DE LA REALE POLITIQUE….... 3

UNE AGRICULTURE….... 5

EXHORTATION….... 7

H. POTTER…la polémique. 16

HISTOIRE DE FRANCE.. 19

ABRAHAM.. 22

LA VIE DES MOTS.. 28

SCIENCE DE LA PRIERE.. 32

LE SAINT CONCILE VATICAN II. 39

LE SAINT CONCILE VATICAN II COMMENTAIRE... 41

COMMUNIQUE DE LA REDACTION.. 44

FOI MUSULMANE - FOI CATHOLIQUE.. 47

LETTRE A L’EGLISE CATHOLIQUE…. 54

LES SENATEURS.. 62

DE L’EUROPE.. 66

DU KOSOVO….... 68

DU PRINCE.. 71

HISTOIRE DE L’EGLISE.. 73

Eusèbe de Césarée. 73

Emergence de la Chrétienté Médiévale. 73

Son Eminence, 80

 

 

 

LA CROIX GLORIEUSE

Parchemin horizontal: LA LETTRE CATHOLIQUE N°36

FIERS D’ETRE DE L’EGLISE CATHOLIQUE  APOSTOLIQUE ROMAINE
 

 

 

 

 

 


DIDIDIFFUSION GRATUITE- SEPTEMBRE-OCTOBRE 2007

 

 

Le Christ s’est fait pour nous obéissant jusqu’à la mort de la Croix. C’est pourquoi Dieu l’a exalté, et lui a donné le Nom qui est au-dessus de tout nom. Phil. 2

 

O Dieu, qui nous réjouissez aujourd’hui par la fête annuelle de l’Exaltation de la Saint Croix : donnez-nous d’obtenir dans le ciel, nous vous en prions, les heureux effets de cette Rédemption dont nous avons reconnu le mystère ici-bas. Par le même Jésus-Christ.

 

SON SITE : lescatholiques.free.fr    SON MAIL : lalettrecatholique@free.fr

 

 

 

 

 

Parchemin horizontal: NOTRE DAME DU SAINT ROSAIRE

« Je vous salue Marie, lys de pureté, fille de Dieu le Père…
Je vous salue Marie, rose de charité, épouse de l’Esprit-Saint…
Je vous salue Marie, violette d’humilité, mère de Dieu le Fils… » 

(Oraison jaculatoire de saint Alphonse Ligori, que l’on peut réciter sur les trois premiers ave avant d’entamer la méditation des mystères.)
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


« Priez mes enfants, mais priez ! Dieu vous exaucera ! » N.D. de Pomaint.

 

 

 

« Le sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans la ville de Galilée, du nom de Nazareth, à une vierge fiancée à un homme du non de Joseph, de la maison de David ; et le nom de la vierge était Marie. […] Et, entrant chez elle, il dit : « Salut comblée de grâce ! le Seigneur est avec toi ! » [..] Marie dit : « Je suis l’esclave du Seigneur ; qu’il m’advienne selon ta parole ! » (Luc. 1, 26-38) bi. Osty

 

 

 

 

DE LA REALE POLITIQUE…

 

 

Lune: DE LA REALE POLITIQUE…
A
LA MORALE…
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


PIERRE-CHARLES AUBRIT SAINT POL

 

 

 

Il y avait huit années que les infirmières bulgares et leur médecin se trouvaient dans les prisons libyennes.

Ces victimes subirent les tortures physiques et morales. Leur dignité fut méprisée, la justice la plus élémentaire bafouée, réduite au service d’un despote qui a perdu tout sens de l’honneur, tout respect de son peuple. Un gouvernement qui oscille entre terrorisme islamique et gangstérisme…

 

Le peuple libyen est dans une situation de non-droit malgré les institutions qui ne sont là que pour la parade. La poitrine gonflée du sang de son peuple, voici que scintillent les médailles ridicules, c’est le plastron d’un monstre…

 

Il nous fait penser  à l’ombre de l’empereur dans le film « La Guerre des Etoiles ».

 

Ah, si le ridicule pouvait tuer !

 

Réjouissons-nous de la libération d’innocents, innocents monnayés comme de la viande d’abattoir.

 

C’est de la seule responsabilité de ce gouvernement, s’il y eut dans les hôpitaux libyens une effroyable épidémie de SIDA. Elle fut causée par l’inexpérience et l’absence la plus élémentaire de précautions.

 

Il fallait mettre un terme au calvaire de ces victimes. Elles étaient arrivées après que le mal se fut déclaré et alors qu’elles apportaient leur expérience professionnelle.

­

Le gouvernement de la France ainsi que l’U.E., et sans doute d’autres Etats, oeuvrèrent à cette libération ; qu’importent les moyens, il fallait que cesse une injustice que rien ne pourra jamais justifier.

Et ci, effectivement l’envoi de Mme Sarkozy à Tripoli contribua à cette fin, il faut s’en réjouir, s’en féliciter et  c’est tout à l’honneur de la France et du chef de l’Etat.

 

On déplorera, une fois de plus, que certains représentants de la gauche se comportèrent sur ce sujet avec indignité. Il ne manquait que l’inénarrable et tragique M. Mamer qui s’autorisa à dire ce qu’il a dit. Mais sera-t-il un jour trouvé bienveillant ? A-t-il conscience du mandat national qu’il a reçu ? Où est-ce pour lui l’exutoire de son incapacité à aimer, à espérer ? C’est un vilain, il ne s’habille que de vilenie… ! La politique, c’est autre chose.

 

La gauche est-elle apte au changement ?

A entendre M. Jean-Marc Ayrault,  on peut en douter. Faute de se réformer, ce parti perdra toute grandeur, il s’effondrera dans la médiocrité pour disparaître dans des ressacs désespérés de violence. La gauche , en France ,s’enfonce dans une longue nuit.

 

Il est possible que M.Kadhafi ne soit jamais traduit devant un tribunal pour tous ses crimes. Il est malgré tout stupéfiant que des chefs d’Etats se précipitent auprès de tels personnages, au nom de la réale politique.

 

Y-a-t-il de la morale en politique ? La réponse hélas est non.

Peut-être faudrait-il qu’une concertation s’établisse entre les Etats afin d’avoir une attitude commune envers des gouvernements bien peu honorables.

 

Si pour de tels cas la justice humaine est impuissante, pour la consolation des petits, la justice divine ne manquera à personne ; Dieu ne retient pas les notions  d’intérêts d’Etat, et de réale politique . Il se moque des puissants qu’il renverse, il élève les humbles.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

UNE AGRICULTURE…

 

 

Étiquette: UNE AGRICULTURE EN DUEILLEE 

 

 

 

 

 

 

 


Pierre-Charles Aubrit Saint Pol

 

J’exprime ma douleur pour le drame déroula dans le monde de l’agriculture : la mort par suicide d’un paysan.

 

Je suis solidaire de cette souffrance et de toutes les souffrances de ce monde paysan à qui nous devons le fondement de toute civilisation, de toute culture, plus particulièrement pour la culture chrétienne. N’est-ce pas le travail de la terre qui est élevé au sommet de la charité : le pain et le vin ?

 

Il est bien difficile de dire ce qui motiva cet acte désespéré, ce qui est certain, c’est que les pressions provenant inévitablement des recherches scientifiques et leur expérimentation ainsi que l’inacceptable procédé contestataire qui consiste à détruire le travail d’autrui contribuèrent à ce désespoir.

 

Je trouve étrange que la presse n’ait pas mis davantage d’insistance sur les responsables de la Confédération Paysanne que dirige l’inénarrable et grotesque Monsieur Bovet.

Ce mouvement opte pour une praxis qui nous renvoie aux dictatures inhumaines que connurent les peuples de l’autre côté du rideau de fer. Il y a en ce mouvement du point de vue de la société quelque chose d’inacceptable qui porte atteinte à la dignité du travail et donc de la personne.

Quelles que puissent être les inquiétudes légitimes envers les OGM, que ce soit du point de vue de la santé ou de l’économie, de telles pratiques n’ont aucune justification, et ne peuvent être excusées

 

Il est urgent que les pouvoirs publics assument leurs responsabilités et éclaircissent une fois pour toute, le domaine de l’expérimentation alimentaire qui tend à aller vers un mieux être. Nous n’avons aucune raison de douter de l’honnêteté de l’intention, mais il est souhaitable que tout cela se fasse dans une transparence non- équivoque et que l’on rende public les enjeux économiques. Car selon les informations provenant de l’Argentine, il serait inconcevable que le gouvernement, ni même l’Union Européenne se rendent complices d’une inféodation relevant du gangstérisme international à col blanc.

 

Je considère que les auteurs de tels délits qui consistent à détruire le travail d’autrui doivent être sévèrement punis et leur peine réellement appliquée sans considération de la personnalité. Le droit s’applique à tous.

Notre pays est une démocratie, il n’y a aucune raison d’agir de la sorte, il n’y a pas d’excuse possible.

 

Les métiers fondateurs de la vie, comme l’agriculture, méritent un respect véritable, des considérations réelles pour leur travail qui est un bien public.

 

L’Union Européenne et les gouvernements doivent reconsidérer leur politique et honorer des professions qui ont contribué et continuent de contribuer à la défense des libertés, de la dignité humaine et à nourrir la grandeur et l’honneur d’un peuple, d’une civilisation, d’une culture.

 

Au travail, Monsieur Sarkosy !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

EXHORTATION…

 

 

Vague: EXHORTATION SUR L’EUCHARISTIE (suite) 

 

 

 

 

 


LEONCE GRATTEPANCHE

 

 

 

EUCHARISTIE, MYSTÈRE À CÉLÉBRER :

 

 

« Amen, amen, je vous le dis: ce n'est pas Moïse qui vous a donné
 le pain venu du ciel; c'est mon Père qui vous donne
le vrai pain venu du ciel » (Jn 6, 32)

 

­

 

 […]Dans cette perspective, la réflexion théologique ne peut jamais faire abstraction de l'ordre sacramentel institué par le Christ lui-même. D'autre part, l'action liturgique ne peut jamais être considérée d'une manière générique, indépendamment du mystère de la foi. En effet, la source de notre foi et de la liturgie eucharistique est le même événement, le don que le Christ fait de lui-même dans le Mystère pascal. […] La relation entre mystère auquel on croit et mystère que l'on célèbre se manifeste d'une façon particulière dans la valeur théologique et liturgique de la beauté. En effet, la liturgie, comme du reste la Révélation chrétienne, a un lien intrinsèque avec la beauté: elle est veritatis splendor. […]En Jésus, comme saint Bonaventure aimait à le dire, nous contemplons la beauté et la splendeur des origines. […]Dans Le Nouveau Testament, cette épiphanie de beauté s'accomplit de manière définitive dans la révélation de Dieu en Jésus Christ: (108) il est la pleine manifestation de la gloire divine. Dans la glorification du Fils, la gloire du Père resplendit et elle se communique (cf. Jn 1, 14; 8, 54; 12, 28; 17, 1). Toutefois, cette beauté n'est pas une simple harmonie de formes; celui qui est « beau, comme aucun des enfants des hommes » (Ps 45 [44], 3) est aussi mystérieusement celui qui « n'était ni beau ni brillant pour attirer nos regards » (Is 53, 2). Jésus Christ nous montre que la vérité de l'amour sait transfigurer aussi le mystère obscur de la mort dans la lumière rayonnante de la résurrection. Ici, la splendeur de la gloire de Dieu dépasse toute beauté présente dans le monde. La beauté véritable est l'amour de Dieu, qui s'est définitivement révélé à nous dans le mystère pascal. […]Par conséquent, la beauté n'est pas un facteur décoratif de l'action liturgique; elle en est plutôt un élément constitutif, en tant qu'elle est un attribut de Dieu lui-même et de sa révélation. Tout cela doit nous rendre conscients de l'attention que nous devons avoir afin que l'action liturgique resplendisse selon sa nature propre.

 

 

EUCHARISTIE, MYSTÈRE À VIVRE

« De même que le Père, qui est vivant, m'a envoyé,
et que moi je vis par le Père, de même aussi celui qui me mangera
vivra par moi » (Jn 6, 57)

 

Forme eucharistique de la vie chrétienne

 

En communiant au Corps et au Sang de Jésus Christ, nous sommes en effet rendus participants de la vie divine de façon toujours plus adulte et plus consciente. [..]De fait, ce n'est pas l'aliment eucharistique qui se transforme en nous, mais c'est nous qui sommes mystérieusement changés par lui. Le Christ nous nourrit en nous unissant à lui; « il nous attire en lui ». […]La célébration eucharistique apparaît ici, dans toute sa force, en tant que source et sommet de l'existence chrétienne, étant en même temps le commencement et l'accomplissement du culte nouveau et définitif, la logiké latreía. […]« Je vous exhorte, mes frères, par la tendresse de Dieu, à lui offrir vos corps en sacrifice saint, capable de plaire à Dieu: c'est là le culte spirituel que vous avez à rendre » (Rm 12, 1). Dans cette exhortation, apparaît l'image du culte nouveau comme offrande totale de la personne en communion avec toute l'Église. L'insistance de l'Apôtre sur l'offrande de nos corps souligne le caractère concret et humain d'un culte qui n'a rien de désincarné. […]La doctrine catholique affirme de fait que l'Eucharistie, en tant que sacrifice du Christ, est également le sacrifice de l'Église, et donc des fidèles. (202) L'insistance sur le sacrifice – « rendre sacré » – dit ici toute la densité existentielle impliquée dans la transformation de notre réalité humaine saisie par le Christ (cf. Ph 3, 12). […]En tout acte de la vie, le chrétien est appelé à exprimer le vrai culte rendu à Dieu. C'est ici que prend forme la nature intrinsèquement eucharistique de la vie chrétienne. Puisqu'elle implique la réalité humaine du croyant dans le concret du quotidien, l'Eucharistie rend possible, jour après jour, la transfiguration progressive de l'homme, appelé par grâce à être à l'image du Fils de Dieu (cf. Rm 8, 29s). […]La nouveauté radicale que l'Eucharistie introduit dans la vie de l'homme s'est révélée à la conscience chrétienne dès les origines. Les fidèles ont immédiatement perçu l'influence profonde que la célébration eucharistique exerçait sur leur style de vie. Saint Ignace d'Antioche exprimait cette vérité en qualifiant ainsi les chrétiens: ceux qui « sont venus à la nouvelle espérance »; il les présentait comme ceux qui vivent « selon le dimanche » (iuxta dominicam viventes).[…] « Vivre selon le dimanche » signifie vivre dans la conscience de la libération apportée par le Christ et accomplir son existence comme l'offrande de soi à Dieu, pour que sa victoire se manifeste pleinement à tous les hommes à travers une conduite intimement renouvelée. […]Un tel jour se manifeste donc comme la fête primordiale, où tout fidèle peut se faire, dans le milieu où il vit, annonciateur et gardien du sens du temps. De ce jour, en effet, naît le sens chrétien de l'existence et une nouvelle manière de vivre le temps, les relations, le travail, la vie et la mort. Il est donc bon que, le Jour du Seigneur, les réalités ecclésiales organisent, autour de la célébration eucharistique dominicale, des manifestations propres à la communauté chrétienne: rencontres amicales, initiatives pour la formation chrétienne des enfants, des jeunes et des adultes, pèlerinages, œuvres de charité et différentes rencontres de prière. […]

 

 

CONCLUSION

94. Chers frères et sœurs, l'Eucharistie est à l'origine de toute forme de sainteté et chacun de nous est appelé à une plénitude de vie dans l'Esprit Saint. Combien de saints ont rendu leur vie authentique grâce à leur piété eucharistique! […]Il est donc nécessaire que, dans l'Église, ce très saint Mystère soit vraiment objet de foi, célébré avec dévotion et vécu intensément. Le don que Jésus fait de lui-même dans le Sacrement mémorial de sa passion nous atteste que la réussite de notre vie réside dans la participation à la vie trinitaire, qui en Lui nous est offerte de façon définitive et efficace. La célébration et l'adoration de l'Eucharistie nous permettent de nous approcher de l'amour de Dieu et d'y adhérer personnellement jusqu'à l'union avec le Seigneur bien- aimé. L'offrande de notre vie, la communion avec toute la communauté des croyants et la solidarité avec tout homme sont des aspects inséparables de la « logiké latreía », du culte spirituel, saint et agréable à Dieu (cf. Rm 12, 1), dans lequel toute notre réalité humaine concrète est transformée pour la gloire de Dieu. J'invite donc tous les pasteurs à porter la plus grande attention à la promotion d'une spiritualité chrétienne authentiquement eucharistique. Les prêtres, les diacres et tous ceux qui exercent un ministère eucharistique pourront toujours tirer de ces services-là, accomplis avec soin et avec une préparation constante, force et stimulant pour leur chemin de sanctification personnel et communautaire. J'exhorte tous les laïcs, les familles en particulier, à trouver continuellement dans le Sacrement de l'amour du Christ l'énergie pour transformer leur vie en un signe authentique de la présence du Seigneur ressuscité. Je demande à toutes les personnes consacrées de montrer par leur vie eucharistique la splendeur et la beauté de leur appartenance totale au Seigneur. […]95. Au commencement du quatrième siècle, le culte chrétien était encore interdit par les autorités impériales. Certains chrétiens d'Afrique du Nord, qui se sentaient poussés à célébrer le Jour du Seigneur, défièrent l'interdiction. Ils furent martyrisés alors qu'ils déclaraient qu'il ne leur était pas possible de vivre sans l'Eucharistie, nourriture du Seigneur: sine dominico non possumus . […]Que Marie très sainte, Vierge immaculée, arche de l'alliance nouvelle et éternelle, nous accompagne sur ce chemin de la rencontre avec le Seigneur qui vient. En elle, se réalise de la manière la plus parfaite l'essence de l'Église. L'Église voit en Marie, « Femme eucharistique » – comme l'a appelée le Serviteur de Dieu Jean-Paul II (253) –, son icône la mieux réussie et elle la contemple comme modèle irremplaçable de vie eucharistique. C'est pourquoi, en présence du « verum Corpus natum de Maria Virgine » sur l'autel, le prêtre, au nom de l'assemblée liturgique, affirme avec les paroles du Canon: « Nous voulons nommer en premier lieu la bienheureuse Marie toujours Vierge, Mère de notre Dieu et Seigneur, Jésus Christ ». (254) Son saint nom est invoqué et vénéré aussi dans les canons des traditions chrétiennes orientales. Les fidèles, quant à eux, « recommandent à Marie, Mère de l'Église, leur existence et leur travail. S'efforçant d'avoir les mêmes sentiments que Marie, ils aident toute la communauté à vivre en offrande vivante, agréable au Père ». (255) Elle est la Tota pulchra, la Toute-belle, puisque resplendit en elle la splendeur de la gloire de Dieu. La beauté de la liturgie céleste, qui doit se refléter aussi dans nos assemblées, trouve en elle un miroir fidèle. Nous devons apprendre d'elle à devenir nous-mêmes des personnes eucharistiques et ecclésiales pour pouvoir nous aussi, selon la parole de saint Paul, nous présenter « sans tache » devant le Seigneur, comme celui-ci a voulu que nous soyons dès le commencement (cf. Col 1, 21; Ep 1, 4). (256)

 

 

 

 

 

 

 

COMMENTAIRE :

 

Dans toute la seconde partie de cette exhortation, il n’est question que d’une pastorale qui se nourrit de l’excellence de la liturgie à laquelle viennent s’associer les différents modes d’adoration eucharistique.

On fait allusion aux années durant lesquelles le primat de l’idéologie fut imposé avec une réelle violence morale, intellectuelle et spirituelle, allant jusqu’à marginaliser ceux qui osaient s’opposer à cette infestation. Ce fut un climat réellement révolutionnaire, les deux extrêmes se nourrissant des marigots du siècle des Lumières et de toutes les exaltations du 19eme. Ces tribulations atteignirent la liturgie et les sacrements, tous les deux furent instrumentalisés, cristallisant les options politiques et idéologiques si opposées dans leurs formes et contenus et pourtant d’une origine unique cette maudite culture révolutionnaire.  C’est si vrai, que nous nous entendîmes dire par un prêtre que nous sollicitions pour la confession : « Votre démarche ne s’oppose pas à la lutte des classes. » Nous n’avons toujours pas bien saisit ce qu’il voulait dire, - il est difficile de trouver le lien entre le désir de se réconcilier avec Dieu et la lutte des classes - !

De nos jours, dans des réunions de formation, il n’est pas rare d’entendre des prêtres affirmer une contre vérité : « L’action est le sommet de la journée d’un chrétien ! » Quand on sait tout ce que cette affirmation suppose d’antériorité désastreuse, on se demande, si on verra la fin du modernisme en Occident ?

La dichotomie entre la liturgie et le sacrement est le facteur majeur qui oppose les fondus du progressisme avancé aux fondus d’un fixisme désincarné enseveli dans les ors et velours nostalgiques.

Le saint Père et le saint Synode nous entraînent dans une réflexion qui aura beaucoup manqué dans ces quarante dernières années.

Nous-nous souvenons des terribles affrontements nourris par des substances viciées, de controverses dans lesquelles être pour le beau, pour le principe d’autorité comme pour l’éclosion d’une certaine élite, nous excluaient de la communauté ecclésiale. Nous étions des contre-révolutionnaires, des contre-conciliaires.  Au nom d’une vision activiste de forcené, il était inconcevable que l’on puisse seulement suggérer une certaine grâce dans l’exécution du rite.

La beauté est chose essentielle pour l’homme et sa société. Elle permet la transcendance du quotidien. Les dictatures idéologiques le comprirent que trop bien et se servirent des arts pour enfermer l’homme et la femme dans une bulle de béton armé de laquelle ne filtrait ni espoir, ni espérance ; tout ne fut que duperie. Il est en était de même pour le capitalisme et maintenant avec la dictature du libéralisme et du relativisme infanticide.

Mépriser le besoin de beauté revient à nier l’homme ,à le réduire à sa seule animalité. Dans la liturgie, la beauté n’est pas seulement un élément cultuel décoratif ; il s’agit d’une attitude dans l’exécution du rite, une nécessité du geste gracieux, rempli de la présence divine et sanctifiante. Geste qui suggère, invite à entrer dans l’intériorité du mystère. On ne célèbre pas la liturgie comme on mange dans un restaurant rapide ; la messe basse n’est pas synonyme de célébration galvaudée. Les négligences liturgiques, les dérives délirantes furent des facteurs psychologiques qui  déterminèrent le recul de la pratique religieuse et accélérèrent  la progression du relativisme, initiant également le recul de la culture chrétienne.

Certains exorcistes acquirent la certitude que le non-respect du canon liturgique et, en particulier, l’irrévérence dans la manière de communier dans la main – ce qui généra l’éloignement de la pratique de la confession - contribuèrent à l’expansion des sectes lucifériennes et de ses forces. Certains, par leur expérience, comprirent que la crise liturgique contribua à l’explosion du péché individuel et des sociétés. Et, sans tomber dans la dramaturgie ‘du bon-marché’, au cours d’exorcismes, on apprit que beaucoup de prêtres perdirent leur éternité bienheureuse pour n’avoir pas respecté le canon de la liturgie : L'ars celebrandi découle de l'obéissance fidèle aux normes liturgiques dans leur totalité, puisque c'est justement cette façon de célébrer qui a assuré, depuis 2000 ans, la vie de foi de tous les croyants, qui sont appelés à vivre la célébration en tant que peuple de Dieu, sacerdoce royal, nation sainte (cf. 1 P 2, 4-5.9). (115).

La beauté est pour la femme et l’homme le moyen, avec le travail ,de transfigurer l’ordinaire : La beauté intrinsèque de la liturgie a pour sujet propre le Christ ressuscité et glorifié dans l'Esprit Saint, qui inclut l'Église dans son action. Célébrer l’Eucharistie, c’est progressivement se laisser absorber par le Christ  jusqu’à le consommer pour qu’Il vous consomme et que nous ne fassions plus qu’un. Un baptisé qui assiste à la messe et communie au Corps et au Sang du Christ, soit sous les deux espèces ou sous une seule ne devient pas un autre Christ, il devient Christ.

La participation des laïcs au rite répond aux besoins d’inculturation du mystère eucharistique. Cette participation doit se faire dans le respect absolu des normes et règles liturgiques. Il n’est pas compréhensible que des laïcs aillent eux-mêmes, dans le cadre de la célébration, chercher les Saintes Espèces au tabernacle,ni même donner la communion de manière ordinaire. Cette démarche relève exclusivement du célébrant. Il ne faut pas s’y tromper, l’activisme liturgique des laïcs fut et reste souvent le moyen pour faire avancer les idéologies dans l’Eglise. Les laïcs qui agissent de la sorte perdent tout sens du sacré ; ils ont donc des difficultés pour prier et plus délicats, ils considèrent en une sorte de promotion sociale la charge qui leur est confiée. La participation des laïcs dans le déroulement des célébrations liturgiques doit se faire avec un esprit d’adoration et profondément respectueux du sacré.

Les extravagances liturgiques furent telles, qu’il faut envisager une suspension provisoire de la participation des laïcs pour revenir à une culture non seulement du beau mais aussi du sacré. La liturgie n’est pas un self- service du sacrement d’amour, ni un espace festif pour âme en goguette. 

La messe n’est jamais un acte, ni un moment anodin ; il y a une similitude entre elle et la théophanie du Buisson Ardent : « Moïse, retire tes sandales ! » La messe quotidienne comme dominicale ou solennelle reste un temps extraordinaire dans la vie du baptisé, un temps extraordinaire dans le quotidien ordinaire, banal.  La liturgie est une porte qui ouvre sur le ciel, un seuil sur lequel se rencontrent deux cœurs humbles parce que mis en vérité. Elle n’est pas une fin en soi, mais un moyen éminent pour aider le pèlerin à entrer dans la configuration au Christ-Jésus ; elle n’est pas séparable de tous les éléments qui construisent la pastorale.

Dès le moment où vous décidez d’aller à la messe ,commence un pèlerinage. N’allez pas à l’Eglise comme sur une grande surface ; l’Eglise ce n’est pas l’espace de la grande-bouffe !  Même si l’Eglise est à cent mètres de votre foyer considérez ces cent mètres comme un chemin de pèlerin, entrez en vous-même, faites silence à votre esprit, priez, préparez-vous à recevoir Jésus par Marie. Soyez convaincus d’une chose, si vous  entrez avec difficulté dans la liturgie, c’est que votre dévotion, votre relation avec Marie n’est pas ce qu’elle devrait être. Et que vous devez peut être aller à confesse ou corriger votre vie. Assister à la messe, c’est y participer même si nous y avons aucun rôle liturgique précis, c’est donc également disposer son cœur et son âme, tout son être et sa personne à la conversion.

Les pères synodaux unis au Saint Père reviennent sur la dimension intérieure de la célébration eucharistique, sur le sacrement. Ils soulignent l’importance de communier au Corps du Christ, sans cette démarche faite dans les règles canoniques, il n’est guère possible de vivre chrétiennement, c’est-à-dire rechercher la grâce d’union.

 

 

La recherche de la configuration de soi en Christ commence sur la Terre ; il faut donc se saisir le plus possible des dispositions sacramentelles et autres pratiques et instruction.

Le texte, s’appuyant sur saint Paul et les Pères de l’Eglise, rappelle l’importance du corps physique… Il rappelle que tout baptisé jouit d’une incarnation de la vie sanctifiante. L’attitude physique qui doit être humble et adorante est très importante, car le baptisé est totalement engagé sur le chemin du salut ; il est engagé en tant que personne physique, morale, affective et spirituelle. Il est vraiment important de revenir à une attitude physique qui communie au rite, rien de toute la personne ne doit être négligée pour favoriser l’établissement de la vie d’union.

La vie eucharistique reçue dans le sacrement ultime de la vie chrétienne doit se poursuivre d’une eucharistie à l’autre. L’action de grâce ne doit pas se limiter aux quelques instants de recueillement que l’on veut accorder à Jésus, mais il doit se poursuivre dans tous les actes ; le repos ne doit pas échapper à cette attention. On ne peut parvenir à la vie eucharistique sans l’aide de « La Dame Eucharistie ».

 

Le dimanche est en lui-même l’excellence de l’action de grâce, il ne doit pas seulement se refermer sur le foyer ,mais bien évidemment s’ouvrir à la soif du Christ sur la Croix. Ce jour-là doit non seulement être sanctifié, mais s’affirmer en une zone temporelle de joie, de repos, de prière et de service selon l’appel singulier de chacun.

Le jour dominical devrait faire l’objet d’une réflexion, un point d’appui pour une refonte de la vie paroissiale. L’Eucharistie, sacrement d’unité, exaltation de la charité, est le cœur de toute la vie paroissiale. La communauté qu’elle fédère doit retrouver des liens de solidarité, d’amitié, d’affection, elle doit réfléchir la charité qui se laisse manger. C’est la raison pour laquelle, nous insistons sans cesse sur la nécessité de reconsidérer notre vie de chrétien, notre vie paroissiale dans la seule lumière de l’Evangile, dans la seule lumière de l’Eglise. Il faut se libérer des chaînes idéologiques, des conformismes dangereux. IL faut sans crainte assumer dans la Foi, l’Espérance et la Charité notre identité de catholique apostolique et romain ; l’assumer sans orgueil et sans culpabilité. Nous avons plus de raisons d’être fiers de notre appartenance à l’Eglise, et de notre romanité que d’en rougir.

 

 

 

 

Dans la conclusion du document rédigée de la main de Benoît XVI, nous lisons l’ultime recommandation de vivre notre foi quotidienne nourrie du sacrement de l’Eucharistie, de vivre ce sacrement de telle manière qu’il ne cesse d’être une action de grâce pour que, partant de l’action de grâce nous y retournions le lendemain… Quoi que puissent en penser les esprits chagrins et contrefaits, l’Eucharistie est l’ouverture solennelle de la journée et il nous appartient de remonter vers elle sa conclusion. 

Le rappel historique que fait le pape nous aide à comprendre les liens fondateurs qu’il y a entre la naissance de l’Eglise et l’institution de l’Eucharistie. Sans ce divin sacrement l’Eglise ne serait plus rien, la communauté catholique ressemblerait aux autres communautés ecclésiales de la mouvance réformée : elles ne peuvent se réclamer d’une Eglise ; elles ne sont que des communauté ecclésiales plus ou moins hiérarchisées.

Le rappel qu’il fait de l’importance de Marie, l’Immaculée, demanderait à lui seul un exposé à part. Revenons tous à l’attitude intérieure qui consiste à être des enfants de l’Immaculée parce que nous sommes les enfants d’une Eglise qui ne cesse d’être mère et père. On ne peut séparer la culture adorante de l’Eucharistie de la dévotion que nous devons à l’Immaculée.

Marie est notre mère spirituelle dès l’instant de son Fiat, amour maternel spirituel qui ne cessera plus de se développer jusqu’à ce qu’au pied de la Croix de son fils qui est aussi son Dieu et son Sauveur, elle se voit confirmée et non instituée comme mère de l’Eglise, mère de tous ceux qui prennent le chemin du salut. Marie, l’Immaculée, mère de l’humanité.

Marie, La Dame Eucharistique doit être invitée dans notre dévotion de l’Eucharistie ; elle y a toute sa place. Nous ne pouvons avancer dans notre vie d’union au Christ sans recourir à sa maternelle pédagogie. Nous catholiques, moins que quiconque, nous ne devons pas nous faire orphelins de l’amour de Marie.

L’Immaculée a toute sa place dans notre rédemption. Sans rougir, sans honte ou fausse pudeur, nous pouvons et devons enseigner et témoigner : « … qu’on ne peut aller à Jésus sans passer par Marie, la mère qu’Il nous offre pour aller plus sûrement à Lui. » 

Soyons de nouveau de ces enfants qui se moquent des grimaces du monde.

Ne craignons pas d’être de l’Eglise, soyons en fiers, car c’est en elle que nous nourrissons notre liberté, notre dignité. C’est avec elle que nous affirmons que tout homme et tout femme est aimé de Dieu et qu’il faut lui reconnaître la dignité qui surabonde en lui.

 

« Ô Marie ! O Immaculée ! Ô Dame Eucharistie ! purifie et présente à la Saint Trinité notre soupir d’enfant : « Qu’à Dieu soit rendue toute grâce pour le don de son Fils Unique, Lui qui nous mérita le don de l’Eglise. Amen !  »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

H. POTTER…la polémique

 

 

Ruban vers le bas: HARRY       POTTER…

 

 


Théodulfe Soplataris

 

Théodulfe Soplataris

 

 

"Il est bon que vous fassiez la lumière sur Harry Potter, dont le subtil pouvoir d'attraction a un impact profond sans que l'on s'en rende compte et désagrège l'esprit du christianisme". […] "[Les livres Harry Potter] peuvent déformer le christianisme dans l'âme [des jeunes], avant que celui-ci ne puisse grandir comme il faut". (Propos tenus par le Cardinal Ratzinger cités dans le Salon Beige.)

 

 

 

« MORT AUX CONS ! VASTE PROGRAMME !

MAIS SEIGNEUR BENISSEZ LES, ILS SONT AUSSI DANS VOTRE AMOUR ! »

Le dernier tom « d’Harry Potter » vient de sortir et nous assistons à l’émergence d’une reprise de la polémique forgée de toute pièce par des courants étroitement conservateurs qui ne redoutent pas le ridicule.

Le propos prêté à Ratzinger demande une réflexion : s’agit-il d’un jugement porté sur une œuvre après lecture, c’est-à-dire un jugement personnel sur une œuvre qu’il a lue ? J’en doute. Je crois plutôt qu’il s’agit d’un rapport fait par un secrétaire ou un monseigneur en mal d’appréciation et fortement rhumatisant.

J’aime le Souverain Pontife et, je communie à sa personne et au Magistère avec fidélité ; mais dans le domaine intellectuel une bourde reste une bourde ! Si les propos que l’on prête au cardinal sont vrais alors, ceux qui lui ont fait l’analyse de cet ouvrage ont oublié qu’ils furent enfants. Ils ont oublié l’importance de l’imaginaire pour la formation de la personnalité d’un petit bonhomme en devenir.

Et quant à mesurer l’impact de ce conte sur la formation religieuse de nos rejetons, il est beaucoup trop tôt pour le dire, il y a trop de facteurs à prendre en compte, entre autre le milieu familial.

Harry Potter n’est que la refonte du combat du bien contre le mal à la mode de maintenant comme ce fut le cas pour toutes les époques et surtout charnières.

Certes, un livre a une influence. C’est une méconnaissance profonde de l’enfance que d’imaginer que ce livre peut faire de lui un affidé de Satan ou des forces du mal ou altérer l’intelligence du christianisme ; on peut dire la même chose de la plupart des livres pour enfant et, il faut immédiatement cesser d’enseigner l’histoire et la science, c’est aussi vrai pour les films.

A la sortie du film « Scream », on lui imputa la responsabilité d’avoir influencé des esprits faibles qui se transformèrent en tueurs. Polémique fausse, car ces tueurs le sont devenus par abandon des éducateurs, des parents peut-être et rien ne dit que ce film fut l’élément déclencheur. Les cas en question firent parler d’eux  par leur côté spectaculaire mais beaucoup trop de facteurs sont à prendre en compte et rendent tout jugement délicat voir impossible.

Je crois que le cardinal Ratzinger, s’il avait lui-même lu l’ouvrage aurait pris la précaution de se taire sur le sujet ou de tenir un propos plus pédagogique. Encore que ce passage est à remettre dans son contexte et qu’à l’origine il n’a peut-être pas le sens que lui donnent les courants conservateurs et intégristes toujours à l’affût de l’événement pour exister.

Certes, les enfants ont un imaginaire et une psychologie très impressionnables mais dans la norme de la vie, il n’y a aucun danger et, l’on doit toujours compter sur la sagesse naturelle et surnaturelle des parents. Les parents seuls sont habilités à décider de ce qui est bon pour tel enfant, l’avis de l’Eglise ou d’un enseignant n’est qu’un avis qu’ils ne sont pas tenus de suivre.

Ne faisons pas porter sur un ouvrage et son auteur le poids de tous les abandons envers nos enfants et leur avenir. Si les défenses de la société sont affaiblies, c’est par la succession de choix individuels profondément égoïstes et parce que des forces autrement plus dangereuses ne cessent de combattre l’idée de Dieu, de toute transcendance, et nous avons notre part de responsabilités. Parler constamment d’avortement, banaliser les comportements contre-nature me semble bien plus dangereux qu’Harry Potter, car cette propagande immonde fait davantage pour l’effondrement des barrières de la morale et celle des défenses spirituelles qu’un ouvrage de ce type.

J’éprouve un profond mépris pour ces esprits figés dans leur peur qui refusent de relever les défis de la vie et toujours prêts à se dresser en juges, en ayatollahs plutôt qu’en pédagogues portant sans jugement secours aux blessés…

«  Seigneur protège-moi de tous les intégrismes, de tous les ‘ismes’ de tout ce qui m’écarte de la charité… ! Seigneur que je te craigne sans jamais craindre la vie ! »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

HISTOIRE DE FRANCE

Ruban courbé vers le bas: Histoire de France

Michel Wattel
 

 

 

 

 

 

 


Article V                                           

 

LES CAPÉTIENS

 

 

Les derniers Carolingiens se discréditent  au temps des invasions et de l’anarchie féodale, nourrie par la logique même des liens vassaliques. C’est Hugues Capet, fils d’Hugues Le Grand, duc de France et comte de Paris, qui reçoit le soutien de l’Église, à la mort de Louis V. Il ouvre l’ère de la dynastie capétienne qui durera de 987 à 1328.

 

 

Hugues Capet (987-996) :

 

Il se fait élire roi de France en 987, avec l’aide de l’archevêque de Reims Adalbéron et du moine Gerbert(futur pape Sylvestre II). Adalbéron lui fit livrer en 991, Charles de Lorraine, qui s’était fait proclamer roi à Laon en 988. Hugues fit sacrer de son vivant son fils Robert  à Orléans dés 987.

 

 

Robert II le pieux (970-1031):

 

Fils d’Hugues Capet, intelligent, diplomate et dévot, d’où lui venait le surnom de « pieux », fut  cependant excommunié par le Pape pour avoir répudié sa femme légitime Rosala, fille Bérenger, roi d’Italie et avoir épousé sa maîtresse Berthe de Bourgogne.

Il épousa en 3émes noces, Constance de Provence, fille du comte de Toulouse. Il tentait ainsi un rapprochement entre le Nord et le Midi. Cependant, la Bourgogne, à sa mort, fut séparée du domaine royal par les intrigues de sa femme, qui la fit donner à son second fils, Robert.

 

 

Henri 1 er (1008-1060) :

 

Troisième fils de Robert le Pieux, qui le fit couronner  de son vivant en 1027. Il ne devint roi qu’à sa mort en 1031. Il épousa en secondes noces Anne, fille de Iaroslav, Grand Duc de Kiev.

Il combattit les grands vassaux  révoltés de son royaume. Il fut le tuteur de Guillaume le Conquérant, qui après s’être fâché avec lui, le  battit à Mortemer en 1054. Il eut pour successeur son fils, Philippe 1er.

 

 

 

 

 

Philippe 1 er (1052-1108) :

 

Sacré en 1059 à Reims, du vivant de son père, il devint roi à sept ans, sous la tutelle de son oncle Beaudouin V, comte de Flandre. Il s’attira des ennuis avec le Saint-Siège à cause de ses mariages. Il fut excommunié par Urbain II en 1095. Ne pouvant prendre part aux Croisades, il fit amende honorable devant Pascal II et obtenir son absolution. Indolent, homme de plaisirs, il réussit cependant à réunir à la Couronne, le Gatinais (1068), le Vexin(1082) et la Vicomté de Bourges (1100).

 

 

 

Louis VI le Gros (1081-1137) :

 

Solide buveur et gros mangeur, il fut un grand souverain. Il se posa en roi justicier. Il combattit avec succès les grands vassaux trop indépendants de l’Ile de France et rasa leurs châteaux en s’appuyant sur le peuple.

Peu avant de mourir, il maria son fils ( le futur Louis VII) à Aliénor d’Aquitaine afin d’étendre son influence jusqu’aux Pyrénées.

 

Louis VII Le Jeune (1137-1180) :

 

Dés le début de son règne, il entra en conflit avec le pape Innocent II, pour la nomination de l’archevêque, Pierre de la Châtre, qu’il contestait; ce dernier se réfugia chez le comte de Champagne.

Louis VII envahit la Champagne et rasa Vitry-sur-Marne en 1142. Pour se faire pardonner de la Papauté, il partit à la 2éme croisade (1147-1149).

L’Abbé Suger gouverna le royaume durant son absence.

A son retour, jaloux de sa femme Aliénor d’Aquitaine, Louis VII fit l’énorme erreur de demander le divorce en mars 1152. Celle-ci se remaria sans tarder avec Henri Plantagenêt, qui devint roi d’Angleterre, sous le nom d’Henri II en 1154. Ainsi commença la lutte entre les Capétiens et les Plantagenêts, qui étaient maîtres du Sud-Ouest de la France et du Midi.

 

 

Philippe II Auguste (1180-1223) :

 

Roi à 15 ans, il se hâta de faire la paix avec Henri II d’Angleterre et se battit avec succès contre les comtes d’Alsace et de Flandres.

Il se fit reconnaître ses droits sur l’Artois, le Vermandois et l’Amiénois en 1180.

Parti avec Richard Cœur de Lion à la 3éme croisade, il revint en France  et  partit occuper le Maine, la Normandie et la Touraine (1204-1205).

Ce fut donc un rassembleur de terres françaises et il raffermit l’autorité  du pouvoir royal.

Ses aventures matrimoniales compliquées lui attirèrent les foudres de la papauté et Innocent III jeta l’interdit sur la France en 1200. Puis les choses s’arrangèrent comme toujours.

 

Louis VIII le Lion (1223-1226) :

 

 

Il remporta sur Jean sans Terre la victoire de La Roche-aux-Moines en 1214.

En 1215, les barons anglais révoltés lui offrirent la couronne d’Angleterre.

En 1216, il débarqua en Angleterre, mais fut battu à Lincoln en 1217.

Roi en 1223, il enleva aux Plantagenêts le Poitou et la Gasgogne en 1224.

Il partit ensuite à la croisade contre les Albigeois et s’empara d’Avignon en 1226.

Il fut le père de Saint Louis.

 

 

 

 

 

 

ABRAHAM

Ruban courbé vers le bas: MEDITATION 
DE LA
BIBLE
 

 

 

 

 

 

 

 

 


Désiré Wasson

 

 

« Abram s’en alla, selon ce que lui avait dit Yahvé, et Lot s’en alla avec lui.

Abram était âgé de soixante-quinze ans quand il sortit de Harân. Abram prit Saraï, sa femme, Lot, fils de son frère, tous les biens qu’ils avaient  acquis et les gens qu’ils s’étaient procurés à Harân. Ils sortirent pour aller au pays de Canaan et ils arrivèrent au pays de Canaan. » (Gen. 12, 4b – 5) – traduction Osty et Trinquet, édition : 1973.

 

 

L’’histoire relative à Abram est marquée par l’obéissance, l’obéissance dans la foi en Dieu, pour lui un Dieu qui n’a pas dit son NOM. « Un Dieu mystérieux », (extrait du dialogue du film de télévision, rôle incarné par Richard Harris, séquence avec pharaon.)

 

On imagine, pour mieux contempler, la longue marche d’Abram. Non que les distances soient grandes, mais qui peut mesurer la distance intérieure ?

Il part au Nom d’un Dieu inconnu. Son cheminement a une valeur historique certaine, mais il a bien davantage une valeur spirituelle et éducative pour tous ceux qui s’engagent à croire en Dieu et cherchent  à le connaître. Abram marche pour tous ceux qui entreront dans l’économie du Salut. Entrer dans la marche d’Abram, c’est aller vers Jésus, celui qui réalise la Promesse qui est la Promesse.

Nous ne croyons pas que Dieu jaillit dans la vie d’Abram comme peut surgire une source ; si l’Esprit inspira au rédacteur l’énumération généalogique d’Abram, c’est qu’il nous aura voulu dire qu’il héritait de la foi naturelle et fidèle de ses ancêtres. Abram fut formé à croire au Dieu inconnu de ses pères.

 

Tout au long de l’histoire d’Abram, nous découvrirons qu’il n’est pas seulement le croyant, mais l’obéissant ; l’obéissant dans la foi.  C’est une obéissance de soumis, il a peur de Dieu. Ce sentiment qui n’est pas la crainte de Dieu provient de sa formation religieuse ; on peut comprendre qu’élevé dans la mémoire du déluge noétique et de la faute originelle, il nourrisse une peur envers ce Dieu capable d’une si grande colère. Dieu essayera d’établir avec Abram une relation d’amitié, mais lui s’y refusera.

 

Abram reste une figure immense ; il aura relevé le défit fou, jouer l’avenir  de lui-même et des siens sur une parole d’un Dieu inconnu. Ce défi, il le relève pour nous tous qu’il engendre dans la nuit de la foi. Abram par son obéissance à la foi est celui qui ouvre le Livre de la Révélation.

 

Il n’y a pas à revenir sur le sujet ; tous les pauvres de Yahvé se retrouvent dans cet Abram qui deviendra Abraham.

Il faut le reconnaître une fois pour toute : la foi en Dieu, la foi naturelle en Dieu repose, s’enracine dans la foi d’Abram.

Il devrait y avoir une liturgie spécifique dans l’Eglise pour faire mémoire d’Abraham. Il n’est pas un simple souvenir.

 

Lot, le fils de son frère, décide de le suivre, de partir avec son oncle, de se mettre sous son autorité. Oui, mais voilà, ce n’est pas Lot qui est appelé, c’est Abram et sa maison. En suivant Abram, il s’engage dans la vocation de celui-ci, dans l’appel ; mais Dieu ne l’a pas appelé…

Nous reviendrons sur le rôle de Lot. Si tout homme est appelé au salut, tout homme ne reçoit pas une mission d’élection. Il ne faut peut-être pas forcer le destin.

 

Abram arrive en terre de Canaan. Si nous suivons le chemin de cet appel, il est probable que la descendance d’Abram ne devait pas pratiquer le sacrifice humain. Nous ne pouvons envisager qu’Abram fût choisi parmi une peuplade qui pratiquait cette abomination. Il est donc tout à fait possible qu’à cette époque, toutes les communautés ne pratiquent pas le sacrifice humain. Nous pouvons imaginer l’angoisse d’Abram d’entrer sur une terre dont la population a la réputation de sacrifier ses propres enfants.

Dieu qui n’a pas de Nom donne la terre de Canaan à Abram, une terre sur laquelle, il doit vivre et qui ne sera réellement donnée qu’à ses descendants… Une terre d’abomination.

 

C’est vraiment un étrange Dieu que ce Dieu là ; il manie la contradiction  qu’un homme de bon sens aurait tôt fait de renvoyer dans ses nuages.

 

L’explication est sans doute dans la grâce que Dieu accorde à ce juste ; il ne devait pas seulement être droit dans ses sandales, mais d’une obéissance exemplaire au droit naturel.

 

«  Abram traversa le pays jusqu’au lieu de Sichem, jusqu’au Chêne de Morè. Les Cananéens  étaient alors dans le pays. Yahvé apparut à Abram et dit : « A ta descendance je donnerai ce pays. » Là il bâtit un autel à Yahvé qui lui était apparu. […] Puis d’étape en étape Abram gagna le Nègueb. » (Gen. 12, 6-9)

 

 

 Le Dieu qui n’a pas de Nom se manifeste à Abram pour lui confirmer sa promesse, c’est la première théophanie. Il attendra Moïse pour révéler son Nom. Sans doute Dieu se manifeste-t-il sous la forme soit de lumière, soit d’un ange.  Il n’y a pas de doute pour Abram, c’est le même Dieu qui lui a demandé de quitter la maison de son père.

Dieu, en se manifestant, conforte la foi d’Abram ; c’est un encouragement à son obéissance dans la foi, une obéissance de géant. C’est peut-être également pour que, après qu’il s’est arrêté au Chêne de Morè, vraisemblablement un arbre sacré – il ait la volonté de persévérer dans sa foi qui n’est pas ordinaire dans un milieu géographique résolument polythéiste, idolâtre. Dieu, apparemment n’est pas un bon géomètre. Le Chêne de Morè devait être un lieu incontournable pour les nomades, pour les caravanes et un sanctuaire païen. On peut supposer que la foi naturelle d’Abram au Dieu Unique n’était pas pur comme celle de Moïse, il devait s’y mélanger des données païennes.

 

«  Il y eut une famine dans le pays, et Abram descendit en Egypte pour y résider, car la famine était grave dans le pays. Or, sur le point d’entrer en Egypte, il dit à Saraï, sa femme : «  vois, je sais que tu es une femme belle à voir. Lors donc que les Egyptiens te verront, ils me diront : C’est ta femme, et ils me tueront et te laisseront en vie. Dis, je te prie, que tu es ma sœur, afin qu’il m’arrive du bien à cause de toi, et que je vive grâce à toi. » ( Gen. 12,10-13)

 

« Le bonheur est de désirer ce que l’on possède » enseignait saint Augustin.

Abram possède Dieu et le désire ; Dieu lui en rend grâce et permet la famine. Abram n’a qu’une porte possible, descendre en Egypte, pays redoutable. La réputation de ce royaume n’est plus à faire ; son roi, un despote, ne respecte pas les lois qui régissent ce peuple ; un roi qui bafoue sa propre loi et le droit naturel. Pharaon ne croit pas au Dieu mystérieux, il ne connaît pas le bonheur, car il ne cesse de convoiter le bien qu’il n’a pas et qu’il ne peut légitimement avoir.

 

Dieu impose à ce juste d’entrer en enfer ! L’obéissant apprend Dieu dans la contradiction.

 

On peut tout dire à posteriori de cet épisode : qu’il traçait le chemin qu’un jour Jésus prendrait bébé ! Belle affaire ! Son dieu est vraiment mystérieux. Et si Dieu avait tout simplement voulu marquer, signifier un des points majeurs de la future mission du peuple qui est en train de naître d’Abram : rappeler aux nations le respect incontournable du droit naturel, de la loi naturelle et donc de la morale, des «  gros mots » pour notre société moderne…

 

Abram demande à sa femme, Saraï de mentir pour sauver sa propre vie ; c’est possible, mais surtout parce que mis dans une contradiction insurmontable – ne doit-il pas vivre pour que sa descendance reçoive la terre promise ! – Ce Dieu mystérieux qui n’a pas de Nom est vraiment impossible !

 

Certains vivrent dans ce mensonge la justification de sa pratique, celui par omission ; ne convient-il pas de toujours se rassurer !  Comment aurait-il pu agir autrement ? Dieu les obligeait à entrer en Egypte, pays dirigé par un roi, sans foi, ni loi. Le bon sens est une grâce ordinaire qui s’éveille quand il est question de survivre.

L’obéissant, le juste n’en était pas moins un homme et, Dieu le voulait là où tout n’était que contradiction à ses yeux.

 

« Dis, je te prie, que tu es ma sœur, afin qu’il m’arrive du bien à cause de toi, et que je vive grâce à toi. »

 

 Saraï est une épouse effacée qui a toute sa place dans la mission de son époux, elle est sa collaboratrice ; c’est vers elle qu’il se tourne pour sauver sa vie. Il l’élève au-dessus du commun, car en sauvant la vie de son époux, elle sauve sa mission, elle contribue humainement à rendre possible la réalisation de la Promesse. Saraï est l’une des très belles figures qui annoncent Marie. Elle le sauve d’un despote qui incarnera pour longtemps l’erreur, l’esprit du mal, les ténèbres de l’âme.

La femme est la force de l’homme qui sait reconnaître ses faiblesses.

 

« Lors donc que Abram fut entré en Egypte, les Egyptiens virent que la femme était très belle. Des officiers de Pharaon  la vivrent et la vantèrent à Pharaon, et la femme fut emmenée à la maison de Pharaon. Celui-ci traita bien Abram à cause d’elle ; il eut du petit et du gros bétail, des ânes, des esclaves – hommes et femmes – des ânesses et des chameaux.  Mais Yahvé frappa de grandes plaies Pharaon et sa maison, à cause de Saraï, femme d’Abram. Pharaon appela Abram et dit : « Que m’as-tu fait là ! Pourquoi ne m’as-tu pas déclaré qu’elle était ta femme ? Pourquoi m’as-tu dit : c’est ma sœur – de sorte que je l’ai prise pour femme ? Et maintenant, voilà ta femme, prends-la et va-t-en ! » Pharaon donna à son sujet des ordres à ses gens, qui le reconduisirent, lui, sa femme et tout ce qu’il avait. » (Gen. 12, 14-20)

 

( Notre méditation de la Bible n’a pas pour but de développer un discours scientifique, mais d’aider à entrer dans le cœur de la Révélation pour goûter Dieu, respirer de sa respiration. Aussi, nous rappelons que notre démarche qui est atypique rejoint le mouvement réaliste initié par l’école franciscaine de théologie et de spiritualité. )

 

Les Egyptiens et pharaon représentent l’ensemble du monde païen, un monde païen qui est séduit certes par la beauté de Saraï… Nous savons que la tradition exégétique et patristique fait de Saraï une des premières images prophétiques de Marie, la pleine de grâces.  On peut donc voir dans l’entrée de Saraï en Egypte – en quelque sorte son exposition, puisqu’il est ici question de sa beauté – Marie, c’est-à-dire celle qui séduit par sa grâce le monde païen, la première missionnaire. A  Bethléem, Marie présentera Jésus aux trois rois mages et donc, en tant que maman du Sauveur, elle s’exposera à la face des nations païennes, elle exposera sa maternité réalisée ; alors que Saraï ne l’a pas encore réalisée.

 

Pharaon prend Saraï dans sa maison et la prend pour femme. Je crois que pour le peu que l’on soit habitué au réalisme biblique, il est vraisemblable que Pharaon ait connu bibliquement Saraï ; la Bible ne le dit pas explicitement et, l’on pourrait disserter à l’infini sur ce sujet ; toutefois le passage relaté dans le chapitre 20, v.3 semble témoigner que Pharaon a vraisemblablement connu physiquement Saraï. Et ici, Saraï prend une autre symbolique, son image d’épouse souillée par les circonstances représente l’Eglise, cette mère distributrice de grâces qui, parce qu’incarnée dans l’humanité, est constamment mise en présence de toutes les contradictions, ne serait-ce que par ses membres qui passent de la prostitution au plus haut degré de spiritualité.

 

Dieu va venger cette offense et le Pharaon, mais aussi toute sa maison vont être atteints par un mal mystérieux. On sait que Pharaon faisait mourir le mari d’une épouse trop belle pour qu’il en jouisse, dans ce cas, il a cru que Saraï était la sœur d’Abram, il a donc commis la faute ( en relative bonne foi). C’est sans doute la raison pour laquelle, il ne meurt pas ; mais Dieu, par cette souffrance lui rappelle qu’il ne doit pas enfreindre les lois de son pays, que son statut de roi ne lui permet pas tout. C’est le rappel du respect nécessaire du droit naturel et de la loi naturelle desquels émane la morale universelle.

Voilà une sévère leçon de morale éminemment pédagogique et avec un réalisme qui illustre le souci de Dieu d’éduquer l’humanité et qui annonce le rôle, la mission du peuple élu. Nous aborderons ce sujet avec Moïse.

Savoir comment Pharaon s’aperçu que Saraï était la femme d’Abram n’est pas anodin ; on peut envisager que la conscience de Pharaon n’était pas entièrement dissolue et que Dieu sut le pincer dans le fond de ses reins, aux confins de sa conscience.

Cet épisode dit également que, quelle que soit la religion de l’homme, celui-ci est soumis à la loi naturelle et au respect du droit naturel et que son salut dépendra de son comportement envers cette obligation.

 

Quelle que puisse être la religion ou l’absence de croyance de l’homme et de la femme, chaque membre de l’humanité répondra personnellement de son comportement envers les données naturelles ce qui le distinguent de l’animal. Ce jugement sera établi en fonction de la formation réfléchie de la conscience en considérant la culture, mais que l’on ne s’y trompe pas, Dieu donne a chacun d’entre nous la faculté de distinguer le bien du mal.

 

La dignité et la grandeur de l’être humain surpasse l’homme et la femme et leur exigence n’est pas négociable.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LA VIE DES MOTS

 

 

Parchemin vertical: LA VIE 

DES 

MOTS
 

 

 

 

 

 

 

 


Pierre-Charles Aubrit Saint Pol

 

 

DE LA POLITIQUE

 

Le mot politique procède de la racine grecque « polis » qui signifie ville, cité.  « Polis » donne « politès » qui signifie citoyen et qui donna « politeia » qui veut dire droit de cité, administration par un homme d’Etat. « Polis » donne également « politikos » ce qui concerne les citoyens et l’Etat.

L’objectif du politique est de policer le peuple, développer la civilisation.

 

« Polis » donna au XIIe siècle le verbe « polir » qui signifie rendre lisse, civilisé, cultivé, façonné par l’éducation ; au XVVIIe siècle « polir » donna politesse qui signifie « culture et bonnes manières »

 

L’art du politique consiste à gouverner les citoyens en oeuvrant au développement des équilibres qui régissent la cité et celui de chacun de ses membres. S’impose à lui la recherche constante de la justice au sens grec : rechercher et appliquer les harmonies dans le but de servir au mieux le bien commun en veillant au bien individuel des personnes. C’est là la mission de chaque gouvernement quelle que soit sa nature.

 

Le politique considérera tous les paramètres objectifs de la cité  et des citoyens en tant que personne. Il accueillera l’humain en tant qu’homme et femme pour ce qu’il est : une personne libre, exerçant sa volonté au choix de ses décisions en vue de son accomplissement.

 

Rien de la nature et de la surnature de l’homme doit être nié. Car l’individu doit trouver dans la cité tous les éléments objectifs et subjectifs nécessaires à son épanouissement ce qui inclut la part qu’il doit à la communauté.

 

Le politique ne peut pas, au seul regard du bien commun, être annihilé par des idéologies ou des religions, de  la même manière qu’il ne lui revient pas de se mêler de religion sauf dans les cas de mise en danger. Il veillera, en tant que pouvoir mis au service de l’ensemble, à maintenir une neutralité de fait quant aux choix de chacun des citoyens. Il ne peut y parvenir que par l’application la plus idéale de la justice.

 

Exercer le pouvoir politique, faire de la politique est noble, mais son action reste dans le cadre de la gestion du bien commun. La politique n’est pas sacrée et ne doit pas le devenir. Elle gère la cité dans les catégories naturelles, son action est bidimensionnelle : espace et temps, elle n’a pas d’éternité.

 

La recherche du bien commun exige que l’histoire, le présent et l’avenir soient pris en compte ; nul ne peut, par confort idéologique ou simplement pour la satisfaction rassurante de son égoïsme, effacer d’un trait de plume l’histoire d’un peuple, ni ses racines et encore moins les nier ou refuser de les reconnaître. En effet, une telle démarche générera le rejet des institutions et un profond désespoir.

 

Il n’y a pas sur Terre de cité idéale, de société idéale ; la seule société proche de l’idéal de l’homme, c’est une société d’équilibre et de justice.

 

Il est impératif que le politique demeure dans ses attributions et veille au développement des corps intermédiaires que génère naturellement la société. Mais pour que tout ceci ait une légitimité encore faut-il qu’il respecte les autorités naturelles, telles que celles des parents ; il ne peut d’ailleurs pas se contenter de cela, il se doit de les maintenir, de les renforcer selon les nécessités.

   

Ces exigences demandent que le politique, pour conserver la légitimité de son autorité et de ses pouvoirs, ne décide pas dans des domaines pour lesquels il n’a reçu aucun mandat  et n’a aucune mission.

Aucun politique, quelle que soit sa forme institutionnelle, ne peut se dresser contre la loi naturelle, ni le droit naturel. Les situations ne s’imposent pas d’elles-mêmes, on les favorise.

 

Le politique ne peut être assujettie à l’opinion comme une prostituée. Il est au service du bien commun, ce qui l’oblige à l’humilité et à la grandeur, ces concepts s’opposent radicalement à toute forme de médiocrité. Il n’a pas à intervenir dans la vie intellectuelle, c’est au contraire la vie intellectuelle, par son témoignage en vérité de l’acte de l’homme, qui doit se faire entendre de lui. Le politique ne peut ni interdire,  ni autoriser la vie intellectuelle, ni l’empêcher de s’exprimer. Il ne lui revient pas de baliser les voies de l’intellectuel.

 

Faire de la politique, c’est se mettre au service du bonheur du peuple,  l’attirer vers des niveaux de qualité supérieure ; dans le cas contraire, il contribue à la descente dans la quantité, dans la masse. Il prend le risque d’ouvrir les portes de l’infra humain… (le nazisme, le communisme et le capitalisme)

 

Si de nos jours, il y a une délinquance exponentielle, c’est-à-dire, croissante avec des variables inconstants, c’est que le politique s’est engagé dans des domaines qui ne sont pas de son ressort ; de ce fait, il génère un ensemble de facteurs qui déséquilibre la cité, au point de fragiliser ses fondements stables.

Si les citoyens aspirent naturellement à la paix et à la sécurité, leurs aspirations vont également vers des appels, des appétits intérieurs. Car il y a dans chaque homme une aspiration à la transcendance, ces appétits contribuent à la paix et à la sécurité extérieure ; pour y parvenir, il faudrait que le politique n’agisse plus contre l’ordre naturel.

 

La pensée unique, le conformisme ambiant proviennent de la confusion désordonnée des pouvoirs politique, intellectuel, culturel, religieux et social-économique. Tout récemment, vient d’entrer dans ce bal maudit le pouvoir législatif qui se mêle de nous dire ce qu’il nous faut étudier voir penser. C’est une implication abusive qui renforce dangereusement le sentiment d’illégitimité des pouvoirs et des institutions. Il semble que ces pouvoirs se soumettent à la dictature des médias qui sévissent en véritables despotes, ils imposent - par absence de qualité -, une descente infernale dans les bas-fonds de l’humanité, les zones de l’infra-humain.

 

Cette situation produite par les défaillances du politique et parallèlement par ses excroissances justifie la multiplication des espaces  nouveaux de communication. Ils permettent les échanges d’informations et de culture que favorisent les nouvelles technologies. Ces  espaces virtuels sont constitutifs des corps intermédiaires. Ils sont incorporés à la société. Il est du devoir des intellectuels, des artistes, des religions de les investir pour reconquérir le temps et les espaces de liberté. L’Eglise Catholique est en première ligne de ce combat.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

SCIENCE DE LA PRIERE

 

 

 

 

Ruban vers le haut: LA SCIENCE DE LA PRIERE 

 

 

 

 

 


Chapitre V

 

 

Nous allons traiter dans ce chapitre une question d’une extrême gravité. En nous lisant, on verra clairement que l’oraison est une science dont la connaissance est indispensable pour avancer dans la voie de la perfection.

En effet, nous venons de le montrer, la grâce actuelle demande une collaboration de l’âme avec le Saint Esprit. Plus cette collaboration sera complète et parfaite, plus seront grands les effets de la grâce. Mais quand Dieu nous fait l’honneur de vouloir bien unir son action à la nôtre, ce n’est pas à nous de commander. Il y aurait là de notre part une impertinence criminelle. Notre rôle est d’obéir et la perfection de notre docilité aux impulsions du Saint Esprit sera celle des œuvres que nous accomplirons en commun avec lui.

Si l’action de la grâce était impérieuse, irrésistible, il n’y aurait pas de difficulté. Tel est le cas dans les ravissements et les extases. Alors, Dieu enlève avec violence une âme jusqu’à lui, sans lui permettre de se soustraire à la toute puissance de son amour. Du reste l’âme n’a nulle envie de le faire. Elle se livre avec un délicieux abandon.

Il n’en est pas de même dans la conduite ordinaire de Dieu avec les âmes. La grâce actuelle nous laisse toujours la possibilité de lui résister. – En outre, notre esprit reste libre comme notre volonté et il a l’obligation de discerner l’inspiration divine, afin  que nous puissions lui obéir en connaissance de cause, ce qui constitue le mérite de nos actes surnaturels.

Ici encore, si l’action de la grâce était toujours simple, informe, le discernement des inspirations de Dieu serait facile. On pourrait bien résister à la grâce par mauvaise volonté ; on lui résisterait rarement par ignorance.  Mais les grâces du Saint Esprit nous sont communiquées sous les formes les plus diverses. La preuve en est dans les différentes espèces d’oraisons énumérées par les saints ; Le premier effet de la grâce étant de nous faire prier, si elle arrivait toujours à notre âme par le même chemin, dans des conditions identiques, il n’y aurait pour tout le monde qu’une même prière, une même oraison, dont la forme resterait invariable.

Or, il n’en est rien. Les auteurs spirituels comptent trois sortes d’oraisons ordinaires complètement différentes. Ce sont : l’oraison de discours appelée communément méditation, l’oraison affective et l’oraison de foi ou contemplation obscure. Dans les trois cas, il y a l’action de grâce. Le Saint Esprit est là qui attire l’âme à lui et la fait prier ; mais il use de procédés qui varient avec ces diverses oraisons.

Durant la méditation, le Saint Esprit exerce son influence sur nos facultés intellectuelles. Il réveille dans la mémoire de pieux souvenirs. Il les rend vivants et les embellit par le travail de l’imagination. Il nous fait approfondir les vérités religieuses par le raisonnement. Puis, il se sert de nos réflexions pour toucher notre cœur. Il y excite de saints désirs conformes aux pensées qu’il nous a données, et ainsi s’achève notre prière. Les désirs se transforment en demandes. Nous adorons, nous aimons, nous remercions, etc. Telle est l’oraison de discours.

Dans l’oraison affective, le Saint esprit arrête dans l’intelligence le besoin de raisonner et n’y laisse qu’une lumière simple qui agit directement sur les facultés sensibles. Il fait naître dans l’âme des sentiments très vifs de crainte de ses jugements, de douleur de nos péchés, d’espérance en sa miséricorde, d’amour, de confiance filiale et de reconnaissance. Quelquefois l’émotion, extrêmement profonde, se traduit par des soupirs, par des gémissements et par des larmes abondantes.

Tout cela disparaît dans l’oraison de foi ou de recueillement spirituel. Alors le Saint Esprit ne donne rien aux facultés intellectuelles ni à la sensibilité. Et comme, sans le secours de sa grâce, ces facultés sont incapables de produire des actes surnaturels, elles sont en quelque sorte paralysées et dans l’impuissance d’aider l’âme à la prière. On n’a n tête aucune bonne pensée. L’esprit se trouve dans le vide et dans les ténèbres. Le cœur de chair aussi ne sent rien.  Il est complètement à sec. Souvent même on éprouve du dégoût et de l’ennui. Mais, en même temps, on a besoin de Dieu ; on le cherche avec angoisse, la volonté est attirée vers lui par une force douce et suave.

Evidemment un pareil attrait est l’œuvre du Saint Esprit, qui est là comme dans les deux oraisons précédentes. Son action se fait sentir d’une manière étrange à laquelle l’âme n’était pas habituée. Au lieu de passer par les facultés intellectuelles et sensibles pour arriver à la volonté, il agit directement sur elle. En effet, en place d’idées particulières, il met simplement dans l’esprit la foi à sa présence, foi obscure qui fait croire que Dieu est là sans le laisser voir. Le cœur de chair n’est pas ému ; mais le cœur spirituel qui est la volonté sent très bien la présence divine. Il en a la certitude et, s’il veut se prêter à cette action nouvelle du Saint Esprit, il éprouve tout de suite une paix profonde. Il a une grande facilité pour aimer Dieu et pour l’adorer, en le regardant en silence au milieu de ces ténèbres intérieures.

Parlant de ces trois espèces d’oraisons, les auteurs spirituels disent qu’elles répondent à trois étapes de la vie de l’âme. La méditation est l’oraison de le vie purgative, pendant laquelle l’âme se purifie de ses péchés et se corrige de ses défauts. L’oraison affective correspond à la vie illuminative. C’est un temps durant lequel l’âme s’illumine par une acquisition de plus en plus complète de la Sagesse divine et par la pratique des vertus. L’oraison de foi serait celle des âmes saintes qui vivent habituellement en la présence de Dieu et lui sont unies par un ardent amour.

Cette corrélation est exacte. Elle comporte cependant de nombreuses exceptions. Le P. Joseph du Tremblay en fait la remarque judicieuse. D’après lui, il n’y a pas une démarcation infranchissable entre les vies purgative, illuminative et unitive, ni entre les oraisons correspondantes. On ne pratique donc pas ces vies ni oraisons successivement à des époques différentes, après une certaine période d’années. On les pratique souvent toutes les trois à la fois, presque en même temps, selon l’action de la grâce. Seulement, suivant l’état dans lequel on se trouve, on donne plus de temps à l’oraison qui lui est spéciale. Ainsi on médite davantage dans la vie purgative et moins dans la vie unitive.

Ces passages, soit permanents, soit transitoires, d’une oraison à l’autre, sont des faits d’expérience constatés par tous les directeurs. Ainsi une âme, à peine convertie, qui recourt à la méditation ordinaire pour se corriger de ses vices, peut avoir des élans d’amour de Dieu extrêmement vifs et se trouver parfois dans l’oraison de contemplation amoureuse. Le premier commandement n’est-il pas adressé à tout le monde, aux pécheurs, comme aux âmes justes ? Saint Madeleine n’a-t-elle pas été transportée d’un bond, du milieu de ses péchés aux pieds de Notre Seigneur par un ardent amour qui a purifié son âme ? … Réciproquement, des âmes unies à Dieu et vivant dans l’oraison de foi, quand elles ont l’esprit frappé par quelque vérité religieuse, retrouvent pour un moment la possibilité de faire la méditation ordinaire, comme aux débuts de leur vie spirituelle. Ici, le Saint–Esprit est seul le maître et il fait prier les âmes selon les conseils de sa sagesse infinie.

Mais ces variations si fréquentes constituent une grosse difficulté pour discerner avec certitude les impressions de la grâce actuelle, afin de les suivre docilement. Trop souvent les âmes se trompent. Elles ont la meilleure volonté e s’abandonner à la conduite de Dieu et elles lui résistent de très bonne foi. Elles souffrent beaucoup et sans profit. Elles piétinent et quelquefois elles reculent au lieu d’avancer.

Parfois, dans les chemins de fer, on place des trains d’une longueur considérable entre deux locomotives, l’une en tête et l’autre à la queue. Il est nécessaire alors de régler dans un accord parfait la direction et la vitesse de ces machines.  Si elles tirent en sens inverse, leur force se neutralise et le train ne bouge pas, à moins que les chaînes ne se brisent, séparant le train en deux tronçons, dont chacun suivra sa locomotive. Au contraire, si les deux machines marchent l’une comme l’autre, le train risuqe d’être broyé.

Voilà une image de l’état de certaines âmes, pleines d’ardeur pour aller à Dieu, mais qui ne savent pas discerner les inspirations de la grâce et résistent au Saint-Esprit. Elles s’obstinent, par exemple, à s’élever à la perfection, en se portant à des pratiques extérieures de pénitence, quand Dieu les sollicite à chercher cette perfection dans le mépris d’elles-mêmes et dans leur anéantissement intérieur en sa présence. Elles se battent les flancs pour éprouver une dévotion sensible, elles se creusent  le cerveau pour courir après de belles pensées ; or, le Saint-Esprit les attire au silence intérieur et à la paix de l’abandon filial, dans l’obscurité de la foi et dans la sécheresse  du cœur. Ces âmes sont alors torturées. Elles n’arrivent à rien et tombent parfois dans un découragement profond.

Ah ! si elles avaient étudié la science de la prière ! si un bon directeur les avait initiées à cette étude !… Tout changerait en elles comme par enchantement. En vérité, ces âmes nous font grande compassion, et c’est pour elles que nous écrivons ce petit livre.

 

 

 

 

 

 

 

CHAPITRE VI

 

De l’Oraison de Méditation

 

On a écrit des livres sans nombre sur la méditation. On ne s’est pas contenté d’en exposer les avantages, la nécessité, de présenter diverses méthodes pour la rendre  plus facile ; on a composé encore par milliers des méditations sur toutes sortes de sujets et on les offre ainsi faites d’avance à la piété des fidèles. Nous n’entrerons pas dans cette voie. Au contraire, nous voulons mettre en garde les âmes de bonne volonté contre les embarras réels qui résultent de cette abondance de moyens mis à leur disposition.

En premier lieu, il faut avoir sur ce sujet des idées justes et ne pas confondre la méditation avec l’oraison, ni croire qu’elles sont l’une et l’autre d’une égale nécessité.

Méditer, c’est réfléchir. Il y a donc là un travail de tête. Faire oraison c’est prier, c’est à dire, c’est élever notre cœur ers Dieu pour lui offrir nos adorations, notre amour, et lui adresser nos demandes. L’oraison est donc un travail du cœur et nullement un travail de l’esprit. Ces deux travaux sont unis dans la méditation,  mais ils doivent rester distincts et conserver chacun la place qui convient à leur importance respective.

Or, prier, faire oraison, est une nécessité absolue ; nous l’avons amplement démontré. Méditer, réfléchir sur les vérités religieuses est nécessaire aussi. Toutefois cette nécessité est purement relative et elle reste subordonnée aux droits de la prière. En nous donnant ses grâces actuelles, le but du saint –Esprit est de toucher notre cœur et de la garder à son amour. Mais pour arriver à notre cœur, il a besoin, au moins dans les commencements, d’éclairer notre intelligence, afin que notre amour soit libre, réfléchi, digne de lui et de nous.

De la vient la nécessité de la méditation. Elle est le moyen par lequel Dieu nous conduit à la prière. L’oraison fruit de l’amour, tel est le but à atteindre.

Aussi David a-t-il dit cette belle parole : « in meditatione mea exarddescet ignis. La méditation allumera dans mon cœur un feu ardent d’amour de Dieu. » (Ps.XXXVIII. v, 4)  Il dit encore : « Ignitum eloqium tuum vehementer. Votre parole toute pleine de feu. » (Ps. CXVIII.v, 140)  C’est du combustible facilement inflammable.

Nous sommes obligés d’aimer Dieu de tout notre cœur. C’est le premier, le plus grand de tous les commandements. Si cet amour nous manque, cherchons –le où il est, dans les paroles embrasées de la saint Ecriture. C’est à l’esprit de rendre ce service à notre cœur. Il doit aller choisir dans le texte sacré quelques bonnes paroles, les déposer au foyer de notre âme, souffler dessus par le réflexion et faire du feu. C’est un rôle de domestique.

Quand le feu pétille dans la cheminée, le domestique se retire et laisse son maître se chauffer à son aise. Si le feu s’éteint, le maître donne le coup de sonnette, prie le domestique de le rallumer et le renvoie aussitôt. En d’autres termes, l’esprit, dans la méditation ne travaille pas pour lui. Il ne cherche pas à s’instruire. Il pourra le faire en d’autres moments. Mais, durant ce pieux exercice, il travaille uniquement pour le cœur dans l’oraison de discours. Qu’on nous permette quelques citations.

« La vraie sagesse, dit saint Bonaventure, consiste à savoir plus pour aimer mieux. » (Prologue des Sentences)

« Les progrès de l’âme dans la perfection, dit à son tour sainte Thérèse « d’Avila », ne consiste pas à penser beaucoup, mais à aimer beaucoup. »

Saint Vincent de Paul, dans une exhortation à ses prêtres leur disait : « Quand on veut avoir du feu, on se sert d’un fusil, on le bat, et aussitôt que le feu s’est pris à la matière disposée, on allume de la chandelle. Et celui-là se rendrait ridicule qui, ayant allumé sa chandelle, continuerait de battre le fusil. De même quand  une âme est assez éclairée par les considérations, qu’est-il besoin d’en rechercher d’autres et de battre et rebattre notre esprit pour multiplier les raisons et les pensées ? Ne voyons-nous pas que c’est perdre le temps et qu’alors il faut s’appliquer à enflammer la volonté ? » (Les degrés de la vie spirituelle)

Saint François de Sales n’est pas moins formel.

« Il vous arrivera quelquefois, dit-il, qu’incontinent après la préparation, votre affection se trouvera toute émue en Dieu. Alors, Philotée, il lui faut lâcher la bride, sans vouloir suivre la méthode que je vous ai donnée. Car, bien que pour l’ordinaire, la considération doit précéder les affections et résolutions, si, est-ce que le Saint-Esprit vous donnant les affections avant la considérations, vous ne devez pas rechercher la considération, puisqu’elle ne se fait que pour émouvoir l’affection. Bref, toujours quand les affections se présentent à vous, il les faut recevoir et leur faire place, soit qu’elles arrivent avant ou après les considérations. » (Introduction à la vie dévote)

Quand on a compris cette grande vérité du but à atteidre dans la méditation, tout devient facile. On respecte les méthodes de méditations conseillées par les auteurs, mais, comme saint François de Sales qui recommandait d’abandonner au besoin la méthode proposée par lui-même. Ces méthodes sont des moyens. Si elles nous sont utiles pour arriver à notre fin prenons-les ; mais si elles nous snt inutiles, si nous avons des moyens plus efficaces et lus prompts, lissons ces méthodes et allons droit au but. On ne monte pas à pieds les degrés d’un escalier pour arriver à un sixième étage, si on ne peut user d’un ascenseur.

Plusieurs auteurs spirituels recommandent d’agir avec la même liberté, à l’endroit des méthodes, non seulement pour la méditation, mais pour les divers exercices religieux, quand il n’y a rien d’ordonné par l’Eglise. Ainsi, on aurait tort, sous prétexte de se bien confesser, de bien communier, etc., de s’assujettir aux actes qui sont marqués dans les livres. Ils sont utiles aux jeunes personnes dont l’imagination est vive et légère, à ceux qui n’ont aucune habitude du recueillement. Mais, quand on est entré dans les voies de l’oraison, on ne doit plus se rendre esclave des livres. Si, sans leur recours, on peut entendre la messe, recevoir les sacrements, avec une véritable dévotion intérieure, il faut, sans scrupule, se passer de lecture.

La liberté nécessaire vis-à-vis des méthodes doit exister pareillement dans le choix des sujets à méditer. Ecoutons sur ce point un saint jésuite, le Père Surin. L’abbé Saudreau le cite en faisant précéder ses paroles des observations suivantes : « Les sujets qui conviennent aux âmes varient selon leur attrait particulier. C’est une grande erreur de beaucoup de personnes pieuses de vouloir, comme des débutants, suivre pas à pas leurs livres de méditation, et de tenir strictement aux pensées et affections qui leur sont suggérées et qui, parfois, ne répondent nullement ni à leur dispositions ni à leur besoins.

Comme les animaux attachés à un pieu, dit le Père Surin, ne peuvent aller que jusqu’où leur corde se peut étendre et ne font après que tournoyer  avec ennui, ainsi ces personnes se lient à un certain nombre de points avec une telle attache que c’est pitié de les voir…Celui-là ne serait pas familier avec un homme qui, l’allant voir, préparerait trois points à lui proposer, sans en oser sortir ; et même ce lui serait une continuelle gehenne de se tenir renfermé dans ce discours prémédité. Mais la familiarité veut qu’après avoir présenté votre affaire, si vous en avez,  vous traitiez en propos libres et affectueux et suivant l’ouverture que vous en donne la bonté de celui avec qui vous traitez. » (Cathé.spirit.I 2eme partie, ch.II)

Sainte Thérèse, dans le Chemin de la perfection (ch. XXVII), conseille de méditer en se mettant dans la compagnie de Notre-Seigneur et de le considérer dans un état conforme aux dispositions dans lesquelles on se trouve. Est-on joyeux ? Qu’on le regarde dans sa résurrection. Est-on triste ? Qu’on lui tienne compagnie au Jardin des Oliviers, et ainsi de suite.

Dans les communautés où on fait l’oraison ensemble, après la lecture d’un sujet de méditation, il faut écouter cette lecture avec une attention respectueuse. Si elle touche le cœur, tant mieux ! Qu’on en profite en méditant le sujet proposé. Mais si elle ne dit rien, qu’on ne s’en trouble pas et qu’on cherche librement autre chose. Agir autrement serait absurde. Le supérieur qui l’exigerait ferait acte de tyrannie. Qu’on exige des religieux la fidélité à l’oraison et la ferveur, à la bonne heure ! On en a le droit. Mais qu’on ne les oblige pas à se réchauffer le cœur avec des morceaux de glace.

Dans le monde, on doit, en outre, user de la plus grande liberté pour le choix du temps, du lieu et autres moyens. Qu’on fasse l’oraison le matin, dans la journée ou le soir ;  qu’on le fasse chez soi, à l’Eglise, dans les champs ; qu’on se serve de livres, d’images, de crucifix…peu importe. L’essentiel est qu’on la fasse avec fidélité et avec ferveur. Tout le reste est secondaire. Pour cela, chacun doit choisir les moyens qui lui réussissent le mieux, sans se faire aucun scrupule de laisser les autres, quand même ils réussiraient à tout le monde.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LE SAINT CONCILE VATICAN II

 

 

 

                    Parchemin vertical: LE
SAINT
 CONCILE VATICAN II

 

 

 

 

 

 

 

 

Léonce Grattepanche

 

 

Notre génération née en 1950 assista de très loin à la convocation du Concile Vatican II. Nous nous souvenons du bon et bienheureux pape Jean XXIII, des magnifiques photos dans la revue Match ; nous nous souvenons de la mort du pape et de l’élection du successeur de Pierre, le pape Paul VI. Nous nous souvenons de la clôture du Concile, nous étions scouts pour la paroisse Saint Maurice des Champs de Lille.

 

Plus tard, alors que nous avions cessé toute pratique religieuse, mais fréquentant de-ci, de-là les milieux ecclésiastiques, nous fûmes témoins de conversations surprenantes au sujet du Concile et de la crise de l’Eglise.

Certains prêtres, intellectuellement très formés, se plaignaient de ne pas comprendre les textes et d’autres s’extasiaient du génie grammairien des latinistes qui avaient su trouver un mot équivalent pour le tube de rouge à lèvres…

 

Dans l’église de France d’alors, on identifiait quatre grands courants qui contribuaient aux tensions  internes : Les ultra-conservateurs, les progressistes ultra, les abeilles et les éleveurs de limaces. Les éleveurs de limace  évitaient de se pencher en avant, voyaient les souffrances avec une assurance tranquille, protégeant leur pré en méditant sagement par avance sur le soulagement de leurs rhumatismes à venir. Ils n’avaient pas de maîtresse non que cela leur déplut mais ils craignaient de s’encombrer ; ils finirent rassurants dans un vicariat, suçant le cigare, se reposant dans un roman policier.

 

Il y avait un autre groupe, les très douloureux qui, se désespérant, finirent dans des dépôts de bilan et dans l’indifférence «  d’épiscopes- p.d.g. » copistes du libéralisme avancé.

 

Mais pour notre génération quid du Saint Concile Vatican II ?

 

Ce ne fut que beaucoup plus tard, quand nous reprîmes la pratique religieuse, car Dieu avait paternellement laissé la vie nous botter le train, que nous comprîmes les épreuves de notre Eglise.

 

Il y a quarante-deux ans que le Concile est clos et on continue de nourrir les mêmes pathogènes se préparant à de nouvelles fièvres dès qu’il est question de ce Concile… Le Motu Proprio en est tout récemment l’illustration.

 

La Rédaction nous fit l’honneur de nous demander de revisiter les textes du Saint Concile Vatican II afin d’essayer de les expliquer et peut-être parviendrons-nous à nourrir les ânes de bonne luzerne plutôt que du foin trans-génique  habituel.

 

Nous avons décidé de relever ce défi en priant l’Immaculée de nous assister. Car, en effet, de 1944 à 1950, elle réclama, dans ses apparitions d’Amsterdam, la convocation d’un concile. Elle vit la nécessité urgente pour l’Eglise de se soulager des amas d’inutilités et de ce qu’elle adaptât sa pastorale aux exigences d’un monde dérivant en lui-même.

 

 

 

LE SAINT CONCILE VATICAN II COMMENTAIRE

 

 

Organigramme : Bande perforée: « LUMEN GENTIUM »
 

 

 

 

 

 


CONSTITUTION DOGMATIQUE SUR L’EGLISE

 

1er chapitre

 

 

Introduction :

 

1- Le Christ est la lumière des peuples :réuni dans l’Esprit-Saint, le Saint Concile souhaite donc ardemment, en annonçant à toutes créatures la bonne nouvelle de l’Evangile, répandre sur tous les hommes la clarté du Christ qui resplendit sur le visage de l’Eglise. L’Eglise étant dans le Christ, en quelque sorte le sacrement, c’est-à-dire à la fois le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain, elle se propose de préciser davantage, pour ses fidèles et pour le monde entier, en se rattachant à l’enseignement des précédents Conciles, sa propre nature et sa mission universelle. A ce devoir qui est celui de l’Eglise, les conditions présentes ajoutent  une nouvelle urgence : il faut en effet que tous les hommes, désormais plus étroitement unis entre eux par les liens sociaux, techniques, culturels, réalisent également leur pleine unité dans le Christ.

 

 

Dans cette introduction, il se trouve précisé que le Saint Concile est inspiré par l’Esprit-Saint par lequel Dieu le Père et Dieu le Fils gouvernent l’Eglise et le monde. Le Magistère rappelle que ce concile comme tous les autres est infaillible dans ses décisions. Cette infaillibilité ne saurait se retirer en fonction de la nature du concile : qu’il soit pastoral ou dogmatique, un concile est par sa nature – composé de pasteurs, d’évêques, - toujours dogmatique et toujours pastoral. Il convient toutefois de préciser qu’en pastorale pure la notion d’infaillibilité ne saurait jouer, mais ici il s’agit d’un Concile, il ne saurait  donc y avoir d’erreur de fond. C’est si vrai que les pères conciliaires précisent : « … elle se propose de préciser davantage, pour ses fidèles et pour le monde entier, en se rattachant à l’enseignement des précédents Conciles, sa propre nature et sa mission universelle. »

Ce passage contredit les accusations de rupture qui lui furent adressées ; il confirme les liens indissolubles avec toute la tradition vivante et le lent et splendide travail dogmatique et doctrinal élaboré dès le premier jour de la mission publique de Notre Seigneur Jésus-Christ.

 

Les pères conciliaires présentent leur intention sur les raisons de ce concile : « … en annonçant à toutes les créatures la bonne nouvelle de l’Evangile, répandre sur tous les hommes la clarté du Christ qui resplendit sur le visage de l’Eglise. » Les pères conciliaires réaffirment la mission de l’Eglise, être missionnaire de l’amour de Dieu envers toute la création et l’humanité plus particulièrement.

 

Les pères du Concile, en conformité avec les paroles de Jésus : « Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père. Et, « Tous les hommes le regarderont », considèrent et enseignent, nous le verrons plus avant, que tous les hommes sont appelés au salut et peuvent le réaliser même s’ils ne sont pas, sur Terre, dans la foi en Jésus-Christ. Pour autant ils réaffirment que l’Eglise est l’instrument privilégié voulu par Dieu pour ce même salut.

Les membres de l’Eglise, selon le temps de l’Esprit-Saint, découvrent opportunément les merveilles de la Vérité et comprennent qui si le christocentrisme fut nécessaire comme étape dans l’intelligence de la foi, il se trouve accompli dans le développement de la relation personnelle et d’amitié entre Jésus-Christ et le baptisé : « L’Eglise étant dans le Christ, en quelque sorte le sacrement, c’est-à-dire à la fois le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain,… » Le temps est donc venu d’exalter la vie d’union à Dieu à laquelle est fondamentalement appelé tout baptisé. Ceci étant, les pères du Concile ne nient en rien la vérité et la nécessité dogmatique d’une théologie christocentrique comme étape obligée à l’intelligence de la Vérité.

Les pères poursuivent l’exposé des raisons de ce Concile : «. A ce devoir qui est celui de l’Eglise, les conditions présentes ajoutent  une nouvelle urgence : il faut en effet que tous les hommes, désormais plus étroitement unis entre eux par les liens sociaux, techniques, culturels, réalisent également leur pleine unité dans le Christ. » Qui ne comprendrait pas la nécessité dans laquelle se trouve l’Eglise de prendre en compte et de sanctifier les fruits de l’intelligence humaine pour autant qu’ils demeurent dans le respect des ordres voulus par Dieu !

Le Saint Concile réaffirme l’obligation qu’a l’Eglise de prendre sur elle tous les actes de l’homme et de les éclairer de la lumière de l’Evangile.

 

Nous le voyons, l’intention du Saint Concile est résumée dans cette introduction ; il est tout à la fois dogmatique et pastoral, comment pourrait-il en être autrement ? Depuis quand un Concile serait-il exclusivement dogmatique ou exclusivement pastoral ? Serait-il envisageable qu’un Concile exclût radicalement l’un de l’autre ?

 

La polémique entre Concile pastoral ou dogmatique n’avait aucun fondement, si ce n’était que de chercher à justifier des comportements d’opposition bien peu justifiables.

 

L’’Eglise, sans se renier, quitte la défensive avec son fixisme et sa rigueur absolutiste pour s’épanouir dans sa mission et son rôle véritable : ETRE LA SERVANTE DU SEIGNEUR ET DE L’HUMANITE.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

COMMUNIQUE DE LA REDACTION

 

 

 

Rectangle: COMMUNIQUE DE LA REDACTION
 

 

 

 

 

 


La rédaction vient de décider, sur la suggestion de notre ami et collaborateur Arnaud Dumouch, dont nous venons de clore la diffusion de son excellent livre « La Fin Du Monde » dans la Lettre Catholique, d’ouvrir dans ses colonnes une rubrique ayant pour sujet l’Islam.

 

Cette rubrique sera construite sur le mode dialogué, entre le rédacteur en chef et Arnaud ; toutefois, le sujet étant particulièrement important pour nous catholiques et en général pour toute la chrétienté, la rubrique sera ouverte aux lecteurs qui souhaiteront intervenir.

 

En considération du sujet délicat, la rédaction respectera la législation en vigueur comme elle en témoigna récemment  et, s’appliquera  à l’exigence de la charité:

 

1 - Seules les interventions respectueuses de la charité et de la loi seront acceptées et donc publiées.

 

2 - Seront refusées celles qui auront un caractère polémique, injurieux soit pour l’Islam , soit pour l’Eglise Catholique.

 

3 – Seront également refusées celles qui seront hors sujet ou venant en redoublement de ce qui aura déjà été traité.

 

Dans le cadre très strict qui vient d’être tracé et parce que rien de ce qui concerne l’homme ne doit être écarté de son intelligence, tous les aspects de ce sujet seront abordés. En effet, rien ne peut être exclu de la vie intellectuelle par aucune autorité et surtout pas au nom d’une autorité religieuse pas plus qu’au nom d’une autorité politique.

La vie intellectuelle a son propre mouvement qui émane des fondements de la liberté ; la liberté ne s’autorise pas, la vie intellectuelle non plus, car comme pour la liberté, elle est au service de la vérité, la vérité est au service de la vie, de l’homme, de sa dignité.

 

Ainsi donc, selon le déroulement de cette rubrique dialoguée tous les sujets seront abordés :

1-                                   Lorigine historique de l’Islam

2-                                   La sociologie

3-                                   Sa conception de l’homme et de la femme

4-                                   L’intelligence des concepts : liberté de conscience, usage du libre arbitre

5-                                   Les fondements théologiques de l’Islam juxtaposés à la théologie catholique.

6-                                   Sa confrontation avec la philosophie hellénistique

7-                                   Sa confrontation avec la « modernité »

8-                                   Sa loi spécifique, la fatwa

 

En raison de la complexité et de l’étendue du sujet nous invitons des chercheurs dans les matières concernées par cette énumération qui n’est pas exhaustive. Malgré l’austérité du sujet, il n’est exigé aucun niveau d’études, toutes les interventions seront les bienvenues.

 

 

 

La rédaction met sous l’autorité du Magistère l’ensemble de sa Lettre mais plus particulièrement cette rubrique ; ce qui signifie que nous acceptons le principe de la correction en cas d’erreur ou d’imprécision doctrinale signifiée par l’autorité compétente. Nous considérons que le sujet entant que tel est ouvert, donc libre de discussion, sauf bien entendu pour les éléments doctrinaux définis par le Magistère.

 

 

La Rédaction.

 

 

 

 

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

      FOI MUSULMANE - FOI CATHOLIQUE

 

 

          

CORAN                                                                         BIBLE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Parchemin horizontal: DE LA RELIGION MUSULMANE

ET

DE L’EGLISE CATHOLIQUE, APOSTOLIQUE ET ROMAINE
 

 

 

 

 

 

 

 


Dialogue entre :

 

MM. Arnaud Dumouch

et

Pierre-Charles Aubrit Saint Pol

 

 

 

N°1

 

 

 

1° CONTEXTE GÉOPOLITIQUE :

 

 

Pierre-Charles :

 

Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, l’Occident assiste à l’émergence du monde musulman tant en terme de puissance économique, que stratégique et politique.

 

Arnaud :

 

C’est surtout depuis 25 ans qu’on observe cette évolution. Elle est le résultat de la révolution iranienne qui fut le détonateur du renouveau de l’islam. La religion musulmane était assoupie jusqu’à cette révolution. Il est clair que la révolution chiite stimula puissamment une fierté politico-religieuse jusque dans le sunnisme.

 

 

Pierre-Charles :

 

La situation conflictuelle du Moyen-Orient peut-elle être considérée comme un acteur majeur qui fédère des mouvements religieux fondamentalistes malgré la décolonisation ?

 

Arnaud :

 

Au début, la résistance contre la fondation d’Israël fut politique (nationaliste puis pan-arabe). Elle est devenue un mouvement intégriste religieux, fondée sur la foi en « Jérusalem, ville musulmane » à la suite de son échec et du renouveau islamique.

 

 

 

 

Pierre-Charles :

 

Il y a une grande disparité parmi ces mouvements religieux qui réclament tous le retour en terre d’Islam de l’unique loi musulmane : la charia et qui semblent nourrir un profond mépris pour notre civilisation occidentale, que faut-il en penser ?

 

Arnaud :

 

C’est surtout un courant encore minoritaire (salafisme et wahhabisme) qui pousse le sunnisme dans la voie d’un retour à l’islam du VIII° siècle. Ces musulmans étant les plus actifs, ils s’emparent des mosquées. Mais la majorité des musulmans n’est pas - bien que passive - dans cette orbite. Ils sont cependant séduits, à cause d’un sentiment de fierté et de force retrouvée, suite aux années de colonisation.

 

 

 

2° THEOLOGIE MUSULMANE : faits précis

 

 

Pierre-Charles :

 

Derrière ces données objectives, on distingue une réelle opposition de la religion musulmane envers la double Révélation hébraïque et chrétienne.

 

Les musulmans affirment qu’ils sont les détenteurs de la dernière révélation. Ils prétendent que leur religion est celle qui clos toutes les autres. Ils la présentent comme l’aboutissement des autres religions surtout celles qui se réclament du Livre. Est-ce exacte ?

 

 

 

Arnaud :

 

                  C’est tout à fait vrai.

 

 

 

3° QUE DOIT EN PENSER UN CATHOLIQUE ?

 

 

Pierre-Charles :

 

Nous, les chrétiens de confession catholique, en s’appuyant sur les Evangiles et l’ensemble des livres canoniques, témoignons que la Révélation est définitivement close avec la mort du dernier Apôtre.

Nous considérons donc que la religion musulmane, que nous reconnaissons comme monothéiste, est une religion naturelle qui ne saurait se réclamer d’aucune révélation surnaturelle. Est-ce juste ?

 

 

Arnaud :

 

C’est tout à fait vrai.

Pour un catholique, l’islam ne peut venir directement d’une Révélation de Dieu puisqu’il prétend que le christianisme est falsifié et nie explicitement les Mystères fondant notre foi : L’incarnation du Verbe, la Rédemption opérée par Lui sur  la Croix, la possibilité d’aimer Dieu dans un rapport de charité.

( Les musulmans disent que cette amitié est impossible, Dieu étant trop grand. Ils se mettent avec lui dans un rapport de serviteurs. )

 

 

Pierre-Charles :

 

La question qui se pose au catholique est la suivante : pourquoi Dieu a-t-il permis l’émergence de cette religion ?

 

Arnaud :

 

Permis ou voulu ? Car, si Dieu ne peut avoir révélé cette religion, rien n’empêche qu’il ait donné son aide ou celle des anges pour qu’elle se développe ensuite.

Jésus fait la remarque suivante à propos du pouvoir des idées et des hommes sur la terre : « Jean 19, 11 Jésus lui répondit: "Tu n'aurais aucun pouvoir sur moi, si cela ne t'avait été donné d'en haut. » Il faut, en effet, se souvenir que Dieu est tout puissant. Rien ne se fait sans sa volonté. Mais Dieu ne permet ou ne veut rien si ce n’est pour mieux sauver les hommes, au terme de cette vie.

( J’exclus bien sûr de cette considération le blasphème contre l’Esprit. )

 

 

Pierre-Charles :

 

La deuxième question est : par quel principe humain a-t-elle pu atteindre un tel développement ?

 

 

Arnaud :

 

Humain, satanique ou… divin. Aucune porte ne doit être fermée.

 

 

Pierre-Charles :

 

Ce qui pose la question de ses origines.

 

 

Pierre-Charles :

 

Le second constat provient d’une observation objective : nous sommes dans une confrontation frontale née de deux perceptions radicalement différentes de l’homme et de la femme.

En effet, il semble que la religion musulmane ne reconnaît pas la notion ni le concept de personne, pas plus que  la notion de liberté de conscience, ni celle de l’usage du libre arbitre.

 

 

 

 

 

 

 

Arnaud :

 

C’est vrai de l’islamisme radical, celui des talibans. Il n’est qu’à voir la façon dont ils se conduisent avec leurs femmes.

Or, dans une religion, le rapport de l’homme avec sa femme est souvent la manifestation du rapport de Dieu avec les hommes.

Il est vrai que les islamistes fanatiques voient le rapport à Dieu comme un esclavage aveugle et fondamentaliste. La décision du chef musulman est considérée comme manifestant la volonté de Dieu, dans le cadre d’un juridisme précis.

Mais ce n’est pas le cas de l’islam en général. Une sourate du Coran le manifeste : « Pas de contrainte en religion. » L’islam n’est pas une religion d’esclavage mais il y a dans les textes du Coran des phrases que l’on peut interpréter à l’inverse. L’islam majoritaire : sunite, chiite, reconnaissent qu’il y un libre arbitre dans l’homme, ils sont dans une relation de serviteurs humbles envers Dieu. Par contre l’islamisme qui se trouve dans tous les courants insistent sur les versets qui les arrangent et en font une religion sans libre arbitre.

 

 

Pierre-Charles :

 

Alors que toute la pensée chrétienne repose sur le libre choix que l’homme et la femme peuvent faire : accepter Dieu ou le refuser, quitter la communauté ecclésiale, quitter l’Eglise, pourquoi le musulman ne reconnaît-il pas ce droit ?

 

                                                                          

Arnaud :

 

L’islam juridique radical condamne à mort tout musulman qui quitte sa religion ; c’est un fait. Et c’est cet islam là qui se développe avec le plus de bruit en ce moment.

Mais il ne faut pas réduire l’interprétation du Coran à ce radicalisme : « Tuez les polythéistes partout où vous les trouverez » (IX,5), même ci cela est majoritaire aujourd’hui encore, ce n’est pas le fondement de la religion musulmane. Ce verset est lié, selon les érudits musulmans, à un événement militaire suite à une agression que les musulmans subirent.

Le musulman vit sa relation à Dieu dans un rapport de serviteur humble, mais volontaire, doté d’un vrai libre arbitre.

Les lois coraniques sur le mariage des femmes sont à cet égard significatives puisqu’elles révèlent, comme je l’ai dit, la relation à Dieu que visait Mahomet. Les femmes ne peuvent être forcées à se marier. Elles ont le droit d’instaurer un contrat de mariage. Elles peuvent par contrat, imposer la monogamie au mari. Elles héritent. Certes, la femme est une mineure perpétuelle, MAIS ELLE N’EST PAS UNE ESCLAVE. Ceci manifeste la différence entre islamisme (où la femme est l‘esclave) et islam ( ou la femme est épouse, mère et servante. )

 

 

 

 

 

 

 

 

Pierre-Charles :

 

Par quel principe, une culture, une religion peut-elle nier, rejeter cette liberté qui est pour nous signe de la grandeur de Dieu et celle de l’homme et de la femme ?

 

Arnaud :

 

L’islamisme est donc une secte. Et beaucoup de musulmans, heureusement encore minoritaires, se laissent séduire par l’activisme de ces gourous.

Nous sommes dans un rapport de rejet/séduction qui ressemble fort à ce que vécurent les Prussiens de 1933 face aux Nazis. Ils furent tentés par le Nazisme, car ils y retrouvaient la fierté, le militarisme, le désir de revanche de leurs traditions.

De même, les musulmans sont tentés par l’islamisme pour les mêmes raisons.

                                                                                  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LETTRE A L’EGLISE CATHOLIQUE….

SAINT   REMI

 

 

 

 

 

«Eglise de France,

église de France rends sa fierté au peuple de Dieu dont tu as la charge. »

 

Organigramme : Terminaison: LETTRE 
à 
MES FRERES ET SŒURS CATHOLIQUES, APOSTOLIQUES ET ROMAINS

 


LETTRE

à

MES FRERES ET SŒURS CATHOLIQUES, APOSTOLIQUES ET ROMAINS

 

 

 

 

PIERRE-CHARLES AUBRIT SAINT POL

 

« Il n’y a pas de fondations pour d’autres églises construites à l’extérieur de l’évêque de Rome. »

 

 

LEglise est née de deux amours blessés.

 

Dieu crut en l’homme. L’homme se refusa à lui mais à cause de son Fils, il ne cesse de croire en lui.

L’homme crut Dieu et le rejeta, il l’espère et le rejette sans cesse à cause du Fils de l’Homme,..

 

L’Eglise est épouse et mère. Epouse, elle attend l’époux ; mère, elle réconcilie l’enfant avec le père.

 

Que savons-nous du courage ?

 

Un sujet de philosophie qui revient à la ronde pour nos bacheliers comme les marronniers pour les médias.

Et, si le courage s’est de vouloir aimer contre tous les vents contraires ?

Si le courage s’est de vouloir être l’amour au cœur de l’humanité, de ma nation, de ma famille ou de ma communauté, de mon couple, de ma maison… ?

 

« Ma mère, je serai l’amour » répondit saint Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face.

 

L’Eglise est désirée par Dieu avant l’origine de l’origine. Il ne lui sera donné qu’un seul mandat : aimer et servir, servir pour mieux aimer.

 

Et nous, ses enfants qui renaissent de la mort à la vie de Dieu par elle, si nous étions le battement de son cœur pour qui et par qui son amour se diffuse alors, en écho aux saints qui la firent grandir, ne devrions-nous pas l’aimer comme l’enfant aime sa mère pour mieux aimer son père ?

 

Jignore, à l’instant même où je rédige cette lettre  ce qui me pousse à la rédiger. Je ne sais pas ce que sera le mot à venir, parce que je suis étreint d’un grand amour pour elle et à cause d’elle pour vous qui me lirez peut être et plus encore pour ceux qui ne pourront me lire ou ne le voudront pas. Je sais seulement qu’il me faut vous écrire au sujet de l’Eglise, notre mère.

 

Le témoignage est toujours fragile. Il est soumis à d’étranges variables. Il ne vaut que par la somme de souffrances qu’endure le témoin en relation avec le sujet dont il fait témoignage.

Si je témoigne d’un accident, quand bien même j’en seraiS un simple spectateur, j’auraiS souffert de l’avoir vu se produire à cause des victimes. J’auraiS ressenti de l’effroi, de la colère et de la compassion plus intensément si je n’ai pu secourir les victimes. Mon témoignage vaudra à cause de tout cela, pas seulement pour mon seul regard physique, mais aussi par ce que je résume en moi-même toute l’humanité. Un animal ne témoigne pas.

 

Je témoigne, car j’aime l’Eglise.

Je témoigne que je l’aime à cause de certains de ses enfants par qui j’ai souffert. Certains d’entre eux, parfois éminents, furent mes plus rudes tentateurs ou opposants dans les cinq années qui suivirent ma conversion.

Je témoigne à cause des blessures que je lui ai moi-même infligées, quand je vivais dans les errances du péché et parce qu’aujourd’hui encore, je la fais souffrir, car comme un enfant qui embrasse sa mère et deux minutes après choute son ballon dans ses roses, ainsi j’aime aussi mon Eglise. Je l’aime bien mal, je le confesse.

 

Dieu, comme je l’ai déjà écrit, me fit la terrible grâce de me plonger dans les souffrances les plus désolantes que j’eus à connaître et à vivre de l’Eglise.

Je fis l’immédiate expérience de sa maternité douloureuse dès lors que j’accueillis sa grâce au Petit Jardin de Notre Dame des Roses à San Damiano. Je ne fus pas ménagé. Et bien, me croirez-vous si je vous affirme que plus je descendais dans ses souffrances et plus je l’aimais et plus ma fidélité envers elle s’approfondissait loin des concepts intellectuels, loin de mes études au séminaire ou au monastère.

Il n’y a pas très longtemps, je souffris dans mon amour de père, dans ma chair et cette souffrance s’alourdit, se durcit par le comportement de ceux qui, prêtres ou laïcs, nous rejetèrent ou nous tentèrent en nous désespérant.  Je n’ai pas vu beaucoup de mains se tendre vers nous. Je ne cessais pas de l’aimer et de la défendre contre vents et marées si bien  que je frôlais des ennuis judiciaires liés à notre douleur de parents.

 

Il y a peu, je suis passé du mystère de sa maternité à celui de sa paternité. Je dirai que la souffrance est plus spirituelle, plus intérieure. J’entre dans l’intelligence du mystère de son immolation.   

 

Je vais vous confier une chose bien mystérieuse, plus je souffre pour elle et à cause de ses membres et plus je l’aime et plus grandit en moi une liberté intérieure qui me fait parfois bien peur ; ne me pousse-t-elle pas à vous écrire ! Quelle audace !

 

Vous convaincrai-je de voyager à l’intérieur du mystère d’amour de l’Eglise ?

 

Nous sommes aimés par elle depuis les reins d’Adam et Eve, de puis ceux d’Abraham, depuis ceux de Moïse, depuis ceux de Jean le Baptiste, depuis ceux de Jésus-christ et depuis ceux des Apôtres, même et peut-être plus encore dans les reins tragiques de Judas.

Laisserons-nous nous aimer par elle depuis les reins de l’enfant mort dans un camp nazi,  dans un camp communiste parce qu’il a demandé à son bourreau : « Je veux voir ma maman ! »

Laisserons-nous nous aimer par elle dans les reins et le sang des martyrs contemporains, des persécutés : ceux de Chine, ceux qui vivent sous la férule inhumaine de la « tolérance » musulmane ?

Laisserons-nous nous aimer par elle dans les sourires éteints des enfants à naître ?

 

Dieu, dans un dessein mystérieux et béni, donna l’Eglise à son fils Jésus-Christ au vu des mérites qu’il s’est acquis depuis son Incarnation en passant par sa Passion, sa Crucifixion, sa Résurrection, son Ascension et par son retour prochain « Voici venir le Fils de l’Homme sur la nuée… » 

 

L’Eglise est le don du Père pour notre salut mérité pour nous par son Unique Fils dans l’Esprit-Saint. Elle est la rose parfaite que ne cesse de cultiver la Sainte Trinité.

 

Ce don du Père, c’est le Christ, fils de l’Immaculé, qui l’a incarné dans notre nature humaine, nature blessée. Il signifia cette incarnation, cette visibilité en se choisissant douze apôtres au sein desquels, il appela Simon-Pierre pour être son Vicaire, celui qui confirme la foi des apôtres.

 

Nous le savons, toute l’histoire de l’Eglise nous l’enseigne avec un éclat incontestable, Pierre fut le nouveau Grand Pontife et nous le savons avec la même certitude, c’est dans la succession des évêques de Rome que s’élisent ses successeurs.  L’évêque de Rome est le successeur légitime de Pierre, Vicaire du Christ, Pontife de l’Eglise  Universelle, Pasteur des pasteurs, Serviteur des serviteurs du Christ.

 

Le saint Concile Vatican I proclama que le pontife romain est assisté infailliblement de l’Esprit-Saint dans ses enseignements dogmatiques et moraux et, qu’il est assisté de l’Esprit-Saint de manière ordinaire pour le gouvernement de l’Eglise.  Cette définition est dite de foi, elle nous engage à y croire si nous voulons rester dans l’Eglise.

Une telle définition nous engage à entendre les enseignements du pape, à s’efforcer de les suivre, à obéir aux commandements de l’Eglise et à tenir compte de ses orientations pastorales.

Ou nous sommes catholiques ou nous ne le sommes pas.

Que nous soyons simples laïcs, laïcs engagés activement dans l’Eglise, consacrés, religieux, prêtres, évêques, nous  sommes d’abord des baptisés dans la foi catholique, nous sommes donc, selon la formation reçue et comprise, dans l’obligation d’accepter les décisions du Vicaire du Christ. Il ne nous est pas permis de contester tel ou tel point qui nous déplairait. La doctrine de la foi catholique n’est pas un self d’épicerie où l’on choisit  ce qui nous va bien pour le moment présent.

Lautorité du pape est toujours, surtout depuis le Concile Vatican II, exprimée après consultation du collège des évêques, après un temps de réflexions et de prières ; durant ce temps de réflexion, on peut tout lui faire savoir, mais une fois la décision prise et proclamée, on obéit et on se tait comme l’enseignait saint Augustin : « Rome a parlé… »

 

En prenant l’exemple récent du Motu Proprio au sujet de la libération de la liturgie dite « tridentine », le temps de la réflexion fut long, les consultations ne manquèrent pas.

Fallait-il se répandre dans les médias de manière aussi lamentable ?

Est-il digne de jeter la suspicion sur l’intention du pape, laisser entendre qu’il aurait la volonté d’en finir avec le Concile ?

Avons-nous agi comme des enfants confiants dans leur mère ?

Bien de ces interventions médiatiques prirent même un ton grossier, offensant.

 

LEglise sort à peine de quarante années de souffrances, d’épreuves qui on parfois dépassé les limites de la charité la plus élémentaire. Faut-il prolonger la souffrance de l’Eglise notre mère pour la satisfaction d’intelligences égarées, d’un côté comme de l’autre ?

 

Le pape et son conseil n’ont d’autre préoccupation que le bien de l’Eglise qui a la mission d’œuvrer au salut de l’humanité. Qu’avons-nous à douter du bien qu’ils veulent établir et qui n’est autre que le bien que Dieu nous veut !

 

Les interventions contestataires de la qualité de celles prises autour du Motu Proprio ne sont guère de nature à aider l’Eglise, à aider le peuple de Dieu.

 

L’Eglise n’est-elle pas un signe, une espérance de paix ?

 

L’Eglise est confrontée en ce début de troisième millénaire à des problèmes qui, selon les solutions imposées par des politiques de plus en plus indifférents à l’ordre établi par Dieu, engageront le genre humain vers un avenir tragique. Des femmes, des hommes seront tentés de descendre dans l’infra humain, dans l’animalité comme ce fut sans doute le cas à l’époque du déluge noétique.

Le Vicaire du Christ, l’évêque de Rome, a besoin de toute notre fidélité, non de principe seulement, mais active, de prière, d’affection et d’action de toute nature .

Quelle responsabilité pour chacun des baptisés !

 

« Vers ce temps là, le roi Hérode entreprit de maltraiter quelques-uns des membres de l’Eglise. Il tua par le glaive Jacques, le frère de Jean. Voyant que cela plaisait aux Juifs, il fit encore prendre Pierre. On était aux jours des Azymes. L’ayant appréhendé et mis en prison, il le confia à la garde de quatre escouades de quatre soldats, dans l’intention de la produire devant le peuple après la Pâque. Pierre donc était gardé dans la prison, tandis que l’Eglise priait Dieu pour lui ardemment. » (Actes des Ap.12, 1-5)

 

Notre pape est entouré, tout comme l’Eglise, d’escouades d’un monde pris par la dictature du péché, un humanisme athée, n’est-il pas urgent de prier ardemment ?

 

Prendrons-nous le risque de perdre notre salut personnel pour n’avoir pas voulu aller au bout de notre engagement baptismal ? 

 

Quelle responsabilité de découvrir au jugement dernier, que par notre faute des âmes se sont perdues ? 

 

Allons-nous enfin mettre un terme à des disputes enfantines autant qu’insolentes et inutiles ?

 

L’Eglise n’a pas à être ce que nous aimerions qu’elle soit pour nous rassurer. Elle doit devenir ce que Jésus-Christ veut qu’elle devienne et, comme ses voies ne sont pas les nôtres, alors faisons confiance et prenons garde de nous opposer au projet de Dieu.

 

L’Eglise nous aime comme une maman, aimons la comme des enfants. Acceptons que son Chef soit mieux éclairé que nous et qu’il ne veut que ce que veut Dieu pour le bien de notre âme.

 

Je vous le dis avec conviction, le rendez-vous prochain de l’Eglise n’est pas ailleurs que sur le Golgotha. Le vrai catholique sera celui qui dès maintenant, avec la grâce de Dieu, décide d’être avec elle à ce rendez-vous- là. Tout le reste n’est que vent de vanité, de suffisance, d’orgueil.

 

Vous n’aurez la gloire que si vous prenez la Croix.

 

La fidélité des catholiques à leur foi, à leur espérance, à leur charité ne s’exprimera pas ailleurs que sur la personne du Vicaire du Christ, que sur l’évêque de Rome, sur le successeur de Pierre. Il n’y a pas de fondations pour d’autres églises construites à l’extérieur de l’évêque de Rome. C’est la porte que Jésus nous propose depuis son Incarnation, il n’y en a pas d’autre.

 

Nous ne devons plus rougir d’être de l’Eglise Catholique Apostolique et Romaine. Soyons fiers de cette appartenance, de cette identité.

 

Je ne me sens coupable d’aucun acte commis dans le passé par mes devanciers catholiques.

 

Je ne suis pas concerné par les fautes de mes ancêtres.

 

Je ne crains pas la colère du monde ; je suis du Christ et de Marie.

 

O église catholique de France, cesse tes folies enfantines, retrouve les ancres qui surent si longtemps te fixer dans la charité du Cœur de Jésus !

 

O église de France, reviens à toi, réapprends à t’aimer, à te respecter !

 

O église de France, réapprends à t’ouvrir au Cœur de Jésus et de Marie !

 

O église de France, reprends ta marche là où tu la laissas pour des comptines illusoires !

 

O église de France, redeviens la fille aînée de l’Eglise qui siège à Rome !

 

O église de France, retrouve ta romanité, redeviens toi-même !

 

O église de France, ne fais plus rougir de honte les pauvres de Dieu qui vivent en ton sein.

 

O église de France, rends sa fierté au peuple de Dieu dont tu as la charge.

 

O évêques de l’église de France, défendez sans faiblesse, fermement la Vérité dont vous avez la garde, défendez-la dans l’amour, avec amour et humilité. Servez la Vérité sans compromission avec les armes de l’amour, rendez-la aimable. Vous aussi vous serez jugés sur l’amour.

 

 

O mes frères et sœurs dans la foi Catholique Apostolique et Romaine répondez généreusement à la demande de notre Père Commun Universel, le pape que Dieu nous donne aujourd’hui !

 

O mes frères et sœurs, soyons des témoins humbles et en vérité de l’amour que Dieu donne sans fin à toute l’humanité !

 

O mes frères et sœurs, soyons l’amour au cœur d’une humanité écrasée par le péché !

 

O mes frères et mes sœurs, relèverons-nous le défi de l’amour et de la vérité !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LES SENATEURS

PIPE

 

 

Ruban courbé vers le haut: LES SENATEURS  SESENATEURS 

 

 

 


JEAN PHILOPON

 

 

MAITRE DE CONFERENCE A L’UNIVERSITE OCCIDENTALISTE ET CHRETIENNE DE PATAGONIE

 

 

 

 

Augustin :  « - Dominique, tes escargots à la sauce catalane, servis avec un rosé de Rasiguères, c’est succulent. 

 

Jules : - Donne-nous ta recette de la crème brûlée, si tu veux sortir vivant de cette réunion.

 

Thomas : - Nous enrichissons notre estomac.

Si nous revenions à la pauvreté de Dieu et de l’homme.

 

Henric : - La pauvreté ne résume pas aux seuls biens matériels. Si l’accumulation de biens est une source d’aliénation, une pauvreté qui s’attaque aux conditions naturelles de la vie de l’homme est tout aussi aliénante. On doit trouver un équilibre entre les deux.

 

Scoty : - Il y a une référence historique, la pauvreté de François d’Assise. Il prêcha une pauvreté absolue.

 

Léon : - Oui, mais Dieu bénit sa fondation et les biens matériels ne manquèrent pas. Et pourtant, il y était opposé.

 

Dominique : - L’inspiration de François était juste et bonne dans l’absolu, et toute la vie de François est un absolu identique à Jésus ; mais inapplicable à la généralité.

 

Augustin : - Dieu laissa fleurir l’idéal sans rien modifier de la réalité de la vie avec toutes ses contradictions.

 

Jules : - Ce qui confirme que la pauvreté est une réalité intérieure qui doit se développer à l’aide de l’environnement réel de la vie sur Terre.

 

Léon : - La pauvreté matérielle en soi n’est pas une fin. Il s’agit donc bien d’une qualité intérieure à développer. Il me semble, que la pauvreté intérieure signifiée par le détachement matériel extérieur, soit la fleur de l’humilité. Pour exemple : un jardinier fait du mieux qu’il peut son travail journalier. Sa journée terminée, il est content des efforts qu’il a produits et, se tournant vers Dieu, il dit : Seigneur, ma journée s’est accomplie sous ton regard, avec ta bénédiction, complète-la par ta grâce là où ta part m’a exclu. »

 

Scoty : - Dieu n’exclut pas l’homme !

 

Thomas : - Sottise !  Scoty, dans tous les actes de l’homme, il y a une part qu’il ne peut atteindre, elle appartient à Dieu. Saint François en avait l’intuition et j’ai le sentiment que Jean-Paul II le Grand l’aura introduite dans toute sa vie et particulièrement durant son pontificat.

 

Dominique : - Quelle est la nature de cette part ?

 

Henric : - La part de Dieu, chez François d’Assise, est peut-être dans ce qu’il demandait aux paysans : « laisse un coin du champ non labouré pour que les oiseaux du ciel puissent continuer de chanter. » C’est bien au-delà de notre écologie douteuse.

 

Thomas : - Nous la voyons sans la remarquer, nous en vivons sans l’identifier. Dieu, en vers l’homme, limite sa puissance pour ne pas interférer dans sa liberté. La limite de l’homme dans ses actes est le pendant de la limite volontaire de Dieu envers lui.

 

Augustin : - Si je te comprends bien, la part de Dieu chez l’homme est là, pour qu’il prenne conscience qu’il n’est qu’une créature et qu’en aucune manière l’homme ne peut s’identifier à Dieu par lui-même, car c’est seulement à Dieu qu’il revient d’identifier l’homme à sa divinité. Le rendre semblable à Lui-même.

 

Scoty : - L’humilité de Dieu se révèle dans les limites qu’il s’impose pour laisser l’homme et la femme libre de leur choix ; il demande à l’homme la réciprocité pour qu’il puisse par sa grâce réaliser son identification glorieuse avec son Dieu Créateur et sauveur.

La pauvreté de Dieu comme l’appel à la pauvreté intérieure de l’homme n’est rien de moins que la réalisation concrète de l’humilité qui s’accomplit en l’homme alors qu’en Dieu elle est accomplie dans une perfection indépassable.

 

Dominique : - La pauvreté est pour Dieu l’illustration de son humilité, alors que la pauvreté chez l’homme est un moyen pour aider au développement de cette humilité nécessaire à l’union transformante.

 

Léon : - Je crois que le sacrement de l’Eucharistie est l’illustration parfaite de cette concordance d’humilité qui doit s’établir concrètement entre un Dieu qui se donne tout à l’homme et l’homme qui doit se donner tout à Dieu son Créateur.

C’est l’Eucharistie qui résout en elle la contradiction temporelle de la pauvreté et de la richesse. Contradiction qui pourrait être illustrée par une chaîne dont les deux bouts seraient pour l’un la pauvreté, pour l’autre la richesse, mais que l’homme doit déposer dans les mains de Jésus-Christ. Lui seul efface les contradictions nées du sort de l’homme blessé. C’est l’amour qui se donne pour prendre nos faiblesses afin de nous fixer dans cet amour toujours proposé.

 

Augustin : - Nous ne sommes plus dans un discours philosophique !  Mais la philosophie n’est pas un but, mais un moyen ; elle est subordonnée à la théologie. Car elle sert à expliquer la Vérité qui est un absolu.

 

Jules : - Mes amis, mes amis et  si nous finissions nos pipes avec une bonne bière bien tirée et bien fraîche,  ainsi  finirons notre soirée tranquillement en préparant le nouveau sujet. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

DE L’EUROPE

 

 

Vague: DE L’EUROPE … 


         

 

 

Théodulfe Soplataris

 

 

On ne peut que se réjouir des efforts qui sont faits pour le déblocage de la construction européenne. Aucun homme sensé ne s’opposera à ce projet qui devrait assurer la paix du continent et sa prospérité.

C’est sur cette double perspective de paix et de prospérité que les peuples voient ce projet avec intérêt, mais non sans inquiétude.

 

M. Giscard d’Estaing qui semble avoir du mal  à tourner le dos à son destin fit récemment savoir, qu’il se réjouissait finalement de ce mini-traité, car celui-ci n’aurait rien changé substantiellement du contenu réel du projet défunt de constitution.

 

Il serait, en ce moment et sur le moyen terme, très imprudent que les politiques se laissent aller à la tentation de tromper les peuples au nom d’une réale politique qui deviendrait le nouveau carcan normatif de la pensée pour ces vingt prochaines années.

 

Les politiques n’ont pas tous les droits et doivent avoir assez d’humilité pour accepter d’entendre le cœur du peuple raisonner. Il y va de leur crédibilité. On ne gouverne pas un peuple dans l’ignorance de ce qu’il est et de ce qu’il veut, même si parfois ses volontés sont contradictoires.

On gouverne un peuple avec le cœur et l’âme de ce peuple ; il faut s’efforcer de le comprendre et pour le comprendre, il faut apprendre à l’aimer avant même d’essayer de se faire aimer de lui. On aurait tort d’essayer de le séduire en le caressant dans le sens du poil.

Gardez-vous de lui renvoyer une image flatteuse de lui, sur la durée il ne s’y reconnaîtra pas. Il se connaît mieux que ce que l’on pourrait croire. Rendez-vous assez humbles pour réfléchir ses qualités et ses aspirations les plus élevées sans rien ignorer de ses faiblesses. Vous devez établir une relation métaphysique avec lui… mais pour cela encore faudrait-il que vous vous libériez d’un humanisme sans Dieu, sans transcendance.

 

Ne trompez pas les peuples sur l’Europe, ne faites pas de ce projet noble, cimenté avec le sang  et la chair de nos braves un gouffre de désenchantement, de désespérance. Gardez-vous bien d’en faire la cible de ses colères, car quoi qu’il arrive, le peuple en colère se trouvera ses visages. 

 

Construisez l’Union Européenne avec vos peuples si vous ne voulez pas que vos peuples la détruisent sans vous et contre vous.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

DU KOSOVO…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Théodulfe Soplataris

 

 

Les Etats- Unis, jusqu’à ces derniers temps, voulaient régler pour la fin de l’année le destin du Kosovo… On se demande ce qui les pousse à cette impatience ; ont-ils confondu des intérêts géostratégiques du Moyen-Orient et la lutte contre le terrorisme islamique avec le destin de la Serbie ?

 

Sommes-nous en présence d’un marchandage honteux afin qu’ils conservent des soutiens tel que l’Arabie Saoudite ?

 

Et au-delà de ces intérêts stratégiques ponctuels, voient-ils également la possibilité de déstabiliser l’Europe, l’Union Européenne dont la crédibilité internationale s’en trouverait ridiculisée ?

Espèrent-ils par le Kosovo faciliter l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne ?

 

Toutes ces questions sont légitimes surtout pour un Français et un Européen.

 

Il nous faut craindre que les décideurs européens ne finissent, dans un pas de danse de faux-culs, par se ranger en un seul sous-homme derrière le gros derrière des Etats Unis d’Amérique.

 

Lhistoire européenne nous rend circonspects face au courage politique de nos responsables ! Allons-nous vers une sorte de mini-Munich ?

 

Nous n’ignorons pas tout ce que nous devons au peuple Serbe pour les deux dernières guerres mondiales. Ce peuple n’est pas responsable même si récemment un personnel politique s’est comporté d’une façon monstrueuse. Là aussi allons-nous oublier les leçons de l’histoire ?

 

Notre regard se porte vers la Russie, espérons que son gouvernement saura défendre l’intégrité territoriale de la Serbie et qu’il n’acceptera jamais une telle partition.

Si la partition devenait effective, cette décision produirait une humiliation dans le monde slave que le destin, en farceur justicier, ne manquerait pas de nous renvoyer dans une lumière translucide. Elle éclairerait les ombres dans lesquelles la décision aura été prise.

LUnion Européenne a-t-elle intérêt à l’éloignement de la Russie ?

 

La Russie a toute sa place dans la stratégie européenne ; elle doit- être une associée privilégiée pour la communauté européenne. Elle y a toute sa place et parmi les premières. On peut comprendre que certains Etats européens aient quelques craintes et ressentiments envers elle ; mais s’il est difficile d’oublier, il faut toujours pardonner ; nous sommes tous d’une culture chrétienne.

 

La paix ne se consolide que dans le pardon, la réconciliation et la reconstruction du respect mutuel. N’est-ce pas là les fondements de la confiance !

 

Il est impensable que la Russie ne retrouve pas toute sa place en Europe ; elle doit la retrouver sans pour autant jeter aux orties les alliances passées.

 

Il importe que la première puissance mondiale apprenne à trouver sa place, toute sa place, mais rien que la sienne et plus aux dépens des autres, surtout avec sa maladresse coutumière toujours sur le point d’humilier l’autre…

Les Etats Unis d’Amérique doivent apprendre l’humilité, reconnaître leurs limites, les accepter et s’en enrichir. L’impératif de l’humilité existe aussi pour les peuples, à charge pour les gouvernements de la développer.

 

Jespère que nous Européens n’auront pas à rougir de décisions honteuses envers la Serbie.

 

Monsieur Sarkosy montrez-vous à la hauteur, n’oubliez pas l’histoire !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

DU PRINCE

CLOVIS

 

 

Ruban courbé vers le haut: DUPRINCE 

 

 


MEROVEE

 

Chapitre VII

 

 

Le portrait du prince est de plusieurs degrés ou de natures. C’est une mosaïque qui se résume dans les symboles de sa mission de laquelle émane son autorité.

 

L’’autorité du prince ne provient pas du seul fait de la succession qu’il prend autant qu’elle le prend pas plus qu’elle ne procède du choix du peuple. Le choix du peuple quant au prince qu’il se donne contribue pour partie à cette légitimité mais par lui seul, il est insuffisant. Non, l’autorité du prince a sa légitimité dans la mission qu’il accepte d’assumer et qui, en principe, est sanctionnée par la cérémonie du sacre ou de proclamation selon la tradition du pays sur lequel il s’apprête à régner.

 

Le peuple confie au prince sa destinée. Il lui confie ses aspirations : la justice, l’ordre, le bien-être, son indépendance. Il lui donne mandat d’œuvrer en son nom au bien commun. 

Nous sommes là en présence d’un mandat de droit naturel ; toutefois Dieu, en entendant et exauçant le choix du peuple de se donner un prince, donne à ce peuple une mission prophétique, au sens de porte-voix. On peut dire que la confiance que le peuple met dans son prince appelle sur celui-ci la confiance de Dieu.

C’’est le peuple qui, en confirmant le mandat naturel du prince sur lui, présente en quelque sorte le socle qui va permettre à Dieu de consacrer son lieutenant ; il lui confie une mission transversale qui fera que l’acte du prince contribuera à la transfiguration de son peuple.

 

Le prince n’a pas de pouvoir religieux sur le peuple, du moins pas dans la culture hébraïco-chrétienne ; mais il est clair, qu’il est, de facto, le collaborateur de l’Eglise en vue du salut du peuple et de chacun. Et  il est tout à fait évident  que cette collaboration qui lui vient de son baptême et de sa mission est incluse implicitement dans le mandat naturel que lui confie le peuple, ne serait-ce qu’à cause de sa mission de justice.

Le mandat du prince chrétien, qu’il soit sanctionné par acclamation ou par une cérémonie de sacre, ne lui confère aucune autorité religieuse, son mandat est et reste dans le cadre spécifique du droit naturel.

Le concept d’un mandat divin du prince parce qu’il serait sacré est une altération qui pervertit le mandat et l’image que le peuple a naturellement de son prince qui est le symbole explicite du chef de famille. De même qu’il est tout aussi pervers que le prince vienne à s’opposer ou à se dresser contre la mission du religieux ce qui est différent de se dresser contre tel ou tel représentant religieux.  La même perversion existe quand le religieux, en dehors de la nécessité que lui impose le bien commun, vient à se mêler de politique.

Les catégories doivent être respectées tout autant que les ordres naturels ou surnaturels.  – A ce sujet, il est tout à fait risible de voir reprocher à l’Eglise Catholique de ne pas respecter la séparation des pouvoirs selon l’humeur des uns et les intérêts des autres. C’est d’autant plus risible que c’est l’Eglise Catholique qui a initié, ‘inculturé’ le concept actif de la séparation des pouvoirs ; il n’est qu’à relire la page d’histoire concernant l’opposition du pape avec l’empereur du Saint Empire Germanique. -

Le pouvoir du prince ne procède pas du sacre, ne procède pas d’une élection divine de nature semblable à celle du pape. Le sacre du prince sanctifie le pouvoir qui découle de sa mission, mission naturelle et non surnaturelle.

 

Nous aurons l’occasion de revenir sur ce sujet qui sera traité spécifiquement.

HISTOIRE DE L’EGLISE

PIERRE ET PAUL

 

Ruban vers le bas: HISTOIRE DE L’EGLISE 

 

 

 


Eusèbe de Césarée

 

Emergence de la Chrétienté Médiévale

 

 

On ne peut préciser quand une culture ou une civilisation meurt pour laisser la place à une autre sauf si la chute est la conséquence d’un cataclysme naturel. Ainsi, en fut-il de civilisation minoenne principale victime de l’éruption du volcan de l’île Santorin.

 

On parlera de rupture culturelle dans l’ère chrétienne au sujet de l’avènement de l’islam. Mais pour ce qui des civilisations  mésopotamienne, égyptienne, grecque, juive, romaine, germanique, on ne peut pas parler de rupture au sens de cassure à leur sujet.

Le meilleur de ces civilisations est passé dans la culture chrétienne et, on peut dire que le meilleur de l’antiquité passe dans la période médiévale avec un temps de maturité pour exploser dans le haut Moyen-Age.

Il semble que ce soit grâce au maintien d’une certaine tradition culturelle dans le VIeme siècle, entre autre par les lettres, que la vie intellectuelle se maintint.

Par souci de préserver l’essence de la culture antique, les familles aristocrates gallo-romaines réussirent à transmettre le savoir à l’intérieur de leur rang. C’est dans ce vivier que l’Eglise recrutera des évêques qui s’efforceront à la diffusion du savoir profane comme religieux. L’enseignement se diffusait au sein des familles.

 

Sans chercher à surestimer le niveau de cette culture, […], il se rencontre quelques esprits plus fermes, plus profonds, bien conscients des problèmes que posait l’avenir de la culture chrétienne : avec Claudien Mamert, prêtre de Vienne (+ v. 474), la Gaule a encore produit un vrai philosophe, un néo-platonicien chrétien, nourri de Porphyre, qui, mieux que son adversaire, le naïf Fauste de Riez (Lérins formait des spirituels plus que des théologiens), a su mesurer la complexité métaphysique d’un problème comme celui de la nature de l’âme.

Nous avons déjà prononcé le grand nom de Boèce, un authentique philosophe lui aussi qui, chose rare pour un Latin, avait reçu (peut-être) à Alexandrie  même) une formation philosophique régulière : par ses manuels, ses traductions et ses commentaires,  il aurait voulu à la fois permettre une renaissance  des études philosophiques et, achevant l’œuvre inaugurée par Cicéron, les naturaliser définitivement en Occident.

 

La civilisation médiévale doit beaucoup à des personnalités comme le pape Agapit et son ami Cassiodore. Ils ouvrirent un centre de hautes études religieuses à Rome, programme qu’essayera de réaliser Cassiodore dans son monastère de Vivarium en Calabre. Il y fonda une fabrique d’éditions, un centre de traductions et, il rédigera des articles encyclopédiques. Leur travail profitera à la société médiévale passant par une longue période de maturation.

 

La reconquête byzantine réapprovisionna l’Occident du savoir d’Orient surtout pour les Espagnes où séjournait le futur grand saint Grégoire en qualité de nonce apostolique. L’Italie ne devait pas en faire le même profit à cause de la résistance des Ostrogoths à l’avance des Byzantins. (L’affirmation selon laquelle nous devons aux arabo-musulmans la transmission du savoir grec est très exagérée ; de récentes études infirment cette affirmation.)

 

Byzance venait à peine de se consolider en Italie que déferlèrent les Lombards, invasion qui aura raison de la main-mise de l’empereur Justinien sur la hiérarchie d’Occident. Cette main-mise relança le schisme monophysite et la polémique au tour des fameux Trois Chapitres chalcédoniens. Des tensions se feront jours entre les différents épiscopats et le siège romain allant, pour certains, jusqu’au schisme. Mais la persévérance guerrière des Lombards avec le siège d’Aquilée, en 607, aura raison d’eux et tout rentrera dans l’ordre pour la fin du 7eme siècle.

 

 

La réunion avec l’Empire d’Orient n’était pas toujours un bien pour les églises latines : celles-ci se sont trouvées, du même coup, mêlées à des querelles théologiques, pour lesquelles elles se voyaient mal préparées. On a vu avec quelle répugnance les papes Vigile et Pélage s’étaient laissés persuader par Justinien de condamner les Trois Chapitres ; […] Selon la méthode éprouvée, Justinien, d’autorité, emprisonne, exile, dépose ou rallie les récalcitrants. Mais l’avance lombarde fait que certains échappent bientôt à la lourde main de l’autorité impériale : sans doute Milan renoue avec Rome dès 570-3 […] mais les dissidences s’éternisent : elle cesse pour le siège d’Aquilée en 607 ; ses derniers tenants ne seront réconciliés que sous le pape Sergius (687-701).

 

Dans toutes les périodes  de crises, Dieu suscite des hommes et des femmes qui relèvent les défis du temps et savent projeter le regard et la conscience des peuples vers l’avenir. Saint Grégoire le Grand est de ceux-là.

Grégoire est un ancien préfet de Rome, un grand administrateur, exercé au commandement, aux responsabilités. Il saura faire prévaloir  l’autorité du Saint Siège sur tous les évêques de la péninsule italique, mais aussi et au rythme des relations géographiques rétablies, sur l’Occident. Il veillera sur la conversion du roi Reccarède de Tolède, sur le retour à l’unité des Wisigoths d’Espagne au catholicisme. Malgré ses devoirs de gouvernement, Grégoire se signale par ses ouvrages spirituels, ses méditations. Il peut être considéré comme le dernier père de l’Eglise ; Boniface VIII lui reconnaîtra le titre de Docteur de l’Eglise quoiqu’il fût longtemps considéré comme un intellectuel médiocre. Les Modernes qui le méprisèrent se gardaient de prendre en compte l’état de délabrement culturel dans lequel se trouvait alors l’Empire d’Occident avec les invasions.   

 

Dans cet univers rétréci les problèmes se simplifient, disparaissent : «  Qui a écrit le livre de Job ? Moïse, l’un des prophètes, Job lui-même ? A quoi bon se le demander puisque, de toutes façons, c’est l’Esprit Saint qui a inspiré ce livre. » Au point de vue dogmatique, saint Grégoire, comme saint Léon, se rattachent très fidèlement à la tradition augustinienne mais ces trois noms : Augustin, Léon, Grégoire, jalonnent un processus qu’il faut bien appeler décadence ; de l’un à l’autre les nuances s’effacent, les difficultés ne sont plus ressenties, un dogmatisme tranquille s’installe.  La question n’est plus d’élaborer une théologie, possession de la vérité ; il ne s’agit plus que d’en vivre, - si possible jusqu’à la perfection. Il y a dans cette œuvre un contraste tragique entre la grandeur, l’originalité de la pensée et la médiocrité des instruments dont elle dispose pour se réaliser. La culture antique achève ici de se résorber.

 

Saint Grégoire est confronté à la déliquescence du pouvoir impérial qui ne parvient pas à défendre Rome. Le pape, comme ailleurs pour beaucoup d’évêques, assumera les fonctions de gouverneur de Rome sans se rendre compte que par  la situation objective, il est en train de fonder l’Etat pontifical.

On aura beau jeu d’accuser l’Eglise d’avoir outrepassé ses pouvoirs pour se mêler des affaires du monde ; mais c’est soit par inculture ou par malhonnêteté d’omettre les événements historiques qui l’amenèrent, à son corps défendant,  à se mêler de pourvoir aux nécessités élémentaires des citoyens romains. C’est elle qui affronta politiquement et militairement les envahisseurs, qui fera face aux besoins de soins, de justice, d’administration pour un peuple qui aspirait à la paix et à la prospérité.

 

Mais la carence, en attendant la disparition, du pouvoir impérial en Italie a contraint le pape, comme ailleurs les évêques, à assumer un rôle que ce pouvoir se révélait incapable de remplir. La menace lombarde se précise, mais le gouverneur byzantin, qui suffit à peine à défendre Ravenne, ne peut ni abattre l’ennemi, ni se résoudre à composer avec lui ; force est bien au pape d’organiser lui-même la défense de Rome puis, en désespoir de cause, de traiter directement avec les Lombards : Rome est provisoirement sauvée mais au prix d’un lourd tribut, nouvelle charge à supporter pour le trésor de l’Eglise.

 

Partout, dans l’ancien Empire Romain d’Occident, il fallut que l’Eglise se substituât  à l’absence du pouvoir ; les envahisseurs n’avaient qu’une très élémentaire idée quant au gouvernement des peuples ; sur bien des points, ils n’avaient aucune expérience.  C’est ce qui amena l’Eglise à assumer des charges qu’elle ne souhaitait pas, mais que le bien commun lui commandait. L’Eglise fut contrainte d’assumer la formation des intelligences, car, là aussi, les Etats furent incapables d’assumer cette charge.

 

Nous retrouvons ici, mais dans des conditions en quelque sorte inversées, le phénomène très général que nous a fait observer la naissance des églises extérieures : le christianisme est une religion savante, il ne peut pas se passer d’un certain niveau de culture, de savoir, de lettres ; nous l’avons vu, en Orient, civiliser les barbares, de l’Ethiopie au Caucase : il ne pouvait, sans se mettre en péril, laisser se barbariser l’Occident.

 

Les évêques fondent des écoles épiscopales d’abord pour former leurs clercs ; un peu avant eux, les monastères organisent la formation intellectuelle, ces deux institutions vont se partager également la formation des laïcs qui seront appelés à assumer les responsabilités de la cité.

 

En Provence encore, toujours sur l’inspiration de saint Césaire, le IIe concile de Vaison (529) prescrivit à tous les prêtres chargés de paroisse d’éduquer chrétiennement de jeunes enfants  provisoirement admis en qualité de lecteurs, «  de façon à pouvoir se préparer parmi eux de dignes successeurs », - texte justement célèbre qui est comme un acte de naissance de notre école populaire rurale, que l’antiquité elle-même n’avait pas connue sous une forme aussi générale, de notre école primaire et, comme on va le dire, de notre école chrétienne enfin. Non que cette initiative fût la première en date : le concile de Vaison se réfère  lui-même à un usage  déjà général en Italie et on en trouve peut-être des exemples avant 529 en Gaule même ; ce type d’école se répandra rapidement, répondant lui aussi à un besoin général : tout au long du VIe siècle, nous voyons les conciles se préoccuper d’écarter du sacerdoce les candidats illettrés ou même les prêtre déjà ordonnés qui ne se résoudraient pas à apprendre à lire (Orléans 533) Narbonne 589).

On ne saurait trop insister sur l’importance de ces innovations pédagogiques : en généralisant un type d’éducation qui jusque-là n’était connu qu’à l’intérieur des cloîtres, ces écoles, épiscopales ou presbytérales, ont réalisé la synthèse que n’avait pas connu l’antiquité et qu’ignorait encore Byzance ; par là a été créé ce type d’éducation chrétienne à laquelle l’Eglise est demeurée jusqu’à nos jours fermement attachée.

 

Vers la fin du VIe siècle, les envahisseurs barbares, tel le petit-fils de Clovis, le roi Childéric de Neustrie, s’essaye à la littérature, à la poésie et même à la réflexion théologique. 

Si le niveau intellectuel des Francs, surtout chez les clercs, reste bas, il n’en demeure pas moins que leur attachement aux lettres, à la grammaire, servira de fondation à la pensée médiévale. Il faut également noter que l’Eglise d’Orient commence son déclin intellectuel. Elle est assise sur son acquis ; certes, il y aura des réflexions de types spirituels, mais il n’y a pas de rénovation de la pensée.

En se protégeant des invasions barbares, les églises d’Orient se sont coupé les ailes de la pensée. Car, s’il est vrai que l’Occident va connaître une certaine léthargie intellectuelle et même un effondrement, dans le silence des monastères, dans l’ombre des évêchés, s’ébauche le renouveau extraordinaire de la pensée et donc la naissance de la culture et Civilisation Chrétienne d’Occident. Le sang versé fit éclore une renaissance de la pensée qu’on n’a toujours pas égalée.

 

On assiste à la naissance d’une nouvelle civilisation, la primauté de la lumière évangélique. On voit bien que cette éclosion exprime une certaine quintessence de lantique culture. Elle rayonnera de nouveau au sein de cette civilisation qui fera la synthèse, dont nous pouvons nous émerveiller encore, entre la pensée grecque, romaine, hébraïque en la transcendant par la Révélation chrétienne.

La Renaissance qui succédera au relatif effondrement du Moyen-Age n’atteindra jamais en qualité l’excellence de la pensée du Haut Moyen-Age. La Renaissance est, sur un certain nombre de points, l’amorce progressive de la primauté de la quantité à la qualité et, en même temps, non sans de grandes souffrances, elle enclenche la délivrance de l’Eglise de ses gangues trop humaines… Un processus qui n’est pas terminé.

Lépoque classique viendra compenser avec un fin bonheur les nocivités de la Renaissance – naissance d’un humanisme athée - mais elle se laissera enfermer dans des carcans architecturaux qu’elle-même se forgera. Le pouvoir s’autorisera à dire ce qui est bien dans la vie intellectuelle ; cette errance absolutiste sera le pourvoyeur du tragique siècle des Lumières : « La liberté souffre violence… »

 

Cest dans le cœur de ce processus qu’émerge le « ministerium regis ».

 

Avec netteté se fait jour ici la doctrine de la fonction ministérielle du souverain, ministerium regis : le pouvoir lui est donné pour que son royaume terrestre soit mis au service du roaume des cieux. Les formules dont se sert saint Grégoire sont si nettes qu’au XIe siècle  son lointain successeur Grégoire VII pourra reprendre à son compte, dans sa lutte contre l’empereur Henri IV, telle clause d’un privilège de 602, menaçant de déchéance et d’excommunication quiconque, fût-ce un roi, s’aviserait d’y contrevenir.

 

L’établissement des Barbares favorise le retour du paganisme ; Grégoire va devoir combattre sur ce front et mobiliser les nouveaux pouvoirs politiques. Ces pratiques se dilueront d’elles-mêmes, mais il y faudra du temps.

La hiérarchie occidentale est confrontée aux problèmes moraux ; comment faire admettre par les Barbares l’idéal moral évangélique ? La nécessité de se laisser polir !

Cest sans doute la violence, la brutalité quotidienne venant des hauts responsables qui oeuvrent le plus à cette idée assez juste de ténèbres pour cette période intermédiaire que l’on retrouvera dans la Renaissance et jusqu’à nos jours ; alors que l’humanité et la douceur se réfugient dans les monastères.

Mais c’est aussi une période de laisser aller, tant dans les monastères que dans l’épiscopat. Tous les évêques ne résistent pas aux tentations du pouvoir terrestre et aux richesses qu’il induit. Dieu, à cause de cela, suscite une étonnante moisson de saints ; saints dans lesquels le petit peuple se retrouvera…

 

Notre première impression, à nous modernes, serait peut-être de trouver que ce bon peuple a eu souvent la canonisation facile, mais son geste traduit l’étonnement admiratif de ces âmes simples en face de la vertu qui,  à ses yeux, et par contraste avec le désordre ambiant, ne peut que s’expliquer que par une effusion de l’Esprit : les temps étaient peu propices à l’éclosion d’une vocation moyenne, les textes du moins ne nous font connaître que des cas extrêmes et opposés, des criminels ou des saints. [..] Le sentiment qui paraît dominer est celui de la crainte révérencielle qu’inspire la puissance souveraine de Dieu et de ses saints : la menace du châtiment, sur cette Terre et au-delà, est s’efforçant e ramener le prince à l’observation  de ses devoirs. La piété a pris un caractère moins communautaire, plus individuel : la préoccupation du salut personnel est devenue obsédante, - d’où le souci, surtout chez les puissants à la conscience souvent chargée, de se racheter par l’aumône, les legs pieux, les donations aux églises, aux fondations : Brunehaut établit de la sorte à Autun une église dédiée à saint Martin, un couvent de moniales, un hospice ou hôpital. On compte beaucoup sur la communion des saints, la réversibilité des mérites, les prières de l’Eglise : il est plus facile de faire célébrer une messe à l’intention que de s’approcher soi-même du sacrement…

 

La Civilisation chrétienne occidentale naît dans le travail et le repos du guerrier barbare. Elle ne s’affirmera pas en ligne droite, elle connaîtra des allers et retours. Elle produira une étrange évolution du droit inconnu jusqu’alors. Elle contraindra un renouveau de la morale et du droit. Mais là où, à mon sens, elle sera la plus élevée, là où son sommet ne sera jamais dépassé, c’est dans l’établissement définitif des catégories qui concernent l’humain.  Elle établira avec un génie divin la distinction entre le genre humain, l’homme en terme générique, l’homme et la femme, et enfin, la notion de personne et d’être de la personne. Elle jettera dans la lumière des cathédrales gothiques le droit à la liberté, la reconnaissance définitive de l’usage du libre arbitre, la reconnaissance de la liberté de conscience, même si cette donnée s’affirme lentement dans la société.

Nous sommes là au cœur, au centre sacré de la civilisation et de la culture chrétienne ; l’homme est investi d’une dignité qui surabonde et le dépasse. L’homme est si aimé de Dieu pour lui-même qu’il peut librement rejeter son Créateur.

Ce bien est à défendre contre toute raison, contre toute idéologie, contre toute culture négatrice de la personne, négatrice de l’être. L’homme,  libre face à Dieu, est le diamant autour duquel va se construire toute la civilisation chrétienne que nul ne doit laisser tomber au nom d’un faux et tragique humanisme de bazar confortable. On ne doit rien céder de ce joyau face au péril islamique :  Confère, le discours de Benoît XVI à Ratisbonne.

 

 

 

 

 

 

 

 

Organigramme : Extraire: IM 
MEMORIAM
 

 

 

 

 

 

 

 

 


Son Eminence,

Monsieur le Cardinal

Jean-Marie Lustiger, est décédé

 

 

Paris est orphelin de l’un des ses pères communs et l’église de France, d’une de ses plus belles lumières de l’après guerre. Un grand serviteur de l’Eglise et de la chrétienté vient de regagner la Maison du Père.

 

Bienheureux es-tu, Jean-Marie, tu es maintenant dans la lumière de la Vérité que tu as servie avec générosité et fermeté.

Tu fus l’une des figures qui travailla à la correction des dérives de l’après Concile, tu sus demander pardon à nos frères intégristes pour l’oppression dont ils furent victimes quand Mgr. Lefebvre quitta l’Eglise.

 

Dieu t’appela à la foi catholique, c’est-à-dire à l’accomplissement de la Révélation confiée au peuple élu, en cela tu pouvais sans crainte affirmer que, quoique baptisé dans la foi du Christ, tu n’en demeurais pas moins juif, un        Juif accompli.

 

Merci, Jean-Marie d’avoir su et voulu être une figure apaisante et ferme dans les épreuves qui traversent encore notre église de France.

 

Prie pour elle. Obtiens-nous la grâce de la fidélité au Magistère et au successeur légitime de Pierre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

TABLE DES MATIERE

 

 

DE LA REALE POLITIQUE…p.3

UNE  AGRICULTURE…p.5

EXHORTATION…p.7

H.POTTER…la polémique p.16

HISTOIRE DE FRANCE p.19

ABRAHAM p.22

LA VIE DES MOTS p.28

SCIENCE DE LA PRIERE p.32

LE SAINT CONCILE VAICAN II p.39

LE SAINT CONCILE VATICAN II COMMENTAIRE p.41

COMMUNIQUE DE LA REDACTION p.44

FOI MUSULMANE. FOI CATHOLIQUE p.47

LETTRE A L’EGLISE CATHOLIQUE…p.54

LES SENATEURS p.63

DE L’EUROPE p.66

DU KOSOVO…p.68

DU PRINCE P.71

HISTOIRE DE L’EGLISE p.73

SON EMINENCE p.80