La haine de la
France et des Français
LA LETTRE CATHOLIQUE N°35
FIER D’ETRE DE L’EGLISE
CATHOLIQUE APOSTOLIQUE ROMAINE
SON SITE :
lescatholiques.free.fr
SON MAIL : lalettrecatholique@free.fr
JUILLET-AOUT 2007 – DIFFUSION GRATUITE – FAITES LA CONNAITRE
L’ASSOMPTION
DE MARIE
« MARIE, LA DAME EUCHARISTIE » J.P.II
Pierre-Charles Aubrit Saint Pol
DE GAULLE
CLEMENCEAU
A
la recherche de la légitimité…
L’élection du chef, du prince soit par vote, soit par acclamation
était légitime parce qu’elle exprimait le choix de la communauté. Elle se
donnait pour chef le plus valeureux de ses guerriers à la défendre. Elle
attendait de lui qu’il donnât sa vie pour elle.
L’élection du chef de l’Etat pour la France n’est pas d’abord celle
du chef de la France, mais celle de celui qui servira, à la marche la plus
haute, la République.
En France, on élit en tout premier lieu le Président de la République
qui est accessoirement le chef de l’Etat. – situation assez proche de celle
de l’ancienne URSS et des anciens régimes communistes, tel que l’on peut encore
l’observer en Corée du Nord ou pour l’Ile de Cuba. - Il ne gouverne la
France que dans l’intérêt de la République. L’esprit des institutions est de
servir les intérêts du peuple pour mieux maintenir et servir la République.
Notre gouvernement est dépendant des intérêts de la République, qu’importe si
ceux-ci s’opposent au bonheur du peuple français, du peuple de France. – La
République issue de la Révolution de 1789 est un mode de gouvernement d’une
idéologie absolutiste, car son fondement n’est pas originellement
anti-royaliste, mais anti-royaliste parce que fondamentalement,
structurellement anti-chrétien. Le roi de France fut renversé et mis à mort
parce qu’il défendait la liberté de l’Eglise. La révolution de 1789 est une
révolution anti-chrétienne à l’origine, dans ses fondations et dans ses
objectifs. - Ainsi donc, on peut considérer que le gouvernement est
subordonné aux intérêts particuliers et généraux de la République qui est et
demeure une praxis idéologique. Et ce ne sont pas les paroles incantatoires de
M. Sarkozy qui changeront la situation ;
c’est un état de fait : « La France a cessé pour moi de n’être qu’une
idée pour devenir presque une personne…, elle ne m’a pas quitté, je n’ai parlé
que d’elle, je n’ai pensé qu’à elle. Je n’ai fait campagne que pour
elle. » « Le président de la république est un homme de la nation,
pas d’un parti. Il doit comprendre, connaître l’histoire de France, il doit
honorer la mémoire de ses héros. »
En fait, lorsque le peuple vote, il y a tromperie sur le sens et la
qualité de cette démarche. Le peuple élit celui qui lui semble le plus apte à
défendre ses intérêts, c’est l’intention générique de la majorité des Français.
Il y a donc un malentendu, car l’élu sait qu’il est là pour servir la
République et il en donne toutes les garanties… (cf. Le discours de campagne à
Saint Etienne de M Sarkozy).
La République en France s’est substituée au roi, ce qu’elle ne cesse
à s’employer à chaque élection et à chaque changement de constitution. Elle se
substitue aux états naturels qui ont toujours construit et constitué la
France, la patrie, la nation. – Les parlements régionaux garantissaient une
réelle représentativité et régulaient le pouvoir royal. Il faudra attendre le
milieu du XVIIe pour que s’élabore une royauté absolutiste qui
trouvera son apothéose avec Louis XIV et, une mystique erronée du pouvoir et du
statut dévoyé du roi. Ce roi fut le Salomon de la France, le fossoyeur de la
France chrétienne. –
La
République est imposée au peuple comme principe exclusif, principe éminemment
idéologique, imposé au peuple comme une fin en soi par lequel et dans lequel,
il trouve son épanouissement, son accomplissement. Elle est l’Etat, l’Etat
n’étant légitime que s’il est de la République. Elle est l’émanation de la
culture révolutionnaire, elle en est une idole culturelle après avoir été une
idole dissimulée sous l’appellation de Déesse de la Raison, selon
Robespierre. – Il y a là similitude avec le régime des Khmers Rouges qui,
dans une radicalité diabolique, mais d’une logique révolutionnaire parfaite,
inventa un concept idéologique absolu mais non identifié ni nommé vers lequel
il fallait œuvrer, servir, selon le témoignage des rescapés. – La
République en France n’est pas française, car elle fut financée, préparée, par
des gouvernements étrangers et des agents de ces gouvernements souvent membres
de sociétés occultes anti-chrétiennes : la Prusse, L’Angleterre, la
Hollande. Elle demeure un principe de renversement actif, renversement des
ordres naturels et surnaturels : libération de l’avortement,
culpabilisation des principes légitimes d’autorité, divorce, union contre
nature, loi de bioéthique, euthanasie, eugénisme… C’est à cause de cette
logique implacable qu’elle mandata le général Buonaparte de répandre ses
‘valeurs’, à savoir la culture de la révolution, du renversement. Il ne peut en
être autrement, son mouvement propre ne peut être sur le fond maîtrisé, car sa
substance intérieure, religieuse est celle de Lucifer. C’est
ainsi que dès que surgissent des individualités comme Buonaparte, Tiers,
Clemenceau, Pétain, de Gaule, il y a des voix, comme pour M. Sarkozy, qui les
qualifient de contre-révolutionnaires, ce qui est juste en un sens, à ceci prés
qu’ils n’arrêtent pas le mouvement, mais le ralentissent, le stabilisent et
s’en nourrissent. – La répression de la Commune fut orchestrée par les fils
des révolutionnaires qui n’en ont pas moins installé la République et poursuivi
son œuvre moins sanglante certes mais tout aussi efficace. - La République
fleur toxique et finalement mortelle de la révolution, n’est rien de moins
qu’une chimère - au sens génétique - qui, pour se survivre, ne peut que
continuer le renversement des ordres naturels, spirituels auxquels elle prétend
se substituer. Aucun mode de scrutin, fut-il le suffrage universel, ne saurait
lui conférer la moindre légitimité pas même naturelle puisqu’elle renverse le
droit naturel et les lois naturelles. – De Gaulle avait une légitimité de
gouvernement en tant que personne, que chef traditionnel, car il contribua à la
libération du sol français et défendit, seul contre tous, l’intégrité
territoriale de la patrie. L’administration de Roosevelt prévoyait la partition
de la France en trois Etats distincts, entre autre, le rétablissement de la
Lotharingie. C’est à de Gaulle, soutenu prudemment par Churchill, qu’on doit
d’avoir maintenu son intégrité territoriale. – L’absence rédhibitoire de
légitimité pour la République poussa ses serviteurs à se saisir de la perte de
l’Alsace-Lorraine pour justifier une première guerre mondiale à seule fin de se
procurer une « très relative légitimité
d’apparence » et en même temps faire tomber
les régimes qui étaient autant de résistances à la culture révolutionnaire parce
que catholiques. La vocation messianique de la France chrétienne est ici
logiquement inversée par la révolution. Les guerres de 14-18, 39-40, et
celle de l’Irak actuel ainsi que toutes les autres intermédiaires y compris le
mode de décolonisation pour certaines contrées sont toutes des poussées
monstrueuses de la révolution.
Si la matrice culturelle de la révolution reste en France, la
maîtrise des commandes est dans les mains des anglo-saxons (protestantisme)
avec une variante pour l’Islam. – Il n’est qu’à observer les mouvements
religieux de ces deux pôles pour s’en convaincre : la religion est
prétexte faux et blasphématoire à la déstabilisation des régimes pour
l’établissement d’un ordre de gouvernement mondial, un projet méphitique et d’une
logique implacable à la dimension du mondialisme. - La révolution va vers
sa conclusion qui sera précédée par la chute de toutes les maisons princières.
Elle se conclura par un enfermement sur elle-même pour après imploser,
c’est-à-dire exploser en elle-même. Dans cette logique, l’idée d’un
communautarisme de l’Eglise peut s’imposer comme une nécessité.
On ne peut donc pas dissocier la République,
en France, de la dynamique révolutionnaire.
Nous comprenons bien l’intention du Président de la République de se trouver
une légitimité que ne peut en aucune manière lui donner un vote, puisque par
son principe même, le vote républicain est d’abord un acte de valeur juridique,
légal, or la légitimité procède d’un principe qui lui est largement
supérieur. Il n’y avait donc aucune surprise que de le voir faire hommage
à Clemenceau, de Gaulle et au mémorial des fusillés du Bois de Boulogne. Ni le
fait que certaines de ses déclarations fassent référence au passé chrétien et
au combien glorieux de la France : « A Montpellier, le candidat
Sarkozy évoquait la France et « son long
manteau de cathédrales ». Au Mont Saint Michel, il rencontrait « l’âme de la France »… »
(extraits du blog des Manants du Roi.)
M. Sarkozy s’est engagé au développement des lois qui renversent les ordres
naturels, ce qui lui enlève toute possibilité de s’inscrire dans une légitimité
de quelque nature que ce soit.
Il est des élévations qui sont des instruments implacables de chute…
« Je ne me contenterai pas d’un
gouvernement à double face. Je ferai remonter la vérité… »
(Paroles de Jésus à une âme privilégiée après la déclaration d’intention de
M.Sarkozy quant à sa candidature à la présidence de la République. Jésus lui
révéla qu’il serait élu.)
POLITIQUE–PRAGMATISME- REFORME
Le gouvernement que les Français se sont donné est maintenant
en mesure légale de travailler à l’application du programme sur lequel ils se
sont favorablement exprimés. A moins de nier les fondements mêmes de la
démocratie, il n’appartient à personne de remettre en cause ou de gêner ce
gouvernement, sauf par les moyens légaux que mettent à disposition les
institutions émanant de la volonté démocratique du peuple.
Il serait désastreux pour l’opposition de pratiquer
l’obstruction systématique. Le peuple ne l’entendrait pas avec la docilité antérieure ; que
personne ne mette le doigt dans un engrenage qui rendrait impossible la
stabilisation de la société ! Elle en a besoin et la recherche, d’où entre
autre, l’explication de la forte participation aux élections présidentielles.
Ceci étant, les réformes, le pragmatisme sont-ils
suffisants pour gouverner un peuple comme le nôtre ?
Il est à craindre que le peuple ne se contente pas de
bien manger et de bien s’amuser même s’il a pris l’habitude de ne pas être trop
réveillé dans son sommeil, ni trop dérangé dans ses petits conforts. Surtout
qu’on laisse au peuple sa part d’imprévisible, gardons-nous de l’encarter.
Il ne faudrait pas que derrière la nécessité objective de
réformer se dissimulent des options tendant à réduire la liberté ou à endormir…
Il serait néfaste que sous le prétexte de la réforme on
entende pas l’expression des consciences sur des problèmes générés par
l’irrespect du droit naturel et de la loi naturelle.
Le gouvernement, dans la logique des ces élections, doit
mener à bien les réformes indispensables pour véritablement entrer de
plein-pied dans le troisième millénaire. Il est nécessaire que notre
constitution se présidentialise, que le Président assume l’application des
politiques dans sa personne et non pas dans celle distincte du gouvernement.
L’une des préoccupations majeures est comment en finir
avec les vestiges mortifères des idéologies. Les réformes économiques et
sociales qui partent du principe que le
travail participe à la dignité de l’homme, animal social, est une évidence de
bon sens. Il est au cœur de la vie de la cité selon le droit naturel.
Il faut espérer que les valeurs du travail et de
l’économie pourront sortir définitivement du carcan moisi des idéologies.
Il est important de mettre un terme à un faux concept qui
consiste à faire croire que la justice sociale trouve sa réalisation dans des
praxis idéologiques.
Il faut sortir des enfantillages mortels de ces
idéologies, pas seulement marxistes, mais aussi libérales et nationalistes.
La justice est au cœur du droit naturel, elle est une
exigence spirituelle. Elle appartient au bon sens. Mais pour y parvenir, il
convient de veiller à ce que les plus pauvres soient élevés ; la société
doit tirer au sommet ceux dont la peine est la plus lourde. Il ne faut plus
laisser d’hommes et de femmes sur le bas côté de la route du bien-être
économique, même s’il est transitoire.
On veillera à ce que le pragmatisme ne se transforme en
une autre forme de pensée unique, qu’il ne devienne une forme nouvelle
d’oppression intellectuelle et sociale.
Mais qu’en sera-t-il réellement de la pérennité de ces
réformes ?
Est-il possible de construire le bonheur d’un peuple sur
les ossuaires des enfants à naître ?
Est-il possible d’obtenir des résultats stables sur un
amoncellement de lois radicalement opposées au droit naturel, à la loi
naturelle ?
Il semble bien que non ! il se pourrait même que,
dans cette situation précise, les réformes ne finissent par se retourner contre
leur objectif.
Quel dieu peut encore bénir nos sociétés ?
Espérons que Monsieur Sarkosy ne s’avère pas être un
simple et brillant bateleur.
LUC ELNLINGER
Houria Bouteldja est née à Paris. Elle est
donc française.
Tous ses propos sont empreints d’une haine
viscérale contre la France et son œuvre coloniale, source, selon elle, de tous
les maux dont souffre l’Afrique. La meilleure façon de lutter contre ce
colonialisme devrait s’imposer pour elle : retourner dans le pays de ses
parents pour l’aider à se reconstruire en le dégageant de toute trace de cette
présence française si mortifère.
Elle est le porte-parole du mouvement Indigènes
de la République (Les Français de souche ne seraient-ils donc pas des
indigènes ?)
Elle s’est
d’ailleurs fait remarquer par un
jeu de mots odieux, en qualifiant les Français de souche de
« sous-chiens » ; si ce n’était qu’un lapsus, il serait très révélateur, mais ce n’en est pas
un ; pour le comprendre, allez sur ce site et écoutez. De nouveau et, sans
l’excuse du jeu de mot ou du lapsus, elle qualifie les Blancs et les
Occidentaux de « sous-chiens ».
http://www.dailymotion.com/video/x2du97_souchiens_politics
Aux
dernières nouvelles, aucune ligue de vertu ne s'est manifestée suite à cette
déclaration hyper raciste de Houria Bouteldja devant des millions de
téléspectateurs sur FR3.
Il est vrai qu'il ne s'agissait que de
traiter les Européens blancs, et Français en particulier, de l'agréable
qualificatif de "Sous-chiens"… !
Que n'aurait-on entendu si un Blanc
avait traité les Maghrébins de « sous-chameaux ? »
Le président Frêche, lui, après avoir
traité certains harkis de sous-hommes s’était excusé avec insistance. Houria
Bouteldja, elle a toujours maintenu ce propos.
Mais dans la France d'aujourd'hui, on
est libre de déverser sa haine publiquement, à la condition que ce soit à
l'égard de ces salauds de Français de souche.
Les Français sont totalement dévirilisés,
aucun journaliste présent sur le plateau n’a réagi ; les invités se sont
tus.
Je vous livre d’ailleurs la réaction d’un professeur de faculté à qui
j’avais part de ces propos abjects :
« Il n'y a que la vérité qui blesse! Pour ma part,
je suis donc totalement insensible à ce genre d'insultes: elles ne
déshonorent que ceux (ou celles) qui les émettent! »
Cette réaction est emblématique, car il n’y a aucune condamnation du propos et on peut être certain que si c’eut été l’inverse, l’écran sur lequel vous lisez ce texte, aurait éclaté tellement eût été forte son indignation…
QUAND LE POLITIQUE SE
MELE DE DIRE CE QUE LA VIE INTELLECTUELLE DOIT OU NE DOIT PAS DISPUTER…
Pierre-Charles aubrit Saint Pol
LENGAGNE
ANE RIEUR
Il paraît, mais ne le dites à personne, que les
dinosaures socialistes partent en guerre exterminatrice contre ce qui reste du
cheptel des ânes européens en provoquant chez eux un fou-rire mortel…
Ah mon ami, le rose vous va si bien ! Je
vous ai apporté du foin…
Il semble que se soit la détermination de monsieur
Lengagne, ancien député P.S. - dinosaure sorti tout droit des ombres « pachydermiques »
-. Il se chargea d’une quête rassurante à seule fin de couvrir les vestiges
idéologiques d’un crépuscule ombré dans l’espérance enfantine de les
ressusciter.
Dans les affres des nuits fiévreuses, il rédigea un rapport que rythmaient les pauses suse-pouce et e rêve jamais réaliser de retrouver cet instant sublime de la dernière couche culotte. Ce rapport concernait l’objet de désirs rassurants et confortables : empêcher que l’on revienne à étudier le créationnisme…
Les socialistes
nous semblaient nous avoir amenés, durant la campagne électorale, vers des
sommets inégalés du ridicule, et bien nous avions tort, ils avaient conservé un
atout maître, M. Lengagne ! Certes, il ne faisait qu’exécuter un mandat de
la Commission de la Culture au Conseil de l’Union Européenne qui semble
justifier ses émoluments par une succession d’enfantillages ; c’est à
croire que leur bureau est au centre d’une garderie !
Ce rapport devait être soumis au vote le 26 juin, ce qu’avec un
bonheur de bon sens le regroupement des droites parvint à bloquer. Le but de ce
vote étant d’empêcher que l’on enseigne à nouveau la théorie du créationnisme,
mais derrière cette rassurante intention se cache le désire d’empêcher par tout
moyen l’enseignement du dogme chrétien de l’acte créateur de Dieu.
Que ne ferait-on pour parvenir à effacer de la mémoire collective
Dieu et tous les héritages religieux ! Comme est grande et belle la
démocratie dans notre Union Européenne, comme sa parure vertueuse est
chatoyante mais frangée du sang des enfants à naître… !
Comment peut-on encore tolérer que le politique vienne encore se
mêler de la chose intellectuelle ? Mais y aura-t-il un jour une limite à
la bêtise ou est-elle aussi sacrée que le sang versé des promesse de
sourire ? Est-ce pour rien que l’on continue de se battre pour le respect
des libertés et de la dignité de l’homme !
Quel est ce mal tordu qui ronge et ronge le cœur de notre société
occidentale ?
Que faudra-t-il pour les ramener à la raison, ces esprits contrefaits
d’amour et d’espérance ? Peut-être faudra-t-il fonder la ligue des
botteurs de cul !
Il paraît que la commission « zizi-culturelle » doit
revenir à la charge pour octobre, gageons que nous aurons des veillées
rigolardes au coin du feu.
Nous nous posons une question existentielle : pourquoi aller au
cirque ? Les politiques font çà si
bien !
Comptons sur l’esprit d’ouverture de Monsieur Sarkosy.
La série d’articles que la rédaction avait acceptée de publier dans ses colonnes sous la signature de Madame Zineb Abdel Hamid – universitaire à LILLE III - est définitivement interrompue en raison de deux articles successifs qui lui furent proposés et qui dénotent pour le premier de graves lacunes historiques et exégétiques, pour le second une facture idéologique incompatible avec la discipline universitaire, ainsi qu’avec la doctrine de notre rédaction. En effet, certains de ces passages tombent sous le coup des lois antiracistes et antisémites de notre législation. Il est noté également un contenu confus, absences de toutes références qui conclut à un niveau très inférieur à celui habituellement exigé des universités.
"LE SACREMENT DE L' AMOUR"
EXHORTATION APOSTOLIQUE
POST-SYNODALE
SACRAMENTUM CARITATIS
DU PAPE
BENOÎT XVI
AUX ÉVÊQUES, AUX PRÊTRES, AUX DIACRES
AUX PERSONNES CONSACRÉES
ET AUX FIDÈLES LAÏCS
SUR L'EUCHARISTIE
SOURCE ET SOMMET DE LA VIE
ET DE LA MISSION DE L'ÉGLISE
Commenté par Léonce Grattepanche
En raison de l’importance du document quant à son
volume et sa qualité doctrinale, la rédaction décide que seul le commentaire
proposé sera édité dans ces colonnes, pour ne pas en alourdir
la lecture. Le document – l’exhortation - est consultable dans son intégralité
dans notre bibliothèque qui est mise gracieusement à la disposition des
lecteurs.
Devant l’importance du volume que représente le
commentaire de cette exhortation Monsieur Léonce Grattepanche l’éditera en deux
parties.
Cette exhortation sur l’Eucharistie est un
document considérable par la doctrine qu’il développe et par le rappel des
différents points trop peu connus et si nécessaire à la vie de tout baptisé. Ce
document que le Saint Père a voulu dans la continuité de sa première encyclique
est une référence indispensable pour consolider la formation doctrinale des
catéchumènes et des catéchistes.
Nous espérons que le commentaire que nous vous
proposons contribuera à sa compréhension
qu’il vous fera mieux saisir toute sa richesse substantielle favorisant la vie
d’union avec Notre Seigneur.
Introduction :
Le lavement
des pieds précède l’institution de l’Eucharistie : - avant de mourir pour nous sur la croix, se nouant
un linge à la ceinture, il lave les pieds de ses disciples - Jésus se noue un tablier, c’est la tenue ordinaire de celui qui
s’apprête à servir. Il introduit par ce geste, dans le mystère du salut, le
plus servile des actes humains qui, par amour, devient l’égal des plus grands
faits dépourvus d’amour. Rien de la geste de l’homme ne peut échapper à l’œuvre
de rédemption pour peu qu’on le veuille d’intention. C’est la clef objective
pour une vie d’union avec Jésus.
Jésus s’intitule Serviteur des serviteurs de
son Père, il est le Serviteur de ses frères qu’il s’apprête à introduire dans
l’adoption filiale à son Père
céleste. A cet instant là, quoique
pleinement Dieu et homme, il signifie qu’il dépose au creuset de son amour la
totalité de son dépouillement, un dépôt qu’il confie à la sauve-garde de
l’Eglise naissante et jusqu’à la consommation de toute chose, la consommation
des temps.
Il est venu sur Terre pour faire la volonté de
son Père, non la sienne entant que de sa seule nature humaine. La volonté de
son Père est sa volonté propre en tant que Fils de Dieu et Fils de l’Homme,
puisque de toute éternité il veut cette nature humaine pour servir la justice
de son Père. C’est cette attitude manifestée dans cet instant qui blesse la
nature humaine de l’Eglise, blessure d’amour et salvatrice, car sans elle, elle
n’eut pu être la Servante du Serviteur pour le service de ses frères et sœurs.
Elle n’aurait pas su constituer ni être
le corps mystique du Christ Rédempteur.
Il ne retient
rien de lui, « il ne retient pas sa condition divine » qu’il dépose aux
pieds de l’homme pécheur, dans les mains d’une créature finie et peut
reconnaissante du don qu’il va accomplir, un don total. L’agonie commence
peut-être à ce moment là.
L’institution
de l’Eucharistie est la sublimation merveilleuse de l’humilité. Un Dieu humble
qui répondra définitivement à l’orgueil de Lucifer et à tous les orgueils de
l’histoire de l’homme et de la femme.
Un mystère
n’est jamais grand ; il est profond. C’est un abîme d’amour. Il ne s’agit
pas d’un mystère selon les gnoses ou toutes les autres religions à mystères. Le
mystère chrétien est une invitation active, un sacrement de vie et de liberté.
L’Eucharistie
est un abîme d’amour parce qu’elle est un abîme d’humilité, de pauvreté…La
puissance et la richesse de Dieu se puisent dans son humilité, dans sa
pauvreté. Si vous ne comprenez pas que Dieu est le Pauvre par excellence, vous
ne savez rien de Lui : « Apprenez de moi que je suis
doux et humble de cœur… » La richesse de Dieu est révélatrice de sa pauvreté ! En vérité
la pauvreté de Dieu comme de l’homme éclairent la richesse, la surabondance de
son amour. C’est peut-être là le secret d’un François d’Assise, d’un Vincent de
Paul et d’une Mère Térésa.
Tous les
sacrements institués par le Christ-Jésus sont une rencontre, une rencontre
l’être humain avec la double nature du Verbe incarné. L’homme s’élève vers
Dieu poussé par l’Esprit Saint et Dieu descend vers lui pressé par son amour.
Dans cette double démarche, le premier arrivé est toujours Dieu et ce sont deux démarches
d’humilité. - Dans le Sacrement de l'autel, le Seigneur vient à la
rencontre de l'homme, créé à l'image et à la ressemblance de Dieu (cf. Gn
1, 27), - Dans le sacrement de
l’Eucharistie nous venons nous nourrir de la Vérité, nous alimentons notre
liberté. Cette démarche de la créature vers son Créateur entièrement donné exige
qu’elle se déroule en vérité, c’est l’un des aspects du sacrement de confession ou de réconciliation. Car en
prenant totalement par son Incarnation la condition humaine, le Verbe assume et
renvoie tout de la véritable nature de l’homme, de l’humanité, vérité à
laquelle il nous faut nous conformer. Elle est la nôtre. - Puisque seule la vérité peut nous rendre vraiment
libres (cf. Jn 8, 36), le Christ se fait pour
nous nourriture de Vérité. Avec Lui, la liberté se retrouve. » - La vérité est une nécessité de vie. Le Christ-Jésus se propose
d’être la lumière qui nourrit et éclaire notre liberté : certes nous
sommes libres de la refuser, mais alors de quelle façon vivons-nous cette
liberté qui est tout à la fois un don et une charge dramatique, car de son
usage dépend la forme de notre éternité ? – Jésus est l'étoile polaire
de la liberté humaine: sans Lui elle perd son orientation, puisque, sans la
connaissance de la vérité, la liberté se dénature, s'isole et se réduit à un
arbitraire stérile. – Ce passage est une condamnation
implicite de la proposition du libre-examen, être son propre référent revient à
exclure la Lumière que nous donne le Père céleste en la personne de son Fils.
Qu’il suffise de se pencher avec honnêteté sur l’actualité pour comprendre
l’urgence de témoigner de la Vérité d’où d’écoulent toutes les autres vérités
qui remontent à l’Unique Vérité incarnée ! – C'est justement parce que le
Christ s'est fait pour nous nourriture de la Vérité que l'Église s'adresse à
l'homme, l'invitant à accueillir librement le don de Dieu. – L’Eglise a pour nature d’être au service de la Vérité, vérité qui
est Dieu, vérité qui dit tout de l’homme et de la création. Elle est donc le
témoin temporel par excellence de la
Vérité. Elle n’a pas d’autre obligation que d’en témoigner à temps et contre
temps et en tout lieu.
La liturgie
n’est pas figée dans l’Eglise à moins de reproduire la faute de la Tour de
Babylone – c’est-à-dire : abandonner toute démarche pastorale et évangélisatrice.
Des courants, assez simplistes, opposent les rénovations liturgiques de
l’Eglise Catholique voulues par le Concile du Vatican II au fixisme liturgique
des églises orthodoxes qui, fort hâtivement, sont montrées comme référents en
opposition à la crise que traverse notre Eglise. Il y a dans cette accusation
quelque chose de bien sot… - à chaque étape de l'histoire de l'Église, la
célébration eucharistique, en tant que source et sommet de la vie et de la
mission de l'Église, resplendit de toute sa richesse multiforme dans le rite
liturgique. – L’histoire de l’évolution liturgique est dans le pas de son histoire de l’Eglise
et dans celui de l’histoire générale. Qu’on se souvienne ce que nous coûta le
refus enfantin d’adapter la liturgie à la culture chinoise ! D’autre part,
les adaptations liturgiques n’ont jamais été négatrices des traditions. On peut
remarquer, pour peu que l’on soit honnête, que les réformes exaltèrent le diamant
des richesses antiques. Un peu comme une bague antique qu’on modifierait pour
que, selon la nécessité du moment, le joyau soit davantage en valeur. L’Eglise
Catholique en Occident a toujours fait preuve d’un souci d’adaptation pour une
pastorale qui colle aux besoins du temps présent, il est donc logique de faire
suivre la liturgie qui est un corps vivant en soi. - Les Pères synodaux ont en particulier constaté et rappelé l'influence
bénéfique que la réforme liturgique réalisée à partir du Concile œcuménique
Vatican II a eu pour la vie de l'Église. – La crise de
l’Eglise Catholique en Occident est de nature complexe. Elle est étroitement
liée à la culture révolutionnaire qui concentre des intelligences déformées et
déformantes, surtout depuis le schisme de la Réforme. Les crispations
liturgiques furent les conséquences de ces facteurs multiples et de choix
idéologiques n’ayant rien à voir avec l’intérêt de la Révélation ni le souci du
salut des âmes. Elles s’affirmèrent trop souvent comme rejetant ces deux
impératifs, car leurs promoteurs ne sont plus habités par l’Espérance et, en
vérité, sont tentés de rejeter l’Eglise, tant la profondeur de leur orgueil
désespéré est grande. Les étranges et scandaleuses innovations liturgiques non
autorisées illustrent à –contrario - l’adaptation de celle-ci aux aspirations
culturelles ou idéologiques. La crise liturgique, si spécifique soit-elle, est due aux courants dits
progressistes ou intégristes. Ils sont révélateurs d’une étonnante inculture,
d’une psychologie raidie, fermée et sectaire commune à ces courants, dans
lesquels vient raciner un immense orgueil pathologique. - Les difficultés, et aussi certains
abus qui ont été relevés, ne peuvent pas
masquer, a-t-il été affirmé, que le renouveau liturgique, qui contient encore
des richesses qui n'ont pas été pleinement explorées, est bon et valable. – L’histoire de l’Eglise démontre que l’application des décisions
conciliaires sont les pierres sur lesquelles une minorité de catholiques
viennent achopper. Il semble que le terreau favorisant les problématiques
procède certes d’une tentation à l’orgueil, mais
d’une « non-intériorisation » de l’Eglise, d’une vision
utilitariste de celle-ci, comme ci elle n’était pour eux qu’un instrument de
choix dans une perspective trop humaine. La liturgie est alors prise en otage,
car elle est un corps vivant, un instrument de pouvoir. Cette perversité est le
résultat de l’éloignement d’une authentique vie intérieure, et sans doute, du
refus plus ou moins conscient d’assimiler à sa vie spirituelle et humaine le
mystère de la Passion, le mystère de la Croix. - Concrètement, il s'agit de lire les
changements voulus par le Concile à l'intérieur de l'unité qui caractérise le
développement historique du rite lui-même, sans introduire de ruptures
artificielles. – L’Eglise fondée par Notre Seigneur
Jésus-Christ n’a pas sa finalité dans le monde ni dans le temps. Elle est la
proposition de Dieu aux vues des mérites de son Fils pour accéder de la
meilleure manière au salut, à la contemplation de la Sainte Trinité. Ne pas comprendre cela, ne pas
l’admettre, l’accepter, c’est vivre sur l’Eglise comme une sangsue vit,
indifférente, sur le corps d’un mammifère.
Le sacrement
de l’Eucharistie est un mystère vivant qui ordonne la vie de l’Eglise et du baptisé
comme origine et achèvement de la vie de foi sur cette Terre et dans le temps.
Il n’est aucun événement qui lui échappe sauf à prendre le risque d’un
activisme dénué de toute charité, c’est-à-dire d’amour selon Dieu. -
Nous devons
avant tout nous reporter en pensée au Grand Jubilé de l'an 2000, par lequel mon
bien-aimé prédécesseur, le Serviteur de Dieu Jean-Paul II, a fait entrer
l'Église dans le troisième millénaire chrétien. L'Année jubilaire a été sans
aucun doute marquée par une tonalité fortement eucharistique. […] Cette
période, qui a débuté par le Congrès
eucharistique international de Guadalajara en octobre 2004, s'est achevée
le 23
octobre 2005, au terme de la XIe assemblée synodale, avec la canonisation
de cinq Bienheureux, qui se sont particulièrement distingués par leur piété
eucharistique: […] Grâce aux enseignements proposés par le Pape Jean-Paul II
dans la Lettre apostolique Mane
nobiscum Domine (7) et aux suggestions précieuses de la Congrégation
pour le Culte divin et la Discipline des Sacrements, (8) nombreuses furent les
initiatives prises par les diocèses et les différentes réalités ecclésiales
pour réveiller et accroître chez les fidèles la foi eucharistique, pour
améliorer la beauté des célébrations et promouvoir l'adoration eucharistique,
pour encourager une solidarité active qui, à partir de l'Eucharistie, rejoint
les plus nécessiteux. – Comme en
témoignent ces passages, le sacrement qui est un acte rituel, donc liturgique ne peut être désolidarisé de la vie de
l’humanité en quête de son salut ; il ne peut être déraciné de l’histoire
de l’homme et de la femme. Les options a-chrétiennes, c’est-à-dire idéologiques
sont ici renvoyées dans « le très fond des baskets » comme aime à le
dire notre jeunesse…et, pourquoi pas, renvoyées au fond des lieux d’aisance…
Nous
subissons avec délice une vague de bonheur intérieur en constatant la communion
palpable entre les épiscopes et le Successeur légitime de Pierre. Nous rendons
grâce à Dieu pour cette joie, car par elle se manifeste la présence de l’Esprit
Saint qui ne cesse d’inspirer l’Eglise. - Conscient du vaste patrimoine doctrinal et disciplinaire amassé au
cours des siècles sur ce Sacrement, (10) et accueillant le souhait des Pères
synodaux, (11) je désire surtout recommander dans le présent document que le
peuple chrétien approfondisse la relation entre le Mystère eucharistique,
l'action liturgique et le nouveau culte spirituel qui vient de
l'Eucharistie, en tant que sacrement de l'amour. – Le mystère eucharistique est l’entête, le centre et
l’accomplissement de toute activité humaine du catholique sur cette Terre et en
son temps. Rien n’est plus affligeant et mortifère que de détourner les âmes de
cette vérité voulue par Jésus-Christ lui-même. Notre présent travail veut aider
aux souhaits des pères synodaux et de notre chef, le pape Benoît XVI.
L’Eucharistie
est confirmée comme étant bien le lien de charité d’excellence entre les
hommes. Rien, rien de tout de l’homme ne devrait d’intention échapper au rayonnement de ce
mystère, se mettre en sa présence en tout ce que l’on est et en tout ce que
l’on fait transforme l’acte le plus insignifiant en une perle dès plus précieuse : -Dans cette perspective, j'entends mettre la présente
Exhortation en relation avec ma première Encyclique Deus
caritas est, dans laquelle j'ai parlé à plusieurs reprises du sacrement
de l'Eucharistie pour souligner son rapport à l'amour chrétien, en référence
soit à Dieu soit au prochain: « Le Dieu incarné nous attire tous à lui. – L’Eucharistie est sacrement d’amour de Dieu pour l’homme envers
Dieu et son prochain. « Seigneur, ton serviteur écoute. Fais grandir ton
amour en moi pour Toi et mon prochain. » - À partir de là, on comprend
maintenant comment agapè est alors devenue aussi un nom de
l'Eucharistie: dans cette dernière, l'agapè de Dieu vient à nous
corporellement pour continuer son œuvre en nous et à travers nous ».
EUCHARISTIE, MYSTÈRE À CROIRE
Croire en
Dieu est le don de Dieu proposé à tous les hommes. Tout homme peut
naturellement croire en un seul Dieu, quand bien même n’en connaîtrait-il pas
le non ; ce fut le cas de Socrate et de certaines tribus. C’est ainsi que
l’on considérera que la religion musulmane propose une foi monothéiste
naturelle, non révélée.
La foi de
l’Eglise est une foi vivante et de vie. Elle a sa source dans l’amour du
Christ-Jésus. C’est une grâce faite pour l’homme, comme le sont la charité et
l’espérance. Dieu n’a pas besoin de la foi, ni de l’espérance, ni de la
charité, il est Dieu. Dieu ne fait pas l’expérience personnelle de la foi. Mais
pour que l’homme puisse croire en Lui, il se révèle, puis il se donne à lui.
L’excellence de ce don est le sacrement de l’Eucharistie. C’est la raison pour
laquelle ce sacrement est dit sacrement de foi : « Il est grand le mystère de la foi! ».[…]
L'Eucharistie est en effet « le mystère de la foi » par excellence: « Elle est
le résumé et la somme de notre foi. » Le Fils de
Dieu, Dieu lui-même, s’incarna pour que la foi, la charité et l’espérance
soient des dons vivants seuls susceptibles d’introduire l’homme, sujet du
temps, dans une relation à l’éternité puisqu’il est immortel. L’Eucharistie est
le sacrement de l’immortalité parce qu’il est l’intégralité de la foi,
l’intégralité vivante de la Vérité éternelle. - La foi de l'Église est essentiellement une foi
eucharistique et elle se nourrit de manière particulière à la table de
l'Eucharistie. La foi et les sacrements sont deux aspects complémentaires de la
vie ecclésiale. – Il ne peut y avoir de prêtre sans la
vie sacramentelle, car la foi de l’Eglise ne peut se passer du lien sacerdotal
qui relie mystérieusement le temps de l’homme à l’éternité. C’est pourquoi, il
n’est pire souffrance dans l’Eglise que la négligence des normes liturgiques ou
comme nous l’avons trop vu en des temps très proches, le refus d’exercer la
mission du pardon sous le prétexte faux et exclusif qu’être du Christ serait
prioritairement un engagement d’assistant social. -
« La foi s'exprime dans le rite et le rite renforce et fortifie la foi ». […]«
Grâce à l'Eucharistie, l'Église renaît sans cesse de nouveau! ». […]L'histoire
de l'Église elle- même en est témoin. Toute grande réforme est liée, d'une
certaine manière, à la redécouverte de la foi en la présence eucharistique du
Seigneur au milieu de son peuple. – La perte de la foi
et de la pratique religieuse dans l’Eglise pour l’Occident sont dues, entre
autre facteurs, au non-respect des rites, de la liturgie et l’errance
doctrinale. Ce n’est pas la réforme liturgique qui est cause de la crise de
l’Eglise, mais le non-respect de cette réforme ou son rejet, attitudes qui
proviennent de choix personnels. Ils témoignent d’une foi et d’une vision de la
vie de l’Eglise erronée, dénaturée.
Sainte
Trinité et Eucharistie
Le sacrement
de l’Eucharistie n’est pas seulement le mystère d’amour de Jésus-Christ, il est
le mystère de Dieu donné aux hommes en pâture. C’est la raison pour laquelle
l’Eglise enseigne que l’Eucharistie est le mystère de l’amour trinitaire de
Dieu. - La première réalité de
la foi eucharistique est le mystère même de Dieu, amour trinitaire. Dans le
dialogue entre Jésus et Nicodème, nous trouvons une expression lumineuse à ce
propos: « Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique: ainsi tout
homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle. Car
Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour
que, par lui, le monde soit sauvé » (Jn 3, 16-17). - L’Eucharistie est la
plénitude de la foi, elle est donc le mystère vivant obligé pour la vie
éternelle. Car le Christ-Jésus se donne réellement à manger dans ce
sacrement : « Ceci est mon corps,
ceci et mon sang. » Il s’agit du don de toute son existence :
personne humaine, personne divine. - Ces
paroles montrent la racine première du don de Dieu. Jésus, dans l'Eucharistie,
donne non pas « quelque chose » mais se donne lui-même; il offre son corps et
il verse son sang. De cette manière, il donne la totalité de son existence,
révélant la source originaire de cet amour. Il est le Fils éternel donné pour
nous par le Père. – Mieux vaut ne pas
recevoir l’Eucharistie si on ne croit pas que l’hostie consacrée est vraiment
le corps et le sang du Sauveur, si on ne croit pas à ce mystère défini par
Jésus en personne alors les grâces qui en découlent ne sont pas agissantes pour
le salut, elles deviennent condamnation -
« C'est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel. Le pain de Dieu,
c'est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde » (Jn 6,
32-33), et il en vient à s'identifier lui-même, sa chair et son sang, avec ce
pain: « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel: si quelqu'un
mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c'est ma
chair, donnée pour que le monde ait la vie » (Jn 6, 51). – Le sacrement de l’Eucharistie résume l’excellence de l’obéissance
de Jésus-Christ à la volonté de son Père. Ce mystère est le témoignage
permanent sur cette Terre et dans le temps que la désobéissance d’Adam et Eve
est réparée par une obéissance absolue, sans faille, parfaite à Dieu le Père, au
Dieu Trinitaire. C’est en vue de cette obéissance parfaite que Dieu le Père
donne son Fils en nourriture, car il s’est offert sans retenu à la justice de
son Père pour le salut du genre humain.
Depuis
l’origine des temps, l’homme et la femme sont appelés à l’existence pour rendre
grâce à Dieu leur Créateur. Le péché originel blessa cet appel à l’action de
grâce et, c’est la raison pour laquelle Dieu invita l’humanité à entrer dans
son plan, mais par la porte du salut. C’est ainsi que s’ouvrit l’histoire du salut qui reste
une affaire de profonde liberté. L’Eucharistie est l’illumination de cette
histoire dans laquelle toute l’humanité finira par se rejoindre. - Dans l'Eucharistie se révèle le dessein d'amour qui
guide toute l'histoire du salut (cf. Ep 1, 10; 3, 8-11). – Le pain et le vin sont les symboles d’une réalité où la Sainte
Trinité se laisse rejoindre par l’homme et par laquelle Elle le rejoint dans
tout ce qui le fait être et avec toute son histoire. La Sainte Trinité est le lieu d’amour parfait
de Dieu : Dieu le Père spire d’amour son Fils, Dieu le Fils spire d’amour
son Père, de la communion de ces deux amours parfaitement identiques en qualité, mais différenciés par les Personnes
procède l’Esprit saint qui spire d’amour Le Père et le Fils. La Sainte Trinité
est une spiration permanente d’amour
libre. - En elle, le Deus Trinitas, qui en lui-même est
amour (cf. 1 Jn 4, 7-8), s'engage pleinement avec notre condition
humaine. Dans le pain et le vin, sous les apparences desquelles le Christ se
donne à nous à l'occasion du repas pascal (cf. Lc 22, 14-20; 1 Co
11, 23-26), c'est la vie divine tout entière qui nous rejoint et qui participe
à nous sous la forme du Sacrement. - Dieu est communion parfaite d'amour entre
le Père, le Fils et l'Esprit saint. – Contempler l’amour
ou l’œuvre d’amour entre les hommes, c’est voir et contempler la Trinité. Un
baptisé n’a qu’à vouloir est le Dieu Trine le rejoint en tout ce qu’il fait,
même dans ce qu’il y a de plus servile pour autant que l’humilité y soit.- saint Augustin: « Si tu vois l'amour, tu vois la
Trinité. »
Eucharistie:
Jésus véritable Agneau immolé
L’Eucharistie
fait mémoire de la Passion de Jésus-Christ qu’elle réactualise de manière non
sanglante à chaque célébration. Ainsi Jésus-Christ continue-t-il d’attirer à
lui tous les hommes du haut de sa croix. - La mission pour laquelle Jésus est venu parmi nous
s'accomplit dans le Mystère pascal. Du haut de la croix, d'où il attire à lui
tous les hommes (cf. Jn 12, 32), il dit, avant de « remettre son Esprit
»: « Tout est accompli » (Jn 19, 30). Dans le mystère de son obéissance
jusqu'à la mort, et à la mort de la croix (cf. Ph 2, 8), s'est accomplie
la nouvelle et éternelle alliance. Tout de la Promesse
faite à Adam et Eve puis à Noé, Abraham, réaffirmée à Moïse s’accomplit
parfaitement à l’instant où il rend son Esprit sur la croix. La Nouvelle
Alliance est le triomphe de l’obéissance. Cette nouvelle alliance est
définitive, éternelle. Et l’Eucharistie nous le rappelle, son tabernacle et la
nouvelle arche d’alliance. Cette nouvelle alliance s’est faite dans une liberté
totale, parfaite ; liberté de Dieu qui, s’incarnant, assume la liberté
blessée de l’homme, lui nettoie la plaie et la libère du joug de Lucifer.
L’homme a besoin de cette nourriture eucharistique pour maintenir propre la
blessure et ne pas retomber sous le joug du Menteur dès l’origine. - La liberté de Dieu et la liberté de l'homme se sont
définitivement rencontrées dans sa chair crucifiée en un pacte indissoluble,
valable pour toujours. - Même le péché de l'homme a été expié une fois pour
toutes par le Fils de Dieu (cf. He 7, 27; 1 Jn 2, 2; 4, 10).
Comme j'ai déjà eu l'occasion de l'affirmer, « dans sa mort sur la croix
s'accomplit le retournement de Dieu contre lui-même, dans lequel il se donne pour
relever l'homme et le sauver – tel est l'amour dans sa forme la plus radicale
». – La mission de Jésus-Christ fut révélée dès le
début de sa manifestation au monde par saint Jean le Baptiste, révélation que
reprend la liturgie eucharistique. On comprend combien il est important de
respecter les normes liturgiques qui ont une mission pédagogique ;
pédagogie divine incarnée qui aide à entrer en la Présence de la Trinité. - Cette fin ultime de sa mission était déjà bien
évidente au début de sa vie publique. En effet, lorsque, sur les rives du
Jourdain, Jean le Baptiste voit Jésus venir à lui, il s'exclame: « Voici
l'Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde » (Jn 1, 29). Il est
significatif que la même expression revienne, chaque fois que nous célébrons la
Messe, dans l'invitation faite par le prêtre à s'approcher de l'autel: «
Heureux les invités au repas du Seigneur! Voici l'Agneau de Dieu qui
enlève le péché du monde ». - L'Eucharistie contient en elle cette nouveauté
radicale, qui se propose de nouveau à nous dans chaque célébration. -
L’institution
de l’Eucharistie résume toute l’histoire du peuple d’Israël, c’est-à-dire toute
la Révélation Hébraïque. Toute la pédagogie divine prend sens et se réalise
dans l’institution de la Sainte Cène. - De cette manière, nous sommes invités à réfléchir sur
l'institution de l'Eucharistie au cours de la dernière Cène. - Ce repas rituel,
lié à l'immolation des agneaux (cf. Ex 12, 1-28.43-51), était la mémoire
du passé, mais en même temps cette mémoire était aussi prophétique,
c'est-à-dire annonce d'une libération future. – Le passage de la Mer Rouge se déroule véritablement, il prend
tout son sens. Le peuple élu sera libéré du joug de Lucifer, du péché et, grâce
à cette élection, c’est tout le genre humain qui va connaître son passage de la
Mer Rouge, toute l’humanité sera mise sur le chemin du salut. L’erreur de la
majorité des dirigeants israéliens sera d’avoir fait une lecture matérielle,
nationaliste, identitaire d’une histoire qui pour réelle qu’elle fût, n’avait sens
que dans une dimension spirituelle si intensément et dramatiquement annoncée
par les prophètes. La faute du peuple élu fut de ne pas comprendre la dimension
universelle de leur élection, de leur vocation. - Le mémorial de l'antique libération s'ouvrait
ainsi à la question et à l'attente d'une sagesse plus profonde, plus radicale,
plus universelle et plus définitive. – Jésus anticipe sa
Passion et sa Résurrection en instituant l’Eucharistie dont l’efficience sera
confirmée par son saint sacrifice, celui du véritable Agneau. On s’émerveille
non seulement de ce profond mystère, mais également de la formidable
illumination qu’il produit sur l’Antique Révélation. Il est évident que
l’Eglise Catholique Apostolique et Romaine peut s’affirmer l’héritière de l’Ancien
Testament et être le lieu dans la foi de son accomplissement. - En instituant
le sacrement de l'Eucharistie, Jésus anticipe et intègre le Sacrifice de la
croix et la victoire de la résurrection. Dans le même temps, il se révèle comme
le véritable agneau immolé, prévu dans le dessein du Père dès avant la
création du monde, ainsi qu'il est écrit dans la première Lettre de Pierre (cf.
1, 18-20). - En situant l'offrande de lui-même dans ce contexte, Jésus rend
manifeste la signification salvifique de sa mort et de sa résurrection, mystère
qui devient ainsi une réalité qui renouvelle l'histoire et le cosmos tout
entier. – « Voici que je fais toute chose
nouvelle » dit Jésus à sa Mère dans le merveilleux film : La Passion
d de Meil Gibson. Le Christ-Jésus s’affirme comme celui en qui toute l’histoire
s’accomplit, se récapitule.
Tout de
l’Ancien Testament est accompli y compris dans son rite et ses coutumes
disciplinaires. Par son Incarnation, le Verbe dépasse tout, outrepasse la condition humaine. La Vérité
devient nourriture, son corps à manger devient l’authentique source de la vraie
et intégrale liberté de l’homme et de son histoire. - L'ancien rite s'est accompli et il est définitivement
dépassé à travers l'offrande d'amour du Fils de Dieu incarné. La nourriture de
la vérité, le Christ immolé pour nous, dat figuris terminum. – Le Christ-Jésus en instituant l’Eucharistie va demander, suggérer
l’élaboration d’une liturgie conforme à cet accomplissement. Il en confie la
charge à l’Eglise qui est présente, les Douze Apôtres. Il n’appartient donc pas
à un individu de décider de sa propre liturgie. - Par son
commandement « Faites cela en mémoire de moi » (Lc 22, 19; 1 Co
11, 25), il nous demande de correspondre à son offrande et de la représenter
sacramentellement. Par ces paroles, le Seigneur exprime donc, pour ainsi dire,
le désir que son Église, née de son sacrifice, accueille ce don, développant,
sous la conduite de l'Esprit Saint, la forme liturgique du Sacrement. […]Jésus
nous a ainsi laissé la mission d'entrer dans son « heure ». – La conversion du pain et du vin en chair et sang de Jésus, appelle
notre propre conversion afin de vivre l’union personnelle avec Jésus, le Verbe
de Dieu. - L'Eucharistie
nous attire dans l'acte d'offrande de Jésus. Nous ne recevons pas seulement le Logos
incarné de manière statique, mais nous sommes entraînés dans la dynamique de
son offrande ». (21) Il « nous attire en lui ». (22) La conversion
substantielle du pain et du vin en son corps et en son sang met dans la
création le principe d'un changement radical, comme une sorte de « fission
nucléaire », pour utiliser une image qui nous est bien connue, portée au plus
intime de l'être, un changement destiné à susciter un processus de
transformation de la réalité, dont le terme ultime sera la transfiguration du
monde entier, jusqu'au moment où Dieu sera tout en tous (cf. 1 Co 15,
28).
L'Esprit Saint et l'Eucharistie
Il n’est pas
innocent que la matière choisie comme signe substantiel du sacrement de
l’Eucharistie soit précisément le pain et le vin. Le pain et le vin sont pour
la culture méditerranéenne les symboles majeurs de la vie et du travail, du
fruit d’excellence du labeur des hommes. Ils sont aussi faciles à conserver et
compréhensibles pour tous les horizons culturels. Il est évident que cette
forme liturgique instituée par Le Seigneur contribue également à introduire la
culture gréco-latine génératrice des catégories de la pensée qui favorise
l’intelligence du créé, de l’homme et de Dieu. - Par sa parole et par le pain et le vin, le Seigneur
lui-même nous a offert les éléments essentiels du culte nouveau. L'Église, son
Épouse, est appelée à célébrer le banquet eucharistique jour après jour en
mémoire de lui. Elle inscrit ainsi le sacrifice rédempteur de son Époux dans
l'histoire des hommes et elle le rend présent sacramentellement dans toutes les
cultures. – (confère le discours de Ratisbonne) – On ne peut ignorer l’action de l’Esprit Saint dans les sacrements
et certainement pas dans celui de l’Eucharistie, la Sainte Trinité ne s’y
trouve-t-elle pas présente !- Dans le récit des Actes, l'Esprit descend sur les Apôtres réunis
en prière avec Marie, au jour de la Pentecôte (cf. 2, 1-4), et il les remplit
de force en vue de leur mission d'annoncer la Bonne Nouvelle à tous les peuples.
C'est donc en vertu de l'action de l'Esprit que le Christ lui-même demeure
présent et agissant dans son Église, à partir du centre vital qu'est
l'Eucharistie.
La prise de
conscience du rôle essentiel de l’Esprit Saint pour la consécration des
espèces, leur transsubstantiation s’établit rapidement au sein de l’Eglise. - Sur cet arrière-fond, on comprend le rôle décisif de
l'Esprit Saint dans la célébration eucharistique et en particulier en référence
à la transsubstantiation. Les Pères de l'Église en ont une très forte
conscience. Dans ses Catéchèses, saint Cyrille de Jérusalem rappelle que
nous « invoquons Dieu miséricordieux pour qu'il envoie son Esprit Saint sur les
oblats qui sont exposés, afin qu'Il transforme le pain en corps du Christ et le
vin en sang du Christ. Ce que l'Esprit Saint touche est sanctifié et transformé
totalement ». – L’invocation de l’Esprit Saint sur les
espèces touche aussi à la constitution du corps mystique du Christ, insuffle le désir d’unité. - L'Esprit, invoqué par le célébrant sur les offrandes
du pain et du vin posés sur l'autel, est le même qui réunit les fidèles « en un
seul corps », faisant d'eux une offrande spirituelle agréable au Père. (29) –
Eucharistie
et Église
L’Eucharistie
est la cause de l’Eglise, mais l’Eucharistie quoique célébrée par l’Eglise a
pour cause le Christ qui se donne et se donne sans cesse. Si l’Eglise est bien
née du Sacrifice sur la Croix, les sacrements qui sont l’Eglise vivante furent
donnés vivant dans celui qu’ils ont transpercé. La cause de l’Eucharistie est
le Cœur transpercé d’où se sont écoulés l’eau et le sang. - À travers le Sacrement de l'Eucharistie, Jésus fait
entrer les fidèles dans son « heure »; il nous montre ainsi le lien qu'il a
voulu entre lui et nous, entre sa personne et l'Église. En effet, le Christ
lui-même, dans le Sacrifice de la croix, a engendré l'Église comme son épouse
et son corps. - Un regard contemplatif vers « celui qu'ils ont transpercé » (Jn
19, 37) nous conduit à considérer le lien causal qui existe entre le sacrifice
du Christ, l'Eucharistie et l'Église. - Le Christ s’est donné à l’Eglise en premier, c’est la raison pour
laquelle elle peut célébrer l’Eucharistie puisque Jésus est premier en tout de
la vie de l’Eglise. - L'Eucharistie est le Christ qui se donne à nous, en nous édifiant
continuellement comme son corps. Par conséquent, dans la relation circulaire
suggestive entre l'Eucharistie qui édifie l'Église et l'Église elle-même qui
fait l'Eucharistie, (33) la causalité première est celle qui est exprimée dans
la première formule: l'Église peut célébrer et adorer le mystère du Christ
présent dans l'Eucharistie justement parce que le Christ lui-même s'est donné
en premier à elle dans le Sacrifice de la croix. La possibilité, pour l'Église,
de « faire » l'Eucharistie est complètement enracinée dans l'offrande que le
Christ lui a faite de lui-même. – Le Christ sera
toujours le premier à nous aimer. C’est donc bien l’Eucharistie qui est la
cause première qui fonde l’Eglise. - Il est pour l'éternité celui qui nous aime le
premier.
La personne,
l’être et l’action de l’Eglise émanent de l’Eucharistie et ils y remontent. Il
est très intéressant de savoir que l’antiquité chrétienne avait une seule expression pour désigner, le
corps né de la Vierge Marie, le Corps Eucharistique et le Corps Ecclésial du
Christ : Corpus Christi. Lorsque le célébrant vous présente l’hostie
consacrée avec ces mots : « le Corps du
Christ », il vous rappelle les trois corps et leur unité. Vous répondez
par l’Amen qui ne signifie pas seulement un engagement intellectuel, une
réponse apprise par cœur d’un bon catéchisme, mais c’est le renouvellement de
votre engagement baptismal. C’est tout votre être qui, dans une liberté
lumineuse, adhère non pas seulement à la foi de l’Eglise mais à la personne du
Christ pour être reconnu par son Père des cieux. - L'Eucharistie est donc constitutive de l'être et de
l'agir de l'Église. C'est pourquoi l'Antiquité chrétienne désignait par la même
expression, Corpus Christi, le corps né de la Vierge Marie, le Corps
eucharistique et le Corps ecclésial du Christ. Il est significatif que la
deuxième prière eucharistique, en invoquant le Paraclet, formule en ces termes
la prière pour l'unité de l'Église: « Qu'en ayant part au corps et au sang
du Christ, nous soyons rassemblés par l'Esprit Saint en un seul corps ». Ce
passage fait bien comprendre comment la res du Sacrement de
l'Eucharistie est l'unité des fidèles dans la communion ecclésiale.
L'Eucharistie se montre ainsi à la racine de l'Église comme mystère de communion.
– L’unité ecclésiale a son origine dans ce sacrement de
l’Eucharistie. Cette unité se constitue dès le moment où Notre Seigneur
l’institue. C’est un principe ouvert, ouvert à toutes les églises qui
consacrent, font l’Eucharistie. Quelle que soit la particularité de l’église
locale, le fidèle se trouve plongé dans l’union du Corps du Christ pour autant
que celle-ci célèbre l’Eucharistie dans l’intention initiale. - L'unité
de la communion ecclésiale se révèle concrètement dans les communautés
chrétiennes et elle se renouvelle dans l'action eucharistique qui les unit et
qui les différencie en Églises particulières, « in quibus et ex quibus una
et unica Ecclesia catholica exsistit ». - C'est à partir de son centre
eucharistique que se réalise l'ouverture nécessaire de toute communauté qui
célèbre, de toute Église particulière: en se laissant attirer par les bras
ouverts du Seigneur, on s'insère dans son Corps, unique et sans division ».
(38) C'est pourquoi, dans la célébration de l'Eucharistie, tout fidèle se
trouve dans son Église, c'est-à-dire dans l'Église du Christ. Dans cette
perspective eucharistique, comprise de manière appropriée, la communion
ecclésiale se révèle être, par nature, une réalité catholique. – C’est dans une réflexion, une méditation, une contemplation commune
de l’Eucharistie accueillie au cœur de nos êtres comme la réalité de l’unité du
Corps du Christ que l’on pourra sceller l’unité des Eglises Orthodoxes avec
l’Eglise qui siège à Rome. - Souligner cette racine eucharistique de la communion ecclésiale peut
aussi contribuer efficacement au dialogue œcuménique avec les Églises et avec
les Communautés ecclésiales qui ne sont pas en pleine communion avec le Siège
de Pierre. En effet, l'Eucharistie établit de manière objective un lien d'unité
fort entre l'Église catholique et les Églises orthodoxes, qui ont conservé la
nature authentique et entière du mystère de l'Eucharistie.
Eucharistie
et sacrements
L’Eucharistie
origine l’ensemble des autres sacrements que dispose le Christ au moyen de l’Eglise
en vue du salut du genre humain. En effet, considérant que cet inestimable
sacrement est le début et la conclusion de tout chrétien soucieux de s’unir au
Christ, de vivre la vie d’union au Sauveur, on doit considérer que les autres
sacrements en émanent et y remontent. - Le Concile Vatican II a rappelé que, « quant aux autres sacrements et à
tous les ministères ecclésiaux et aux œuvres d'apostolat, ils sont étroitement
liés à l'Eucharistie et ordonnés à elle. – La très
Sainte Eucharistie possède l’ensemble des biens spirituels nécessaires à la vie chrétienne de chacun des
membres du Corps du Christ et donc de l’ensemble, c’est-à-dire l’Eglise. Le
chrétien en assistant à la Sainte Messe, en communiant au Corpus Christi offre
significativement tout le contenu de sa journée, il doit le faire d’intention
pour développer cette vie d’union au Christ. Mais pour y parvenir, il doit
passer par Marie, l’Immaculée, qui a vu sa maternité universelle confirmée et
pas seulement révélée par son fils sur la croix. - La très sainte Eucharistie contient en effet
l'ensemble des biens spirituels de l'Église, à savoir le Christ lui-même, notre
Pâque, le pain vivant, qui par sa Chair, vivifiée et vivifiante par l'Esprit
Saint, procure la vie aux hommes, et les invite et les conduit à s'offrir
eux-mêmes, à offrir leurs travaux et toutes les choses créées, en union avec
lui ». – C’est pourquoi, dans la tradition des pères de
l’Eglise, on peut affirmer que l’Eglise est l’instrument et le signe de l’unité
de tout le genre humain, le symbole vivant de l’unité au Christ c’est-à-dire à
Dieu de tous les baptisés. - À ce sujet, le Concile Vatican II a affirmé que « l'Église est, dans le
Christ, en quelque sorte le sacrement, c'est-à-dire, le signe et l'instrument
de l'union intime avec Dieu et de l'unité de tout le genre humain ». (43) Comme
dit saint Cyprien, en tant que « peuple qui tire son unité de l'unité du Père
et du Fils et de l'Esprit Saint », (44) elle est sacrement de la communion
trinitaire. –
Eucharistie et initiation chrétienne
Le baptême
est le sacrement initial qui permet d’accéder à tous les autres sacrements dont
celui de l’Eucharistie ; ce sacrement vivifie le baptême et développe,
nourrit tous les dons issus du sacrement qui nous incorporent au Christ et à
l’Eglise. De ce fait, l’Eucharistie permet la plénitude de l’initiation
chrétienne. - Le sacrement
du Baptême, par lequel nous avons été conformés au Christ, (47) incorporés à
l'Église et établis fils de Dieu, constitue la porte d'entrée à tous les
sacrements. Par lui, nous sommes insérés dans l'unique Corps du Christ (cf.
1 Co 12, 13), peuple sacerdotal. Cependant, c'est la participation au
Sacrifice eucharistique qui perfectionne en nous ce qui est donné dans le
Baptême. Les dons de l'Esprit sont aussi donnés pour l'édification du Corps du
Christ (1 Co 12) et pour un plus grand témoignage évangélique dans le
monde. (48) Par conséquent, la sainte Eucharistie porte l'initiation chrétienne
à sa plénitude et elle se situe comme le centre et la fin de toute la vie
sacramentelle. (49) – Il n’est pas de plénitude possible de
l’initiation chrétienne sans communauté ecclésiale tout en s’efforçant
conjointement de répondre à une relation de personne à personne avec le Christ.
L’Eucharistie favorise cette communion entre baptisés, entre tous les membres
du Corps de Christ. - Il faut toujours se rappeler que toute l'initiation chrétienne est un
chemin de conversion à parcourir avec l'aide de Dieu et en relation constante
avec la communauté ecclésiale, soit quand un adulte demande à entrer dans
l'Église, comme cela arrive dans les milieux de première évangélisation ou dans
de nombreux milieux sécularisés, soit quand les parents demandent les
sacrements pour leurs enfants. – Il est donc impératif de réfléchir à un renouvellement pédagogique
pour la transmission du contenu de la foi qui est indispensable pour
l’initiation chrétienne.
Il faut ici
rappeler que, contrairement au New-Age et autre tendance gnostique, l’Eglise
n’est nullement une religion à mystères. IL n’y a pas en elle de secret caché
réservé à une supposée élite en vue de permettre à ces supposés membres d’être
plus que le commun des mortels. Il ne s’agit pas d’une religion ayant pour
effet de se gonfler de soi. Non, la foi chrétienne est exigeante d’humilité, de
pauvreté, de simplicité, de vérité car elle est ordonnée par l’amour, dans
l’amour et pour l’amour. L’Eglise chrétienne est servante de l’amour, elle en
est l’esclave. Il n’y a pas, comme dans des sociétés occultes, de cercles plus
fermés dans lequel on dispenserait un savoir occulte, magique. La
seule ‘magie’ c’est le sacrifice d’un Dieu fait homme sur la croix, sur le
bois du scandale et sa résurrection des morts. Tout le reste lui est étranger,
est du ressort de fantasmagories pour adultes enfantins en recherche permanente
de leur dernier biberon, de leur dernière couche-culotte.
Eucharistie
et Sacrement de la Réconciliation
On ne peut
s’approcher du Corps du Christ, s’en nourrir, sans s’être exercé un examen de conscience qui seul
permet de reconnaître nos fautes, nos manquements à l’amour. Le grand problème
généré par des pastorales déroutantes et des prêtres libérés ou d’autres accrochés
à des prêchi-prêcha vient aussi que peu de fidèles sont formés à la confession
et, il faut le dire, peu de prêtres sont vraiment formés à l’exercice
pénitentiel. Le confesseur est un
ministère complet qui demande une vie d’union au Christ exigeante, car il ne
suffit pas de confesser encore faut-il éduquer et diriger l’âme. Cette partie
de la formation semble négligée tant sur le plan de la théologie morale que
dans l’art du discernement et de la psychologie. - Les Pères synodaux ont justement affirmé que l'amour
de l'Eucharistie conduit aussi à apprécier toujours plus le sacrement de la
Réconciliation. (54) À cause du lien entre ces sacrements, une authentique
catéchèse à l'égard du sens de l'Eucharistie ne peut être séparée de la
proposition d'un chemin pénitentiel (cf. 1 Co 11, 27-29). -
Un pénitent,
lorsqu’il vient vers Dieu pour obtenir son pardon, doit être accueilli par le
prêtre non comme un coupable mais comme un malade, comme un blessé en quête de
soins, de réconfort, ce qui n’enlève rien au besoin de vérité, mais de grâce
que l’on cesse de juger un pénitent. Le confesseur n’est pas un juge, il est un
réconciliateur, un guide. Son autorité ne peut s’exercer que dans le cadre
spécifique du droit canon et de la charité. Un pénitent fait une démarche
d’humilité, de pauvreté, il doit sortir consolé de sa réconciliation, encouragé
avec des conseils adaptés à cette pauvreté qu’il reconnaît. Il faut réfléchir à
une formation spécifique avant d’autoriser un prêtre à l’exercice de cette
charge.
La notion du
péché est en grand recule, certes à cause du relativisme entretenu par toutes sortes
d’errances à l’intérieur de l’Eglise, mais aussi et surtout à cause de
l’idéologie freudienne qui, derrière l’apparent souci de venir au secours de
l’homme, avait pour but, à on origine et dans l’intention de son auteur, de
s’en prendre délibérément à la notion de péché, de responsabilité de l’acte,
sous le fallacieux prétexte que si
l’homme et la femme commettent des proposition de ce genre est, à mon sens, l’une
des plus grandes atteintes à la dignité
de l’homme, une des plus pernicieuses. Elle le réduit et l’enferme dans une
solitude qui renforce son individualisme l’amenant à une conception dangereuse
des interrelations avec la société. La dignité de l’homme procède entre autre
de sa responsabilité face à lui-même, face à l’autre, face à la communauté
sociale et religieuse. Il n’existe pas de neutralité de l’acte humain ;
tout acte a des conséquences, on est donc responsable de son acte et de
l’intention qu’on y met. - En réalité, perdre la conscience du péché entraîne toujours aussi une
certaine superficialité dans la compréhension de l'amour de Dieu lui-même. Il
est très utile de rappeler aux fidèles ces éléments qui, dans le rite de la
Messe, explicitent la conscience de leur péché et, simultanément, de la
miséricorde de Dieu. C'est pourquoi la Réconciliation, comme le disaient les
Pères de l'Église, est laboriosus quidam baptismus, (58) soulignant de
cette façon que l'issue du chemin de conversion est aussi le rétablissement de
la pleine communion ecclésiale, qui se manifeste par le fait de s'approcher à
nouveau de l'Eucharistie. – Il ne manque pas de moyens pour former une âme
à ses responsabilités de l’acte envers Dieu, envers la communauté ecclésiale,
envers l’ensemble de la société. Il faut revenir à une pédagogie dominicale qui
préparerait à la messe, de libre accès et qui aurait pour souci privilégier la
formation de la conscience morale, spirituelle et communautaire au sens de
communion des saints selon la tradition patristique. L’Eucharistie n’est pas un
bonbon, la gâterie du dimanche…
Eucharistie
et Onction des malades
L’Onction des malades est, avec le sacrement
de confirmation, le plus incompris des sacrements, sans aucun doute cette
incompréhension est liée à de grandes faiblesses dans l’enseignement du
catéchisme, à l’ignorance de la doctrine des fins dernières et évidemment à une
compréhension partielle de l’Eucharistie. On le comprend mieux avec cette
admirable exhortation, la crise de l’Eglise en Occident est en grande partie
due à elle-même, aux lâchetés doctrinales et pastorales de sa hiérarchie, à ses
compromissions avec l’esprit du monde, du monde des modes et des apparences
culturelles… - Jésus n'a
pas seulement envoyé ses disciples pour guérir les malades (cf. Mt 10,
8; Lc 9, 2; 10, 9), mais il a aussi institué pour eux un Sacrement
spécifique: l'Onction des malades. – L’Onction des
malades est un sacrement vivant qui relie le patient à la Passion du Christ, en
tant qu’il complète en son corps et en son âme ce qui manque à la Passion du
Seigneur pour le salut du genre humain. Il ne s’agit pas d’une culture de mort
ou de culpabilité mais bien d’une culture de vie. - Si l'Eucharistie montre que les souffrances et la
mort du Christ ont été transformées en amour, l'Onction des malades, de son
côté, associe la personne qui souffre à l'offrande que le Christ a faite de
lui-même pour le salut de tous, de sorte qu'elle aussi puisse, dans le mystère
de la communion des saints, participer à la rédemption du monde. – Il y a un lien étroit, substantiel entre l’agonie du malade et
Gethsémani tous les deux parfaitement résumés et vivants dans l’Eucharistie. Il
faut relire l’œuvre romanesque de Bernanos, en particulier le dialogue des carmélites. - La relation entre ces sacrements se manifeste également
face à l'aggravation de la maladie: « À ceux qui vont quitter cette vie,
l'Église offre, en plus de l'Onction des malades, l'Eucharistie comme viatique
».
Eucharistie et Sacrement de l'Ordre
Il ne peut y avoir de
célébrant pour l’Eucharistie que l’évêque et le prêtre. Il est regrettable
d’avoir institué des assemblées sans prêtre, une présidence confiée à des
hommes ou des femmes sans discernement ou sur des considérations idéologiques
opposées à la doctrine de l’Eglise. Il arrive que certains de ces responsables
laïcs souffrent d’une psychologie fragile ou d’une culture religieuse très
insuffisante quant elle n’est pas hétérodoxe ou d’une vie privée non-conforme à
la discipline canonique.
De
telles assemblées sont des tentatives de faire à croire qu’un jour une femme
pourra accéder au sacerdoce ou que l’on en viendra à l’ordination d’homme
marié. Certains presbytérium, encore de nos jours, utilisent ce genre
d’assemblée pour détourner délibérément les jeunes vocations au sacerdoce. Il
s’agit là de courants progressistes qui rejettent l’Eglise sur le fond et
souhaitent objectivement sa disparition sociale.
L’institution sacerdotale est intimement liée
à l’institution de l’Eucharistie. Le prêtre, répondant à l’appel de son
Seigneur, est introduit dans le secret de l’Amour divin et dans le cœur de la
Rédemption. Le sacerdoce magnifie la dignité de l’homme d’une sublime façon et
témoigne de la sollicitude divine dans
une humilité exaltée. Il faut sans faiblesse se défendre des ombres
hérétiques des courants et des cultures protestantes. Un prêtre est une lumière
divine, elle ne se cache pas. - Le lien intrinsèque entre Eucharistie et Sacrement de l'Ordre découle
des paroles mêmes de Jésus au Cénacle: « Faites ceci en mémoire de moi » (Lc
22, 19). En effet, Jésus, à la veille de sa mort, a institué l'Eucharistie et
fondé en même temps le sacerdoce de la Nouvelle Alliance. Il est prêtre,
victime et autel: médiateur entre Dieu le Père et le peuple (cf. He 5,
5-10), victime d'expiation (cf. 1 Jn 2, 2; 4, 10) qui s'offre elle-même
sur l'autel de la croix. Personne ne peut dire « ceci est mon corps » et « ceci
est la coupe de mon sang » si ce n'est au nom et en la personne du Christ,
unique souverain prêtre de la nouvelle et éternelle Alliance (cf. He
8-9). La doctrine de l'Église fait de l'ordination sacerdotale la condition
indispensable pour la célébration valide de l'Eucharistie. (71) En effet, «
dans le service ecclésial du ministre ordonné, c'est le Christ lui-même qui est
présent à son Église en tant que Tête de son Corps, Pasteur de son troupeau,
grand prêtre du sacrifice rédempteur ». (72) De façon certaine, le ministre
ordonné « agit aussi au nom de toute l'Église lorsqu'il présente à Dieu la
prière de l'Église et surtout lorsqu'il offre le sacrifice eucharistique ». –
Le célibat sacerdotal
est un choix spécifique à l’église latine. Ce choix est venu du peuple de
fidèles et s’est imposé progressivement, même si vint le moment où le Saint
Siège l’imposa de vive force. Ce choix s’appuie sur un état de vie qui a son
origine dans la vie même du Christ-Jésus. - Les
Pères synodaux ont voulu souligner que le sacerdoce ministériel requiert, à
travers l'ordination, l'entière configuration au Christ. Tout en respectant les
pratiques différentes et la tradition orientale, il convient de rappeler le
sens profond du célibat sacerdotal, justement considéré comme une richesse
inestimable et confirmé aussi dans la pratique orientale pour les candidats à
l'épiscopat. - Le fait que le Christ lui-même, prêtre pour l'éternité, ait vécu
sa mission jusqu'au Sacrifice de la croix dans l'état de virginité constitue le
point de référence sûr pour recueillir le sens de la tradition de l'Église
latine sur cette question. - En réalité, il est une conformation particulière
au style de vie du Christ lui-même. Ce choix est avant tout sponsal; il est
identification au cœur du Christ Époux, qui donne sa vie pour son Épouse. – Régulièrement, comme un serpent de mer, on remet
sur le tapis ce choix disciplinaire et l’on n’hésite pas à mettre en accusation
la hiérarchie.
Récemment et conformément à toute sa vie, l’Abbé Pierre s’est cru obligé de commettre une lettre à adresser après sa mort au pape dans laquelle il lui demande d’autoriser l’ordination d’hommes mariés. A l’évidence, son sens de l’Eglise et l’intelligence qu’il avait du sacerdoce se trouvaient très altérés. Cette dernière démarche est la conclusion d’une vie sacerdotale empêtrée dans des considérations pratiques et sociologiques très éloignées de l’esprit évangélique et découlant d’options qui alimentent les courants progressistes dans l’Eglise.
Ceux qui se croient appelés au sacerdoce dans l’église latine
connaissent les exigences disciplinaires et ce n’est qu’après une formation
dans laquelle ils ont eu le temps de réfléchir à cette vie toute donnée qu’ils
décident de la conclusion de leur engagement. Bien sûr la nature blessée du
prêtre n’est pas différente de celle d’un homme ordinaire, ceci étant, on
constate non sans beaucoup de souffrances que ceux qui réclament l’accès au
mariage sont engagés dans des relations coupables. Leur vie intérieure est
alors altérée, appauvrie. Se sentant dans une condition de coupables, ils
optent pour la mise en accusation de leur hiérarchie, rejetant la
responsabilité de leur vie sur l’intransigeance de la hiérarchie et prennent à
témoin et en otage le peuple de Dieu. Ils répètent dans l’aveuglement de leur
orgueil la faute de Lucifer, l’accusateur de nos frères, et s’inscrivent dans
une logique similaire à ceux qui finirent par blesser l’unité de l’Eglise. Leur
situation est souvent le fruit d’une vie intérieure appauvrie dans laquelle se
met en marche une érosion de la pratique sacramentelle. - Unie à la grande tradition ecclésiale, au Concile
Vatican II (76) et aux Souverains Pontifes
mes prédécesseurs, (77) je redis la beauté et l'importance d'une vie
sacerdotale vécue dans le célibat comme signe exprimant le don de soi total et
exclusif au Christ, à l'Église et au Règne de Dieu, et j'en confirme donc le
caractère obligatoire pour la tradition latine. Le célibat sacerdotal vécu avec
maturité, joie et dévouement est une très grande bénédiction pour l'Église et
pour la société elle-même.
Eucharistie
et Mariage
Il est tout à fait
encourageant pour le couple chrétien de se nourrir à de ci beaux et clairs
enseignements. Il est réconfortant de rappeler que le mariage chrétien est en liens
indissolubles avec le sacrement de l’Eucharistie. - Le Pape Jean-Paul
II a eu plusieurs fois l'occasion d'affirmer le caractère sponsal de
l'Eucharistie et son rapport particulier avec le Sacrement du Mariage: «
L'Eucharistie est le sacrement de notre rédemption. C'est le sacrement de
l'Époux, de l'Épouse ». (84) Du reste, « toute la vie chrétienne porte le signe
de l'amour sponsal du Christ et de l'Église. - L'Eucharistie
fortifie d'une manière inépuisable l'unité et l'amour indissoluble de tout mariage
chrétien. En lui, en vertu du sacrement, le lien conjugal est intrinsèquement
relié à l'unité eucharistique entre le Christ époux et l'Église épouse (cf. Ep
5, 31-32). Le consentement mutuel que mari et femme échangent dans le Christ,
et qui fait d'eux une communauté de vie et d'amour, a lui aussi une dimension
eucharistique. Si l'Eucharistie exprime le caractère irréversible de l'amour de
Dieu pour son Église dans le Christ, on comprend pourquoi elle implique, en
relation au sacrement de Mariage, l'indissolubilité à laquelle tout véritable
amour ne peut qu'aspirer. – Le foyer
chrétien est l’église domestique au sein de laquelle la Sainte Trinité doit
avoir toute sa place, une place qui doit permettre au Christ de rayonner, ainsi
le couple s’assure d’être au service de l’amour de charité. - Église domestique (87) – est une cellule primordiale de la
vie de l'Église, en particulier pour son rôle décisif concernant l'éducation
chrétienne des enfants. (88) Dans ce contexte, le Synode a recommandé aussi de
reconnaître la mission particulière de la femme dans la famille et dans la
société, une mission qui doit être défendue, sauvegardée et promue. (89) Son
identité d'épouse et de mère constitue une réalité imprescriptible qui ne doit
jamais être dévaluée. – Contrairement
à ce qu’annoncèrent la plupart des médias, si l’Eglise continue de condamner le
divorce et le remariage, elle n’en exprime pas moins une sollicitude maternelle
et encourage un accompagnement pastoral approprié, ne comportant aucune
ambiguïté quant à la discipline de ce sacrement. Toutefois,
les divorcés remariés, malgré leur situation, continuent d'appartenir à
l'Église, qui les suit avec une attention spéciale, désirant qu'ils
développent, autant que possible, un style de vie chrétien, par la participation
à la Messe, mais sans recevoir la Communion, par l'écoute de la Parole de Dieu,
par l'adoration eucharistique et la prière, par la participation à la vie de la
communauté, par le dialogue confiant avec un prêtre ou un guide spirituel, par
le dévouement à la charité vécue et les œuvres de pénitence, par l'engagement
dans l'éducation de leurs enfants.
Eucharistie et
eschatologie
La foi,
l’espérance et la charité proposés aux hommes comme condition de salut ont une
finalité : être conformé au Christ, devenir semblable a Dieu. Cette
finalité s’appelle l’eschatologie. Elle espère et croit au retour du
Christ-Jésus dans toute sa gloire, pour y parvenir, il faut recourir aux
sacrements, dont l’Eucharistie, avec le désir sincère de sa sanctification. - S'il est vrai que les sacrements sont une réalité qui
appartient à l'Église qui chemine dans l'histoire (99) vers la pleine
manifestation de la victoire du Christ ressuscité, il est cependant tout aussi
vrai que, spécialement dans la liturgie eucharistique, il nous est donné de
goûter l'accomplissement eschatologique vers lequel tout homme et toute la
création sont en chemin (cf. Rm 8, 19 s.). La pratique
des vertus et des sacrements nous fait posséder dans la foi et l’espérance ce
que nous réaliserons véritablement après la délivrance du corps physique. - L'homme est créé pour le bonheur véritable et
éternel, que seul l'amour de Dieu peut donner. Mais notre liberté blessée
s'égarerait s'il n'était pas possible d'expérimenter dès maintenant quelque
chose de l'accomplissement à venir. - Le banquet eucharistique, révélant sa
dimension fortement eschatologique, vient en aide à notre liberté en chemin. – Il y a dans l’exigence de l’unité de l’Eglise, une nécessité de
témoignage dans la juste lumière de l’Eschatologie et cette unité se traduit
excellemment dans le banquet eucharistique. - Dans l'appel des Douze, qu'il faut mettre en relation
avec les douze tribus d'Israël, et dans le mandat qui leur est confié lors de
la dernière Cène, avant sa Passion rédemptrice, de célébrer son mémorial, Jésus
a montré qu'il voulait transférer à toute la communauté qu'il avait fondé le
devoir d'être, dans l'histoire, le signe et l'instrument du rassemblement
eschatologique, inauguré en lui. En toute célébration eucharistique se réalise
donc sacramentellement le rassemblement eschatologique du peuple de Dieu. Le
banquet eucharistique est pour nous une réelle anticipation du banquet final,
annoncé par les prophètes (cf. Is 25, 6-9) et décrit par le Nouveau
Testament comme « les noces de l'Agneau » (Ap 19, 7-9), qui doivent se
célébrer dans la joie de la communion des saints. (100) –
On comprend le drame pour l’Eglise, dans le mystère du salut, quand
des esprits égarés, s’arrogeant le monopole du discernement, en viennent à
rompre cette unité ; il faut aussi considérer la responsabilité de ceux
qui, par le manque de charité, leur orgueil, ont apporté des éléments
subjectifs et objectifs aléatoires justifiant les décisions schismatiques. On continue, malgré l’évidence des
souffrances, à constater des attitudes arrogantes justifiées faussement par des
voiles de douteuses vertus. Comment
peut-on en des jours si gros de dangers se refuser au retour à l’union de
l’Eglise ?
L'Eucharistie et la Vierge Marie
La Vierge
Marie, l’Immaculée, est pour le pèlerin l’aboutissement parfait de notre foi,
notre espérance et notre charité. Elle est l’illustration vivante de ce que
nous sera l’eschatologie. Marie, la nouvelle Eve par son Assomption, Jésus le
nouvel Adam par son Ascension nous montrent ce que sera notre victoire avec
Dieu et en Lui. Et s'il est vrai que nous sommes
tous encore en chemin vers le plein accomplissement de notre espérance, cela
n'enlève pas qu'on puisse reconnaître dès maintenant avec gratitude que ce que
Dieu nous a donné trouve sa parfaite réalisation dans la Vierge Marie, Mère de
Dieu et notre Mère: son Assomption au ciel, corps et âme, est pour nous signe
d'espérance certaine, en tant qu'elle nous montre à nous, pèlerins dans le
temps, le but eschatologique que le sacrement de l'Eucharistie nous fait goûter
dès maintenant.- L’Immaculée est la Nouvelle Arche, elle
symbolise à juste titre le Tabernacle Vivant qui, cachée, ignorée pour le monde
aura rendu son Dieu présent dans le monde dès l’instant de son fiat. Marie fut annoncée comme image de
l’Eglise par l’arche de Noé, l’arche d’Alliance de Moïse, elle est la figure
vivante et sainte de l’Eglise. Elle en exprime la parfaite maternité : « […] et elle poussa un grand
cri et dit : « Bénie es-tu entre les femmes, et béni le fruit de ton
ventre ! Et d’où m’est-il donné que vienne vers moi la mère de mon
Seigneur ? » ( Luc, 1, 42-44)Marie, dès
l’instant de son fiat, devient pour l’éternité la mère de Dieu fait homme. Son
fiat procède de sa liberté, d’une liberté absolue, totale qui n’a d’autre
entrave que cette liberté qui lui aurait permise de dire non. Mais Marie au
cœur de cette liberté reconnut pour vrai le plan de Dieu dans le moment de
l’Annonciation. Elle y adhéra tout de suite dans la foi. - En Marie très sainte nous voyons aussi parfaitement
actualisée la modalité sacramentelle par laquelle Dieu rejoint et engage la
créature humaine dans son initiative salvifique. – Dès le moment de son fiat, Marie devient collaboratrice du
Rédempteur : la divine présence en elle lui vaut de grandir dans la
lumière et l’intention divine et dès cet instant elle devient non seulement la
mère de Dieu, mais aussi la mère de l’humanité qui marche vers son salut et plus
spécialement la mère des enfants de Dieu adoptés par le sacrifice de son Fils.
Marie et Jésus dans une union d’intention et d’amour parfait appellent toute
l’humanité au salut. De
l'Annonciation à la Pentecôte, Marie de Nazareth apparaît comme la personne
dont la liberté est totalement disponible à la volonté de Dieu. Son Immaculée
Conception se révèle précisément dans sa docilité inconditionnelle à la Parole
divine. La foi obéissante est la forme que sa vie assume en chaque instant
devant l'action de Dieu. – Jésus sur la Croix
ne crée pas Marie Mère du genre humain, mais il lui confirme l’universalité de
sa maternité. Sa mission maternelle universelle, elle l’accepta dans son fiat
dans lequel elle vit sa maternité s’étendre à tout le genre humain. Marie fut
la parfaite co-rédemptrice dès son fiat jusqu’à la Résurrection de son Fils.
Elle participa en tant que créature à la Passion de son Fils qui est sa chair
et son sang, elle fut avec lui immolée, même si cette immolation ne fut pas
sanglante. Elle est le symbole vivant et dynamique du sacrifice spirituel du
peuple de Dieu, de l’Eglise. « Vois ; cet
enfant est là pour la chute et le relèvement de beaucoup en Israël, et pour
être un signe en butte à la contradiction – et toi-même, une épée te
transpercera l’âme ! – afin que de bien des cœurs soient révélés les
raisonnements. »(Luc,2, 34-35) Marie ne va
plus cesser de prier pour le salut du genre humain. Elle sera associée à toute
la mission de son Fils et de son Dieu. -
De l'Annonciation à la Croix, Marie est celle qui accueille la Parole
faite chair en elle et qui va jusqu'à se taire dans le silence de la mort.
C'est elle, enfin, qui reçoit dans ses bras le corps livré, désormais inanimé,
de Celui qui vraiment a aimé les siens « jusqu'au bout » (Jn 13, 1). Les
Pères synodaux ont justement affirmé que « Marie inaugure la participation de
l'Église au sacrifice du Rédempteur ». - Jean-Paul II le Grand désigne Marie comme la Dame Eucharistique.
Elle est la créature qui soit la plus étroitement unie, liée au mystère
eucharistique : le corps et le sang de son Fils sont les siens, elle fut le
premier ciboire et calice, le premier tabernacle ; n’est-ce pas sa chair
clouée et son sang sur la Croix ! Ne fut-elle pas la première à croire en
la Résurrection de son Fils ! Elle est la première créature à mériter son
Ascension. Marie est Co-Rédemptrice, co-médiatrice, co-avocate. - Elle est l'Immaculée qui accueille
inconditionnellement le don de Dieu et, de cette façon, elle est associée à
l'œuvre du salut. Marie de Nazareth, icône de l'Église naissante, nous montre
que chacun de nous est appelé à accueillir le don que Jésus fait de lui-même
dans l'Eucharistie.
La vie de
foi, d’espérance et de charité sans Marie est très difficile. Le chrétien se
charge alors d’un poids qui n’est pas prévu pour l’âme du baptisé. Marie est
pour nous plus mère que notre mère naturelle. Sa maternité n’a aucune limite,
sa mission est de nous amener à son Jésus en vue d’une vie d’union, en vue d’un
cœur à cœur. Refuser Marie dans sa vie spirituelle s’est se couper de bien des
grâces… C’est vivre en orphelin. Si physiquement et moralement nous avons
besoin d’amour, de tendresse, d’affection. Nous en avons tout autant besoin
spirituellement et Marie est la source
de cette affection qui n’a rien d’une guimauve. Mettre Marie dans sa vie de
cœur à cœur avec Jésus, c’est introduire une authentique virilité dans notre
vie spirituelle qui tend à toujours rechercher les consolations. Marie est le
contraire de la mièvrerie, les âmes qui se confient à elle sont formées à une
école virile, celle de la femme forte. Les fruits qui en découlent sont
abondants. La mère de Dieu, notre mère, est généreuse, car rien de ce qu’elle
demande ne peut lui être refusé. Certains courants charismatiques en
appellent à Marie, à une maternité rose
bonbon, pour justifier une fausse vie spirituelle qui s’arrête sur le plan de
l’émotion, de l’affect dans ce qui a de plus malsain, de plus puéril. Marie n’a
rien à voir avec ces enfantillages. C’est tout le contraire, elle forme à
recevoir les reproches de Dieu le Père pour
l’amendement du pénitent… Elle est l’éducatrice du dépouillement pour mieux
nous revêtir des habits de gloire pour mieux se revêtir du Christ-Jésus .
Théodulfe Soplataris
DE LA LAICITE
Il est urgent
que le Président Sarkosy initie une réflexion sur la façon dont il conviendra
de débarrasser le principe de laïcité de toute connotation idéologique.
La laïcité ne
peut être un refus permanent et pathologique du fait religieux et de ses
institutions dans la mesure où celles-ci respectent les législations qui
elles-mêmes respectent dans les faits et la culture les principes inaliénables
de la liberté et de la dignité de l’homme. La laïcité ne peut s’opposer en fait
à leurs missions qui est de servir l’homme et sa société.
Dans un contexte délicat où le peuple de France va vers des dérives
communautaristes qui lui sont si culturellement étrangères et où la liberté
religieuse est encore considérée comme une concession de bon vouloir, il est
urgent de délivrer la France et son peuple de cette contradiction idéologique
qui est un frein à la maturité de notre ‘vieille démocratie’. Il n’est plus
admissible d’entendre ce que nous entendîmes de la part de M. Hollande : « La République telle que la conçoit le parti
socialiste ne laisse pas de place à la religion. » Le
maintien de la République actuellement repose sur un consensus, certes
superficiel, mais c’est un consensus de tous les tenants qui composent la vie
du peuple à part quelques exceptions sans aucune valeur sociologique réelle. Il
n’y a qu’en France où l’on peut encore donner le spectacle lamentable qui est
celui d’entendre des partis politiques errer dans une culture naufragée d’une
laïcisation idéologique, de laquelle surgissent toutes les métastases prêtes à
agresser la dignité de l’homme, ses libertés fondamentales.
Si la France est encore un pays de libre expression alors il faut
accepter que s’expriment toutes les opinions y compris celles des religions et
en particulier celles provenant de l’Eglise Catholique. On ne doit plus
entendre des politiques s’indigner comme des vieilles filles desséchées
jouant les haridelles outragées, craignant de voir leur virginité close
violentée, dès que s’exprime un citoyen engagé dans sa foi.
La séparation de l’Etat avec l’Eglise est acquise, personne
n’envisage de la remettre en cause et les catholiques eux-mêmes en sont peut-être les plus convaincus et ils vous en remercient.
Mais ce n’est pas parce que cette situation est établie, qu’il faut jouer les
offensés dès qu’une religion émet un jugement, une opinion. Plutôt que de
tirer toujours vers le bas idéologique, mieux vaudrait entrer réellement sur le
terrain de l’authentique dispute intellectuelle. De tels débats auraient le
mérite de délivrer la pensée de toutes les aliénations idéologiques qui ne font
qu’exaspérer les ayatollahs et nourrir le
terreau des intégrismes.
Il faut en finir avec le mode accusateur comme on a pu l’entendre
durant la campagne électorale et qui semble revenir pour les législatives. La
sottise aime la vie. La gauche est de ce point de vue incurablement obsolète.
Les récents propos de M.Hollande concernant les convictions
religieuses du Premier Ministre et sa pratique sont inacceptables et confirment
l’immaturité de ce personnage. La méchanceté qui affleure sur son visage dès qu’il est question de
religion prouve que c’est loin d’être un simple incident de parcours. Il est
vrai que lorsque l’on fait des choix qui engagent sa conscience et que ceux-ci
s’opposent aux ordres naturels, il est alors difficile de fréquenter des
personnes qui par leur choix de vie – sans qu’ils accusent qui que ce soi –
sont ressenties comme de vivants reproches. C’est pourtant le sort commun des
relations sociales et pour autant, il n’est pas concevable d’exclure les uns et
les autres. Nous voyons bien tout le
mal-être qui continue de sévir en France, il pourrit tout ce qu’il
touche. Il faut en finir avec une laïcité idéologique. Il faut s’opposer aux
tenants occultes d’un anti-cléricalisme et religieux pathologique, névrotique
et d’une doucereuse perversion.
La laïcité est devenue de fait un ordre juridique, un fait de droit,
pourquoi la tirer vers une connotation sans cesse idéologique, personne n’y a
rien à gagner. Les intellectuels de tout bord devraient s’atteler à cette
réflexion pour éclairer le politique. Les médiats ont une part énorme de
responsabilités dans cette affaire.
Epurer le concept de laïcité de toutes les connotations idéologiques,
mesquines, accusatrices, renforcerait les équilibres sociaux très fragilisés
depuis la monté de tous les intégrismes. Nos sociétés occidentales ont besoin
de certitudes de paix, d’équilibre, de respect. Après tant de souffrances
comment comprendre que l’on puisse
encore de nos jours exprimer une opinion sans se voir mis en
accusation ! Intellectuels, nous avons une lourde responsabilité : il
faut en finir avec la culture révolutionnaire ! Il faut accepter que
l’autre ne pense pas la même chose que vous, il faut accepter que l’autre
puisse exprimer son désaccord sans l’accuser d’intolérance… Et nous osons
donner des leçons de démocratie ! Nous sommes ridicules et, l’enfer sans
frotte les mains.
DE
L’EUROPE ET DE LA TURQUIE
M. Sarkozy, en
sa qualité de candidat, a dit au sujet de l’intégration de la Turquie en Europe
qu’il s’y opposerait, car elle était en Asie-Mineur, ce qui est vrai. Il l’a
redit après son élection à la Présidence de la République.
Nous savons que les Etats-Unis, par reconnaissance
et par un jeu pervers de stratégie politique, souhaitent l’entrée de la
Turquie dans l’Union Européenne. ( La Turquie fait partie de l’OTAN. )
Nous n’ignorons pas la sympathie intellectuelle et
idéologique, du moins en partie, de M.Sarkozy pour les Etats-Unis. Nous savons
que le parti Républicain a aidé financièrement le candidat pour sa
campagne présidentielle, comme le fit le parti Démocrate envers Mme Royal. On
est en droit de se demander dans quelle mesure le Président a encore la
possibilité de s’opposer à l’entrée de la Turquie dans l’Union
Européenne.
Dans l’optique de la construction européenne, il est tout à fait
logique que le gouvernement français s’efforce de relancer la construction. Sa
proposition d’un mini-traité est raisonnable,
mais elle initie plusieurs interrogations : la première vient de
l’attitude des politiques face au refus du peuple ; il faut espérer que ce
mini-traité ne finisse pas par engager la France contre ce qu’elle vota et
contre les raisons de son refus.
Il n’est pas honnête de dire que le rejet de la constitution fut un
rejet quasi-pathologique de Jacques Chirac. Je
trouve que dans cette affaire le président Chirac aura agi, pour une fois, dans
le respect du peuple souverain, et que le peuple souverain aura pris sa
décision en pleine connaissance de cause. La constitution a été lue, étudiée,
disputée, elle a permis aux Français de
s’exprimer. Il n’a pas simplement refusé une constitution, il a refusé que le
projet de construction continue de se faire sur son dos, sans qu’il ait
vraiment eu son mot à dire. Il ne faudrait donc pas que ce mini-traité fasse
retour à une construction politique sans que les peuples soient consultés.
Il ne serait
pas admissible, que ce projet de mini-traité, soit une opportunité pour le
président Sarkozy, de contourner la difficulté et de faire admettre, par
défaut, la Turquie dans l’Union. Un tel tour de passe-passe ne manquerait pas
d’avoir des effets désastreux sur la confiance dans l’Europe et sur la
confiance dans ce gouvernement qui prône le respect du peuple, le respect de la
parole donnée.
Dans la situation actuelle et malgré le ‘sursaut citoyen’ lors des
présidentielles, les effets seraient catastrophiques et tous les possibles, à
moyens termes, seraient réalisables… La grandeur
d’un chef d’Etat se trouve dans sa fidélité à la parole donnée. D’autre
part, il serait désastreux à moyen terme, contenu de la méfiance grandissante
des peuples envers les centres décisionnaires de l’Union Européenne, - il n’est
qu’à observer le vote récent de la Bulgarie pour ses députés européens -, que
ce projet apparaisse comme le lieu de la fuite en avant de nos dirigeants face
à des difficultés qu’auto-générent les incohérences politiques des
différents Etats. Les peuples pourraient se sentir en danger et rejeter
massivement et énergiquement cette Union et ensuite, se retourner, avec colère, contre leurs responsables
politiques ; ce serait la porte ouverte à des aventures tragiques,
inutiles, même si leur colère se trouvait justifiée.
Le relèvement des peuples de l’Union Européenne contribue à ce
projet, mais une crise de confiance majeure auraient des répercutions
institutionnelles, politiques et économiques qu’on ne pourrait que difficilement maîtriser et surmonter.
Il est urgent d’affirmer les fondations chrétiennes de l’Europe,
d’inclure ses fondations chrétiennes comme parties intégrantes à notre identité
d’européens. Les peuples ont besoin d’un socle ferme et commun, identifiable et
dans lequel ils se retrouvent tous pour s’engager confiants dans ce projet très
beau qu’est la construction européenne.
DU BOUCLIER FISCAL…
La réforme
du bouclier fiscal visant à empêcher le dépassement de 50% des revenus est une
bonne chose. Cette disposition devrait être inscrite dans la constitution, ce
qui obligerait à une gestion plus
rigoureuse et limiterait certains pouvoirs dont l’exercice est parfois abusif
et perverti.
Les réformes en cours ne touchent guère ceux
qui ne sont pas imposables. Il y a une catégorie de foyers non-imposables sur
le revenu ni sur les impôts locaux, mais qui sont propriétaires et, de ce fait,
ils doivent s’acquitter d’un impôt foncier.
Prenons l’exemple d’un foyer qui a quatre
enfants à charge et n’a pour tout revenu
salarial : 1300 € par mois. Actuellement ce foyer, propriétaire de sa
résidence principale, doit s’acquitter d’un impôt foncier de 100 à 120 € par
mois, soit environ 1 200 € l’année fiscale.
Est-ce là une disposition fiscale
juste ?
Souvent ces petits propriétaires ont beaucoup
de mal à entretenir leur résidence, car cet impôt porte atteinte directement à
leur pouvoir d’achat.
Ne pourrait-on abroger cette imposition pour
ces foyers fiscaux, ainsi la somme économisée leur permettrait d’entretenir leur
bien, ce qui contribuerait à l’activité économique.
Cette disposition renforcerait le témoignage
et la volonté d’une recherche équitable dans les réformes fiscales. Elle
atténuerait l’impression d’injustice que laissera la réforme du bouclier fiscal
des moins riches envers les plus riches. La crédibilité de ce gouvernement s’en
trouverait renforcée.
Le vert est le symbole de l’espoir, en
matière fiscale on peut toujours espérer, voir rêver… !
L’Islam, Religion de Tolérance…
Ce premier trimestre aura été pour les non-musulmans une
période bien éprouvante : redoublement de persécutions en Indonésie, alors
qu’ils existent des accords entre Djakarta et le Vatican. Personne de s’en
indigne !!!
Il y a le drame effroyable des chrétiens en Irak et l’on dort bien
dans les chancelleries. Il va bien falloir les accueillir en Europe, car leur
sort est maintenant scellé. C’est une faute qui rejaillira sur les épaules du
peuple des Etats Unis, surtout sur celles de l‘administration Bush.
L’Europe doit se préparer à les accueillir, elle ne peut laisser se
perpétrer un génocide annoncé. Quant à la Turquie, elle n’a pas la culture ni
les moyens de les accueillir. Les chrétiens en Turquie reculent pour mieux
sauter.
En Palestine, il y a longtemps que les chrétiens ont une liberté
réduite, et ce n’est pas Israël qui viendra à leur secours, surtout avec
l’immigration juive de Russie, ce sont les plus enragés…
IL faut arrêter de s’indigner comme des veilles filles aigries d’un
désir d’amant jamais déclaré. Il existe un traité qui fut signé dans les années
70, le traité de Rabat au Maroc. Il y est stipulé que les terres d’islam
devront se libérer de toutes présences étrangères à L’Islam. Grâce à la politique confuse des Etats Unis
et la lâcheté de l’Occident, cette volonté s’exécute sous nos yeux.
L’islam n’est pas une religion de tolérance, l’islam est pour toutes
les autres civilisations une catastrophe cosmique du même ordre que les
hérésies de la réforme et que la culture révolutionnaire. Un lien existe entre elles,
Lucifer, le maître du mensonge.
Il faut secouer les consciences des politiques, L’Europe
doit être grande et se souvenir.
CITE CATHOLIQUE
La cité est un concept générique qui
englobe la communauté des hommes et des femmes, leur lieu géographique. C’est
le concept dans lequel est induit celui de gouvernement ainsi que ceux de
l’intérêt commun et de l’intérêt individuel.
Dans la cité se reconnaît le citoyen de droit, celui qui a l’identité
de la cité soit par la naissance, soit par la naturalisation. Dans les deux
cas, le citoyen est celui qui est tenu de respecter les lois, de contribuer au
bien commun en échange, la cité s’engage à le protéger, à subvenir à ses
besoins. Le bien commun de la cité doit toujours tendre au meilleur bien de
l’individu, de la personne. Le citoyen accède à tous les droits sans aucune
restriction quelle que soit la religion, les ascendants. Le droit du sol est
une aberration, un archaïsme racial.
Le catholique a une double obligation envers la cité : il doit y
contribuer par sa qualité de citoyen et, par son baptême et sa confirmation qui
lui font obligation de témoigner de l’amour que Dieu a pour l’homme et de
veiller à ce que le gouvernement de la cité favorise l’accomplissement intégral
de l’homme et de la femme ; que ce gouvernement ne fasse pas obstacle à la
vie religieuse. Il n’y a rien que de très naturel que des catholiques
s’engagent sur le terrain politique – c’est-à-dire – le bien publique. De même
qu’il n’y a rien de contraire à ce qu’ils adhèrent à un regroupement de
personnes de même sensibilité pour mieux soutenir ses idées.
La cité demeure avec les mêmes demandes, les mêmes exigences de
services ; toutefois il faut reconnaître que le législateur modifie considérablement
le gouvernement de la cité. Il s’octroie un pouvoir sans acquérir la moindre
légitimité : celui de s’opposer au droit naturel, à la loi naturelle. Son
acte de législateur, il le retourne contre la morale sans qu’il en ait reçu
mandat. En effet, il n’existe dans ce monde ni dans aucun autre une source
susceptible de donner une légitimité à de telles lois, ni à l’exercice dévié de
l’autorité du législateur. Il est donc
juste, légitime et en droit d’affirmer que le législateur n’a plus aucune légitimité
à gouverner la cité et celle-ci ne peut plus prétendre gouverner les citoyens
pour les mêmes raisons renforcées par l’idée objective de favoriser des
particularismes contre nature aux dépends des autres voir se dressant contre
eux.
En présence de cette situation qui révèle que nous sommes dans la
fulgurance de la décadence, que peuvent bien faire un homme et une femme de
prière en général et bien plus encore pour un catholique ? Cette question inclut également le fait
qu’actuellement pour la France, le parti politique n’est plus un lieu de
liberté ou peuvent se confronter des idées opposées. La perversité de la
Constitution de la Cinquième République fait que le parti est impérativement
comme un seul homme au service du Président qui décide de la politique à mener,
qui décide des lois à voter. Dans ces conditions, un catholique peut-il se
maintenir dans un parti politique surtout quand celui-ci soutient une politique
radicalement opposée au droit naturel, aux lois naturelles et à la
morale ?
Le cas type qui illustre cette situation est la présence de Madame
Boutin dans un gouvernement dans lequel majoritairement se trouvent des
ministres favorables à ces lois et à leur extension. Il est difficile de
concevoir que l’on puisse aller à la messe, adorer Dieu recevoir les sacrements
donc s’engager à suivre les Commandements de Dieu, les enseignements de
l’Eglise et soutenir activement un gouvernement si contraire aux valeurs
auxquelles on adhère.
Actuellement, à toutes ces questions, il n’y a aucune réponse de la
part de la hiérarchie de l’Eglise Catholique de France, dont l’ambiguïté vis à
vis du pouvoir est une source objective et subjective de souffrances et
d’inquiétudes. Il va pourtant falloir et rapidement donner des réponses à
toutes ces interrogations.
Il faut donc réfléchir sur un nouveau mode de collaboration à la cité
sans pour autant apparaître se dresser contre l’Etat. Soit, on crée un parti
catholique soit, on quitte les partis et on s’engage dans la voie associative.
Mais il sera bientôt impossible de rester dans une situation contradictoire
d’autant que la confrontation des consciences prendra inévitablement un
tournant plus tendu, plus dramatique, car les pouvoirs qui se sont autorisés à
faire fi du droit naturel iront jusqu’au bout de cette œuvre de ténèbres et
généreront des situations de non-tolérance à la contradiction. Il ne nous
paraît pas à exclure de probables persécutions sans doute morales au début puis
après sanglantes.
Il nous faut réfléchir à multiplier des services de secours moraux,
des services de formations à la doctrine et spirituels, à la constitution de
havres d’accueil pour ceux nombreux qui seront touchés par le désespoir. Il
faut former les esprits à la résistance morale, spirituelle. Il y a urgence de
le faire, car ce gouvernement n’envisage pas d’initier une politique pro-vie
qui permettrait de proposer d’autres alternatives à l’avortement, au divorce,
au dépistage pré-natal, aux recherches inutiles et tragiquement orgueilleuses
sur l’embryon. Il est évident que la culture de mort a encore de beaux jours
et, aucun gouvernement qui l’aura installée ou qui en hérite n’envisagera de la
détruire, ni même de la réduire. IL faut rapidement proposer d’autres
alternatives qui permettent aux sujets de retrouver la confiance dans la vie,
renouer avec l’espérance.
Le pourcentage de jeunes qui mettent fin à leur vie croit rapidement
et rien, dans nos sociétés, hormis des réponses médicales à ce mal être, ne
permet dans supprimer les causes qu’il faut identifier dans le maelström de
notre culture de mort. On ne peut ignorer que ce mal-être soit en grande partie
la conséquence d’une société qui ne sait plus sourire à la vie, qui s’effraye
même d’un bon rire franc qui s’autorise à la suppression d’une promesse de
sourire.
Servir la France n’est pas obligatoirement s’engager dans une
collaboration inexcusable avec César.
Et si on prenait le risque de s’inspirer des chrétiens du 1er siècle ! Relevons le
défi de l’amour, de la vie !
Eusèbe de Césarée
La Fin de
l’Ere Patristique en Occident
Dans les régions qui n’eurent pas trop à souffrir des Barbares, la vie reprend, ce qui n’empêche pas la décadence d’être amorcée et de se poursuivre inexorablement. A la lumière du temps, dans le recule de l’histoire, cette décadence se révèle être une nécessité. L’Occident chrétien qui très vite sut allier la contemplation avec l’évangélisation se devait de se libérer d’une Antiquité qui n’arrivait pas mourir. Il était utile en regard de sa vocation, de sa mission civilisatrice, que l’Eglise latine connût, dans ses populations chrétiennes, une forme de déréliction intellectuelle, que les sociétés qui la composaient entrassent dans un clair-obscur duquel éclatera une culture, un rayonnement qu’aucune autre période n’égalera pas même la nôtre avec toutes ses avancées sociales et sa conquête de l’espace. La vie romaine, surtout dans la péninsule italienne, se prolongera avec des flamboiements comme la ville de Ravenne, des restaurations ou des constructions comme : l’arc triomphal de Sainte-Marie Majeure et l’abside des SS. Côme et Damien.
La vie continue : ce sont toujours les mêmes tâches qui s’imposent à l’Eglise, la première étant de compléter l’évangélisation de l’Occident. Il y avait encore des païens à convertir au Ve siécle, et cela dans les grandes villes et à Rome même : nous les voyons relever la tête en période de crise ; lors de l’invasion d’Alaric ( 408-410), ils voudraient remettre en usage les sacrifices, rendant l’abandon de la religion ancestrale responsable de ces malheurs qui se sont abattus sur la patrie romaine ; ces objections paraissent assez graves pour que saint Augustin entreprenne pour y répondre sa monumentale Cité de Dieu (413-427). Vers 493, le pape Gélase devra encore s’élever contre la célébration des Lupercales ; on parlera même de rouvrir le temple de Janus lors du siège de 537-538.
Nous sommes loin de certaines images d’Epinal et idéologiques, d’une Eglise imposant le baptême par la force. La sottise va de paire avec la haine et la malhonnêteté intellectuelle.
Cependant le bloc de la résistance païenne
s’effrite : […] Le tutor et
beau-père de Boèce, chrétien comme lui est le propre arrière-petit-fils du grand Symmaque, en son
temps le laeder du parti païen,
l’adversaire de saint Ambroise ; par Boèce lui-même, nous pouvons
apprécier la qualité du christianisme de ces Romains, une religion savante,
nourrie de philosophie, fidèle à la tradition classique, mais d’une foi
authentique, parfaitement au courant des problèmes théologiques et canoniques
de l’Eglise de son temps.
L’Eglise apparaît aux
élites chrétiennes pétries des auteurs anciens, de la pensée grecque comme le
rempart inexpugnable contre la barbarie. C’est en elle que va être confié par
la nécessité des temps le rôle de coffre-fort des fondements antiques de la
pensée, ce qui permettra, après une certaine incubation, de triompher dans le haut Moyen-Age. La
philosophie, la théologie, l’architecture, la peinture atteignirent des sommets
qu’on a bien du mal à atteindre maintenant malgré les champs multiples des
connaissances. Un bachelier au temps des cathédrales comprenait la Somme Théologique de saint Thomas, maintenant il faut une licence
et ce n’est pas certain qu’il y parvienne. Les intelligences étaient
authentiquement universalistes : elles contemplaient, déduisaient et
induisaient… La vie intellectuelle était heureuse, il suffisait d’obéir à la
vérité et la servir.
Bien caractéristique est la carrière d’un
lettré comme Sidoine Apollinaire : né à Lyon aux alentours de 430, un
aristocrate lui aussi, fils et petit-fils de préfets du prétoire, gendre d’un
des derniers empereurs d’ Occident (Avitus, 455-456), préfet de Rome à son tour
(468) ; chrétien de toujours,
d’abord assez tiède il est vrai, il mûrit, entre dans le clergé et termines sa vie comme évêque de la cité des
Arvernes […] ; le service de l’Eglise est la seule issue qui permette à
Sidoine, au milieu de ces tempêtes, de rester fidèles aux divers traditions […]
nous ne trouvons donc pas en Occident l’équivalent de la résistance obstinée
que nous ont montrée par exemple les derniers néo-platoniciens de l’école
d’Athènes.
La société chrétienne
était confrontée à des vagues rémanentes de paganismes qui pouvaient introduire
des pratiques superstitieuses. Le pape saint Léon se saisit du problème dans
son sermon de Noël 440. Quand cela lui était possible, l’Eglise se saisissait
de certaines de ces pratiques comme les processions et les adaptaient à la
liturgie, à la pastorale. Dans les Ve et VIe siècles, des
figures comme : saint Léon le Grand, saint Césaire d’Arles, saint Pierre
Chrysologue, saint Martin de Braga initièrent le sermon pédagogique, cette
période portait très haut le souci d’éduquer les esprits dans la foi
chrétienne. Dans les campagnes, l’évangélisation avance beaucoup,
étonnante ; on commence à créer des paroisses, à construire des églises.
L’administration du diocèse subit des modifications qui accompagnent ces
avancées.
L’Italie du Nord et du Centre nous fait
connaître une organisation originale et plus complexe, la pieve qui constitue
un échelon intermédiaire entre l’évêché et la paroisse élémentaire : les
églises rurales d’un district forment une sorte de communauté sous l’autorité
de l’église principale, la seule a être baptismale.
La primauté du siège
romain s’affirme de plus en plus et de façon naturelle, même si cette primauté
semble plus lâche que de nos jours.
L’Eglise latine toute entière se trouve
rassemblée autour du siège de Rome ; le lien qui l’y unit peut nous
paraître assez lâche si on le compare à la centralisation actuelle, ou même à
ce que nous ont fait connaître les patriarcats orientaux des ve et
VIe siècles ; et pourtant cette même période nous fait assister
à un progrès de la reconnaissance du primat romain et cela sur tous les plans,
- dogmatique, disciplinaire, juridictionnel.
Durant les Ve et VIe le Saint Siège est
confronté à des bouleversements politiques qui parfois, comme pour la Gaule du
Nord, se trouvent isolé avec les églises locales. Devant les crises,
Rome initie des adaptations administratives et crée le vicariat apostolique,
l’évêque ainsi investi de l’autorité administrative papale peut prendre des
décisions de terrain ; cette institution n’est pas sans faire de vagues.
La réforme administrative et pastorale de l’Eglise latine
s’accompagne bien vite d’une expansion du monachisme ce qui permet à la société
d’y réfugier son savoir au point que, devant un fléchissement intellectuel
ambiant des clercs, les évêques sortent de préférence des monastères. La communauté
des îles de Lérins, saint Honorat, pourvoira aux sièges épiscopaux pour toute
la région du Sud-Est de la Gaule. Le premier pape moine sera Grégoire le Grand
( 590-604). Certains de ces évêques constitueront à l’exemple de saint Augustin
des communautés autour de leur siège afin de continuer leur idéal religieux.
C’est de cette infrastructure que sont issus les chanoines. C’est à cette
période que surgira la règle bénédictine de saint Benoît de Nursie.
C’est dans le courant du VIe siècle que se fixe définitivement le corps de la
liturgie pour la consécration des espèces. La liturgie
se développe pour atteindre sa
maturité ; il faudra attendre la dynastie carolingienne pour que des
normes liturgiques identiques s’étendent à toute l’Eglise latine à part quelques
exceptions : Milan, Lyon, Tolède.
Le problème de l’uniformité liturgique se pose pour le Saint Siège qui
s’impatiente dès le milieu du 5e siècle.
Il n’y a même pas semble-t-il d’uniformité
rigoureuse à Rome même où il faut distinguer la liturgie papale et celle des
« titres » presbytéraux. Nous sommes encore dans une période de
création : une végétation en pleine croissance qui pousse dru, un peu
touffue. […]
C’est à l’intérieure de cette période ( Ve
et VIe siècles) que se sont définitivement fixés l’ordonnance
et le texte de la partie centrale de l’Ordinaire, le Canon. Certes le travail
était déjà bien amorcé ;: il ne s’est agi que de mettre la dernière main à
l’élaboration ultime du texte : tous les grands papes de ce temps, saint Léon,
Gélase, Symmaque, Vigile, saint Grégoire, y ont contribué, introduisant
quelques retouches ou une incise nouvelle ; on peut dire qu’à partir des
années 600, l’œuvre est achevée, les siècles à venir n’y changeront plus que
quelques mots.
Dans la décadence objective
de la culture gréco-latine la liturgie apparaît dans son élaboration comme l’un
des recueils, l’un des lieux de la pensée où se réfugie l’essence de toute
cette culture. L’élaboration de la liturgie contribuera au triomphe de la
culture chrétienne dans les sociétés du Moyen-Age.
Il faut revenir sur la
crise post-conciliaire du Concile Œcuménique Vatican II. L’histoire démontre
l’errance des esprits tant chez les tenants compulsifs d’une conception très
personnelle et restrictive de la tradition que le Concile n’a jamais effacée
que chez les tenants du ‘progressisme-avancé-plouf’. Ce qui démontre, s’il en
était besoin, d’une part : l’erreur de Paul VI à une uniformisation forcée
sur laquelle auront achoppé les émotions et sur laquelle viendront se démysthifier
les options idéologiques. La crise de l’Eglise latine témoigne qu’une grande
part de nos élites ont réellement bu à la coupe de la culture révolutionnaire
quelle que soit leur tendance.
On ne peut nier le
fait que, dans le gouvernement quotidien de l’Eglise post-conciliaire, le pape
Paul VI se laissera emporté par des choix libéraux, choix liés à son
environnement culturel et par un tempérament trop conciliateur. – Il faut se souvenir que Paul VI
fut intransigeant lorsqu’un franciscain, coqueluche d’un courant prétentieux,
se crut libre de participer à une manifestation à Rome qui contestait le
renouvellement de l’interdit de l’avortement. Le pape, dès qu’il en apprit le
fait, le réduisit à l’état laïque. - Il appartenait au Saint Siège de sanctionner
les évêques et autres responsables qui ont nourri la crise, se rendant
coupables d’actes majeurs contraires à la charité la plus élémentaire. Certains
d’entre eux sont directement responsables d’avoir nourri le terreau du schisme
lefébvriste, ce qui n’enlève rien de l’ultime responsabilité de Monseigneur
Lefebvre quant à sa décision de rompre l’unité de l’Eglise par la consécration
de trois évêques. Cette décision fut prise sans l’approbation du Siège Romain
et exécutée comme un défit au successeur de Pierre. On ne sert pas l’Eglise en se mettant hors
les murs ni en se dressant contre la communion, ce fut une faute d’orgueil qui
témoigne d’un manque radical d’espérance et donc d’un profond affaissement de
la foi et de la charité.
De la Palme d’Or à Cannes…
« 4 mois,3 semaines et 2 jours »
ou
L’hymne à la mort
On ne s’y attendait pas et c’est arrivé… !
Nous sommes des nigauds ou des naïfs… !
Le Festival International du Film est toujours allé dans le sens du vent, le vent du monde, rarement dans celui de l’Esprit. Il eût été étonnant qu’il décernât un prix pour le très beau et tragique documentaire « Le Cri Silencieux. »
Il faut admettre l’évidence, nous sommes dans la
culture de mort que dénonça avec force le défunt Jean-Paul II le Grand.
Les arts sont souvent les reflets d’une
civilisation, la nôtre n’est que décadence, dérision de la vie, dérision de la
mort… L’humain est, de toute la création, l’élément le moins connu, le plus
refoulé de l’intelligence. Oh certes ! on le dissèque, on le
« microcosme », on le « macrocosme ». On le juge, on le
pèse, on le mesure, on le caresse, mais on ne l’aime plus, on ne l’accepte
plus…
Ce festival est devenu la vitrine de
l’indécence !
Se rend-il compte que son orgueil n’est plus qu’un
immense blasphème montant au Trône de Dieu ? Se voulant avocat de la
liberté de mort, il se fait accusateur d’une société qui appelle sur elle la
Justice Divine.
Une palme pour l’art d’effacer une
promesse de sourire… !
Ce choix ne suffisait pas, il fallait que
l’Education Nationale s’emmêlât.
L’Education Nationale ne manqua pas de dire son
mot par un jury présidé par l’actrice Bernadette Lafond qui ne fait pas mystère
de son approbation à la loi de l’IVG. Pourquoi s’étonnerait-on de cette
distinction ! On sait que la gauche y est majoritaire et que bon nombre de
ses membres sont maçons.
Il est étonnant qu’un service public, censé être
au service de la jeunesse, de la vie, se transforme en propagateur de pratiques
si contraires à sa mission, si contraires au droit naturel. En fait, on ne s’en
étonnera pas non plus ; l’institution de ce grand service est, depuis son
origine, l’un des vecteurs majeurs de la culture révolutionnaire, des
idéologies si fondamentalement contraires à la culture chrétienne, à la dignité
de l’homme. L’Education Nationale reste le temple pur et dur de la laïcité
idéologique …
Mais quel est donc cet avenir triomphant,
enchanteur que l’on nous promet pour notre France, pour nos enfants… Un
cimetière immense pour y ensevelir tranquillement la promesse cosmique d’un
sourire qui ne s’épanouira pas.
Ah mesdames et messieurs les politiques, les
intellectuels, les artistes, quelle responsabilité avez-vous face à l’histoire,
à Dieu, même si vous n’y croyez pas… !
Vous êtes de sots orgueilleux.
Vous forgez la mesure de votre condamnation : un sourire d’enfant enseveli
dans les linceuls de vos égoïsmes, de vos besoins de vous rassurer, enfoncés
dans vos consciences nauséeuses, fétides. Comme il est confortable de ne pas
être grand, ça ne demande aucun effort !
Il fallait à tout ceci une certaine grâce, une
légitimité aussi féminine que féministe.
Il fallait un clou fleuri, pommadé.
Il fallait une égérie de la libération de la
femme, pour annoncer la merveille.
Il fallait Jane Fonda…
Elle annonça la Palme d’Or !
Ils pensèrent à l’amazone ! celle des
frontières tragiques que dessinent les vagins blessés et les berceaux vides.
Cannes si belle a l’amertume du sang séché. Les
étoiles scintillaient d’un gris de deuil dans l’anse qu’Hercule dessina pour le
repos des mères allaitantes.
Cannes ce soir là se détacha des ors et des
brillances. Dans ses ombres secrètes, elle laissa les larmes salées la soulager
de ses accablements.
Cannes, ce soir là, se détacha des musiques et des rires gras. Dans ses
silences secrets, elle écouta les cris silencieux couvrir les sanglots de
Rachel.
Cannes ce soir là était Bethléem !
On peut se le demander, cette Palme d’Or
ne fut-elle pas télécommandée ?
JEAN PHILOPON
MAITRE
DE CONFERENCE A L’UNIVERSITE OCCIDENTALISTE ET CHRETIENNE DE PATAGONIE
V
LA LIBERTE DE L’HOMME SIGNE DE LA LIBERTE DE DIEU, SIGNE DE
SA PAUVRETE
Augustin : « - Jules ta soupe
à l’ail était un délice, bien qu’un peu forte. On va dégager !
Jules :
- Recette d’Arleux ! Chaque année, on fume l’ail ce qui est l’occasion
d’une fête au tour de l’étang et durant
laquelle, on mange la soupe à l’ail. Cette recette me vient de ma grand-mère
qui était native de Sin-le-Noble.
Léon :
- Nous sommes parés contre les mouches pendant un moment.
Dominique :
- Mais le clou, c’est ce vieux-lille affiné à la bière. Son parfum est étranger
à son goût, c’est un mets riche pour pauvre.
Bien, sur
cette digression, nous pourrions ouvrir le débat !
Henric :
- Je propose que nous commencions par revenir sur la notion de pauvreté de Dieu
et, pourquoi cette notion semble si importante chez Jésus-Christ.
Scoty :
- Nous allons vers une difficulté de formulation. La pauvreté de Dieu n’est pas
évidente. Car comment parler directement de la pauvreté de Dieu, alors qu’Il
est plénitude, surabondance de richesse. Posons-nous dans la logique, même si
nous savons que la logique de Dieu est loin d’être la notre : peut-on
parler de pauvreté pour un être qui possède rigoureusement tout, qui est la
plénitude ?
Thomas : - Scoty a raison ! Il faut partir de
ce qui tombe sous nos sens, du concret. L’homme est-il riche ou pauvre
naturellement ? Est-ce que les
concepts de richesse et de pauvreté lui sont ontologiques ? Et qu’elle est
la cause reliant la liberté de l’homme à eux ?
Léon :
- Revenons sur la notion de liberté.
Pourquoi Dieu est-il libre et en quoi l’est-il, lui qui est la plénitude ?
Nous
savons que Dieu Unique est un absolu de qui tout procède.
Augustin :
- Il est un absolu d’amour. Est-ce cet absolu là qui le rend libre ? Sans
doute, puisque sa force d’amour fait qu’il se donne à Lui-même, qu’il
s’engendre un Fils semblable à lui tant en nature qu’en qualité. Et tous les
Deux sont si aimants l’un envers l’autre qu’ils font procéder de leur communion
d’amour l’Esprit Saint.
Jules :
- Il faut considérer que l’amour est pour la Sainte Trinité sa nature propre,
une plénitude si totale, si absolue qu’elle suffit à tout. Elle est à la foi
richesse et pauvreté. Si pleinement riche et pauvre que la liberté en
procède. Car le propre de l’amour est de
se donner, se donner sans réserve, sans rien retenir de soi. Dieu seul est
capable d’un tel abandon, d’un tel don. La liberté vraie n’a aucune attache
autre que l’amour qu’elle sert.
Augustin :
- Nous allons trop vite. La finalité de la liberté ne se dessine qu’en
conclusion du discours.
Il
convient de se poser la question de savoir ce qui illustre le mieux la pauvreté
de Dieu et sa liberté.
1-
Dieu avait-il besoin de créer les anges ?
Scoty :
- Il n’en a pas besoin. Mais il veut que son amour se réfléchisse en une
illumination permanente. Les anges, purs esprits, sont là pour cela et pour
rien d’autre. Leur nature est la réflexion de l’amour de Dieu Trine, c’est là
leur service du Trône.
Admettons
une fois pour toute la pauvreté de nos mots à décrire la Gloire de Dieu, car
non seulement nous ne sommes que des créatures mais des créatures auto- mutilées.
2-
Dieu avait-il besoin d’un univers matériel ?
Dominique :
- Evidemment pas ! Et nous nous demandons d’où l’a-t-il sorti cet
univers ? De sa richesse égale à sa pauvreté. C’est le vouloir d’une
volonté libre, liberté intégrale qui se réalise autant dans le microcosme que
dans le macrocosme.
La
création est totalement inutile du point de vue de Dieu ; elle est
totalement gratuite, totalement libre, même si nous savons à posteriori qu’elle
est ordonnée à l’homme et à la femme. Rien ne la justifie, sauf Dieu qui la
justifie à lui-même par son amour.
3-
Dieu a-t-il besoin de l’homme ?
Henric :
- Pas plus qu’il n’a besoin du reste !
L’homme est de tous les vivants le sujet d’un amour de
prédilection. Pourquoi Dieu l’a-t-il
appelé à l’existence et à l’être au point de lui donner une personne ? On
le sait, pour qu’il devienne un autre lui-même. Mais à par cette réponse un
peut courte que pourrions-nous dire de plus ?
Il
n’y a pas de réponse raisonnable. Nous sommes au cœur d’un mystère insondable.
Car l’homme et la femme illustrent et témoignent de l’infinie richesse et de
l’infinie pauvreté de Dieu. Ce
témoignage va plus loin, il éclaire singulièrement la liberté de Dieu qui, en
l’appelant, prenait le risque réfléchi d’être rejeté par lui.
4-
Pourquoi Dieu a-t-il pris un tel risque ?
Léon :
- Parce que Dieu s’il ne le faisait ainsi n’eût pas été Dieu ! Je mesure à quel point notre langage est
pauvre. Comment rendre intelligible un tel mystère ?
Le
fait que l’homme et la femme puissent décider de rejeter Dieu leur Créateur
rend plus poignant l’insondable richesse et pauvreté d’un Dieu qui ne sait
qu’aimer.
L’humain
même blessé est une sorte de lampadaire qui supporte une lumière divine faite
pour éclairer en lui ce que Dieu dit de lui-même et se faisant ce qu’il dit de
l’homme.
5-
Oui, certes ! Mais que dit-il de l’homme ?
Dominique :
- Dieu dit de l’homme qu’il est son sujet d’amour, car la vérité profonde de
l’homme ne se révèle qu’en proportion de la propre révélation que Dieu fait de
lui-même.
C’est
dans la contradiction entre la nature de l’homme et son Créateur que les deux
se dévoilent, se révèlent.
A-
L’homme et la femme, à l’origine étaient-ils libres ?
Thomas :
- Ils l’étaient sans aucun doute ! Car comment auraient-ils pu être mis
dans la tentation de Lucifer ? Si Lucifer tenta le premier couple, c’est
qu’il avait fait l’expérience de la liberté, c’est que lui-même avait été
éprouvé au point de devoir utiliser sa liberté.
Scoty :
- La question qui se pose à notre pauvre intelligence est : pourquoi Dieu
a-t-il éprouvé les anges et l’humain ? Parce que sa nature est d’aimer,
d’aimer si intensément que cet amour soit l’origine de la liberté. De même
qu’il voulut librement la création spirituelle et physique, matérielle, de même
veut-il que ses créatures adhérent à sa Personne librement, d’un mouvement
réfléchi de l’intelligence et de l’amour. Nous le savons Dieu a fait de l’homme
et de la femme ses égaux non de nature mais dans son vouloir d’amour. C’est
pourquoi nous pourrons le contempler tel qu’Il est, car par l’amour et dans
l’amour nous serons semblables à lui. Nous devons convenir que le premier
couple comme les anges étaient libres.
B-
Nos premiers parents étaient-ils pauvres ou riches ?
Jules :
- J’avancerai qu’ils étaient comblés, et que cette plénitude de leur état de
vie terrestre ne leur souciait pas de posséder. Ce qui induit tout de suite une
autre question : le double concept de richesse et de pauvreté est-il une
conséquence du péché originel ?
Léon :
- Il le semblerait ! Car créé à l’image de Dieu, à l’origine parfait, il ne
portait en lui aucune contradiction. Or richesse et pauvreté est un ensemble
contradictoire lié à la mort.
La
richesse et la pauvreté sont des concepts de quantité non de qualité.
Dieu
est la qualité indépassable, il fit l’homme et la femme à son image. A
l’origine ce couple n’était que qualité et dominait la quantité, après la
faute, il tombe dans la quantité et aspire à la qualité. L’animal ne connaît
pas la qualité, il n’a pas à choisir. L’homme et la femme deviennent une
dualité complexe.
Dominique :
- Dieu n’est en fait ni riche ni pauvre, il est Dieu, une plénitude absolue
mais dans sa qualité de Créateur et de Père, Dieu est pauvre infiniment par sa
richesse d’amour tout aussi infinie.
Augustin :
- Nous reprendrons ce thème la prochaine fois. Si nous passions à la tarte au
gros bord de notre ami Jules. Un jurançon l’accompagnera bien. »
MEROVEE
CLOVIS
Chapitre 6
Avant d’aborder directement le sujet, il nous semble
important de revenir sur un passage de l’Ancien Testament, le Premier Livre de
Samuel. En effet, pour la culture gréco-latine, le principe du prince et de la nation, de la patrie se
trouve singulièrement éclairé par les Révélations Hébraïque et Chrétienne.
Sommes-nous tout à fait certains que le désir très humain de s’identifier à une
terre, à une culture plus qu’à une foi ait été réellement dans l’ordre de
Dieu ?
Et si Dieu comprenant le désarroi de l’humanité se soit
laissé fléchir jusqu'à accorder, comme par défaut, le fait qu’il puisse s’identifier à une terre ? Une
identification selon les principes du monde plutôt que selon la projection, le
plan de Dieu ! Dans ce cas Dieu se serait-il fait plus humain que
l’humain ?
Tous les anciens
d’Israël se rassemblèrent et se rendirent auprès de Samuel à Rama. Ils lui
dirent : « Voilà que tu as vieilli, et tes fils ne marchent pas dans
tes voies ; maintenant donc, établis sur nous un roi pour qu’il nous juge,
comme font toutes les nations. » Il déplut à Samuel de les entendre
dire : « donne-nous un roi pour qu’il nous juge » ; et
Samuel pria Yahvé.
Yahvé dit à
Samuel : « écoute l’appel du peuple en tout ce qu’il te dira ;
car ce n’est pas toi qu’ils repoussent ; c’est moi qu’ils repoussent, pour
que je ne règne plus sur eux. Tout comme ils ont agi envers moi depuis le jour
où je les ai fait monter d’Egypte jusqu’à ce jour, m’abandonnant pour servir
d’autres dieux, ainsi agissent-ils encore envers toi. Ecoute donc leur
appel ; seulement, tu les avertiras solennellement et tu leur exposeras le
droit du roi qui règnera sur eux. » ( I Sam. 8, 4- 9)
Nous sommes devant
une série de questionnements qui nous ouvrent sur des perspectives déroutantes.
Dieu, en promettant à Abraham une terre liée à une autre promesse, l’a-t-il
spécifiquement lié à une autre identité que la sienne propre ?
La Terre Promise est-elle dans sa finalité une fin
géographique en soi où n’est-elle pas plutôt la symbolique de ce qu’aurait du
être toute la Terre si Adam et Eve avaient fait le bon choix ?
Il semble que cette Terre Promise, Terre de la Promesse
soit bien le rappel symbolique de ce qu’aurait du être tout le globe nommé
Terre : un point dans l’espace où le règne de Dieu se fût définitivement
établi.
La Terre de la Promesse comme Jérusalem ne sont l’annonce
prophétique du devenir de tout le genre humain que s’ils sont d’abord le rappel
du projet initial de Dieu avant la faute.
L’élection du peuple hébreu, l’élection d’un lieu
géographique puis plus tard d’une ville sont les témoins tragiques du projet
avorté de Dieu par le mauvais usage de la liberté de l’homme. Ils devaient être
également les témoins tout aussi tragiques non seulement de la permanence de la
bienveillance de Dieu pour toute l’humanité, mais aussi son appel à le
connaître, c’est à dire les lieux d’accueil et de propagation du Salut qui
vient à l’homme, à toute l’humanité.
En effet, étrange Promesse qui s’accompagne d’une
bénédiction inconcevable : « …tu seras le père d’une
multitude. » La terre de la Promesse peut-elle contenir toute l’humanité,
concrètement ? Certes non ! Alors être hébreu ce n’est donc pas
exclusivement être citoyen d’une terre géographiquement discernable. C’est
être citoyen du ciel, sujet de Dieu.
Nous devons observer que la Terre de la Promesse est dans
une zone géographique qui dès l’origine ne semble pas supporter la notion de
frontière en dehors des limites maritimes. Il n’y a pas de dessin affirmé comme
pour les pays de l’Europe ou de l’Asie, cette observation concerne tous les
pays sémites à l’exclusion de la Turquie et de l’Iran qui ne sont pas sémites
mais indo-européens. Chez les musulmans,
il apparaît que la religion est en soit, le lieu géographique prépondérant,
c’est surtout vrai pour les musulmans de culture arabe.
La demande des hébreux adressée à Samuel d’avoir un roi
comme les nations païennes fait à nouveau capoter le plan de Dieu. Le peuple
élu refuse le projet proposé par Dieu. Ils ne veulent plus de leur spécificité,
de leur particularisme ; ils veulent ressembler aux autres peuples, aux
autres royaumes qui les environnent.
Dieu va respecter leur liberté de choix, choix qui va déterminer leur
devenir à la face de toutes les nations. Ils vont jeter les fondements aberrants
du nationalisme religieux. Dieu dès cet instant là leur abandonne de fait le
pouvoir politique, car son royaume n’a jamais été pour ce monde.
Le peuple hébreu ne veut plus du règne de Dieu sur eux.
L’échec pour Dieu n’est qu’apparent, car depuis la chute, il investit
l’histoire. En définitive, Dieu va transformer cet échec en un instrument
remarquable, en vue d’une victoire qu’aucune intelligence humaine n’envisageait
sauf à être secourue par la grâce. Mais
de cette demande de ressembler aux autres peuples naîtra les fondements d’un
nationalisme religieux qui l’en empêchera de reconnaître le Messie… Il a mis
son orgueil n’ont pas en Dieu mais dans son identité spécifique ; ce qui
constitue en soit un blasphème, l’écho terrifiant de ses orgueils.
Il nous faut à la lumière de ce passage reconnaître ici ce
que nous exprimions précédemment dans les chapitres antérieurs : la notion
de patrie, de nation, de culture aussi légitime que cela soit dans l’ordre du
droit naturel et du sens de l’histoire, n’en est pas moins un avatar initiateur
d’épreuves plus abominables les unes des autres. Situation permise par Dieu
comme remède tragique à l’excroissance d’un orgueil de dément. Les conflits
inter-nations sont toujours une école d’humilité, car la nature profonde de
l’homme comme celle des peuples est alors projetée dans un miroir implacable. Une
mise en vérité incontournable, insurmontable qui demande le déploiement
intérieur de toutes les qualités abandonnées… La geste de l’homme et de son
peuple dans la vigueur d’une vérité toute rigoureuse.
Le concept du prince, en tant qu’il a la charge du
gouvernement d’un peuple, quoique dans les normes naturelles établies par le
droit naturel, est une nécessité étroitement liée à la faute originelle. C’est
une nécessité crée par l’homme : le prince est le point le plus élevé de
toutes ses peurs, de toutes ses aliénations, de toutes ses blessures et de tous
ses espoirs. C’est si vrai que Dieu ordonne à Samuel d’énumérer les exigences
du roi sur son peuple.
Samuel redit toutes
les paroles de Yahvé au peuple qui lui demandait un roi. Il
dit : « Voici quel sera le droit du roi qui règnera sur vous.
[…] Vous crierez, ce jour-là, à cause de votre roi que vous vous serez
choisi ; mais Yahvé ne vous répondra pas, ce jour là. » (1 Sam.8, 10-18)
Le peuple n’entend pas les avertissements, il, aura son roi selon le
monde.
Jésus qui pleura sur Jérusalem, la ville qui tue ses
prophètes, remettra les ordres à leur place : « Jésus leur
dit : « Ce qui est à César, rendez-le à César, et ce qui est à Dieu,
à Dieu. » […] ( Marc12, 17)
La Terre n’est pas la finalité de l’homme, il est donc
tout à fait logique que son histoire connaîtra un bouleversement, elle vivra la
fin des nations. Car tout passe sauf la Vérité, la Parole de Dieu.
Faut-il cesser d’aimer sa patrie, de défendre sa
culture ? Bien évidemment non. Notre histoire s’inscrit naturellement dans
l’économie du salut que résumera et accomplira intégralement le Christ, le Fils
de l’Homme.
Faut-il instaurer une théocratie ? Bien sûr que non.
Les musulmans sont sur ce point dans une contradiction insurmontable, ce qui
témoigne bien que leur religion n’est que naturelle, elle n’est pas révélée.
Mais alors quelle est l’image, quelle compréhension
pouvons-nous avoir du prince ? Ne nous y trompons pas, la réponse n’est pas
facile, elle ne peut pour les catholiques qu’émaner de la contradiction de deux
personnages que tout oppose et dont les actes sont lumineux car éminemment
posés dans la présence de Dieu.
Il y aura le roi Saül avec son pendant Salomon ; il y
aura le roi David et son ‘pendant’ ou son parfait accomplissement dans Jésus.
Et, plus près de nous, il y a le roi Louis XIV et le roi
Salomon ; il y a le roi Louis XVI et son accomplissement dans Jésus.
Il est évident que l’incarnation parfaite dans l’ordre
naturel et dans celui de la sainteté du pouvoir est illustrée par le roi Louis
IX, dit saint Louis.
DESIRE WASSON
LA BIBLE
Une certaine tradition nous dit qu’Abram
quitta sur l’ordre de Dieu la ville d’Our en Chaldée mais à lire le livre de la
Genèse cela n’est pas exact. C’est Térah, le père d’Abram qui quitta Our pour
aller en terre cananéenne. Il se ravisa de cette décision, peut-être sous
l’inspiration de l’Esprit ou pour toute autre raison et s’établit en la ville
d’Harân. Cette chicanerie d’école n’a guère d’importance ; ce qui demande
toute notre attention, c’est la raison de cette généalogie qui part de Sem pour
descendre jusqu’à Abram. (Gen. 11, 10-32) On observe que les ascendants d’Abram
ont une vie longue d’années puis décroissante pour remonter avec Térah qui
attendit soixante-dix ans avant d’avoir son premier fils, Abram. Retenons que
le nombre soixante-dix est le symbole d’une totalité, d’un accomplissement.
L’Esprit de Dieu remonte l’ascendance d’Abram
jusqu’à Adam en passant par Noé. Est-ce qu’il faut donner de l’importance à la
filiation génétique ou faut-il lire au-delà à la lumière des évangiles qui
accomplissent l’Ancien Testament ? Le mystère de l’Incarnation du Verbe,
Jésus-Christ, nous éclaire sur ce point : il nous indique d’avantage une
filiation spirituelle, même s’il est indéniable que la Révélation est
historique et qu’il y a bien une filiation humaine.
Depuis l’origine des origines, Dieu se suscita
un petit reste qui porta le flambeau de la foi, de la lumière divine qu’il ne
cessa de transmettre selon la symbolique historique de la généalogie.
La foi naturelle en un Dieu unique ne s’effaça
pas de la surface de la Terre, c’est aussi ce que nous enseigne la rencontre
que fera plus tard Abraham avec Melchisédech. Et nous l’avons déjà abordé, des
missionnaires, des explorateurs, des ethnologues découvrirent des tribus
croyant naturellement en un Dieu Unique, nous avons l’exemple avec l’Islam.
Nous devons considérer que l’un des
enseignements des généalogies bibliques est de nous dire que les patriarches
avait une foi naturelle dans un Dieu Unique qu’ils maintenaient par sa grâce.
au cœur d’une humanité dépravée, assujetti au joug de Lucifer. Térah avait une
foi naturelle en un Dieu Unique, tradition sans doute transmise oralement par
Noé que lui-même tenait de ses ascendants fidèles à la foi d’Adam et Eve.
La première étape de la Révélation est celle
que fera Dieu à Abram, mais il la fera sur cette foi en un Dieu unique, une foi
certainement vague, brumeuse. C’est en ce sens que l’on dira de la lignée de
Jésus qu’elle fut celle des justes de Dieu, car par leur foi et leur fidélité,
les ancêtres se trouvèrent justifiés par Lui.
L’histoire d’Abram est celle de toute
l’humanité en marche et quête de la vérité, de la liberté, une quête de
l’absolu ; tous n’ont pas cet appétit, c’est tout le mystère de l’Agonie
de Jésus à Gethsémani. L’humanité, dans son désordre gigantesque, aspire à une
transcendance qui la délivrera.
Abram résume ce premier âge de l’humanité
accablée par le retrait apparent de Dieu et qui retrouvera progressivement son
espérance. La nuit du péché originel se déchire doucement avec une pédagogie
divine incomparable, elle s’accomplira un jour dans la foi de Pierre sur les
bords du Jourdain.
Vocation
d’Abraham :
« Yahvé dit à
Abram : « Va-t-en de ton pays, de ta parenté et de la maison de
ton père, vers le pays que je te montrerai. Je te ferai devenir une grande
nation : je te bénirai, je rendrai grand ton nom ; tu seras une
bénédiction.
Je bénirai ceux qui te
béniront, et qui t’outragera, je le maudirai. Par toi se béniront toutes les
familles de la terre. » (Gen. 12, 1-3)
Dieu saisit Abram au cœur de sa vie ordinaire.
On peut penser qu’Il travailla son cœur à cet événement comme chaque croyant en
fait l’expérience dans sa vie de foi. Certes cet appel n’est pas mince, l’appel
de Dieu tonne dans les incertitudes de son cœur d’homme juste :
« quitte la maison de ton père ». Une cartaine Marie ne devra-t-elle
pas quitter tout ce qu’elle est pour devenir la mère de Dieu ! Relisons le
dialogue de Jésus avec le jeune homme riche : « vends tout ce que tu
as et suis-moi. »
Remarquons que Dieu avec Abram, invisible à
son regard d’homme établit une relation personnelle, il se fait l’intime de sa
créature. C’est un cœur à cœur ! qui se trouvera magnifié dans sa relation
avec Moïse ce qui annonce l’intimité qu’il établira avec son Fils et avec
l’homme. Dieu franchit le mur de la
faute du péché originel, soulève le joug de Lucifer. Il se présente au seuil du
mystère de l’homme qui peut à tout moment le rejeter.
L’histoire du salut commença avec la promesse
faite à Adam et Eve, prit un élan nouveau avec Noé. Et la voici prendre une
droite qui, comme la source ténue de la Loire, va aller s’élargissant écartant
de plus en plus les draperies lucifériennes qui empêchent de voir le firmament.
Si tu quittes la maison de ton père, je te
montrerai une terre nouvelle. Abram est un pasteur, ce Dieu mystérieux en
échange de son obéissance, lui promet une terre nouvelle. L’acte de foi qui lui
est demandé a un espoir : une terre nouvelle.
Dieu continue : « Je te ferai
devenir une grande nation », une nation, un peuple, Abram sait ce que cela
veut dire ; il descend d’une dynastie de pasteurs, leur tente est le
symbole de leur fidélité à la foi de leur pères ; tous ceux de sa parenté
qui ont vécu dans une maison en dur, ont quitté la foi de leur pères… une
nation, cela veut dire une ville, une cité en dur mais elle sera alors un don
de dieu. Un Dieu bien étrange, il demande tout et s’engage à tout rendre au
centuple !
« Je te bénirai, je rendrai grand ton
nom ; tu seras une bénédiction. »
Abram doit-être bien troublé : si je
monte vers cette terre nouvelle, sans regarder en arrière, j’aurai tout cela,
je deviendrai tout cela ! Pourquoi moi ? Il se posera souvent cette
question et dans des circonstances dramatiques. Voilà que ma fidélité à la foi
naturelle de mes pères m’attire le regard de mon Dieu, un dieu qui ne me dit
pas son NOM !
Dieu continue, dans une surabondance de
bienfaits : « Je bénirai, ceux qui te béniront, et qui t’outragera,
je le maudirai. Par toi se béniront toutes les familles de la Terre. »
Voilà que ce Dieu étrange, cette terre promise
quoique réelle, localisable n’apparaît pas comme une fin en soi pour lui et sa
descendance : « Par toi se béniront
toutes les familles de la <terre. » Aurait-elle une dimension
universelle ? Dieu fait de moi le sein de toutes les bénédictions surtout
pour toutes les familles de la terre. Pourquoi Dieu me fait-il cela ?
Dieu dérange tout ce qui est trop humainement
ordonné.
Joseph Balusen et Maurice Tibauprès
Chapelle Notre Dame de Juhégues
En Roussillon – Salanque
Toutes reproductions même partielles sont interdites sous
peine de poursuites judiciaires sauf autorisation de M. Balusen Joseph.
Cette
interdiction ne concerne que la chronique « Archéologie et
Histoire », y sont exclus tous les autres articles. En effet, la rédaction
les met gracieusement à la disposition de chacun, elle ne doute pas qu’on aura
soucis d’en indiquer les références selon la discipline intellectuelle et la
courtoisie.
Rencontre avec la
Chapelle de Juhégues
Les Premières Découvertes
Nous rencontrâmes le
principal artisan des recherches sur le lieu dit de Juhégues à l’occasion d’un
repas donné par des amis communs. Tout de suite, nous fûmes conquis par sa
forte personnalité, son intelligence originale que l’on trouve souvent chez
d’authentiques artistes – c’est un musicien – ainsi que chez les autodidactes
qui s’enrichissent d’une discipline intellectuelle fondée sur la rigueur et une
certaine obsession pédagogique intuitive à convaincre leur auditoire.
Il s’établit entre nous
une relation de confiance qui aboutit à un accord : il nous confiait son
aventure, son expérience et nous la rédigions en vue d’une publication. C’est
alors que nous contactâmes la rédaction de La Lettre Catholique. Son rédacteur
en chef, M Aubrit Saint Pol, comprit très vite l’importance de cette aventure
et accepta de la publier dans ses colonnes à la condition que nous fassions la
preuve de notre rigueur intellectuelle. Il est évident, à la lecture des
articles qui paraissent sur cette Lettre, que cette exigence allait de soi. En
effet, il est assez rare de nos jours, de lire une revue s’imposant une telle
discipline, surtout à diffusion gratuite. Elle témoigne de hautes exigences
morales en tout ce qui concerne l’activité intellectuelle.
Son histoire commence en l’an
1990, année où il s’installa sur la commune de Torreilles. C’est là, qu’il se
sentit pressé, invité à découvrir tout un pan caché de l’histoire juive,
jusqu’ici ensevelie par l’indifférence, les pesanteurs des conformismes et un
manque évident d’appétit intellectuel.
La Providence voulut qu’il fasse
la connaissance d’une torreillane : Mme Maccabies – nom d’origine
juive : Maccabée -, elle lui apprit que beaucoup de torreillans étaient
d’origine juive, de descendance très ancienne, probablement hébraïque.
Son informatrice lui
indiqua une chapelle dédiée à la Vierge Marie sous le vocable de :
« Chapelle de Juhégues », ce qui veut dire en
franco-catalan « chapelle des Juifs ». Cette Vierge est la
patronne de la Salanque, région qui se situe
en Roussillon au bord de la mer.
L’origine du mot
Juhégues – mot catalan – vient du latin « judaïcus », cette
étymologie lui fut confirmée par M. le professeur Henri Guitter, philologue,
spécialiste de la langue romane, natif de la Salanque, habitant le village
de Saint Hyppolite, décédé depuis1.
Lorsqu’il se rendit pour
la première fois sur les lieux de la chapelle de Juhégues, il fut pris de
violentes douleurs au ventre qui le contraignirent à quitter les lieux.
La conjonction de son intérêt pour ses
origines juives (l’artisan principal), pour l’histoire et l’archéologie
l’engagea à des recherches quasi- policières sur
l’histoire de Torreilles en général et sur Juhégues en particulier. Tel un
pèlerin doublé d’un détective, il s’embaucha dans un vaste champ de recherches,
une aventure tout autant intellectuelle qu’intérieure qui l’amena à prendre des
contacts avec des membres éminents de la hiérarchie de l’Eglise Catholique ce
qui l’inscrivit dans la mouvance messianique. - Le regard qu’il pose sur notre
Eglise est empreint d’un profond respect et d’une attirance indéniable pour son
mystère. – Lui, l’autodidacte, contactera des éminences dans les différents
domaines des sciences afférentes à ses recherches. Il se trouva toujours
encouragé, confirmé dans ses analyses, ses conclusions, au point que la
Sorbonne lui proposera un cursus universitaire spécifique pour publier
l’ensemble de ses recherches et découvertes.
Suite à ses recherches à la bibliothèque
municipale de Perpignan ainsi qu’aux archives départementales, il découvrit
plusieurs documents attestant la présence d’une communauté juive à Torreilles
et en d’autres villages du département, entre les 9e et 13e
siècles. Il pense que l’établissement de cette communauté juive pourrait être
plus antérieur2 : ( période archaïque : David, Salomon
supposition incertaine car non-vérifiable). En effet, il faut retenir que la
documentation européenne des siècles antérieurs souffrit beaucoup des invasions
de toutes sortes ; elle est d’ailleurs quasi- inexistante.
Il était alors préoccupé à préciser la
période d’implantation des juifs à Torreilles :
1- Que restait-il de leur présence ?
2- Pour quelle raison cette chapelle
porte-t-elle un nom si évocateur de la présence juive depuis le 9e
siècle ? Nom3 qu’elle continue de porter malgré les
vicissitudes de l’histoire et la puissance politique, sociale et stratégique
qu’assuma l’Eglise poussée très souvent par les nécessités. ( La
désorganisation des sociétés due aux invasions barbares et autres
décompositions de l’Empire Romain.)
FAITS
ET DOCUMENTS
Aviénus,
dans « l’Ora Maritima » évoque la cité antique de Pyrène, il semble
s’inspirer soit d’une tradition orale, soit de textes grecs disparus et
d’auteurs inconnus. On peut situer les faits rapportés autour des 5e
et 6e siècles avant Jésus-Christ : « In Sordicene caespitis confinio,
quondam Pyrenae latera civitas ditis laris… »
Voici les principaux types de
traductions existants. Deux sont faites par L. Basseda (Toponymie historique de Catalunya
Nord» -Terra Nostra), l’autre vient du Web.
Traduction
1: « Aux confins du pays des Sordes, il y eut autrefois Pyrène,
cité aux riches foyers.»
Traduction 2: « Aux confins du
pays des Sordes, il y eut autrefois une riche cité aux flancs des Pyrénées.4
»
Traduction 3: « Aux confins de
la verte contrée des Sordes, la cité de Pyrène, aux riches demeures, autrefois
s'élevait. »
Aviénus
explique que les Sordes occupaient,
en gros, la plaine et nos Albères au sud, formant la limite avec les Indikètes. Strabon avait déjà écrit : « Les Indikètes occupaient l’extrémité
(= vers la côte) du Mont Pyrène jusqu’au trophée de Pompée ». Les historiens
nous disent que les Celtes, venant des confins de l’Asie, ont exploité le fer
en « Autriche » vers 1500
avant JC, puis ont commencé à exploiter le fer autour du Canigou dans les environs de 800 avant J.C. Le fer est l’explication la plus
probable de la richesse de ce territoire. D’ailleurs, dans sa phrase suivante,
Aviénus écrit : « et les
habitants de Massilia (= Marseille)
y revenaient souvent faire du commerce
»5.
Pomponius Mela écrit « Entre les promontoires pyrénéens,
il y a : le Port de Vénus dans une anse marine et Cervaria lieu de la limite de
la Gaule ». Son contemporain, Pline
l’Ancien parle de « la Vénus des Pyrénées » (ou de Pyrène) sur le
côté d’un des deux promontoires ». Personne n’a jamais trouvé de trace certaine
d’un temple de Vénus à Port-Vendres. Et pourtant les auteurs latins parlent de
Vénus et de son temple…
Les recherches concernant le temple de
Vénus ont été faites essentiellement à Port-Vendres, Collioure, à
Saint-Cyprien, à Llançà ou à Empuriés. Mais aucun archéologue n’en a trouvé la
moindre trace ; peut-être parce qu’ils n’ont pas cherché au bon
endroit ? Il est possible que les
fondations de ce temple puissent se trouver aujourd’hui sous la mer. - La cité
de Troie considérait comme « légendaire » fut retrouvée en 1871, sous la colline d'Hissarlik, à
proximité du détroit des Dardanelles,
par Heinrich Schliemann, (lui aussi un autodidacte) en tenant compte des
indications d’Homère,
dans l'Iliade et l'Odyssée.
Les Sordes étaient fixés dans les vallées
et les montagnes des Pyrénées-Orientales. Ils fabriquaient des armes de guerre,
des épées –en Celte (anglais) sword
(sôrd), épée 6!
Ce n'est pas seulement aux temps reculés
des Sordes que l'on travaillait le fer du Canigou ; en effet, il y a peu
d'années encore, dix-huit fourneaux pour fondre le fer y étaient en pleine
activité, d'après le système dit : « Catalan ».
Le dernier village où l'on produisait le fer, se nomme
Gincla, dont la fondation se perd dans la nuit des siècles. Gincla dérive de to jingle (djingl') = tinter, cliqueter. C'est une chose vraiment
surprenante que ce terme de Gincla7, appliqué à une localité, où
toujours et de tout temps on a entendu le cliquetis du fer, le bruit des lourds
marteaux frappant sur les enclumes et
rendant des tintements sonores.
Diodore
de Sicile écrivit à ce sujet : « Le pays des Ibères » contient les
plus nombreuses et les plus belles mines d'argent que l'on connaisse… Les
indigènes en ignoraient l'usage, mais les Phéniciens, venus pour faire du
commerce, achetèrent cet argent en échange d'une petite quantité de
marchandises. - (Ce qui rend plausible
la théorie selon laquelle, une implantation de juifs archaïques ait pu se faire
pour des raisons économiques.)
A
regarder la topographie autour de Torreilles,
et en essayant de se replacer dans le contexte de l’époque, on comprend
l’intérêt stratégique et économique d’établir un port et une citée en ce lieu.
La
navigation fluviale était pour les Phéniciens
le moyen, le plus sûr et le plus rapide pour pénétrer dans les terres inconnues
et souvent hostiles, afin d’établir des relations commerciales et acheminer des
marchandises, en particulier le fer du Canigou, jusqu’à la mer. Ce système de
navigation s'effectuait à proximité de la façade maritime, en vue des côtes,
reliant deux ports de moins de 25 à 30 milles marins (1852 mètres). De ce fait,
les marins utilisaient des embarcations de moindre tonnage, en fonction de la
distance à couvrir et de la charge à transporter.
L’hypothèse de notre héraut serait la
suivante : les vestiges du port et la cité de Pyrène se trouvent très
certainement prés de l’étang du Bourdigou et de l’ancien lit de la Têt, qui
se nome aujourd’hui « l’agouile de l’Auque », ce qui nous mène sur le territoire de « Torreilles » ou plutôt
devrais-je
dire : « Pyrène ». Ce qui vient étayer son hypothèse, c’est l’article de Pierre de Marca,
historien et archevêque français : il rassemble dans un ouvrage nommé la
« Marca hispanica sive limes hispanicus, hoc est, Geographica &
historica descriptio Cataloniae, Ruscinonis, & circum jacentium
populorum », publié à Paris en 1668, des documents
tirés des archives des principaux monastères et chartriers seigneuriaux de la
région. Nombre de ces archives ont disparu, ce qui rend l’ouvrage de Marca
extrêmement utile pour toutes les recherches historiques sur la région. Il nous
dit : « jusqu’au rivage de la mer et jusqu’à l’ancienne
embouchure de la Têt, dont les vestiges subsistent encore sur le territoire de
(Turricula) soit Torreilles ou un étang montre un port recouvert de
limon et quelques monnaies trouvées en ces lieux démontrent l’antiquité du
lieu…»
Pour confirmer cette thèse, il faut se reporter aux sondages
archéologiques non loin du village de Torreilles en 1995 et en 1996 ou une
villa romaine fut découverte, très certainement en rapport avec un port. Les
monnaies trouvées en ce lieu, nous confirment une occupation ininterrompue du 1er
siècle av J.C. jusqu’au Ve après J.C. le site. Nous ne pouvons exclure que ce
site n’ait eu une durée plus longue…
1 - Cette démarche auprès du
professeur Guitter lui fut motivée par une controverse sur le sens de ce terme
« Juhégues ». En effet, M. Henri Vidal, agrégé de lettres classiques,
Torreillan, soutenait que ce mot avait
une origine latine signifiant : ‘juxta aqua’ ce qui veut dire prés des
eaux. Aujourd’hui, le fleuve Agly passe à proximité de Juhégues, mais le lit de
l’Agly à cet endroit n’y passe que depuis le XIII et XIV par l’intervention de
l’homme. En effet, cette chapelle fut mentionnée dès l’an 800 de notre ère,
alors que ce fleuve passait non loin du village de Saint Hyppolite et se jetait
au midi dans l’étang de ‘Salses’. Ce qui dément la proposition de ‘juxta aqua’.
Monsieur
H.Vidal nous dit dans : « Mise au point sur les origines de
Juhégues » qu’il est impossible de savoir ce que fut la chapelle
originelle. Pourtant en 1993 des sondages autour de la chapelle permirent de
dégager la porte la latérale du XIe siècle jusqu'à son seuil. Nous y
découvrîmes une crypte. Il était possible à ce moment là de la dégager. Il n’y eut pas d’autres investigations
pour poursuivre un travail plus approfondi, ce qui nous aurait permis de
découvrir ce qu’il y avait dans la crypte.
Malheureusement, immédiatement après ce
sondage, une dalle de béton fut coulée autour de la chapelle et au-dessus de la
porte…
Pour
information le Président de la « gestion du patrimoine historique de
Torreilles » est M. H. Vidal…
Au sujet de la plaquette intitulée : « Mise
au point sur les origines de Juhégues », il lui fut très douloureux de
constater que ce document n’est rien qu’un condensé d’incohérences, de
contre-vérité. Mais peut-être encore plus douloureux, il témoigne contre son
auteur, en révélant une malhonnêteté intellectuelle vertigineuse structurée qui laisse à penser que M. Vidal
se serait laissé inspirer par des considérations idéologiques peu honorables
qui nous renvoient à une période où l’inhumanité triomphait.
On lit parfois, sous sa plume, des propos totalement
incohérents et qui, selon des personnes très autorisées, dépassent les
compétences historiques requises pour ce fascicule. En effet, on peut lire à la
page 1 au 3eme paragraphe : « le nom de Juhégues indique
à coup sûr la relation étroite de ce lieu avec
une population juive, soit qu’elle y ait été
installée en colonie, ce qui est le plus souvent admis,
mais sans preuve formelle, soit pour toutes autres raisons difficiles
aujourd’hui à préciser du fait de l’absence de documents » ?
Comment peut –
il laisser planer le doute quant à
l’existence de ces Juifs, puisque le nom de Juhégues est attesté ( cf plus
haut), les noms des juifs vivant à Torreilles sont attestés ; on a trouvé
la preuve de l’existence d’un seigneur du nom de Raymond de Juhégues en
1155, (donc vraisemblablement un château du même nom)…
2- Tradition orale, la vox populi :
(légende - probable)
Selon certains spécialistes, le roi Salomon
et son père David parvinrent à mettre sur pieds leur propre flotte, aidés en
cela par quelques rois phéniciens – 2 ch. VII, 18 ; IX, 21 – ; la Bible
relate des expéditions maritimes et marchandes en Méditerranée, vers la
fabuleuse Tarsis qui désigne traditionnellement la péninsule Ibérique,
l’Espagne actuelle. De fait, à cette époque, la réputation des ressources
métallurgiques du massif du ‘Canigou’ semble être connue de toutes les
puissances méditerranéennes.
3- Juhégues est mentionnée dans un document
pontifical dès 1011, une bulle du pape Serge IV en faveur de l’abbaye
saint Michel de Cuxa ( P.O.) : Alaudem in villam Torrillas et in sancto
laurentio et in judaegas. Références : cartulaire roussillonnais, I, p. 360,
cité dans le : Marca ispanica… de Pierre de Marca, voir dans le texte.
3- Je pense qu’il faut comprendre la
description d’Aviénus selon une certaine perspective, en effet vue de la mer ou
bien du rivage, une cité peut sembler se trouver plus loin de la montagne ou plus
proche de la mer qu’il n’y paraît en réalité.
4- LES AUTEURS AYANT CITÉ PYRÈNE :
- Hérodote (5e s. avant JC), historien grec
- Strabon (1er
s. avant JC), géographe grec
- Pomponius Mela (1er
s. après JC), écrivain et géographe romain
- Pline l’ancien (1er
s. après JC), écrivain et naturaliste romain
-Aviénus (4e s. après JC), poète
5- 6- C’est une chose étonnante que ce nom de village
qui n’a pas de racine linguistique connue, témoigne de son activité
industrieuse et semble provenir d’elle exclusivement. (La vraie langue celtique et le Cromleck de Rennes-les-Bains par l’Abbé
H. BOUDET)
Article IV
La Deuxième race de nos rois :
LES CAROLINGIENS
Charles
Martel (689 - 741) :
Vice- Roi, 3 éme fils de Pépin II, dit de Herstal, il brise à
Poitiers en 732, l’invasion musulmane, qui menace la France. Les arabes avaient
détruit Autun en 725.
Pépin III le Grand, dit le Bref (714 - 768) :
Fils de Charles Martel, il monte sur le trône, il est sacré par le Pape
Etienne II à Saint Denis en 754.
Charlemagne (742- 814) :
Petit-fils de Charles Martel, il maintient le Pape dans ses États et
détruit le Royaume des Lombards.
Le Pape Léon III le couronne à
Rome, Empereur d’Occident, dans la nuit de Noël de l’an 800. Il avait une
grande dévotion à la Vierge Marie, dont il possédait la ceinture, donnée par
l’Impératrice de Constantinople.
Le début de l’unification de l’Europe naît donc sous la protection de
la Mère de Dieu. Elle y est toujours (voir le drapeau de la CCE).
Louis 1er dit Le pieux ou le
Débonnaire (814-840):
Troisième fils de Charlemagne, il fut couronné à Reims en 816 par le
pape Étienne V. À cause de la rivalité de ses fils Lothaire, Pépin, Louis et Charles dit le Chauve entre eux, l’Empire
se trouva dans le chaos à sa mort. Il allait être démembré en 843, par le
traité de Verdun.
Charles II le Chauve (840-877) :
Il s’allia avec son frère Louis, le Germanique contre son frère aîné
Lothaire. Il remportèrent contre son armée la bataille de Fontenay-en-Puisaye,
prés d’Auxerre en 841. Il partagea l’Empire avec son frère Louis, qui prend la
Germanie à l’Est du Rhin, par le traité de Mersen en 870. Lothaire ne
reçut que des « miettes ».
En 875, Charles II se rendit en Italie pour se faire sacrer Empereur par le pape Jean VIII.
Louis II le Bègue (877-879) :
Roi de France, seul survivant des enfants de Charles le Chauve, il
mourut à Compiégne, au moment ou il partait en campagne contre Bernard de
Gothie (Septimanie). Son fils Louis III lui succéda.
Louis III (879-882) :
Roi de France, il remporta sur les Normands la victoire de Saucourt
en 881. Son frère Carloman, à sa mort, prit le titre de roi de France.
Carloman II (882-884) :
Roi d’Aquitaine et d’une partie de la Bourgogne en 879, il
devint roi de France en 882. Il lutta avec succès contre Hugues le Bâtard, qui
revendiquait la Lorraine, contre Boson de Provence et contre les Normands. Il mourut d’un accident de chasse,
sport fort violent à cette époque.
Charles II le Gros (884-887):
Roi de France en 884, il essaya de reconstituer l’Empire carolingien,
mais sa faiblesse devant les invasions normandes (885/886) le fit déposer par
la diète de Tibur en 887.
Charles III le Simple (898-922) :
Roi de France, Il fut couronné
en 893, par l’archevêque de Reims, Foulques. Il mit fin aux invasions
dévastatrices des barbares, en implantant les Normands à l’embouchure de la
Seine par le traité de Saint-Clair-sur Epte en 911, qui donnait un fief héréditaire à Rollon,
créant ainsi la Normandie.
Louis IV d’Outre-mer (936-954) :
Fils de Charles Le Simple, il fut élevé en Angleterre, puis élu Roi de France en
juin 936 à l’âge de 15 ans. Hugues Le Grand, son vassal félon, le fit
tomber aux mains des Normands en 945 et
Louis IV ne fut délivré qu’en cédant la ville de Laon, qu’il repris plus
tard en 950. Il mourut peu après d’une chute de cheval.
Lothaire (954-986) :
Roi de France à 13 ans, il subit la tutelle d’Hugues Le Grand, auquel
il dut donner l’investiture du duché d’Aquitaine. Ses guerres épuisantes contre
Othon II, qui envahit la Lorraine en 978, facilitèrent l’ascension d’Hugues
Capet. Il eut pour succeseur son fils, Louis V.
Louis V le
Fainéant (986-987):
Il fut entièrement sous l’influence de sa mère, Emma, que la rumeur
accusait d’avoir empoisonné son mari. Il lutta contre Aldalbéron, archevêque de
Reims, qui était l’allié secret d’Hugues Capet. Il mourut des suites d’une
chute de cheval. Avec lui finit la dynastie carolingienne de France.
Hugues Capet fut élu pour lui succéder.
On voit combien la barbarie,
la cruauté et les crimes de tous genres
de ce temps féodal ont peuplé la vie des princes carolingiens. Il est remarquable de voir que
faire la guerre à l’Église Catholique Romaine ne porte pas chance. Le cas de
Louis V en est l’illustration parfaite : chute de la dynastie. La branche
est pourrie, elle tombe…
LES TRESORS DE L’EGLISE
INCUNABLE
LA SCIENCE DE LA PRIERE
Par le Père Ludovic de Besse,
capucin.
Selon
la troisième édition, 1903
CHAPITRE
III et IV
La
prière est une grâce
Il y a plusieurs espèces de grâces. Quelques-unes sont
tout à fait extraordinaires, comme le pouvoir de faire des miracles, l’esprit
de prophétie, le don des langues, etc. Ces grâces jettent la foule dans l’admiration,
en lui révélant la puissance de Dieu. Mais, quoiqu’elles soient accordées
généralement à des saints, elles n’ont aucune valeur pour leur sanctification
personnelle. Parfois, elles sont données à des pécheurs qui finissent par
tomber en enfer. Judas a fait probablement des miracles, comme les autres
apôtres. A quoi cela lui a-t-il servi ?
Aussi, en théologie, appelle-t-on ces grâces :
Gratis datae, données gratuitement ; c’est à dire sans aucun mérite de la
part de ceux qui les reçoivent et sans aucun profit pour eux. Dieu le leur
accorde pour le seul profit du prochain. Ce sont par conséquent des faveurs
redoutables. Au lieu de les désirer, il faut en avoir peur.
Il n’en est pas de même de la grâce sanctifiante, qui
nous rend agréables à Dieu, gratia ratum faciens. D’après saint Thomas, cette
grâce est une participation de la nature divine accordée à notre âme ;
elle est un commencement de la gloire éternelle ; aussi nous ouvre-t-elle
le ciel. Un miroir éclairé par le soleil renvoie ses rayons et reproduit son
image. L’homme est un miroir de la divinité. Quand il se détourne de Dieu qui
est sa lumière, il reste dans les ténèbres. Mais s’il se tourne vers lui, dieu
le regarde avec complaisance et rend son âme lumineuse.
Telle est la grâce sanctifiante. Elle est un
état ; elle constitue même la vie de l’homme surnaturel. Avec elle nous
arrivent les vertus infuses et les dons du Saint-Esprit. La vertus est une
force qui nous produire des actes bons. Si cette force est prudemment
naturelle, la bonté de nos actes ne dépasse pas les limites de la Terre et ne
saurait nous mériter le ciel. Les actes dignes de récompenses éternelles
doivent procéder nécessairement d’une force surnaturelle. Le Saint-Esprit nous
apporte cette force, en nous revêtant des vertus infuses et de ses dons. Ces vertus ne sont pas seulement la foi,
l’espérance et la charité, ce sont encore les vertus morales ordinaires,
aux-quelles vient s’ajouter une vigueur divine qui les rend surnaturelles. Ainsi
la tempérance du chrétien qui fait pénitence surpasse de beaucoup celle du
mondain occupé seulement à fuir les excès qui compromettraient sa santé.
Celle-ci est naturelle ; la première est surnaturelle.
Les dons du Saint-Esprit sont également des qualités,
des forces divines. Ils diffèrent des vertus, en ce qu’ils nous
enrichissent de véritables talents
spirituels. Certains dons de la nature font les poètes, les musiciens, les
artistes de tout genre. Les dons du Saint-Esprit rendent aux âmes des services
analogues.
Mais ces faveurs, unies à la grâce sanctifiante, nous
sont accordées d’abord à l’état rudimentaire. On naît à la vie spirituelle
comme à la vie physique. Quoique l’enfant en venant au monde, possède
l’organisme vital au complet, c’est un organisme impuissant. Les fores qu’il
doit déployer plus tard, une fois arrivé à la maturité de l’âge, existent bien
en germe dans son petit corps. Elles existent dans son esprit et dans son cœur
à peine éveillés. Toutefois ces forces ont besoin d’être développées par un
long exercice. Si l’affection de ses parents ne veillait à la conservation de
sa santé, en le nourrissant avec soin et en le préservant de toute maladie, il
périrait promptement. Si des maîtres
dévoués ne prenaient pas la peine de l’instruire et de le former à la vertu, il
resterait ignorant et deviendrait vicieux.
Il en est de même pour l’enfant spirituel de la grâce.
Il a reçu les vertus infuses et les dons du Saint-esprit à l’état de
germes délicats. Ces germes attendent
une culture amoureuse qui les développe, les fortifie et les rende capables de
porter des fruits. Admirons ici la bonté du Seigneur : elle est propre à
nous jeter dans le ravissement. L’éducateur de cet enfant spirituel est le
saint-Esprit en personne. Il a jeté des semences fécondes dans le jardin de
notre âme. C’est lui qui va les cultiver au moyen de la grâce actuelle.
Cette grâce est un souffle du Saint-Esprit répandant de
bonnes pensées dans notre intelligence, de pieux sentiments dans notre cœur,
communiquant de la force et du courage à notre volonté pour nous exciter à la
pratique de la vertu. En correspondant à ces pulsions de la grâce actuelle,
nous devenons les collaborateurs du Saint-Esprit. Faisant le bien, nous devons
dire avec saint Paul : « Ce n’est pas moi tout seul, c’est la grâce
de Dieu avec moi ; gratia Dei mecum. (I. Cor. XV, 10)
Or, la première grâce actuelle accordée aux âmes par le
Saint–Esprit est la grâce de la prière. C’est lui qui nous fait prier. Saint
Paul l’enseigne formellement. « Nous ne savons pas, dit-il, prier d’une
manière convenable. Mais le saint –Esprit formule dans nos cœurs des demandes,
en nous faisant gémir et soupirer vers Dieu d’une manière ineffable. » (Ro.
VIII, 26) Il dit encore : « Vous avez reçu l’esprit d’adoption
qui vous fait crier : Père, père ! » ( Ro. VIII, 15 )
Par une bonté véritablement infinie, cette grâce de la
prière est accordée à tous les hommes sans exception et ne leur est jamais
retirée. Elle est à leur disposition jusqu’à leur dernier soupir. Quand on a
chassé Dieu du cœur par le péché mortel, il se tient à la porte et il frappe. (
Apoc. III, 20) il excite les
pécheurs au repentir par la crainte de sa justice et par l’espérance du pardon.
Il suffirait aux pécheurs de rentrer en eux-mêmes et de prêter l’oreille à la
voix de leur conscience pour entendre ces exhortations du Saint –Esprit.
Parfois, Dieu ajoute aux sollicitations intérieures de sa grâce des appels
extérieurs, en usant de divers moyens qui doivent forcer l’attention des âmes
et les faire prier : « La sagesse crie sur les places publiques :
« Insensés, jusqu’à quand aimerez-vous le mal qui vous rendra
malheureux ? Acceptez mes corrections et convertissez-vous, Je vous
donnerai alors mon esprit. Hélas ! Je vous appelle et vous ne voulez pas
m’écouter… » (Prov. I, 20)
Saint Alphonse de Ligori termine son livre : Du
grand moyen de la prière, par une
longue démonstration de cette vérité. Elle remplit tout un chapitre
intitulé : Dieu donne à tous les hommes la grâce de prier, s’ils le
veulent. Il ne faut pour prier pour que
la grâce suffisante qui est commune à tous. Ce chapitre est divisé en trois grands
paragraphes. Le premier apporte le témoignage des principaux théologiens qui
enseignent cette doctrine. Le second cite l’autorité de l’écriture sainte, du
concile de Trente et de plusieurs saints Pères. Le troisième contient des
raisonnements théologiques.
Il ressort de cette démonstration que même les plus
grands criminels ont toujours des grâces suffisantes pour faire leur salut. A
la vérité, cette grâce suffisante ne suffit pas pour les faire triompher
directement de leurs péchés ; mais elle suffit toute seule, elle est
réellement efficace s’ils le veulent, pour les rendre capable de prier et de se
porter à d’autres actes bons et faciles,
comme serait de faire une lecture pieuse. Par ces moyens, ils obtiendraient une
grâce plus puissante, avec laquelle ils rempliraient les devoirs les plus
difficiles.
« D’après ce principe, dit saint Alphonse, les
pécheurs qui prétendent n’avoir point la force de vaincre leurs tentations,
n’ont aucune force excuse ; car, s’ils priaient, comme ils peuvent le
faire avec la grâce ordinaire donnée à tout le monde, ils obtiendraient la
force qui leur manque et ils se sauveraient. »( Ib. IIe partie, ch.
IV, 53 )
Saint François de Sales enseigne la m^me doctrine, en
parlant de la persévérance finale : « Le don de l’oraison et de la
dévotion est dit-il, libéralement accordé à tous ceux qui, de bon cœur, veulent
consentir aux inspirations célestes. Il est par conséquent en notre pouvoir de
persévérer. » (Traité de l’amour de Dieu, liv. III, ch.I)
Oui, la libéralité divine éclate surtout dans sa
facilité à répandre sur les âmes le don d’oraison. Le Saint-Esprit prend
patience avec les pécheurs qui le repoussent. Il se tient sans cesse auprès
d’eux pour les aider à prier. Dès lors, comment ne se montrerait-il pas
prodigue de sa grâce avec ceux qui ouvrent leur cœur pour se prêter docilement
à ses inspirations ? Cette doctrine de notre âme le touche et aussitôt sa
générosité n’a plus de bornes.
Le prophète Zacharie l’avait annoncé. « Je
répandrai, dit-il sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem, un
esprit de grâce et de prière. Alors, ils se tourneront vers moi qu’ils ont
transpercé, et me contempleront avec amour. » (Zach. XII, 10)
Ce miracle se renouvelle dans toutes les âmes, quand elles se livrent sans
réserve à l’esprit de prière.
CHAPITRE
IV
Comment s’augmente dans les âmes
la grâce de la prière.
Il est impossible de mériter la grâce, d’un mérite réel
qui oblige Dieu en justice à nous l’accorder. Aidés de la grâce, nous pouvons
mériter le ciel. Il sera un jour la juste récompense de nos vertus
surnaturelles. Mais la grâce – son nom l’indique clairement – reste toujours un
don gracieux ou gratuit.
Alors, sommes-nous livrés au bon plaisir de Dieu, sans
pouvoir rien faire qui nous attire l’abondance de grâces et facilite notre
salut ? …La sainteté est-elle réservée à un petit nombre de favoris ?
La masse, même parmi les chrétiens, est-elle condamnée à végéter dans une vie
vulgaire, sans espoir d’en sortir ?
Rassurons-nous : si nous ne pouvons pas nous
présenter à Dieu la tête haute, comme le pharisien, en lui disant avec
assurance : « j’ai pratiqué des vertus ; j’ai fait beaucoup de
bonnes-œuvres ; je viens en réclamer la récompense, en vous demandant des
grâces proportionnées à me mérites ; … » nous avons un autre moyen de
toucher le cœur de Dieu et de puiser à pleines mains dans le trésor de ses
grâces. C’est de prendre le contre-pied de cet orgueil pharisaïque ; c’est
de prier, non pas en faisant valoir nos mérites, mais en confessant notre
indignité et en invoquant la miséricorde infinie du Seigneur.
Voilà nos titres à ses grâces. Les mérites de
Jésus-Christ valent mieux que les nôtres. La bonté de Dieu, sa libéralité, les
promesses qu’il nous a faites, son commandement d’espérer en lui, de lui
demander son secours avec la certitude d’être exaucés… Ce sont là des créances
de premier ordre ; Dieu ne les laissera pas protester.
Il est donc en notre pouvoir d’obtenir beaucoup de
grâces ‘abord en nous efforçant d’acquérir la vertu d’humilité. Car il est
écrit : « Dieu résiste aux prières des orgueilleux ; mais il
accorde sa grâce aux prières des humbles. » ( Jac. IV, 6 ) Il ne s’agit pas ici de l’humilité extérieure
dont les manifestations peuvent facilement devenir des actes d’orgueil. Il
s’agit de l’humilité de cœur, c’est –à-dire intérieure, vertu sublime qui sort
l’homme du mensonge et le met en plein centre de la vérité. Car elle consiste à
nous comparer souvent à Dieu pour reconnaître sa grandeur et notre petitesse, sa sainteté et notre indignité,
sa sagesse et notre folie… Il est tout et nous ne sommes rien.
Notre –Seigneur nous exhortait à cette humilité quand
il disait : « Apprenait de moi que je suis doux et humble de
cœur. » (Math.XI, 29 ) Dociles à son exhortation, les saints, dans
leurs prières, n’ont pas cessé de dire à Dieu : - « Seigneur, qui
êtes-vous et qui suis-je ? – Ah ! faites que je vous connaisse et que
je me connaisse ! … »
Cette humilité exerce sur le cœur de Dieu une puissance
irrésistible et fait tomber sur nous avec abondance les trésors de sa
miséricorde. Quand l’homme s’élève, s’exalte en présence de Dieu, Dieu monte
infiniment plus haut et le regarde de loin avec dédain : Alta a longe
cognoscit. Au contraire, l’homme a-t-il le bon sens de s’humilier ?
Dieu s’abaisse jusqu’à lui. Il le regarde de près avec amour t il le comble de
ses faveurs. Humilia respicit. (Ps. CXXXVII, 6) Notre-Seigneur disait à une sainte :
« Si je trouvais une âme plus humble que celle de François d’Assise, je la
traiterai plus magnifiquement que j’ai traité ce grand saint. »
D’où vient ce pouvoir étonnant de l’humilité ?
Il vient de l’amour de Dieu pour sa gloire. Il e dit
par la bouche d’Isaïe : « Je suis le Seigneur. Je donnerai ma gloire
à personne. » (Isaïe. XLII, 8 et XLIII, 11) et comment une créature pourrait-elle, avec le
consentement de Dieu, s’arroger la gloire du Créateur ? Tous les biens de
la création, ceux de la vie présente et ceux de la vie future, sont à notre
usage. Dieu n’en a pas besoin et il nous les abandonne. Mais la gloire de la
création n’appartient qu’à lui. Or, l’orgueilleux cherche à lui ravir cette
gloire dans le domaine des œuvres surnaturelles ; seul le cœur humble la
lui renvoie tout entière, sans lui en ravir la moindre parcelle.
On comprend très bien les susceptibilités de Dieu pour
sa gloire, quand il s’agit de la grâce, puisque les œuvres de la grâce sont une
création. « Vous enverrez votre esprit, dit David, et il se fera une
création et vous renouvellerez la face de la Terre. » (Ps. CIII,
30) Dans cette création, l’homme travaille avec Dieu ; il est
son associé. Le contrat de société accorde à l’homme tous les profits de ses
vertus et de ses bonnes œuvres ; il n’en réserve à Dieu que la gloire. Si
l’homme veut s’arroger cette part de Dieu, il devient voleur. Comment le Saint-Esprit pourrait-il continuer
à collaborer avec un associé malhonnête ? Aucun homme ne le ferait. Il se
retire donc et refuse ses grâces à cet orgueilleux.
Au contraire, l’homme profondément humble charme Dieu par
son honnêteté. Plus il s’abaisse, plus il gagne sa confiance. Telle a été la
raison de la conduite de Dieu dans l’établissement de son Eglise. Saint Paul
écrivait aux Corinthiens : « regardez autour de vous ceux qui ont été
appelés à la foi. Vous n’y verrez pas
beaucoup de sages selon la chair, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup de
nobles. Dieu a choisi sur la Terre des ignorants pour confondre les savants,
des faibles pour confondre les forts. – Il a pris des êtres vils et méprisables ;
il a pris des riens, pour ruiner tout ce qu’il y avait de grand. – Il a voulu
ainsi mettre tous les hommes dans l’impossibilité de se glorifier devant lui. Ut non glorietur omnis caro in conspectu
ejus. » (I. Cor. I, 26-29)
L’humilité
du cœur serait incomplète si elle ne se traduisait sans cesse par des demandes
adressées à Dieu avec une ferme confiance et amour filial. En nous enseignant à
prier, Notre-Seigneur a voulu que notre premier mot soit de dire à Dieu ! Notre
Père, Pater noster, pour obéir à cet ordre, il ne suffit pas de prononcer
cette douce parole. Il faut croire à l’amour paternel de dieu et y répondre par
les sentiments d’une piété filiale. Il faut avoir un désir ardent de contenter
ce Père céleste et de le glorifier. Or, sa joie, sa gloire sont de nous voir
acquérir une perfection morale qui nous rendent semblables à lui. Tous ses
commandements, tous ses conseils tendent à ce but. Comme parfois l’obéissance à
ses ordres répugne à notre nature corrompue, nous devons l’appeler à notre
aide. C’est sa volonté formelle et l’objet principal de la prière. Le concile
de Trente nous l’enseigne en empruntant les paroles de saint Augustin :
« Dieu ne commande pas l’impossible. Quand il donne des ordres, il nous
engage à faire ce qui dépend de nous et à lui demander ce qui dépasse la mesure
de nos forces. Alors, il vient à notre secours et nous rend capables
d’accomplir ses commandements. » (I.Aug.De nat. et gratia, c. XLIII. Conc. Trid. Sess, 6 cap.11.)
Dès
qu’on adresse à Dieu des demandes de
cette nature, on est certain d’être exaucé. Alors notre espérance en lui peut
être audacieuse, car elle ne saurait être trompée. ( Rom. V, 5) Elle sert même de mesure aux libéralités divines. Plus cette espérance est grande,
plus les grâces du ciel tombent avec abondance dans notre cœur. Une âme
véritablement humble le comprend et sa confiance grandit avec son humilité. N’y
aurait-il pas d’orgueil à douter de la bonté de Dieu, de sa fidélité dans ses
promesses, vis à vis d’une âme qui ne veut que lui obéir pour le
glorifier ?
Voilà donc le moyen infaillible d’attirer sur nous des
grâces abondantes : aller à dieu avec un cœur humble et confiant. Puisque
l’essence de la prière est elle-même une grâce, il semble qu’on doive commencer
par désirer ardemment cette grâce et par la demander avec persévérance. Tel est
l’avis de saint Alphonse de Liguori. Il termine le petit traité dont nous
venons de parler, en donnant une formule de prière pour obtenir la grâce de
toujours prier. Il en donne une autre pour obtenir la confiance dans les
mérites de Jésus-Christ et dans l’intercession de Marie. Ces formules ne sont
pas indispensables. Quand on aura bien compris les vérités exposées dans ce
chapitre, on saura trouver dans son cœur le désir, s’il est sincère, se traduira
par de ferventes demandes et on ne manquera pas de solliciter avec instance le
don d’oraison. On l’obtiendra certainement et on arrivera peu à peu à l’union
divine par une prière continuelle.
LA
FIN DU MONDE
ARNAUD DUMOUCH
SUITE ET FIN
LE JUGEMENT GÉNÉRAL, L’OMÉGA
(Chose certaine)
La résurrection de tous les morts, "des justes et des
pécheurs" précèdera le Jugement dernier. (…) C’est face au Christ qui est
la Vérité que sera définitivement mise à nu la vérité sur la relation de chaque
homme à Dieu. Le jugement dernier révèlera jusque dans ses ultimes conséquences
ce que chacun aura fait de bien ou omis de faire durant sa vie terrestre.
« Tout le mal que font les méchants est enregistré - et ils ne le savent
pas. Le Jour où "Dieu ne se taira pas"[1]. »
Alors
tout sera accompli. La vie éternelle, dans la Vision qui rend bienheureux sera
un repos perpétuel et une activité de chaque instant. Les trésors de Dieu
seront entièrement ouverts à ceux qui l’aimeront. En le voyant, ils verront
d’un seul regard toute son oeuvre. En même temps, ils visiteront le monde et
chacun de leurs frères, lisant dans les cœurs comme dans un livre ouvert. Nous
n’aurons pas honte d’être compris de l’intérieur, jusque dans nos secrets du passé
puisque nous n’aurons plus d’orgueil et les autres que de l’amour. Nous serons
manifestés aussi aux damnés mais ils ne comprendront pas car l’humilité est une
aberration pour celui qui ne pense qu’à briller. Moïse ne cachera rien de sa
vie, de ses grâces et de ses faiblesses passées. Il sera face à la petite
sainte Thérèse et au nourrisson mort sans avoir connu la terre. De même, chacun
au Ciel pourra voir les damnés, anges et hommes. On se réjouira de leur liberté
et on respectera leur choix. Eux, pourtant, seront séparés du reste du monde en
raison de leurs propres désirs car ils ne supporteront pas la présence des
saints. Ils vivront entre eux ou seuls, se méprisant les uns les autres, brûlés
par la soif d’amour présente au fond de leur être, mais fidèles à leur
obstination. Eux aussi comprendront les raisons du monde et les oeuvres de Dieu
et ils ne cesseront de les rejeter. Ce sera un Jugement général et éternel de tous sur tout. Il sera complet dès
le premier instant de la vision béatifique, et pourtant renouvelé à chaque
instant.
Le
jugement général n’est pas comme le jugement particulier. Il ne consiste pas en
un choix du bien ou du mal, aboutissant à une bénédiction* ou une acceptation
de la part de Dieu. Il est un jugement de discernement sur toutes choses, à la
lumière de Dieu. Le passé obscur de la terre apparaîtra dans toute son unité.
Pourquoi Dieu se cachait-il? Pourquoi laissait-il le mal se répandre sur terre?
Pourquoi la mort des enfants, la souffrance des innocents et des coupables? Les
mystères de l’histoire humaine, les interconnexions qui ont conduit aux
guerres, le rôle occulte du démon qui manipulait les foules, de Dieu qui
permettait bonheurs et malheurs, tout apparaîtra en une vision unifiée. Alors
se réalisera la prophétie de Jésus.
«Heureux
les affamés et assoiffés de la justice, car ils seront rassasiés.»[2]
CONCLUSION
Il suffit d’aimer
Le Christ enseigne qu’il n’y
aura plus de mariage dans l’autre monde[3].
Cette parole pose parfois problème à ceux qui s’aiment. Ils peuvent se
rassurer. Elle ne veut pas dire que la femme n’aimera plus son mari au Ciel ou
la mère son enfant. Bien au contraire, ces amours et leur motif terrestre
demeureront comme ils demeurent aujourd’hui entre Marie*, Joseph et Jésus.
Mais, dans la Vision béatifique, le cœur de chacun s’ouvrira à l’infini au
point que l’amour qui unit chacun sera plus grand que le plus beau des mariages
terrestres. On sera en fait infiniment
marié avec tous, chacun étant aimé pour lui-même en Dieu. Loin de détruire
l’amour de la terre, cet amour divin le transfigurera dans des proportions
infinies. Cette communauté parfaite, l’Église du ciel, sera une véritable communion des saints.
“Et ils verront sa
Face,
Et son
Nom sera inscrit sur leur front.
De
nuit, il n’y en aura plus.
On se passera de la lampe pour s’éclairer
Car le
Seigneur Dieu répandra sa lumière,
Et ils
seront Rois pour les siècles des siècles. [4]
”
LES SOURCES DE LA
CONNAISSANCE DU FUTUR
Une
telle précision sur le destin futur de l’humanité étonne. D’où l’auteur
tient-il cela? Aurait-il des entretiens secrets avec l’autre monde? Dans ce
chapitre, je voudrais expliquer à ceux qui se posent la question intellectuelle
de mes sources, à quel point le théologien doit aussi être un philosophe, un
sociologue, un historien. De plus, il se doit d’être modeste et prêt à modifier
ses vues car ses déductions sur l’avenir intègrent beaucoup d’éléments
d’incertitude.
Trois
sources permettent de d’approcher au mieux le évènements à venir. D’abord les
enseignements de la foi; ensuite ceux des révélations privées* confirmées par
l’Église; enfin, ceux de la philosophie et de l’observation de l’humanité. La
troisième source est indispensable. Elle est aussi la plus incertaine.
Fréquenter amoureusement l’Esprit Saint et Marie
Les textes évangéliques qui parlent de la fin du
monde sont complexes. Jésus ne cesse de mêler dans le discours eschatologique
quatre perspectives: la ruine de Jérusalem*, la fin des civilisations, la mort
individuelle de chacun et la fin du monde. Il procède ainsi pour faire
comprendre que tout cela n’est à ses yeux qu’un
seul et même mystère. Ces différents niveaux de sens rendent
l’interprétation des textes bien aléatoire. Beaucoup de théologiens par le
passé se sont laissés tromper et on reste parfois perplexe à la lecture de
leurs interprétations. Lorsqu’on est ainsi dans l’expectative et que les textes
de l’Écriture sont peu clairs et contradictoires, il convient d’avoir deux
réflexes.
1-
Passer beaucoup de temps, des années
s’il le faut, à fréquenter l’Esprit Saint par la prière et la réflexion pour se
familiariser à sa manière d’agir. La prière rend sa présence intime. Elle fait sentir
(sensus fidei) ce qui est vrai ou faux. La méditation, c’est-à-dire
l’observation à l’aide de l’intelligence permet de comprendre le futur par le
passé. Il faut observer en premier lieu ce qu’Il a fait pour Jésus car ce sera
ce même Esprit Saint qui préparera et accomplira l’histoire de la fin du monde[5].
L’Esprit Saint se résume à un esprit d’humilité en vue de l’amour (Agape).
Avoir le sens de la croix : Tout ce que fait
l’Esprit Saint pour sauver l’homme individuel ou les communautés humaines est
marqué du signe de la croix. La raison en est justement cette histoire
d’humilité et d’amour. Qui connaît mieux l’humilité que celui qui a un jour
souffert ? Qui est mieux disposer à aimer que celui qui est humble ?
La croix est une sagesse de souffrance et de mort: “ En vérité, disait Jésus, si
le grain de blé ne meurt pas, il reste seul mais s’il meurt, il porte beaucoup
de fruits ”[6]...
en humilité, en soif de Dieu, parfois même en charité et donc en Vie éternelle.
“Elle est scandale pour les Juifs et
folie pour les païens ”[7].
Elle est scandale, mais réalité. Il suffit de se pencher sur l’histoire du
passé. Rien ne subsiste des réalités du passé, même celles que Dieu avait
voulues lui-même comme le Temple de Jérusalem. Les plus belles jeunes filles
sont déjà fanées. Jésus marque tout ce qu’il touche de cette sagesse de la
croix. Doit-on appliquer cette sagesse à l’humanité entière pour la fin du
monde? On serait effectivement tenté, en observant le passé disparu,
d’interpréter la croix pour la fin du monde dans le sens le plus dur. Sous un
texte dont la lettre annonce bataille et terreur, il peut signifier tout autre
chose qu’une guerre extérieure.
La foi de l’Église par l’Écriture et Pierre
En plus de cet aspect de
connaissance affective, il existe la Révélation d’un contenu intellectuel.
La seule autorité qui de manière
absolue est certaine en cette matière, c’est la parole du Dieu unique et
éternel.
Lorsque
Jésus, le Verbe de Dieu fait homme, eut accompli son oeuvre, il communiqua à
ses disciples l’Esprit Saint de manière telle que rien d’essentiel ne leur fut
caché de l’avenir. Ils comprirent en plénitude l’Évangile et les projets de
Dieu. Saint Thomas d’Aquin dit que cette compréhension totale ne reviendra sur
terre que dans les temps de la fin. Les apôtres laissèrent des écrits. Leurs
textes ne doivent cependant pas être lus n’importe comment. Ils sont écrits en
mots humains. Traduire des vérités infinies par l’analogie de mots limités est
évidemment réducteur. C’est pourtant le pari que Dieu a fait en s’adressant aux
hommes à travers les paroles de divers prophètes, puis en se faisant lui-même
homme. Je me suis servi des textes explicites de la Bible à chaque fois que
cela a été possible. Mais, il faut le reconnaître, je ne l’ai jamais fait de
manière matérielle.
En
effet, certains textes sont purement symboliques (ceci n’exclut pas qu’ils se
réalisent parfois historiquement à telle ou telle époque).
Exemple:
« Une bête apparut. Elle avait sept
têtes et dix cornes »[8].
Le sens littéral de tels textes est
multiple. C’est le propre des symboles. Il s’applique à chaque époque. Ainsi
fonctionne dans son ensemble l’apocalypse de saint Jean. Elle parle non
seulement de la fin du monde, mais de la fin de chaque génération, de chaque
humain individuel, de la fin des cités, des entreprises humaines etc. Inutile
donc de vouloir appliquer les passages qui la composent à tel ou tel événement
historiquement daté à l’exclusion des autres. La bête, par exemple signifie aussi bien l’Empereur romain Néron,
qu’Hitler, nos propres péchés capitaux etc.
D’autres
prophéties ont d’abord un sens historique[9]
(sans exclure cependant un sens symbolique)
Exemple: « De
ce temple, il ne restera pas pierre sur pierre. »[10]
Le Temple de Jérusalem fut physiquement détruit en 70 après Jésus-Christ comme
Jésus l’avait annoncé. C’est le premier sens. Pourtant, ce sens historique
n’exclut pas l’autre, Jésus lui-même en informe ses disciples. Le vrai temple était son corps qui devait
mourir et, trois jours plus tard, ressusciter. Toutes les prophéties de
Jésus concernant le peuple juif sont de cette catégorie. Leur sens littéral est
d’abord historique. Elles sont du même ordre que la parole d’Isaïe: « Voici, une vierge est enceinte![11] »
On le voit, la théologie de l’Église ne donne pas seulement une vision générale
du projet éternel de Dieu. Elle parle aussi du concret. Elle annonce certains
éléments du futur avec certitude.
Les textes de cette catégorie sont dispersés partout
dans l’Écriture, depuis les évangiles aux épîtres. Certains font même référence
à des prophéties de Daniel dans l’Ancien Testament. Il est possible de
distinguer ces deux sortes de prophéties par leur style, leur contexte. Mais un
tel travail exige une bonne connaissance des mentalités orientales. L’erreur
est possible. Au cours de cet ouvrage, je me suis efforcé de ne pas en oublier
un seul.
Un
principe doit être retenu. Plus on s’approche du concret, plus l’erreur est
possible. Plus on reste dans des généralités, abordant par exemple les
questions du projet de Dieu, de la croix qu’il maintient dans l’histoire pour
sauver l’humanité, plus on est infaillible…
Tout au long de cet ouvrage, je me suis efforcé de
distinguer, soit en note dans le texte, ce qui était sûr de ce qui était
probable. Mais, en ne perdant pas de vue le principe encadré ci-dessus, il est
possible à chacun d’entrer dans cette liberté de la recherche, incarnée dans
une observation quotidienne des évènements de l’actualité.
Exemple: Il est certain, de manière infaillible, qu’il est
inutile d’annoncer le retour final du Christ, celui qui se produira
historiquement à la fin des générations, avant que ne soient réalisés un
certain nombre de faits historiques:
« L’Église de la dernière génération subira d’abord un sacrifice
comparable à la passion du Christ. Son offrande d’amour et d’humilité
provoquera le retour du Christ. A cette époque, un dernier Antéchrist* règnera.
Il se distinguera des autres par le fait que son gouvernement politique sera
mondial. Ce sera, humainement, une époque de paix et de gloire. Au Ciel, ce
sera la plus grande détresse car, en cette époque, beaucoup risqueront de se
perdre pour l’éternité. » Ceci constitue une vérité sûre car elle est non
seulement explicitement rapportée par l’Écriture[12]
mais elle fut confirmée à la fin du XXème siècle par le Magistère
ordinaire de l’Église[13].
Mais, si l’on veut entrer dans les détails de
cette prophétie, dans le concret de sa réalisation, le scénario devient
simplement probable[14].
Il n’est obtenu que par voie de déduction, compte tenu de la connaissance des
méthodes habituelles de Dieu et de la psychologie des hommes.
Exemple de cette probabilité : J’affirme à un
moment que « le dernier Antéchrist,
celui qui triomphera à la fin du monde, révèlera explicitement au monde
Lucifer* et qui fut dès l’origine à la source des mensonges et des crimes. » Avec d’autres théologiens, je l’ai sorti de
la lettre des textes de l’Écriture. C’est très probable. Mais tant que l’Église
ne l’aura pas solennellement confirmé, ce n’est que probable.
Pierre, évêque de Rome
L’Écriture
Sainte comme les apparitions laissent beaucoup d’incertitudes. Les textes sont
parfois symboliques, parfois ils sont à prendre au sens littéral. Comment ne
pas se tromper?
Un
dernier moyen utile et pratique a été prévu par Jésus avant sa passion. Il s’agit de
la personne de Pierre. Il existe un charisme particulier, donné à un homme
marqué du sceau de l’autorité, pour confirmer leurs frères dans leurs
interprétations laborieuses. Jésus l’affirme à Pierre, le premier pape: «J’ai prié pour que ta foi ne défaille pas.
Quand tu seras revenu (de ton reniement), affermis tes frères[15]. ».
Qu’on y croie ou non, on est obligé d’admettre que même les papes les plus
corrompus sont restés infailliblement fidèles à la même foi. Ils ont établi
fidèlement les dogmes de l’Église, par centaines: «cette affirmation est vraie. Tu peux t’appuyer sur elle sans
crainte. »
Étant catholique, j’ai fait le pari d’écouter l’Église
dans la voix de Pierre. Ce n’est pas à la mode de nos jours. Pourtant, à
l’intersection de trois chemins (Écriture, Enseignement des saints,
Confirmation de Pierre*), j’ai trouvé quelque chose d’unique. Là, la Lumière et
l’Amour, qui sont les marques de Dieu, s’unissaient.
Certains dogmes sont, il faut
le reconnaître, difficiles à comprendre et à accepter. Ainsi, celui du martyre
final de l’Église. On n’admet pas sans tremblement que le Temple créé par Dieu
finisse un jour lamentablement, à l’image du Christ crucifié. L’Écriture semble
nier cette affirmation: « Les portes
de l’enfer ne l’emporteront pas sur mon Église.[16]»
Cependant, et c’est le propre de la foi, il faut avoir l’audace en toute
confiance d’adhérer à la vérité de cet enseignement. Si Pierre a parlé, c’est
que l’Esprit Saint a confirmé par sa bouche. Des contradictions apparentes sort
toujours la lumière, comme de deux silex qu’on frotte.
Le Magistère de Pierre et de
ses successeurs s’est peu exprimé sur les mystères de la fin du monde. Au cours
des 2000 ans d’histoire, il s’est contenté de condamner deux erreurs: le millénarisme (comme si le Christ
devait régner physiquement 1000 ans sur terre! L’Église a sans cesse rappelé
que ces 1000 ans[17]
étaient le symbole de sa présence
cachée jusqu’au cœur des plus grands malheurs). Le messianisme temporel (comme si le paradis céleste était possible
ici-bas, à travers un gouvernement humain!) a été condamné comme une utopie
dangereuse car source des pires idéologies politiques (marxisme par exemple) ou
religieuses (sectes apocalyptiques).
Cependant, en 1992, et sans
doute pour la première fois, Pierre nous a donné un nouvel enseignement doté de
son autorité ordinaire pour confirmer la foi[18].
Ce texte est essentiel car il donne en une page tout l’esprit de la fin du
monde et de la fin de toute chose. Il peut se résumer ainsi: « Tout passera par la mort, même
l’Église. Si le grain de blé ne meure pas, il reste seul. Mais s’il
meurt, ; il porte beaucoup de fruits[19].
Car toute créature spirituelle, toute communauté humaine se doit d’apprendre,
comme Jésus, l’humilité. Alors tout sera exalté dans la vie éternelle, même
l’Église et, avec elle, l’humanité. » Ce texte, déjà cité au cours du
livre, mérite d’être répété ici. Il est la clef de tout.
“Avant l’avènement du Christ, l’Église doit
passer par une épreuve finale qui ébranlera la foi de nombreux croyants.(…)
L’Église n’entrera dans la gloire du Royaume qu’à
travers cette ultime Pâque où elle suivra son Seigneur dans sa mort et sa
Résurrection(…)”[20]
Les saints canonisés et les
apparitions reconnues par l’Église
Il existe une seconde source,
qui nous est commune avec les orthodoxes. Il s’agit des saints
canonisés et, en particulier, des
docteurs de l’Église. Il s’agit aussi des apparitions officiellement
reconnues par l’autorité de l’Église.
On a
souvent dit que la canonisation des saints et la reconnaissance des apparitions
n’engageait pas la foi. Précisons les choses. Il est vrai qu’une canonisation
ne constitue pas un nouveau dogme, un
nouvel article de la foi ou de la morale. Tout avait été révélé à la mort du
dernier des apôtres, saint Jean. Il n’est donc pas question de croire en la
sainteté de Vincent de Paul comme on croit à l’existence d’un purgatoire après
la mort. Appuyé sur cela, beaucoup de théologiens s’efforcent de ramener à du
secondaire les saints ou les apparitions reconnues de manière canonique. Ils
ont tort et ce pour deux raisons.
- D’abord parce que, lorsque
l’Église canonise un saint ou reconnaît une apparition, elle engage son
autorité. « Il s’agit d’une autorité
ordinaire qui requiert de la part des croyants, la soumission religieuse de la
volonté et de l’intelligence »[21].
Le Cardinal Ratzinger le rappelait récemment, lorsqu’il expliquait les
différents niveaux de l’infaillibilité du Magistère[22]:
« La canonisation des saints engage
l’Église eut égard aux vérités liées à la Révélation par nécessité historique.
On doit les tenir pour définitive[23]. »
Pire encore, la procédure de canonisation nécessitant un miracle reconnu
comme d’origine divine, c’est Dieu lui-même qui engage son autorité. Le mépris
où est tenu une telle reconnaissance est plus qu’une erreur théologique, c’est
une folie. Il est donc abusif d’affirmer que nul n’est tenu de considérer avec
confiance la vérité de la sainteté de tel homme ou à la réalité d’une
apparition reconnue de la Vierge Marie* (Lourdes par exemple). Nul n’est tenu
d’y croire comme à un dogme de la foi. Il s’agit d’y croire comme à la manière
dont, historiquement, Dieu a incarné cette vérité dans l’histoire d’un homme ou
d’une époque.
-
Ensuite parce que ces deux sources, si elles n’apportent rien de nouveau
concernant le contenu de la foi, apportent
vraiment du nouveau en ce qui concerne le contenu de l’espérance. Elles sont essentielles quand il s’agit de
disserter sur le concret, sur l’action de Dieu dans telle ou telle époque.
Elles permettent de comprendre comment Dieu va appliquer ici et maintenant son
plan général qui ne vise qu’au salut du plus grand nombre.
Aucune
apparition n’est reconnue, nul homme ne peut être canonisé si les trois
critères suivants ne sont pas réalisés.
1- La
conformité de ce qui est enseigné avec la foi catholique.
2- La sainteté intérieure de l’apparition ou du
saint, c’est-à-dire dans l’ordre d’importance, le fait que transparaissent
l’amour de charité, l’humilité et la droiture des vertus morales.
3- La
réalisation, concrète et vérifiable, après la mort du saint ou à la fin des
apparitions, de quelque miracle remarquable. La définition du miracle est
précise en théologie. Elle ne se confond pas avec le prodige parapsychologique.
Il s’agit d’un phénomène qui dépasse les lois de la nature et qui vient nécessairement
de Dieu[24].
Si Dieu manifeste qu’il bénit* de cette manière certains théologiens morts ou
telle apparition, c’est que l’enseignement qui en ressort doit être plutôt bon
et vrai.
Appuyée sur ces saints qui sont
ce qu’il y a de meilleur dans la Tradition de l’Église, la théologie n’a cessé
de s’approfondir. A chaque fois que cela m’a été possible, je me suis appuyé
sur les saints : Saint Thomas d’Aquin pour l’ensemble de la théologie,
saint Louis-Marie Grignon de Montfort* pour décrire les missionnaires des
derniers temps, sainte Odile*, sainte Bernadette… A partir de 1830 (avec sainte
Catherine Labouré), la Vierge Marie n’a cessé de donner des messages à
l’humanité. Plusieurs ont été officiellement reconnus et canoniquement
authentifiés[25].
Ils donnent des indications précieuses sur le futur concret: « Voici dit la Vierge, comment la
Parole de mon Fils va se réaliser pour votre génération. » C’est pourquoi,
tout en s’appuyant en premier lieu sur la foi, je n’ai pas hésité à citer les
paroles de Marie quand j’essayais d’expliquer l’application concrète de cette
foi pour telle ou telle époque.
«Foi et raison doivent, comme deux affectionnées,
marcher ensemble. » Ainsi
s’exprimait saint François de Sales pour qualifier la théologie catholique. Un
théologien est donc fondamentalement philosophe. Il sait que Dieu n’a pas créé
son intelligence et son sens de l’expérience pour qu’il les bannisse de ses
recherches.
Or
l’histoire des hommes est dépendante de nombreuses influences.
1- Certaines échappent totalement au raisonnement.
Elles sont contingentes et, à moins
de recevoir une révélation de Dieu, inconnaissables. Ainsi en est-il de ce qui
dépend, d’une part, totalement de la liberté (celle de Dieu ou celle d’un
homme), et, d’autre part, du hasard.
Deux
exemples: Dieu
avait annoncé explicitement dans l’Écriture la venue de pestes et de guerres,
ainsi que de plusieurs Antéchrists[26].
Mais qui pouvait, en 1346, prévoir
l’arrivée de la peste noire, soit un an avant son arrivée? Cette date était
imprévisible pour deux raisons. Dans l’apparition de la peste noire en 1347
sont intervenus deux critères échappant au raisonnement : le hasard d’un
navire contaminé ; une permission de la liberté de Dieu.
Autre
exemple : Qui pouvait deviner que l’un des plus grands Antéchrists serait
allemand? Personne sauf par une révélation expresse de Dieu. Sainte Odile en reçut révélation dès le VIIIème
siècle[27].
Mais qui pouvait prévoir qu’il s’appellerait Adolf Hitler? Personne car Dieu s’est réservé cette connaissance.
Il en
est de même pour les passages de ce livre qui traitent du futur. J’ai pu en
décrire certains aspects généraux avec une bonne probabilité théologique. J’y
ai été aidé par les écrits de ces saints ou à travers le message d’une
apparition reconnue. N’étant pas moi-même éclairé par le Ciel, je suis obligé
d’admettre que je ne connais rien des aspects particuliers comme l’époque et le
nom du dernier Antéchrist. Ce sont des futurs contingents que Dieu se garde.
2-
Certaines influences qui font l’histoire sont par contre liées à des lois
sociologiques connues. Exemple: que la génération des enfants des Nazis
ait été influencée, par opposition à
leurs pères, par le gauchisme pacifiste, antipatriotique, cela pouvait être
déduit dès 1945 de la connaissance de « l’effet balancier » (Tout
excès provoque l’excès inverse).
Chaque fois que c’est possible, en
m’appuyant sur des lois sociologiques semblables à celle-ci, j’ai pu annoncer
avec une certaine sûreté des évènements du futur.
Déduction logique: « Il est probable que les religions
seront un jour rejetées dans leur ensemble avec horreur par les hommes, à cause
des erreurs et des violences de l’une d’elles, l’islam*. » J’ai écrit
cela en considérant avec inquiétude depuis 1979, la montée de la haine à un tel
niveau qu’elle ne peut que provoquer son effet de violence. Il est probable que
les meilleurs connaisseurs de l’Allemagne le pressentaient aussi dès 1933.
Quant au rejet des religions, par comparaison avec 1945-1968, j’ai écrit qu’il
se produirait environ 25 ans après la fin des malheurs ou de la grande guerre
de l’islam, le temps qu’une nouvelle génération grandisse[28].
Ce travail n’a rien de prophétique. Il est essentiellement philosophique. C’est
pourtant loin d’être une science exacte car, je l’ai dit, l’histoire est aussi
faite de hasards, de liberté. La survenue de telles réactions sociologiques est
probable car la plupart des hommes, les foules humaines, suivent le courant
dominant de leur époque. Mais je l’ai qualifiée d’indécise car il se peut qu’un
évènement inimaginable retourne l’histoire.
Allégorie :
L’Écriture contient nombre d’histoires, anodines en apparences. En
fait, sous leur lettre, se cache une prophétie souvent très précise et
spirituelle de plusieurs événements futurs. Ces histoires sont des
allégories. Exemple : « Dieu fit tomber Adam dans un sommeil
mystérieux puis, de son côté, il tira la femme. » (Génèse 2, 21).
>>>> « Dieu fit tomber le Christ dans le sommeil de la mort.
De son côté percé par la lance jaillit la femme nouvelle : Marie,
l’Eglise, mères de tous les vivants. » (Jean 19, 34). Utilisés avec
prudence, les textes permettent donc souvent de connaître l’avenir et ce avec
grande précision.
Antéchrist:
(du grec, avant le Christ). Il
se distingue de son idéologie, appelée dans les Écritures l’esprit de l’Antéchrist. L’Antéchrist est tout homme qui incarne à
telle ou telle époque l’idéologie anti-chrétienne (orgueil et égoïsme au lieu
d’humilité et amour). A la fin du
monde, le dernier Antéchrist poussera jusqu’au sublime le culte de l’orgueil et
de l’égoïsme humain. L’Antichrist (celui qui lutte contre le Christ) est une
expression semblable (Voir chapitre 6).
Anne-Catherine Emmerich (1774-1824) :
Stigmatisée allemande, diocèse
de Westphalie. Ses visions de la vie de Jésus et ses prophéties sur le destin
et les épreuves de l’Église sont célèbres. Elle n’est pas encore canonisée.
Elle est donc toujours citée en notes, à titre de témoignage. Voir Les visions d’Anne-Catherine Emmerich,
Téqui, 1965 (3 volumes) http://jesusmarie.free.fr/Indexxx.html.
Apocalypse de saint Jean :
Dernier livre canonique de
l’Écriture Sainte. Son style est celui du récit d’un rêve fait par Jean. Il est
rempli de significations symboliques. Ses métaphores n’annoncent donc pas un
seul événement de l’histoire mais s’appliquent tout au long de l’histoire des
individus ou des communautés humaines. C’est de cette manière qu’il est utilisé
au long de cet ouvrage. Ce n’est qu’en un dernier sens et avec grande prudence
qu’un passage peut être appliqué spécifiquement à tel ou tel événement précis
de l’histoire (méthode Témoins de Jéhovah).
Apostasie:
C’est le fait de renier sa foi
après en avoir vécu. Les chrétiens comme les musulmans ont reçu l’annonce
explicite d’une apostasie de masse vers la fin du monde. Jésus affirme que cela
se fera dans son Église à cause de la perte de l’amour de Dieu et du prochain.
Mahomet l’annonce pour l’islam du fait d’un échec militaire gravissime vers la
fin du monde, accompagné de la perversité de certains de ses descendants arabes
et de la perte de toutes les constructions politiques de l’islam (Voir
chapitres 4 et 5).
Apparition et révélations privées:
Elles n’apportent jamais rien en
ce qui concerne le contenu de la foi.
La Révélation a été close à la mort de saint Jean, vers 90 après Jésus-Christ.
Lorsqu’elles sont canoniquement reconnues, elles sont importantes pour
connaître l’application du gouvernement de Dieu à telle ou telle génération (l’espérance). Elles apportent alors des
vérités du Ciel concrètes concernant le futur et sa signification (Voir
deuxième partie, les saints canonisés et les apparitions reconnues).
Apparition et révélations publiques:
Il s’agit de l’Écriture Sainte
(Ancien et Nouveau Testament). Elle a été clôturée à la mort du dernier apôtre,
saint Jean vers 90 après J.C. Les textes eschatologiques utilisés sont
principalement le prophète Daniel, les discours eschatologiques de Jésus, les
prophéties de saint Paul et saint Jean sur l’Antéchrist (l’Apocalypse de saint
Jean, texte dont le sens premier littéral est symbolique, est à mettre à part,
voir ci-dessus). Certains textes annoncent au sens premier littéral des
évènements futurs. Bien que l’autorité de ces textes est la plus haute qui
soit, ils doivent être utilisés avec prudence car leur sens est souvent, de par
la volonté de Dieu, multiple. L’exemple de la fameuse parole de Jésus : « Détruisez
ce Temple, en trois jours je le rebâtirai » le prouve. Il parlait
certes du Temple de Jérusalem, détruit de fond en comble 40 après sa mort et
peut-être un jour rebâti… Il parlait aussi de son corps, et peut-être aussi du
nôtre face à la mort, et des cathédrales gothiques, des générations humaines,
etc.
Bénir, bénédiction:
L’expression « bénédiction
de Dieu » peut prendre deux sens selon qu’il est divin ou humain. Pour
Dieu, une religion ou un homme est béni s’il est humble, petit, prêt à se
livrer à l’amour. C’est du moins l’interprétation catholique du mot. L’homme
béni par excellence est Jésus sur la croix. Dans le sens humain, habituel,
mondain du terme, être béni par Dieu signifie souvent l’inverse: gloire
humaine, réussite, pouvoir. Les Protestants américains comme les islamistes
communient dans cette conception du mot bénédiction. Dieu se sert de cette
ambiguïté des sens. Il en fait un instrument pour sanctifier les hommes. Il
laisse à chacun un temps de pouvoir terrestre pour mieux, tôt ou tard, mettre
un terme à cette gloire et plonger à travers une chute douloureuse dans
l’apprentissage de l’humilité. C’est l’explication du caractère mortel de toute
réalité d’ici-bas.
Djalal (Antéchrist musulman):
Puissance militaire de la fin
du monde. Elle sera dirigée par un homme, le Djalal. Son idéologie sera anti-islamique. Il s’opposera à l’islam
au cours d’une grande guerre. Il réussira et détruira les possessions
islamiques dans le monde. Le Djalal sera
lui-même vaincu par l’apparition du Messie Jésus, fils de Marie (Voir Les signes dans l’islam, chapitre 5).
Djihad (guerre sainte musulmane):
Commandée par Allah vers la fin
de l’exil à Médine pour reconquérir la ville païenne de La Mecque et rendre la
Kaaba au culte unique d’Allah. L’islam sunnite distingue quatre guerres
saintes. 1- Contre les mécréants pour répandre la vraie foi, 2- Contre les
pervers musulmans, 3- Contre Satan, 4- Contre ses propres vices. Pour l’islam
Wahhabite, la plus grande des guerres est non seulement militaire, mais elle
n’a aucune autre règle que l’efficacité. Pour le coran et les Hadith, le djihad est bien une guerre
militaire mais elle doit être soumise à des règles légales précises: commandée
par le seul Calife, respectant la vie des civils. Usant de la ruse, elle permet
selon les circonstances l’exécution des prisonniers de guerre, sans pourtant
nier l’honneur et l’humanité. Elle ne vise pas à imposer mais à proposer
l’islam. Par contre, elle vise à imposer les lois humaines justes de
Moïse : interdire le meurtre, l’avortement, la trahison etc. (Voir
L’origine de l’islam, chapitre 3).
Élie:
Avec Énoch, ils sont les deux
hommes dont la Bible affirme qu’ils ne moururent pas. Énoch représente l’amour
de Dieu; Élie, le zèle apostolique (parfois intransigeant) pour la gloire de
Dieu. A la fin du monde, ils doivent revenir et annoncer le retour du Messie.
De fait, ils ne reviendront pas personnellement. Ils sont la figure de deux
témoins (plusieurs sens sont donnés à ce mot) donnés à l’humanité pour qu’elle
comprenne l’amour de Dieu et sa propre vanité. (Voir Chapitre 5).
Énoch: (voir
Élie)
Eschatologie:
C’est la partie de la théologie
qui étudie du mystère de la fin de toutes choses. Elle se divise en deux
parties: 1- La mort individuelle et le destin de chacun dans l’autre monde; 2-
La mort des communautés humaine et la fin du monde. Pour un chrétien,
l’eschatologie de l’islam n’est qu’un chapitre d’une eschatologie plus grande,
celle du monde entier. Voir à cet égard deux ouvrages du même auteur: L’heure de la mort, 2002; La fin du monde, 2002.
Fatima (Apparitions de la Vierge à):
Cette apparition, reconnue
officiellement par l’Église, a eu lieu au Portugal en 1917. Pour ce qui
concerne l’eschatologie, les trois secrets révélés aux enfants sont importants.
Ils se réfèrent aux guerres mondiales (Voir les deux premiers secrets, chapitre
4, les sept athéismes) et au martyre final de l’Église (le troisième secret est
au chapitre 7, la fin de la papauté).
Franc-maçonnerie:
Groupes philosophiques nés de
l’esprit des lumières. Organisés sous forme de loges secrètes, ils cherchèrent
dès le XVIIIème siècle à réaliser le meilleur monde possible, en se
libérant des dogmes chrétiens trop pesants. D’option humaniste, ils rejetèrent
finalement toute référence à Dieu. Leur influence athée provoqua en France
(GODF), puis dans le monde entier, une accélération de l’apostasie* religieuse
et l’adoption d’une nouvelle morale du type Carpe
Diem (Voir Chapitre 4, deuxième étape).
Gog et Magog:
Bataille militaire finale de
l’islam et de l’Antéchrist* (Voir Apocalypse 20, 7-9). « L’Antéchrist viendra et ira dans le
voisinage de Médine. La ville éprouvera trois secousses et, après cela, les
infidèles et les hypocrites iront trouver l’Antéchrist». Hadith 92, 26
(Point 2). Il viendra de la région du Khorassan, en Asie, et 70 000 juifs armés
le suivront. Les diables que le Prophète Soulaïman a enchaînés dans les mers le
suivront. Les musulmans seront vaincus. Mais ce sera provisoire. La venue de
Jésus dévorera l’Antéchrist (Voir Deuxième partie, chapitre 2, 3).
Harmagedôn (la bataille d’-) :
Voir Apocalypse 16. Je n’en traite pas explicitement car cet ouvrage
ne fait que parler du sens profind de ce combat. Ce texte, d’abord symbolique
comme tous ceux de l’apocalypse, ne signifie rien d’autre que ce choix final
qu’est amené à faire tout homme et toute communauté, tôt ou tard, entre l’amour
de soi et la conversion au Sauveur. Harmagedôn est situé près de Jérusalem car
cette bataille réelle quoique d’abord spirituelle porte justement sur le choix
ou le rejet de Dieu. Elle se situe habituellement à l’heure de la mort de
chacun ou, pour la fin du monde, ace à l’Antéchrist et dans le retour glorieux
du Christ.
Humanisme sans Dieu:
Philosophie issue de la
Franc-maçonnerie*. Après les excès des idéologies athées puis de l’islam
guerrier, cette philosophie triomphera sans doute à travers sa forme
matérialiste. Elle sera l’une des étapes de l’antichristianisme en marche vers
la révélation ultime de Lucifer et sa révolte (Voir Chapitre 4, deuxième et
troisième étape).
Intégrisme:
Après le Concile Vatican II, ce
courant se révéla puissamment dans l’Église. Il refuse l’attitude plus humble
du catholicisme dans sa parole et sa liturgie. Il rêve du temps où elle pouvait
diriger le monde. Pour ce qui concerne l’eschatologie, la figure de ce courant
est Pierre lorsqu’il refusa de se faire laver les pieds par Jésus. Vers la fin
du monde, ces chrétiens pourtant fervents ne tiendront pas et ne comprendront
pas le martyre de l’Église, à l’image de Pierre à la croix de Jésus (Voir
chapitre 5).
Islam:
Religion non créée par Dieu mais
bénie* par Dieu par la suite à cause de sa foi semblable à celle d’Abraham.
Fondée comme une religion de l’épée, elle s’est repandue par la guerre. Pour ce
qui concerne l’eschatologie*, elle est sans doute l’une des réalités
symbolisées par Élie*, l’un des deux témoins qui doit revenir. Cette religion
prendra l’épée et périra par l’épée. A cause de ses excès, elle entraînera par
réaction le monde dans une nouvelle étape d’apostasie* (Voir chapitres 3, 5 et
7).
Israël:
Pour ce qui concerne
l’eschatologie*, le peuple élu est l’une des figures les plus importantes. Son
destin politique est signe, à chaque
époque, de l’état du monde. Les ennemis de Dieu se font ennemis d’Israël et
versent son sang avant d’être vaincus. Ce fait, quatre fois millénaire, vient
de ce que ce peuple, toujours différent des autres, ne peut être supporté par
l’orgueil d’une civilisation quand elle a réussi. Cinq prophéties politiques et
datables doivent se réaliser avant le retour du Christ (Voir chapitres 5 et 7).
Jean:
Pour ce qui concerne
l’eschatologie*, Jean est la figure de l’Église intérieure, celle des fidèles
qui prient. Vers la fin du monde, cette Église sera préparée par la Vierge
Marie à vivre les évènements de la fin. Elle subsistera toujours sur terre,
jusqu’au retour du Christ.
Jérusalem:
Pour ce qui concerne
l’eschatologie*, Jérusalem est l’image du séjour de Dieu en proie aux attaques
incessantes du mal, du démon, pour la damnation de l’âme. Pour les chrétiens
qui sont appelés à prier d’abord en esprit et vérité, cette ville n’a pas de
valeur politique mais elle est un puissant symbole religieux et eschatologique.
Vers la fin du monde, la papauté s’y éteindra car « il ne convient pas qu’un prophète meurt hors de Jérusalem».
Pour les musulmans, Jérusalem est le troisième lieu saint de l’islam. Après sa
conquête par les armées arabes, au IXème siècle, une mosquée au dôme
doré fut construite à l’emplacement du Temple ruiné des Juifs. Pour eux, ce
Temple juif ne doit jamais être reconstruit. Les Juifs furent maudits de Dieu
après avoir voulu tuer le Messie Jésus. Vers la fin du monde, Jérusalem sera
perdu par l’islam à cause de la guerre de l’Antéchrist qui sera lui-même juif
(Voir les signes dans l’islam, chapitre 5). Pour les chrétiens au contraire, le
retour des Juifs dans la totalité de Jérusalem est un signe explicitement
rapporté par Jésus pour annoncer, vers la fin du monde, l’étape de la fin des
structures politiques nationales. Ce signe précèdera leur réconciliation avec le Christ Jésus (Voir chapitres 6 et 7).
Jonas (le signe de):
Jonas resta trois jours dans le
ventre d’une baleine. Le christ resta trois jours au sépulcre. De même, vers la
fin du monde, ce signe sera donné au monde. L’Église et les religions subiront
un martyre et « trois jours »
symboliques de disparition totale (Voir chapitre 7).
Joseph (fils de Jacob):
Pour ce qui concerne
l’eschatologie*, l’histoire de Joseph est une allégorie révélant la manière
dont l’Église et Israël se retrouveront à la fin du monde. Israël reconnaîtra
le Christ comme son Messie (Voir chapitre 7, la conversion d’Israël).
Judas:
Pour ce qui concerne
l’eschatologie*, il est la figure de cette partie de l’Église qui, vers la fin
du monde, trahira l’Évangile et livrera la papauté restée fidèle pour qu’elle
disparaisse (Voir progressisme, chapitre 5).
Kaaba:
Le sanctuaire de La Mecque, la
Kaaba, possède en son centre une pierre noire apportée par les anges. Il serait
le premier temple élevé en l’honneur de Dieu par Abraham et son fils aîné
Ismaël. A l’époque de Mahomet, l’enceinte de la Kaaba était peuplée de plus de
300 idoles. Il la purifia et la rendit à Allah. Vers la fin du monde, la ville
sera détruite par les armées de l’Antéchrist. Ce choc déstabilisera l’islam au
point de créer un vaste mouvement d’apostasie* (Voir Deuxième partie, chapitre
5).
La Mecque:
La ville de La Mecque fut
fondée, 2000 ans avant Jésus-Christ par Abraham et son fils Ismaël, père de
tous les Arabes. Située en Arabie Saoudite, elle est le premier lieu saint de
l’islam. Elle est la ville natale du Prophète Mahomet, le siège de la Kaaba
autours duquel tourne toute la prière des musulmans du monde entier. Mahomet la
conquit militairement vers la fin de sa vie et établit le départ de toutes les
conquêtes militaires arabes. C’est vers elle que se tournent tous les musulmans
dans leurs cinq prières journalières. Ils s’y rendent en pèlerinage une fois
dans leur vie. Vers la fin du monde, la ville sera détruite par les armées de
l’Antéchrist* (Voir chapitre 5).
La Salette (Apparitions de la Vierge à):
Cette apparition donne un
secret apocalyptique important pour illustrer la complicité d’une partie du
clergé dans les grandes idéologies des XIXème et XXème
siècle. Cette complicité objective, venue de l’intérieur de l’Église, a
augmenté la confusion et la ruine de l’Église (Voir chapitre 4, deuxième étape.
Le secret de la Salette est rapporté in
extenso en note).
Liturgie :
Pour ce qui concerne
l’eschatologie*, les évolutions de la liturgie au cours de l’histoire sont et
seront signe de l’heure de l’Église jusqu’à sa dernière liturgie, comparable
analogiquement à celle du Christ au sépulcre (Voir chapitre 5).
Louis-Marie Grignon de Montfort (saint):
(1673-1713) Ce prédicateur
populaire évangélisa l’Ouest de la France. Dans son ouvrage Le traité de la vraie dévotion à Marie,
il donne une série de prophétie sur le rôle de Marie et des enfants de
Marie vers la fin du monde (voir chapitre 5, ses textes sont cités parmi les
signes de la fin du monde).
Lucifer:
(du latin « Lucis ferro », je
porte la lumière). Il est l’un des Chérubins supérieurs. Il se révolta
contre Dieu parce que la Vision béatifique était d’abord promise aux humbles.
Il proclama que sa révolte était motivée par le sens de l’honneur du
Tout-Puissant. Mikaël (de l’Hébreux « qui
est comme Dieu »), un simple archange fidèle, manifesta avec force son
mensonge et son orgueil (Voir son histoire en note, chapitre 4, les
prophéties).
Lucifériens:
Religion de la dignité de
l’homme. Ils rendent un culte et ils suivent la révolte de Lucifer, de manière
très spirituelle. Voir aussi Satanisme (Voir chapitre 5, quatrième étape).
Mahdi:
Le grand imam (chef et
enseignant musulman) qui doit venir vers la fin du monde, avant la venue de
l’Antéchrist*. Il rétablira la pureté originelle de l’islam et rendra la
Communauté (l’Oumma) prête pour
affronter l’épreuve finale de la guerre (Gog et Magog*). Pour les musulmans
plus spirituels, la prédication du Mahdi
sera un piège. Son islam sera trop violent pour venir de Dieu. Il sera en fait
une épreuve pour dévoiler la qualité des musulmans donnés à Dieu de ceux qui
sont donnés à la gloire politique (Voir chapitre 5).
Médine:
Deuxième lieu saint de l’islam.
La jeune communauté musulmane s’y réfugia et s’y fortifia après avoir été
chassé de La Mecque. L’islam de Médine, humble, priant et non militaire,
reviendra vers la fin du monde. Vers la fin du monde, la ville et sa mosquée
sainte sera détruite par les armées de l’Antéchrist* (Voir chapitre 5).
Marie: (voir Vierge Marie)
Medjugorje (Apparitions de la Vierge à):
Cette apparition n’étant pas
terminée, elle ne peut recevoir une reconnaissance canonique de l’autorité
ecclésiastique. Cependant, elle constitue avec les apparitions du Rwanda et
toutes les autres déjà reconnues, un des exemples puissants de la pédagogie de
la Vierge Marie. Elle est envoyée par Dieu pour préparer, en vue des évènements
de l’heure de la fin, une Église semblable à elle et capable de croire contre
tout réalisme.
Nations (fin du temps des) :
Les nations sont un des
mystères de l’eschatologie. Elles sont purifiées comme le sont les individus
(naissance, croissance, échecs et succès puis apprentissage de l’humilité
jusqu’à la mort). Vers la fin du monde, les nations organisées politiquement
seront remplacées par un gouvernement mondial. Cet événement est lié par le
Christ à la récupération par les fils d’Israël de Jérusalem. Un scénario paraît
aujourd’hui se mettre à jour. Après sa révolte liée à la perte de Jérusalem,
l’islam voudra une guerre, la perdra et, à cause du traumatisme mondial,
provoquera à la fois les changements dans l’organisation du monde et en Terre
sainte (Voir chapitres 6 et 7).
Odile (sainte) :
(660-720) Elle est la patronne
de l’Alsace. On lui attribue plusieurs prophéties dont une, particulièrement
nette, qui est une vision cinétique de la seconde guerre mondiale et de ses
conséquences (voir le texte, in extenso,
chapitre 6 concernent l’Antéchrist).
Papauté:
Pour ce qui concerne
l’eschatologie*, la papauté et son histoire ont un rôle de signe important
(voir Pierre). Vers la fin du monde, la papauté annoncera le martyre de
l’Église mais essayera de s’y soustraire (voir chapitre 5, dernier paragraphe).
Parousie:
Retour du Christ. Il reviendra,
non plus avec son corps de douleur, mais avec son corps de gloire, accompagné
des nuées du Ciel, c’est-à-dire des anges et des saints (Voir chapitre 8). En
le voyant, chacun comprendra tout ce qui est nécessaire au salut.
Pentecôte d’amour:
Annoncée par Jean-Paul II et
par beaucoup de mystiques, elle consiste en un dernier temps éphémère de gloire
terrestre donnée à l’Église chrétienne avant l’apparition de
l’Antichristianisme final. Elle est annoncée dans l’Écriture sous l’image de
l’entrée glorieuse de l’Église à Jérusalem, avant sa passion. L’Église, dont la
vie politique et l’histoire sont semblables à celles du Christ, vivra ce temps
d’abondante récolte. La même foule exigera son interdiction quelques décennies
plus tard (voir chapitre 5, dernier paragraphe).
Pierre:
Pour ce qui concerne
l’eschatologie*, il est l’image de cette partie de l’Église qui la rend
politiquement visible dans le monde. Elle doit imiter la vie du Christ et
donner au monde, de manière glorieuse, le signe de Jonas* (Voir chapitre 6,
fin).
Progressisme:
Ce courant chrétien, né après
la seconde guerre mondiale, identifie l’Évangile du Christ avec la
philanthropie. Il est aussi appelé christianisme libéral. Pour lui, seules
comptent la réalisation du monde d’ici-bas et les actions sociales, souvent
matérielles. La vie monastique lui paraît une perte de temps. Pour ce qui
concerne l’eschatologie*, ce courant a pour figure évangélique celle de Judas
l’iscariote. Vers la fin du monde, il hâtera volontairement la fin de la
papauté (Voir chapitre 5, les signes dans l’Église).
Prophétie des papes:
Au cours de cet ouvrage, je ne
me suis pas servi de cette prophétie, malgré ses étonnantes concordances
pratiques avec les faits de l’histoire et les prophéties de la foi. En effet,
elle n’a pas reçu de reconnaissance officielle de la part de l’Église. Le
patronage de saint Malachie est douteux.
Attribuée
à saint Malachie (1143), un disciple de saint Bernard, elle est une liste
prophétique des papes à venir, qualifiés par une devise latine. (Voir Raoul
Auclair, la prophétie des papes,
N.E.L., Paris, 1969). Elle ne donne plus après Jean-Paul II que deux devises :
1- De gloria Olivae, la gloire de l’olivier. Elle semble indiquer
pour le règne de ce pape un âge d’or de vie spirituelle. L’olivier est le
symbole de la paix, de l’onction du Saint Esprit. D’après le message de la
Salette, il pourrait s’agir des 25 ans d’abondante récolte. Cette devise peut
aussi concerner Israël* qui est l’olivier franc et son destin, signe des temps:
Jérusalem*, le Mont du Temple, l’Arche d’Alliance sont-ils en jeu? Ces interprétations
sont hypothétiques car la paix spirituelle n’est pas toujours synonyme de paix
civile.
2- Enfin vient le dernier pape
de la prophétie, «Petrus Romanus»,
accompagné de la phrase: «Dans la
dernière tribulation de l’Église Romaine siègera Pierre* de Rome. Il paîtra ses
brebis dans de nombreuses tribulations. Ces tribulations passées, la ville aux
sept collines sera détruite, et le peuple sera jugé par le juge terrible ».
Cette devise se réfère au martyre final de l’Église. Mais le retour définitif du
Christ ne vient qu’après un temps de sépulcre dont la durée est inconnue (Voir
Chapitre 8, la durée du monde de l’Antéchrist).
Protestantisme:
A cause de ses fautes, l’Église
catholique fut divisée au XVIème siècle, comme elle le fut au cours
de son histoire à chaque fois qu’elle se crut toute puissante. Pour ce qui
concerne l’eschatologie*, cette division est préférée par Dieu à une unité
orgueilleuse (Voir chapitre 3, fin).
Révélations privées
(voir aussi apparitions): Il
s’agit de tous les messages venant du Ciel après la Révélation publique
contenue dans les Écritures Saintes. Elles peuvent obtenir une reconnaissance
canonique de l’autorité de l’Église. Dans ce cas, l’Église y engage son
autorité (Voir deuxième partie, les saints canonisés).
Satanisme:
Mouvement philosophique athée centré sur le culte de l’homme
(666). Sera-t-il, avec les courants lucifériens, le dernier antichristianisme
avant la fin du monde? (Voir chapitre 4, quatrième étape).
666:
Chiffre de la bête (d’après le
chapitre 13, 17-18 du livre de l’Apocalypse). Ce chiffre symbolise le rêve
éternel de l’homme de se créer un monde parfait, en paix comme s’il était dieu.
C’est le chiffre de l’homme sans Dieu (Voir chapitre 4, la troisième étape)
Témoins (les deux):
Le livre de l’Apocalypse
annonce vers la fin du monde la venue de deux témoins. Ils prêcheront Dieu et
la vie éternelle avant d’être provisoirement vaincus par l’Antéchrist. Cette
prophétie a un sens symbolique donné à toutes les époques du monde (voir Énoch
et Élie). Concrètement, elle se réalise dans chaque génération. A la fin du
monde, elle se réalisera une dernière fois de manière grandiose (islam et
christianisme, peut-être aussi deux hommes) (Voir chapitre 5, Énoch et Élie).
Thérèse de l’Enfant-Jésus (sainte):
(1873-1897) Sa vie et son
martyre silencieux, sa spiritualité faite de confiance est un signe puissant de
la spiritualité voulue pour l’Église vers la fin du monde (Voir chapitre 6, les
signes des temps donnés par sainte Thérèse).
Vierge Marie:
Elle fut fidèle, croyante,
humble, aimante, jusqu’au pied de la croix de son fils. Elle crut qu’il sauvait
le monde, alors que tout semblait perdu. Elle est la seule. Il s’agit d’une
incroyable humilité, foi et amour tant l’épreuve était intense. Vers la fin du monde,
son rôle sera essentiel. Elle préparera l’Église de la prière à devenir comme
elle en vue du martyre de l’Église visible. Seuls ceux qui auront une foi
semblable à elle tiendront dans ces moments ultimes. Elle a donc reçu mission,
par ses apparitions, de préparer cette Église de la fin du monde (Voir
chapitres 5 et 7).
Wahhabite:
Islamisme
puritain né en Arabie au XVIIIème siècle. Il annonce une domination
musulmane politique sur le monde entier. Pour ses membres, le fondateur Ibn
Abdul Wahhab (1703-1792), est considéré comme le Mahdi, l’imam saint annoncé pour la fin du monde. Cette secte
violente a son siège sur le trône de l’Arabie Saoudite. Par l’argent du
pétrole, elle finance l’enseignement de la jeunesse musulmane dans le monde
entier, la construction des mosquées et le terrorisme islamiste mondial (Voir Les signes dans l’islam, chapitre 5).
SOMMAIRE
EDITOTRIAUX p. 2
De la haine des Français p.7
Tel un pontife ridicule…p.8
Avertissement de la rédaction p.8
Sacramentun caritatis p.11
La Tribune p.32
Du Catholique dans la cité p.38
Histoire de l’Eglise p.41
Brèves d’Actualité p.45
Les Sénateurs p.48
Du Prince p.52
Méditation de la Bible p.56
Archéologie et Histoire p.59
Histoire de France p.66
Les Trésors de l’Eglise p.69
[1] Catéchisme de l’Église Catholique, n° 1038, 1039.
[2] Matthieu 5, 6.
[3] Matthieu 22, 25.
[4] Apocalypse 22, 3-5.
[5] D’où l’importance de se familiariser avec le mystère de l’Évangile tel que je l’ai rapporté dans la préface.
[6] Jean 12, 24.
[7] 1 Corinthiens 1, 23.
[8] Apocalypse 13, 1.
[9] De type « Témoin de Jéhovah », car leur sens fondamental est effectivement littéral.
[10] Matthieu 24, 2.
[11] Isaïe 7, 14.
[12] Voir par exemple 2 Thessaloniciens, 2.
[13] Catéchisme de l’Église catholique, Mame, 1992, n° 675, 676. Ce texte, publié en 1992 par le Pape Jean-Paul II est le reflet authentique de la foi catholique. Il a donc une très grande autorité pour la foi.
[14] Parfois il est plus que probable. C’est le cas pour les cinq prophéties concernant Israël. Le peuple élu a le privilège d’être à lui seul une icône historique et politique de la vérité de Dieu (voir chapitres 5 et 7). Pour le reste, tout dépend de la qualité du théologien qui le reconstruit, de sa vie de prière, de sa fréquentation des Écritures et de son amour pour la Vierge Marie. Curieusement ce dernier point est le plus important. Seule la Vierge Marie est capable d’expliquer ce qu’elle a été seule à vivre au pied de la croix: la fin du monde ressemble à la croix de Jésus.
[15] Luc, 22, 23.
[16] Matthieu 16, 18.
[17] Apocalypse 20, 2.
[18] Le catéchisme de l’Église catholique est présenté par le pape Jean-Paul II comme « l’enseignement sûr et authentique de la doctrine catholique », constitution « Fidei depositum ».
[19] Jean 12, 24.
[20] Catéchisme de l’Église Catholique, Mame, 1992, n° 675, 676. Voir le texte in extenso page 8 de cet ouvrage.
[21] Lumen Gentium 25. Congrégation pour la Doctrine de la foi, Instruction Donum Veritatis, 23 et 24, AAS 82 (1990) p. 1559-1561.
[22] Constitution Ad tuendam Fidem, commentaires de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, n° 11, 18 mai 1998.
[23] Il ajoute: « quoique non divinement révélées », c’est-à-dire que, même si elles viennent vraiment de Dieu, elles n’ont pas ce statut particulier qui est réservé à la seule révélation officielle.
[24] Par exemple, le premier miracle de Lourdes rendit la vue à un enfant… sans réparer ses yeux handicapés. « Tu ne peux pas voir », disait le médecin rationaliste qui constata le phénomène. « Je vois », répondait l’enfant. C’est un miracle.
[25] Il s’agit pour l’essentiel, en ce qui concerne les messages apocalyptiques, des apparitions de La Salette, de Lourdes, Pontmain, Fatima et de la rue du Bac (apparitions reconnues officiellement par l’autoritéde l’Église). D’autres sont en cours d’étude: Rwanda, Medjugorje*…
[26] Voir par exemple Apocalypse 6, 4. 6, 8. 1 Jean 2, 18.
[27] Sa prophétie est citée in extenso au chapitre 6 consacré à l’Antéchrist.
[28] Voir chapitre 5 et 7, l’islam.