne. Il exerça les métiers les plus variés et son œuvre reflète sa personnalité errante. Il a donné ses lettres de noblesse au mouvement beatnik avec deux romans, Les clochards célestes et sur La route

 

 Il a parfaitement restitué sa quête de la vérité entre christianisme et bouddhisme. Sa recherche de la vérité pour l'aider à vivre s'est traduit par toutes ces formes que sont l'écriture de poésie, la peinture, le passage par les différentes drogues, la méditation face à la nature.

 

 

Sur la Route…

Sur la Route, de Jack Kerouac, est un livre qui plaira plus aux garçons qu’aux filles ; pourquoi ? parce que la route attire plus les garçons que les filles.

Dans un premier temps, j’ai été réservé ; je trouvais la poésie un peu fruste, mais tous les routards vous diront que l’errance n’a rien à voir avec les contes de fée… puis peu à peu le roman m’a emporté.

                 
Oui, la poésie est présente, mais on la rencontre au détour d’une page, en toute discrétion[36] : " J’aimerais pouvoir dormir une nuit dans ce vieux bateau, quand le brouillard arrive et que les choses grincent et que l’on entend les sirènes des balises » ou encore cette phrase qu’on pourrait croire extraite d’un roman surréaliste : « C’était une nuit mythiquement pluvieuse[37]» Mais la poésie réside peut-être encore plus dans les rencontres et dans les séparations ; ce n’est pas sans rappeler le Céline de « Mort à Crédit [38] » : Avec inquiétude, Céline se demande ce que deviendra son petit camarade, compagnon de sa misère : « Peut-être que je le reverrais plus jamais … qu’il était parti tout entier… qu’il était entré corps et âme dans les histoires qu’on raconte … Ah ! c’est bien terrible quand même … on a beau être jeune quand on s’aperçoit pour le premier coup… comme on perd de gens sur la route… des potes qu’on reverra plus … plus jamais … qu’ils ont disparu comme des songes que c’est terminé… évanoui… qu’on s’en ira soi-même se perdre aussi… un jour très loin encore… mais forcément … dans tout l’atroce torrent des choses, des gens… des jours … des formes qui passent… qui s’arrêtent jamais.

A comparer avec ce passage de « Sur la route[39]»:
Quel est ce sentiment qui vous étreint quand vous quittez des gens en bagnole et que vous les voyez rapetisser dans la plaine jusqu’à finalement disparaître ? C’est le monde trop vaste qui nous pèse et c’est l’adieu »

                
C’est frappant, tout le roman est ponctué par ces séparations, ces amis que l’on quitte et dont la silhouette, dans le rétroviseur, va en se rapetissant pour disparaître … définitivement.

Voici la phrase qui termine sur La Route:
"alors je pense à Dean Moriatry, je pense même au vieux Dean Moriatry, le père que nous n'avons jamais trouvé, je pense à Dean Moriatry"


                
Et si, en définitive, cette quête initiatique, à travers le continent américain, n'était que la recherche du Père mythique ? La recherche du Père mythique et aussi la quête de ses origines avec la construction d'un roman familial", pour parler comme les psychanalystes ? Cela rejoindrait d'ailleurs le désir frénétique de Kerouac pour retrouver ses origines bretonnes qu'il croyait prestigieuses.

Et tout au long de ce roman, vous serez bercé par les effluves du jazz...



 

 

           

 

 

FOI MUSULMANE – FOI CATHOLIQUE

 

 

Parchemin horizontal: DE LA RELIGION MUSULMANE

ET

DE L’EGLISE CATHOLIQUE, APOSTOLIQUE ET ROMAINE 

 

 

Dialogue entre :

 

MM. Arnaud Dumouch

et

Pierre-Charles Aubrit Saint Pol

N°2

Tout récemment, cent trente huit docteurs et savants musulmans de toutes obédiences viennent d’écrire à Sa Sainteté le pape Benoît XVI. Il s’agit d’une lettre[40] adressée à tous les hauts responsables des différentes églises chrétiennes. Cette démarche est motivée par le souci de la paix et de la bonne entente entre les deux religions. Les signataires de cette lettre argumentent leur démarche sur l’obligation qui est faite communément aux musulmans et chrétiens, d’adorer un seul Dieu et d’aimer son prochain.

Ils souhaitent sur cette base une collaboration pour la construction de la paix dans le monde et le triomphe de la justice. Ils expriment leur préoccupation des dangers présents d’une guerre monstrueuse qui menace.

 

Dans cette optique et dans la logique de l’esprit de notre démarche initiée dans la Lettre N° 36, nous posons plusieurs questions à notre ami Arnaud qui se fera un devoir d’y répondre ; c’est peut être dans cet esprit qu’il faut comprendre l’intuition d’Arnaud Dumouch quant à notre initiative. C’est notre part dans cette inimaginable démarche qui démontre que tout cœur et esprit réellement priants peuvent recevoir des grâces pour le plus grand bien de l’homme.

 

1-      Comment comprendre cette démarche de nos frères musulmans ? 

 

Ce n’est pas une démarche de « nos frères musulmans » mais celle de « de cent trente huit docteurs et savants musulmans de toutes obédiences. » En effet, dans l’islam, il n’y a pas de Magistère centralisé mais des opinions plus ou moins communément partagées. C’est pourquoi, vous pourrez trouver 1000 savants vrais ou autoproclamés qui contesteront cet appel.

Disons que cet appel est celui du courant des musulmans démocrates.

 

 

2- Doit-on la situer dans l‘esprit du Saint Concile Vatican II ?

 

Ces hommes sont visiblement influencés par les valeurs humanistes et chrétiennes, voir par des valeurs SOUFISTES qui sont celles d’un islam très ancien et très proche du Christ. Une grande partie des musulmans se trouve influencée par ce courant. Mais c’est justement cela qui attire la haine irréconciliable des salafistes et des fondamentalistes chiites qui veulent en revenir à l’islam du djihad.

 

 

3- Peut-on effectivement considérer théologiquement le bien fondé de l’argumentation des auteurs de la Lettre quant aux deux commandements :

a) adorer Dieu l’Unique

b) aimer son prochain comme soi-même ?

 

Oui, on peut. Le premier verset du Coran dit : « Au nom du Dieu miséricordieux » et le quatrième pilier de l’islam est l’aumône. Cependant, la plupart des musulmans ont une vision beaucoup plus légaliste (un peu comme nos catholiques ritualistes du début du XX° siècle) que ce regard profond et très proche de celui de la minorité soufiste.

 

 

4- Comment faut-il comprendre l’affirmation commune des deux courants majoritaires de l’Islam : « le respect de la liberté religieuse ? » De la part des Sunnites cela ressemble à une révolution copernicienne ou nous serions-nous trompés sur leur approche très restrictive de la conception de la liberté religieuse et donc de conscience ?

 

 

Un verset du Coran demande de ne jamais convertir de force. Cela va dans le sens de la liberté de conscience. En même temps, il réduit les non musulmans à un statut d’inférieurs…

Par contre, la totalité des pratiques musulmanes, sunnites et chiites, ont toujours refusé, sous peine de mort, le fait de quitter l’islam. Autrement dit, cet appel à la liberté religieuse est nouveau et d’influence occidentale. Il pourra être un jour majoritaire dans l’islam mais il faudra un terrible et douloureux aggiornamento. Les chrétiens procédèrent à cet aggiornamento au XX° siècle en constatant douloureusement l’apostasie d’une partie de l’Europe. Les Juifs firent le même chemin lorsque, il y a 1900 ans, ils devinrent un peuple errant et persécuté. Il faut croire que l’islam ne fera pas ce chemin sans connaître de réels échecs politiques et religieux.

 

5- Comment appréhender cette demande de leur part : de s’unir entre chrétiens et musulman sur la personne humaine de Jésus-Christ ?

 

C’est une démarche soufiste. Les soufistes lisent l’Evangile. Pas les musulmans qui le croient, comme l’AT, falsifié. Le soufisme est pour le moment ultra-minoritaire et considéré comme hérétique par les sunnites et les chiites.

 

6- Le poids homicide des traditions non-musulmanes ne sera-t-il pas un danger sérieux pour une collaboration de ce type ?

 

 

Le plus grand obstacle est, pour le moment, l’orgueil djihadiste du côté des musulmans, et l’humanisme purement matérialiste et hédoniste du côté des chrétiens. On a là un choc de mentalités et deux extrêmes irréconciliables.

 

7- Dans quelle mesure ces responsables auront-ils la possibilité d’infléchir la dictature de ces traditions qui contredisent les affirmations présentes de la lettre ?

 

 

Je suis pour le moment et à moyen terme pessimiste. Mais, à long terme, je crois que cela se fera. On le voit déjà en Iran : 25 ans après la révolution islamiste, la majorité de la jeunesse n’a que mépris pour les excès des religieux et aspire à cet islam libre et humaniste. Mais qui renversera les religieux ?

 

 

8- Faut-il laisser toute l’initiative au Saint Siège Apostolique ou peut-on entreprendre des initiatives personnelles dans l’esprit de cette lettre et en écho à celui du Saint Concile Vatican II ?

 

Toute initiative de rapprochement avec les musulmans est utile. Cependant, il est des forces qui dépassent l’initiative personnelle et qui ne bougent qu’avec le temps et les générations.

 

9- Comment expliquer et comprendre qu’aucun représentant autorisé des musulmans de France n’ait signé cette Lettre ? Faut-il y voir là le résultat d’une trop grande complicité avec les pouvoirs en place ou un désaccord de fond ?

 

 

Cette lettre est l’équivalent, chez la plupart des musulmans, de ce que furent les initiatives modernistes pour l’Eglise du XIX° siècle.

 

Relecture spirituelle

 

« Et que tout être vivant chante louange au Seigneur. »

 

Nous pouvons nous appuyer sur ce verset biblique repris dans la liturgie pour nous réjouir d’un exaucement de cette parole d’espérance, en relisant cette lettre.

Je retiendrai un point : celui de l’invitation à l’amour.

La conscience de tout être humain conduit à l’amour qui est l’origine et le but de notre création.

Dans la tradition musulmane, le soufisme mérite par exemple qu’on s’y arrête pour mieux situer cette interpellation. J’invite à ce propos nos lecteurs à recevoir l’information de « catholique du net », un site très richement documenté sur toutes les traditions religieuses, philosophiques, ésotériques et autres[41].

 

« Tout homme est aimé de Dieu donc tout homme est mon frère » disait saint François d’Assise.

 

Combien nous serions bénis entre chrétiens et musulmans si l’esprit d’Assise, ravivé par le pape défunt Jean-Paul II se répandait partout où se côtoient les hommes. Tout dernièrement Le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, a présenté lundi 22 octobre 2007 à Naples une feuille de route pour le dialogue interreligieux : le refus de la violence et la promotion de la paix.

Il a illustré sa proposition dans le cadre des discussions organisées par la communauté de Sant’Egidio, sur les « religions en dialogue pour un monde sans violence », thème de la rencontre inter-religieuse pour la paix qui s’achevait le lendemain.

« Nous avons notre feuille de route à suivre : faire des religions un nom de paix », a dit le cardinal français, jusqu'alors archiviste et bibliothécaire de la Sainte Église romaine avant de prendre la tête du Conseil pour le dialogue interreligieux.

 « Le terrorisme couvre d’infamie celui qui le pratique. Toute violence justifiée au nom de la foi est une profanation du nom de Dieu », a expliqué le cardinal Tauran en citant Benoît XVI.

Tout en relevant avec amertume que la situation internationale offre un bien sombre tableau, marqué par la réapparition de crimes qui, après la seconde guerre Mondiale, semblaient désormais conjurés (nettoyages ethniques, camps de concentration), l’espoir du cardinal reste entier devant cette « poignée d’hommes et de femmes qui croient en la paix et lèvent les mains vers le ciel. »

 « Ils le font parce qu’ils sont persuadés que les situations de violences peuvent être surmontées en les contrecarrant par une attitude de bonté » a-t-il ajouté.

Prions pour que les signataires de cette Lettre Ouverte et Appel de Guides Religieuses Musulmanes se rallient à cette affirmation du petit pauvre d’Assise et tout ce qu’elle implique de respect des vies humaines auxquelles toutes nous engagent :

« Tout homme est aimé de Dieu donc tout homme est mon frère »

 

Le Rédacteur en Chef :

 

« Nous avons contacté la communauté soufiste de France ainsi que l’un des représentants en France des musulmans démocratiques et un correspondant musulman d’Afrique. Nous sommes sans réponse de leur part. Nous espérons qu’ils se trouvent en France des musulmans qui œuvrent pour la paix et désirent sortir de l’engrenage homicide des intégrismes. Nous serions très honorés de compter parmi nos collaborateurs des musulmans soucieux de voir triompher la dignité de l’homme et sa grandeur. Ce n’est que par l’amour que nous parviendrons à triompher de toutes les terreurs de notre monde. »

 

Que Dieu bénisse l’homme de bonne volonté !

 

 

LA SCIENCE DE LA PRIERE

 

 

 


 

CHAPITRE VII

 

 

Les dangers de l’esprit dans la méditation

 

 

L’esprit, disions-nous dans le chapitre précédent, doit-être, durant la méditation, le domestique du cœur. Hélas ! il est souvent un fort mauvais domestique. Nous avons grand besoin de nous mettre en garde contre ses incartades, si nous voulons faire des méditations fructueuses. Cet acte de prudence est une préparation nécessaire à l’oraison. Ainsi l’entend l’Eglise. Le bréviaire contient une formule de prière à réciter avant l’office. Or, nous y demandons surtout à Dieu de préserver notre cœur des dangers que lui feront courir les pensées de l’esprit.

« Seigneur, disons-nous, ouvrez vous-même ma bouche pour m’aider à bénir votre saint nom, et purifiez mon cœur des toutes les pensées vaines, mauvaises et étrangères. » - De ces trois espèces de pensées nuisibles à l’oraison, les plus dangereuses sont certainement les pensées vaines.

Aussi sont-elles placées au premier rang. Les pensées mauvaises font horreur aux bonnes âmes. On les repousse en tout temps ; comment les accepterait-on en la présence de Dieu ? Les pensées étrangères, quoiqu’elles ne soient pas mauvaises, sont manifestement des distractions inconvenantes, quand elles viennent à l’esprit au moment de la prière. Chaque chose en son temps, saint Bernard avait mille fois de dire à son esprit, en entrant au chœur : « Laissez là, à la porte, toutes vos préoccupations d’affaires. Vous les reprendrez en sortant. Et toi, mon âme, entre toute seule dans le sanctuaire du Seigneur, pour te livrer entièrement à son amour. »

Mais le danger des pensées vaines n’est pas aussi manifeste. Car ces pensées sont bonnes, elles semblent à leur place dans la méditation, on n’est donc nullement porté à s’en défier. En effet, leur seul défaut est d’être vaines, c’est-à-dire inutiles. Elles ne donnent au cœur  aucun amour ; elles amusent l’esprit et elles font perdre le temps. Il y en a de plusieurs espèces. Nous allons les passer en revue.

 

Les premières sont des réflexions sur soi-même, faites sous prétexte de s’examiner. Saint François de Sales en fait une description humoristique, bien propre à montrer le ridicule.

« Ce sont, dit-il, ces replis ou retours perpétuels sur nous-mêmes, par où nous voulons penser qu’elles sont nos pensées, considérer nos considérations, voir nos vues, discerner ce que nous discernons, ce qui jette l’âme dans un labyrinthe et entortillement qui ôte toute la droiture de nos actions et toute la bonne sève de la piété ! L’oraison de telles gens est un trouble dans l’oraison même, dont ils quittent les doux mouvements pour voir comment ils se comportent : s’ils sont bien contents, si leur tranquillité est bien tranquille, leur quiétude assez quiète ; jamais occupés de Dieu, et toujours attentifs à leurs sentiments. »[42]

Bossuet complète cette description : « Il y a,dit-il, une grande différence entre les saintes réflexions qu’inspire l’amour de Dieu, et les retours sur soi-même qu’inspire l’amour-propre.

Dans les premières, l’âme uniquement possédée de Dieu ne réfléchit sur ses mouvements que pour les lui rapporter. Dans les autres, elle se complaît en elle-même. Elle veut pouvoir se dire à elle-même dans son cœur : je prie, je m’occupe de Dieu ; pendant que sous le prétexte, au fond, elle s’occupe d’elle-m^me, et qu’elle cherche à se glorifier de faire bien, ce qui se remercie soi-même et non pas Dieu. » (Ibid. v. 10)

Ah ! ce besoin de se regarder, de s’examiner,  de s’éplucher, de se tâter le pouls, sous prétexte de se bien connaître !… Quelle funeste illusion ! Que d’âmes tombent dans ce piège tendu par l’amour-propre !… Certes, il faut s’examiner pour les fautes réelles et palpables, afin de les déplorer et d’empêcher le retour, en prenant des résolutions pratiques… Mais, s’il s’agit des mille imperfections, fruits de notre corruption originelle, quand même on arriverait à les biens connaître, où serait le profit ? Pour atteindre directement ces défauts, les moyens manquent. Il faut recourir à des moyens indirects. Nous en reparlerons plus tard, au chapitre XXIII, en traitant de l’oraison de foi et des péchés.

Sachons-le bien : la main de Dieu est seule assez fine pour saisir les moindres racines du mal dans notre pauvre nature et pour les arracher. Voulons-nous donc à la fois connaître parfaitement nos misères et nous en délivrer ? …  au lieu de nous regarder nous-mêmes, regardons Dieu et conjurons-le de faire tout seul un travail dont nous sommes incapables. Il le fera, en nous aidant à nous perdre de plus en plus dans son amour. Ces misères ne sont pas autre chose que les mille fibres de l’amour-propre ; or, le tombeau de l’amour-propre est dans un amour de Dieu poussé jusqu’à l’oubli complet de si-même.

La seconde espèce de pensées vaines consiste en réflexions curieuses, ayant pour but de pénétrer les mystères, sous prétexte de les admirer. Cette curiosité exalte l’orgueil de l’esprit et dessèche le cœur. Elle est au moins une perte de temps. « Ne vus amusez jamais sur ces subtilités ou vaines suréminences », dit saint François de Sales. En entrant dans cette voie, on change la méditation en étude et on cesse de prier. C’est la tentation des prédicateurs, des professeurs de théologies, des supérieurs réguliers, hommes et femmes, chargés de faire des conférences spirituelles. On croit se préparer à les intéresser, à les amuser, et on néglige d’accumuler par la prière les trésors d’amour avec lesquels on toucherait les cœurs.

Quand des personnes peu instruites se laissent aller à cette curiosité de l’esprit, elles s’exposent à tomber dans de graves erreurs théologiques. Saint jean de la Croix eut à examiner une âme très avancée, disait-on, dans les voies de l’oraison. Elle méditait sur l’eucharistie. Or, dans le compte rendu de ses pensées, le saint trouva des hérésies véritables ! – de nos jours, un prêtre, confesseur de l’abbesse de Lavau, admirant les pensées de cette religieuse durant ses oraisons, en rédige le compte rendu et le fait imprimer… Ce livre ne tarde pas à être condamné par la congrégation de l’Index[43]. On voit par ces faits ce que valaient les méditations de l’abbesse et celles de la personne examinée par saint Jean de la Croix. Nous engageons les esprits curieux à profiter de ces exemples.

Enfin, le danger des pensées vaines est surtout considérables quand les âmes s’imaginent être instruites directement par Dieu durant leurs méditations. A les entendre, Dieu leur parle, il leur donne des enseignements, des conseils et même des ordres. Elles finissent par vouloir soumettre leurs supérieurs et leurs confesseurs à ses prétendues volontés divines qui leur sont communiquées dans l’oraison…

Il y aurait là-dessus des volumes à écrire. Saint jean de la croix a longuement démontré le danger des révélations véritables et la nécessité de ne les suivre jamais dans la pratique, sans l’ordre formel des supérieurs. Mais alors comment accepter des révélations purement imaginaires, nées dans des cerveaux malades et qui sont parfois l’œuvre du démon ? Les personnes téméraires livrées sans défiance à de pareilles illusions, courent à l’abîme.  Les unes perdent leur vocation ; d’autres se portent à de graves imprudences de conduite ; d’autres enfin deviennent folles et finissent dans quelque maison de santé.

Ah ! combien l’humilité, la simplicité d’esprit nous sont nécessaires dans nos rapports avec Dieu ! … Il ne nous demande pas notre tête, mais notre cœur. David l’a dit : « Le Seigneur connaît les pensées des hommes et il en voit la vanité ! »[44] Enseignant aux apôtres à prier, Notre-Seigneur leur faisait cette recommandation : « Gardez-vous bien de vous répandre en longs discours dans vos prières, à l’exemple des païens. Ils s’imaginent rendre ainsi leurs demandes efficaces. Mais votre Père céleste connaît vos besoins, avant que vous lui demandiez quoi que ce soit. »[45] Vous n’avez donc rien à lui apprendre ; mais vous avez à toucher son cœur par votre confiance et votre humilité.

Se conformant à cette règle, Notre seigneur n’a jamais rien dit, ni rien fait pour exciter la curiosité d’esprit de ses apôtres. Au contraire,  il a résisté souvent à leur désir de connaître des choses inutiles. Il a rétabli le calme dans leur intelligence, pour mieux parler à leur cœur, pour s’en faire écouter et pour s’en faire aimer. Tout le discours après la cène ne contient qu’un long épanchement de sa tendresse. Il leur dit alors : «  Je ne vous appellerai plus mes serviteurs, …mais je vous ai appelés mes amis. »[46] Or ce discours se termine par une vive exhortation à la prière. On ne doit donc pas se préparer à l’oraison par des efforts excessifs de l’intelligence, mais par un abandon à Dieu, simple, sincère et plein d’affection.

Concluons, en rapportant les jugements sévères du P. Surin, à l’endroit des auteurs qui exaltent trop le travail de l’esprit dans l’exercice de la méditation.

« Il faut, dit-i, se désabuser des fausses maximes et surtout de celle que, de faire de beaux discours en son oraison, c’est l’oraison  des savants, et  que celle qui est d’attendrissement de cœur et de larmes, est celle des femmelettes. »[47] Plus bas, il ajoute : « Ceux qui sont très peu instruits en amour, ceux-là, quoiqu’ils soient de très grands docteurs, ont besoin de beaucoup raisonner selon leur habitude, et si on les prive du discours, on les met incontinent à sec… Si, au contraire, ils trouvent de bons discours en leurs oraisons, ils sont contents et ne pensent pas, en toute leur vie, jamais pouvoir avoir rien de meilleur. Ils prêchent leur manière d’oraison et la louent grandement, tenant l’autre comme une chimère… Hélas ! ils ne s’aperçoivent pas qu’ils n’ont point donné leur volonté totalement à Dieu, qu’ils ne le cherchent pas en tout, etc… Leur profession sainte les oblige à s’occuper du prochain ; mais ne gardant pas le détachement qu’il faut dans les choses extérieures, il arrive que leur vie est un mélange de bonnes choses et de conduites imparfaites. Qu’ils humilient leur entendement, et peut-être recevront-ils la grâce de l’oraison parfaite. » (Ibid.)

Il avait dit précédemment, au chapitre V, livre II de ce même traité : « La plupart des hommes veulent commenter leur raisonnement et vont dans les choses de la science mystique comme on fait aux autres sciences de philosophies et de théologies ; mais il y a un autre chemin, qui est d’aller à l’école que saint Ignace appelle « scholam affectus »,  c’est-à-dire l’école de l’affection, école de l’amour, ou, comme parle Bossuet, école du cœur. »

 

 

CHAPITRE VIII

 

De l’oraison affective

 

Pour nous attirer et nous unir librement à lui par amour ardent de notre volonté, le Saint-Esprit exerce son influence sur toutes nos facultés naturelles. Il s’adresse d’abord à notre intelligence. Nous venons de le voir ; nous ne pouvons l’aimer sans le connaître, et si nous voulons connaître ses perfections et ses œuvres, nous devons prendre la peine de les étudier. Le travail de l’esprit est donc une préparation nécessaire à l’oraison.

Mais ce travail de l’esprit est dangereux ; nous l’avons assez démontré. Il faut le modérer ; il y a même lieu de l’arrêter tout à fait, pour laisser au  cœur pleine  liberté de se livrer à l’amour de Dieu. Quelquefois, dans les natures bien équilibrées, qui vont droit devant elles, l’arrêt des opérations de l’esprit se produit tout seul, après une suite assez longue de méditations.

En effet, l’activité de l’esprit est excitée par les découvertes nouvelles qu’il fait dans ses études. Mais, lorsqu’il a bien approfondi un sujet, au point de le savoir par cœur, quand ce sujet, tourné et retourné dans tous les sens, n’a plus rien de nouveau à lui offrir, sa curiosité s’apaise, et il cherche ailleurs quelques satisfactions. Si des vieillards, qui ont perdu la mémoire, racontent pour la centième fois la même histoire, on est pris, en les écoutant, d’un invincible ennui. Telle est l’impression des âmes de très bonne volonté condamnées à méditer perpétuellement les mêmes vérités religieuses.

 D’autre part, si ayant mis en pratique la règle fondamentale de la méditation, une âme a réfléchi pour aimer, son amour de Dieu s’est développé peu à peu. Il a pris des forces et de la hardiesse. Cela résulte d’une différence capitale entre les besoins de l’esprit et les besoins du cœur. Le premier aime ce qui est nouveau ; le second au contraire s’en méfie. Aussi, quand on commence à s’adonner à l’oraison, on a besoin de beaucoup réfléchir pour arriver à connaître les bontés de Dieu et pour se décider à l’aimer timidement ; mais, en avançant dans cette connaissance, la timidité se dissipe, et on arrive à aimer davantage tout en donnant aux réflexions un temps beaucoup plus court.

Ainsi s’opère insensiblement le passage de la méditation à l’oraison affective. Le travail de l’esprit ne cesse pas complètement. Il se simplifie. Au lieu de faire de longs et nombreux raisonnements sur une vérité religieuse, on l’envisage d’une façon générale. Ce souvenir suffit pour toucher le cœur et pour l’embraser d’amour. On réalise ainsi le progrès signalé par saint Thérèse dans une parole citée plus haut. « Il consiste, dit-elle, non pas à penser beaucoup, mais à aimer beaucoup. » Grâce à l’oraison affective, on entre dans cette voie : on pense de moins en moins et on aime de plus en plus.

Quelquefois, il plaît à dieu d’attirer les âmes à lui, en agissant tout de suite sur leur cœur, sans passer par leur esprit. D’après le P.Libermann, la chose serait même très fréquente. Il dit, en effet : « Quoique l’oraison de méditation mène peu à peu à l’oraison d’affection, cela n’empêche pas que beaucoup d’âmes commencent par celle-ci, et ne peuvent jamais s’appliquer à la méditation.[48] »

Certes, Dieu a le droit de brûler les étapes ; il peut le faire sans inconvénient et même au grand profit des âmes à qui il accorde cette faveur. Il agit ainsi ordinairement avec les gens simples de la campagne, dont la fin reste naïve et qui ne sentent jamais le besoin de raisonner à la façon des théologiens. Quand ces gens deviennent pieux, ils font tout de suite l’oraison affective.

Parmi les personnes instruites, celles dont le cœur est tendre, passionné, et qui n’ont aucun goût pour les spéculations théologiques, sont amenées promptement à faire l’oraison affective. Beaucoup de femmes se trouvent dans ce cas. Chez elles, le cœur part plus vite que l’esprit. Les réflexions, les raisonnements ne tardent pas à les fatiguer. Au contraire, elles éprouvent un besoin ardent d’aimer Notre-Seigneur et ne se lassent jamais de lui offrir leur affection et leurs tendresses.

Il n’y là rien de mauvais ni d’inquiétant. Le Saint-esprit se prête à la nature de chacun de nous. Il nous permet ainsi de correspondre plus facilement aux opérations de sa grâce. Quelque nécessaire que soit la connaissance des vérités religieuses, tous les fidèles ne sont pas appelés à devenir des théologiens. Ils sont obligés au contraire à aimer rapidement à cet amour, sans faire un grand travail d’intelligence, pourquoi les en empêcher ? On irait certainement contre l’action de l’Esprit-Saint. Car, si la nature de quelques personnes explique cette promptitude à faire l’oraison affective, il y a aussi incontestablement l’influence de la grâce.

Cette oraison affective réalise un vrai progrès sur la méditation. Toutefois, on est loin encore de l’oraison parfaite. Ici également il y a des écueils, et souvent on ne sait pas les éviter. Aussi allons-nous signaler les principaux.

Le premier et le plus dangereux consiste à exagérer les émotions sensibles et à faire consister la perfection de la prière dans la vivacité de ses sentiments. C’est le contraire qui est vrai.

Certes, dieu agit sur notre sensibilité. Mais ce n’est pas pour la développer outre mesure. Loin de là, c’est pour en détacher et en dégager notre volonté. Nous vivons dans les sens. Le Saint-Esprit est bien obligé d’aller nous chercher là où nous sommes. C’est pourquoi il descend jusque-là. Pendant que nous demandons à nos sens des émotions basses et souvent mauvaises, il y produit par sa grâce des émotions pures et suaves qui nous détournent de la terre pour nous élever vers le ciel.

Or, « Dieu est esprit, a dit Notre-Seigneur à la Samaritaine, et il cherche des adorateurs qui l’adorent en esprit et en vérité.[49] » Les élans sensibles de notre amour ont quelque chose de corporel. Ils ressemblent par-là aux sacrifices d’animaux offerts jadis dans le temple de Jérusalem. Dieu goûtait médiocrement ces sacrifices. Il préfère donc aux émotions de nos sens les ardeurs spirituelles de notre volonté ; c’est l’adoration en esprit. Et quand ces ardeurs prouvent leur sincérité en se traduisant par des actes de vertu, c’est l’adoration en vérité.

Nous avons rencontré une personne plongée tout entière dans les excès de l’oraison affective. Arrivée de bonne heure à l’église tous les matins, elle s’absorbait dans les émotions de sa piété. Le plus souvent elle pleurait. Elle restait à genoux de sis à neuf heures de la matinée. Quand elle se retirait, le parquet était inondé de ses larmes. Son directeur l’avait congédiée, en disant : « Je n’entends rien à l’état de votre âme ; cherchez des conseils ailleurs. »

Elle vint à nous. Nous eûmes bientôt fait de lui montrer comment elle ne savait pas répondre à l’action du saint-Esprit. Nous lui apprîmes à ne pas faire perdre à la grâce de la prière sa force et sa pureté, en se fatiguant pour matérialiser en quelque sorte les sentiments de son cœur. Il valait mieux les spiritualiser en les faisant monter dans la volonté et en les exprimant par des actes purement intérieurs.

C’était une âme intelligente et docile. Elle comprit et changea sa façon de prier. Ce fut   bientôt chez elle une transformation générale. Loin de perdre le goût et l’habitude de l’oraison, elle arriva promptement à un état d’oraison continuelle. Auparavant, sa façon de prier l’avait hébétée et frappée d’impuissance. Elle n’était bonne à rien, se contentant de donner de l’argent pour les œuvres charitables et religieuses. Une fois sortie des excès de la sensibilité, elle s’adonna aux œuvres les plus difficiles. Elle y déploya un courage, une ardeur qui allèrent parfois jusqu’à l’audace, et cela, en conservant toujours la douceur, le calme et la suavité. Ses anciennes amies ne revenaient pas de leur étonnement. Elles ne comprenaient rien à une transformation si rapide et si complète. Il avait suffi pour l’opérer d’éclairer cette âme sur l’action du Saint-Esprit dans la prière. En se rendant docile à ses moindres impulsions, elle avait changé du tout au tout et réaliser des progrès considérables.

Sans tomber, comme cette personne, dans les excès de la dévotion sensible, on peut se heurter contre un autre écueil qui n’est pas moins dangereux. C’est de croire en avoir fait assez dans l’oraison affective, quand on a éprouvé de grands sentiments d’amour de dieu.  Si on se borne à cel, cette oraison a peu de valeur, en tant que prière, attendu que, par eux-mêmes, ces sentiments ne constituent pas une demande formelle, et prier, c’est demander. Il faut le faire humblement, en revêtant la demande de diverses conditions nécessaires à son efficacité. C’est le seul moyen d’obtenir de dieu les grâces dont on a besoin pour pratiquer la vertu et pour ne pas donner dans sa conduite un démenti aux sentiments éprouvés pendant l’oraison. Qu’il s’agisse de la méditation ou de l’oraison affective, il faut toujours en arriver aux demandes, sous peine d’avoir fait un travail incomplet.

Pendant des réflexions faites dans la méditation sur les commandements de Dieu, sur les vices et les vertus, saint Alphonse de Liguori dit les paroles suivantes : « A quoi sert-il de connaître nos obligations et de ne pas nous en acquitter, si ce n’est à nous rendre plus coupables devant dieu ? Or, lisons, méditons tant qu’il nous plaira, nous ne remplirons jamais nos obligations si nous ne demandons pas à dieu la grâce de les remplir.[50] » Ceci est un commentaire d’une parole de saint Augustin : « Mélius est ora quam legere. Prier vaut mieux que lire et méditer. »

Il faut faire la même réflexion à propos des sentiments éprouvés dans l’oraison affective. Saint Alphonse n’y manque pas. Il donne à l’appui un aveu du P. Segneri. Ce Père disait de lui-même : « Au commencement, dans la méditation, je m’attachais plus à produire des affections qu’à prier… Mais, dans la suite, ayant reconnu la nécessité et l’immense utilité de la prière, j’ai employé à prier la plus grande partie du temps de mes oraisons mentales.[51] »

 

 

Histoire de France

 

 

 

Article VI

 

 

Louis IX (St Louis) (1226-1270) :

 

Il n’avait que 12 ans à la mort de son père, le 8 novembre 1226. Il fut sacrer le 28 du même mois. La régence fut exercée  avec grande dextérité par sa mère, Blanche de Castille.

Louis, né en 1214, épousa  à 20 ans Marguerite de Provence (1234) laissant le pouvoir à sa mère jusqu’en 1242. Son règne vit un accroissement considérable du pouvoir royal, car il avait un sens de la justice innée et il fut appelé bien souvent pour régler des différents et apaiser les révoltes de ses vassaux.

Même le roi d’Angleterre, se reconnaît son vassal pour ses possessions en France. Mourant de dysenterie, il revient littéralement du tombeau et part en croisade en 1248 et arrive en Égypte  en 1249.

Rentré en France, à la mort de sa mère en 1252, il repartit en 1270. Homme de Dieu, il mourut, en véritable saint, de la peste à Carthage en 1270. Il fut canonisé en 1297 par le pape Boniface VIII.

 

 

Philippe III le Hardi (1270-1285) :

 

Fils de St Louis, il accompagna son père à la croisade et fut proclamé roi devant Tunis en 1270. Ayant signé une trève pour 10 ans avec le Maures, Il  revint en France, acquit le comté de Toulouse, le Poitou, l’Auvergne, le Perche, les comtés d’Alençon, de Nemours, de Chartres. Il fut d’abord marié à Isabelle d’Aragon, dont il eut Philippe IV le Bel, puis à Marie de Brabant.

 

 

Philippe le Bel (1285-1314) :

 

Il épousa Jeanne de Navarre en 1284, qui lui apporta la Champagne et la Navarre. Il fut le premier roi à porter le titre de roi de France et de Navarre. Il annexa à force de combats, toute la Flandre gallicane avec Lille, Douai et Béthune. Dans ses démêlés avec le Saint Siège, Philippe Le Bel réunit les États Généraux en 1302.

Après maints incidents, il fit élire un pape français Clément V, qui vint s’installer en Avignon. Après avoir confisquer les biens des Juifs et des marchands lombards en 1306, il s’attaqua à l’ordre du Temple, qui était immensément riche.

Il fit arrêter les chefs de l’ordre en 1307. Il obtint de Clément V la suppression de l’ordre en 1312 et la mise au bûcher des dignitaires de l’ordre en 1314.

Il mourut peu de temps après d’une chute de cheval. Un tournant politique était pris dorénavant : le temporel prenait le pas sur le spirituel dans les affaires de l’état.  

 

 

Louis X le Hutin, c’est à dire le Querelleur (1314-1316):

 

Il devint roi de Navarre à la mort de sa mère en 1305. Il succéda à son père sur le trône de France le 30 novembre 1314. Il dut faire face à son oncle, Charles de Valois. Toujours à court d’argent, il spolia les juifs et les marchands lombards. Marié  en 1305 à Marguerite de Bourgogne, il la répudia pour adultère en 1314 et la fit étrangler en 1315. Il se remaria, avec Clémence de Hongrie, dont il eut un fils posthume, Jean 1er, qui ne vécut que quelques jours. C’est son frère, Philippe V le Long, second fils de Philippe IV le Bel, qui lui succéda.

 

 

Jean 1er le Posthume (1316) :

 

Officiellement roi de France, seulement 5 jours. Il meurt possiblement empoisonné par son oncle, le régent, Philippe de France, comte de Poitou, qui fut proclamé roi à sa mort.  (Des bruits coururent plus farfelus les uns que les autres : Il aurait été, soit, enlevé puis élevé sous le nom de Jean de Guccio à Sienne en Italie, soit réapparu en France, pour reprendre sa couronne, sous le nom de Jean, capturé en Provence, il serait mort à Naples en 1363.)

 

 

Philippe V le Long (1316-1322) :

 

Il se fit sacrer contre l’avis des barons, qui voulait voir régner la sœur de Louis X, Jeanne. Il réunit les États-Généraux, qui se prononcèrent en sa faveur. Il mit fin à la guerre de Flandre. Il déclara inaliénable le domaine de la Couronne. Il renforça l’administration intérieure et les milices urbaines. Il favorisa la chasse aux hérétiques avec l’Inquisition. Marié à Jeanne de Bourgogne, Il mourut sans enfants mâles. Son frère Charles IV monta sur le trône.

 

 

Charles IV le Bel(1322-1328):

 

Troisième fils de Philippe le Bel, il réorganisa les finances et la justice. La tension s’aggrava avec les Plantagenêts, qui annonçait la guerre de 100 ans. Il fut le dernier des Capétiens directs, car il mourut en ne laissant que des filles. La couronne passa à Philippe  VI, de la branche des Valois, lequel se vit contester par Édouard III d’Angleterre.

 

 

LE SAINT CONCILE VATICAN II

 

COMMENTAIRE DE LEONCE GRATTEPANCHE

 

 

 

CONSTITUTION DOGMATIQUE SUR L’EGLISE

 

Le dessein du Père qui veut sauver tous les hommes

 

2 - Le Père éternel par la disposition absolument libre et mystérieuse  de sa sagesse et de sa bonté a créé l’univers ; il a décidé d’élever les hommes à la communion de sa vie divine ; après leur chute en Adam, il ne les a pas abandonnés, leur apportant sans cesse les secours salutaires, en considération du Christ rédempteur « qui est l’image du Dieu invisible, premier né de toute la création » (Col.1, 25). Tous ceux qu’il a choisis, le Père, avant tous les siècles, les « a distingués et prédestinés à reproduire l’image de son Fils pour qu’il soit le premier-né parmi une multitude de frères » (Rom. 8,29) Et tout ceux qui croient eu Christ, il a voulu les appeler à former la saint Eglise qui, annoncée en figures dès l’origine du monde, merveilleusement préparée dans l’histoire du peuple d’Israël et dans l’Ancienne Alliance, établie enfin dans ces temps qui sont les derniers, s’est manifestée grâce à l’effusion de l’esprit- Saint et, au terme des siècles, se consommera dans la gloire. Alors, comme on peut le lire dans les Pères, tous les justes depuis Adam « depuis Abel le juste jusqu’au dernier élu », se trouveront rassemblés auprès du Père dans l’Eglise universelle.

 

 

Les pères du Saint Concile rappellent la foi de l’Eglise quant à l’auteur de la création qui est Dieu. Ils réaffirment qu’il a agi en toute liberté, sans aucune contrainte. La création matérielle manifeste sa bonté qu’on ne cesse de contempler et pour laquelle il convient de rendre grâce tous les jours de notre vie.

Elle n’est pas le fruit d’un hasard ni d’une nécessité induite par le dit hasard. Elle est le produit d’une volonté débordant d’amour qui agit dans une gratuité absolue et pour un dessein que l’on ne cessera pas de comprendre ni de contempler dans l’éternité.

Ils rappellent également que toute la création matérielle est ordonnée à l’homme qui en est le couronnement. En effet, l’homme est l’achèvement premier de la création. Il la résume et la sublime.

Dieu veut l’homme pour qu’il accède à sa vie divine ; malgré la chute dont l’évènement historique[52] se trouve reconnu et réaffirmé ; les pères enseignent que Dieu n’abandonna jamais cette humanité à elle-même en considération de la mission rédemptrice du Christ-Jésus, le Verbe, seconde Personne de la Sainte Trinité.

 

Etre chrétien, être de l’Eglise est une élection[53], une mission que le Père éternel dispose pour le Christ-Jésus, le divin Rédempteur : Tous ceux qu’il a choisis, le Père, avant tous les siècles, les « a distingués et prédestinés à reproduire l’image de son Fils pour qu’il soit le premier-né parmi une multitude de frères » (Rom. 8,29).  Ainsi tous ceux qui sont de l’Eglise, - c’est-à-dire ceux qui reconnaissent et admettent que le projet de vie chrétienne est le seul qui mène au salut-, sont appelés à configurer l’image du Christ en eux-mêmes, à collaborer à la Rédemption du monde. Ils le sont par un appel mystérieux que fait entendre et reconnaître le Père éternel. L’Eglise est tout à la fois l’accueil de la miséricorde de Dieu et son porte-voix parmi les hommes et les femmes qui vivent encore dans les ténèbres.

Les pères reprennent l’enseignement séculaire. l’Eglise est l’héritière de l’Ancien Testament et du Nouveau Testament ; elle en est l’heureux aboutissement. Ainsi le Saint Concile affirme sa filiation.

 

L’Eglise est offerte au monde pour le salut de tous dans ces temps qui sont les derniers ; il faut entendre par « dernier »  dans la Révélation, que le temps de grâce est celui, sur cette Terre, qui correspond au temps de l’Eglise.

 

Les Temps derniers sont une mesure du temps que Dieu seul maîtrise et connaît ; mais les Temps derniers ce peut être tout autant la mort qui saisit aujourd’hui l’un d’entre nous[54].

C’est perdre son temps et se perdre en vanité que de chercher à connaître la durée des temps derniers ou d’annoncer sans cesse leur fin. Il y a comme une obsession malsaine, un piège du Malin que d’attendre, dans une fébrilité qui n’a rien à voir avec l’Espérance, le cataclysme vengeur de Dieu, dans lequel on s’autoproclame à la bonne place de la justice divine. Cela peut devenir une maladie de l’âme pouvant entraîner la perte de la foi voire développer un état dépressif.

Dieu veut de nous une confiance absolue en son amour qui est miséricorde et justice. Cette tendance est une perversion de l’âme qui touche les fondements de la foi. Elle rend le sujet impatient, si impatient qu’il en vient à souhaiter la colère de Dieu. Ainsi naît une sorte d’aliénation dans laquelle le sujet  fuit le réel, annihile sa propre liberté en  souhaitant que Dieu règle tout pour lui.  Il ne s’aperçoit plus que Dieu a sur lui un projet conforme à sa dignité, dignité qu’il a oubliée, il en viendra à se mépriser, se haïra autant qu’il haïra Dieu[55]… L’Eglise a besoin de former des maîtres spirituels, elle a besoin de vrais pauvres de Dieu…

 

Les pères concluent ce texte par une espérance qui n’est absolue que parce que la charité est absolue, car dans l’éternité comme dit saint Paul : « il ne restera que la charité. » Oui, mais ce sera une charité enrichie de notre foi avec sa propre expérience et de notre espérance marquée par notre fidélité au baptême. Alors, comme on peut le lire dans les Pères, tous les justes depuis Adam « depuis Abel le juste jusqu’au dernier élu », se trouveront rassemblés auprès du Père dans l’Eglise universelle. La conclusion des Pères dans ce second texte répond à une réalité eschatologique : un jour, un autre jour de Dieu, quand le corps mystique du Christ sera achevé, que tous les sauvés seront récapitulés en Lui, Lui le Fils unique du Père, le Verbe incarné, le Fils d’Homme venu sur la née nous présentera à son Père et, plus rien qu’un immense alléluia raisonnera dans les cieux de la Gloire…

 

 

La mission du Fils

 

3 – Ainsi le Fils vint, envoyé par le Père qui nous avait choisis en lui avant  la création du monde et prédestinés à une adoption filiale, selon son libre dessein de tout rassembler en lui (cf. Eph. 1,4-5 et 10).  C’est pourquoi le Christ, pour accomplir la volonté du Père, inaugura le royaume des cieux sur la Terre, nous révéla son mystère et, par son obéissance, effectua la Rédemption. L’Eglise, qui est le règne de Dieu déjà mystérieusement présent, opère dans le monde, par la puissance de Dieu, sa croissance visible. Commencement et développement que signifient le sang et l’eau sortant du côté ouvert de Jésus crucifié (cf. Jean 19,34) et que prophétisent les paroles du Seigneur disant de sa mort en croix : « Pour moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai tous les hommes » (Jn. 12, 32 grec). Toutes les fois que le sacrifice de la Croix par lequel le Christ notre pâque a été immolé (I Cor.5,7) se célèbre sur l’autel, l’œuvre de notre rédemption s’opère. En même temps, par le sacrement du pain eucharistique, est représentée et réalisée l’unité des fidèles qui, dans le Christ, forment un seul corps (cf. 1 Cor. 10, 17). A cette union avec le Christ, qui est la lumière du monde, de qui nous procédons, par qui nous vivons, vers qui nous tendons, tous les hommes sont appelés.

 

 

Les pères conciliaires, s’appuyant sur la théologie paulinienne, reprennent son enseignement et rappellent que de toute éternité, Dieu décida au secret de son amour libéral d’appeler le genre humain à travers son Fils unique en vue d’une adoption filiale. Une décision mystérieuse, incompréhensible dans laquelle, il faut se laisser happer plutôt que de s’efforcer de la comprendre : qui peut comprendre le dessein de Dieu, qui peut entrer dans sa volonté ? « C’est ainsi qu’il nous a choisis en lui avant la fondation du monde, pour être saints et irréprochables devant lui dans l’amour, nous ayant prédestinés à être pour lui des fils adoptifs par Jésus-Christ selon le bon plaisir de sa volonté, à la louange de gloire de sa grâce dont il nous a gratifiés dans le Bien-aimé. » Nous l’avons dit plus haut, la création visible est ordonnée à l’homme qui en est le couronnement, le prince, mais lui-même est ordonné au Christ-Jésus à l’intérieur duquel le Père l’a appelé. C’est donc par l’homme que toute la Création, y compris l’homme lui-même, est ordonnée au Christ et, c’est en lui que tout s’accomplit et entre dans la plénitude de l’adoption filiale du Père[56].

Quoique dans ce passage, il n’en soit pas fait mention, on perçoit que l’homme, parce qu’il est appelé à travers l’humanité à venir du Verbe incarné, sera appelé non seulement à parachever la création visible, devenant co-créateur avec Dieu et qu’il il sera également appelé à collaborer à sa propre rédemption et à celle de tous ses frères et sœurs. Ce que confirme le passage suivant : C’est pourquoi le Christ, […], inaugura le royaume des cieux sur la Terre,  […], par son obéissance, effectua la Rédemption. Si donc, le royaume des cieux est inauguré sur cette Terre, c’est qu’il appelle implicitement et explicitement la collaboration de l’homme qui, à l’origine, se trouva appelé à collaborer à l’acte créateur de Dieu[57].

Les pères conciliaires mentionnent l’obéissance d’amour de Jésus-Christ  sans la développer ici: «  C’est pourquoi, en entrant dans le monde,  [le Christ]dit : Sacrifice et offrande tu n’en as pas voulu, mais tu m’as façonné un corps ; holocaustes et sacrifices pour le péché, tu ne les as pas agréés ; alors j’ai dit : Voici, je viens – dans le rouleau du Livre il est écrit de moi – pour faire ô Dieu, ta volonté. » (Heb. 10, 4-5)  L’obéissance à la loi d’amour de Dieu est la clef du salut de l’humanité ; elle le demeure pour le salut de chacun d’entre les hommes. L’obéissance à la loi de Dieu est l’école obligée de l’humilité au sein de laquelle s’épanouit le nécessaire esprit de pauvreté. Aucun pouvoir, aucun être, aucun royaume ne peut se distraire de cette obligation salutaire ; ni l’homme ni sa société ne peuvent échapper à l’impératif de l’humilité.

Il nous est  enseigné que c’est par l’Eglise et l’Eglise seulement que s’opère sur cette Terre et dans ce temps-ci  la croissance du royaume de Dieu, que s’établit et se développe Son règne. Dans le développement de cet enseignement les Pères centrent l’établissement et la croissance de ce royaume par le sacrement de l’Eucharistie. L’Eucharistie comme nous l’enseigne Benoît XVI dans son encyclique et dans son exhortation est le mystère vivant par lequel toute l’Eglise s’ordonne et vers lequel elle retourne. La célébration eucharistique quotidienne est le départ de la journée et son accomplissement, c’est par elle que tout est action de grâce.

La croissance de la filiation adoptive au Père ne peut se faire que dans la communion au Christ, communion qui passe impérativement par la manducation de son corps et de son sang : en même temps, par le sacrement du pain eucharistique, est représentée et réalisée l’unité des fidèles qui, dans le Christ, forment un seul corps (cf. 1 Cor. 10, 17). A cette union avec le Christ, qui est la lumière du monde, de qui nous procédons, par qui nous vivons, vers qui nous tendons, tous les hommes sont appelés.

 

L’Esprit qui sanctifie l’Eglise

 

4 – Une fois achevée l’œuvre que le Père avait chargé son Fils d’accomplir sur la terre (cf. Jn. 17, 4), le jour de Pentecôte, l’Esprit –Saint fut envoyé qui devait sanctifier l’Eglise en permanence et procurer ainsi aux croyants, par le Christ, dans l’unique Esprit, l’accès auprès du Père (cf. Eph. 2,18). C’est lui, l’Esprit de vie, la source d’eau jaillissante pour la vie éternelle (cf. Jn. 4, 14 et 7, 38-39), par qui le Père donne la vie aux hommes que le péché avait fait mourir,  en  attendant de ressusciter dans le Christ leur corps mortel (cf. Rm. 8,10-11). L’Esprit habite dans l’Eglise et dans le cœur des fidèles comme dans un temple (cf. Cor. 3, 16 et 6, 19), en eux il prie et atteste leur condition de fils de Dieu par adoption (cf. Gal. 4, 6 ; Rm. 8, 15-16 et 26). Cette Eglise qu’il introduit dans la vérité tout entière (cf. Jn. 16, 13) et à laquelle il assure l’unité dans la communion et le service, il l’équipe et la dirige grâce à la diversité des dons hiérarchiques et charismatiques, il l’orne de ses fruits (cf. Eph. 4, 11-12) ; 1 Cor. 12, 4 ; Gal. 5, 22). Par la vertu de l’Evangile, il rajeunit l’Eglise et il la renouvelle sans cesse, l’acheminant à l’union parfaite avec son Epoux. L’Esprit et l’Epouse, en effet, disent au Seigneur Jésus : « Viens » (cf. Apoc. 22, 17)

Ainsi l’Eglise universelle apparaît comme un «  peuple qui tire son unité de l’unité du Père et du Fils et de l’Esprit-Saint. »

 

Les Pères conciliaires renouvèlent l’enseignement de l’Eglise sur l’Esprit-Saint qui ne peut venir dans l’Eglise que si le Christ nous l’envoie : « Cependant moi je vous dis la vérité : mieux vaut pour vous que moi je m’en aille, car si je ne m’en vais pas, le « Paraclet » ne viendra pas vers vous : mais si je pars, je vous l’enverrai. » (Jn. 16, 7) Nous sommes donc bien en présence de la Troisième Personne de la Sainte Trinité ; sans l’action de l’Esprit-Saint l’Eglise ne peut vivre. Elle ne serait qu’une institution humaine, elle ne porterait que des fruits humains.

 

L’Esprit-Saint est le sceau qui certifie que nous sommes des fils adoptifs du Père. Il établit entre nous et le Père une proximité non seulement spirituelle, mais également physique et affective. Si nous aimons Dieu, nous ne pouvons l’aimer vraiment que par l’action de l’Esprit qui suscite en nous cet amour auquel nous décidons d’adhérer avec la grâce de Dieu.

Les Pères réaffirment le rôle essentiel de l’Esprit qui maintient l’Eglise dans la Vérité pour laquelle elle a mission de témoigner et d’enseigner infailliblement ; elle ne peut se tromper, ni en matière dogmatique, ni en matière morale.

L’unité du corps du Christ est fondée vivante par l’Esprit qui l’achemine vers les épousailles éternelles avec le Christ.

 

Conclusion :

 

Les pères conciliaires par la rédaction de ces trois textes majeurs réaffirmèrent la foi de l’Eglise en un Dieu unique et trinitaire. Ils ont planté les fondements du Saint Concile dans cette foi, mais aussi dans l’amour de charité qui est la nature de notre Dieu Trine.

Nous avons sous nos yeux la preuve, s’il en était besoin, que ce concile se met résolument dans l’héritage vivant de tous les conciles à commencer par celui de Jérusalem. Quitte à nous répéter, nous redisons que si ce Saint Concile Vatican II, fut de nature pastorale, car les pères voulurent que l’Eglise tienne compte des transformations sociales, économiques, culturelles de ce monde, il n’en est pas moins tout autant dogmatique, théologique même s’il ne définit aucun dogme.  Comme si, on pouvait séparer le renouveau pastoral de l’enracinement dogmatique. Les trois textes que nous venons de commenter infirment l’argumentation spécieuse et légaliste [58].

Nous sommes éblouis par la beauté et la lumière de ces textes.

 

 

 

 

MEDITATION DE LA BIBLE

DESIRE WASSON

 

 

ABRAM

 

 

Abram monta d’Egypte au Négueb, lui, sa femme et tout ce qu’il avait ; Lot était avec lui. Abram était très riche en troupeaux, en argent et en or. Il alla par étapes du Négueb jusqu’à Béthel, jusqu’au lieu où se trouvait d’abord sa tente, entre Béthel et Aï, vers le lieu de l’autel qu’il avait fait précédemment. Là Abram invoqua le nom de Yahvé. (Gn. 13, 1-4)

 

 

Abram est venu en Egypte contraint par la famine qui sévissait ; était-il conscient de  la portée prophétique de cette démarche ? Nul ne peut y répondre. Pour nous, cela est l’évidence, parce que l’Ancien Testament s’éclaire à la lumière de l’Evangile. La Révélation hébraïque du Dieu unique visite presque clandestinement le monde païen, un monde organisé, sûr de lui et de sa force. Pharaon a-t-il compris qui était Abram, ce mystérieux visiteur ayant un dieu si protecteur qu’il empêcha les dieux d’Egypte de le protéger lui, le grand roi des deux Egyptes ? Non ! il l’ a déjà oublié et s’en est aller s’étourdir dans les bras d’autres concubines.

Abram médita sans doute ces évènements, ce Dieu mystérieux qui n’a pas de nom et qui le protège si radicalement ! Qu’a-t-il compris de cet appel ? Il y a bien la promesse qu’il a effleurée du doigt léger, pour le moment tout est encore bien confus, une sorte de clair-obscure. Il sait que lui et ses descendants sont appelés à une mission, mais il ne sait rien de son contenu. Cette situation intérieure est connue de tous ceux qui entrent volontairement dans l’amitié de Dieu : que me veux-tu Seigneur ? Je veux bien faire ta volonté mais pour aller où ?  Seigneur, tu ne me réponds pas ! …

Abram revient plus riche qu’il n’était parti… Dieu l’a béni ! Il remonte vers le lieu de son culte pour rendre grâce, invoquer le Nom de son Dieu, comment s’appelle-t-il, lui qui n’a toujours pas de nom ? Le saurai-je un jour, se demande-t-il ? Dieu le renvoie sous sa tente, construire sa maison…

 

Lot, qui allait avec Abram, avait aussi du petit et du gros bétail, ainsi que des tentes. Le pays ne leur permettait pas d’habiter ensemble : ils avaient trop de biens pour pouvoir habiter ensemble. Il y eut une querelle entre les bergers des troupeaux d’Abram et les bergers des troupeaux de Lot. – Les Cananéens et les Périzzites habitaient alors le pays. – Abram dit à Lot : « qu’il n’y ait pas, je te prie, de querelle entre moi et toi, entre mes bergers et tes bergers ; car nous sommes frères[59]. Tout le pays n’est-il pas devant toi ? Sépare-toi donc de moi. Si tu vas à gauche, j’irai à droite ; et si tu vas à droite, j’irai à gauche. » (Gn : 13, 5-9)

 

La séparation d’Abram et de Lot est due à la surabondance de biens des deux ; c’est par sa bénédiction que Dieu les sépare. Cet événement est triste et peut apparaître comme une affliction injuste, mais c’est Abram qui est appelé, pas Lot qui l’a suivi. Il ne l’a pas suivi à cause du Dieu d’Abram, mais il aura vu une opportunité de se délivrer de la maison de Térah, son grand-père et, pressentit qu’à côté d’Abram, son oncle, il aurait une facilité plus grande de s’enrichir et d’être puissant.

Oui, mais il n’a pas été appelé ; Lot se sera imposé à la compagnie d’Abram qui l’accueillit comme compagnon dans sa solitude. Lot était sans doute étranger à la  vocation de son oncle, il ne le voyait pas avec la lumière de la foi. 

Le discernement d’une vocation est chose délicate ; il y a un monde entre désirer une vie particulière au service de Dieu et le vouloir de Dieu sur soi. Dieu peut maintenir l’âme dans une nuit[60] toute une vie entière. Et le sujet ne comprendra cet appel, cette vocation, qu’après son trépas, dans la lumière divine alors qu’il l’aura effectivement accompli[61]. C’est une épreuve intérieure très lourde qui maintient le sujet dans une grande humilité… C’est assez comparable à la nuit noire.

Dans la décision d’Abram il y a une sentence, sa motivation est pourtant bienveillante ; Lot ne fait rien pour rester en compagnie de son oncle, il accepte ; cela lui semble égal, il est riche et puissant. Il est convaincu de s’affranchir de toute aide.  Lot est l’image du monde matérialiste qui vit à côté de Dieu qui marche à côté de lui mais sans jamais mettre son pas dans le pas de son Dieu. Lot recevra une terrible leçon…[62]

 

Lot, levant les yeux, vit tout le district du Jourdain, qui était tout entier arrosé. Avant que Yahvé n’eût détruit Sodome et Gomorrhe, c’était comme un jardin de Yahvé, comme le pays d’Egypte, jusqu’aux abords de Soar. Lot choisit pour lui tout le district du Jourdain et lot se dirigea du côté de l’est. Ainsi il se séparèrent l’un de l’autre : Abram habita dans le pays de Canaan et lot habita les villes du District ; il transporta ses tentes jusqu’à Sodome. Or les gens de Sodome étaient mauvais et grands pécheurs contre Yahvé. ( Gn. 13, 10-13)

 

 

Lot lève les yeux, il va vers là où sont pour lui les satisfactions de ses appétits.  Il n’y a là rien de condamnable, il est le monde, il est du monde. Le contraste entre Abram et Lot illustre ce que sera la dualité du peuple élu et ce que sera et est aujourd’hui le peuple de Dieu : les pauvres de Yahvé et les autres. Lot va vers l’abondance de richesses alors qu’Abram est riche que parce qu’il travaille ; il n’est pas préoccupé par l’enrichissement, sa préoccupation est Dieu. Lot va choisir la direction de son jugement ou de son salut ce sera selon sa liberté. Le verbe choisir a, selon la tradition hébraïque, un sens radical, définitif : il choisit de quitter Abram, il abandonne tous ses droits sur la terre de la Promesse. [63] Ce qui ne veut pas dire qu’il ne fera pas son salut, mais qu’il ne fait pas partie de la généalogie de la Promesse. Il n’aura pas de part à la Terre d’Abraham.[64] Lot, malgré le péché de ces villes,  s’y installe ; son besoin de satisfaire à ses ambitions est plus fort que la prudence.

 

Et Yahvé dit à Abram, après que Lot se fut séparé de lui : «  Lève les yeux et, du lieu où tes, regarde vers le nord et le midi, vers l’est et l’ouest ; car tout le pays que tu vois, je te le donnerai, à toi et à ta descendance, pour jamais. Je rendrai ta descendance comme la poussière de la terre ; si l’on pouvait dénombrer la poussière de la terre, on dénombrerait aussi ta descendance. Debout ! circule dans le pays en long et en large ; car c’est à toi que je le donnerai. »

Abram transporta ses tentes et vint habiter à la chênaie de Mambré, qui est à Hébron. Là il bâtit un autel à Yahvé. (Gn. 13, 14-18)

 

Yahvé semble avoir attendu le départ de Lot pour se manifester à nouveau à Abram, il lui commande de lever les yeux, alors que Lot leva les siens par concupiscence. Abram a, avec Dieu, une relation étrangement soumise ; nous sommes au néolithique, la culture générale veut que l’on craigne les dieux, et qu’on  se soumette  à eux sans trop oser les regarder… Il semble pourtant que Dieu au contraire cherche leur intimité. Abram a en mémoire la révolte initiale, on lui a appris à ne pas défier Dieu ; tout ce qui échappe à son entendement vaut la soumission. L’homme n’est pas libéré de lui-même, il ne saurait donc se libérer de son dieu.

Yahvé-Dieu lui confirme la Promesse qu’Il lui a faite ; il aura cette terre. Une terre étrange qui va nourrir une descendance plus nombreuse que la poussière : Que veut me dire Dieu, ce Dieu au nom que je ne connais pas ?  Il ne s’interroge peut-être même pas, il se soumet, il ne saisit pas sa liberté, il ne discute pas avec ce Dieu. C’est une attitude logique dans le cadre tragique du péché originel ; c’est aussi, à l’extrême, l’attitude des musulmans sunnites, ces esclaves de Dieu. Une attitude qui est abominable à Dieu. Abram est la figure de celui qui se soumet à la Loi de Dieu sans comprendre, il n’ose pas comprendre la volonté de Dieu, c’est la loi du péché,  le droit de Lucifer.[65]

 

 

« FRATERNITE CONGO-KINSHASA »

 

 

La Rédaction de La Lettre Catholique fut très honorée d’avoir été sollicitée par les représentants de L’Association d’Entraide aux Enfants du Congo-Kinshasa. Elle a le plaisir de publier dans ce numéro les nouvelles de cette activité caritative. Nous espérons que vous serez généreux de vos prières et de vos dons en argent.

Vous pouvez aller sur la page de garde pour connaître cette association.

Merci d’avance pour permettre à ces enfants de retrouver le sourire.

 

 

 République Démocratique du Congo

FRATERNITÉ LES SERVITEURS - « FRATS »

Association sans but lucratif (Asbl)

 

 

 


ÉCHOS DU CCCSAF

 

 

I. Pourquoi un Centre d’accueil pour les “enfants de la rue” (CCCSAF) ?

 

La République Démocratique du Congo traverse depuis une décennie l’une des plus dramatiques crises socio-économiques de sa courte histoire. Les victimes les plus vulnérables sont hélas les enfants : orphelins des guerres ou du SIDA, enfants jetés à la rue par leurs parents incapables de les nourrir ou pire encore, enfants nés sur le trottoir. Ces enfants sont la honte de Kinshasa, la capitale, car ils sont exposés à tous les risques, condamnés à fouiller les tas d’ordure pour trouver leur subsistance, à chercher dans le noir un coin où passer la nuit à la belle étoile, à accomplir dès 5 ou 6 ans des tâches insalubres, voire même à se prostituer.

 

Révoltés face à ce drame, nous avons décidé avec notre partenaire exclusif F.C.K/France, et grâce à son soutien financier, d’apporter dans un premier temps une modeste contribution à l’éradication de ce phénomène en ouvrant un Centre d’accueil de jour pour les “enfants de la rue”, le 15/02/2007.

 

Contribution volontairement modeste, car il nous fallait d’abord démontrer aux pouvoirs publics que nous avions une volonté et un savoir-faire. D’où l’option de commencer par un Centre d’accueil de jour, de moyenne capacité, avant de voir plus grand. Cette reconnaissance est dores et déjà acquise puisqu’un financeur, le MUDECOM, a apporté une première contribution aux frais de fonctionnement de ce Centre, trois mois après son ouverture.

 

2. Comment fonctionne ce Centre ?

 

Nous y accueillons en moyenne une quarantaine d’enfants trois fois par semaine (lundi, mercredi et vendredi) soit 120 enfants chaque semaine, mais certains d’entre eux n’hésitent pas à revenir au Centre les autres jours (mardi, jeudi et samedi) pour faire une toilette, laver leurs habits ou jouer.

 

Environ 80 % de ces enfants sont des garçons. En effet, les filles ne survivent pas longtemps au régime de la rue. Celles de plus de 12 ans qu’on trouve dans les rues se livrent souvent à la prostitution et ont des enfants. Toutefois, parmi les 120 enfants accueillis chaque semaine, nous avons enregistré 24 filles dont l’âge varie entre 7 et 10 ans.

 

            a) Le travail dans la rue

 

Cest en général entre 10 h du soir et 4 h du matin que notre enquêteur intervient. Il s’agit d’aller à la rencontre de l’enfant, et de réussir à pénétrer ce milieu auquel on voudrait l’arracher. Une bonne connaissance de la dynamique de groupe permet de choisir le moyen d’intervention qui va se révéler le plus efficace. A ce niveau, notre enquêteur se mêle à des groupes de 5 à 10 enfants, âgés de 5 à 13 ans.

 

Après cette étape, et quand un rapport de confiance s’est enfin établi, vient alors le moment où l’on peut faire comprendre à l’enfant qu’un autre mode de vie est possible. L’enquêteur lui fait savoir qu’il existe un endroit où il peut trouver un toit, de la nourriture, un peu d’affection : c’est le Centre d’accueil.

 

            b) Le travail dans le Centre

 

Une fois accueilli dans notre Centre de jour, l’enfant est pris en charge sur deux plans :

- au plan humain : nourriture, hygiène, santé, information de base sur la drogue le Sida ou l’alcoolisme, activités récréatives ;

- au  plan éducatif : respect de certaines valeurs (ne pas voler, ne pas se droguer, ne pas avoir recours à la violence, etc.),  alphabétisation si c’est nécessaire.

 

Chaque semaine, des échanges ont lieu entre les enfants. Chacun est invité à s’exprimer, à raconter aux autres sa propre histoire, et cela sous l’encadrement de l’assistant social.  Une femme assumant certaines tâches ménagères offre en outre à ces enfants une présence maternelle qui leur est également indispensable.

 

Dans le Centre, les enfants sont répartis en deux groupes pour un bon encadrement et un bon suivi :

 

- Enfants de 6 ans à 9 ans : Dans ce groupe, les enfants jouent, et en jouant, ils font l’apprentissage de la vie en société. Ils apprennent la propreté, à s’occuper de leurs affaires personnelles, à vivre pacifiquement en communauté contrairement à leur façon de vivre dans la rue. En outre un apprentissage de la lecture, de l’écriture et du calcul leur est dispensé.

 

- Enfants de 10 ans à 13 ans : La plupart des enfants affectés à ce groupe sont des enfants qui ont déjà fréquenté l’école, mais ont abandonné. Alors, on les familiarise avec d’autres méthodes d’enseignement et d’éducation, l’objectif étant de leur montrer qu’ils peuvent sortir de leur condition sociale.

 

3. Suivi sur le terrain

 

Le travail fait, à ce niveau, est celui du suivi par l’enquêteur ou l’assistant social selon les jours, dans les différents milieux où sont localisés et vivent ces enfants. La difficulté est qu’ils ne retournent pas tous dans leur milieu habituel, car ils vagabondent souvent à la recherche d’une occupation ou de nourriture. Mais, tous ces enfants reviennent  au Centre les jours d’ouverture, car ils savent très bien notre programme.

 

4. Perspectives :

 

Le travail n’étant pas facile, nous faisons de notre mieux pour répondre autant que faire se peut aux besoins vitaux de ces enfants (nourriture, soins médicaux, habillement), à leur formation civique et intellectuelle par l’alphabétisation, etc., mais nous sommes conscients des limites de notre action.

 

La transformation du Centre de jour en Centre d’hébergement serait évidemment bénéfique pour ces enfants, car elle permettrait un encadrement et un suivi plus efficace. L’augmentation de la capacité d’accueil mériterait également d’être envisagée tant les besoins sont considérables.

 

Vu l’ampleur des besoins, nous avons effectué des démarches auprès d’organismes financeurs internationaux afin d’obtenir des subventions de fonctionnement pour soulager notre partenaire,  F.C.K/France.

 

 

                                                           Fait à Kinshasa, le 11/07/2007

 

 

                                                                         Pour FRATS :

 

Adede MANOKA MASENGI

Directeur du Bureau d’Etudes et chargé des Projets

 

 

Comme vous pouvez le constater, vos dons portent des fruits de joie et de consolation : Aimer Dieu c’est aimer son prochain. « Quand ai-je donné un verre d’eau Seigneur, quand tu as accueilli le pauvre qui te le demandait. »

 

Y a-t-il plus précieux que le sourire d’un enfant !

 

 

L’HISTOIRE DE L’EGLISE[66]

 

Eusèbe de Césarée

 

 

PIERRE ET PAUL

 

 

Vers la conversion de l’Europe du Nord

 

 

La transformation de  la civilisation antique vers le Moyen-Age s’accompagne  d’une nouvelle répartition géographique des foyers culturels. L’Italie succombe aux invasions ravageuses, en particulier celle des Lombards. Il en sera de même pour la Gaule méridionale. On s’étonnera que ces régions de l’ancien Empire chutent à ce point alors qu’elles portèrent la civilisation dans tout le monde connu.  Sans doute le fallait-il, une purification radicale pour permettre le jaillissement de la culture chrétienne sur des fondations saines.[67]

La destruction du Royaume Suève (585) et la conversion du roi Reccarède (587) permettent la consolidation de l’unité politique de la péninsule Ibérique et l’unité religieuse.  Cette stabilité favorisera la renaissance culturelle de l’Espagne grâce également à une migration venue de Byzance et d’Afrique. Le plus beau de ses fruits fut le renouveau des études ecclésiastiques.[68]

Au VIe siècle des personnalités intellectuelles et religieuses vont largement contribuer à cette renaissance : Juste d’Urgel et ses commentaires du Cantique, Apringius de Beja et son commentaire de l’Apocalypse ; Eutrope de Valence, Licinien de Carthagène, Léandre de Séville et son frère Isidore, celui-ci fera œuvre encyclopédique en réunissant les connaissances antiques et en élaborant la première synthèse qui sera la référence de base pour l’émergence de la culture occidentale.

 

A l’aurore du Moyen Age, dans les ombres épaisses des effondrements sociaux, une migration intellectuelle va avoir lieu dès le VIe siècle : une partie importante des élites du sud de l’Europe migrera vers le Nord, migration favorisée par l’annexion de l’Aquitaine[69] au royaume Franc après la victoire de Vouillé en 507.  Dans ce siècle naquit le mouvement dit de Nantes à Maëstricht qui se développera  au VIIe siècle. L’évêque saint Nizier envoie des clercs pour l’église de Trèves qui appelle des artisans italiens. On assiste dès le VIe  siècle à des mouvements missionnaires sous l’impulsion de saint Goar et de saint Fridolin[70] provenant de l’Aquitaine. Ils fonderont des monastères dans la Rhénanie et au tour du lac de Constance et en Moselle. 

 

 

Vers la fin du VIe  siècle, un autre  mouvement de renaissance partit d’Aquilée sur les bords de l’Adriatique. Il permit la restauration des sièges épiscopaux de toute la Carinthie et de la Drave. Cette nouvelle situation amena un conflit avec des prêtres ordonnés par des évêques gaulois ; ce fut au pape Grégoire de trancher, ce qui témoigne des l’activité missionnaire du clergé franc. Un peu plus tard, cette mission sera reprise par des évangélisateurs venus des îles britanniques.

 

La Grande-Bretagne connaît des épreuves peut-être plus épouvantables encore avec l’invasion des Anglo-Saxons, païens particulièrement cruels.  De 437 à 604, la ville de Londres n’est plus nommée dans aucun document. Un peu comme si une nuit polaire avait englouti la quasi-totalité du territoire.  Dans l’Est du pays, le christianisme avait presque totalement disparu.  Dans cette épreuve, une partie des Bretons  parviennent à se réfugier vers les régions occidentales ce qui deviendra la base de la renaissance chrétienne de la Grande–Bretagne.  C’est grâce à l’effondrement de la faible culture romaine que le christianisme s’implanta au mieux ; il sut profiter de la renaissance celtique et put facilement se répandre en Pays de Galles et en Cornouailles[71].  C’est une nouvelle page d’histoire qui s’ouvre pour ce peuple et son église. Elle se caractérise par une forte implantation monastique et par son caractère nettement celtique, une inculturation réussie.  Elle s’illuminera des saints prestigieux : saint Illtud, saint Gildas, saint David de Menevia, patron du pays de Galles, saint Samson évêque-abbé de Dol, en Bretagne, émigrants qui apporteront leur originalité, leur organisation et leur piété.

 

C’est de la Grande-Bretagne que sortit saint Patrice, patron de l’Irlande.  Saint Patrice naquit dans une vieille famille chrétienne sans doute anciennement romaine, d’où peut-être l’origine du prénom – une famille patricienne-. A seize ans, il est enlevé par des pirates irlandais, amené dans cette île, il y vivra en esclave six années. Il parvient à s’évader sur le continent, il y poursuit sa formation auprès de saint Amatre d’Auxerre et de son successeur saint Germain. Rentré en Grande-Bretagne, il se sent appelé à l’évangélisation de l’Irlande. Il lui consacrera toute sa vie. Il reçut la consécration épiscopale. Il fut confronté à la résistance du clergé celte : les druides qui, s’en avoir d’écriture, avaient une culture forte et très originale[72]. Son apostolat est admis entre 432-461.

On peut considérer à bon droit qu’à partir du Vie siècle, cette église quoiqu’en communion parfaite avec Rome, s’affirme bien comme une église celtique.  Elle s’affirme et rayonne surtout par sa vigueur monastique qui est le fondement presque unique de son organisation[73].

L’église irlandaise sera la matrice d’une culture très florissante où se côtoieront les lettres latines, langue liturgique officielle est le latin et la littérature profane  d’inspiration celtique. Toutefois le latin restera considéré comme une langue étrangère, son influence sera concentrée dans l’élite, elle ne touchera guère le peuple.

Ce foyer culturel que deviendra l’Irlande permettra l’éclosion de la renaissance carolingienne et par celle-ci se développera la culture  de l’Occident médiéval et moderne[74].

 

L’Irlande sera le sanctuaire des saints et des docteurs : mais il serait enfantin de ne pas faire précéder le foisonnement de saints, c’est-à-dire une vie chrétienne remarquable, avant la vie intellectuelle et culturelle : saint Enda 520, saint Finnian de Clonard, sainte Brigid de Kildare, saint Finnian de Moville, saint Brendan de Gonflert…  L’église d’Irlande tient une place à part dans l’Eglise. Sa vie spirituelle rejoint celle des premiers temps de l’Eglise en Orient avec les mêmes excès ascétiques, le même sens de la pénitence… Certains de ses aspects, très austères, font penser aux mouvements nés après la fin des persécutions de l’Empire Romain.

L’église d’Irlande aura une influence profonde sur tout ce qui concerne la théologie sacramentelle ; elle initiera le renouvellement du pardon pour les mêmes fautes, elle établira la pénitence individuelle et privée, elle instaurera la confession quotidienne des fautes dans la discipline des monastères. Elle imposera ce renouveau à toute l’Eglise qui développera la doctrine pénitentielle  autour de laquelle s’élaborera progressivement et dans la pratique spirituelle le réalisme de la tendresse de Dieu[75].

L’église celte inaugure une nouvelle forme d’ascèse : le scotti ; qualificatif qui désigne un missionnaire itinérant, un exil volontaire : (peregrinari pro Christo ou pro amore Dei.[76]) L’expansion de l’église d’Irlande s’étendra en Grande-Bretagne – fondation d’un monastère sur l’île face au Northumberland, à la demande du roi Oswald 655 – en Gaule et en Germanie.

 

A l’initiative de saint Grégoire, une équipe de missionnaires fut envoyée chez les anglo-saxons ayant à leur tête saint Augustin, le premier archevêque de Canterbury. La petite fille de Clovis qui était l’épouse du roi de Kent, Ethelbert avait fait oeuvre de missionnaire, le terrain était donc préparé : son époux se converti immédiatement ainsi qu’un grand nombre de ses sujets, 597. Saint augustin put créer deux évêchés suffragants de Canterbury : Londres et Rochester ; ce mouvement sera ralenti par des divergences entre l’apostolat celtique et romain comme toujours.

 

L’une des plus belles figures missionnaires de cette période dite de Scotti fut sans aucun doute celle de saint Colomban[77]. Issu du monastère de saint Comgall à Bangor, il se mit en route vers la Gaule en 590/591. Il fit des fondations monastiques en Bourgogne, surtout celle de Luxeuil, mais il dut fuir la colère du roi Gontran et de sa mère à cause de sa rigueur morale. Il gagna la Moselle et durant son périple multiplia les fondations et les conversions. Il prêcha l’Evangile parmi les païens Alamans installés en Alsace et dans les contrées suisses.

 

 

Nous terminons ici, le chapitre de l’histoire de la chrétienté antique. Son exposé, son étude nous témoignent de l’action de l’Esprit-Saint qui s’invite dans l’histoire humaine pour incarner l’histoire du Salut. Mais nous le savons bien, l’histoire du Salut s’amorce dans le mouvement de la chute d’Adam et Eve.

Durant tout le déroulement de cette étude, nous croisâmes des personnalités extraordinaires très attachantes, même celles qui favoriseront les schismes, car ce qui est au cœur de cette histoire est la recherche de la vérité, sa compréhension.

Nous avons vu se structurer la pensée chrétienne ; elle éclora dans l’époustouflant Moyen Age.

Toute l’Antiquité chrétienne qui n’eût pas existé sans la lente et splendide mutation des intelligences des antiquités païennes, n’est rien de moins qu’une sorte d’extraordinaire effervescence contenue, comprimée qui semble attendre sa libération.

On peut scinder en trois parties cette longue période : le martyrologe, l’exubérance intellectuelle et l’empire du silence, c’est-à-dire les monastères ; toute cette période est sous-tendue par une mission, annoncer l’Evangile au monde connu alors.

 

Dieu s’est installé au cœur de l’humanité, au cœur de l’homme et de la femme pour illuminer toute la geste, tout ce qui fait et fera encore son histoire… Cette histoire cessera quand le dernier des humains entrera dans l’éternité…

 

Le Christ-Jésus aura apporté véritablement le feu à notre humanité[78] ; que l’on adhère à lui ou qu’on le rejette, cela ne change rien au fait que lui seul donne sens à l’histoire de l’homme et quel sens !…

 

 

BREVES D’ACTUALITE

 

 

 

 

L’ART DU SILENCE…

 

Désiré Wasson

 

 

Il arrive que la série des catastrophes ne puisse toujours s’appliquer à l’impondérable, parfois l’homme, cet animal intelligent, a la faculté de multiplier les bévues.

Certains hommes illustres font souvent preuve d’imprudence. Ils leur arrivent même de se donner l’illusion de l’existence surtout s’ils subirent dans un passé récent un sort amer.

 

Cette fin d’été fut l’écrin agité des parleurs imprudents.

 

Prenons l’exemple, tout à fait fortuit, de l’ancien Premier ministre, M. de Villepin. Dans le clair-obscur d’une enquête judiciaire, il crut bon de donner son avis, parce que des médias eurent l’idée malicieuse de faire appel à lui pour combler un espace vide. Il est paradoxal de demander à l’inconsistance de remplir un contenant ; c’est une équation qui demande l’emploi de mathématiques traitant des problèmes spatio-temporels, peut-être bien le trou noir, l’anti-matière ! Il paraît qu’un objet happé par lui s’y désintègre, cela est logique pour quelque chose ou quelqu’un ; il semble improbable que l’on puisse dissoudre dans l’anti-matière ce qui n’a assurément aucune substance. 

M. de Villepin s’autorisa à donner une leçon de paix intérieure, de sérénité dans l’acte politique à M. Sarkosy… Que n’en a-t-il donné la preuve quand les banlieues brûlèrent et quand il s’était  agit du nouveau contrat de travail… Il nous souvient que cette sérénité, cette paix intérieure, de Villepin soit allé la chercher chez M. Sarkosy. Nous nous souvenons qu’il fut prié de revenir aux affaires sans même exiger de lui qu’il abandonnât de nouveau sa présidence de l’UMP [79].

Dans le cours innocent de cet entretien, dans un souci d’intégrité intellectuelle, nous entendîmes, médusés par l’audace, cet ex-Premier ministre accuser en quelque sorte ce gouvernement d’avoir osé parler de faillite alors, que d’après lui, les comptes de la nation étaient positifs ! … Comme disent les jeunes : « quel boulet ! » En une autre époque, on n’eût pas manqué de le qualifier de cave !

Il faut être gonflé pour oser dire cela, car il nous souvient que quelques semaines avant la campagne électorale, ce triste sire, avait affirmé sur les médias qu’il n’y avait plus d’argent dans les caisses…

Quid, Monsieur l’ancien Premier ministre de votre intégrité intellectuelle, prendriez-vous les Français pour des gogos ? Vous ne manquez pas d’air ! Vous qui fûtes le Premier Ministre de tous les échecs, de tous les rendez-vous manqués et surtout, de bien de mensonges, en cela vous fûtes fidèle au Président Chirac ; oui, là Monsieur, vous ne manquâtes pas de substance mais de squelette.

Le silence, Monsieur l’Ancien Premier Ministre est un art, un art subtil. Nous vous encourageons à le développer, ne serait-ce que pour le soulagement des ânes qui souffrent de mal-mort à cause de fous-rires que des intelligences de votre qualité provoquent…

 

Mais la série ne devait pas s’arrêter là, non ! Il fallut que deux prêtres aux sensibilités radicalement opposées se prêtassent au bavardage imprudent.

 

A l’occasion de l’ordination des cinq prêtres traditionalistes à Bordeaux, l’un d’entre eux fut interrogé par un journaliste qui ne manquait pas de malice ; celui-ci répondit : « … Benoît XVI fait feu de tout bois pour lutter contre la déchristianisation de la société! … » Il fallait oser ! Sans doute n’avait-t-il pas lu les documents pontificaux au sujet du Motu proprio. Il est pourtant clair que cette disposition n’est en rien un triomphe pour ces courants qui ont beaucoup de qualités, mais qui manquent d’humilité et de charité et peut-être même un peu de science et de culture historique. Il y a encore beaucoup de chemin entre l’unité légale et l’unité d’esprit et de foi ! Les ânes n’ont pas fini de souffrir !

 

Le seconde prêtre, de sensibilité opposée, ne manqua pas de me méduser, pourtant j’en ai entendu des tonnes ! A la question du même malicieux journaliste, il répondit : « Nous n’aurons plus la liberté de croire à ce que l’on veut ! »  J’invite les ethnologues à étudier de toute urgence cette sorte d’individu : l’homo-civil-clericus – je suis incertain de mon latin -. Mais ce que je sais, c’est qu’il est urgent que lui aussi reprenne le chemin de la classe de théologie et peut être aussi celle du bon sens…  Il est l’un des archétypes d’esprits errants tristement dans les couloirs ténébreux du modernisme lancéolé. Il est l’un de ces dinosaures de la période gaucho-libéralo-plouf ; ils sont reconnaissables à leur façon de s’affaler dans les bénitiers vides…  Mais à tout prendre, je préfère encore cette dérive archéologique là que celle des néandertaliens de la sphère latino-fixite ! … Que voulez-vous, j’aime bien rire  et eux ont le sourire généreux des hôtels des Impôts.

 

Pour eux deux aussi, il est urgent d’apprendre l’art du silence : le silence religieux ! …

 

Ah ! Si le ridicule pouvait tuer ! …  On aurait moins de chômage ! Il faut du monde pour un enterrement.

 

 

DU TRAITE DE L’EUROPE…

 

 

Monsieur Sarkosy, durant sa campagne électorale, fut très clair ; il ferait tout pour débloquer la crise institutionnelle européenne par un traité qui serait approuvé par le Parlement et non par un référendum.

 

En principe, un traité ne demande pas un référendum, à par celui de Maastricht qui ne le demandait pas, mais que seul la politique intérieure exigée pour redonner un semblant de légitimité morale à un mandataire qui n’en avait jamais eu vraiment.  Tous les traités furent ratifiés par le Parlement.

 

Il était normal que le projet de constitution fît l’objet d’un référendum, une constitution est un texte monolithique qui est très peu amendable surtout dans le cadre de l’Union européenne. Il fallait que tous les peuples fussent appelés à s’exprimer à son sujet.

Mais ici, il s’agit d’un simple traité, quelle que soit son importance, un traité n’est pas une constitution, il peut être modifié selon la réalité du terrain.

Il faut se réjouir que la crise institutionnelle européenne soit réglée. Mais pour autant, je crois que l’émergence d’un sentiment de rejet des politiques européens se poursuivra ; les adaptations institutionnelles n’ont jamais réglé les problèmes qui ne manquent pas en cette période.

Il va falloir que les responsables veillent à ne pas faire une politique européenne éloignée des peuples ; ils doivent se souvenir et se nourrir d’une chose toute simple : l’Union européenne est ordonnée au bien commun des peuples qui en font partie mais non pas l’inverse…

Il serait dangereux que réapparaisse dans le peuple l’impression que l’Europe devienne le bouc émissaire et la justification des échecs politiques nationaux.

Il ne serait pas souhaitable que, sous le prétexte de l’Europe, le Président Sarkosy permette l’entrée de la Turquie dans l’Union. Il perdrait toute la fragile confiance du peuple sans que celui-ci ne puisse la remettre en d’autres mains. Les effets seraient dévastateurs.

Le Président Giscard d’Estaing a dit : « qu’il se réjouissait de ce traité puisqu’il applique la quasi-totalité du projet de constitution en dispersant son contenu… » Si tel est bien le cas, il se pourrait bien qu’on assiste à une réaction virulente contre cette politique à moyen terme dans le cas où les situations sociaux-économiques s’aggraveraient. Il ne faut jamais manquer de respect aux peuples ! …

Il faut revenir à l’esprit des pères fondateurs…

 

 

DE LA REFORME DES RETRAITES …

 

Il n’y a aucune raison actuellement de laisser certains travailleurs de la fonction publique jouir de privilèges que plus rien ne justifie.

 

Il faut revenir à une culture de l’intérêt général, il faut mettre fin à des pratiques syndicales malhonnêtes. Pourquoi faudrait-il toujours faire porter l’effort sur les employés du privé qui sont les moins assurés de leur avenir ? Ce sont eux qui portent le financement des employés de la fonction publique !

Cela suffit !

Monsieur le Président ne cédez pas !

 

 

DES MARTYRS DES ESPAGNES…

 

Ils sont incurables les hommes et les femmes de gauche, l’histoire pour eux est sans nuance, elle doit nécessairement être de leur côté. Qu’ils aient eu leurs victimes par la dictature franquiste cela ne fait aucun doute ! Mais pour autant devaient-ils oublier que ce sont leurs comportements d’intolérance, de violence des consciences, de non-respect de la liberté humaine qui ont suscité un tel avatar… C’est parce que leurs pères avaient décidé d’en finir avec la religion qu’il y a eu la guerre civile. Ils sont les artisans de ce conflit et, maintenant par une sorte d’éclipse ils se présentent comme les seules victimes. Décidément, la notion d’honneur ne fait par partie des gens de gauche !

L’Eglise a eu raison de canoniser tous ces martyrs, la mémoire est à la charge de tous et à tous de savoir en tirer les leçons. La vérité est le scellement de toute réconciliation.

 

 

LA VIE DES MOTS

 

PIERRE-CHARLES AUBRIT SAINT POL

 

JUSTICE – EGALITE – EGALITARISME

 

 

L’un des points consternants de notre société occidentale est l’usage entretenu, malgré la chute du mur communiste, d’un vocabulaire idéologique transportant toujours l’idée d’injustice et du mode accusateur. Nous allons essayer de comprendre ce que les mots justice, égalité et égalitarisme peuvent charrier de concepts et, en quoi leur charge idéologique s’oppose à l’épanouissement des peuples.

 

Nous devons revenir sur le sens du mot « idéologie » que recouvre-t-il exactement ?

 

Le mot idéologie procède du latin « idea » et du grec logos : « ida » provient  du grec « eidos » qui signifie idée, logos a pour sens la science. Idéologie est un terme composite qui signifie la science que l’on développe sur une idée que l’on se fait des choses et des hommes. Sa construction et son usage sont nés au XVIIIe siècle, le siècle dit ‘des lumières’ ; c’est Desttut de Tracy[80] qui le forgea.  Condorcet[81] utilisa le terme « idéologie » comme une pratique intellectuelle symbolisant la lutte contre « l’obscurantisme religieux » au profit d’une approche dite réaliste de l’homme et de son univers, donc un matérialisme athée. On peut donner un sens plus précis de ce terme surtout depuis la formulation du marxisme et des révolutions qui s’en suivirent y compris le nazisme tous les deux étant des fascismes.

L’idéologue est celui qui se fait une idée de l’homme ou des choses et s’efforce d’imposer cette idée sur le sujet de son observation sans tenir compte de la réalité ou des réalités de son sujet. Le sujet est toujours accueilli partiellement, il peut subir la négation de ce qu’il est, s’il n’entre pas dans le schéma que l’idéologue s’est fait de lui. Cette attitude, si contraire à l’exigence de la vie intellectuelle qui est d’abord l’accueil du sujet pour ce qu’il est et non comme on voudrait qu’il soit, entraîne souvent l’oppression voir la destruction ou la négation du sujet qui se révolte. L’idéologie, malgré la vérité parcellaire qu’elle agglomère, procède d’une démarche de l’intelligence qui s’oppose radicalement à la vérité qui s’impose naturellement d’elle-même et bien plus encore d’une vérité qui serait révélée. L’idéologie est la matière intellectuelle de la culture révolutionnaire qui trouve son terreau dans le schisme de la Réforme, dans le jansénisme, dans la philosophie de Descartes[82] et  d’Emmanuel Kant[83].

 

Le mot « justice » vient de l’action de juger du latin » jus, juris », formule religieuse qui a force loi, selon le code de la Rome Antique. Il deviendra un acte civil par la nécessité de restaurer les équilibres faussés par un acte injuste, un acte qui s’oppose à la loi, au droit.  Socrate en donnera un sens plus élevé, pour lui la justice est l’art de gouverner par les équilibres ; le prince doit veiller au respect des équilibres qui régissent l’univers dont fait partie l’homme. La justice pour un grec est donc le respect du point d’équilibre dans l’acte de l’homme et de la cité. C’est aussi une vision géométrique de la cosmogonie au centre de laquelle se trouve l’homme est dehors de laquelle se trouvent les dieux. C’est le respect des harmonies.

 

Le mot égal vient du latin « aequus » qui signifie : uni, plan, horizontal. Cette racine latine donnera les mots : « égal, impartial » et se rattachent : « iniquus qui veut dire inégal et injuste ; mais aussi aequitas qui veut dire égalité, équilibre moral, esprit de justice ; il donnera également : aequare qui signifie : égalisation » Ainsi ce que nous qualifions d’injuste par opposition à ce qui est juste ou à la justice est une erreur ; ce qui est injuste est ce qui est inégal, ce qui s’oppose à l’égalité. La justice en soi ne peut être injuste, car elle est justice, elle peut se tromper mais ne peut être injuste, car la justice est justice, c’est un état. La justice est dans l’intention ou dans l’acte ou elle n’est pas, il ne peut pas y avoir du juge injuste puisqu’il exerce la justice, d’un mauvais juge on dira qu’il est inique et non injuste, de même que l’ont dira d’une décision de justice qu’elle est inique et non injuste. La justice ne peut qu’être ou ne pas être, elle ne peut en aucune façon être dite injuste. On dira d’une parole ou d’une décision qu’elle est juste parce qu’elle réfléchit la vérité pour laquelle la justice est ordonnée et l’on dira d’une chose qui n’est pas juste qu’elle est inéquitable parce qu’elle n’est pas équilibrée.

 

Egalitarisme vient de la même racine, c’est une maladie de la racine, une hypertrophie idéologique de ce qui est égal. Il apparaît au XIXe siècle, dans un contexte révolutionnaire, utopique et dans une effervescence idéologique. ( C’est une sorte de barbarisme révolutionnaire, idéologique ), un abcès malfaisant[84]. L’égalitarisme ou l’égalitaire réfléchissent une approche exclusivement matérialiste de l’homme et de sa société. Ils ne sont plus alors compris comme une personne ou une société de personnes mais tout juste reconnues comme un individu ou un ensemble d’individus que l’on traite selon l‘application que l’on veut obtenir dans l’optique de l’idéologie. On n’oserait à peine dire d’une haie que l’on taille qu’elle subit une taille égalitaire. Nous sommes alors en présence d’un langage déraciné de la réalité objective de l’homme et bien plus encore de sa réalité subjective au sens où on lui dénie toute aspiration à la transcendance. L’homme n’est plus qu’une utilité.

 

Cette approche scientifique de ces trois mots ou termes nous donne à comprendre le désastre que provoqua leur manipulation idéologique : on a laissé le concept de justice et d’égalité s’enfermer dans des constructions intellectuelles qui n’avaient rien à voir avec la Vérité. Il n’y  avait qu’un seul objectif : le renversement des ordres naturels et surnaturels. Il fallait désespérer l’homme de lui-même, le réduire à sa seule dimension, l’enfermer dans ses propres limites alors que le réalisme de l’histoire démontre le contraire. La nature de l’homme le pousse à se dépasser, à se transcender.  Par quel malheur l’homme a-t-il pu laisser un concept aussi beau que celui de la justice devenir une arme infernale contre lui-même ?

 

Nous avons eu l’occasion de traiter le sujet dans des numéros précédents, la justice est un impératif, une exigence qui procède du droit naturel et du droit surnaturel : la charité. La justice est la préservation des équilibres, des harmonies. Elle est ordonnée à la recherche de la vérité, à la réparation, à l’identification des causes, des auteurs et des victimes. La justice est liée étroitement au mystère de la Rédemption, elle y participe naturellement parce qu’elle se doit de faire la vérité, de l’établir.

 

L’égalité fait partie substantiellement du concept de justice puisque sa racine aequus et iniquus produit le mot injustice.

Il est impropre à nos sens de parler d’égalité des chances, car le concept chance introduit la notion de hasard, or le hasard ne peut être associé au concept d’égalité.

L’égalité est une notion qui est le fruit de la volonté, du vouloir de la communauté des hommes, elle n’est pas le produit de l’accident mais de la nécessité en écho au droit naturel qui proclame que tous les humains : hommes et femmes sont nécessairement égaux en droit. Donc l’égalité participe de la dignité de la personne. C’est un impératif moral.

Si on ne peut pas associer l’égalité avec le mot chance, c’est qu’il convient de l’associer avec le mot possibilité : égalité de possibilités ou égalité d’accession ou de moyens objectifs.  Tout le monde doit avoir les mêmes possibilités d’accéder aux objectifs de son choix. Ce qui implique un mécanisme juste d’accession et équitable. Ce concept d’égalité de moyens et d’accès fait appel à la liberté de conscience de la personne, à son  libre arbitre, c’est donc aussi un concept de qualité comme tout ce qui concerne la morale.

Le concept d’égalité induit donc d’atteindre ses moyens par l’effort personnel, aidé financièrement par la collectivité ; il exclut radicalement toute idée de piston, d’influence occulte ce qui, dans le cas contraire reviendrait à porter atteinte à la justice. Car si comme nous venons d’essayer de le démontrer l’égalité est partie substantielle de la justice, alors indirectement celui-ci est nécessité par l’exigence des équilibres, des harmonies. Il est une nécessité au cœur de l’homme par la charité.

 

Entendre de hauts responsables politiques parler de politique égalitaire pour l’école reflète une culture réductrice de la vie en général et d’une incapacité quasi pathologique de sortir de la culture révolutionnaire ; ce sont à n’en pas douter un langage et un système de pensée archaïques. Pour sortir de ces enfermements, il faut la conversion des esprits et des cœurs.

 

La crise politique que les démocraties traversent, y compris les partis politiques, est due au rejet instinctif et très profond de discours et d’attitudes qui ne répondent plus aux nécessités qui confrontent les sociétés, poussées en leur fort-interne, à se libérer de systèmes de pensées désuets et tous criminogènes. Le chemin sera long, car il faudra accepter que les seules aspirations matérialistes et de confort ne puissent répondre à des aspirations que beaucoup ont du mal à identifier.  André Malraux[85] avait, avant tout le monde, compris l’inexorable effondrement des idéologies et que le retour à la spiritualité, au religieux s’imposerait à la conscience de chacun. Le leurre qui empêche l’accélération de cette prise de conscience est, en plus de la pérennité tragique de la culture révolutionnaire, l’actuel et dramatique triomphe déviant de la science et des techniques ; ce qui est d’autant plus stupéfiant qu’entre temps, il y a eu les bombardements atomiques et les effets néfastes sur l’environnement. Mais l’homme est si certain d’être sa juste mesure et de sa puissance qu’il croit encore pouvoir régler ces désagréments par sa seule puissance, par sa seule intelligence. Un tel degré d’aveuglement est l’illustration de la hauteur et de la profondeur de ses orgueils. Il ne comprendra l’urgence de s’en libérer que lorsqu’il touchera l’abîme de son propre désespoir. Ce temps est peut-être très proche ; il y faudra encore beaucoup de larmes…

 

Le politique, le législateur doivent vieller à ce que la justice triomphe en tout. C’est une vigilance de tous les instants, car si l’assise de la justice se trouve dans le droit naturel, elle est également dans le cœur de l’homme, elle nourrit son espoir. Il ne peut pas y avoir de bonne gouvernance de la cité que si elle est toujours palpable pour le peuple.

 

 

FATIMA - 13 octobre 1917

« JE SUIS NOTRE-DAME du ROSAIRE

Je veux ici une chapelle en mon honneur.

Il faut réciter le chapelet tous les jours.

Il faut que les hommes changent de vie et qu'ils demandent pardon de leurs péchés!

Qu'on offense plus Notre-Seigneur qui est déjà trop offensé! »

 

Ce 13 octobre 1917 plus de 70000 personnes sont témoins: Le soleil "danse" tourne en spirale, coloriant toutes choses aux tons de l'arc-en-ciel, puis soudain, semble tomber vertigineusement vers la terre, pendant que la chaleur devient intolérable. Pour les spectateurs, c'est la fin du monde. On crie; on se jette à genoux; on demande pardon... Et soudain, le soleil remonte à sa place... Et les 70000 personnes qui avaient attendu sous la pluie et qui étaient trempées se retrouvent avec des vêtements propres et secs.

Pendant ce spectacle d'apocalypse, les trois enfants ont contemplé, pour leur part, la Sainte-Famille:

Notre-Dame du Rosaire, en robe blanche avec un manteau bleu.

Saint-Joseph portant l'Enfant-Jésus, qui paraît avoir un an.

 

Par la suite, Lucie voit: à droite du soleil, Notre-Seigneur adulte, bénissant le monde avec amour; à gauche, Notre-Dame du Mont-Carmel avec le scapulaire en main.

 

 

 

 

DU TELETON…

 

 

HISTOIRES VRAIES

 

Rapportée par François Lugan

 

  

 FETUS VIVANT                                   

 

FETUS AVORTE

 

UN FLEUVE DE SANG

 

 

Un de mes confrères, le docteur Michel Villette, se retrouve poursuivi devant les tribunaux pour avoir dénoncé les mensonges du Téléthon, notamment quand l'AFM présente les pratiques eugéniques ­que sont l'élimination dans l'œuf des malades potentiels -, comme des succès «thérapeutiques »...

Pour ma part, suite à une prise de position similaire sur ce même sujet, je n'ai pas encore eu droit à ce « traitement» de faveur, mais seulement à la visite de la personne déléguée à la Pastorale de la santé d'un grand diocèse de France qui, désireuse de me clouer le bec, est venue me trouver pour me dire que j' étais « un idéologue ».

« Ah bon ! me suis-je étonné, pourtant je ne dis rien de moi-même : je ne fais que répéter l'enseignement du Magistère.

Eh bien, justement! me rétorqua-t-elle d'un ton sans réplique, l'enseignement du Magistère, c'est de l'idéologie ... ».

Ces faits et anecdotes montrent combien la culture de mort progresse et gagne en profondeur nos mentalités. J'en veux pour preuves accablantes l'indifférence générale avec laquelle on a accueilli cet été l'annonce de l'existence de programmes de recherches destinés à donner naissance à des créatures hybrides homme-animal, et surtout cette histoire terrible qui s'est déroulée au printemps dernier dans un grand hôpital d'un CHU de province et qui m'a été rapportée par une étudiante en médecine, externe à la Maternité. Son témoignage, de première main, ne peut être mis en doute.

Staff du matin. On discute des cas qui ont posé un problème la veille. Parmi ceux-ci, une « IMG » : il s'agit en l'occurrence d'une interruption de grossesse à 36 semaines (date de viabilité largement dépassée, par conséquent) pour une fente palatine (malformation mineure parfaitement opérable depuis longtemps). Bien entendu, l'enfant (un garçon) naît vivant et crie. Alors, que fit-on?

« On a fait comme d'habitude: on l'a tué sur la  paillasse ... ». Ef le médecin d'expliquer qu'on ne pouvait pas, moralement, faire autrement: «On avait promis aux parents un enfant mort! ».

Sans doute en effet, d'aucuns prétendent que cette mise à mort est un geste d'humanité (voir de « charité »), envers l'enfant et ses parents ...

Voilà où nous en sommes arrivés après 33 ans de loi Veil.

Mais gare au sans-cœur ou à «l'idéologue» qui voudrait s'opposer à un tel «progrès social» !

Au fait, savez-vous comment on procède? On injecte une solution de chlorure de potassium directement dans le cœur du nouveau-né (ce qui est atrocement douloureux).

N'est-ce pas, en réalité, de la barbarie?

Alors, faut-il- encore et toujours - se taire?

Auteur : Philippe de CATHELINEAU

 

Je me permets de vous envoyer cet article sur le respecte de la vie écrit par un écrivain qui a publié beaucoup de livres pour vous alerter sur quelques chose de grave en ce qui concerne les diocèses français : cela provient d’une personne déléguée à la Pastorale de la santé d'un grand diocèse de France : Eh bien, justement ! me rétorqua-t-elle d'un ton sans réplique, l'enseignement du Magistère, c'est de l'idéologie ... ».

Où va-t-on dans ces conditions ? Cela montre qu’en France on relativise l’enseignement du Magistère de l’Eglise Catholique donc qu’on ne désire plus obéir au Magistère de l’Eglise Catholique.

 

Un document de la congrégation pour la doctrine de la foi à Rome en juillet 2007 intitulé « réponses à des questions concernant certains aspects de la doctrine sur l’Eglise, et commentaire » affirme que l’Eglise est constituée et organisée en ce monde comme une société, subsiste dans l’Eglise catholique gouvernée par le successeur de Pierre et les évêques en communion avec lui. Cela rappelle ce que la constitution du concile Vatican II Lumen Gentium a déjà dit.

Donc pour être en communion avec le pape il faut lui obéir avec intelligence. En disant que ce qu’affirme le magistère de l’Eglise est de l’idéologie, nous ne sommes plus en communion avec Pierre (le pape). Cela est très grave et explique pourquoi, à chaque fois que Rome publie un texte, on n’en entend pas parler en France.

Un rappel : pour avoir une traduction officielle du nouveau rituel du mariage, il a fallu attendre 15 ans. A fin 2007 la nouvelle Présentation Général du Missel Romain (PGMR) n’a toujours pas de traduction officielle en français mais uniquement une traduction officieuse.

Il faut donc se tenir au courant des textes que publie Rome directement soit par l’Observatore Romano, soit en recevant par Mail avec Zénith qui donne directement tout ce que Rome dit et édite, sans commentaire et sans passer sous silence quoi que ce soit.

Il faut aussi prier Notre Dame pour que les choses changent en France, pour le pape afin que la Vierge Marie lui donne la force et le courage de continuer à remplir sa mission aussi bien qu’il le fait jusqu'à présent et pour qu’on accepte de ne pas faire comme le font la majorité mais selon la Vérité qui est le Christ.

François Lugan

 

 

Afin de laisser transparaître l’émotion de ces deux auteurs, je me suis interdit de retoucher leurs écrits. J’ai décidé de mettre ces textes en rouge sur jaune pour en souligner la tragédie.

Nous mesurons la gravité du malaise qui bouleverse notre église de France qui en est là ; c’est ce que j’ai antérieurement appelé : une pastorale de l’apostasie ! … Le relativisme moral atteint maintenant l’église de France qui  recueille les fruits de son refus pathologique à se soumettre à la Vérité dont l’Eglise est la gardienne. L’audace invraisemblable de la personne qui a tenté de faire taire l’auteur mis en cause est sans pareille et fait d’elle un membre exclu de la communion.

Cette attitude rejoint les déclarations de la responsable lors de la contestation du don au téléthon : «  Nous sommes dans le respect de la morale puisque nous appliquons la loi ! » C’est exactement l’esprit qui présida aux décisions nazies contre les minorités et les « sous-hommes ». Y a-t-il un abîme plus profond que celui-là ?

Nous mesurons la charge qui pèse sur les pasteurs qui dans ces quarante dernières années ne firent pas leur travail d’évêque et contribuèrent à l’occultation du magistère à l’occultation de la Vérité ; ceux qui se seront compromis et auront compromis la Vérité avec l’esprit du monde et ses pouvoirs occultes supporteront un jugement à la mesure du désespoir auquel ils auront collaboré. Leur jugement sera établi par la mesure des vivants de l’homme sacrifiés par une société hédoniste, dépourvue d’honneur et de grandeur. Ces vivants hurlent justice aux pieds du Trône Céleste …

Fort heureusement, des voix se sont élevées se faisant les porte-voix de la parole et de l’enseignement du successeur de Pierre ; nous souhaitons qu’elles ne se lassent pas de le faire et nous leur ouvrons grandes les colonnes de notre Lettre.

Tant que les dons faits au Téléthon ne seront pas garantis qu’ils seront utilisés dans le choix des donateurs, il ne faut plus donner à cet organisme. Il s’agit d’un devoir moral, c’est un acte de résistance.

On nous annonce cette année que les évêques se tairont à ce sujet, qu’ils ne demanderont pas de suspendre les dons ! Et bien si tel est la position de nos évêques, c’est avec le pape que nous proclamerons la prima de la vie et de la dignité de l’homme sur tout autre considération…

 

IL FAUT SUSPENDRE VOS DONS AU TELETHON ! …

 

Pierre-Charles Aubrit Saint Pol

 

 

DU PRINCE

 

CLOVIS

 

 

Nous abordons une nouvelle étape de notre développement, mais avant d’aller plus loin, nous rappelons que l’émergence d’un chef chargé de diriger une famille, un clan, une tribu, un peuple procède de la nécessité et de l’ordre naturel. Cette nécessité est elle-même la conséquence du péché originel,[87] car sur le fond, comme l’illustre le livre de Samuel, le désir de se doter d’un roi exprime le rejet de l’autorité directe de Dieu sur nous. Il procède également du besoin de s’identifier avec le commun des peuples environnants qui se dotent d’un roi.[88]

 

Nous savons que les nécessités naturelles sur lesquelles portent les justifications sont de pourvoir à la sécurité, la justice, la nourriture, voire selon certaines traditions méridionales la fonction de prêtre. Il apparaît en effet que le pouvoir du chef peut être assujetti à celui du religieux ou l’inverse.[89] Nous savons que pendant longtemps, le chef procédait d’une élection : le clan, la tribu, le peuple se dotait d’un chef qui, selon leur jugement, réunissait les vertus morales et physiques suffisantes.[90]

Nous avons démontré que le principe de légitimité procédait naturellement de deux facteurs, le choix du peuple et la capacité du chef à répondre aux exigences de son élection. Nous avons également  tenté d’expliquer que les nécessités motivant l’élection d’un chef avaient pour socle le droit naturel et la loi naturelle, cette notion étant dépendante de la conscience morale que pouvait en avoir le peuple et contribuait au renforcement de la légitimité du chef.[91]

 

Nous allons maintenant aborder le sujet du prince dans le cadre très particulier de la culture judéo-chrétienne. Nous aborderons ce problème sur les deux archétypes si radicalement opposés de l’Ancien Testament : le roi Saül de la tribu des benjamites  et le roi David de la tribu de Judas.

Les  récits de l’Ancien Testament posent un problème nouveau quant à l’élection du roi. Si le peuple a bien demandé un roi, Dieu ne lui a pas laissé la liberté du choix. Le roi, sa personne, son pouvoir, ne tient pas sa légitimité du peuple, du moins pas directement. Le principe du roi est formulé par le peuple, Dieu procède lui-même à l’élection du roi. Il s’agit d’un appel, d’une vocation au sens strict.

 

Dieu donne une rude réponse au peuple, tu veux un roi sur toi qui règne à ma place ; tu auras ce roi mais ce  sera moi qui le choisirai qui vous l’imposerai.[92] Dieu prendra l’élu parmi la plus petite des tribus d’Israël, Benjamin, une décision déroutante. Il confie à Samuel, que ce Saül, il le fait chef pour libérer son peuple du joug des Philistins, de leur emprise guerrière. Ainsi, nous retrouvons le facteur commun à tous les chefs élus, mener le peuple à la victoire pour le préserver et veiller à sa prospérité. Si l’élection est différente dans son mode, la mission naturelle reste la même. Cet état de vie spécifique l’obligera à mettre sa vie en jeu pour sauver son peuple dont il va recevoir la charge.

 

Pour le roi David, Dieu agira de même ; c’est lui qui l’élira. Le berger inconnu est son roi sur Israël. Il sera plus affirmatif pour David.[93] Il affirme à son sujet : « … tu oindras pour moi celui que je te dirai. »  Il ne l’a pas dit pour Saül ; David n’est pas seulement le roi d’Israël, il est celui de Dieu, son oint, le Messie… David devient alors une image prophétique, son exercice royal, s’il est pour aujourd’hui s’annonce pour le demain de Dieu… Le jour du Seigneur !

Enfin, pour David, Dieu ne lui redit pas les raisons de son élection comme pour Saül : « …tu libéreras mon peuple du joug Philistin », cette mission est inscrite naturellement dans la charge du roi. Le peuple sait pourquoi il a un roi.

 

Dieu considérera jusqu’au dernier roi de Judas que le roi lui appartient, il est son Messie. Le roi est sujet de Dieu et son objet. Il n’y aura en fait, que dans les récits de l’Ancien Testament, que l’on verra cette étrange situation. Il donne ce caractère inusité à cette époque pour le différencier des autres rois de la Terre et pour le tenir dans son rôle, le protéger des tentations. Le roi est ici la figure royale du Messie à venir, celui qui nous sauve ; mais ils ne parviendront pas à identifier le Christ Jésus, car pour eux le Messie s’il est un sauveur de Dieu, ne peut-être qu’un artisan du triomphe politique. Cette incompréhension était générale dans le peuple de l’époque de Jésus, toutefois la plupart des pauvres de Yahvé n’ignorent pas la véritable nature et mission du Christ : le Serviteur souffrant.

 

Nous verrons que la projection de l’Ancien Testament sur le roi chrétien est une erreur. Car ce qui est accomplit ne saurait revenir.

 

Dans l’histoire des rois d’Israël, nous assistons à un conflit titanesque : les rois veulent se libérer du joug de Dieu, c’est une erreur ; car leur élection, même s’il s’agit d’une succession dynastique, demeure sujette de Yahvé et objet. Ils ne sont là pas seulement pour régner naturellement sur le peuple, mais comme image prophétique sur le lendemain de Dieu… Ce que ne sera pas un roi chrétien, fût-il un grand saint comme Louis IX. La Révélation est accomplie.

 

Israël est le peuple élu de Dieu au cœur de toutes les nations, de tous les peuples répandus sur la surface de la Terre, sa mission fut de témoigner de l’existence du Dieu Unique et de la nécessité de respecter le droit naturel et la loi naturelle. L’élection d’un roi par Dieu, à la demande du peuple, a pour sens de veiller à ce que le peuple élu soit organisé et défendu dans la lumière de sa mission universelle. Certes, le pouvoir politique du roi ne peut se confondre avec celui du religieux, mais pour autant, il ne lui est pas opposé. Le fait que le roi soit oint se justifie par la mission prophétique du peuple hébreu et parce que le roi devient l’image du Messie à venir : Jésus. Le sacre du roi hébreu est totalement justifié. Le rôle de ce roi est également d’intercéder pour le peuple et de veiller à ce que  l’exercice obligatoire de la justice contribue à l’équilibre du peuple et à son épanouissement.

 

La question qui se pose pour les chrétiens est de savoir, compte-tenu que la venue du Christ réalise la mission du peuple élu, s’il était normal d’user d’un rite de sacre pour le roi chrétien ?

 

 

Les Sénateurs

 

 

 

 

JEAN PHILOPON

 

 

MAITRE DE CONFERENCE A L’UNIVERSITE OCCIDENTALISTE ET CHRETIENNE DE PATAGONIE

 

Augustin : - « Les châtaignes, cette année, sont moins savoureuses ; auraient-elles poussé dans la silicone ?

Léon : - Tu exagères ! La saucisse grillée, le tout accompagné de ce rouge de Tressere ne manquait pas de caractère.

Dominique : - C’était le repas du pauvre pour le dimanche, il y a de cela cinquante années.

 

Scoty : - Nous n’en avons pas fini avec la pauvreté ; nous avions terminé sur une approche mystique. La pauvreté est une réalité historique, culturelle, sociologique. Elle induit une réflexion sur la justice.

 

Henric : - La pauvreté va de paire avec le concept de justice. Y a-t-il une honte à être pauvre ? Si on regarde l’histoire, le sentiment de honte n’est associé à la pauvreté qu’avec l’émergence du capitalisme libéral et la culture protestante de l’enrichissement.

 

Jules : - Il faut tordre le coup à cette désinformation qui consiste à présenter l’Eglise Catholique comme opposée au capitalisme. C’est au contraire elle qui favorisa l’élaboration des fondements du capitalisme. Elle a toujours enseigné que l’enrichissement était naturel, mais dans le même mouvement, elle veilla à ce que cet enrichissement ne se fasse pas au détriment des pauvres, dans l’accroissement de l’injustice.

 

Thomas : - Elle ne cessa de condamner la pratique de l’usure. Elle fut vigilante aux pratiques spéculatives et au pouvoir des banques. Ce fut son enseignement moral sur ces points qui fut, en fait, la cause déterminante du schisme protestant surtout pour un certain et sinistre Calvin, ainsi que pour les anglicans mouvement construit sur la petite et moyenne bourgeoisie anglaise. Elle n’avait qu’un désir, s’accaparer les biens de l’Eglise, biens qui étaient au service des pauvres.

C’est de ce pays que sortira le capitalisme le plus triomphant, le plus injuste ; il défia les fondements même des équilibres sociaux et économiques. On en retrouve tous les vices actuellement.

 

Scoty : - La richesse et la pauvreté sont dans les mains d’une seule Personne, le Christ ; il tient les deux bouts de la chaîne. Nous l’avons dit à notre dernier débat, la pauvreté comme la richesse sont les conséquences aliénantes du péché originel. Nous sommes dans la réalité de la condition humaine. Il existe un lien tragique entre ces deux notions, la mort. Car ce conflit entre riches et pauvres vient d’un unique appétit, la concupiscence : ce besoin excessif de possession, de domination.

 

Jules : - Je sens qu’on est parti pour un bon mal de tête, je m’en vais soulager ta bière mon ami ! Je m’occupe de la tournée du tabac.

 

Augustin : - La honte liée à la pauvreté résulte de la vision perverse des réformés considérant la richesse comme un signe de bienveillance, de bénédiction de Dieu. Ainsi, insidieusement, se diffusa dans toutes les sociétés, même majoritairement catholiques, qu’être pauvre était le résultat du péché, de l’inimitié de Dieu. Cette errance de l’esprit manifeste bien l’hérésie profonde de tous les courants de la Réforme.

Jules tu m’as troublé, ta bière est irrésistible.

 

Henric : - Après la Révolution qui est l’application de la doctrine politique des Réformés, l’influence culturelle de ces courants s’est répandue dans toutes les sociétés occidentales, influence morale et économique. Tous les pasteurs non-réformés s’y sont laissés prendre. Il faudra que Dieu suscite des figures comme Thérèse de Lisieux, des écrivains comme Léon Bloy, Bernanos pour que l’on se ressaisisse.

Dominique : - Il n’est pas honteux d’être pauvre ; il est scandaleux de l’être quand cette pauvreté porte atteinte à la dignité de la personne.

 

Jules : - S’il n’y a pas de honte à la pauvreté où est le scandale ?

 

Thomas : - Il l’est quand le strict nécessaire n’est plus assuré : on n’a pas de toit, qu’on ne mange pas à sa faim. Le scandale, c’est quant au milieu de cette misère qui incite à des dévoiements aussi condamnables que ceux produits par la fortune, le maître de ce foyer vous offre sa tasse de café qu’il est indispensable d’accepter. Le scandale c’est ne plus savoir sourire tant on n’arrive plus à pleurer.

 

Léon : - Donc, il faut considérer la pauvreté et la richesse comme cause de souffrances. Certes, c’est un raccourci rapide, mais expressif. En fait ce qui est au cœur de l’homme et ce que Dieu attend de lui, c’est moins la pauvreté et la richesse que l’incarnation active du concept de détachement des biens matériels, mais aussi affectifs et spirituels.

 

Thomas : - Maintenant, nous pouvons aborder le concept bien délicat de la justice. Mais avant de l’aborder, il faut garder à l’esprit cette étonnante parole de Jésus qui est le scandale des matérialistes athées : « Vous aurez toujours les pauvres avec vous. »  Lorsque Jésus reproche l’indifférence des riches envers les pauvres, il ne déplore pas la pauvreté, son reproche porte sur la non-assistance aux pauvres qui vivent un scandale de pauvreté. Ce n’est donc pas celui qui a juste de quoi vivre qui pose problème, mais c’est celui qui a faim comme le Pauvre Lazare.

 

Henric : - Mais alors pour le Christ, c’est quoi la justice face au pauvre ? Ce n’est pas l’égalité des chances, car le concept d’égalité de ce point de vue n’est pas conforme au droit naturel ; la nature n’établit pas de concept égalitaire entre les hommes. Par contre, l’égalité est une nécessité de gouvernance, elle est un impératif pour le socle du bien commun dans le cadre du gouvernement de la cité. Il s’agit d’un besoin, d’une nécessité liée à l’évolution économique des sociétés qui se nourrissent à la pensée hellène. Il s’agit d’une égalité appliquée aux moyens. Dans les cultures où l’homme s’affirme comme une personne non comme un simple individu ; il se reconnaît un être. Il peut en partie maîtriser son destin, décider, désirer être ce vers quoi il est attirer à devenir. L’égalité est une nécessité liée à une civilisation dans laquelle la pensée sur l’homme se trouve couplée, voire alliée à l’essor économique et donc institutionnelle.

 

Augustin : - Il apparaît donc que l’égalité n’est qu’un élément secondaire de la justice que suscite la civilisation. Elle tend donc naturellement vers une conformité temporelle avec la cité intemporelle de Dieu, siège parfait de la justice.

La pauvreté et la richesse sont donc des états relatifs et transitoires de la vie conséquence directe et étroite du péché originel, les témoins de la nature blessée. La misère et l’excès de richesse sont alors d’indicibles souffrances, attentatoires à la dignité de l’humanité et à la charité. Oui, mais alors où situer la justice dans tout cela si la justice n’est pas le marqueur entre la pauvreté et la richesse ? Il faut incorporer le fait que l’enrichissement personnel soit naturel et qu’il est bon en soi.

 

Jules : - L’injustice serait que l’on empêche par des procédés illicites, sur le fond, de permettre l’accession de la richesse aux pauvres. La misère, l’extrême pauvreté sont des scandales, car on retire au pauvre sa subsistance d’où alors le sentiment légitime d’injustice. Il appartient donc au gouvernement de la cité de veiller à ce qu’il ne s’établisse jamais, pour ce qui est de sa compétence, des situations de misère. La matière du scandale est toujours le péché.

 

Scoty : - Le devoir de la cité et donc de veiller que les bénéfices des uns contribuent à l’enrichissement des autres. On devrait donc, par la loi, contraindre le réinvestissement de ces bénéfices pour activer l’essor économique. La captation des capitaux pour des fins autres que le bien commun est une faute morale majeure, un péché direct contre le concept sain de la justice qui est charité. Il importe donc que l’économie par elle-même génère ses propres mouvements pour contribuer à l’enrichissement de tous. 

 

Dominique : - Un patron qui gagne 100 euros nets, n’est pas propriétaire intégralement de cette somme, il la doit en partie à ses employés même s’il les a rémunérés ; il y a donc là une question morale pour lui ; soit, il en redistribue une part comme participation aux employés soit, il réinvestit cette part dans l’accroissement économique. Cette obligation morale doit être signifiée par la loi du prince qui a vocation de servir la justice.

Henric : - Nous nous approchons d’une conception idéologique de l’économie !

 

Thomas : - Non ! car nous sommes là en présence du droit naturel. L’idéologie n’y trouvera sa place que si le droit naturel est méprisé, ignoré. C’est là que se situe la justice. Le mot doit être compris dans son sens défini par Socrate. Le maintien en équilibre des lois naturelles et physiques ce qui rejette de fait toute approche idéologique de la société.

 

Augustin : - Il faut donc définir sur ce qu’on appelle l’idéologie. On ne peut l’aborder aujourd’hui, ce serait trop long et, on ne peut donc pas non plus sans ce préalable aborder le concept de justice.

Je propose qu’on s’offre une autre chope bien tirée et, que l’on se donne le temps d’une autre bonne pipe ; Léon donne de ton tabac écossais, il est aussi généreux que leur pluie. »

 

 

 

 

 

SOMMAIRE

 

HOMMAGE à Max Jacob p.2

 

Monsieur Jean-Claude Brialy, merci ! p.4

 

Hommage aux jeunes français victimes du nazisme p.7

 

De la joie dans le travail p.9

 

Analyse du discours d’Alexis II p.13

 

… De la loi naturelle p.20

 

L’Iran… p.24

 

Du  Kosovo … p. 28

 

Annonce p.29

 

De l’Europe p.30

 

Le Billet littéraire p.32

 

Foi musulmane – Foi catholique p.34

 

La Science de la Prière p.39

 

Histoire de France p.45

 

Méditation de la Bible p.52

 

Fraternité Congo-Kinshasa p.56

 

Histoire de l’Eglise p.59

 

Brèves d’Actualité p.64

 

La vie des mots p.67

 

Fatima – 13 octobre 1917 p. 72

 

Du Téléthon p.75

 

Du prince p.79

 

Les Sénateurs p.82

 

 

 

 



[1] Il faut entendre par harmonie, la présence du socle d’équilibre qui soutient l’acte de l’homme mais plus profondément encore les règles de justice sur lesquelles s’appuient tout ce qui est vie et tout ce qui est matière. On les regarde sans les voir, car on ne sait plus contempler. Ici le mot justice est à prendre au sens socratique.

[2] « Dieu n’était pas dans le tonnerre, il n’était pas dans le vent, il était dans la brise légère. » Roi. 1, 19

[3] Il me suggéra de me confectionner du pop-corn, l’adolescence a un humour ravageur !

[4]Ne serait-il pas temps que les intellectuels, les écrivains, ces témoins de la vie ordinaire, redeviennent non plus des accusateurs figés dans leur accusation, prompts à se servir de la souffrance d’autrui pour exister mais, osent redevenir des témoins et des vecteurs d’espoir et d’espérance. Pourrait-on enfin exalter le bien sans occulter le mal, mais en le laissant à sa place. Prenons le pari de revenir à la culture des cathédrales !

 

[5] Il faut en finir avec les métastases idéologiques, il faut en terminer avec les comportements anti-sociaux et économiques des décideurs financiers et des spéculateurs ; c’est une urgence morale autant  que spirituelle.

[6]- On trouvera dans la bibliothèque du site l’intégralité de ce discours.

[7] - Il ne faut pas oublier que c’est l’influence trinitaire des trois plus hauts foyers de civilisation – Jérusalem, Athènes, Rome -  qui, avec la lumière de l’Evangile, ont mis à jour les concepts qui constituent la dignité de l’homme et sa grandeur, à savoir : le libre arbitre, la liberté de conscience. L’humain n’est pas seulement un individu mais une personne ayant son être propre. Le tout étant surélevé par l’amour de Dieu qui le veut semblable à lui. De tous les biens les plus précieux, ces concepts constituent la perle précieuse, le cœur de notre civilisation.

[8] - Il faut rappeler ce que nous devons de l’apport synthétique des trois grands berceaux duquel s’est progressivement élaborée notre compréhension de l’homme, les concepts de personne, de libre arbitre, de liberté de conscience, d’être de la personne. Il s’agit de Jérusalem, Athènes et Rome. C’est grâces aux efforts titanesques de l’intelligence antique que nous pouvons encore aujourd’hui vivre de cet héritage, un dépôt sacré. Nous ne pouvons nier l’apport magistral de la Révélation chrétienne qui éclaire et investi d’une manière bien singulière et inégalée tous les apports de ces cultures. Nous devons défendre sans concession cet héritage qui est devenu l’honneur de l’humanité. II ne doit y avoir aucune puissance sur cette Terre qui puisse oser nous défier sur ce terrain là ; il n’y a pas de petits sacrifices pour qui a pris conscience de la nécessité de défendre ses valeurs inaliénables.

[9] - Il faudrait entreprendre une enquête épistémologique pour mesurer l’impacte des lois si radicalement opposées au droit naturel. Le peuple a besoin de repères, il a besoin d’interdits et il relève des pouvoirs publics de s’assurer des bonnes meurs. Il y a quelque chose d’hypocrite à s’émouvoir de la violence contre les enfants et d’autoriser l’avortement En quoi cela sert-il de renforcer les lois si on donne un cadre l’égal à des comportements contre nature ? Pourquoi interdire de sites pédophiles si d’autre part, on autorise la diffusion de sites plus amoraux les une des autres ?

[10] - Dans la mesure où une société structure un cadre juridique entourant des pratiques contraires à la loi naturelle et au droit naturel, on en vient à ne plus savoir ou craindre de dénoncer le mal, ce mal. Il viendra également interférer dans l’éducation que l’on donnera aux enfants qui pourront dire mais enfin : ce que vous dénoncez comme mal la loi l’autorise, il sera très difficile d’expliquer la différence à établir entre la loi et la morale. Comment faire comprendre à la génération suivante que l’Etat peut émettre des lois sans liens objectifs avec la morale mais encore s’y opposer ? Enfin dès ‘instant où le législateur émet ce genre de lois, il rend beaucoup plus difficile le discernement entre le bien et le mal, c’est donc, de fait, une restriction de la liberté, la liberté de conscience qui n’est plus sainement alimentée.

[11] - Le mode accusateur procède de cette forme terrible qui s’assimile à  de la dictature à du fascisme : je dénonce des pratiques sexuelles contre natures, je suis aussitôt accusé d’être homophobe ; je suis policier, je réprimande un jeune délinquant maghrébin d’origine, je suis accusé de racisme ; j’affirme une vérité, je suis taxé d’intolérant. Si tu ne penses pas comme moi, c’est que tu es contre moi ; voilà le mode accusateur.

[12] - En effet, comment comprendre les auteurs de la Convention européenne et la multiplications de ces lois ainsi que le chantage exercé contre les Etats qui assument leur charge quant à la défense des bonnes mœurs ? Comme on le vit pour la Pologne ou pour l’irlande ! Certains vont jusqu’à exiger que leur aide dans les pays en voie de développement s’établisse en échange de la liberté d’avorter ou exigeant  des gouvernements le refus d’ouvrir des écoles religieuses.

[13] - Il est évident que dans une société respectueuse de la morale publique, les délinquances seront moins nombreuses, le citoyen s’en trouvera aidé, il aura des repères qui le soutiendront dans son effort à corriger  ou contenir ses  mauvais penchants.

[14] - Dans les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix, nous avons vu et entendu des animateurs se faire agents de propagande pour la promotion de l’avortement, n’hésitant pas à s’assurer que leurs invités étaient bien dans leur ligne idéologique. Nous eûmes à le déplorer sur des chaînes du service public ou semi-privées comme Europe n°1. Dans les années précédentes, nous eûmes droit à des écrits encourageant les jeux sexuels avec les enfants et certains d’entre eux sont aujourd’hui aux commandes de l’Union européenne.

[15] - Au lieu d’imposer la démocratie à coup de conflits ou de financement source de corruption, il conviendra davantage d’aider ces nations dans l’élaboration d’un code juridique et d’un corps de justice réellement au service de la personne et de la société. C’est en ce sens que l’on pourra les aider à élaborer une démocratie qui tienne compte des réalités culturelles.

[16] -  Pour cela on a besoin d’une laïcité débarrassée de toute connotation idéologique ; dans une société laïque équilibrée le fait religieux ne doit pas être une simple tolérance ou un mal nécessaire mais une donnée intégrale de la société sans qu’il soit  utile de la regarder avec suspicion ou agressivité.  

[17] - S’il est dans la mission de l’homme de comprendre la création pour mieux la dominer puisqu’elle lui est ordonnée, cette mission naturelle et surnaturelle demeure suffragante de la charité et exige une soumission à la vérité qu’elle soit naturelle, objective ou surnaturelle. L’homme se doit de servir la vérité, s’il veut servir l’homme, il lui faut obéir à la vérité, l’admettre comme une discipline morale à part entière. Sa mission, à cause du péché origine, est blessée, ce que semble avoir pressentit Aristote qui affirmait que l’oraison était la reine des activités de l’homme. Il est évident que cette quête de la connaissance, de la compréhension porte en germe ses propres appétits. Il faut donc se demander si tel appétit est en soi vraiment indispensable à l’homme, s’il est moralement certifié. On ne peut pas exclure la morale dans ces domaines.

[18] -  Il faut en finir avec la culture révolutionnaire et celle du siècle des lumières, ne conserver que ce qui relève du bon sens et des principes naturels.

[19] - C’est la cellule familiale qui reste l’initiatrice du droit  et qui justifie l’exercice de la justice rétributrice.

[20]- L’homme participe à la sagesse et à la bonté du Créateur qui lui confère la maîtrise de ses actes et la capacité de se gouverner en vue de la vérité et du bien. La loi naturelle exprime le sens moral originel qui permet à l’homme de discerner par la raison ce que sont le bien et le mal, la vérité et le mensonge. (Cat. Eg. Cath. N°1954) “La loi naturelle est écrite et gravée dans l’âme de tous et de chacun des hommes parce qu’elle est la raison humaine ordonnant de bien faire et interdisant de pécher. […] Mais cette prescription de la raison humaine ne saurait avoir force de loi, si elle n’était la voix et l’interprète d’une raison plus haute à laquelle notre esprit et notre liberté doivent être soumis.(Libertas praestantissimum)

[21] - C’est ainsi que l’on peut observer dans la nature que la procréation est le résultat de l’union des corps organiques d’un mâle et d’une femelle et qu’au-delà de cette union organique, on peut observer que s’établit une stabilité dirons-nous familiale, le temps pour leur progéniture d’atteindre leur maturité. On peut également observer que la création matérielle repose sur les lois dites d’équilibre et d’harmonie que les intempéries peuvent rompre et provoquer toutes sortes de catastrophes naturelles. Il en est de même pour l’homme qui a besoin d’harmonie et d’équilibre c’est-à-dire de justice.

[22]- « La loi « divine et naturelle » montre à l’homme la voie à suivre pour pratiquer le bien et atteindre sa fin. La loi naturelle énonce les préceptes premiers et essentiels qui régissent la vie morale. (Cat. Egl. Cath. N°1955)

[23]- Tout ce qui s’oppose au jaillissement de la vie, tout ce qui porte atteinte à la dignité et à la grandeur de l‘homme, tout ce qui tend au mépris de dieu et de la transcendance est radicalement contraire à la loi morale naturelle et la loi naturelle.

[24]- C’est en effet de ces deux facteurs que sortent les cultures révolutionnaires et idéologiques. Actuellement, nous assistons à leur paroxysme, elles essayent d’atteindre au sein de la mémoire de l’humanité l’effacement du souvenir même de Dieu. Il s’agit du troisième nœud ou cercle du Dragon.

[25] Il n’y a que 15 à 20 pour cent de chiites dans le monde musulman. Le mot chiite désigne des musulmans partisans d’une personne dominante : ce sont les partisans d’Ali. Le chiisme est l’expression organisée d’une lutte de succession entre les partisans d’Ali et les sunnites préférant la désignation ou l’élection d’un successeur à Mahomet différent de sa famille. Les chiites reconnaissent l’usage du libre arbitre et celui de la raison. Ils croient en la liberté individuelle. Alors que le sunnite répète à l’identique les enseignements du Prophète, ils sont véritablement les esclaves de Dieu. C’est la quasi négation de la personne au profit de l’individu non distingué comme élément banale de la communauté qu’il ne peut quitter sous peine de mort. C’est sous le califat d’Hussein, après la bataille de Karbala le 10/10/680 que la rupture avec les sunnites est consommée. Les chiites attendent leur messie : le Mahdi, celui qui remplira l’humanité de la justice.

[26] Malgré l’intérêt stratégique et le désir de stabilité du régime du Shah, informé des pratiques inhumaines de ce gouvernement, la pratique de la torture, lui-même tortura en personne, la corruption et le différentiel grandissant entre la classe possédante et les pauvres, l’Occident commençait par réprouver et  prendre ses distances avec ce régime ; comprenant qu’il serait lâché, il tenta par les deux chocs pétroliers de se rapprocher de son peuple. C’était beaucoup trop tard.

[27] Il semble que cet intégrisme si éloigné de leur théologie fondamentale pouvait être le résultat en partie d’applications de coutumes traditionnelles n’ayant aucun rapport de fond avec leur pratique religieuse, il y a aussi une certaine similitude avec les courants intégristes de la Réforme, tel la Révolution puritaine anglaise

( Cromwell ) et les agissements cruels et intégristes de Calvin à Genève. Khomeyni apparaît comme un sujet atteint de névroses, comme tous les dictateurs fussent-ils religieux.

[28] Le président Nasser avait initié un nationalisme mais il était pan-arabe, d’inspiration socialiste et en réaction contre la présence britannique et française dans la gestion du canal de Suez ; il s’inscrivait dans un contexte de décolonisation.

[29] - On ne peut punir le peuple serbe d’actes prémédités par un régime fou, lui-même issue d’une dictature qui n’a pu prévenir les inévitables soubresauts liés essentiellement à un besoin d’identité culturel et religieux. Certes, il y a eu des actes odieux qu’il convient d punir, mais il semble que ce peuple aura été bien sévèrement puni et, qu’il n’est ni utile ni justifié de lui imposer une pareille humiliation.

[30] - Peut-on s’offrir le luxe de voir la Russie se dresser contre nous, lors que nous aurons besoin d’elle dans l’inévitable conflit avec l’Iran ? Sommes-nous assez crétins pour perdre tout bon sens ?

[31] - Nous laisserions l’Ukraine à un sort bien cruel, il est clair que les pro-russe y trouveraient là toutes les justifications qu’ils ont besoin. La Georgie aurait également bien du mal à résister à la bascule ukrainienne et l’on prendrait le risque de voir se perpétrer un retour de la violence située davantage en Albanie et au Kosovo, à moyen terme plus personne ne pourra rien contrôler.

[32] - On ne peut punir le peuple serbe d’actes prémédités par un régime fou, lui-même issue d’une dictature qui n’a pu prévenir les inévitables soubresauts liés essentiellement à un besoin d’identité culturel et religieux. Certes, il y a eu des actes odieux qu’il convient d punir, mais il semble que ce peuple aura été bien sévèrement puni et, qu’il n’est ni utile ni justifié de lui imposer une pareille humiliation.

 

[33] - On comprend très bien le besoin de sortir l’Union de la crise qu’elle connaît depuis le rejet de la Hollande et de la France, pour autant, il serait peut-être opportun de se saisir de cette crise pour remettre à plat non pas les institutions mais la doctrine qui sous-tend la politique d’Union. Et, seulement alors proposer aux parlements de voter le projet réduit de constitution. Veillons à ce que les peuples ne se sentent pas une fois de plus à l’écart dans la construction d’un tel projet ; on aboutira à rien sans l’adhésion des peuples et le vote des seuls parlements n’est peut être pas suffisant…

[34] - On l’a vu tout récemment avec la Pologne et, à quoi rime cette condamnation de ce pays parce qu’il interdit la dépénalisation de l’avortement ? Sur des points qui engagent la conscience des peuples ceux-ci et leur gouvernements sont souverains ; nous sommes en présence d’une dictature exercée sur les consciences en violation du droit naturel et de la loi naturelle ; la Commission doit apprendre à respecter la souveraineté des Etats, et surtout il est urgent de la remettre à sa place.

[35] - professeur de français émérite, collaborateur précieux de La Lettre Catholique ; L. Elnlinger est un catholique pratiquant, engagé dans diverses associations d’entraide ; entre autre, il apporte son soutien aux mères victimes d’avortement… Il lutte pour le respect du droit naturel.

[36] - cf. page 108, bas de p.

[37] - cf. page 182, bas de p.

[38] - cf. page 414

[39] -page 220, haut de p.

[40]- On trouvera l’intégralité de la lettre des 138 dans la bibliothèque du site.

[41]- Ce site, quoique d’une valeur documentaire réelle est à manier avec précaution, car son auteur, un prêtre métaphysicien, est enfermé dans l’obsession du complot , cette erreur peut pour des âmes non averties altérer la vertu théologale de l’espérance et précipiter ces âmes dans un radicalisme désespérant susceptible de porter atteinte à la charité.

[42] Cité par Bossuet, instruction sur l’oraison mentale, V. 9. – traité de l’amour de Dieu. VI, XX-X.

[43] Sous le titre Aimer et souffrir, l’abbé Roques a écrit la vie de Mère Sainte-Thérèse de jésus (1828-1884). Le livre a été condamné en 1894.

[44] Psaume. XCIII. 11

[45] Mat. VI 7-8

[46] Jean, XV. 15

[47] Traité de l’amour de Dieu, I. II, ch. X.

[48] Ecrits. P. 149.

[49] Jean. IV, 24

[50] Du grand moyen de la prière, l.I, ch.II, 4

[51] Cité par saint Alphonse, dans Le grand moyen de la prière.

[52] La foi dans le péché originel est une obligation doctrinale, la théorie négationniste à son sujet ou le refus de l’événement historique en tant que tel portent en vérité atteinte à la dignité de l’homme ; en effet cela revient in fine à nier la liberté de conscience et l’usage du libre arbitre. Alors que la faculté qu’a l’homme de dire non à Dieu est le sceau de sa grandeur est souligne le caractère unique de l’homme face à toute la création.

[53] C’est avec certitude que l’on doit croire qu’être baptisé est en soi une élection, mais il s’agit non pas d’une élection de pouvoir, de domination mais bien de service (cf. les épîtres de Pierre)

[54] La notion théologique des derniers temps portée sur la mort d’un individu est conforme à la doctrine ;  en effet, le concept de derniers jours porte en général sur la fin du séjour de l’humanité sur la Terre, mais quand une personne meurt, c’est théologiquement aussi son dernier jour puisqu’elle sort du temps et de l’espace. Il faut retenir des enseignements du Christ qu’ils concernent tout au temps le temps présent que l’avenir, c’est la raison pour laquelle il ne convient de chercher à connaître la date des derniers jours, recherche condamnée par le Magistère.

[55] Il faut reprendre la théologie eschatologique qui est celle de l’espérance, car la fin des temps, les derniers jours sont l’assurance du triomphe du bien sur le mal, sont la certitude du triomphe des pauvres de Yahvé sur les puissants. (cf. le Magnificat )

[56] Il ne s’agit pas d’une figure de rhétorique, c’est une réalité spirituelle et affective qui engage Dieu envers nous dès ce temps de la Terre : un baptisé est fils de Dieu, héritier légitime de toute la gloire de son Père et de toute sa pauvreté. On naît créature de Dieu et on devient par le baptême fils adoptif de Dieu avec les mêmes droits que Jésus-Christ.

[57] Nous sommes ici en présence d’un des points théologiques qui fondent légitimement le dogme de Marie Co-rédemptrice, Co-avocate et Co-médiatrice et pour lequel il faut prier. Les objections aujourd’hui ne sont pas d’ordre théologique mais plutôt politique en face de l’œcuménisme, argumentation fragile qui est de l’ordre de l’humain et non d’un bien supérieure. La proclamation de ce dogme est une demande de l’immaculée qu’elle formula lors de ses apparitions à Amsterdam. Ces apparitions sont reconnues conformes à la doctrine de l’Eglise.

[58] Les dernières décisions de Benoît XVIconcernant la liturgie sont conformes à l’esprit initial de l’œcuménisme qui est avant tout une œuvre de charité.  Pour autant, les résistances actuelles des traditionalistes – ne parlons pas des intégristes – sont, vis à vis du Saint Concile Vatican II, inacceptables tant sur le plan théologique qu’au regard de la rigueur intellectuelle. Les argumentations qu’ils avancent relèvent davantage d’options idéologiques voir politiques que d’un souci réel à correspondre à la Vérité… Ils ont beaucoup de qualités sauf l’humilité et un manque tragique d’espérance.

[59]- Selon la tradition orientale, les membres issus d’une même souche, d’une même famille s’appellent indifféremment frères et sœurs sans considération pour le rang parental. Comme on le verra dans l’Evangile au sujet des frères de Jésus, un débat éculé qui ne tient que par le fondamentalisme et l’intégrisme des courants protestants. On trouve encore en Roussillon des cousins ou cousines éloignés appelés oncles ou tantes à cause de leur âge. Ce sont des reliquats de l’influence arabe.  

[60]- Dieu est la Sagesse, il n’est pas simple d’accepter les silences de Dieu, surtout quand on lui demande de répondre à cette question : « que veux-tu de moi Seigneur ? » Si on n’y prend garde, on peut tomber dans une grande mélancolie et de devoir surmonter les tentations les plus tragiques… Dans nos sociétés, si peu soucieuses de l’homme, quand un homme ou une femme de par la destinée fonde sa vocation d’état de vie avec le travail, ce qui est naturel, et que le second lui est enlevé, on peut comprendre hormis la pauvreté, l’angoisse existentielle qu’il peut en ressentir. Qui suis-je maintenant ? Où est ma place ? Le sens de l’existence dans notre temps et notre espace va avec l’identité sociale, va avec la question suis-je encore utile ?… Où trouvera-t-il la réponse, c’est parfois si difficile de la trouver quand on se veut l’ami de Dieu ?…

[61] - Il semble que ce fut le cas pour Socrate qui assuma sa mission de philosophe sans trop savoir que telle était bien sa mission, car il ne l’entreprit que parce qu’il s’étonnait que l’Oracle ait pu le distinguer des autres disant : qu’il était le plus sage de toute la Grèce » Il voulut comprendre en quoi, il était le plus sage. Je ne suis pas certain qu’il est eu une claire vision sur sa mission ni l’importance de celle-ci ; il ne le réalisera que dans son passage du temps à l’éternité.

[62]- Il fut un temps où la télévision diffusa une série de films inspirés de la Bible, le premier  fut sur Abraham ; le metteur en scène sut parfaitement rendre le contraste entre Abram et son neveu Lot. L’acteur qui interprète Lot illustra bien l’image du monde en lui : « … compter ! … » On retrouvera cet épisode avec la rencontre de Jésus et le jeune homme riche.

[63] - Vs. 11 ; « choisit » : ce choix sépare Lot d’Abraham t de sa tradition religieuse ; il le prive, ainsi que ses descendants Moabites et Ammonites (19, 30-38) , de tout droit sur la Palestine. – « l’un de l’autre », lit : « l’homme d’auprès de son frère. » Note de bas de page de la Bible.

[64] - On retrouvera cet épisode entre les deux fils d’Abram : Ismaël, l’aîné dans l’ordre d’arrivée de la naissance et  Isaac, l’héritier de la Promesse ; puis plus tard la même scène entre Esaü et Jacob : l’un vendra son droit d’aînesse pour un plat de lentilles à Jacob, celui qui restait auprès de sa mère Rébecca …

[65] - Il ne s’agit pas de condamner l’attitude de soumission d’Abraham, c’est dans le contexte culturel de l’époque, mais elle est à ‘opposé de ce que Dieu par Jésus-Christ révélera de Lui-même et de sa relation avec les hommes. Il respecte profondément la liberté de conscience de l’homme et de la femme. C’est un concept qu’Abram n’envisage même pas.

[66] Nouvelle Histoire de l’Eglise : t.1, Des Origines à Grégoire Le Grand

[67] « On ne verse pas du vin nouveau dans de vieilles outres » Par cette épuration, la culture chrétienne mit en évidence les merveilles de ces antiques cultures.

[68] On notera que ce renouveau n’a pas attendu les invasions arabo-musulmanes. On sait aujourd’hui que bon nombre d’écrits de l’Antiquité grecque et romaine parvinrent en Occident avant ces invasions.

 

[69] « L’annexion de l’Aquitaine au royaume Franc, après la victoire de celui-ci sur les Wisigoths à Vouillé (507), eut des conséquences heureuses pour la gaule du nord que nous avons montrée si cruellement éprouvée par la tourmente des invasions ; le Midi aida à la reconstruction des provinces septentrionales ou orientales, et en particulier à la réorganisation de leurs église. Le mouvement, de Nantes à Maëstricht, se développera au VIIe siècle mais a commencé au précédent : sous l’évêque saint Nizier, lui-même peut-être limousin, l’église de Trèves reçoit des clercs venus d’Auvergne, fait appel à des artisans italiens ; vers 500 se placent les campagnes missionnaires et les fondations monastiques en pays rhénan, du lac de Constance à la Moselle, de saint Goar et de saint Fridolin qui venaient d’aquitaine, le second avait d’abord été abbé d’un monastère de poitiers. »

 

[70] Abbé d’un monastère de Poitiers

[71] « La répartition géographique des inscriptions chrétiennes, dès le Ve et VIIe siècles, qu’on y a relevées s’étend à bien d’autres sites que ceux des établissements de l’époque romaine. »

[72] Ils pratiquaient les sacrifices humains.  Dans les années trente on trouva en France, dans la région lyonnaise des résurgences druidiques qui semblent avoir repris le sacrifice humain, selon le témoignage de certains prédicateurs.  Nous savons qu’avec le retour du néo-paganisme et du new-age, il s’est développé, sous couvert d’associations de parapsychologie, des groupements druidiques et autres fortement soupçonnés de revenir aux pratiques des sacrifices humains. Confidences d’exorcistes. Certaines disparitions d’enfants jamais résolues pourraient bien s’expliquer par ces pratiques monstrueuses.

[73] Ce qui confirme la nécessité de respecter les cultures nationales et régionales, après en avoir conservé et converti tout ce qui ne s’oppose pas à l’Evangile, à la Révélation. Se remettra-t-on un jour de la sottise des dominicains dans l’affaire des missions entreprises par les jésuites en Chine ?

[74] Il est tout à fait intéressant de revenir sur les mouvements culturels de l’antiquité chrétienne qui va là se terminer. On comprend bien que les mouvements de cultures, de civilisation n’obéissent à aucune logique ordonnée selon la grille cartésienne : les anciens hauts foyers de civilisation vont être renfloués par des foyers culturels étrangers à leur origine géographique qui, pourtant, leur permettront de redécouvrir leurs racines culturelles. Dieu se rit des sages et des puissants…

[75] « Ces pratiques nous paraissent aujourd’hui le plus souvent très rigoureuses : ce fut pourtant avec soulagement  et reconnaissance  que le continent découvrit et adopta cette forme de pénitence, tant elle répondait à une exigence pastorale profondément ressentie. On sait quelle a été son évolution ultérieure : le catholicisme latin s’est trouvé ainsi hériter de la vieille Irlande un des aspects les plus caractéristiques de sa piété : la confession fréquente et l’association intime du sacrement de pénitence avec la direction spirituelle. » N.H.de l’E. T.1, page 510

[76]«  D’autre part une des pratiques ascétiques les plus chères aux moines celtiques était l’exil volontaire, ce qu’ils appelaient peregrinari pro Christo, ou pro amore Dei : quitter sa patrie et les siens , s’en aller vivre dans un milieu inconnu, toujours plus ou moins hostile, et mettre ce dépaysement au service du christ, c’est –à-dire en fait, travailler à l’évangélisation des peuples étrangers. »N.H. de l’E. T.1, page 510

[77] « Pèlerin pour le Christ jusqu’à la fin, saint Colomban quittera Bregenz, traversa les Alpes, pour établir dans l’Apennin ligure le monastère de Bobbio, citadelle du catholicisme en face de l’arianisme des Lombards où il mourût en 615. » N.H. de l’E. t.1 p. 513.

[78] Par quelque bout qu’on s’y prenne et malgré les avatars désolants de l’histoire chrétienne et de l’histoire en général, il nous faut reconnaître que l’Eglise est bien la matrice de la liberté, car elle se soumet toujours à l’autorité de la vérité. C’est la raison pour laquelle on doit lui reconnaître le titre au combien mérité : D’EDUCATRICE DES PEUPLES.

 

[79] - il paraît bien que pour le coup bien des barons camériers aient eu l’opportunité de manger leur feutre, leur chapeau !

[80] - Desttut de Tracy est né à Paris en 1754, mort en 1836, il fut fait comte d’empire, il se fit remarquer comme philosophe.

[81] - Condorcet est né en 1743 et mort en 1794, ce fut un philosophe, mathématicien et politologue.

[82] - Descartes est un philosophe français né en 1596 à Descartes en Touraine, il meurt de froid à Stockholm en 1650. Son discours de la méthode lui vaut une grande notoriété, sa pensée philosophique rompt avec l’école ancienne, il développe une pensée matérialiste. Il rompt avec la Révélation chrétienne faisant passer l’existence avant l’essence. Il est le fondateur moderne du matérialisme et donc le grand-père des idéologies révolutionnaires. Ce n’était pas un gentilhomme.

[83] - Emmanuel Kant (1724 – 1804) allemand, par son discours sur la raison pure, il va combattre la métaphysique et tenter de prouver que Dieu n’existe pas, puisque que l’homme ne peut  démontrer son existence, étrangement il croit en Dieu, mais comme un être si éloigné de l’homme qu’en définitif ce Dieu est étranger au sort de l’homme, de l’humanité. Plus tard, Marx en conclura que Dieu est une « intox », un mal imaginé par l’homme, ; un autre dira la même chose autrement : Nietzsche dans : Ainsi parla Zarathoustra. Ces courants désespéreront l’homme contre lui-même.

[84] - La source étymologique des mots est puisée dans le dictionnaire étymologique de Jacqueline Picoche édition Le Robert, janvier 2004.

[85] - André Malraux, né à paris en 1901, meurt à Créteil en 1976. Il sera très éprouvé durant toute son enfance par la séparation de ses parents et sans doute par le milieu maternel familial qu’on imagine trop étriqué pour lui. Il abandonne ses études secondaires à la suite du refus de son admission au lycée Condorcet. Mais habité par une intelligence vive, fulgurante, il va ouvrir sa vie à l’amour des lettres et des arts. Puis après des expériences et des engagements de gauche, il s’engage auprès du général de Gaulle qu’il ne quittera jamais que par la mort de ce dernier en 1970. Il sera un écrivain prolixe, d’une grande originalité et d’une surprenante intégrité intellectuelle. Il comprendra très vite les vices infernaux du communiste qu’il ne cessera plus de combattre après la guerre 39/45.  Agnostique, il sera profondément émerveillé par le religieux et aura d’étonnantes paroles quand on lui demandera si un jour, il acceptera d’aller au Jardin de Gethsémani : « Non, je ne m’y rendrai jamais… », entretien radiophonique : Radioscopie de M. Jacques Chancelle.  Il démystifiera le terrorisme révolutionnaire que l’on présentait alors comme une émanation mystique de la révolution. Il se mettra résolument au service de l’homme : « L’humanisme, ce n’est pas dire : « Ce que j’ai fait, aucun animal ne l’aurait fait », c’est dire : « Nous avons refusé ce que voulait en nous la bête, et nous voulons retrouver l’homme partout où nous avons trouvé ce qui l’écrase. » Les Voix du Silences, 1951. Cet homme de lettres, cet intellectuel atypique fut capable de reconnaître ses erreurs, fut capable d’une surprenante rigueur et honnêteté intellectuelle, si bien qu’il fut le seul homme de lettres à assister aux funérailles de Georges Bernanos, tandis que des « Mauriac » se jouaient l’air de la fine bouche, mais il est vrai que Bernanos fut lui aussi un homme d’une remarquable honnêteté intellectuelle, capable de se remettre en cause quand ses engagements politiques ne correspondaient plus avec son unique et admirable engagement d’intellectuel catholique. Bernanos fut le seul homme de lettres de droite et catholique à avoir eu le courage, sans rien occulter de la vérité des faits, de dénoncer très vite les cruels agissements des troupes franquistes et de ses alliers fascistes : italiens et allemands. Il écrivit entra autre : Les Grands Cimetières sous la Lune et La peur des Bien-Pensants. 

[86] L’édition doit se faire en qualité pour la Faculté du Marianum, censée envoyer une cinquantaine d’exemplaires dans les bibliothèques spécialisées en mariologie. Ceux qui désirent réserver un exemplaire peuvent passer leur commande pour un coût de 35 euros par ouvrage (330 pages cousues) et 5 euros de port. C’est lisible et même très accessible sans préparation.

[87] - Le péché originel a fracturé l’homme au plus profond de son être, le plongeant dans une  complète rupture des harmonies tant naturelles que surnaturelles. Développant un besoin irrépressible de se rassurer devant l’assaut de peurs de toute nature. Et devenant esclaves d’une multitude d’appétits.

[88]- (Tous les anciens d’Israël se rassemblèrent et se rendirent auprès de Samuel à Rama. Ils lui dirent : « […] ; maintenant donc, établis sur nous un roi pour qu’il nous juge, comme font toutes les nations. » ( Samuel 8, 4-6)

Se doter d’un roi pour ressembler aux autres nations est la logique du respect humain et de ce besoin d’éviter de se singulariser par un comportement atypique, c’est le cas d’Israël ; on veut bien être élu de Dieu mais que cela reste entre nous, que l’autre ne le sache pas trop ; il faut se rassurer.

[89]- Les recherches ethnologiques démontrent que le chef soumet à son autorité le sorcier ou bien l’inverse, en définitif, il semble que le peuple trouvait un certain équilibre dans la distinction des deux ou leur opposition frontale.  La distinction viendra avec la compréhension progressive de l’homme et sa reconnaissance en tant que personne.

[90] - Il n’était pas rare qu’un chef ayant perdu une bataille ou s’étant montré faible ou irrespectueux des traditions soit déposé, condamné à l’exil ou mis à mort.

[91] - Les ethnologues démontrent que cette notion varie selon les cultures et le degré de celles-ci., il convient donc de suspendre son jugement et d’aborder ces problèmes avec beaucoup d’humilité. 

[92] - « Or, un jour avant l’arrivée de Saül, Yahvé fait cette déclaration à Samuel : «  Demain, à la même heure, je t’enverrai un homme du pays de Benjamin ; tu l’oindras comme chef sur mon peuple Israël, et il sauvera mon peuple de la main des Philistins ; car j’ai vu la misère de mon peuple, et sa clameur est venue jusqu’à moi. » […] « Voici l’homme dont je t’ai dit : c’est lui qui régira mon peuple. » (1 Samuel : 9, 15-17)

[93] - « Tu inviteras Jessé au sacrifice, et moi je te ferai savoir ce que tu auras à faire : tu oindras pour moi celui que je te dirai. »