LE
SAINT CONCILE VATICAN II COMMENTAIRE
FOI MUSULMANE - FOI
CATHOLIQUE
LETTRE A L’EGLISE
CATHOLIQUE….
Emergence de la Chrétienté Médiévale
LA CROIX GLORIEUSE
DIDIDIFFUSION GRATUITE- SEPTEMBRE-OCTOBRE 2007
Le Christ s’est fait pour nous
obéissant jusqu’à la mort de la Croix. C’est pourquoi Dieu l’a exalté, et lui a
donné le Nom qui est au-dessus de tout nom. Phil. 2
O Dieu, qui nous réjouissez aujourd’hui par la fête
annuelle de l’Exaltation de la Saint Croix : donnez-nous d’obtenir dans le
ciel, nous vous en prions, les heureux effets de cette Rédemption dont nous
avons reconnu le mystère ici-bas. Par le même Jésus-Christ.
SON SITE : lescatholiques.free.fr SON MAIL : lalettrecatholique@free.fr
« Priez mes enfants, mais
priez ! Dieu vous exaucera ! » N.D. de Pomaint.
« Le sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par
Dieu dans la ville de Galilée, du nom de Nazareth, à une vierge fiancée à un
homme du non de Joseph, de la maison de David ; et le nom de la vierge
était Marie. […] Et, entrant chez elle, il dit : « Salut comblée de
grâce ! le Seigneur est avec toi ! » [..] Marie dit :
« Je suis l’esclave du Seigneur ; qu’il m’advienne selon ta
parole ! » (Luc. 1, 26-38) bi. Osty
PIERRE-CHARLES
AUBRIT SAINT POL
Il y avait huit années que
les infirmières bulgares et leur médecin se trouvaient dans les prisons
libyennes.
Ces victimes subirent les
tortures physiques et morales. Leur dignité fut méprisée, la justice la plus
élémentaire bafouée, réduite au service d’un despote qui a perdu tout sens de
l’honneur, tout respect de son peuple. Un gouvernement qui oscille entre
terrorisme islamique et gangstérisme…
Le peuple libyen est dans une
situation de non-droit malgré les institutions qui ne sont là que pour la
parade. La poitrine gonflée du sang de son peuple, voici que scintillent les
médailles ridicules, c’est le plastron d’un monstre…
Il nous fait penser
à l’ombre de l’empereur dans le film « La Guerre des
Etoiles ».
Ah, si le ridicule pouvait tuer !
Réjouissons-nous de la libération d’innocents, innocents
monnayés comme de la viande d’abattoir.
C’est de la seule responsabilité de ce gouvernement, s’il y
eut dans les hôpitaux libyens une effroyable épidémie de SIDA. Elle fut causée
par l’inexpérience et l’absence la plus élémentaire de précautions.
Il fallait mettre un terme au calvaire de ces victimes.
Elles étaient arrivées après que le mal se fut déclaré et alors qu’elles
apportaient leur expérience professionnelle.
Le gouvernement de la France ainsi que l’U.E., et sans
doute d’autres Etats, oeuvrèrent à cette libération ; qu’importent les
moyens, il fallait que cesse une injustice que rien ne pourra jamais justifier.
Et ci, effectivement l’envoi
de Mme Sarkozy à Tripoli contribua à cette fin, il faut s’en réjouir, s’en
féliciter et c’est tout à l’honneur de
la France et du chef de l’Etat.
On déplorera, une fois de plus, que certains représentants
de la gauche se comportèrent sur ce sujet avec indignité. Il ne manquait que
l’inénarrable et tragique M. Mamer qui s’autorisa à dire ce qu’il a dit. Mais
sera-t-il un jour trouvé bienveillant ? A-t-il conscience du mandat
national qu’il a reçu ? Où est-ce pour lui l’exutoire de son incapacité à
aimer, à espérer ? C’est un vilain, il ne s’habille que de vilenie… !
La politique, c’est autre chose.
La gauche est-elle apte au changement ?
A entendre M. Jean-Marc Ayrault,
on peut en douter. Faute de se réformer, ce parti perdra toute grandeur,
il s’effondrera dans la médiocrité pour disparaître dans des ressacs désespérés
de violence. La gauche , en France ,s’enfonce dans une longue nuit.
Il est possible que M.Kadhafi ne soit jamais traduit devant
un tribunal pour tous ses crimes. Il est malgré tout stupéfiant que des chefs
d’Etats se précipitent auprès de tels personnages, au nom de la réale
politique.
Y-a-t-il de la morale en politique ? La réponse hélas
est non.
Peut-être faudrait-il qu’une concertation s’établisse entre
les Etats afin d’avoir une attitude commune envers des gouvernements bien peu
honorables.
Si pour de tels cas la
justice humaine est impuissante, pour la consolation des petits, la justice
divine ne manquera à personne ; Dieu ne retient pas les notions
d’intérêts d’Etat, et de réale politique . Il se moque des puissants qu’il
renverse, il élève les humbles.
Pierre-Charles
Aubrit Saint Pol
J’exprime ma douleur pour le drame
déroula dans le monde de l’agriculture : la mort par suicide d’un paysan.
Je suis solidaire de cette
souffrance et de toutes les souffrances de ce monde paysan à qui nous devons le
fondement de toute civilisation, de toute culture, plus particulièrement pour
la culture chrétienne. N’est-ce pas le travail de la terre qui est élevé au
sommet de la charité : le pain et le vin ?
Il est bien difficile de
dire ce qui motiva cet acte désespéré, ce qui est certain, c’est que les
pressions provenant inévitablement des recherches scientifiques et leur
expérimentation ainsi que l’inacceptable procédé contestataire qui consiste à
détruire le travail d’autrui contribuèrent à ce désespoir.
Je trouve étrange que la
presse n’ait pas mis davantage d’insistance sur les responsables de la
Confédération Paysanne que dirige l’inénarrable et grotesque Monsieur Bovet.
Ce mouvement opte pour une
praxis qui nous renvoie aux dictatures inhumaines que connurent les peuples de
l’autre côté du rideau de fer. Il y a en ce mouvement du point de vue de la
société quelque chose d’inacceptable qui porte atteinte à la dignité du travail
et donc de la personne.
Quelles que
puissent être les inquiétudes légitimes envers les OGM, que ce soit du point de
vue de la santé ou de l’économie, de telles pratiques n’ont aucune
justification, et ne peuvent être excusées
Il est urgent que les
pouvoirs publics assument leurs responsabilités et éclaircissent une fois pour
toute, le domaine de l’expérimentation alimentaire qui tend à aller vers un
mieux être. Nous n’avons aucune raison de douter de l’honnêteté de l’intention,
mais il est souhaitable que tout cela se fasse dans une transparence non-
équivoque et que l’on rende public les enjeux économiques. Car selon les
informations provenant de l’Argentine, il serait inconcevable que le
gouvernement, ni même l’Union Européenne se rendent complices d’une inféodation
relevant du gangstérisme international à col blanc.
Je considère que les
auteurs de tels délits qui consistent à détruire le travail d’autrui doivent
être sévèrement punis et leur peine réellement appliquée sans considération de
la personnalité. Le droit s’applique à tous.
Notre pays est une démocratie,
il n’y a aucune raison d’agir de la sorte, il n’y a pas d’excuse possible.
Les métiers fondateurs de la
vie, comme l’agriculture, méritent un respect véritable, des considérations
réelles pour leur travail qui est un bien public.
L’Union Européenne et les
gouvernements doivent reconsidérer leur politique et honorer des professions
qui ont contribué et continuent de contribuer à la défense des libertés, de la
dignité humaine et à nourrir la grandeur et l’honneur d’un peuple, d’une
civilisation, d’une culture.
Au
travail, Monsieur Sarkosy !
LEONCE
GRATTEPANCHE
EUCHARISTIE, MYSTÈRE À CÉLÉBRER :
« Amen, amen, je vous le dis: ce n'est pas Moïse qui
vous a donné
le pain venu du ciel; c'est mon Père qui vous donne
le vrai pain venu du ciel » (Jn 6, 32)
[…]Dans cette perspective, la réflexion
théologique ne peut jamais faire abstraction de l'ordre sacramentel institué
par le Christ lui-même. D'autre part, l'action liturgique ne peut jamais être
considérée d'une manière générique, indépendamment du mystère de la foi. En
effet, la source de notre foi et de la liturgie eucharistique est le même
événement, le don que le Christ fait de lui-même
dans le Mystère pascal. […] La relation entre mystère auquel on croit et
mystère que l'on célèbre se manifeste d'une façon particulière dans la valeur
théologique et liturgique de la beauté. En effet, la liturgie, comme du reste
la Révélation chrétienne, a un lien intrinsèque avec la beauté: elle est
veritatis splendor. […]En Jésus, comme saint Bonaventure aimait à le dire,
nous contemplons la beauté et la splendeur des origines. […]Dans Le Nouveau Testament, cette épiphanie de beauté
s'accomplit de manière définitive dans la révélation de Dieu en Jésus Christ:
(108) il est la pleine manifestation de la gloire divine. Dans la glorification
du Fils, la gloire du Père resplendit et elle se communique (cf. Jn 1,
14; 8, 54; 12, 28; 17, 1). Toutefois, cette beauté n'est pas une simple
harmonie de formes; celui qui est « beau, comme aucun des enfants des hommes »
(Ps 45 [44], 3) est aussi mystérieusement celui qui « n'était ni beau ni
brillant pour attirer nos regards » (Is 53, 2). Jésus Christ nous montre
que la vérité de l'amour sait transfigurer aussi le mystère obscur de la mort
dans la lumière rayonnante de la résurrection. Ici, la splendeur de la gloire
de Dieu dépasse toute beauté présente dans le monde. La beauté véritable est
l'amour de Dieu, qui s'est définitivement révélé à nous dans le mystère pascal.
[…]Par conséquent, la beauté n'est pas un facteur décoratif de l'action
liturgique; elle en est plutôt un élément constitutif, en tant qu'elle est un
attribut de Dieu lui-même et de sa révélation. Tout cela doit nous rendre conscients
de l'attention que nous devons avoir afin que l'action liturgique resplendisse
selon sa nature propre.
EUCHARISTIE,
MYSTÈRE À VIVRE
« De
même que le Père, qui est vivant, m'a envoyé,
et que moi je vis par le Père, de même aussi celui qui me mangera
vivra par moi » (Jn 6, 57)
Forme
eucharistique de la vie chrétienne
En
communiant au Corps et au Sang de Jésus Christ, nous sommes en effet rendus
participants de la vie divine de façon toujours plus adulte et plus consciente.
[..]De fait, ce n'est pas l'aliment eucharistique qui se transforme en nous,
mais c'est nous qui sommes mystérieusement changés par lui. Le Christ nous
nourrit en nous unissant à lui; « il nous attire en lui ». […]La célébration
eucharistique apparaît ici, dans toute sa force, en tant que source et sommet
de l'existence chrétienne, étant en même temps le commencement et
l'accomplissement du culte nouveau et définitif, la logiké latreía. […]«
Je vous exhorte, mes frères, par la tendresse de Dieu, à lui offrir vos corps
en sacrifice saint, capable de plaire à Dieu: c'est là le culte spirituel que
vous avez à rendre » (Rm 12, 1). Dans cette exhortation, apparaît
l'image du culte nouveau comme offrande totale de la personne en communion avec
toute l'Église. L'insistance de l'Apôtre sur l'offrande de nos corps souligne
le caractère concret et humain d'un culte qui n'a rien de désincarné. […]La
doctrine catholique affirme de fait que l'Eucharistie, en tant que sacrifice du
Christ, est également le sacrifice de l'Église, et donc des fidèles. (202)
L'insistance sur le sacrifice – « rendre sacré » – dit ici toute la densité
existentielle impliquée dans la transformation de notre réalité humaine saisie
par le Christ (cf. Ph 3, 12). […]En tout acte de la vie, le chrétien est
appelé à exprimer le vrai culte rendu à Dieu. C'est ici que prend forme la
nature intrinsèquement eucharistique de la vie chrétienne. Puisqu'elle implique
la réalité humaine du croyant dans le concret du quotidien, l'Eucharistie rend
possible, jour après jour, la transfiguration progressive de l'homme, appelé
par grâce à être à l'image du Fils de Dieu (cf. Rm 8, 29s). […]La
nouveauté radicale que l'Eucharistie introduit dans la vie de l'homme s'est
révélée à la conscience chrétienne dès les origines. Les fidèles ont immédiatement
perçu l'influence profonde que la célébration eucharistique exerçait sur leur
style de vie. Saint Ignace d'Antioche exprimait cette vérité en qualifiant
ainsi les chrétiens: ceux qui « sont venus à la nouvelle espérance »; il les
présentait comme ceux qui vivent « selon le dimanche » (iuxta dominicam
viventes).[…] « Vivre selon le dimanche » signifie vivre dans la conscience
de la libération apportée par le Christ et accomplir son existence comme
l'offrande de soi à Dieu, pour que sa victoire se manifeste pleinement à tous
les hommes à travers une conduite intimement renouvelée. […]Un tel jour se
manifeste donc comme la fête primordiale, où tout fidèle peut se faire, dans le
milieu où il vit, annonciateur et gardien du sens du temps. De ce jour, en effet,
naît le sens chrétien de l'existence et une nouvelle manière de vivre le temps,
les relations, le travail, la vie et la mort. Il est donc bon que, le Jour du
Seigneur, les réalités ecclésiales organisent, autour de la célébration
eucharistique dominicale, des manifestations propres à la communauté
chrétienne: rencontres amicales, initiatives pour la formation chrétienne des
enfants, des jeunes et des adultes, pèlerinages, œuvres de charité et
différentes rencontres de prière. […]
CONCLUSION
94. Chers frères et sœurs, l'Eucharistie est à l'origine de toute forme de sainteté et chacun de nous est appelé à une plénitude de vie dans l'Esprit Saint. Combien de saints ont rendu leur vie authentique grâce à leur piété eucharistique! […]Il est donc nécessaire que, dans l'Église, ce très saint Mystère soit vraiment objet de foi, célébré avec dévotion et vécu intensément. Le don que Jésus fait de lui-même dans le Sacrement mémorial de sa passion nous atteste que la réussite de notre vie réside dans la participation à la vie trinitaire, qui en Lui nous est offerte de façon définitive et efficace. La célébration et l'adoration de l'Eucharistie nous permettent de nous approcher de l'amour de Dieu et d'y adhérer personnellement jusqu'à l'union avec le Seigneur bien- aimé. L'offrande de notre vie, la communion avec toute la communauté des croyants et la solidarité avec tout homme sont des aspects inséparables de la « logiké latreía », du culte spirituel, saint et agréable à Dieu (cf. Rm 12, 1), dans lequel toute notre réalité humaine concrète est transformée pour la gloire de Dieu. J'invite donc tous les pasteurs à porter la plus grande attention à la promotion d'une spiritualité chrétienne authentiquement eucharistique. Les prêtres, les diacres et tous ceux qui exercent un ministère eucharistique pourront toujours tirer de ces services-là, accomplis avec soin et avec une préparation constante, force et stimulant pour leur chemin de sanctification personnel et communautaire. J'exhorte tous les laïcs, les familles en particulier, à trouver continuellement dans le Sacrement de l'amour du Christ l'énergie pour transformer leur vie en un signe authentique de la présence du Seigneur ressuscité. Je demande à toutes les personnes consacrées de montrer par leur vie eucharistique la splendeur et la beauté de leur appartenance totale au Seigneur. […]95. Au commencement du quatrième siècle, le culte chrétien était encore interdit par les autorités impériales. Certains chrétiens d'Afrique du Nord, qui se sentaient poussés à célébrer le Jour du Seigneur, défièrent l'interdiction. Ils furent martyrisés alors qu'ils déclaraient qu'il ne leur était pas possible de vivre sans l'Eucharistie, nourriture du Seigneur: sine dominico non possumus . […]Que Marie très sainte, Vierge immaculée, arche de l'alliance nouvelle et éternelle, nous accompagne sur ce chemin de la rencontre avec le Seigneur qui vient. En elle, se réalise de la manière la plus parfaite l'essence de l'Église. L'Église voit en Marie, « Femme eucharistique » – comme l'a appelée le Serviteur de Dieu Jean-Paul II (253) –, son icône la mieux réussie et elle la contemple comme modèle irremplaçable de vie eucharistique. C'est pourquoi, en présence du « verum Corpus natum de Maria Virgine » sur l'autel, le prêtre, au nom de l'assemblée liturgique, affirme avec les paroles du Canon: « Nous voulons nommer en premier lieu la bienheureuse Marie toujours Vierge, Mère de notre Dieu et Seigneur, Jésus Christ ». (254) Son saint nom est invoqué et vénéré aussi dans les canons des traditions chrétiennes orientales. Les fidèles, quant à eux, « recommandent à Marie, Mère de l'Église, leur existence et leur travail. S'efforçant d'avoir les mêmes sentiments que Marie, ils aident toute la communauté à vivre en offrande vivante, agréable au Père ». (255) Elle est la Tota pulchra, la Toute-belle, puisque resplendit en elle la splendeur de la gloire de Dieu. La beauté de la liturgie céleste, qui doit se refléter aussi dans nos assemblées, trouve en elle un miroir fidèle. Nous devons apprendre d'elle à devenir nous-mêmes des personnes eucharistiques et ecclésiales pour pouvoir nous aussi, selon la parole de saint Paul, nous présenter « sans tache » devant le Seigneur, comme celui-ci a voulu que nous soyons dès le commencement (cf. Col 1, 21; Ep 1, 4). (256)
COMMENTAIRE :
Dans
toute la seconde partie de cette exhortation, il n’est question que d’une
pastorale qui se nourrit de l’excellence de la liturgie à laquelle viennent
s’associer les différents modes d’adoration eucharistique.
On
fait allusion aux années durant lesquelles le primat de l’idéologie fut imposé
avec une réelle violence morale, intellectuelle et spirituelle, allant jusqu’à
marginaliser ceux qui osaient s’opposer à cette infestation. Ce fut un climat
réellement révolutionnaire, les deux extrêmes se nourrissant des marigots du
siècle des Lumières et de toutes les exaltations
du 19eme. Ces tribulations atteignirent la liturgie et les
sacrements, tous les deux furent instrumentalisés, cristallisant les options
politiques et idéologiques si opposées dans leurs formes et contenus et
pourtant d’une origine unique cette maudite culture révolutionnaire. C’est si vrai, que nous nous entendîmes
dire par un prêtre que nous sollicitions pour la confession : « Votre
démarche ne s’oppose pas à la lutte des classes. » Nous n’avons toujours
pas bien saisit ce qu’il voulait dire, - il est difficile de trouver le lien
entre le désir de se réconcilier avec Dieu et la lutte des classes - !
De nos
jours, dans des réunions de formation, il n’est pas rare d’entendre des prêtres
affirmer une contre vérité : « L’action est le sommet de la journée
d’un chrétien ! » Quand on sait tout ce que cette affirmation suppose
d’antériorité désastreuse, on se demande, si on verra la fin du modernisme en Occident ?
La
dichotomie entre la liturgie et le sacrement est le facteur majeur qui oppose
les fondus du progressisme avancé aux fondus d’un fixisme désincarné enseveli
dans les ors et velours nostalgiques.
Le saint Père et le saint Synode nous entraînent dans une
réflexion qui aura beaucoup manqué dans ces quarante dernières années.
Nous-nous souvenons des
terribles affrontements nourris par des substances viciées, de controverses
dans lesquelles être pour le beau, pour le principe d’autorité comme pour
l’éclosion d’une certaine élite, nous excluaient de la communauté ecclésiale.
Nous étions des contre-révolutionnaires, des contre-conciliaires. Au nom d’une vision activiste de forcené, il
était inconcevable que l’on puisse seulement suggérer une certaine grâce dans
l’exécution du rite.
La beauté est chose essentielle pour l’homme et sa société.
Elle permet la transcendance du quotidien. Les dictatures idéologiques le
comprirent que trop bien et se servirent des arts pour enfermer l’homme et la
femme dans une bulle de béton armé de laquelle ne filtrait ni espoir, ni espérance ;
tout ne fut que duperie. Il est en était de même pour le capitalisme et
maintenant avec la dictature du libéralisme et du relativisme infanticide.
Mépriser le besoin de beauté revient à nier l’homme ,à le réduire à sa seule animalité. Dans la liturgie,
la beauté n’est pas seulement un élément cultuel décoratif ; il s’agit d’une attitude dans l’exécution du rite,
une nécessité du geste gracieux, rempli de la présence divine et sanctifiante.
Geste qui suggère, invite à entrer dans l’intériorité du mystère. On ne célèbre
pas la liturgie comme on mange dans un restaurant rapide ; la messe basse
n’est pas synonyme de célébration galvaudée. Les négligences liturgiques, les
dérives délirantes furent des facteurs psychologiques qui déterminèrent le recul de la pratique
religieuse et accélérèrent la
progression du relativisme, initiant également le recul de la culture
chrétienne.
Certains exorcistes acquirent la certitude que le
non-respect du canon liturgique et, en particulier, l’irrévérence dans la
manière de communier dans la main – ce qui généra l’éloignement de la pratique
de la confession - contribuèrent à l’expansion des sectes lucifériennes et de
ses forces. Certains, par leur expérience,
comprirent que la crise liturgique contribua à l’explosion du péché individuel
et des sociétés. Et, sans tomber dans la dramaturgie ‘du bon-marché’, au cours
d’exorcismes, on apprit que beaucoup de prêtres perdirent leur éternité
bienheureuse pour n’avoir pas respecté le canon de la liturgie : L'ars celebrandi découle de l'obéissance
fidèle aux normes liturgiques dans leur totalité, puisque c'est justement cette
façon de célébrer qui a assuré, depuis 2000 ans, la vie de foi de tous les
croyants, qui sont appelés à vivre la célébration en tant que peuple de Dieu,
sacerdoce royal, nation sainte (cf. 1 P 2, 4-5.9). (115).
La beauté est pour la femme et l’homme le moyen, avec le travail ,de
transfigurer l’ordinaire : La
beauté intrinsèque de la liturgie a pour sujet propre le Christ ressuscité et
glorifié dans l'Esprit Saint, qui inclut l'Église dans son action. Célébrer
l’Eucharistie, c’est progressivement se laisser absorber par le Christ jusqu’à le consommer pour qu’Il vous consomme
et que nous ne fassions plus qu’un. Un baptisé qui assiste à la messe et
communie au Corps et au Sang du Christ, soit sous les deux espèces ou sous une
seule ne devient pas un autre Christ, il devient Christ.
La
participation des laïcs au rite répond aux besoins d’inculturation du mystère
eucharistique. Cette participation doit se faire dans le respect absolu des
normes et règles liturgiques. Il n’est pas compréhensible que des laïcs aillent
eux-mêmes, dans le cadre de la célébration, chercher les Saintes Espèces au
tabernacle,ni même donner la communion de manière ordinaire. Cette démarche
relève exclusivement du célébrant. Il ne faut pas s’y tromper, l’activisme
liturgique des laïcs fut et reste souvent le moyen pour faire avancer les
idéologies dans l’Eglise. Les laïcs qui agissent de la sorte perdent tout sens
du sacré ; ils ont
donc des difficultés pour prier et plus délicats, ils considèrent en une sorte
de promotion sociale la charge qui leur est confiée. La participation des laïcs
dans le déroulement des célébrations liturgiques doit se faire avec un esprit
d’adoration et profondément respectueux du sacré.
Les
extravagances liturgiques furent telles, qu’il faut envisager une suspension
provisoire de la participation des laïcs pour revenir à une culture non
seulement du beau mais aussi du sacré. La liturgie n’est pas un self- service du sacrement d’amour,
ni un espace festif pour âme en goguette.
La
messe n’est jamais un acte, ni un moment
anodin ; il y a une similitude entre elle et la théophanie du Buisson
Ardent : « Moïse, retire tes sandales ! » La messe
quotidienne comme dominicale ou solennelle reste un temps extraordinaire dans
la vie du baptisé, un temps extraordinaire dans le quotidien ordinaire,
banal. La liturgie est une porte qui ouvre
sur le ciel, un seuil sur lequel se rencontrent deux cœurs humbles parce que
mis en vérité. Elle n’est pas une fin en soi, mais un moyen éminent pour aider
le pèlerin à entrer dans la configuration au Christ-Jésus ; elle n’est pas
séparable de tous les éléments qui construisent la pastorale.
Dès le
moment où vous décidez d’aller à la messe ,commence
un pèlerinage. N’allez pas à l’Eglise comme sur une grande surface ; l’Eglise ce n’est pas l’espace de la
grande-bouffe ! Même si l’Eglise
est à cent mètres de votre foyer considérez ces
cent mètres comme un chemin de pèlerin, entrez en vous-même, faites silence à
votre esprit, priez, préparez-vous à recevoir Jésus par Marie. Soyez convaincus
d’une chose, si vous entrez avec
difficulté dans la liturgie, c’est que votre dévotion, votre relation avec
Marie n’est pas ce qu’elle devrait être. Et que vous devez peut être aller à
confesse ou corriger votre vie. Assister à la messe, c’est y participer même si
nous y avons aucun rôle liturgique précis, c’est donc également disposer son
cœur et son âme, tout son être et sa personne à la conversion.
Les pères synodaux unis au Saint Père reviennent sur la
dimension intérieure de la célébration eucharistique, sur le sacrement. Ils
soulignent l’importance de communier au Corps du Christ, sans cette démarche
faite dans les règles canoniques, il n’est guère possible de vivre
chrétiennement, c’est-à-dire rechercher la grâce d’union.
La recherche de la configuration de soi en Christ commence
sur la Terre ; il faut donc se saisir le
plus possible des dispositions sacramentelles et autres pratiques et
instruction.
Le texte, s’appuyant sur saint Paul et les Pères de
l’Eglise, rappelle l’importance du corps physique… Il rappelle que tout baptisé
jouit d’une incarnation de la vie sanctifiante. L’attitude physique qui doit
être humble et adorante est très importante, car le baptisé est totalement
engagé sur le chemin du salut ; il est
engagé en tant que personne physique, morale, affective et spirituelle. Il est
vraiment important de revenir à une attitude physique qui communie au rite,
rien de toute la personne ne doit être négligée pour favoriser l’établissement
de la vie d’union.
La vie eucharistique reçue dans le sacrement ultime de la
vie chrétienne doit se poursuivre d’une eucharistie à l’autre. L’action de
grâce ne doit pas se limiter aux quelques instants de recueillement que l’on
veut accorder à Jésus, mais il doit se poursuivre dans tous les actes ; le repos ne doit pas échapper à cette attention. On
ne peut parvenir à la vie eucharistique sans l’aide de « La Dame Eucharistie ».
Le dimanche est en lui-même l’excellence de l’action de
grâce, il ne doit pas seulement se refermer sur le foyer ,mais bien évidemment s’ouvrir à la soif du Christ sur
la Croix. Ce jour-là doit non seulement être sanctifié,
mais s’affirmer en une zone temporelle de joie, de repos, de prière et
de service selon l’appel singulier de chacun.
Le jour dominical devrait faire l’objet d’une réflexion, un
point d’appui pour une refonte de la vie paroissiale. L’Eucharistie, sacrement
d’unité, exaltation de la charité, est le cœur de toute la vie paroissiale. La
communauté qu’elle fédère doit retrouver des liens de solidarité, d’amitié,
d’affection, elle doit réfléchir la charité qui se laisse manger. C’est la
raison pour laquelle, nous insistons sans cesse sur la nécessité de
reconsidérer notre vie de chrétien, notre vie paroissiale dans la seule lumière
de l’Evangile, dans la seule lumière de l’Eglise. Il faut se libérer des
chaînes idéologiques, des conformismes dangereux. IL faut sans crainte assumer
dans la Foi, l’Espérance et la Charité notre identité de catholique apostolique et
romain ; l’assumer sans orgueil et sans culpabilité. Nous avons plus de
raisons d’être fiers de notre appartenance à l’Eglise, et de notre
romanité que d’en rougir.
Dans la conclusion du document rédigée de la main de Benoît
XVI, nous lisons l’ultime recommandation de vivre notre foi quotidienne nourrie
du sacrement de l’Eucharistie, de vivre ce sacrement de telle manière qu’il ne
cesse d’être une action de grâce pour que, partant de l’action de grâce nous y
retournions le lendemain… Quoi que puissent en penser les esprits chagrins et
contrefaits, l’Eucharistie est l’ouverture solennelle de la journée et il nous
appartient de remonter vers elle sa conclusion.
Le rappel historique que fait le pape nous aide à
comprendre les liens fondateurs qu’il y a entre la naissance de l’Eglise et
l’institution de l’Eucharistie. Sans ce divin sacrement l’Eglise ne serait plus
rien, la communauté catholique ressemblerait aux autres communautés ecclésiales
de la mouvance réformée : elles ne peuvent
se réclamer d’une Eglise ; elles ne sont
que des communauté ecclésiales plus ou moins hiérarchisées.
Le rappel qu’il fait de l’importance de Marie, l’Immaculée,
demanderait à lui seul un exposé à part. Revenons tous à l’attitude intérieure
qui consiste à être des enfants de l’Immaculée parce que nous sommes les
enfants d’une Eglise qui ne cesse d’être mère et père. On ne peut séparer la
culture adorante de l’Eucharistie de la dévotion que nous devons à l’Immaculée.
Marie est notre mère spirituelle dès l’instant de son Fiat,
amour maternel spirituel qui ne cessera plus de se développer jusqu’à ce qu’au
pied de la Croix de son fils qui est aussi son Dieu et son Sauveur, elle se
voit confirmée et non instituée comme mère de l’Eglise, mère de tous ceux qui
prennent le chemin du salut. Marie, l’Immaculée, mère de l’humanité.
Marie, La Dame Eucharistique doit être invitée dans notre
dévotion de l’Eucharistie ; elle y a toute
sa place. Nous ne pouvons avancer dans notre vie d’union au Christ sans
recourir à sa maternelle pédagogie. Nous catholiques, moins que quiconque, nous
ne devons pas nous faire orphelins de l’amour de Marie.
L’Immaculée a toute sa place dans notre rédemption. Sans
rougir, sans honte ou fausse pudeur, nous pouvons et devons enseigner et
témoigner : « … qu’on ne peut aller à Jésus sans passer par Marie, la
mère qu’Il nous offre pour aller plus sûrement à
Lui. »
Soyons de nouveau de ces enfants qui se moquent des
grimaces du monde.
Ne craignons pas d’être de l’Eglise, soyons en fiers, car
c’est en elle que nous nourrissons notre liberté, notre dignité. C’est avec
elle que nous affirmons que tout homme et tout femme est aimé de Dieu et qu’il
faut lui reconnaître la dignité qui surabonde en lui.
« Ô Marie ! O Immaculée !
Ô Dame Eucharistie ! purifie et présente à la Saint Trinité notre soupir
d’enfant : « Qu’à Dieu soit rendue toute grâce pour le don de son
Fils Unique, Lui qui nous mérita le don de l’Eglise. Amen ! »
Théodulfe Soplataris
Théodulfe
Soplataris
"Il est bon que vous fassiez la lumière sur Harry Potter, dont
le subtil pouvoir d'attraction a un impact profond sans que l'on
s'en rende compte et désagrège l'esprit du christianisme". […]
"[Les livres Harry Potter] peuvent
déformer le christianisme dans l'âme [des jeunes], avant que celui-ci ne puisse
grandir comme il faut". (Propos tenus par le Cardinal Ratzinger cités dans
le Salon Beige.)
« MORT AUX CONS ! VASTE
PROGRAMME !
MAIS SEIGNEUR BENISSEZ LES,
ILS SONT AUSSI DANS VOTRE AMOUR ! »
Le dernier tom « d’Harry Potter » vient de
sortir et nous assistons à l’émergence d’une reprise de la polémique forgée de
toute pièce par des courants étroitement conservateurs qui ne redoutent pas le
ridicule.
Le propos
prêté à Ratzinger demande une réflexion : s’agit-il d’un jugement porté
sur une œuvre après lecture, c’est-à-dire un jugement personnel sur une œuvre
qu’il a lue ? J’en doute. Je crois plutôt qu’il s’agit d’un rapport fait
par un secrétaire ou un monseigneur en mal d’appréciation et fortement
rhumatisant.
J’aime le Souverain Pontife et, je communie à sa
personne et au Magistère avec fidélité ; mais dans le domaine intellectuel
une bourde reste une bourde ! Si les propos que l’on prête au cardinal
sont vrais alors, ceux qui lui ont fait l’analyse de cet ouvrage ont oublié
qu’ils furent enfants. Ils ont oublié l’importance de l’imaginaire pour la
formation de la personnalité d’un petit bonhomme en devenir.
Et quant à mesurer l’impact de ce conte sur la
formation religieuse de nos rejetons, il est beaucoup trop tôt pour le dire, il
y a trop de facteurs à prendre en compte, entre autre le milieu familial.
Harry Potter n’est que la refonte du combat du bien
contre le mal à la mode de maintenant comme ce fut le cas pour toutes les
époques et surtout charnières.
Certes, un livre a une influence. C’est une
méconnaissance profonde de l’enfance que d’imaginer que ce livre peut faire de
lui un affidé de Satan ou des forces du mal ou altérer l’intelligence du
christianisme ; on peut dire la même chose de la plupart des livres pour enfant
et, il faut immédiatement cesser d’enseigner l’histoire et la science, c’est
aussi vrai pour les films.
A la
sortie du film « Scream », on lui imputa la responsabilité d’avoir
influencé des esprits faibles qui se transformèrent en tueurs. Polémique
fausse, car ces tueurs le sont devenus par abandon des éducateurs, des parents
peut-être et rien ne dit que ce film fut l’élément déclencheur. Les cas en
question firent parler d’eux par leur
côté spectaculaire mais beaucoup trop de facteurs sont à prendre en compte et
rendent tout jugement délicat voir impossible.
Je crois que le cardinal Ratzinger, s’il avait
lui-même lu l’ouvrage aurait pris la précaution de se taire sur le sujet ou de
tenir un propos plus pédagogique. Encore que ce passage est à remettre dans son
contexte et qu’à l’origine il n’a peut-être pas le sens que lui donnent les
courants conservateurs et intégristes toujours à l’affût de l’événement pour
exister.
Certes, les enfants ont un imaginaire et une
psychologie très impressionnables mais dans la norme de la vie, il n’y a aucun
danger et, l’on doit toujours compter sur la sagesse naturelle et surnaturelle
des parents. Les parents seuls sont habilités à décider de ce qui est bon pour
tel enfant, l’avis de l’Eglise ou d’un enseignant n’est qu’un avis qu’ils ne
sont pas tenus de suivre.
Ne faisons pas porter sur un ouvrage et son auteur
le poids de tous les abandons envers nos enfants et leur avenir. Si les
défenses de la société sont affaiblies, c’est par la succession de choix
individuels profondément égoïstes et parce que des forces autrement plus
dangereuses ne cessent de combattre l’idée de Dieu, de toute transcendance, et
nous avons notre part de responsabilités. Parler constamment d’avortement,
banaliser les comportements contre-nature me semble bien plus dangereux
qu’Harry Potter, car cette propagande immonde fait davantage pour
l’effondrement des barrières de la morale et celle des défenses spirituelles
qu’un ouvrage de ce type.
J’éprouve un profond mépris pour ces esprits figés
dans leur peur qui refusent de relever les défis de la vie et toujours prêts à
se dresser en juges, en ayatollahs plutôt qu’en pédagogues portant sans
jugement secours aux blessés…
« Seigneur protège-moi de
tous les intégrismes, de tous les ‘ismes’ de tout ce qui m’écarte de la
charité… ! Seigneur que je te craigne sans jamais craindre la
vie ! »
Article
V
LES
CAPÉTIENS
Les derniers Carolingiens se discréditent au temps des invasions et de l’anarchie
féodale, nourrie par la logique même des liens vassaliques. C’est Hugues Capet,
fils d’Hugues Le Grand, duc de France et comte de Paris, qui reçoit le soutien
de l’Église, à la mort de Louis V. Il ouvre l’ère de la dynastie capétienne qui
durera de 987 à 1328.
Hugues Capet (987-996) :
Il
se
fait élire roi de France en 987, avec l’aide de l’archevêque de Reims Adalbéron
et du moine Gerbert(futur pape Sylvestre II). Adalbéron lui fit livrer en 991,
Charles de Lorraine, qui s’était fait proclamer roi à Laon en 988. Hugues fit
sacrer de son vivant son fils Robert à
Orléans dés 987.
Robert II le pieux (970-1031):
Fils
d’Hugues Capet, intelligent, diplomate et dévot, d’où lui venait le surnom de
« pieux », fut cependant
excommunié par le Pape pour avoir répudié sa femme légitime Rosala, fille
Bérenger, roi d’Italie et avoir épousé sa maîtresse Berthe de Bourgogne.
Il épousa en 3émes noces,
Constance de Provence, fille du comte de Toulouse. Il tentait ainsi un
rapprochement entre le Nord et le Midi. Cependant, la Bourgogne, à sa mort, fut
séparée du domaine royal par les intrigues de sa femme, qui la fit donner à son
second fils, Robert.
Henri 1 er (1008-1060) :
Troisième
fils de Robert le Pieux, qui le fit couronner
de son vivant en 1027. Il ne devint roi qu’à sa mort en 1031. Il épousa
en secondes noces Anne, fille de Iaroslav, Grand Duc de Kiev.
Il combattit les grands
vassaux révoltés de son royaume. Il fut
le tuteur de Guillaume le Conquérant, qui après s’être fâché avec lui, le battit à Mortemer en 1054. Il eut pour
successeur son fils, Philippe 1er.
Philippe 1 er (1052-1108) :
Sacré en
1059 à Reims, du vivant de son père, il devint roi à sept ans, sous la tutelle
de son oncle Beaudouin V, comte de Flandre. Il s’attira des ennuis avec le
Saint-Siège à cause de ses mariages. Il fut excommunié par Urbain II en 1095.
Ne pouvant prendre part aux Croisades, il fit amende honorable devant Pascal II
et obtenir son absolution. Indolent, homme de plaisirs, il réussit cependant à
réunir à la Couronne, le Gatinais (1068), le Vexin(1082) et la Vicomté de
Bourges (1100).
Louis VI le Gros (1081-1137) :
Solide buveur et gros mangeur, il fut un grand
souverain. Il se posa en roi justicier. Il combattit avec succès les grands
vassaux trop indépendants de l’Ile de France et rasa leurs châteaux en
s’appuyant sur le peuple.
Peu avant de
mourir, il maria son fils ( le futur Louis VII) à Aliénor d’Aquitaine afin
d’étendre son influence jusqu’aux Pyrénées.
Louis VII Le Jeune (1137-1180) :
Dés le
début de son règne, il entra en conflit avec le pape Innocent II, pour la
nomination de l’archevêque, Pierre de la Châtre, qu’il contestait; ce dernier
se réfugia chez le comte de Champagne.
Louis VII envahit la Champagne
et rasa Vitry-sur-Marne en 1142. Pour se faire pardonner de la Papauté, il
partit à la 2éme croisade (1147-1149).
L’Abbé Suger gouverna le royaume
durant son absence.
A son retour, jaloux de sa femme
Aliénor d’Aquitaine, Louis VII fit l’énorme erreur de demander le divorce en
mars 1152. Celle-ci se remaria sans tarder avec Henri Plantagenêt, qui devint
roi d’Angleterre, sous le nom d’Henri II en 1154. Ainsi commença la lutte entre
les Capétiens et les Plantagenêts, qui étaient maîtres du Sud-Ouest de la
France et du Midi.
Philippe II Auguste (1180-1223) :
Roi à 15 ans, il se hâta de faire la paix avec Henri II
d’Angleterre et se battit avec succès contre les comtes d’Alsace et de
Flandres.
Il se fit reconnaître ses droits
sur l’Artois, le Vermandois et l’Amiénois en 1180.
Parti avec Richard Cœur de Lion à
la 3éme croisade, il revint en France
et partit occuper le Maine, la
Normandie et la Touraine (1204-1205).
Ce fut donc un rassembleur de
terres françaises et il raffermit l’autorité
du pouvoir royal.
Ses aventures matrimoniales
compliquées lui attirèrent les foudres de la papauté et Innocent III jeta
l’interdit sur la France en 1200. Puis les choses s’arrangèrent comme toujours.
Louis VIII le Lion (1223-1226) :
Il remporta sur Jean sans Terre la victoire de La
Roche-aux-Moines en 1214.
En 1215, les barons anglais
révoltés lui offrirent la couronne d’Angleterre.
En 1216, il débarqua en
Angleterre, mais fut battu à Lincoln en 1217.
Roi en 1223, il enleva aux
Plantagenêts le Poitou et la Gasgogne en 1224.
Il partit ensuite à la croisade
contre les Albigeois et s’empara d’Avignon en 1226.
Il fut le père de Saint Louis.
Désiré Wasson
« Abram s’en alla,
selon ce que lui avait dit Yahvé, et Lot s’en alla avec lui.
Abram était âgé de soixante-quinze ans quand il sortit de
Harân. Abram prit Saraï, sa femme, Lot, fils de son frère, tous les biens
qu’ils avaient acquis et les gens qu’ils
s’étaient procurés à Harân. Ils sortirent pour aller au pays de Canaan et ils
arrivèrent au pays de Canaan. » (Gen. 12, 4b – 5) – traduction Osty et Trinquet,
édition : 1973.
L’’histoire relative à Abram est marquée par l’obéissance,
l’obéissance dans la foi en Dieu, pour lui un Dieu qui n’a pas dit son NOM.
« Un Dieu mystérieux », (extrait du dialogue du film de télévision,
rôle incarné par Richard Harris, séquence avec pharaon.)
On imagine, pour mieux contempler, la longue marche d’Abram. Non que
les distances soient grandes, mais qui peut mesurer la distance intérieure ?
Il part au Nom d’un Dieu inconnu. Son cheminement a une valeur
historique certaine, mais il a bien davantage une valeur spirituelle et
éducative pour tous ceux qui s’engagent à croire en Dieu et cherchent à le connaître. Abram marche pour tous ceux
qui entreront dans l’économie du Salut. Entrer dans la marche d’Abram, c’est
aller vers Jésus, celui qui réalise la Promesse qui est la Promesse.
Nous ne croyons pas que Dieu jaillit dans la vie d’Abram comme peut
surgire une source ; si l’Esprit inspira au rédacteur l’énumération
généalogique d’Abram, c’est qu’il nous aura voulu dire qu’il héritait de la foi
naturelle et fidèle de ses ancêtres. Abram fut formé à croire au Dieu inconnu
de ses pères.
Tout au long de l’histoire d’Abram, nous découvrirons qu’il n’est
pas seulement le croyant, mais l’obéissant ; l’obéissant dans la foi. C’est une obéissance de soumis, il a peur de
Dieu. Ce sentiment qui n’est pas la crainte de Dieu provient de sa formation
religieuse ; on peut comprendre qu’élevé dans la mémoire du déluge
noétique et de la faute originelle, il nourrisse une peur envers ce Dieu
capable d’une si grande colère. Dieu essayera d’établir avec Abram une relation
d’amitié, mais lui s’y refusera.
Abram reste une figure immense ; il aura relevé le défit fou,
jouer l’avenir de lui-même et des siens
sur une parole d’un Dieu inconnu. Ce défi, il le relève pour nous tous qu’il engendre
dans la nuit de la foi. Abram par son obéissance à la foi est celui qui ouvre
le Livre de la Révélation.
Il n’y a pas à revenir sur le sujet ; tous les pauvres de Yahvé
se retrouvent dans cet Abram qui deviendra Abraham.
Il faut le reconnaître une fois pour toute : la foi en Dieu, la
foi naturelle en Dieu repose, s’enracine dans la foi d’Abram.
Il devrait y avoir une liturgie spécifique dans l’Eglise pour faire
mémoire d’Abraham. Il n’est pas un simple souvenir.
Lot, le fils de son frère, décide de le suivre, de partir avec son
oncle, de se mettre sous son autorité. Oui, mais voilà, ce n’est pas Lot qui
est appelé, c’est Abram et sa maison. En suivant Abram, il s’engage dans la
vocation de celui-ci, dans l’appel ; mais Dieu ne l’a pas appelé…
Nous reviendrons sur le rôle de Lot. Si tout homme est appelé au
salut, tout homme ne reçoit pas une mission d’élection. Il ne faut peut-être
pas forcer le destin.
Abram arrive en terre de Canaan. Si nous suivons le chemin de cet
appel, il est probable que la descendance d’Abram ne devait pas pratiquer le
sacrifice humain. Nous ne pouvons envisager qu’Abram fût choisi parmi une
peuplade qui pratiquait cette abomination. Il est donc tout à fait possible
qu’à cette époque, toutes les communautés ne pratiquent pas le sacrifice
humain. Nous pouvons imaginer l’angoisse d’Abram d’entrer sur une terre dont la
population a la réputation de sacrifier ses propres enfants.
Dieu qui n’a pas de Nom donne la terre de Canaan à Abram, une terre
sur laquelle, il doit vivre et qui ne sera réellement donnée qu’à ses
descendants… Une terre d’abomination.
C’est vraiment un étrange Dieu que ce Dieu là ; il manie la
contradiction qu’un homme de bon sens
aurait tôt fait de renvoyer dans ses nuages.
L’explication est sans doute dans la grâce que Dieu accorde à ce
juste ; il ne devait pas seulement être droit dans ses sandales, mais
d’une obéissance exemplaire au droit naturel.
« Abram
traversa le pays jusqu’au lieu de Sichem, jusqu’au Chêne de Morè. Les
Cananéens étaient alors dans le pays.
Yahvé apparut à Abram et dit : « A ta descendance je donnerai ce
pays. » Là il bâtit un autel à Yahvé qui lui était apparu. […] Puis
d’étape en étape Abram gagna le Nègueb. » (Gen. 12, 6-9)
Le Dieu qui n’a pas de Nom se manifeste à
Abram pour lui confirmer sa promesse, c’est la première théophanie. Il attendra
Moïse pour révéler son Nom. Sans doute Dieu se manifeste-t-il sous la forme
soit de lumière, soit d’un ange. Il n’y
a pas de doute pour Abram, c’est le même Dieu qui lui a demandé de quitter la
maison de son père.
Dieu, en se manifestant, conforte la foi d’Abram ; c’est un
encouragement à son obéissance dans la foi, une obéissance de géant. C’est
peut-être également pour que, après qu’il s’est arrêté au Chêne de Morè,
vraisemblablement un arbre sacré – il ait la volonté de persévérer dans sa foi
qui n’est pas ordinaire dans un milieu géographique résolument polythéiste,
idolâtre. Dieu, apparemment n’est pas un bon géomètre. Le Chêne de Morè devait
être un lieu incontournable pour les nomades, pour les caravanes et un
sanctuaire païen. On peut supposer que la foi naturelle d’Abram au Dieu Unique
n’était pas pur comme celle de Moïse, il devait s’y mélanger des données
païennes.
« Il
y eut une famine dans le pays, et Abram descendit en Egypte pour y résider, car
la famine était grave dans le pays. Or, sur le point d’entrer en Egypte, il dit
à Saraï, sa femme : « vois, je sais que tu es une femme belle à
voir. Lors donc que les Egyptiens te verront, ils me diront : C’est ta
femme, et ils me tueront et te laisseront en vie. Dis, je te prie, que tu es ma
sœur, afin qu’il m’arrive du bien à cause de toi, et que je vive grâce à
toi. » ( Gen. 12,10-13)
« Le bonheur est de désirer ce que l’on
possède » enseignait saint Augustin.
Abram possède Dieu et le désire ; Dieu lui en rend grâce et
permet la famine. Abram n’a qu’une porte possible, descendre en Egypte, pays
redoutable. La réputation de ce royaume n’est plus à faire ; son roi, un
despote, ne respecte pas les lois qui régissent ce peuple ; un roi qui
bafoue sa propre loi et le droit naturel. Pharaon ne croit pas au Dieu
mystérieux, il ne connaît pas le bonheur, car il ne cesse de convoiter le bien
qu’il n’a pas et qu’il ne peut légitimement avoir.
Dieu impose à ce juste d’entrer en enfer ! L’obéissant apprend
Dieu dans la contradiction.
On peut tout dire à posteriori de cet épisode : qu’il traçait
le chemin qu’un jour Jésus prendrait bébé ! Belle affaire ! Son dieu est
vraiment mystérieux. Et si Dieu avait tout simplement voulu marquer, signifier
un des points majeurs de la future mission du peuple qui est en train de naître
d’Abram : rappeler aux nations le respect incontournable du droit naturel,
de la loi naturelle et donc de la morale, des « gros mots »
pour notre société moderne…
Abram demande à sa femme, Saraï de mentir pour sauver sa propre
vie ; c’est possible, mais surtout parce que mis dans une contradiction
insurmontable – ne doit-il pas vivre pour que sa descendance reçoive la terre
promise ! – Ce Dieu mystérieux qui n’a pas de Nom est vraiment
impossible !
Certains vivrent dans ce mensonge la justification de sa pratique,
celui par omission ; ne convient-il pas de toujours se
rassurer ! Comment aurait-il pu
agir autrement ? Dieu les obligeait à entrer en Egypte, pays dirigé par un
roi, sans foi, ni loi. Le bon sens est une grâce ordinaire qui s’éveille quand
il est question de survivre.
L’obéissant, le juste n’en était pas moins un homme et, Dieu le
voulait là où tout n’était que contradiction à ses yeux.
« Dis,
je te prie, que tu es ma sœur, afin qu’il m’arrive du bien à cause de toi, et
que je vive grâce à toi. »
Saraï est une
épouse effacée qui a toute sa place dans la mission de son époux, elle est sa
collaboratrice ; c’est vers elle qu’il se tourne pour sauver sa vie. Il
l’élève au-dessus du commun, car en sauvant la vie de son époux, elle sauve sa
mission, elle contribue humainement à rendre possible la réalisation de la
Promesse. Saraï est l’une des très belles figures qui annoncent Marie. Elle le
sauve d’un despote qui incarnera pour longtemps l’erreur, l’esprit du mal, les
ténèbres de l’âme.
La femme est la force de l’homme qui sait reconnaître ses
faiblesses.
« Lors
donc que Abram fut entré en Egypte, les Egyptiens virent que la femme était
très belle. Des officiers de Pharaon la
vivrent et la vantèrent à Pharaon, et la femme fut emmenée à la maison de
Pharaon. Celui-ci traita bien Abram à cause d’elle ; il eut du petit et du
gros bétail, des ânes, des esclaves – hommes et femmes – des ânesses et des
chameaux. Mais Yahvé frappa de grandes
plaies Pharaon et sa maison, à cause de Saraï, femme d’Abram. Pharaon appela
Abram et dit : « Que m’as-tu fait là ! Pourquoi ne m’as-tu pas
déclaré qu’elle était ta femme ? Pourquoi m’as-tu dit : c’est ma sœur
– de sorte que je l’ai prise pour femme ? Et maintenant, voilà ta femme,
prends-la et va-t-en ! » Pharaon donna à son sujet des ordres à ses
gens, qui le reconduisirent, lui, sa femme et tout ce qu’il avait. » (Gen.
12, 14-20)
( Notre méditation de la Bible n’a pas pour but de développer un
discours scientifique, mais d’aider à entrer dans le cœur de la Révélation pour
goûter Dieu, respirer de sa respiration. Aussi, nous rappelons que notre
démarche qui est atypique rejoint le mouvement réaliste initié par l’école
franciscaine de théologie et de spiritualité. )
Les Egyptiens et pharaon représentent l’ensemble du monde païen, un
monde païen qui est séduit certes par la beauté de Saraï… Nous savons que la
tradition exégétique et patristique fait de Saraï une des premières images
prophétiques de Marie, la pleine de grâces.
On peut donc voir dans l’entrée de Saraï en Egypte – en quelque sorte
son exposition, puisqu’il est ici question de sa beauté – Marie, c’est-à-dire
celle qui séduit par sa grâce le monde païen, la première missionnaire. A
Bethléem, Marie présentera Jésus aux trois rois mages et donc, en tant que
maman du Sauveur, elle s’exposera à la face des nations païennes, elle exposera
sa maternité réalisée ; alors que Saraï ne l’a pas encore réalisée.
Pharaon prend Saraï dans sa maison et la prend pour femme. Je crois
que pour le peu que l’on soit habitué au réalisme biblique, il est
vraisemblable que Pharaon ait connu bibliquement Saraï ; la Bible ne le
dit pas explicitement et, l’on pourrait disserter à l’infini sur ce
sujet ; toutefois le passage relaté dans le chapitre 20, v.3 semble
témoigner que Pharaon a vraisemblablement connu physiquement Saraï. Et ici,
Saraï prend une autre symbolique, son image d’épouse souillée par les
circonstances représente l’Eglise, cette mère distributrice de grâces qui,
parce qu’incarnée dans l’humanité, est constamment mise en présence de toutes
les contradictions, ne serait-ce que par ses membres qui passent de la
prostitution au plus haut degré de spiritualité.
Dieu va venger cette offense et le Pharaon, mais aussi toute sa
maison vont être atteints par un mal mystérieux. On sait que Pharaon faisait
mourir le mari d’une épouse trop belle pour qu’il en jouisse, dans ce cas, il a
cru que Saraï était la sœur d’Abram, il a donc commis la faute ( en relative
bonne foi). C’est sans doute la raison pour laquelle, il ne meurt pas ;
mais Dieu, par cette souffrance lui rappelle qu’il ne doit pas enfreindre les
lois de son pays, que son statut de roi ne lui permet pas tout. C’est le rappel
du respect nécessaire du droit naturel et de la loi naturelle desquels émane la
morale universelle.
Voilà une sévère leçon de morale éminemment pédagogique et avec un
réalisme qui illustre le souci de Dieu d’éduquer l’humanité et qui annonce le
rôle, la mission du peuple élu. Nous aborderons ce sujet avec Moïse.
Savoir comment Pharaon s’aperçu que Saraï était la femme d’Abram
n’est pas anodin ; on peut envisager que la conscience de Pharaon n’était
pas entièrement dissolue et que Dieu sut le pincer dans le fond de ses reins,
aux confins de sa conscience.
Cet épisode dit également que, quelle que soit la religion de
l’homme, celui-ci est soumis à la loi naturelle et au respect du droit naturel
et que son salut dépendra de son comportement envers cette obligation.
Quelle que puisse être la religion ou l’absence de croyance de
l’homme et de la femme, chaque membre de l’humanité répondra personnellement de
son comportement envers les données naturelles ce qui le distinguent de
l’animal. Ce jugement sera établi en fonction de la formation réfléchie de la
conscience en considérant la culture, mais que l’on ne s’y trompe pas, Dieu
donne a chacun d’entre nous la faculté de distinguer le bien du mal.
La dignité et la grandeur de l’être humain surpasse l’homme et la femme
et leur exigence n’est pas négociable.
Pierre-Charles Aubrit Saint
Pol
DE LA POLITIQUE
Le mot politique
procède de la racine grecque « polis » qui signifie ville, cité. « Polis » donne « politès »
qui signifie citoyen et qui donna « politeia » qui veut dire droit de
cité, administration par un homme d’Etat. « Polis » donne également
« politikos » ce qui concerne les citoyens et l’Etat.
L’objectif du politique est de policer le peuple, développer la
civilisation.
« Polis » donna au XIIe siècle
le verbe « polir » qui signifie rendre lisse, civilisé, cultivé,
façonné par l’éducation ; au XVVIIe siècle « polir »
donna politesse qui signifie « culture et bonnes manières »
L’art du politique
consiste à gouverner les citoyens en oeuvrant au développement des équilibres
qui régissent la cité et celui de chacun de ses membres. S’impose à lui la
recherche constante de la justice au sens grec : rechercher et appliquer
les harmonies dans le but de servir au mieux le bien commun en veillant au bien
individuel des personnes. C’est là la mission de chaque gouvernement quelle que
soit sa nature.
Le politique
considérera tous les paramètres objectifs de la cité et des citoyens en tant que personne. Il
accueillera l’humain en tant qu’homme et femme pour ce qu’il est : une
personne libre, exerçant sa volonté au choix de ses décisions en vue de son
accomplissement.
Rien de la nature et
de la surnature de l’homme doit être nié. Car l’individu doit trouver dans la
cité tous les éléments objectifs et subjectifs nécessaires à son épanouissement
ce qui inclut la part qu’il doit à la communauté.
Le politique ne peut
pas, au seul regard du bien commun, être annihilé par des idéologies ou des
religions, de la même manière qu’il ne
lui revient pas de se mêler de religion sauf dans les cas de mise en danger. Il
veillera, en tant que pouvoir mis au service de l’ensemble, à maintenir une
neutralité de fait quant aux choix de chacun des citoyens. Il ne peut y
parvenir que par l’application la plus idéale de la justice.
Exercer le pouvoir
politique, faire de la politique est noble, mais son action reste dans le cadre de la gestion du bien commun.
La politique n’est pas sacrée et ne doit pas le devenir. Elle gère la cité dans
les catégories naturelles, son action est bidimensionnelle : espace et
temps, elle n’a pas d’éternité.
La recherche du bien
commun exige que l’histoire, le présent et l’avenir soient pris en
compte ; nul ne peut, par confort idéologique ou simplement pour la
satisfaction rassurante de son égoïsme, effacer d’un trait de plume l’histoire
d’un peuple, ni ses racines et encore moins les nier ou refuser de les
reconnaître. En effet, une telle démarche générera le rejet des institutions et
un profond désespoir.
Il n’y a pas sur Terre
de cité idéale, de société idéale ; la seule société proche de l’idéal de
l’homme, c’est une société d’équilibre et de justice.
Il est impératif que
le politique demeure dans ses attributions et veille au développement des corps
intermédiaires que génère naturellement la société. Mais pour que tout ceci ait une
légitimité encore faut-il qu’il respecte les autorités naturelles, telles que
celles des parents ; il ne peut d’ailleurs pas se contenter de cela, il se
doit de les maintenir, de les renforcer selon les nécessités.
Ces exigences
demandent que le politique, pour conserver la légitimité de son autorité et de
ses pouvoirs, ne décide pas dans des domaines pour lesquels il n’a reçu aucun
mandat et n’a aucune mission.
Aucun politique,
quelle que soit sa forme institutionnelle, ne peut se dresser contre la loi
naturelle, ni le droit naturel.
Les situations ne s’imposent pas d’elles-mêmes, on les favorise.
Le politique ne peut
être assujettie à l’opinion comme une prostituée. Il est au service du bien
commun, ce qui l’oblige à l’humilité et à la grandeur, ces concepts s’opposent
radicalement à toute forme de médiocrité. Il n’a pas à intervenir dans la vie
intellectuelle, c’est au contraire la vie intellectuelle, par son témoignage en
vérité de l’acte de l’homme, qui doit se faire entendre de lui. Le politique ne
peut ni interdire, ni autoriser la vie intellectuelle, ni
l’empêcher de s’exprimer. Il ne lui revient pas de baliser les voies de
l’intellectuel.
Faire de la politique,
c’est se mettre au service du bonheur du peuple, l’attirer vers des niveaux de
qualité supérieure ; dans le cas contraire, il contribue à la descente
dans la quantité, dans la masse. Il prend le risque d’ouvrir les portes de
l’infra humain… (le nazisme, le communisme et le capitalisme)
Si de nos jours, il y
a une délinquance exponentielle, c’est-à-dire, croissante avec des variables
inconstants, c’est que le politique s’est engagé dans des domaines qui ne sont
pas de son ressort ; de ce fait, il génère un ensemble de facteurs qui
déséquilibre la cité, au point de fragiliser ses fondements stables.
Si les citoyens
aspirent naturellement à la paix et à la sécurité, leurs aspirations vont
également vers des appels, des appétits intérieurs. Car il y a dans chaque
homme une aspiration à la transcendance, ces appétits contribuent à la paix et
à la sécurité extérieure ; pour y parvenir, il faudrait que le
politique n’agisse plus contre l’ordre naturel.
La pensée unique, le
conformisme ambiant proviennent de la confusion désordonnée des pouvoirs
politique, intellectuel, culturel, religieux et social-économique. Tout
récemment, vient d’entrer dans ce bal maudit le pouvoir législatif qui se mêle
de nous dire ce qu’il nous faut étudier voir penser. C’est une implication
abusive qui renforce dangereusement le sentiment d’illégitimité des pouvoirs et
des institutions. Il semble que ces pouvoirs se soumettent à la dictature des
médias qui sévissent en véritables despotes, ils imposent - par absence de
qualité -, une descente infernale dans les bas-fonds de l’humanité, les zones
de l’infra-humain.
Cette situation
produite par les défaillances du politique et parallèlement par ses
excroissances justifie la multiplication des espaces nouveaux de communication. Ils permettent les
échanges d’informations et de culture que favorisent les nouvelles
technologies. Ces espaces virtuels sont
constitutifs des corps intermédiaires. Ils sont incorporés à la société. Il est
du devoir des intellectuels, des artistes, des religions de les investir pour
reconquérir le temps et les espaces de liberté. L’Eglise Catholique est en
première ligne de ce combat.
Chapitre V
Nous
allons traiter dans ce chapitre une question d’une extrême gravité. En nous
lisant, on verra clairement que l’oraison est une science dont la connaissance
est indispensable pour avancer dans la voie de la perfection.
En effet, nous venons de le
montrer, la grâce actuelle demande une collaboration de l’âme avec le Saint
Esprit. Plus cette collaboration sera complète et parfaite, plus seront grands
les effets de la grâce. Mais quand Dieu nous fait l’honneur de vouloir bien
unir son action à la nôtre, ce n’est pas à nous de commander. Il y aurait là de
notre part une impertinence criminelle. Notre rôle est d’obéir et la perfection
de notre docilité aux impulsions du Saint Esprit sera celle des œuvres que nous
accomplirons en commun avec lui.
Si l’action de la grâce était impérieuse, irrésistible, il
n’y aurait pas de difficulté. Tel est le cas dans les ravissements et les
extases. Alors, Dieu enlève avec violence une âme jusqu’à lui, sans lui
permettre de se soustraire à la toute puissance de son amour. Du reste l’âme
n’a nulle envie de le faire. Elle se livre avec un délicieux abandon.
Il n’en est pas de même dans la conduite ordinaire de Dieu
avec les âmes. La grâce actuelle nous laisse toujours la possibilité de lui
résister. – En outre, notre esprit reste libre comme notre volonté et il a
l’obligation de discerner l’inspiration divine, afin que nous puissions lui obéir en connaissance
de cause, ce qui constitue le mérite de nos actes surnaturels.
Ici encore, si l’action de la grâce était toujours simple,
informe, le discernement des inspirations de Dieu serait facile. On pourrait
bien résister à la grâce par mauvaise volonté ; on lui résisterait
rarement par ignorance. Mais les grâces
du Saint Esprit nous sont communiquées sous les formes les plus diverses. La
preuve en est dans les différentes espèces d’oraisons énumérées par les
saints ; Le premier effet de la grâce étant de nous faire prier, si elle
arrivait toujours à notre âme par le même chemin, dans des conditions
identiques, il n’y aurait pour tout le monde qu’une même prière, une même oraison,
dont la forme resterait invariable.
Or, il n’en est rien. Les auteurs spirituels comptent trois
sortes d’oraisons ordinaires complètement différentes. Ce sont : l’oraison
de discours appelée communément méditation, l’oraison affective et l’oraison de
foi ou contemplation obscure. Dans les trois cas, il y a l’action de grâce. Le
Saint Esprit est là qui attire l’âme à lui et la fait prier ; mais il use
de procédés qui varient avec ces diverses oraisons.
Durant la méditation, le Saint Esprit exerce son influence
sur nos facultés intellectuelles. Il réveille dans la mémoire de pieux
souvenirs. Il les rend vivants et les embellit par le travail de l’imagination.
Il nous fait approfondir les vérités religieuses par le raisonnement. Puis, il
se sert de nos réflexions pour toucher notre cœur. Il y excite de saints désirs
conformes aux pensées qu’il nous a données, et ainsi s’achève notre prière. Les
désirs se transforment en demandes. Nous adorons, nous aimons, nous remercions,
etc. Telle est l’oraison de discours.
Dans l’oraison affective, le Saint esprit arrête dans
l’intelligence le besoin de raisonner et n’y laisse qu’une lumière simple qui
agit directement sur les facultés sensibles. Il fait naître dans l’âme des
sentiments très vifs de crainte de ses jugements, de douleur de nos péchés,
d’espérance en sa miséricorde, d’amour, de confiance filiale et de
reconnaissance. Quelquefois l’émotion, extrêmement profonde, se traduit par des
soupirs, par des gémissements et par des larmes abondantes.
Tout cela disparaît dans l’oraison de foi ou de
recueillement spirituel. Alors le Saint Esprit ne donne rien aux facultés
intellectuelles ni à la sensibilité. Et comme, sans le secours de sa grâce, ces
facultés sont incapables de produire des actes surnaturels, elles sont en
quelque sorte paralysées et dans l’impuissance d’aider l’âme à la prière. On
n’a n tête aucune bonne pensée. L’esprit se trouve dans le vide et dans les
ténèbres. Le cœur de chair aussi ne sent rien.
Il est complètement à sec. Souvent même on éprouve du dégoût et de
l’ennui. Mais, en même temps, on a besoin de Dieu ; on le cherche avec
angoisse, la volonté est attirée vers lui par une force douce et suave.
Evidemment un pareil attrait
est l’œuvre du Saint Esprit, qui est là comme dans les deux oraisons
précédentes. Son action se fait sentir d’une manière étrange à laquelle l’âme
n’était pas habituée. Au lieu de passer par les facultés intellectuelles et
sensibles pour arriver à la volonté, il agit directement sur elle. En effet, en
place d’idées particulières, il met simplement dans l’esprit la foi à sa
présence, foi obscure qui fait croire que Dieu est là sans le laisser voir. Le
cœur de chair n’est pas ému ; mais le cœur spirituel qui est la volonté
sent très bien la présence divine. Il en a la certitude et, s’il veut se prêter
à cette action nouvelle du Saint Esprit, il éprouve tout de suite une paix
profonde. Il a une grande facilité pour aimer Dieu et pour l’adorer, en le
regardant en silence au milieu de ces ténèbres intérieures.
Parlant de ces trois espèces
d’oraisons, les auteurs spirituels disent qu’elles répondent à trois étapes de
la vie de l’âme. La méditation est l’oraison de le vie purgative, pendant
laquelle l’âme se purifie de ses péchés et se corrige de ses défauts. L’oraison
affective correspond à la vie illuminative. C’est un temps durant lequel l’âme
s’illumine par une acquisition de plus en plus complète de la Sagesse divine et
par la pratique des vertus. L’oraison de foi serait celle des âmes saintes qui
vivent habituellement en la présence de Dieu et lui sont unies par un ardent
amour.
Cette corrélation est exacte.
Elle comporte cependant de nombreuses exceptions. Le P. Joseph du Tremblay en
fait la remarque judicieuse. D’après lui, il n’y a pas une démarcation
infranchissable entre les vies purgative, illuminative et unitive, ni entre les
oraisons correspondantes. On ne pratique donc pas ces vies ni oraisons
successivement à des époques différentes, après une certaine période d’années.
On les pratique souvent toutes les trois à la fois, presque en même temps,
selon l’action de la grâce. Seulement, suivant l’état dans lequel on se trouve,
on donne plus de temps à l’oraison qui lui est spéciale. Ainsi on médite
davantage dans la vie purgative et moins dans la vie unitive.
Ces passages, soit
permanents, soit transitoires, d’une oraison à l’autre, sont des faits
d’expérience constatés par tous les directeurs. Ainsi une âme, à peine
convertie, qui recourt à la méditation ordinaire pour se corriger de ses vices,
peut avoir des élans d’amour de Dieu extrêmement vifs et se trouver parfois
dans l’oraison de contemplation amoureuse. Le premier commandement n’est-il pas
adressé à tout le monde, aux pécheurs, comme aux âmes justes ? Saint
Madeleine n’a-t-elle pas été transportée d’un bond, du milieu de ses péchés aux
pieds de Notre Seigneur par un ardent amour qui a purifié son âme ? …
Réciproquement, des âmes unies à Dieu et vivant dans l’oraison de foi, quand
elles ont l’esprit frappé par quelque vérité religieuse, retrouvent pour un moment
la possibilité de faire la méditation ordinaire, comme aux débuts de leur vie
spirituelle. Ici, le Saint–Esprit est seul le maître et il fait prier les âmes
selon les conseils de sa sagesse infinie.
Mais ces variations si
fréquentes constituent une grosse difficulté pour discerner avec certitude les
impressions de la grâce actuelle, afin de les suivre docilement. Trop souvent
les âmes se trompent. Elles ont la meilleure volonté e s’abandonner à la
conduite de Dieu et elles lui résistent de très bonne foi. Elles souffrent
beaucoup et sans profit. Elles piétinent et quelquefois elles reculent au lieu
d’avancer.
Parfois, dans les chemins de
fer, on place des trains d’une longueur considérable entre deux locomotives,
l’une en tête et l’autre à la queue. Il est nécessaire alors de régler dans un
accord parfait la direction et la vitesse de ces machines. Si elles tirent en sens inverse, leur force
se neutralise et le train ne bouge pas, à moins que les chaînes ne se brisent,
séparant le train en deux tronçons, dont chacun suivra sa locomotive. Au
contraire, si les deux machines marchent l’une comme l’autre, le train risuqe
d’être broyé.
Voilà une image de l’état de
certaines âmes, pleines d’ardeur pour aller à Dieu, mais qui ne savent pas
discerner les inspirations de la grâce et résistent au Saint-Esprit. Elles
s’obstinent, par exemple, à s’élever à la perfection, en se portant à des
pratiques extérieures de pénitence, quand Dieu les sollicite à chercher cette
perfection dans le mépris d’elles-mêmes et dans leur anéantissement intérieur
en sa présence. Elles se battent les flancs pour éprouver une dévotion
sensible, elles se creusent le cerveau
pour courir après de belles pensées ; or, le Saint-Esprit les attire au
silence intérieur et à la paix de l’abandon filial, dans l’obscurité de la foi
et dans la sécheresse du cœur. Ces âmes
sont alors torturées. Elles n’arrivent à rien et tombent parfois dans un
découragement profond.
Ah ! si elles avaient
étudié la science de la prière ! si un bon directeur les avait initiées à
cette étude !… Tout changerait en elles comme par enchantement. En vérité,
ces âmes nous font grande compassion, et c’est pour elles que nous écrivons ce
petit livre.
CHAPITRE
VI
De
l’Oraison de Méditation
On a écrit des livres sans
nombre sur la méditation. On ne s’est pas contenté d’en exposer les avantages,
la nécessité, de présenter diverses méthodes pour la rendre plus facile ; on a composé encore par
milliers des méditations sur toutes sortes de sujets et on les offre ainsi
faites d’avance à la piété des fidèles. Nous n’entrerons pas dans cette voie.
Au contraire, nous voulons mettre en garde les âmes de bonne volonté contre les
embarras réels qui résultent de cette abondance de moyens mis à leur
disposition.
En premier lieu, il faut avoir
sur ce sujet des idées justes et ne pas confondre la méditation avec l’oraison,
ni croire qu’elles sont l’une et l’autre d’une égale nécessité.
Méditer, c’est réfléchir. Il
y a donc là un travail de tête. Faire oraison c’est prier, c’est à dire, c’est élever
notre cœur ers Dieu pour lui offrir nos adorations, notre amour, et lui
adresser nos demandes. L’oraison est donc un travail du cœur et nullement un
travail de l’esprit. Ces deux travaux sont unis dans la méditation, mais ils doivent rester distincts et conserver
chacun la place qui convient à leur importance respective.
Or, prier, faire oraison, est
une nécessité absolue ; nous l’avons amplement démontré. Méditer,
réfléchir sur les vérités religieuses est nécessaire aussi. Toutefois cette
nécessité est purement relative et elle reste subordonnée aux droits de la
prière. En nous donnant ses grâces actuelles, le but du saint –Esprit est de
toucher notre cœur et de la garder à son amour. Mais pour arriver à notre cœur,
il a besoin, au moins dans les commencements, d’éclairer notre intelligence,
afin que notre amour soit libre, réfléchi, digne de lui et de nous.
De la vient la nécessité de
la méditation. Elle est le moyen par lequel Dieu nous conduit à la prière.
L’oraison fruit de l’amour, tel est le but à atteindre.
Aussi David a-t-il dit cette
belle parole : « in meditatione mea exarddescet ignis. La méditation
allumera dans mon cœur un feu ardent d’amour de Dieu. » (Ps.XXXVIII. v,
4) Il dit encore : « Ignitum
eloqium tuum vehementer. Votre parole toute pleine de feu. » (Ps.
CXVIII.v, 140) C’est du combustible
facilement inflammable.
Nous sommes obligés d’aimer
Dieu de tout notre cœur. C’est le premier, le plus grand de tous les
commandements. Si cet amour nous manque, cherchons –le où il est, dans les
paroles embrasées de la saint Ecriture. C’est à l’esprit de rendre ce service à
notre cœur. Il doit aller choisir dans le texte sacré quelques bonnes paroles,
les déposer au foyer de notre âme, souffler dessus par le réflexion et faire du
feu. C’est un rôle de domestique.
Quand le feu pétille dans la
cheminée, le domestique se retire et laisse son maître se chauffer à son aise.
Si le feu s’éteint, le maître donne le coup de sonnette, prie le domestique de
le rallumer et le renvoie aussitôt. En d’autres termes, l’esprit, dans la
méditation ne travaille pas pour lui. Il ne cherche pas à s’instruire. Il
pourra le faire en d’autres moments. Mais, durant ce pieux exercice, il
travaille uniquement pour le cœur dans l’oraison de discours. Qu’on nous
permette quelques citations.
« La vraie sagesse, dit saint
Bonaventure, consiste à savoir plus pour aimer mieux. » (Prologue des
Sentences)
« Les progrès de l’âme dans la
perfection, dit à son tour sainte Thérèse « d’Avila », ne consiste
pas à penser beaucoup, mais à aimer beaucoup. »
Saint Vincent de Paul, dans
une exhortation à ses prêtres leur disait : « Quand on veut avoir
du feu, on se sert d’un fusil, on le bat, et aussitôt que le feu s’est pris à
la matière disposée, on allume de la chandelle. Et celui-là se rendrait
ridicule qui, ayant allumé sa chandelle, continuerait de battre le fusil. De
même quand une âme est assez éclairée
par les considérations, qu’est-il besoin d’en rechercher d’autres et de battre
et rebattre notre esprit pour multiplier les raisons et les pensées ? Ne
voyons-nous pas que c’est perdre le temps et qu’alors il faut s’appliquer à
enflammer la volonté ? » (Les degrés de la vie spirituelle)
Saint François de Sales n’est
pas moins formel.
« Il vous arrivera quelquefois,
dit-il, qu’incontinent après la préparation, votre affection se trouvera toute
émue en Dieu. Alors, Philotée, il lui faut lâcher la bride, sans vouloir suivre
la méthode que je vous ai donnée. Car, bien que pour l’ordinaire, la
considération doit précéder les affections et résolutions, si, est-ce que le
Saint-Esprit vous donnant les affections avant la considérations, vous ne devez
pas rechercher la considération, puisqu’elle ne se fait que pour émouvoir
l’affection. Bref, toujours quand les affections se présentent à vous, il les
faut recevoir et leur faire place, soit qu’elles arrivent avant ou après les
considérations. » (Introduction à la vie dévote)
Quand on a compris cette
grande vérité du but à atteidre dans la méditation, tout devient facile. On
respecte les méthodes de méditations conseillées par les auteurs, mais, comme
saint François de Sales qui recommandait d’abandonner au besoin la méthode
proposée par lui-même. Ces méthodes sont des moyens. Si elles nous sont utiles
pour arriver à notre fin prenons-les ; mais si elles nous snt inutiles, si
nous avons des moyens plus efficaces et lus prompts, lissons ces méthodes et
allons droit au but. On ne monte pas à pieds les degrés d’un escalier pour
arriver à un sixième étage, si on ne peut user d’un ascenseur.
Plusieurs auteurs spirituels
recommandent d’agir avec la même liberté, à l’endroit des méthodes, non
seulement pour la méditation, mais pour les divers exercices religieux, quand
il n’y a rien d’ordonné par l’Eglise. Ainsi, on aurait tort, sous prétexte de
se bien confesser, de bien communier, etc., de s’assujettir aux actes qui sont
marqués dans les livres. Ils sont utiles aux jeunes personnes dont
l’imagination est vive et légère, à ceux qui n’ont aucune habitude du
recueillement. Mais, quand on est entré dans les voies de l’oraison, on ne doit
plus se rendre esclave des livres. Si, sans leur recours, on peut entendre la
messe, recevoir les sacrements, avec une véritable dévotion intérieure, il
faut, sans scrupule, se passer de lecture.
La liberté nécessaire
vis-à-vis des méthodes doit exister pareillement dans le choix des sujets à
méditer. Ecoutons sur ce point un saint jésuite, le Père Surin. L’abbé Saudreau
le cite en faisant précéder ses paroles des observations suivantes :
« Les sujets qui conviennent aux âmes varient selon leur attrait
particulier. C’est une grande erreur de beaucoup de personnes pieuses de
vouloir, comme des débutants, suivre pas à pas leurs livres de
méditation, et de tenir strictement aux pensées et affections qui leur sont
suggérées et qui, parfois, ne répondent nullement ni à leur dispositions ni à
leur besoins.
Comme les animaux attachés à
un pieu, dit le Père Surin, ne peuvent aller que jusqu’où leur corde se peut
étendre et ne font après que tournoyer
avec ennui, ainsi ces personnes se lient à un certain nombre de points
avec une telle attache que c’est pitié de les voir…Celui-là ne serait pas
familier avec un homme qui, l’allant voir, préparerait trois points à lui
proposer, sans en oser sortir ; et même ce lui serait une continuelle gehenne
de se tenir renfermé dans ce discours prémédité. Mais la familiarité veut
qu’après avoir présenté votre affaire, si vous en avez, vous traitiez en propos libres et affectueux
et suivant l’ouverture que vous en donne la bonté de celui avec qui vous traitez. »
(Cathé.spirit.I
2eme partie, ch.II)
Sainte Thérèse, dans le Chemin
de la perfection (ch. XXVII), conseille de méditer en se mettant dans la
compagnie de Notre-Seigneur et de le considérer dans un état conforme aux
dispositions dans lesquelles on se trouve. Est-on joyeux ? Qu’on le
regarde dans sa résurrection. Est-on triste ? Qu’on lui tienne compagnie
au Jardin des Oliviers, et ainsi de suite.
Dans les communautés où on
fait l’oraison ensemble, après la lecture d’un sujet de méditation, il faut
écouter cette lecture avec une attention respectueuse. Si elle touche le cœur,
tant mieux ! Qu’on en profite en méditant le sujet proposé. Mais si elle
ne dit rien, qu’on ne s’en trouble pas et qu’on cherche librement autre chose.
Agir autrement serait absurde. Le supérieur qui l’exigerait ferait acte de
tyrannie. Qu’on exige des religieux la fidélité à l’oraison et la ferveur, à la
bonne heure ! On en a le droit. Mais qu’on ne les oblige pas à se
réchauffer le cœur avec des morceaux de glace.
Dans le monde, on doit, en outre, user de la plus grande liberté pour le choix du temps, du lieu et autres moyens. Qu’on fasse l’oraison le matin, dans la journée ou le soir ; qu’on le fasse chez soi, à l’Eglise, dans les champs ; qu’on se serve de livres, d’images, de crucifix…peu importe. L’essentiel est qu’on la fasse avec fidélité et avec ferveur. Tout le reste est secondaire. Pour cela, chacun doit choisir les moyens qui lui réussissent le mieux, sans se faire aucun scrupule de laisser les autres, quand même ils réussiraient à tout le monde.
Léonce Grattepanche
Notre génération née en 1950 assista de très loin à la
convocation du Concile Vatican II. Nous nous souvenons du bon et bienheureux
pape Jean XXIII, des magnifiques photos dans la revue Match ; nous nous
souvenons de la mort du pape et de l’élection du successeur de Pierre, le pape
Paul VI. Nous nous souvenons de la clôture du Concile, nous étions scouts pour
la paroisse Saint Maurice des Champs de Lille.
Plus tard, alors que
nous avions cessé toute pratique religieuse, mais fréquentant de-ci, de-là les
milieux ecclésiastiques, nous fûmes témoins de conversations surprenantes au
sujet du Concile et de la crise de l’Eglise.
Certains prêtres, intellectuellement très
formés, se plaignaient de ne pas comprendre les textes et d’autres
s’extasiaient du génie grammairien des latinistes qui avaient su trouver un mot
équivalent pour le tube de rouge à lèvres…
Dans l’église de
France d’alors, on identifiait quatre grands courants qui contribuaient aux
tensions internes : Les
ultra-conservateurs, les progressistes ultra, les abeilles et les éleveurs de
limaces. Les éleveurs de limace évitaient
de se pencher en avant, voyaient les souffrances avec une assurance tranquille,
protégeant leur pré en méditant sagement par avance sur le soulagement de leurs
rhumatismes à venir. Ils n’avaient pas de maîtresse non que cela leur déplut
mais ils craignaient de s’encombrer ; ils finirent rassurants dans un
vicariat, suçant le cigare, se reposant dans un roman policier.
Il y avait un autre groupe, les très douloureux
qui, se désespérant, finirent dans des dépôts de bilan et dans
l’indifférence « d’épiscopes- p.d.g. » copistes du libéralisme
avancé.
Mais pour notre génération quid du Saint Concile Vatican II ?
Ce ne fut que beaucoup
plus tard, quand nous reprîmes la pratique religieuse, car Dieu avait
paternellement laissé la vie nous botter le train, que nous comprîmes les
épreuves de notre Eglise.
Il y a quarante-deux ans que le Concile est clos et on continue de
nourrir les mêmes pathogènes se préparant à de nouvelles fièvres dès qu’il est
question de ce Concile… Le Motu Proprio en est tout récemment l’illustration.
La Rédaction nous fit l’honneur de nous demander de revisiter les
textes du Saint Concile Vatican II afin d’essayer de les expliquer et peut-être
parviendrons-nous à nourrir les ânes de bonne luzerne plutôt que du foin
trans-génique habituel.
Nous avons décidé de relever ce défi en priant l’Immaculée de nous
assister. Car, en effet, de 1944 à 1950, elle réclama, dans ses apparitions
d’Amsterdam, la convocation d’un concile. Elle vit la nécessité urgente pour
l’Eglise de se soulager des amas d’inutilités et de ce qu’elle adaptât sa
pastorale aux exigences d’un monde dérivant en lui-même.
CONSTITUTION DOGMATIQUE SUR L’EGLISE
1er chapitre
Introduction :
1- Le Christ est la lumière des peuples :réuni dans l’Esprit-Saint,
le Saint Concile souhaite donc ardemment, en annonçant à toutes créatures la
bonne nouvelle de l’Evangile, répandre sur tous les hommes la clarté du Christ
qui resplendit sur le visage de l’Eglise. L’Eglise étant dans le Christ, en
quelque sorte le sacrement, c’est-à-dire à la fois le signe et le moyen de
l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain, elle se propose
de préciser davantage, pour ses fidèles et pour le monde entier, en se
rattachant à l’enseignement des précédents Conciles, sa propre nature et sa
mission universelle. A ce devoir qui est celui de l’Eglise, les conditions
présentes ajoutent une nouvelle
urgence : il faut en effet que tous les hommes, désormais plus étroitement
unis entre eux par les liens sociaux, techniques, culturels, réalisent
également leur pleine unité dans le Christ.
Dans cette introduction, il se trouve précisé que le Saint Concile est
inspiré par l’Esprit-Saint par lequel Dieu le Père et Dieu le Fils gouvernent
l’Eglise et le monde. Le Magistère rappelle que ce concile comme tous les
autres est infaillible dans ses décisions. Cette infaillibilité ne saurait se
retirer en fonction de la nature du concile : qu’il soit pastoral ou
dogmatique, un concile est par sa nature – composé de pasteurs, d’évêques, -
toujours dogmatique et toujours pastoral. Il convient toutefois de préciser
qu’en pastorale pure la notion d’infaillibilité ne saurait jouer, mais ici il
s’agit d’un Concile, il ne saurait donc
y avoir d’erreur de fond. C’est si vrai que les pères conciliaires
précisent : « … elle se propose de préciser davantage, pour ses fidèles et
pour le monde entier, en se rattachant à l’enseignement des précédents
Conciles, sa propre nature et sa mission universelle. »
Ce passage contredit les accusations de rupture qui lui furent
adressées ; il confirme les liens indissolubles avec toute la tradition
vivante et le lent et splendide travail dogmatique et doctrinal élaboré dès le
premier jour de la mission publique de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Les pères conciliaires présentent leur intention sur les raisons de ce
concile : « … en annonçant à toutes les
créatures la bonne nouvelle de l’Evangile, répandre sur tous les hommes la
clarté du Christ qui resplendit sur le visage de l’Eglise. » Les pères conciliaires réaffirment la
mission de l’Eglise, être missionnaire de l’amour de Dieu envers toute la
création et l’humanité plus particulièrement.
Les pères du Concile, en conformité avec les paroles de Jésus : « Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père. Et,
« Tous les hommes le regarderont », considèrent et enseignent,
nous le verrons plus avant, que tous les hommes sont appelés au salut et
peuvent le réaliser même s’ils ne sont pas, sur Terre, dans la foi en
Jésus-Christ. Pour autant ils réaffirment que l’Eglise est l’instrument
privilégié voulu par Dieu pour ce même salut.
Les membres de l’Eglise, selon le temps de l’Esprit-Saint, découvrent
opportunément les merveilles de la Vérité et comprennent qui si le
christocentrisme fut nécessaire comme étape dans l’intelligence de la foi, il
se trouve accompli dans le développement de la relation personnelle et d’amitié
entre Jésus-Christ et le baptisé : « L’Eglise étant dans le Christ, en quelque sorte le
sacrement, c’est-à-dire à la fois le signe et le moyen de l’union intime avec
Dieu et de l’unité de tout le genre humain,… » Le temps est donc venu
d’exalter la vie d’union à Dieu à laquelle est fondamentalement appelé tout
baptisé. Ceci étant, les pères du Concile ne nient en rien la vérité et la
nécessité dogmatique d’une théologie christocentrique comme étape obligée à
l’intelligence de la Vérité.
Les pères poursuivent l’exposé des raisons de ce Concile : «. A ce devoir qui est celui de l’Eglise, les conditions présentes
ajoutent une nouvelle urgence : il
faut en effet que tous les hommes, désormais plus étroitement unis entre eux
par les liens sociaux, techniques, culturels, réalisent également leur pleine
unité dans le Christ. » Qui ne comprendrait pas la nécessité dans
laquelle se trouve l’Eglise de prendre en compte et de sanctifier les fruits de
l’intelligence humaine pour autant qu’ils demeurent dans le respect des ordres
voulus par Dieu !
Le Saint Concile réaffirme l’obligation qu’a l’Eglise de prendre sur
elle tous les actes de l’homme et de les éclairer de la lumière de l’Evangile.
Nous le voyons, l’intention du Saint Concile est résumée dans cette
introduction ; il est tout à la fois dogmatique et pastoral, comment
pourrait-il en être autrement ? Depuis quand un Concile serait-il
exclusivement dogmatique ou exclusivement pastoral ? Serait-il envisageable
qu’un Concile exclût radicalement l’un de l’autre ?
La polémique entre Concile pastoral ou dogmatique n’avait aucun
fondement, si ce n’était que de chercher à justifier des comportements
d’opposition bien peu justifiables.
L’’Eglise, sans se renier, quitte la défensive avec son fixisme et sa
rigueur absolutiste pour s’épanouir dans sa mission et son rôle
véritable : ETRE LA SERVANTE DU SEIGNEUR ET DE L’HUMANITE.
La rédaction vient de
décider, sur la suggestion de notre ami et collaborateur Arnaud Dumouch, dont
nous venons de clore la diffusion de son excellent livre « La Fin Du
Monde » dans la Lettre Catholique, d’ouvrir dans ses colonnes une rubrique
ayant pour sujet l’Islam.
Cette rubrique sera
construite sur le mode dialogué, entre le rédacteur en chef et Arnaud ;
toutefois, le sujet étant particulièrement important pour nous catholiques et
en général pour toute la chrétienté, la rubrique sera ouverte aux lecteurs qui
souhaiteront intervenir.
En considération du sujet délicat, la rédaction
respectera la législation en vigueur comme elle en témoigna récemment et,
s’appliquera à l’exigence de la charité:
1 - Seules les interventions
respectueuses de la charité et de la loi seront acceptées et donc publiées.
2 - Seront refusées celles qui
auront un caractère polémique, injurieux soit pour l’Islam , soit pour l’Eglise Catholique.
3
– Seront également refusées celles qui seront hors sujet ou venant en
redoublement de ce qui aura déjà été traité.
Dans le cadre très strict qui
vient d’être tracé et parce que rien de ce qui concerne l’homme ne doit être
écarté de son intelligence, tous les aspects de ce sujet seront abordés. En
effet, rien ne peut être exclu de la vie intellectuelle par aucune autorité et
surtout pas au nom d’une autorité religieuse pas plus qu’au nom d’une autorité
politique.
La vie intellectuelle a son propre mouvement qui
émane des fondements de la liberté ; la liberté ne s’autorise pas, la vie
intellectuelle non plus, car comme pour la liberté, elle est au service de la
vérité, la vérité est au service de la vie, de l’homme, de sa dignité.
Ainsi donc, selon le déroulement de cette rubrique
dialoguée tous les sujets seront abordés :
1-
L’origine
historique de l’Islam
2-
La
sociologie
3-
Sa
conception de l’homme et de la femme
4-
L’intelligence
des concepts : liberté de conscience, usage du libre arbitre
5-
Les
fondements théologiques de l’Islam juxtaposés à la théologie catholique.
6-
Sa
confrontation avec la philosophie hellénistique
7-
Sa
confrontation avec la « modernité »
8-
Sa loi
spécifique, la fatwa
En raison de la complexité et
de l’étendue du sujet nous invitons des chercheurs dans les matières concernées
par cette énumération qui n’est pas exhaustive. Malgré l’austérité du sujet,
il n’est exigé aucun niveau d’études, toutes les interventions seront les
bienvenues.
La rédaction met sous l’autorité du Magistère
l’ensemble de sa Lettre mais plus particulièrement cette rubrique ; ce qui
signifie que nous acceptons le principe de la correction en cas d’erreur ou
d’imprécision doctrinale signifiée par l’autorité compétente. Nous considérons
que le sujet entant que tel est ouvert, donc libre de discussion, sauf bien
entendu pour les éléments doctrinaux définis par le Magistère.
La Rédaction.
CORAN
BIBLE
Dialogue
entre :
MM.
Arnaud Dumouch
et
Pierre-Charles
Aubrit Saint Pol
N°1
1° CONTEXTE
GÉOPOLITIQUE :
Pierre-Charles :
Depuis la fin de la seconde
guerre mondiale, l’Occident assiste à l’émergence du monde musulman tant en
terme de puissance économique, que stratégique et politique.
Arnaud :
C’est surtout depuis 25 ans qu’on observe cette évolution. Elle est
le résultat de la révolution iranienne qui fut le détonateur du renouveau de
l’islam. La religion musulmane était assoupie jusqu’à cette révolution. Il est
clair que la révolution chiite stimula puissamment une fierté
politico-religieuse jusque dans le sunnisme.
Pierre-Charles :
La situation conflictuelle du
Moyen-Orient peut-elle être considérée comme un acteur majeur qui fédère des
mouvements religieux fondamentalistes malgré la décolonisation ?
Arnaud :
Au début, la résistance
contre la fondation d’Israël fut politique (nationaliste puis pan-arabe). Elle
est devenue un mouvement intégriste religieux, fondée sur la foi en
« Jérusalem, ville musulmane » à la suite de son échec et du
renouveau islamique.
Pierre-Charles :
Il y a une grande disparité
parmi ces mouvements religieux qui réclament tous le retour en terre d’Islam de
l’unique loi musulmane : la charia et qui semblent nourrir un profond
mépris pour notre civilisation occidentale, que faut-il en penser ?
Arnaud :
C’est surtout un courant
encore minoritaire (salafisme et wahhabisme) qui pousse le sunnisme dans la
voie d’un retour à l’islam du VIII° siècle. Ces musulmans étant les plus
actifs, ils s’emparent des mosquées. Mais la majorité des musulmans n’est pas -
bien que passive - dans cette orbite. Ils sont cependant séduits, à cause d’un
sentiment de fierté et de force retrouvée, suite aux années de colonisation.
2° THEOLOGIE
MUSULMANE : faits précis
Pierre-Charles :
Derrière ces données objectives, on distingue une
réelle opposition de la religion musulmane envers la double Révélation hébraïque et chrétienne.
Les musulmans affirment qu’ils sont les détenteurs
de la dernière révélation. Ils prétendent que leur religion est celle qui clos
toutes les autres. Ils la présentent comme l’aboutissement des autres religions
surtout celles qui se réclament du Livre. Est-ce exacte ?
Arnaud :
C’est tout à fait vrai.
3° QUE DOIT EN PENSER UN
CATHOLIQUE ?
Pierre-Charles :
Nous, les chrétiens de confession catholique, en
s’appuyant sur les Evangiles et l’ensemble des
livres canoniques, témoignons que la Révélation est définitivement close avec
la mort du dernier Apôtre.
Nous considérons donc que la
religion musulmane, que nous reconnaissons comme monothéiste, est une religion
naturelle qui ne saurait se réclamer d’aucune révélation surnaturelle. Est-ce
juste ?
Arnaud :
C’est tout à fait vrai.
Pour un catholique, l’islam
ne peut venir directement d’une Révélation de Dieu puisqu’il prétend que le
christianisme est falsifié et nie explicitement les Mystères fondant notre
foi : L’incarnation du Verbe, la Rédemption opérée par Lui sur la Croix, la possibilité d’aimer Dieu dans un
rapport de charité.
( Les musulmans disent que
cette amitié est impossible, Dieu étant trop grand. Ils se mettent avec lui
dans un rapport de serviteurs. )
Pierre-Charles :
La question qui se pose au
catholique est la suivante : pourquoi Dieu a-t-il permis l’émergence de
cette religion ?
Arnaud :
Permis ou voulu ? Car, si Dieu ne peut avoir révélé cette
religion, rien n’empêche qu’il ait donné son aide ou celle des anges pour
qu’elle se développe ensuite.
Jésus fait la remarque
suivante à propos du pouvoir des idées et des hommes sur la terre : « Jean
19, 11 Jésus lui répondit: "Tu n'aurais aucun pouvoir sur moi, si cela ne
t'avait été donné d'en haut. » Il faut, en effet, se souvenir que Dieu
est tout puissant. Rien ne se fait sans sa volonté. Mais Dieu ne permet ou ne
veut rien si ce n’est pour mieux sauver les hommes, au terme de cette vie.
( J’exclus bien sûr de cette considération le blasphème
contre l’Esprit. )
Pierre-Charles :
La deuxième question
est : par quel principe humain a-t-elle pu atteindre un tel
développement ?
Arnaud :
Humain, satanique ou… divin.
Aucune porte ne doit être fermée.
Pierre-Charles :
Ce qui pose la question de
ses origines.
Pierre-Charles :
Le second constat provient d’une observation
objective : nous sommes dans une confrontation frontale née de deux
perceptions radicalement différentes de l’homme et de la femme.
En effet, il semble que la religion musulmane ne
reconnaît pas la notion ni le concept de personne, pas plus que la notion de
liberté de conscience, ni celle de l’usage du libre arbitre.
Arnaud :
C’est vrai de l’islamisme
radical, celui des talibans. Il n’est qu’à voir la façon dont ils se conduisent
avec leurs femmes.
Or, dans une religion, le
rapport de l’homme avec sa femme est souvent la manifestation du rapport de
Dieu avec les hommes.
Il est vrai que les islamistes fanatiques voient le rapport à Dieu
comme un esclavage aveugle et fondamentaliste. La décision du chef musulman est
considérée comme manifestant la volonté de Dieu, dans le cadre d’un juridisme
précis.
Mais ce n’est pas le cas de
l’islam en général. Une sourate du Coran le manifeste : « Pas de
contrainte en religion. » L’islam n’est pas une religion d’esclavage mais
il y a dans les textes du Coran des phrases que l’on peut interpréter à
l’inverse. L’islam majoritaire : sunite, chiite, reconnaissent qu’il y un
libre arbitre dans l’homme, ils sont dans une relation de serviteurs humbles
envers Dieu. Par contre l’islamisme qui se trouve dans tous les courants
insistent sur les versets qui les arrangent et en font une religion sans libre
arbitre.
Pierre-Charles :
Alors que toute la pensée
chrétienne repose sur le libre choix que l’homme et la femme peuvent
faire : accepter Dieu ou le refuser, quitter la communauté ecclésiale, quitter
l’Eglise, pourquoi le musulman ne reconnaît-il pas ce droit ?
Arnaud :
L’islam juridique radical
condamne à mort tout musulman qui quitte sa religion ; c’est un fait. Et
c’est cet islam là qui se développe avec le plus de bruit en ce moment.
Mais il ne faut pas réduire
l’interprétation du Coran à ce radicalisme : « Tuez les polythéistes
partout où vous les trouverez » (IX,5), même ci cela est majoritaire
aujourd’hui encore, ce n’est pas le fondement de la religion musulmane. Ce verset
est lié, selon les érudits musulmans, à un événement militaire suite à une
agression que les musulmans subirent.
Le musulman vit sa
relation à Dieu dans un rapport de serviteur humble, mais volontaire, doté d’un
vrai libre arbitre.
Les lois coraniques
sur le mariage des femmes sont à cet égard significatives puisqu’elles
révèlent, comme je l’ai dit, la relation à Dieu que visait Mahomet. Les femmes ne peuvent être forcées à
se marier. Elles ont le droit d’instaurer un contrat de mariage. Elles peuvent
par contrat, imposer la monogamie au mari. Elles héritent. Certes, la femme est
une mineure perpétuelle, MAIS ELLE N’EST PAS UNE ESCLAVE. Ceci manifeste la
différence entre islamisme (où la femme est l‘esclave) et islam ( ou la femme
est épouse, mère et servante. )
Pierre-Charles :
Par quel principe, une culture, une religion peut-elle nier, rejeter cette liberté qui est pour nous signe de la grandeur de Dieu et celle de l’homme et de la femme ?
Arnaud :
L’islamisme est donc une
secte. Et beaucoup de musulmans, heureusement encore minoritaires, se laissent
séduire par l’activisme de ces gourous.
Nous sommes dans un rapport
de rejet/séduction qui ressemble fort à ce que vécurent les Prussiens de 1933
face aux Nazis. Ils furent tentés par le Nazisme, car ils y retrouvaient la
fierté, le militarisme, le désir de revanche de leurs traditions.
De même, les musulmans sont
tentés par l’islamisme pour les mêmes raisons.
SAINT REMI
«Eglise de France,
église de France rends sa
fierté au peuple de Dieu dont tu as la charge. »
LETTRE
à
MES FRERES ET SŒURS CATHOLIQUES, APOSTOLIQUES ET ROMAINS
PIERRE-CHARLES AUBRIT SAINT
POL
« Il n’y a pas de fondations pour d’autres églises
construites à l’extérieur de l’évêque de Rome. »
L’Eglise est née de deux amours blessés.
Dieu crut en l’homme. L’homme se refusa à lui mais à cause de son Fils, il ne cesse de croire en
lui.
L’homme crut Dieu et le
rejeta, il l’espère et le rejette sans cesse à cause du Fils de l’Homme,..
L’Eglise est épouse et mère. Epouse, elle attend
l’époux ; mère, elle réconcilie l’enfant avec le père.
Que savons-nous du
courage ?
Un sujet de philosophie qui
revient à la ronde pour nos bacheliers comme les marronniers pour les médias.
Et, si le courage s’est de vouloir aimer contre tous
les vents contraires ?
Si le courage s’est de
vouloir être l’amour au cœur de l’humanité, de ma nation, de ma famille ou de
ma communauté, de mon couple, de ma maison… ?
« Ma mère,
je serai l’amour » répondit saint Thérèse de l’Enfant Jésus et de la
Sainte Face.
L’Eglise est désirée par Dieu avant l’origine de
l’origine. Il ne lui sera donné qu’un seul
mandat : aimer et servir, servir pour mieux aimer.
Et nous, ses enfants
qui renaissent de la mort à la vie de Dieu par elle, si nous étions le
battement de son cœur pour qui et par qui son amour se diffuse alors, en écho
aux saints qui la firent grandir, ne devrions-nous pas l’aimer comme l’enfant
aime sa mère pour mieux aimer son père ?
J’ignore,
à l’instant même où je rédige cette lettre
ce qui me pousse à la rédiger. Je ne sais pas ce que sera le mot à
venir, parce que je suis étreint d’un grand amour pour elle et à cause d’elle
pour vous qui me lirez peut être et plus encore pour ceux qui ne pourront me
lire ou ne le voudront pas. Je sais seulement qu’il me faut vous écrire au
sujet de l’Eglise, notre mère.
Le témoignage est toujours fragile. Il est soumis à
d’étranges variables. Il ne vaut que par la somme de souffrances qu’endure le
témoin en relation avec le sujet dont il fait témoignage.
Si je témoigne d’un accident, quand bien même j’en
seraiS un simple spectateur, j’auraiS souffert de l’avoir vu se produire à cause des
victimes. J’auraiS ressenti de l’effroi, de la
colère et de la compassion plus intensément si je n’ai pu secourir les
victimes. Mon témoignage vaudra à cause de tout cela, pas seulement pour mon
seul regard physique, mais aussi par ce que je
résume en moi-même toute l’humanité. Un animal ne témoigne pas.
Je témoigne, car j’aime
l’Eglise.
Je témoigne que je l’aime à cause de certains de ses
enfants par qui j’ai souffert. Certains d’entre eux, parfois éminents, furent
mes plus rudes tentateurs ou opposants dans les cinq années qui suivirent ma
conversion.
Je témoigne à cause des blessures que je lui ai
moi-même infligées, quand je vivais dans les errances du péché et parce
qu’aujourd’hui encore, je la fais souffrir, car comme un enfant qui embrasse sa
mère et deux minutes après choute son ballon dans ses roses, ainsi j’aime aussi
mon Eglise. Je l’aime bien mal, je le confesse.
Dieu, comme je l’ai déjà écrit, me fit la terrible
grâce de me plonger dans les souffrances les plus désolantes que j’eus à
connaître et à vivre de l’Eglise.
Je fis l’immédiate expérience de sa maternité
douloureuse dès lors que j’accueillis sa grâce au Petit Jardin de Notre Dame
des Roses à San Damiano. Je ne fus pas ménagé. Et bien, me croirez-vous si je
vous affirme que plus je descendais dans ses souffrances et plus je l’aimais et
plus ma fidélité envers elle s’approfondissait loin des concepts intellectuels,
loin de mes études au séminaire ou au monastère.
Il n’y a pas très longtemps, je souffris dans mon
amour de père, dans ma chair et cette souffrance s’alourdit, se durcit par le
comportement de ceux qui, prêtres ou laïcs, nous rejetèrent ou nous tentèrent
en nous désespérant. Je n’ai pas vu
beaucoup de mains se tendre vers nous. Je ne cessais pas de l’aimer et de la
défendre contre vents et marées si bien
que je frôlais des ennuis judiciaires liés à notre douleur de parents.
Il y a peu, je suis passé du mystère de sa maternité
à celui de sa paternité. Je dirai que la souffrance est plus spirituelle, plus
intérieure. J’entre dans l’intelligence du mystère de son immolation.
Je vais vous confier une chose bien mystérieuse,
plus je souffre pour elle et à cause de ses membres et plus je l’aime et plus
grandit en moi une liberté intérieure qui me fait parfois bien peur ; ne
me pousse-t-elle pas à vous écrire ! Quelle audace !
Vous convaincrai-je de voyager à l’intérieur du
mystère d’amour de l’Eglise ?
Nous sommes aimés par elle depuis les reins d’Adam
et Eve, de puis ceux d’Abraham, depuis ceux de Moïse, depuis ceux de Jean le
Baptiste, depuis ceux de Jésus-christ et depuis ceux des Apôtres, même et
peut-être plus encore dans les reins tragiques de Judas.
Laisserons-nous nous aimer par elle depuis les reins
de l’enfant mort dans un camp nazi, dans
un camp communiste parce qu’il a demandé à son bourreau : « Je veux
voir ma maman ! »
Laisserons-nous nous aimer par elle dans les reins
et le sang des martyrs contemporains, des persécutés : ceux de Chine, ceux
qui vivent sous la férule inhumaine de la « tolérance »
musulmane ?
Laisserons-nous nous aimer
par elle dans les sourires éteints des enfants à naître ?
Dieu, dans un dessein mystérieux et béni, donna
l’Eglise à son fils Jésus-Christ au vu des mérites qu’il s’est acquis depuis
son Incarnation en passant par sa Passion, sa Crucifixion, sa Résurrection, son
Ascension et par son retour prochain « Voici venir le Fils de l’Homme sur
la nuée… »
L’Eglise est le don du Père pour notre salut mérité
pour nous par son Unique Fils dans l’Esprit-Saint. Elle est la rose parfaite
que ne cesse de cultiver la Sainte Trinité.
Ce don du Père, c’est le Christ, fils de l’Immaculé,
qui l’a incarné dans notre nature humaine, nature blessée. Il signifia cette
incarnation, cette visibilité en se choisissant douze apôtres au sein desquels,
il appela Simon-Pierre pour être son Vicaire, celui qui confirme la foi des
apôtres.
Nous le savons, toute l’histoire de l’Eglise nous
l’enseigne avec un éclat incontestable, Pierre fut le nouveau Grand Pontife et
nous le savons avec la même certitude, c’est dans la succession des évêques de
Rome que s’élisent ses successeurs.
L’évêque de Rome est le successeur légitime de Pierre, Vicaire du
Christ, Pontife de l’Eglise Universelle,
Pasteur des pasteurs, Serviteur des serviteurs du Christ.
Le saint Concile Vatican I proclama que le pontife
romain est assisté infailliblement de l’Esprit-Saint dans ses enseignements
dogmatiques et moraux et, qu’il est assisté de l’Esprit-Saint de manière
ordinaire pour le gouvernement de l’Eglise.
Cette définition est dite de foi, elle nous engage à y croire si nous
voulons rester dans l’Eglise.
Une telle définition nous engage à entendre les
enseignements du pape, à s’efforcer de les suivre, à obéir aux commandements de
l’Eglise et à tenir compte de ses orientations pastorales.
Ou nous sommes catholiques ou nous ne le sommes pas.
Que nous soyons simples laïcs, laïcs engagés
activement dans l’Eglise, consacrés, religieux, prêtres, évêques, nous sommes d’abord des baptisés dans la foi
catholique, nous sommes donc, selon la formation reçue et comprise, dans
l’obligation d’accepter les décisions du Vicaire du Christ. Il ne nous est pas
permis de contester tel ou tel point qui nous déplairait. La doctrine de la foi
catholique n’est pas un self d’épicerie où l’on choisit ce qui nous va bien pour le moment présent.
L’autorité
du pape est toujours, surtout depuis le Concile Vatican II, exprimée après
consultation du collège des évêques, après un temps de réflexions et de
prières ; durant ce temps de réflexion, on peut tout lui faire savoir,
mais une fois la décision prise et proclamée, on obéit et on se tait comme
l’enseignait saint Augustin : « Rome a parlé… »
En prenant l’exemple récent du Motu Proprio
au sujet de la libération de la liturgie dite « tridentine », le
temps de la réflexion fut long, les consultations ne manquèrent pas.
Fallait-il se répandre dans les médias de manière aussi lamentable ?
Est-il digne de jeter la suspicion sur l’intention
du pape, laisser entendre qu’il aurait la volonté d’en finir avec le
Concile ?
Avons-nous agi comme des enfants confiants dans leur
mère ?
Bien de ces interventions médiatiques prirent même
un ton grossier, offensant.
L’Eglise sort à peine de quarante années de souffrances, d’épreuves qui on parfois dépassé les limites de la charité la plus élémentaire. Faut-il prolonger la souffrance de l’Eglise notre mère pour la satisfaction d’intelligences égarées, d’un côté comme de l’autre ?
Le pape et son conseil n’ont d’autre préoccupation
que le bien de l’Eglise qui a la mission d’œuvrer au salut de l’humanité.
Qu’avons-nous à douter du bien qu’ils veulent établir et qui n’est autre que le
bien que Dieu nous veut !
Les interventions contestataires de la qualité de
celles prises autour du Motu Proprio ne sont guère de nature à aider
l’Eglise, à aider le peuple de Dieu.
L’Eglise n’est-elle pas un
signe, une espérance de paix ?
L’Eglise est confrontée en ce début de troisième millénaire à des problèmes qui, selon les solutions imposées par des politiques de plus en plus indifférents à l’ordre établi par Dieu, engageront le genre humain vers un avenir tragique. Des femmes, des hommes seront tentés de descendre dans l’infra humain, dans l’animalité comme ce fut sans doute le cas à l’époque du déluge noétique.
Le Vicaire du Christ, l’évêque de Rome, a besoin de
toute notre fidélité, non de principe seulement, mais active, de prière, d’affection et d’action de
toute nature .
Quelle responsabilité pour
chacun des baptisés !
« Vers ce
temps là, le roi Hérode entreprit de maltraiter quelques-uns des membres de
l’Eglise. Il tua par le glaive Jacques, le frère de Jean. Voyant que cela
plaisait aux Juifs, il fit encore prendre
Pierre. On était aux jours des Azymes. L’ayant appréhendé et mis en prison, il
le confia à la garde de quatre escouades de quatre soldats, dans l’intention de
la produire devant le peuple après la Pâque. Pierre donc était gardé dans la
prison, tandis que l’Eglise priait Dieu pour lui ardemment. » (Actes des
Ap.12, 1-5)
Notre pape est entouré, tout comme l’Eglise,
d’escouades d’un monde pris par la dictature du péché, un humanisme athée,
n’est-il pas urgent de prier ardemment ?
Prendrons-nous le risque de perdre notre salut
personnel pour n’avoir pas voulu aller au bout de notre engagement baptismal ?
Quelle responsabilité de découvrir au jugement
dernier, que par notre faute des âmes se sont perdues ?
Allons-nous enfin mettre un terme à des disputes
enfantines autant qu’insolentes et inutiles ?
L’Eglise n’a pas à être ce que nous aimerions
qu’elle soit pour nous rassurer. Elle doit devenir ce que Jésus-Christ veut
qu’elle devienne et, comme ses voies ne sont pas les nôtres, alors faisons
confiance et prenons garde de nous opposer au projet de Dieu.
L’Eglise nous aime comme une maman, aimons la comme
des enfants. Acceptons que son Chef soit mieux éclairé que nous et qu’il ne
veut que ce que veut Dieu pour le bien de notre âme.
Je vous le dis avec conviction, le rendez-vous
prochain de l’Eglise n’est pas ailleurs que sur le Golgotha. Le vrai catholique
sera celui qui dès maintenant, avec la grâce de Dieu, décide d’être avec elle à
ce rendez-vous- là. Tout le reste n’est que vent
de vanité, de suffisance, d’orgueil.
Vous n’aurez la gloire que
si vous prenez la Croix.
La fidélité des catholiques à leur foi, à leur
espérance, à leur charité ne s’exprimera pas ailleurs que sur la personne du
Vicaire du Christ, que sur l’évêque de Rome, sur le successeur de Pierre. Il
n’y a pas de fondations pour d’autres églises construites à l’extérieur de
l’évêque de Rome. C’est la porte que Jésus nous propose depuis son Incarnation,
il n’y en a pas d’autre.
Nous ne devons plus rougir d’être de l’Eglise
Catholique Apostolique et Romaine. Soyons fiers de cette appartenance, de cette
identité.
Je ne me sens coupable d’aucun acte commis dans le
passé par mes devanciers catholiques.
Je ne suis pas concerné par les fautes de mes ancêtres.
Je ne crains pas la colère du monde ; je suis du Christ et de Marie.
O église
catholique de France, cesse tes folies enfantines, retrouve les ancres qui surent si longtemps te fixer dans la
charité du Cœur de Jésus !
O église
de France, reviens à toi, réapprends à t’aimer, à te respecter !
O église
de France, réapprends à t’ouvrir au Cœur de Jésus et de Marie !
O église de France, reprends ta marche là où tu la
laissas pour des comptines illusoires !
O église
de France, redeviens la fille aînée de l’Eglise qui siège à Rome !
O église de France, retrouve ta romanité, redeviens
toi-même !
O église de France, ne fais plus rougir de honte les
pauvres de Dieu qui vivent en ton sein.
O église de France, rends sa fierté au peuple de Dieu
dont tu as la charge.
O évêques de l’église de France, défendez sans
faiblesse, fermement la Vérité dont vous avez la garde, défendez-la dans
l’amour, avec amour et humilité. Servez la Vérité sans compromission avec les
armes de l’amour, rendez-la aimable. Vous aussi vous serez jugés sur l’amour.
O mes frères et sœurs dans la foi Catholique Apostolique et
Romaine répondez généreusement à la demande de notre Père Commun Universel, le
pape que Dieu nous donne aujourd’hui !
O mes
frères et sœurs, soyons des témoins humbles et en vérité de l’amour que Dieu
donne sans fin à toute l’humanité !
O mes frères et sœurs, soyons l’amour au cœur d’une
humanité écrasée par le péché !
O
mes frères et mes
sœurs, relèverons-nous le défi de l’amour et de la vérité !
PIPE
JEAN PHILOPON
MAITRE DE CONFERENCE A L’UNIVERSITE OCCIDENTALISTE ET CHRETIENNE DE PATAGONIE
Augustin :
« - Dominique, tes escargots à la sauce catalane, servis avec un rosé de
Rasiguères, c’est succulent.
Jules : -
Donne-nous ta recette de la crème brûlée, si tu veux sortir vivant de cette
réunion.
Thomas :
- Nous enrichissons notre estomac.
Si nous revenions à la pauvreté de
Dieu et de l’homme.
Henric : - La
pauvreté ne résume pas aux seuls biens matériels. Si l’accumulation de biens
est une source d’aliénation, une pauvreté qui s’attaque aux conditions
naturelles de la vie de l’homme est tout aussi aliénante. On doit trouver un
équilibre entre les deux.
Scoty : - Il y a
une référence historique, la pauvreté de François d’Assise. Il prêcha une
pauvreté absolue.
Léon : - Oui,
mais Dieu bénit sa fondation et les biens matériels ne manquèrent pas. Et
pourtant, il y était opposé.
Dominique : -
L’inspiration de François était juste et bonne dans l’absolu, et toute la vie
de François est un absolu identique à Jésus ; mais inapplicable à la
généralité.
Augustin : - Dieu
laissa fleurir l’idéal sans rien modifier de la réalité de la vie avec toutes
ses contradictions.
Jules : - Ce qui
confirme que la pauvreté est une réalité intérieure qui doit se développer à
l’aide de l’environnement réel de la vie sur Terre.
Léon : - La
pauvreté matérielle en soi n’est pas une fin. Il s’agit donc bien d’une qualité
intérieure à développer. Il me semble, que la pauvreté intérieure signifiée par
le détachement matériel extérieur, soit la fleur de l’humilité. Pour
exemple : un jardinier fait du mieux qu’il peut son travail journalier. Sa
journée terminée, il est content des efforts
qu’il a produits et, se tournant vers Dieu, il dit : Seigneur, ma journée
s’est accomplie sous ton regard, avec ta bénédiction, complète-la par ta grâce
là où ta part m’a exclu. »
Scoty :
- Dieu n’exclut pas l’homme !
Thomas : -
Sottise ! Scoty, dans tous les
actes de l’homme, il y a une part qu’il ne peut atteindre, elle appartient à
Dieu. Saint François en avait l’intuition et j’ai le sentiment que Jean-Paul II
le Grand l’aura introduite dans toute sa vie et particulièrement durant son
pontificat.
Dominique : -
Quelle est la nature de cette part ?
Henric : - La
part de Dieu, chez François d’Assise, est peut-être dans ce qu’il demandait aux
paysans : « laisse un coin du champ non labouré pour que les oiseaux
du ciel puissent continuer de chanter. » C’est bien au-delà de notre
écologie douteuse.
Thomas : - Nous
la voyons sans la remarquer, nous en vivons sans l’identifier. Dieu, en vers
l’homme, limite sa puissance pour ne pas interférer dans sa liberté. La limite
de l’homme dans ses actes est le pendant de la limite volontaire de Dieu envers
lui.
Augustin : - Si
je te comprends bien, la part de Dieu chez l’homme est là, pour qu’il prenne
conscience qu’il n’est qu’une créature et qu’en aucune manière l’homme ne peut
s’identifier à Dieu par lui-même, car c’est seulement à Dieu qu’il revient
d’identifier l’homme à sa divinité. Le rendre semblable à Lui-même.
Scoty : -
L’humilité de Dieu se révèle dans les limites qu’il s’impose pour laisser
l’homme et la femme libre de leur choix ; il demande à l’homme la
réciprocité pour qu’il puisse par sa grâce réaliser son identification
glorieuse avec son Dieu Créateur et sauveur.
La pauvreté de Dieu
comme l’appel à la pauvreté intérieure de l’homme n’est rien de moins que la
réalisation concrète de l’humilité qui s’accomplit en l’homme alors qu’en Dieu
elle est accomplie dans une perfection indépassable.
Dominique : - La
pauvreté est pour Dieu l’illustration de son humilité, alors que la pauvreté
chez l’homme est un moyen pour aider au développement de cette humilité
nécessaire à l’union transformante.
Léon : - Je crois
que le sacrement de l’Eucharistie est l’illustration parfaite de cette
concordance d’humilité qui doit s’établir concrètement entre un Dieu qui se
donne tout à l’homme et l’homme qui doit se donner tout à Dieu son Créateur.
C’est l’Eucharistie
qui résout en elle la contradiction temporelle de la pauvreté et de la
richesse. Contradiction qui pourrait être illustrée par une chaîne dont les
deux bouts seraient pour l’un la pauvreté, pour l’autre la richesse, mais que
l’homme doit déposer dans les mains de Jésus-Christ. Lui seul efface les
contradictions nées du sort de l’homme blessé. C’est l’amour qui se donne pour
prendre nos faiblesses afin de nous fixer dans cet amour toujours proposé.
Augustin : - Nous
ne sommes plus dans un discours philosophique ! Mais la philosophie n’est pas un but, mais un moyen ;
elle est subordonnée à la théologie. Car elle sert à expliquer la Vérité qui
est un absolu.
Jules : - Mes
amis, mes amis et si nous finissions nos
pipes avec une bonne bière bien tirée et bien fraîche, ainsi finirons notre soirée tranquillement en
préparant le nouveau sujet. »
Théodulfe Soplataris
On ne peut que se réjouir
des efforts qui sont faits pour le déblocage de la construction européenne.
Aucun homme sensé ne s’opposera à ce projet qui devrait assurer la paix du
continent et sa prospérité.
C’est sur cette double perspective de paix et de prospérité
que les peuples voient ce projet avec intérêt, mais
non sans inquiétude.
M. Giscard d’Estaing qui semble avoir du mal à tourner le dos à son destin fit
récemment savoir, qu’il se réjouissait finalement de ce mini-traité, car
celui-ci n’aurait rien changé substantiellement du contenu réel du projet
défunt de constitution.
Il serait, en ce moment et sur le moyen terme, très
imprudent que les politiques se laissent aller à la tentation de tromper les
peuples au nom d’une réale politique qui deviendrait le nouveau carcan normatif
de la pensée pour ces vingt prochaines années.
Les politiques n’ont pas tous les droits et doivent avoir
assez d’humilité pour accepter d’entendre le cœur du peuple raisonner. Il y va
de leur crédibilité. On ne gouverne pas un peuple dans l’ignorance de ce qu’il
est et de ce qu’il veut, même si parfois ses volontés sont contradictoires.
On gouverne un peuple avec le cœur et l’âme de ce
peuple ; il faut s’efforcer de le comprendre et pour le comprendre, il
faut apprendre à l’aimer avant même d’essayer de se faire aimer de lui. On
aurait tort d’essayer de le séduire en le caressant dans le sens du poil.
Gardez-vous de lui renvoyer une image flatteuse de lui, sur
la durée il ne s’y reconnaîtra pas. Il se connaît mieux que ce que l’on
pourrait croire. Rendez-vous assez humbles pour réfléchir ses qualités et ses
aspirations les plus élevées sans rien ignorer de ses faiblesses. Vous devez
établir une relation métaphysique avec lui… mais pour cela encore faudrait-il
que vous vous libériez d’un humanisme sans Dieu, sans transcendance.
Ne trompez pas les peuples sur l’Europe, ne faites pas de
ce projet noble, cimenté avec le sang et
la chair de nos braves un gouffre de désenchantement, de désespérance.
Gardez-vous bien d’en faire la cible de ses colères, car quoi qu’il arrive, le
peuple en colère se trouvera ses visages.
Construisez l’Union Européenne avec vos peuples si vous ne
voulez pas que vos peuples la détruisent sans vous et contre vous.
Théodulfe Soplataris
Les Etats- Unis,
jusqu’à ces derniers temps, voulaient régler pour la fin de l’année le destin
du Kosovo… On se demande ce qui les pousse à cette impatience ; ont-ils
confondu des intérêts géostratégiques du Moyen-Orient et la lutte contre le
terrorisme islamique avec le destin de la Serbie ?
Sommes-nous en présence d’un marchandage honteux afin qu’ils
conservent des soutiens tel que l’Arabie Saoudite ?
Et au-delà de ces intérêts stratégiques ponctuels, voient-ils
également la possibilité de déstabiliser l’Europe, l’Union Européenne dont la
crédibilité internationale s’en trouverait ridiculisée ?
Espèrent-ils par le Kosovo faciliter l’entrée de la Turquie dans
l’Union Européenne ?
Toutes ces questions sont légitimes surtout pour un Français et
un Européen.
Il nous faut craindre que les décideurs
européens ne finissent, dans un pas de danse de faux-culs, par se ranger en un
seul sous-homme derrière le gros derrière des Etats Unis d’Amérique.
L’histoire européenne nous rend circonspects face au courage
politique de nos responsables ! Allons-nous vers une sorte de
mini-Munich ?
Nous n’ignorons pas tout ce que nous devons au peuple Serbe pour les
deux dernières guerres mondiales. Ce peuple n’est pas responsable même si
récemment un personnel politique s’est comporté d’une façon monstrueuse. Là
aussi allons-nous oublier les leçons de l’histoire ?
Notre regard se porte vers la Russie, espérons que son
gouvernement saura défendre l’intégrité territoriale de la Serbie et qu’il
n’acceptera jamais une telle partition.
Si la partition devenait effective, cette décision produirait une
humiliation dans le monde slave que le destin, en farceur justicier, ne
manquerait pas de nous renvoyer dans une lumière translucide. Elle éclairerait
les ombres dans lesquelles la décision aura été prise.
L’Union Européenne a-t-elle intérêt à l’éloignement de la
Russie ?
La Russie a toute sa place dans la stratégie européenne ;
elle doit- être une associée privilégiée pour la communauté européenne. Elle y
a toute sa place et parmi les premières. On peut comprendre que certains Etats
européens aient quelques craintes et ressentiments envers elle ; mais s’il
est difficile d’oublier, il faut toujours pardonner ; nous sommes tous
d’une culture chrétienne.
La paix ne se consolide que dans le
pardon, la réconciliation et la reconstruction du respect mutuel. N’est-ce pas
là les fondements de la confiance !
Il est impensable que la Russie ne retrouve pas toute sa place en
Europe ; elle doit la retrouver sans pour autant jeter aux orties les
alliances passées.
Il importe que la première puissance mondiale apprenne à trouver
sa place, toute sa place, mais rien que la sienne et plus aux dépens des
autres, surtout avec sa maladresse coutumière toujours sur le point d’humilier
l’autre…
Les Etats Unis d’Amérique doivent apprendre l’humilité,
reconnaître leurs limites, les accepter et s’en enrichir. L’impératif de
l’humilité existe aussi pour les peuples, à charge pour les gouvernements
de la développer.
J’’espère que nous Européens n’auront pas à rougir de décisions
honteuses envers la Serbie.
Monsieur Sarkosy montrez-vous à la hauteur, n’oubliez pas
l’histoire !
CLOVIS
MEROVEE
Chapitre VII
Le portrait du prince est de plusieurs
degrés ou de natures. C’est une mosaïque qui se résume dans les symboles de sa
mission de laquelle émane son autorité.
L’’autorité du prince ne provient pas du seul fait de la succession
qu’il prend autant qu’elle le prend pas plus qu’elle ne procède du choix du
peuple. Le choix du peuple quant au prince qu’il se donne contribue pour partie
à cette légitimité mais par lui seul, il est insuffisant. Non, l’autorité du
prince a sa légitimité dans la mission qu’il accepte d’assumer et qui, en
principe, est sanctionnée par la cérémonie du sacre ou de proclamation selon la
tradition du pays sur lequel il s’apprête à régner.
Le peuple confie au prince sa destinée. Il lui confie ses
aspirations : la justice, l’ordre, le bien-être, son indépendance. Il lui
donne mandat d’œuvrer en son nom au bien commun.
Nous sommes là en présence d’un mandat de droit naturel ;
toutefois Dieu, en entendant et exauçant le choix du peuple de se donner un
prince, donne à ce peuple une mission prophétique, au sens de porte-voix. On
peut dire que la confiance que le peuple met dans son prince appelle sur
celui-ci la confiance de Dieu.
C’’est le peuple qui, en confirmant le mandat naturel du prince sur
lui, présente en quelque sorte le socle qui va permettre à Dieu de consacrer
son lieutenant ; il lui confie une mission transversale qui fera que
l’acte du prince contribuera à la transfiguration de son peuple.
Le prince n’a pas de pouvoir religieux sur le peuple, du moins pas
dans la culture hébraïco-chrétienne ; mais il est clair, qu’il est, de
facto, le collaborateur de l’Eglise en vue du salut du peuple et de chacun.
Et il est tout à fait évident que cette collaboration qui lui vient de son
baptême et de sa mission est incluse implicitement dans le mandat naturel que
lui confie le peuple, ne serait-ce qu’à cause de sa mission de justice.
Le mandat du prince chrétien, qu’il soit sanctionné par acclamation
ou par une cérémonie de sacre, ne lui confère aucune autorité religieuse, son
mandat est et reste dans le cadre spécifique du droit naturel.
Le concept d’un mandat divin du prince parce qu’il serait sacré est
une altération qui pervertit le mandat et l’image que le peuple a naturellement
de son prince qui est le symbole explicite du chef de famille. De même qu’il
est tout aussi pervers que le prince vienne à s’opposer ou à se dresser contre
la mission du religieux ce qui est différent de se dresser contre tel ou tel
représentant religieux. La même
perversion existe quand le religieux, en dehors de la nécessité que lui impose
le bien commun, vient à se mêler de politique.
Les catégories doivent être respectées tout autant que les ordres
naturels ou surnaturels. – A ce sujet,
il est tout à fait risible de voir reprocher à l’Eglise Catholique de ne pas
respecter la séparation des pouvoirs selon l’humeur des uns et les intérêts des
autres. C’est d’autant plus risible que c’est l’Eglise Catholique qui a initié,
‘inculturé’ le concept actif de la séparation des pouvoirs ; il n’est qu’à
relire la page d’histoire concernant l’opposition du pape avec l’empereur du
Saint Empire Germanique. -
Le pouvoir du prince ne procède pas du sacre, ne procède pas d’une
élection divine de nature semblable à celle du pape. Le sacre du prince
sanctifie le pouvoir qui découle de sa mission, mission naturelle et non
surnaturelle.
Nous aurons l’occasion de revenir sur
ce sujet qui sera traité spécifiquement.
PIERRE
ET PAUL
On ne peut préciser quand une culture ou une
civilisation meurt pour laisser la place à une autre sauf si la chute est la
conséquence d’un cataclysme naturel. Ainsi, en fut-il de civilisation minoenne
principale victime de l’éruption du volcan de l’île Santorin.
On parlera de rupture culturelle dans l’ère chrétienne au sujet de
l’avènement de l’islam. Mais pour ce qui des civilisations
mésopotamienne, égyptienne, grecque, juive, romaine, germanique, on ne peut pas
parler de rupture au sens de cassure à leur sujet.
Le meilleur de ces civilisations est passé dans la
culture chrétienne et, on peut dire que le meilleur de l’antiquité passe dans
la période médiévale avec un temps de maturité pour exploser dans le haut
Moyen-Age.
Il semble
que ce soit grâce au maintien d’une certaine tradition culturelle dans le VIeme
siècle, entre autre par les lettres, que la vie intellectuelle se
maintint.
Par souci de préserver l’essence de la culture
antique, les familles aristocrates gallo-romaines réussirent à transmettre le
savoir à l’intérieur de leur rang. C’est dans ce vivier que l’Eglise recrutera
des évêques qui s’efforceront à la diffusion du savoir profane comme religieux.
L’enseignement se diffusait au sein des familles.
Sans chercher
à surestimer le niveau de cette culture, […], il se rencontre quelques esprits
plus fermes, plus profonds, bien conscients des problèmes que posait l’avenir
de la culture chrétienne : avec Claudien Mamert, prêtre de Vienne (+ v.
474), la Gaule a encore produit un vrai philosophe, un néo-platonicien
chrétien, nourri de Porphyre, qui, mieux que son adversaire, le naïf Fauste de
Riez (Lérins formait des spirituels plus que des théologiens), a su mesurer la
complexité métaphysique d’un problème comme celui de la nature de l’âme.
Nous avons
déjà prononcé le grand nom de Boèce, un authentique philosophe lui aussi qui,
chose rare pour un Latin, avait reçu (peut-être) à Alexandrie même) une formation philosophique
régulière : par ses manuels, ses traductions et ses commentaires, il aurait voulu à la fois permettre une
renaissance des études philosophiques
et, achevant l’œuvre inaugurée par Cicéron, les naturaliser définitivement en
Occident.
La civilisation médiévale
doit beaucoup à des personnalités comme le pape Agapit et son ami Cassiodore.
Ils ouvrirent un centre de hautes études religieuses à Rome, programme
qu’essayera de réaliser Cassiodore dans son monastère de Vivarium en Calabre.
Il y fonda une fabrique d’éditions, un centre de traductions et, il rédigera
des articles encyclopédiques. Leur travail profitera à la société médiévale
passant par une longue période de maturation.
La reconquête byzantine
réapprovisionna l’Occident du savoir d’Orient surtout pour les Espagnes où
séjournait le futur grand saint Grégoire en qualité de nonce apostolique.
L’Italie ne devait pas en faire le même profit à cause de la résistance des
Ostrogoths à l’avance des Byzantins. (L’affirmation selon laquelle nous devons
aux arabo-musulmans la transmission du savoir grec est très exagérée ; de
récentes études infirment cette affirmation.)
Byzance venait à peine de
se consolider en Italie que déferlèrent les
Lombards, invasion qui aura raison de la main-mise de l’empereur Justinien sur
la hiérarchie d’Occident. Cette main-mise relança le schisme monophysite et la
polémique au tour des fameux Trois Chapitres chalcédoniens. Des tensions se
feront jours entre les différents épiscopats et le siège romain allant, pour
certains, jusqu’au schisme. Mais la persévérance guerrière des Lombards avec le
siège d’Aquilée, en 607,
aura raison d’eux et tout rentrera dans l’ordre pour la fin du 7eme siècle.
La réunion
avec l’Empire d’Orient n’était pas toujours un bien pour les églises
latines : celles-ci se sont trouvées, du même coup, mêlées à des querelles
théologiques, pour lesquelles elles se voyaient mal préparées. On a vu avec
quelle répugnance les papes Vigile et Pélage s’étaient laissés persuader par
Justinien de condamner les Trois Chapitres ; […] Selon la méthode
éprouvée, Justinien, d’autorité, emprisonne, exile, dépose ou rallie les
récalcitrants. Mais l’avance lombarde fait que certains échappent bientôt à la
lourde main de l’autorité impériale : sans doute Milan renoue avec Rome
dès 570-3 […] mais les dissidences s’éternisent : elle cesse pour le siège
d’Aquilée en 607 ; ses derniers tenants ne seront réconciliés que sous le
pape Sergius (687-701).
Dans toutes les
périodes de crises, Dieu suscite des
hommes et des femmes qui relèvent les défis du temps et savent projeter le
regard et la conscience des peuples vers l’avenir. Saint Grégoire le Grand est
de ceux-là.
Grégoire est un ancien
préfet de Rome, un grand administrateur, exercé au commandement, aux
responsabilités. Il saura faire prévaloir l’autorité du Saint Siège sur tous les évêques
de la péninsule italique, mais aussi et au
rythme des relations géographiques rétablies, sur l’Occident. Il veillera sur
la conversion du roi Reccarède de Tolède, sur le retour à l’unité des Wisigoths
d’Espagne au catholicisme. Malgré ses devoirs de gouvernement, Grégoire se
signale par ses ouvrages spirituels, ses méditations. Il peut être considéré
comme le dernier père de l’Eglise ; Boniface VIII lui reconnaîtra le titre
de Docteur de l’Eglise quoiqu’il fût longtemps considéré comme un intellectuel
médiocre. Les Modernes qui le méprisèrent se gardaient de prendre en
compte l’état de délabrement culturel dans lequel se trouvait alors l’Empire
d’Occident avec les invasions.
Dans cet
univers rétréci les problèmes se simplifient, disparaissent : « Qui
a écrit le livre de Job ? Moïse, l’un des prophètes, Job lui-même ? A
quoi bon se le demander puisque, de toutes façons, c’est l’Esprit Saint qui a
inspiré ce livre. » Au point de vue dogmatique, saint Grégoire, comme
saint Léon, se rattachent très fidèlement à la tradition augustinienne mais ces
trois noms : Augustin, Léon, Grégoire, jalonnent un processus qu’il faut
bien appeler décadence ; de l’un à l’autre les nuances s’effacent, les
difficultés ne sont plus ressenties, un dogmatisme tranquille s’installe. La question n’est plus d’élaborer une
théologie, possession de la vérité ; il ne s’agit plus que d’en vivre, -
si possible jusqu’à la perfection. Il y a dans cette œuvre un contraste
tragique entre la grandeur, l’originalité de la pensée et la médiocrité des
instruments dont elle dispose pour se réaliser. La culture antique achève ici
de se résorber.
Saint Grégoire est
confronté à la déliquescence du pouvoir impérial qui ne parvient pas à défendre
Rome. Le pape, comme ailleurs pour beaucoup d’évêques, assumera les fonctions
de gouverneur de Rome sans se rendre compte que par la situation objective, il est en train de
fonder l’Etat pontifical.
On aura beau jeu d’accuser
l’Eglise d’avoir outrepassé ses pouvoirs pour se mêler des affaires du
monde ; mais c’est soit par inculture ou par malhonnêteté d’omettre les
événements historiques qui l’amenèrent, à son corps défendant, à se mêler de pourvoir aux nécessités élémentaires
des citoyens romains. C’est elle qui affronta politiquement et militairement
les envahisseurs, qui fera face aux besoins de soins, de justice,
d’administration pour un peuple qui aspirait à la paix et à la prospérité.
Mais la carence, en attendant la disparition, du pouvoir
impérial en Italie a contraint le pape, comme ailleurs les évêques, à assumer
un rôle que ce pouvoir se révélait incapable de remplir. La menace lombarde se
précise, mais le gouverneur byzantin, qui suffit à peine à défendre Ravenne, ne
peut ni abattre l’ennemi, ni se résoudre à composer avec lui ; force est
bien au pape d’organiser lui-même la défense de Rome puis, en désespoir de
cause, de traiter directement avec les Lombards : Rome est provisoirement
sauvée mais au prix d’un lourd tribut, nouvelle charge à supporter pour le
trésor de l’Eglise.
Partout, dans l’ancien
Empire Romain d’Occident, il fallut que l’Eglise se substituât à l’absence du
pouvoir ; les envahisseurs n’avaient qu’une très élémentaire idée quant au
gouvernement des peuples ; sur bien des
points, ils n’avaient aucune expérience.
C’est ce qui amena l’Eglise à assumer des charges qu’elle ne souhaitait
pas, mais que le bien commun lui commandait. L’Eglise fut contrainte d’assumer
la formation des intelligences, car, là aussi,
les Etats furent incapables d’assumer cette charge.
Nous
retrouvons ici, mais dans des conditions en quelque sorte inversées, le
phénomène très général que nous a fait observer la naissance des églises
extérieures : le christianisme est une religion savante, il ne peut pas se
passer d’un certain niveau de culture, de savoir, de lettres ; nous
l’avons vu, en Orient, civiliser les barbares, de l’Ethiopie au Caucase :
il ne pouvait, sans se mettre en péril, laisser se barbariser l’Occident.
Les évêques fondent des
écoles épiscopales d’abord pour former leurs clercs ; un peu avant eux,
les monastères organisent la formation intellectuelle, ces deux institutions
vont se partager également la formation des laïcs qui seront appelés à assumer
les responsabilités de la cité.
En Provence encore,
toujours sur l’inspiration de saint Césaire, le IIe concile de
Vaison (529) prescrivit à tous les prêtres chargés de paroisse d’éduquer
chrétiennement de jeunes enfants
provisoirement admis en qualité de lecteurs, « de façon à pouvoir
se préparer parmi eux de dignes successeurs », - texte justement célèbre
qui est comme un acte de naissance de notre école populaire rurale, que
l’antiquité elle-même n’avait pas connue sous une forme aussi générale, de
notre école primaire et, comme on va le dire, de notre école chrétienne enfin.
Non que cette initiative fût la première en date : le concile de Vaison se
réfère lui-même à un usage déjà général en Italie et on en trouve
peut-être des exemples avant 529 en Gaule même ; ce type d’école se
répandra rapidement, répondant lui aussi à un besoin général : tout au
long du VIe siècle, nous voyons les conciles se préoccuper d’écarter
du sacerdoce les candidats illettrés ou même les prêtre déjà ordonnés qui ne se
résoudraient pas à apprendre à lire (Orléans 533) Narbonne 589).
On ne saurait
trop insister sur l’importance de ces innovations pédagogiques : en
généralisant un type d’éducation qui jusque-là n’était connu qu’à l’intérieur
des cloîtres, ces écoles, épiscopales ou presbytérales, ont réalisé la synthèse
que n’avait pas connu l’antiquité et qu’ignorait encore Byzance ; par là a
été créé ce type d’éducation chrétienne à laquelle l’Eglise est demeurée
jusqu’à nos jours fermement attachée.
Vers la fin du VIe
siècle, les envahisseurs barbares, tel le
petit-fils de Clovis, le roi Childéric de Neustrie, s’essaye à la littérature,
à la poésie et même à la réflexion théologique.
Si le niveau intellectuel
des Francs, surtout chez les clercs, reste bas, il n’en demeure pas moins que
leur attachement aux lettres, à la grammaire, servira de fondation à la pensée
médiévale. Il faut également noter que l’Eglise d’Orient commence son déclin
intellectuel. Elle est assise sur son acquis ; certes, il y aura des réflexions de types spirituels, mais
il n’y a pas de rénovation de la pensée.
En se protégeant des
invasions barbares, les églises d’Orient se sont coupé les ailes de la pensée.
Car, s’il est vrai que l’Occident va connaître une certaine léthargie
intellectuelle et même un effondrement, dans le silence des monastères, dans
l’ombre des évêchés, s’ébauche le renouveau
extraordinaire de la pensée et donc la naissance
de la culture et Civilisation Chrétienne d’Occident. Le sang versé fit éclore
une renaissance de la pensée qu’on n’a toujours pas égalée.
On assiste à la naissance
d’une nouvelle civilisation, la primauté de la lumière évangélique. On voit
bien que cette éclosion exprime une certaine quintessence de l’antique culture. Elle
rayonnera de nouveau au sein de cette civilisation qui fera la synthèse, dont nous pouvons nous émerveiller encore, entre la pensée grecque, romaine, hébraïque en la
transcendant par la Révélation chrétienne.
La Renaissance qui
succédera au relatif effondrement du Moyen-Age n’atteindra jamais en qualité
l’excellence de la pensée du Haut Moyen-Age. La Renaissance est, sur un certain
nombre de points, l’amorce progressive de la primauté de la quantité à la
qualité et, en même temps, non sans de grandes
souffrances, elle enclenche la délivrance de l’Eglise de ses gangues trop
humaines… Un processus qui n’est pas terminé.
L’époque classique viendra compenser avec un fin bonheur les
nocivités de la Renaissance – naissance d’un humanisme athée - mais elle se
laissera enfermer dans des carcans architecturaux qu’elle-même se forgera. Le
pouvoir s’autorisera à dire ce qui est bien dans la vie intellectuelle ;
cette errance absolutiste sera le pourvoyeur du tragique siècle des Lumières : « La liberté souffre
violence… »
C’est dans le cœur de ce processus qu’émerge le « ministerium
regis ».
Avec netteté
se fait jour ici la doctrine de la fonction ministérielle du souverain, ministerium
regis : le pouvoir lui est donné pour que son royaume terrestre soit
mis au service du roaume des cieux. Les formules dont se sert saint Grégoire
sont si nettes qu’au XIe siècle
son lointain successeur Grégoire VII pourra reprendre à son compte, dans
sa lutte contre l’empereur Henri IV, telle clause d’un privilège de 602,
menaçant de déchéance et d’excommunication quiconque, fût-ce un roi,
s’aviserait d’y contrevenir.
L’établissement des
Barbares favorise le retour du paganisme ; Grégoire va devoir combattre
sur ce front et mobiliser les nouveaux pouvoirs politiques. Ces pratiques se
dilueront d’elles-mêmes, mais il y faudra du
temps.
La hiérarchie occidentale
est confrontée aux problèmes moraux ; comment faire admettre par les
Barbares l’idéal moral évangélique ? La nécessité de se laisser
polir !
C’est sans
doute la violence, la brutalité quotidienne venant des hauts responsables qui
oeuvrent le plus à cette idée assez juste de ténèbres pour cette période
intermédiaire que l’on retrouvera dans la Renaissance et jusqu’à nos
jours ; alors que l’humanité et la douceur se réfugient dans les
monastères.
Mais c’est aussi une
période de laisser aller, tant dans les monastères que dans l’épiscopat. Tous
les évêques ne résistent pas aux tentations du pouvoir terrestre et aux
richesses qu’il induit. Dieu, à cause de cela, suscite une étonnante moisson de
saints ; saints dans lesquels le petit peuple se retrouvera…
Notre première
impression, à nous modernes, serait peut-être de trouver que ce bon peuple a eu
souvent la canonisation facile, mais son geste traduit l’étonnement admiratif
de ces âmes simples en face de la vertu qui,
à ses yeux, et par contraste avec le désordre ambiant, ne peut que
s’expliquer que par une effusion de l’Esprit : les temps étaient peu
propices à l’éclosion d’une vocation moyenne, les textes du moins ne nous font
connaître que des cas extrêmes et opposés, des criminels ou des saints. [..] Le
sentiment qui paraît dominer est celui de la crainte révérencielle qu’inspire
la puissance souveraine de Dieu et de ses saints : la menace du châtiment,
sur cette Terre et au-delà, est s’efforçant e ramener le prince à l’observation de ses devoirs. La piété a pris un caractère
moins communautaire, plus individuel : la préoccupation du salut personnel
est devenue obsédante, - d’où le souci, surtout chez les puissants à la
conscience souvent chargée, de se racheter par l’aumône, les legs pieux, les
donations aux églises, aux fondations : Brunehaut établit de la sorte à
Autun une église dédiée à saint Martin, un couvent de moniales, un hospice ou
hôpital. On compte beaucoup sur la communion des saints, la réversibilité des
mérites, les prières de l’Eglise : il est plus facile de faire célébrer
une messe à l’intention que de s’approcher soi-même du sacrement…
La Civilisation chrétienne occidentale
naît dans le travail et le repos du guerrier barbare. Elle ne s’affirmera pas
en ligne droite, elle connaîtra des allers et retours. Elle produira une
étrange évolution du droit inconnu jusqu’alors. Elle contraindra un renouveau
de la morale et du droit. Mais là où, à mon sens, elle sera la plus élevée, là
où son sommet ne sera jamais dépassé, c’est dans l’établissement définitif des
catégories qui concernent l’humain. Elle établira avec un génie divin la
distinction entre le genre humain, l’homme en terme générique, l’homme et la
femme, et enfin, la notion de personne et d’être
de la personne. Elle jettera dans la lumière des cathédrales gothiques le droit
à la liberté, la reconnaissance définitive de l’usage du libre arbitre, la
reconnaissance de la liberté de conscience, même si cette donnée s’affirme
lentement dans la société.
Nous sommes là au cœur, au centre sacré de la civilisation et de
la culture chrétienne ; l’homme est investi
d’une dignité qui surabonde et le dépasse. L’homme est si aimé de Dieu pour
lui-même qu’il peut librement rejeter son Créateur.
Ce bien est à défendre
contre toute raison, contre toute idéologie, contre toute culture négatrice de
la personne, négatrice de l’être. L’homme,
libre face à Dieu, est le diamant autour duquel va se construire toute
la civilisation chrétienne que nul ne doit laisser tomber au nom d’un faux et
tragique humanisme de bazar confortable. On ne doit rien céder de ce joyau face
au péril islamique : Confère, le
discours de Benoît XVI à Ratisbonne.
Monsieur
le Cardinal
Jean-Marie Lustiger, est décédé
Paris est orphelin de l’un des
ses pères communs et l’église de France, d’une de ses plus belles lumières de
l’après guerre. Un grand serviteur de l’Eglise et de la chrétienté vient de
regagner la Maison du Père.
Bienheureux es-tu, Jean-Marie, tu
es maintenant dans la lumière de la Vérité que tu as servie avec générosité et
fermeté.
Tu fus l’une des figures qui
travailla à la correction des dérives de l’après Concile, tu sus demander
pardon à nos frères intégristes pour l’oppression dont ils furent victimes
quand Mgr. Lefebvre quitta l’Eglise.
Dieu t’appela à la foi
catholique, c’est-à-dire à l’accomplissement de la Révélation confiée au peuple
élu, en cela tu pouvais sans crainte affirmer que, quoique baptisé dans la foi
du Christ, tu n’en demeurais pas moins juif, un Juif accompli.
Merci, Jean-Marie d’avoir su et
voulu être une figure apaisante et ferme dans les épreuves qui traversent
encore notre église de France.
Prie pour elle. Obtiens-nous la
grâce de la fidélité au Magistère et au successeur légitime de Pierre.
TABLE DES MATIERE
DE LA REALE POLITIQUE…p.3
UNE AGRICULTURE…p.5
EXHORTATION…p.7
H.POTTER…la polémique p.16
HISTOIRE DE FRANCE p.19
ABRAHAM p.22
LA VIE DES MOTS p.28
SCIENCE DE LA PRIERE p.32
LE SAINT CONCILE VAICAN II p.39
LE SAINT CONCILE VATICAN II COMMENTAIRE p.41
COMMUNIQUE DE LA REDACTION p.44
FOI MUSULMANE. FOI CATHOLIQUE p.47
LETTRE A L’EGLISE CATHOLIQUE…p.54
LES SENATEURS p.63
DE L’EUROPE p.66
DU KOSOVO…p.68
DU PRINCE P.71
HISTOIRE DE L’EGLISE p.73
SON EMINENCE p.80