EDITORIAUX.. 3

La haine de la France et des Français. 8

TEL UN PONTIFE RIDICULE….... 10

AVERTISSEMENT DE LA REDACTION... 11

SACRAMENTUM CARITATIS. 12

LA TRIBUNE LIBRE... 33

DU CATHOLIQUE DANS LA CITE... 39

Histoire de l’Eglise. 42

BREVES D’ACTUALITE. 47

LES SENATEURS. 49

DU PRINCE. 54

MEDITATION DE LA BIBLE... 57

ARCHEOLOGIE ET HISTOIRE. 60

Histoire de France. 67

L’ESCHATOLOGIE... 78

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LA LETTRE CATHOLIQUE N°35

 

 

FIER D’ETRE DE L’EGLISE

CATHOLIQUE APOSTOLIQUE ROMAINE

 

 

SON SITE : lescatholiques.free.fr

SON MAIL : lalettrecatholique@free.fr

 

 

JUILLET-AOUT 2007 – DIFFUSION GRATUITE – FAITES LA CONNAITRE

 

 

L’ASSOMPTION DE MARIE

 

 

 

 

 

 

« MARIE, LA DAME EUCHARISTIE » J.P.II

 

 

 

 

 

 

 

EDITORIAUX

 

Pierre-Charles Aubrit Saint Pol

 

 

 

 

                                    

                                                                   DE GAULLE                                                               CLEMENCEAU

 

 

 

A la recherche de la légitimité…

  

L’élection du chef, du prince soit par vote, soit par acclamation était légitime parce qu’elle exprimait le choix de la communauté. Elle se donnait pour chef le plus valeureux de ses guerriers à la défendre. Elle attendait de lui qu’il donnât sa vie pour elle.

L’élection du chef de l’Etat pour la France n’est pas d’abord celle du chef de la France, mais celle de celui qui servira, à la marche la plus haute, la République.

En France, on élit en tout premier lieu le Président de la République qui est accessoirement le chef de l’Etat. – situation assez proche de celle de l’ancienne URSS et des anciens régimes communistes, tel que l’on peut encore l’observer en Corée du Nord ou pour l’Ile de Cuba. - Il ne gouverne la France que dans l’intérêt de la République. L’esprit des institutions est de servir les intérêts du peuple pour mieux maintenir et servir la République. Notre gouvernement est dépendant des intérêts de la République, qu’importe si ceux-ci s’opposent au bonheur du peuple français, du peuple de France. – La République issue de la Révolution de 1789 est un mode de gouvernement d’une idéologie absolutiste, car son fondement n’est pas originellement anti-royaliste, mais anti-royaliste parce que fondamentalement, structurellement anti-chrétien. Le roi de France fut renversé et mis à mort parce qu’il défendait la liberté de l’Eglise. La révolution de 1789 est une révolution anti-chrétienne à l’origine, dans ses fondations et dans ses objectifs. - Ainsi donc, on peut considérer que le gouvernement est subordonné aux intérêts particuliers et généraux de la République qui est et demeure une praxis idéologique. Et ce ne sont pas les paroles incantatoires de M. Sarkozy qui changeront la situation ; c’est un état de fait : « La France a cessé pour moi de n’être qu’une idée pour devenir presque une personne…, elle ne m’a pas quitté, je n’ai parlé que d’elle, je n’ai pensé qu’à elle. Je n’ai fait campagne que pour elle. » « Le président de la république est un homme de la nation, pas d’un parti. Il doit comprendre, connaître l’histoire de France, il doit honorer la mémoire de ses héros. »

En fait, lorsque le peuple vote, il y a tromperie sur le sens et la qualité de cette démarche. Le peuple élit celui qui lui semble le plus apte à défendre ses intérêts, c’est l’intention générique de la majorité des Français. Il y a donc un malentendu, car l’élu sait qu’il est là pour servir la République et il en donne toutes les garanties… (cf. Le discours de campagne à Saint Etienne de M Sarkozy). 

La République en France s’est substituée au roi, ce qu’elle ne cesse à s’employer à chaque élection et à chaque changement de constitution. Elle se substitue aux états naturels qui ont toujours construit et constitué la France, la patrie, la nation. – Les parlements régionaux garantissaient une réelle représentativité et régulaient le pouvoir royal. Il faudra attendre le milieu du XVIIe pour que s’élabore une royauté absolutiste qui trouvera son apothéose avec Louis XIV et, une mystique erronée du pouvoir et du statut dévoyé du roi. Ce roi fut le Salomon de la France, le fossoyeur de la France chrétienne. –

 La République est imposée au peuple comme principe exclusif, principe éminemment idéologique, imposé au peuple comme une fin en soi par lequel et dans lequel, il trouve son épanouissement, son accomplissement. Elle est l’Etat, l’Etat n’étant légitime que s’il est de la République. Elle est l’émanation de la culture révolutionnaire, elle en est une idole culturelle après avoir été une idole dissimulée sous l’appellation de  Déesse de la Raison, selon Robespierre. – Il y a là similitude avec le régime des Khmers Rouges qui, dans une radicalité diabolique, mais d’une logique révolutionnaire parfaite, inventa un concept idéologique absolu mais non identifié ni nommé vers lequel il fallait œuvrer, servir, selon le témoignage des rescapés. – La République en France n’est pas française, car elle fut financée, préparée, par des gouvernements étrangers et des agents de ces gouvernements souvent membres de sociétés occultes anti-chrétiennes : la Prusse, L’Angleterre, la Hollande. Elle demeure un principe de renversement actif, renversement des ordres naturels et surnaturels : libération de l’avortement, culpabilisation des principes légitimes d’autorité, divorce, union contre nature, loi de bioéthique, euthanasie, eugénisme… C’est à cause de cette logique implacable qu’elle mandata le général Buonaparte de répandre ses ‘valeurs’, à savoir la culture de la révolution, du renversement. Il ne peut en être autrement, son mouvement propre ne peut être sur le fond maîtrisé, car sa substance intérieure, religieuse est celle de Lucifer. C’est ainsi que dès que surgissent des individualités comme Buonaparte, Tiers, Clemenceau, Pétain, de Gaule, il y a des voix, comme pour M. Sarkozy, qui les qualifient de contre-révolutionnaires, ce qui est juste en un sens, à ceci prés qu’ils n’arrêtent pas le mouvement, mais le ralentissent, le stabilisent et s’en nourrissent. – La répression de la Commune fut orchestrée par les fils des révolutionnaires qui n’en ont pas moins installé la République et poursuivi son œuvre moins sanglante certes mais tout aussi efficace. - La République fleur toxique et finalement mortelle de la révolution, n’est rien de moins qu’une chimère - au sens génétique - qui, pour se survivre, ne peut que continuer le renversement des ordres naturels, spirituels auxquels elle prétend se substituer. Aucun mode de scrutin, fut-il le suffrage universel, ne saurait lui conférer la moindre légitimité pas même naturelle puisqu’elle renverse le droit naturel et les lois naturelles. – De Gaulle avait une légitimité de gouvernement en tant que personne, que chef traditionnel, car il contribua à la libération du sol français et défendit, seul contre tous,  l’intégrité territoriale de la patrie. L’administration de Roosevelt prévoyait la partition de la France en trois Etats distincts, entre autre, le rétablissement de la Lotharingie. C’est à de Gaulle, soutenu prudemment par Churchill, qu’on doit d’avoir maintenu son intégrité territoriale. – L’absence rédhibitoire de légitimité pour la République poussa ses serviteurs à se saisir de la perte de l’Alsace-Lorraine pour justifier une première guerre mondiale à seule fin de se procurer une « très relative légitimité d’apparence » et en même temps faire tomber les régimes qui étaient autant de résistances à la culture révolutionnaire parce que catholiques. La vocation messianique de la France chrétienne est ici logiquement inversée par la révolution. Les guerres de 14-18, 39-40,  et celle de l’Irak actuel ainsi que toutes les autres intermédiaires y compris le mode de décolonisation pour certaines contrées sont toutes des poussées monstrueuses de la révolution.

Si la matrice culturelle de la révolution reste en France, la maîtrise des commandes est dans les mains des anglo-saxons (protestantisme) avec une variante pour l’Islam. – Il n’est qu’à observer les mouvements religieux de ces deux pôles pour s’en convaincre : la religion est prétexte faux et blasphématoire à la déstabilisation des régimes pour l’établissement d’un ordre de gouvernement mondial, un projet méphitique et d’une logique implacable à la dimension du mondialisme. - La révolution va vers sa conclusion qui sera précédée par la chute de toutes les maisons princières. Elle se conclura par un enfermement sur elle-même pour après imploser, c’est-à-dire exploser en elle-même. Dans cette logique, l’idée d’un communautarisme de l’Eglise peut s’imposer comme une nécessité. 

On ne peut donc pas dissocier la République, en France, de la dynamique révolutionnaire.

Nous comprenons bien l’intention du Président de la République de se trouver une légitimité que ne peut en aucune manière lui donner un vote, puisque par son principe même, le vote républicain est d’abord un acte de valeur juridique, légal, or la légitimité procède d’un principe qui lui est largement supérieur.  Il n’y avait donc aucune surprise que de le voir faire hommage à Clemenceau, de Gaulle et au mémorial des fusillés du Bois de Boulogne. Ni le fait que certaines de ses déclarations fassent référence au passé chrétien et au combien glorieux de la France : « A Montpellier, le candidat Sarkozy évoquait la France et « son long manteau de cathédrales ». Au Mont Saint Michel, il rencontrait « l’âme de la France »… » (extraits du blog des Manants du Roi.)

M. Sarkozy s’est engagé au développement des lois qui renversent les ordres naturels, ce qui lui enlève toute possibilité de s’inscrire dans une légitimité de quelque nature que ce soit.

Il est des élévations qui sont des instruments implacables de chute…

« Je ne me contenterai pas d’un gouvernement à double face. Je ferai remonter la vérité… » (Paroles de Jésus à une âme privilégiée après la déclaration d’intention de M.Sarkozy quant à sa candidature à la présidence de la République. Jésus lui révéla qu’il serait élu.)

 

 

 

POLITIQUE–PRAGMATISME- REFORME

 

 

 

 

 Le gouvernement que les Français se sont donné est maintenant en mesure légale de travailler à l’application du programme sur lequel ils se sont favorablement exprimés. A moins de nier les fondements mêmes de la démocratie, il n’appartient à personne de remettre en cause ou de gêner ce gouvernement, sauf par les moyens légaux que mettent à disposition les institutions émanant de la volonté démocratique du peuple.

Il serait désastreux pour l’opposition de pratiquer l’obstruction systématique. Le peuple ne l’entendrait  pas avec la docilité antérieure ; que personne ne mette le doigt dans un engrenage qui rendrait impossible la stabilisation de la société ! Elle en a besoin et la recherche, d’où entre autre, l’explication de la forte participation aux élections présidentielles.

 

Ceci étant, les réformes, le pragmatisme sont-ils suffisants pour gouverner un peuple comme le nôtre ?

Il est à craindre que le peuple ne se contente pas de bien manger et de bien s’amuser même s’il a pris l’habitude de ne pas être trop réveillé dans son sommeil, ni trop dérangé dans ses petits conforts. Surtout qu’on laisse au peuple sa part d’imprévisible, gardons-nous de l’encarter.

 

Il ne faudrait pas que derrière la nécessité objective de réformer se dissimulent des options tendant à réduire la liberté ou à endormir…

Il serait néfaste que sous le prétexte de la réforme on entende pas l’expression des consciences sur des problèmes générés par l’irrespect du droit naturel et de la loi naturelle. 

 

Le gouvernement, dans la logique des ces élections, doit mener à bien les réformes indispensables pour véritablement entrer de plein-pied dans le troisième millénaire. Il est nécessaire que notre constitution se présidentialise, que le Président assume l’application des politiques dans sa personne et non pas dans celle distincte du gouvernement.

 

L’une des préoccupations majeures est comment en finir avec les vestiges mortifères des idéologies. Les réformes économiques et sociales qui partent du principe que  le travail participe à la dignité de l’homme, animal social, est une évidence de bon sens. Il est au cœur de la vie de la cité selon le droit naturel.

 

Il faut espérer que les valeurs du travail et de l’économie pourront sortir définitivement du carcan moisi des idéologies.

Il est important de mettre un terme à un faux concept qui consiste à faire croire que la justice sociale trouve sa réalisation dans des praxis idéologiques.

Il faut sortir des enfantillages mortels de ces idéologies, pas seulement marxistes, mais aussi libérales et nationalistes.

La justice est au cœur du droit naturel, elle est une exigence spirituelle. Elle appartient au bon sens. Mais pour y parvenir, il convient de veiller à ce que les plus pauvres soient élevés ; la société doit tirer au sommet ceux dont la peine est la plus lourde. Il ne faut plus laisser d’hommes et de femmes sur le bas côté de la route du bien-être économique, même s’il est transitoire.

 

On veillera à ce que le pragmatisme ne se transforme en une autre forme de pensée unique, qu’il ne devienne une forme nouvelle d’oppression intellectuelle et sociale. 

 

Mais qu’en sera-t-il réellement de la pérennité de ces réformes ? 

Est-il possible de construire le bonheur d’un peuple sur les ossuaires des enfants à naître ? 

Est-il possible d’obtenir des résultats stables sur un amoncellement de lois radicalement opposées au droit naturel, à la loi naturelle ? 

Il semble bien que non ! il se pourrait même que, dans cette situation précise, les réformes ne finissent par se retourner contre leur objectif.

 

Quel dieu peut encore bénir nos sociétés ?

 

Espérons que Monsieur Sarkosy ne s’avère pas être un simple et brillant bateleur.

 

 

 

 

 

 

 

La haine de la France et des Français

 

 

LUC ELNLINGER

 

 Houria Bouteldja est née à Paris. Elle est donc française.

 

 Tous ses propos sont empreints d’une haine viscérale contre la France et son œuvre coloniale, source, selon elle, de tous les maux dont souffre l’Afrique. La meilleure façon de lutter contre ce colonialisme devrait s’imposer pour elle : retourner dans le pays de ses parents pour l’aider à se reconstruire en le dégageant de toute trace de cette présence française si mortifère.

 

  Elle est le porte-parole du mouvement Indigènes de la République (Les Français de souche ne seraient-ils donc pas des indigènes ?)

 

  Elle s’est  d’ailleurs fait  remarquer par un jeu de mots odieux, en qualifiant les Français de souche de « sous-chiens » ; si ce n’était qu’un lapsus, il  serait très révélateur, mais ce n’en est pas un ; pour le comprendre, allez sur ce site et écoutez. De nouveau et, sans l’excuse du jeu de mot ou du lapsus, elle qualifie les Blancs et les Occidentaux de « sous-chiens ».

   http://www.dailymotion.com/video/x2du97_souchiens_politics

 

 Aux dernières nouvelles, aucune ligue de vertu ne s'est manifestée suite à cette déclaration hyper raciste de Houria Bouteldja devant des millions de téléspectateurs sur FR3.

Il est vrai qu'il ne s'agissait que de traiter les Européens blancs, et Français en particulier, de l'agréable qualificatif de "Sous-chiens"… !

Que n'aurait-on entendu si un Blanc avait traité les Maghrébins de « sous-chameaux ? »

Le président Frêche, lui, après avoir traité certains harkis de sous-hommes s’était excusé avec insistance. Houria Bouteldja, elle a toujours maintenu ce propos.

Mais dans la France d'aujourd'hui, on est libre de déverser sa haine publiquement, à la condition que ce soit à l'égard de ces salauds de Français de souche.

 

 Les Français sont totalement dévirilisés, aucun journaliste présent sur le plateau n’a réagi ; les invités se sont tus.

  Je vous livre d’ailleurs la réaction d’un professeur de faculté à qui j’avais part de ces propos abjects :

  « Il n'y a que la vérité qui blesse! Pour ma part, je suis donc  totalement insensible à ce genre d'insultes: elles ne déshonorent que  ceux (ou celles) qui les émettent! »

 

  Cette réaction est emblématique, car il n’y a aucune condamnation du propos et on peut  être certain que si c’eut été l’inverse, l’écran sur lequel vous lisez ce texte, aurait éclaté tellement eût été forte son indignation…

 

 

 

TEL UN PONTIFE RIDICULE…

 

 

QUAND LE POLITIQUE SE MELE DE DIRE CE QUE LA VIE INTELLECTUELLE DOIT OU NE DOIT PAS DISPUTER…

 

Pierre-Charles aubrit Saint Pol

 

                             

                                      LENGAGNE                                                     ANE   RIEUR

 

Il paraît, mais ne le dites à personne, que les dinosaures socialistes partent en guerre exterminatrice contre ce qui reste du cheptel des ânes européens en provoquant chez eux un fou-rire mortel…

Ah mon ami, le rose vous va si bien ! Je vous ai apporté du foin…

 

 

Il semble que se soit la détermination de monsieur Lengagne, ancien député P.S. - dinosaure sorti tout droit des ombres « pachydermiques » -. Il se chargea d’une quête rassurante à seule fin de couvrir les vestiges idéologiques d’un crépuscule ombré dans l’espérance enfantine de les ressusciter.

 

Dans les affres des nuits fiévreuses, il rédigea un rapport que rythmaient les pauses suse-pouce et e rêve jamais réaliser de retrouver cet instant sublime de la dernière couche culotte. Ce rapport concernait l’objet de désirs rassurants et confortables : empêcher que l’on revienne à étudier le créationnisme…

 

Les socialistes nous semblaient nous avoir amenés, durant la campagne électorale, vers des sommets inégalés du ridicule, et bien nous avions tort, ils avaient conservé un atout maître, M. Lengagne ! Certes, il ne faisait qu’exécuter un mandat de la Commission de la Culture au Conseil de l’Union Européenne qui semble justifier ses émoluments par une succession d’enfantillages ; c’est à croire que leur bureau est au centre d’une garderie ! 

 

Ce rapport devait être soumis au vote le 26 juin, ce qu’avec un bonheur de bon sens le regroupement des droites parvint à bloquer. Le but de ce vote étant d’empêcher que l’on enseigne à nouveau la théorie du créationnisme, mais derrière cette rassurante intention se cache le désire d’empêcher par tout moyen l’enseignement du dogme chrétien de l’acte créateur de Dieu.

Que ne ferait-on pour parvenir à effacer de la mémoire collective Dieu et tous les héritages religieux ! Comme est grande et belle la démocratie dans notre Union Européenne, comme sa parure vertueuse est chatoyante mais frangée du sang des enfants à naître… !

 

Comment peut-on encore tolérer que le politique vienne encore se mêler de la chose intellectuelle ? Mais y aura-t-il un jour une limite à la bêtise ou est-elle aussi sacrée que le sang versé des promesse de sourire ? Est-ce pour rien que l’on continue de se battre pour le respect des libertés et de la dignité de l’homme !

Quel est ce mal tordu qui ronge et ronge le cœur de notre société occidentale ?

Que faudra-t-il pour les ramener à la raison, ces esprits contrefaits d’amour et d’espérance ? Peut-être faudra-t-il fonder la ligue des botteurs de cul !

 

Il paraît que la commission « zizi-culturelle » doit revenir à la charge pour octobre, gageons que nous aurons des veillées rigolardes au coin du feu.

 

Nous nous posons une question existentielle : pourquoi aller au cirque ?  Les politiques font çà si bien !

 

Comptons sur l’esprit d’ouverture de Monsieur Sarkosy.

 

 

 

 

 

 

 

AVERTISSEMENT DE LA REDACTION

 

 

 

La série d’articles que la rédaction avait acceptée de publier dans ses colonnes sous la signature de Madame Zineb Abdel Hamid – universitaire à LILLE III - est définitivement interrompue en raison de deux articles successifs qui lui furent proposés et qui dénotent pour le premier de graves lacunes historiques et exégétiques, pour le second une facture idéologique incompatible avec la discipline universitaire, ainsi qu’avec la doctrine de notre rédaction. En effet, certains de ces passages tombent sous le coup des lois antiracistes et antisémites de notre législation. Il est noté également un contenu confus, absences de toutes références qui conclut à un niveau très inférieur à celui habituellement exigé des universités.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

SACRAMENTUM CARITATIS

 

 

 

 

"LE SACREMENT DE L' AMOUR"

 

EXHORTATION APOSTOLIQUE
POST-SYNODALE
SACRAMENTUM CARITATIS
DU PAPE
BENOÎT XVI
AUX ÉVÊQUES, AUX PRÊTRES, AUX DIACRES
AUX PERSONNES CONSACRÉES
ET AUX FIDÈLES LAÏCS
SUR L'EUCHARISTIE
SOURCE ET SOMMET DE LA VIE
ET DE LA MISSION DE L'ÉGLISE

 

 

Commenté par Léonce Grattepanche

 

 

En raison de l’importance du document quant à son volume et sa qualité doctrinale, la rédaction décide que seul le commentaire proposé sera édité dans ces colonnes, pour ne pas en alourdir la lecture. Le document – l’exhortation - est consultable dans son intégralité dans notre bibliothèque qui est mise gracieusement à la disposition des lecteurs.

Devant l’importance du volume que représente le commentaire de cette exhortation Monsieur Léonce Grattepanche l’éditera en deux parties.

Cette exhortation sur l’Eucharistie est un document considérable par la doctrine qu’il développe et par le rappel des différents points trop peu connus et si nécessaire à la vie de tout baptisé. Ce document que le Saint Père a voulu dans la continuité de sa première encyclique est une référence indispensable pour consolider la formation doctrinale des catéchumènes et des catéchistes.

Nous espérons que le commentaire que nous vous proposons contribuera à  sa compréhension qu’il vous fera mieux saisir toute sa richesse substantielle favorisant la vie d’union avec Notre Seigneur.

 

Introduction :

Le lavement des pieds précède l’institution de l’Eucharistie : - avant de mourir pour nous sur la croix, se nouant un linge à la ceinture, il lave les pieds de ses disciples -  Jésus se noue un tablier, c’est la tenue ordinaire de celui qui s’apprête à servir. Il introduit par ce geste, dans le mystère du salut, le plus servile des actes humains qui, par amour, devient l’égal des plus grands faits dépourvus d’amour. Rien de la geste de l’homme ne peut échapper à l’œuvre de rédemption pour peu qu’on le veuille d’intention. C’est la clef objective pour une vie d’union avec Jésus.

 Jésus s’intitule Serviteur des serviteurs de son Père, il est le Serviteur de ses frères qu’il s’apprête à introduire dans l’adoption filiale à  son Père céleste.  A cet instant là, quoique pleinement Dieu et homme, il signifie qu’il dépose au creuset de son amour la totalité de son dépouillement, un dépôt qu’il confie à la sauve-garde de l’Eglise naissante et jusqu’à la consommation de toute chose, la consommation des temps.

 Il est venu sur Terre pour faire la volonté de son Père, non la sienne entant que de sa seule nature humaine. La volonté de son Père est sa volonté propre en tant que Fils de Dieu et Fils de l’Homme, puisque de toute éternité il veut cette nature humaine pour servir la justice de son Père. C’est cette attitude manifestée dans cet instant qui blesse la nature humaine de l’Eglise, blessure d’amour et salvatrice, car sans elle, elle n’eut pu être la Servante du Serviteur pour le service de ses frères et sœurs. Elle n’aurait pas su constituer ni être  le corps mystique du Christ Rédempteur.

Il ne retient rien de lui, « il ne retient pas sa condition divine » qu’il dépose aux pieds de l’homme pécheur, dans les mains d’une créature finie et peut reconnaissante du don qu’il va accomplir, un don total. L’agonie commence peut-être à ce moment là.

L’institution de l’Eucharistie est la sublimation merveilleuse de l’humilité. Un Dieu humble qui répondra définitivement à l’orgueil de Lucifer et à tous les orgueils de l’histoire de l’homme et de la femme.

Un mystère n’est jamais grand ; il est profond. C’est un abîme d’amour. Il ne s’agit pas d’un mystère selon les gnoses ou toutes les autres religions à mystères. Le mystère chrétien est une invitation active, un sacrement de vie et de liberté.

L’Eucharistie est un abîme d’amour parce qu’elle est un abîme d’humilité, de pauvreté…La puissance et la richesse de Dieu se puisent dans son humilité, dans sa pauvreté. Si vous ne comprenez pas que Dieu est le Pauvre par excellence, vous ne savez rien de Lui : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur… » La richesse de Dieu est révélatrice de sa pauvreté ! En vérité la pauvreté de Dieu comme de l’homme éclairent la richesse, la surabondance de son amour. C’est peut-être là le secret d’un François d’Assise, d’un Vincent de Paul et d’une Mère Térésa.

Tous les sacrements institués par le Christ-Jésus sont une rencontre, une rencontre l’être humain avec la double nature du Verbe incarné. L’homme s’élève vers Dieu poussé par l’Esprit Saint et Dieu descend vers lui pressé par son amour. Dans cette double démarche, le premier arrivé est toujours Dieu et ce sont deux démarches d’humilité. - Dans le Sacrement de l'autel, le Seigneur vient à la rencontre de l'homme, créé à l'image et à la ressemblance de Dieu (cf. Gn 1, 27), - Dans le sacrement de l’Eucharistie nous venons nous nourrir de la Vérité, nous alimentons notre liberté. Cette démarche de la créature vers son Créateur entièrement donné exige qu’elle se déroule en vérité, c’est l’un des aspects du sacrement de  confession ou de réconciliation. Car en prenant totalement par son Incarnation la condition humaine, le Verbe assume et renvoie tout de la véritable nature de l’homme, de l’humanité, vérité à laquelle il nous faut nous conformer. Elle est la nôtre. - Puisque seule la vérité peut nous rendre vraiment libres (cf. Jn 8, 36), le Christ se fait pour nous nourriture de Vérité. Avec Lui, la liberté se retrouve. » - La vérité est une nécessité de vie. Le Christ-Jésus se propose d’être la lumière qui nourrit et éclaire notre liberté : certes nous sommes libres de la refuser, mais alors de quelle façon vivons-nous cette liberté qui est tout à la fois un don et une charge dramatique, car de son usage dépend la forme de notre éternité ? Jésus est l'étoile polaire de la liberté humaine: sans Lui elle perd son orientation, puisque, sans la connaissance de la vérité, la liberté se dénature, s'isole et se réduit à un arbitraire stérile. – Ce passage est une condamnation implicite de la proposition du libre-examen, être son propre référent revient à exclure la Lumière que nous donne le Père céleste en la personne de son Fils. Qu’il suffise de se pencher avec honnêteté sur l’actualité pour comprendre l’urgence de témoigner de la Vérité d’où d’écoulent toutes les autres vérités qui remontent à l’Unique Vérité incarnée ! C'est justement parce que le Christ s'est fait pour nous nourriture de la Vérité que l'Église s'adresse à l'homme, l'invitant à accueillir librement le don de Dieu. – L’Eglise a pour nature d’être au service de la Vérité, vérité qui est Dieu, vérité qui dit tout de l’homme et de la création. Elle est donc le témoin temporel par excellence de  la Vérité. Elle n’a pas d’autre obligation que d’en témoigner à temps et contre temps et en tout lieu.

La liturgie n’est pas figée dans l’Eglise à moins de reproduire la faute de la Tour de Babylone – c’est-à-dire : abandonner toute démarche pastorale et évangélisatrice. Des courants, assez simplistes, opposent les rénovations liturgiques de l’Eglise Catholique voulues par le Concile du Vatican II au fixisme liturgique des églises orthodoxes qui, fort hâtivement, sont montrées comme référents en opposition à la crise que traverse notre Eglise. Il y a dans cette accusation quelque chose de bien sot… - à chaque étape de l'histoire de l'Église, la célébration eucharistique, en tant que source et sommet de la vie et de la mission de l'Église, resplendit de toute sa richesse multiforme dans le rite liturgique. – L’histoire de l’évolution liturgique est dans le pas de son histoire de l’Eglise et dans celui de l’histoire générale. Qu’on se souvienne ce que nous coûta le refus enfantin d’adapter la liturgie à la culture chinoise ! D’autre part, les adaptations liturgiques n’ont jamais été négatrices des traditions. On peut remarquer, pour peu que l’on soit honnête, que les réformes exaltèrent le diamant des richesses antiques. Un peu comme une bague antique qu’on modifierait pour que, selon la nécessité du moment, le joyau soit davantage en valeur. L’Eglise Catholique en Occident a toujours fait preuve d’un souci d’adaptation pour une pastorale qui colle aux besoins du temps présent, il est donc logique de faire suivre la liturgie qui est un corps vivant en soi. - Les Pères synodaux ont en particulier constaté et rappelé l'influence bénéfique que la réforme liturgique réalisée à partir du Concile œcuménique Vatican II a eu pour la vie de l'Église. – La crise de l’Eglise Catholique en Occident est de nature complexe. Elle est étroitement liée à la culture révolutionnaire qui concentre des intelligences déformées et déformantes, surtout depuis le schisme de la Réforme. Les crispations liturgiques furent les conséquences de ces facteurs multiples et de choix idéologiques n’ayant rien à voir avec l’intérêt de la Révélation ni le souci du salut des âmes. Elles s’affirmèrent trop souvent comme rejetant ces deux impératifs, car leurs promoteurs ne sont plus habités par l’Espérance et, en vérité, sont tentés de rejeter l’Eglise, tant la profondeur de leur orgueil désespéré est grande. Les étranges et scandaleuses innovations liturgiques non autorisées illustrent à –contrario - l’adaptation de celle-ci aux aspirations culturelles ou idéologiques. La crise liturgique, si spécifique  soit-elle, est due aux courants dits progressistes ou intégristes. Ils sont révélateurs d’une étonnante inculture, d’une psychologie raidie, fermée et sectaire commune à ces courants, dans lesquels vient raciner un immense orgueil pathologique. - Les difficultés, et aussi certains abus qui ont été relevés, ne peuvent pas masquer, a-t-il été affirmé, que le renouveau liturgique, qui contient encore des richesses qui n'ont pas été pleinement explorées, est bon et valable. – L’histoire de l’Eglise démontre que l’application des décisions conciliaires sont les pierres sur lesquelles une minorité de catholiques viennent achopper. Il semble que le terreau favorisant les problématiques procède certes d’une tentation à l’orgueil, mais d’une « non-intériorisation » de l’Eglise, d’une vision utilitariste de celle-ci, comme ci elle n’était pour eux qu’un instrument de choix dans une perspective trop humaine. La liturgie est alors prise en otage, car elle est un corps vivant, un instrument de pouvoir. Cette perversité est le résultat de l’éloignement d’une authentique vie intérieure, et sans doute, du refus plus ou moins conscient d’assimiler à sa vie spirituelle et humaine le mystère de la Passion, le mystère de la Croix.  - Concrètement, il s'agit de lire les changements voulus par le Concile à l'intérieur de l'unité qui caractérise le développement historique du rite lui-même, sans introduire de ruptures artificielles. – L’Eglise fondée par Notre Seigneur Jésus-Christ n’a pas sa finalité dans le monde ni dans le temps. Elle est la proposition de Dieu aux vues des mérites de son Fils pour accéder de la meilleure manière au salut, à la contemplation de la Sainte  Trinité. Ne pas comprendre cela, ne pas l’admettre, l’accepter, c’est vivre sur l’Eglise comme une sangsue vit, indifférente, sur le corps d’un mammifère.

Le sacrement de l’Eucharistie est un mystère vivant qui ordonne la vie de l’Eglise et du baptisé comme origine et achèvement de la vie de foi sur cette Terre et dans le temps. Il n’est aucun événement qui lui échappe sauf à prendre le risque d’un activisme dénué de toute charité, c’est-à-dire d’amour selon Dieu. - Nous devons avant tout nous reporter en pensée au Grand Jubilé de l'an 2000, par lequel mon bien-aimé prédécesseur, le Serviteur de Dieu Jean-Paul II, a fait entrer l'Église dans le troisième millénaire chrétien. L'Année jubilaire a été sans aucun doute marquée par une tonalité fortement eucharistique. […] Cette période, qui a débuté par le Congrès eucharistique international de Guadalajara en octobre 2004, s'est achevée le 23 octobre 2005, au terme de la XIe assemblée synodale, avec la canonisation de cinq Bienheureux, qui se sont particulièrement distingués par leur piété eucharistique: […] Grâce aux enseignements proposés par le Pape Jean-Paul II dans la Lettre apostolique Mane nobiscum Domine (7) et aux suggestions précieuses de la Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des Sacrements, (8) nombreuses furent les initiatives prises par les diocèses et les différentes réalités ecclésiales pour réveiller et accroître chez les fidèles la foi eucharistique, pour améliorer la beauté des célébrations et promouvoir l'adoration eucharistique, pour encourager une solidarité active qui, à partir de l'Eucharistie, rejoint les plus nécessiteux. Comme en témoignent ces passages, le sacrement qui est un acte rituel, donc liturgique  ne peut être désolidarisé de la vie de l’humanité en quête de son salut ; il ne peut être déraciné de l’histoire de l’homme et de la femme. Les options a-chrétiennes, c’est-à-dire idéologiques sont ici renvoyées dans « le très fond des baskets » comme aime à le dire notre jeunesse…et, pourquoi pas, renvoyées au fond des lieux d’aisance…

Nous subissons avec délice une vague de bonheur intérieur en constatant la communion palpable entre les épiscopes et le Successeur légitime de Pierre. Nous rendons grâce à Dieu pour cette joie, car par elle se manifeste la présence de l’Esprit Saint qui ne cesse d’inspirer l’Eglise. - Conscient du vaste patrimoine doctrinal et disciplinaire amassé au cours des siècles sur ce Sacrement, (10) et accueillant le souhait des Pères synodaux, (11) je désire surtout recommander dans le présent document que le peuple chrétien approfondisse la relation entre le Mystère eucharistique, l'action liturgique et le nouveau culte spirituel qui vient de l'Eucharistie, en tant que sacrement de l'amour. Le mystère eucharistique est l’entête, le centre et l’accomplissement de toute activité humaine du catholique sur cette Terre et en son temps. Rien n’est plus affligeant et mortifère que de détourner les âmes de cette vérité voulue par Jésus-Christ lui-même. Notre présent travail veut aider aux souhaits des pères synodaux et de notre chef, le pape Benoît XVI.

L’Eucharistie est confirmée comme étant bien le lien de charité d’excellence entre les hommes. Rien, rien de tout de l’homme ne devrait d’intention échapper au rayonnement de ce mystère, se mettre en sa présence en tout ce que l’on est et en tout ce que l’on fait transforme l’acte le plus insignifiant en une perle dès plus précieuse :  -Dans cette perspective, j'entends mettre la présente Exhortation en relation avec ma première Encyclique Deus caritas est, dans laquelle j'ai parlé à plusieurs reprises du sacrement de l'Eucharistie pour souligner son rapport à l'amour chrétien, en référence soit à Dieu soit au prochain: « Le Dieu incarné nous attire tous à lui. – L’Eucharistie est sacrement d’amour de Dieu pour l’homme envers Dieu et son prochain. «  Seigneur, ton serviteur écoute. Fais grandir ton amour en moi pour Toi et mon prochain. » - À partir de là, on comprend maintenant comment agapè est alors devenue aussi un nom de l'Eucharistie: dans cette dernière, l'agapè de Dieu vient à nous corporellement pour continuer son œuvre en nous et à travers nous ».

EUCHARISTIE, MYSTÈRE À CROIRE

Croire en Dieu est le don de Dieu proposé à tous les hommes. Tout homme peut naturellement croire en un seul Dieu, quand bien même n’en connaîtrait-il pas le non ; ce fut le cas de Socrate et de certaines tribus. C’est ainsi que l’on considérera que la religion musulmane propose une foi monothéiste naturelle, non révélée.

La foi de l’Eglise est une foi vivante et de vie. Elle a sa source dans l’amour du Christ-Jésus. C’est une grâce faite pour l’homme, comme le sont la charité et l’espérance. Dieu n’a pas besoin de la foi, ni de l’espérance, ni de la charité, il est Dieu. Dieu ne fait pas l’expérience personnelle de la foi. Mais pour que l’homme puisse croire en Lui, il se révèle, puis il se donne à lui. L’excellence de ce don est le sacrement de l’Eucharistie. C’est la raison pour laquelle ce sacrement est dit sacrement de foi : « Il est grand le mystère de la foi! ».[…] L'Eucharistie est en effet « le mystère de la foi » par excellence: « Elle est le résumé et la somme de notre foi. » Le Fils de Dieu, Dieu lui-même, s’incarna pour que la foi, la charité et l’espérance soient des dons vivants seuls susceptibles d’introduire l’homme, sujet du temps, dans une relation à l’éternité puisqu’il est immortel. L’Eucharistie est le sacrement de l’immortalité parce qu’il est l’intégralité de la foi, l’intégralité vivante de la Vérité éternelle. - La foi de l'Église est essentiellement une foi eucharistique et elle se nourrit de manière particulière à la table de l'Eucharistie. La foi et les sacrements sont deux aspects complémentaires de la vie ecclésiale. – Il ne peut y avoir de prêtre sans la vie sacramentelle, car la foi de l’Eglise ne peut se passer du lien sacerdotal qui relie mystérieusement le temps de l’homme à l’éternité. C’est pourquoi, il n’est pire souffrance dans l’Eglise que la négligence des normes liturgiques ou comme nous l’avons trop vu en des temps très proches, le refus d’exercer la mission du pardon sous le prétexte faux et exclusif qu’être du Christ serait prioritairement un engagement d’assistant social.  - « La foi s'exprime dans le rite et le rite renforce et fortifie la foi ». […]« Grâce à l'Eucharistie, l'Église renaît sans cesse de nouveau! ». […]L'histoire de l'Église elle- même en est témoin. Toute grande réforme est liée, d'une certaine manière, à la redécouverte de la foi en la présence eucharistique du Seigneur au milieu de son peuple. – La perte de la foi et de la pratique religieuse dans l’Eglise pour l’Occident sont dues, entre autre facteurs, au non-respect des rites, de la liturgie et l’errance doctrinale. Ce n’est pas la réforme liturgique qui est cause de la crise de l’Eglise, mais le non-respect de cette réforme ou son rejet, attitudes qui proviennent de choix personnels. Ils témoignent d’une foi et d’une vision de la vie de l’Eglise erronée, dénaturée.

Sainte Trinité et Eucharistie

Le sacrement de l’Eucharistie n’est pas seulement le mystère d’amour de Jésus-Christ, il est le mystère de Dieu donné aux hommes en pâture. C’est la raison pour laquelle l’Eglise enseigne que l’Eucharistie est le mystère de l’amour trinitaire de Dieu. - La première réalité de la foi eucharistique est le mystère même de Dieu, amour trinitaire. Dans le dialogue entre Jésus et Nicodème, nous trouvons une expression lumineuse à ce propos: « Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique: ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé » (Jn 3, 16-17). -  L’Eucharistie est la plénitude de la foi, elle est donc le mystère vivant obligé pour la vie éternelle. Car le Christ-Jésus se donne réellement à manger  dans ce sacrement : « Ceci est mon corps, ceci et mon sang. » Il s’agit du don de toute son existence : personne humaine, personne divine. - Ces paroles montrent la racine première du don de Dieu. Jésus, dans l'Eucharistie, donne non pas « quelque chose » mais se donne lui-même; il offre son corps et il verse son sang. De cette manière, il donne la totalité de son existence, révélant la source originaire de cet amour. Il est le Fils éternel donné pour nous par le Père. – Mieux vaut ne pas recevoir l’Eucharistie si on ne croit pas que l’hostie consacrée est vraiment le corps et le sang du Sauveur, si on ne croit pas à ce mystère défini par Jésus en personne alors les grâces qui en découlent ne sont pas agissantes pour le salut, elles deviennent condamnation - « C'est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel. Le pain de Dieu, c'est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde » (Jn 6, 32-33), et il en vient à s'identifier lui-même, sa chair et son sang, avec ce pain: « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel: si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c'est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie » (Jn 6, 51). – Le sacrement de l’Eucharistie résume l’excellence de l’obéissance de Jésus-Christ à la volonté de son Père. Ce mystère est le témoignage permanent sur cette Terre et dans le temps que la désobéissance d’Adam et Eve est réparée par une obéissance absolue, sans faille, parfaite à Dieu le Père, au Dieu Trinitaire. C’est en vue de cette obéissance parfaite que Dieu le Père donne son Fils en nourriture, car il s’est offert sans retenu à la justice de son Père pour le salut du genre humain.

Depuis l’origine des temps, l’homme et la femme sont appelés à l’existence pour rendre grâce à Dieu leur Créateur. Le péché originel blessa cet appel à l’action de grâce et, c’est la raison pour laquelle Dieu invita l’humanité à entrer dans son plan, mais par la porte du salut. C’est ainsi  que s’ouvrit l’histoire du salut qui reste une affaire de profonde liberté. L’Eucharistie est l’illumination de cette histoire dans laquelle toute l’humanité finira par se rejoindre. - Dans l'Eucharistie se révèle le dessein d'amour qui guide toute l'histoire du salut (cf. Ep 1, 10; 3, 8-11). – Le pain et le vin sont les symboles d’une réalité où la Sainte Trinité se laisse rejoindre par l’homme et par laquelle Elle le rejoint dans tout ce qui le fait être et avec toute son histoire.  La Sainte Trinité est le lieu d’amour parfait de Dieu : Dieu le Père spire d’amour son Fils, Dieu le Fils spire d’amour son Père, de la communion de ces deux amours parfaitement identiques en qualité, mais différenciés par les Personnes procède l’Esprit saint qui spire d’amour Le Père et le Fils. La Sainte Trinité est une spiration permanente  d’amour libre. -  En elle, le Deus Trinitas, qui en lui-même est amour (cf. 1 Jn 4, 7-8), s'engage pleinement avec notre condition humaine. Dans le pain et le vin, sous les apparences desquelles le Christ se donne à nous à l'occasion du repas pascal (cf. Lc 22, 14-20; 1 Co 11, 23-26), c'est la vie divine tout entière qui nous rejoint et qui participe à nous sous la forme du Sacrement. - Dieu est communion parfaite d'amour entre le Père, le Fils et l'Esprit saint. – Contempler l’amour ou l’œuvre d’amour entre les hommes, c’est voir et contempler la Trinité. Un baptisé n’a qu’à vouloir est le Dieu Trine le rejoint en tout ce qu’il fait, même dans ce qu’il y a de plus servile pour autant que l’humilité y soit.- saint Augustin: « Si tu vois l'amour, tu vois la Trinité. »

Eucharistie: Jésus véritable Agneau immolé

L’Eucharistie fait mémoire de la Passion de Jésus-Christ qu’elle réactualise de manière non sanglante à chaque célébration. Ainsi Jésus-Christ continue-t-il d’attirer à lui tous les hommes du haut de sa croix. - La mission pour laquelle Jésus est venu parmi nous s'accomplit dans le Mystère pascal. Du haut de la croix, d'où il attire à lui tous les hommes (cf. Jn 12, 32), il dit, avant de « remettre son Esprit »: « Tout est accompli » (Jn 19, 30). Dans le mystère de son obéissance jusqu'à la mort, et à la mort de la croix (cf. Ph 2, 8), s'est accomplie la nouvelle et éternelle alliance. Tout de la Promesse faite à Adam et Eve puis à Noé, Abraham, réaffirmée à Moïse s’accomplit parfaitement à l’instant où il rend son Esprit sur la croix. La Nouvelle Alliance est le triomphe de l’obéissance. Cette nouvelle alliance est définitive, éternelle. Et l’Eucharistie nous le rappelle, son tabernacle et la nouvelle arche d’alliance. Cette nouvelle alliance s’est faite dans une liberté totale, parfaite ; liberté de Dieu qui, s’incarnant, assume la liberté blessée de l’homme, lui nettoie la plaie et la libère du joug de Lucifer. L’homme a besoin de cette nourriture eucharistique pour maintenir propre la blessure et ne pas retomber sous le joug du Menteur dès l’origine. - La liberté de Dieu et la liberté de l'homme se sont définitivement rencontrées dans sa chair crucifiée en un pacte indissoluble, valable pour toujours. - Même le péché de l'homme a été expié une fois pour toutes par le Fils de Dieu (cf. He 7, 27; 1 Jn 2, 2; 4, 10). Comme j'ai déjà eu l'occasion de l'affirmer, « dans sa mort sur la croix s'accomplit le retournement de Dieu contre lui-même, dans lequel il se donne pour relever l'homme et le sauver – tel est l'amour dans sa forme la plus radicale ». – La mission de Jésus-Christ fut révélée dès le début de sa manifestation au monde par saint Jean le Baptiste, révélation que reprend la liturgie eucharistique. On comprend combien il est important de respecter les normes liturgiques qui ont une mission pédagogique ; pédagogie divine incarnée qui aide à entrer en la Présence de la Trinité. - Cette fin ultime de sa mission était déjà bien évidente au début de sa vie publique. En effet, lorsque, sur les rives du Jourdain, Jean le Baptiste voit Jésus venir à lui, il s'exclame: « Voici l'Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde » (Jn 1, 29). Il est significatif que la même expression revienne, chaque fois que nous célébrons la Messe, dans l'invitation faite par le prêtre à s'approcher de l'autel: « Heureux les invités au repas du Seigneur! Voici l'Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ». - L'Eucharistie contient en elle cette nouveauté radicale, qui se propose de nouveau à nous dans chaque célébration. -

L’institution de l’Eucharistie résume toute l’histoire du peuple d’Israël, c’est-à-dire toute la Révélation Hébraïque. Toute la pédagogie divine prend sens et se réalise dans l’institution de la Sainte Cène. - De cette manière, nous sommes invités à réfléchir sur l'institution de l'Eucharistie au cours de la dernière Cène. - Ce repas rituel, lié à l'immolation des agneaux (cf. Ex 12, 1-28.43-51), était la mémoire du passé, mais en même temps cette mémoire était aussi prophétique, c'est-à-dire annonce d'une libération future. – Le passage de la Mer Rouge se déroule véritablement, il prend tout son sens. Le peuple élu sera libéré du joug de Lucifer, du péché et, grâce à cette élection, c’est tout le genre humain qui va connaître son passage de la Mer Rouge, toute l’humanité sera mise sur le chemin du salut. L’erreur de la majorité des dirigeants israéliens sera d’avoir fait une lecture matérielle, nationaliste, identitaire d’une histoire qui pour réelle qu’elle fût, n’avait sens que dans une dimension spirituelle si intensément et dramatiquement annoncée par les prophètes. La faute du peuple élu fut de ne pas comprendre la dimension universelle de leur élection, de leur vocation. - Le mémorial de l'antique libération s'ouvrait ainsi à la question et à l'attente d'une sagesse plus profonde, plus radicale, plus universelle et plus définitive. Jésus anticipe sa Passion et sa Résurrection en instituant l’Eucharistie dont l’efficience sera confirmée par son saint sacrifice, celui du véritable Agneau. On s’émerveille non seulement de ce profond mystère, mais également de la formidable illumination qu’il produit sur l’Antique Révélation. Il est évident que l’Eglise Catholique Apostolique et Romaine peut s’affirmer l’héritière de l’Ancien Testament et être le lieu dans la foi de son accomplissement. -  En instituant le sacrement de l'Eucharistie, Jésus anticipe et intègre le Sacrifice de la croix et la victoire de la résurrection. Dans le même temps, il se révèle comme le véritable agneau immolé, prévu dans le dessein du Père dès avant la création du monde, ainsi qu'il est écrit dans la première Lettre de Pierre (cf. 1, 18-20). - En situant l'offrande de lui-même dans ce contexte, Jésus rend manifeste la signification salvifique de sa mort et de sa résurrection, mystère qui devient ainsi une réalité qui renouvelle l'histoire et le cosmos tout entier. – « Voici que je fais toute chose nouvelle » dit Jésus à sa Mère dans le merveilleux film : La Passion d de Meil Gibson. Le Christ-Jésus s’affirme comme celui en qui toute l’histoire s’accomplit, se récapitule.

Tout de l’Ancien Testament est accompli y compris dans son rite et ses coutumes disciplinaires. Par son Incarnation, le Verbe dépasse tout, outrepasse la condition humaine. La Vérité devient nourriture, son corps à manger devient l’authentique source de la vraie et intégrale liberté de l’homme et de son histoire. - L'ancien rite s'est accompli et il est définitivement dépassé à travers l'offrande d'amour du Fils de Dieu incarné. La nourriture de la vérité, le Christ immolé pour nous, dat figuris terminum. – Le Christ-Jésus en instituant l’Eucharistie va demander, suggérer l’élaboration d’une liturgie conforme à cet accomplissement. Il en confie la charge à l’Eglise qui est présente, les Douze Apôtres. Il n’appartient donc pas à un individu de décider de sa propre liturgie. -  Par son commandement « Faites cela en mémoire de moi » (Lc 22, 19; 1 Co 11, 25), il nous demande de correspondre à son offrande et de la représenter sacramentellement. Par ces paroles, le Seigneur exprime donc, pour ainsi dire, le désir que son Église, née de son sacrifice, accueille ce don, développant, sous la conduite de l'Esprit Saint, la forme liturgique du Sacrement. […]Jésus nous a ainsi laissé la mission d'entrer dans son « heure ». – La conversion du pain et du vin en chair et sang de Jésus, appelle notre propre conversion afin de vivre l’union personnelle avec Jésus, le Verbe de Dieu. - L'Eucharistie nous attire dans l'acte d'offrande de Jésus. Nous ne recevons pas seulement le Logos incarné de manière statique, mais nous sommes entraînés dans la dynamique de son offrande ». (21) Il « nous attire en lui ». (22) La conversion substantielle du pain et du vin en son corps et en son sang met dans la création le principe d'un changement radical, comme une sorte de « fission nucléaire », pour utiliser une image qui nous est bien connue, portée au plus intime de l'être, un changement destiné à susciter un processus de transformation de la réalité, dont le terme ultime sera la transfiguration du monde entier, jusqu'au moment où Dieu sera tout en tous (cf. 1 Co 15, 28).

 

 

L'Esprit Saint et l'Eucharistie

Il n’est pas innocent que la matière choisie comme signe substantiel du sacrement de l’Eucharistie soit précisément le pain et le vin. Le pain et le vin sont pour la culture méditerranéenne les symboles majeurs de la vie et du travail, du fruit d’excellence du labeur des hommes. Ils sont aussi faciles à conserver et compréhensibles pour tous les horizons culturels. Il est évident que cette forme liturgique instituée par Le Seigneur contribue également à introduire la culture gréco-latine génératrice des catégories de la pensée qui favorise l’intelligence du créé, de l’homme et de Dieu. - Par sa parole et par le pain et le vin, le Seigneur lui-même nous a offert les éléments essentiels du culte nouveau. L'Église, son Épouse, est appelée à célébrer le banquet eucharistique jour après jour en mémoire de lui. Elle inscrit ainsi le sacrifice rédempteur de son Époux dans l'histoire des hommes et elle le rend présent sacramentellement dans toutes les cultures. – (confère le discours de Ratisbonne) – On ne peut ignorer l’action de l’Esprit Saint dans les sacrements et certainement pas dans celui de l’Eucharistie, la Sainte Trinité ne s’y trouve-t-elle pas présente !- Dans le récit des Actes, l'Esprit descend sur les Apôtres réunis en prière avec Marie, au jour de la Pentecôte (cf. 2, 1-4), et il les remplit de force en vue de leur mission d'annoncer la Bonne Nouvelle à tous les peuples. C'est donc en vertu de l'action de l'Esprit que le Christ lui-même demeure présent et agissant dans son Église, à partir du centre vital qu'est l'Eucharistie.

La prise de conscience du rôle essentiel de l’Esprit Saint pour la consécration des espèces, leur transsubstantiation s’établit rapidement au sein de l’Eglise. - Sur cet arrière-fond, on comprend le rôle décisif de l'Esprit Saint dans la célébration eucharistique et en particulier en référence à la transsubstantiation. Les Pères de l'Église en ont une très forte conscience. Dans ses Catéchèses, saint Cyrille de Jérusalem rappelle que nous « invoquons Dieu miséricordieux pour qu'il envoie son Esprit Saint sur les oblats qui sont exposés, afin qu'Il transforme le pain en corps du Christ et le vin en sang du Christ. Ce que l'Esprit Saint touche est sanctifié et transformé totalement ». – L’invocation de l’Esprit Saint sur les espèces touche aussi à la constitution du corps mystique du Christ,  insuffle le désir d’unité. - L'Esprit, invoqué par le célébrant sur les offrandes du pain et du vin posés sur l'autel, est le même qui réunit les fidèles « en un seul corps », faisant d'eux une offrande spirituelle agréable au Père. (29) –

Eucharistie et Église

L’Eucharistie est la cause de l’Eglise, mais l’Eucharistie quoique célébrée par l’Eglise a pour cause le Christ qui se donne et se donne sans cesse. Si l’Eglise est bien née du Sacrifice sur la Croix, les sacrements qui sont l’Eglise vivante furent donnés vivant dans celui qu’ils ont transpercé. La cause de l’Eucharistie est le Cœur transpercé d’où se sont écoulés l’eau et le sang. - À travers le Sacrement de l'Eucharistie, Jésus fait entrer les fidèles dans son « heure »; il nous montre ainsi le lien qu'il a voulu entre lui et nous, entre sa personne et l'Église. En effet, le Christ lui-même, dans le Sacrifice de la croix, a engendré l'Église comme son épouse et son corps. - Un regard contemplatif vers « celui qu'ils ont transpercé » (Jn 19, 37) nous conduit à considérer le lien causal qui existe entre le sacrifice du Christ, l'Eucharistie et l'Église. -  Le Christ s’est donné à l’Eglise en premier, c’est la raison pour laquelle elle peut célébrer l’Eucharistie puisque Jésus est premier en tout de la vie de l’Eglise. - L'Eucharistie est le Christ qui se donne à nous, en nous édifiant continuellement comme son corps. Par conséquent, dans la relation circulaire suggestive entre l'Eucharistie qui édifie l'Église et l'Église elle-même qui fait l'Eucharistie, (33) la causalité première est celle qui est exprimée dans la première formule: l'Église peut célébrer et adorer le mystère du Christ présent dans l'Eucharistie justement parce que le Christ lui-même s'est donné en premier à elle dans le Sacrifice de la croix. La possibilité, pour l'Église, de « faire » l'Eucharistie est complètement enracinée dans l'offrande que le Christ lui a faite de lui-même. – Le Christ sera toujours le premier à nous aimer. C’est donc bien l’Eucharistie qui est la cause première qui fonde l’Eglise. - Il est pour l'éternité celui qui nous aime le premier.

La personne, l’être et l’action de l’Eglise émanent de l’Eucharistie et ils y remontent. Il est très intéressant de savoir que l’antiquité chrétienne avait une seule expression pour désigner, le corps né de la Vierge Marie, le Corps Eucharistique et le Corps Ecclésial du Christ : Corpus Christi. Lorsque le célébrant vous présente l’hostie consacrée avec ces mots : « le Corps du Christ », il vous rappelle les trois corps et leur unité. Vous répondez par l’Amen qui ne signifie pas seulement un engagement intellectuel, une réponse apprise par cœur d’un bon catéchisme, mais c’est le renouvellement de votre engagement baptismal. C’est tout votre être qui, dans une liberté lumineuse, adhère non pas seulement à la foi de l’Eglise mais à la personne du Christ pour être reconnu par son Père des cieux. - L'Eucharistie est donc constitutive de l'être et de l'agir de l'Église. C'est pourquoi l'Antiquité chrétienne désignait par la même expression, Corpus Christi, le corps né de la Vierge Marie, le Corps eucharistique et le Corps ecclésial du Christ. Il est significatif que la deuxième prière eucharistique, en invoquant le Paraclet, formule en ces termes la prière pour l'unité de l'Église: « Qu'en ayant part au corps et au sang du Christ, nous soyons rassemblés par l'Esprit Saint en un seul corps ». Ce passage fait bien comprendre comment la res du Sacrement de l'Eucharistie est l'unité des fidèles dans la communion ecclésiale. L'Eucharistie se montre ainsi à la racine de l'Église comme mystère de communion. L’unité ecclésiale a son origine dans ce sacrement de l’Eucharistie. Cette unité se constitue dès le moment où Notre Seigneur l’institue. C’est un principe ouvert, ouvert à toutes les églises qui consacrent, font l’Eucharistie. Quelle que soit la particularité de l’église locale, le fidèle se trouve plongé dans l’union du Corps du Christ pour autant que celle-ci célèbre l’Eucharistie dans l’intention initiale. -  L'unité de la communion ecclésiale se révèle concrètement dans les communautés chrétiennes et elle se renouvelle dans l'action eucharistique qui les unit et qui les différencie en Églises particulières, « in quibus et ex quibus una et unica Ecclesia catholica exsistit ». - C'est à partir de son centre eucharistique que se réalise l'ouverture nécessaire de toute communauté qui célèbre, de toute Église particulière: en se laissant attirer par les bras ouverts du Seigneur, on s'insère dans son Corps, unique et sans division ». (38) C'est pourquoi, dans la célébration de l'Eucharistie, tout fidèle se trouve dans son Église, c'est-à-dire dans l'Église du Christ. Dans cette perspective eucharistique, comprise de manière appropriée, la communion ecclésiale se révèle être, par nature, une réalité catholique. – C’est dans une réflexion, une méditation, une contemplation commune de l’Eucharistie accueillie au cœur de nos êtres comme la réalité de l’unité du Corps du Christ que l’on pourra sceller l’unité des Eglises Orthodoxes avec l’Eglise qui siège à Rome. - Souligner cette racine eucharistique de la communion ecclésiale peut aussi contribuer efficacement au dialogue œcuménique avec les Églises et avec les Communautés ecclésiales qui ne sont pas en pleine communion avec le Siège de Pierre. En effet, l'Eucharistie établit de manière objective un lien d'unité fort entre l'Église catholique et les Églises orthodoxes, qui ont conservé la nature authentique et entière du mystère de l'Eucharistie.

Eucharistie et sacrements

L’Eucharistie origine l’ensemble des autres sacrements que dispose le Christ au moyen de l’Eglise en vue du salut du genre humain. En effet, considérant que cet inestimable sacrement est le début et la conclusion de tout chrétien soucieux de s’unir au Christ, de vivre la vie d’union au Sauveur, on doit considérer que les autres sacrements en émanent et y remontent. - Le Concile Vatican II a rappelé que, « quant aux autres sacrements et à tous les ministères ecclésiaux et aux œuvres d'apostolat, ils sont étroitement liés à l'Eucharistie et ordonnés à elle. – La très Sainte Eucharistie possède l’ensemble des biens spirituels nécessaires à la vie chrétienne de chacun des membres du Corps du Christ et donc de l’ensemble, c’est-à-dire l’Eglise. Le chrétien en assistant à la Sainte Messe, en communiant au Corpus Christi offre significativement tout le contenu de sa journée, il doit le faire d’intention pour développer cette vie d’union au Christ. Mais pour y parvenir, il doit passer par Marie, l’Immaculée, qui a vu sa maternité universelle confirmée et pas seulement révélée par son fils sur la croix. - La très sainte Eucharistie contient en effet l'ensemble des biens spirituels de l'Église, à savoir le Christ lui-même, notre Pâque, le pain vivant, qui par sa Chair, vivifiée et vivifiante par l'Esprit Saint, procure la vie aux hommes, et les invite et les conduit à s'offrir eux-mêmes, à offrir leurs travaux et toutes les choses créées, en union avec lui ». – C’est pourquoi, dans la tradition des pères de l’Eglise, on peut affirmer que l’Eglise est l’instrument et le signe de l’unité de tout le genre humain, le symbole vivant de l’unité au Christ c’est-à-dire à Dieu de tous les baptisés. - À ce sujet, le Concile Vatican II a affirmé que « l'Église est, dans le Christ, en quelque sorte le sacrement, c'est-à-dire, le signe et l'instrument de l'union intime avec Dieu et de l'unité de tout le genre humain ». (43) Comme dit saint Cyprien, en tant que « peuple qui tire son unité de l'unité du Père et du Fils et de l'Esprit Saint », (44) elle est sacrement de la communion trinitaire. –

 Eucharistie et initiation chrétienne

Le baptême est le sacrement initial qui permet d’accéder à tous les autres sacrements dont celui de l’Eucharistie ; ce sacrement vivifie le baptême et développe, nourrit tous les dons issus du sacrement qui nous incorporent au Christ et à l’Eglise. De ce fait, l’Eucharistie permet la plénitude de l’initiation chrétienne. - Le sacrement du Baptême, par lequel nous avons été conformés au Christ, (47) incorporés à l'Église et établis fils de Dieu, constitue la porte d'entrée à tous les sacrements. Par lui, nous sommes insérés dans l'unique Corps du Christ (cf. 1 Co 12, 13), peuple sacerdotal. Cependant, c'est la participation au Sacrifice eucharistique qui perfectionne en nous ce qui est donné dans le Baptême. Les dons de l'Esprit sont aussi donnés pour l'édification du Corps du Christ (1 Co 12) et pour un plus grand témoignage évangélique dans le monde. (48) Par conséquent, la sainte Eucharistie porte l'initiation chrétienne à sa plénitude et elle se situe comme le centre et la fin de toute la vie sacramentelle. (49) – Il n’est pas de plénitude possible de l’initiation chrétienne sans communauté ecclésiale tout en s’efforçant conjointement de répondre à une relation de personne à personne avec le Christ. L’Eucharistie favorise cette communion entre baptisés, entre tous les membres du Corps de Christ. - Il faut toujours se rappeler que toute l'initiation chrétienne est un chemin de conversion à parcourir avec l'aide de Dieu et en relation constante avec la communauté ecclésiale, soit quand un adulte demande à entrer dans l'Église, comme cela arrive dans les milieux de première évangélisation ou dans de nombreux milieux sécularisés, soit quand les parents demandent les sacrements pour leurs enfants. Il est donc impératif de réfléchir à un renouvellement pédagogique pour la transmission du contenu de la foi qui est indispensable pour l’initiation chrétienne.

Il faut ici rappeler que, contrairement au New-Age et autre tendance gnostique, l’Eglise n’est nullement une religion à mystères. IL n’y a pas en elle de secret caché réservé à une supposée élite en vue de permettre à ces supposés membres d’être plus que le commun des mortels. Il ne s’agit pas d’une religion ayant pour effet de se gonfler de soi. Non, la foi chrétienne est exigeante d’humilité, de pauvreté, de simplicité, de vérité car elle est ordonnée par l’amour, dans l’amour et pour l’amour. L’Eglise chrétienne est servante de l’amour, elle en est l’esclave. Il n’y a pas, comme dans des sociétés occultes, de cercles plus fermés dans lequel on dispenserait un savoir occulte, magique. La seule ‘magie’ c’est le sacrifice d’un Dieu fait homme sur la croix, sur le bois du scandale et sa résurrection des morts. Tout le reste lui est étranger, est du ressort de fantasmagories pour adultes enfantins en recherche permanente de leur dernier biberon, de leur dernière couche-culotte.

Eucharistie et Sacrement de la Réconciliation

On ne peut s’approcher du Corps du Christ, s’en nourrir, sans s’être  exercé un examen de conscience qui seul permet de reconnaître nos fautes, nos manquements à l’amour. Le grand problème généré par des pastorales déroutantes et des prêtres libérés ou d’autres accrochés à des prêchi-prêcha vient aussi que peu de fidèles sont formés à la confession et, il faut le dire, peu de prêtres sont vraiment formés à l’exercice pénitentiel.  Le confesseur est un ministère complet qui demande une vie d’union au Christ exigeante, car il ne suffit pas de confesser encore faut-il éduquer et diriger l’âme. Cette partie de la formation semble négligée tant sur le plan de la théologie morale que dans l’art du discernement et de la psychologie. - Les Pères synodaux ont justement affirmé que l'amour de l'Eucharistie conduit aussi à apprécier toujours plus le sacrement de la Réconciliation. (54) À cause du lien entre ces sacrements, une authentique catéchèse à l'égard du sens de l'Eucharistie ne peut être séparée de la proposition d'un chemin pénitentiel (cf. 1 Co 11, 27-29). - 

Un pénitent, lorsqu’il vient vers Dieu pour obtenir son pardon, doit être accueilli par le prêtre non comme un coupable mais comme un malade, comme un blessé en quête de soins, de réconfort, ce qui n’enlève rien au besoin de vérité, mais de grâce que l’on cesse de juger un pénitent. Le confesseur n’est pas un juge, il est un réconciliateur, un guide. Son autorité ne peut s’exercer que dans le cadre spécifique du droit canon et de la charité. Un pénitent fait une démarche d’humilité, de pauvreté, il doit sortir consolé de sa réconciliation, encouragé avec des conseils adaptés à cette pauvreté qu’il reconnaît. Il faut réfléchir à une formation spécifique avant d’autoriser un prêtre à l’exercice de cette charge.

La notion du péché est en grand recule, certes à cause du relativisme entretenu par toutes sortes d’errances à l’intérieur de l’Eglise, mais aussi et surtout à cause de l’idéologie freudienne qui, derrière l’apparent souci de venir au secours de l’homme, avait pour but, à on origine et dans l’intention de son auteur, de s’en prendre délibérément à la notion de péché, de responsabilité de l’acte, sous le fallacieux prétexte que  si l’homme et la femme commettent des proposition de ce genre est, à mon sens, l’une des plus grandes atteintes à la  dignité de l’homme, une des plus pernicieuses. Elle le réduit et l’enferme dans une solitude qui renforce son individualisme l’amenant à une conception dangereuse des interrelations avec la société. La dignité de l’homme procède entre autre de sa responsabilité face à lui-même, face à l’autre, face à la communauté sociale et religieuse. Il n’existe pas de neutralité de l’acte humain ; tout acte a des conséquences, on est donc responsable de son acte et de l’intention qu’on y met. - En réalité, perdre la conscience du péché entraîne toujours aussi une certaine superficialité dans la compréhension de l'amour de Dieu lui-même. Il est très utile de rappeler aux fidèles ces éléments qui, dans le rite de la Messe, explicitent la conscience de leur péché et, simultanément, de la miséricorde de Dieu. C'est pourquoi la Réconciliation, comme le disaient les Pères de l'Église, est laboriosus quidam baptismus, (58) soulignant de cette façon que l'issue du chemin de conversion est aussi le rétablissement de la pleine communion ecclésiale, qui se manifeste par le fait de s'approcher à nouveau de l'Eucharistie. – Il ne manque pas de moyens pour former une âme à ses responsabilités de l’acte envers Dieu, envers la communauté ecclésiale, envers l’ensemble de la société. Il faut revenir à une pédagogie dominicale qui préparerait à la messe, de libre accès et qui aurait pour souci privilégier la formation de la conscience morale, spirituelle et communautaire au sens de communion des saints selon la tradition patristique. L’Eucharistie n’est pas un bonbon, la gâterie du dimanche…

Eucharistie et Onction des malades

L’Onction des malades est, avec le sacrement de confirmation, le plus incompris des sacrements, sans aucun doute cette incompréhension est liée à de grandes faiblesses dans l’enseignement du catéchisme, à l’ignorance de la doctrine des fins dernières et évidemment à une compréhension partielle de l’Eucharistie. On le comprend mieux avec cette admirable exhortation, la crise de l’Eglise en Occident est en grande partie due à elle-même, aux lâchetés doctrinales et pastorales de sa hiérarchie, à ses compromissions avec l’esprit du monde, du monde des modes et des apparences culturelles… - Jésus n'a pas seulement envoyé ses disciples pour guérir les malades (cf. Mt 10, 8; Lc 9, 2; 10, 9), mais il a aussi institué pour eux un Sacrement spécifique: l'Onction des malades. – L’Onction des malades est un sacrement vivant qui relie le patient à la Passion du Christ, en tant qu’il complète en son corps et en son âme ce qui manque à la Passion du Seigneur pour le salut du genre humain. Il ne s’agit pas d’une culture de mort ou de culpabilité mais bien d’une culture de vie. - Si l'Eucharistie montre que les souffrances et la mort du Christ ont été transformées en amour, l'Onction des malades, de son côté, associe la personne qui souffre à l'offrande que le Christ a faite de lui-même pour le salut de tous, de sorte qu'elle aussi puisse, dans le mystère de la communion des saints, participer à la rédemption du monde. – Il y a un lien étroit, substantiel entre l’agonie du malade et Gethsémani tous les deux parfaitement résumés et vivants dans l’Eucharistie. Il faut relire l’œuvre romanesque de Bernanos, en particulier le dialogue des  carmélites. - La relation entre ces sacrements se manifeste également face à l'aggravation de la maladie: « À ceux qui vont quitter cette vie, l'Église offre, en plus de l'Onction des malades, l'Eucharistie comme viatique ».

 

Eucharistie et Sacrement de l'Ordre

 

Il ne peut y avoir de célébrant pour l’Eucharistie que l’évêque et le prêtre. Il est regrettable d’avoir institué des assemblées sans prêtre, une présidence confiée à des hommes ou des femmes sans discernement ou sur des considérations idéologiques opposées à la doctrine de l’Eglise. Il arrive que certains de ces responsables laïcs souffrent d’une psychologie fragile ou d’une culture religieuse très insuffisante quant elle n’est pas hétérodoxe ou d’une vie privée non-conforme à la discipline canonique.

 De telles assemblées sont des tentatives de faire à croire qu’un jour une femme pourra accéder au sacerdoce ou que l’on en viendra à l’ordination d’homme marié. Certains presbytérium, encore de nos jours, utilisent ce genre d’assemblée pour détourner délibérément les jeunes vocations au sacerdoce. Il s’agit là de courants progressistes qui rejettent l’Eglise sur le fond et souhaitent objectivement sa disparition sociale.

L’institution sacerdotale est intimement liée à l’institution de l’Eucharistie. Le prêtre, répondant à l’appel de son Seigneur, est introduit dans le secret de l’Amour divin et dans le cœur de la Rédemption. Le sacerdoce magnifie la dignité de l’homme d’une sublime façon et témoigne de la sollicitude divine dans  une humilité exaltée. Il faut sans faiblesse se défendre des ombres hérétiques des courants et des cultures protestantes. Un prêtre est une lumière divine, elle ne se cache pas. - Le lien intrinsèque entre Eucharistie et Sacrement de l'Ordre découle des paroles mêmes de Jésus au Cénacle: « Faites ceci en mémoire de moi » (Lc 22, 19). En effet, Jésus, à la veille de sa mort, a institué l'Eucharistie et fondé en même temps le sacerdoce de la Nouvelle Alliance. Il est prêtre, victime et autel: médiateur entre Dieu le Père et le peuple (cf. He 5, 5-10), victime d'expiation (cf. 1 Jn 2, 2; 4, 10) qui s'offre elle-même sur l'autel de la croix. Personne ne peut dire « ceci est mon corps » et « ceci est la coupe de mon sang » si ce n'est au nom et en la personne du Christ, unique souverain prêtre de la nouvelle et éternelle Alliance (cf. He 8-9). La doctrine de l'Église fait de l'ordination sacerdotale la condition indispensable pour la célébration valide de l'Eucharistie. (71) En effet, « dans le service ecclésial du ministre ordonné, c'est le Christ lui-même qui est présent à son Église en tant que Tête de son Corps, Pasteur de son troupeau, grand prêtre du sacrifice rédempteur ». (72) De façon certaine, le ministre ordonné « agit aussi au nom de toute l'Église lorsqu'il présente à Dieu la prière de l'Église et surtout lorsqu'il offre le sacrifice eucharistique ». –

 

Le célibat sacerdotal est un choix spécifique à l’église latine. Ce choix est venu du peuple de fidèles et s’est imposé progressivement, même si vint le moment où le Saint Siège l’imposa de vive force. Ce choix s’appuie sur un état de vie qui a son origine dans la vie même du Christ-Jésus. - Les Pères synodaux ont voulu souligner que le sacerdoce ministériel requiert, à travers l'ordination, l'entière configuration au Christ. Tout en respectant les pratiques différentes et la tradition orientale, il convient de rappeler le sens profond du célibat sacerdotal, justement considéré comme une richesse inestimable et confirmé aussi dans la pratique orientale pour les candidats à l'épiscopat. - Le fait que le Christ lui-même, prêtre pour l'éternité, ait vécu sa mission jusqu'au Sacrifice de la croix dans l'état de virginité constitue le point de référence sûr pour recueillir le sens de la tradition de l'Église latine sur cette question. - En réalité, il est une conformation particulière au style de vie du Christ lui-même. Ce choix est avant tout sponsal; il est identification au cœur du Christ Époux, qui donne sa vie pour son Épouse. – Régulièrement, comme un serpent de mer, on remet sur le tapis ce choix disciplinaire et l’on n’hésite pas à mettre en accusation la hiérarchie. 

Récemment et conformément à toute sa vie, l’Abbé Pierre s’est cru obligé de commettre une lettre à adresser après sa mort au pape dans laquelle il lui demande d’autoriser l’ordination d’hommes mariés. A l’évidence, son sens de l’Eglise et l’intelligence qu’il avait du sacerdoce se trouvaient très altérés. Cette dernière démarche est la conclusion d’une vie sacerdotale empêtrée dans des considérations pratiques et sociologiques très éloignées de l’esprit évangélique et découlant d’options qui alimentent les courants progressistes dans l’Eglise.

Ceux qui se croient appelés au sacerdoce dans l’église latine connaissent les exigences disciplinaires et ce n’est qu’après une formation dans laquelle ils ont eu le temps de réfléchir à cette vie toute donnée qu’ils décident de la conclusion de leur engagement. Bien sûr la nature blessée du prêtre n’est pas différente de celle d’un homme ordinaire, ceci étant, on constate non sans beaucoup de souffrances que ceux qui réclament l’accès au mariage sont engagés dans des relations coupables. Leur vie intérieure est alors altérée, appauvrie. Se sentant dans une condition de coupables, ils optent pour la mise en accusation de leur hiérarchie, rejetant la responsabilité de leur vie sur l’intransigeance de la hiérarchie et prennent à témoin et en otage le peuple de Dieu. Ils répètent dans l’aveuglement de leur orgueil la faute de Lucifer, l’accusateur de nos frères, et s’inscrivent dans une logique similaire à ceux qui finirent par blesser l’unité de l’Eglise. Leur situation est souvent le fruit d’une vie intérieure appauvrie dans laquelle se met en marche une érosion de la pratique sacramentelle. - Unie à la grande tradition ecclésiale, au Concile Vatican II  (76) et aux Souverains Pontifes mes prédécesseurs, (77) je redis la beauté et l'importance d'une vie sacerdotale vécue dans le célibat comme signe exprimant le don de soi total et exclusif au Christ, à l'Église et au Règne de Dieu, et j'en confirme donc le caractère obligatoire pour la tradition latine. Le célibat sacerdotal vécu avec maturité, joie et dévouement est une très grande bénédiction pour l'Église et pour la société elle-même.

 

Eucharistie et Mariage

 

Il est tout à fait encourageant pour le couple chrétien de se nourrir à de ci beaux et clairs enseignements. Il est réconfortant de rappeler que le mariage chrétien est en liens indissolubles avec le sacrement de l’Eucharistie. -  Le Pape Jean-Paul II a eu plusieurs fois l'occasion d'affirmer le caractère sponsal de l'Eucharistie et son rapport particulier avec le Sacrement du Mariage: « L'Eucharistie est le sacrement de notre rédemption. C'est le sacrement de l'Époux, de l'Épouse ». (84) Du reste, « toute la vie chrétienne porte le signe de l'amour sponsal du Christ et de l'Église. - L'Eucharistie fortifie d'une manière inépuisable l'unité et l'amour indissoluble de tout mariage chrétien. En lui, en vertu du sacrement, le lien conjugal est intrinsèquement relié à l'unité eucharistique entre le Christ époux et l'Église épouse (cf. Ep 5, 31-32). Le consentement mutuel que mari et femme échangent dans le Christ, et qui fait d'eux une communauté de vie et d'amour, a lui aussi une dimension eucharistique. Si l'Eucharistie exprime le caractère irréversible de l'amour de Dieu pour son Église dans le Christ, on comprend pourquoi elle implique, en relation au sacrement de Mariage, l'indissolubilité à laquelle tout véritable amour ne peut qu'aspirer. – Le foyer chrétien est l’église domestique au sein de laquelle la Sainte Trinité doit avoir toute sa place, une place qui doit permettre au Christ de rayonner, ainsi le couple s’assure d’être au service de l’amour de charité. - Église domestique (87) – est une cellule primordiale de la vie de l'Église, en particulier pour son rôle décisif concernant l'éducation chrétienne des enfants. (88) Dans ce contexte, le Synode a recommandé aussi de reconnaître la mission particulière de la femme dans la famille et dans la société, une mission qui doit être défendue, sauvegardée et promue. (89) Son identité d'épouse et de mère constitue une réalité imprescriptible qui ne doit jamais être dévaluée. – Contrairement à ce qu’annoncèrent la plupart des médias, si l’Eglise continue de condamner le divorce et le remariage, elle n’en exprime pas moins une sollicitude maternelle et encourage un accompagnement pastoral approprié, ne comportant aucune ambiguïté quant à la discipline de ce sacrement. Toutefois, les divorcés remariés, malgré leur situation, continuent d'appartenir à l'Église, qui les suit avec une attention spéciale, désirant qu'ils développent, autant que possible, un style de vie chrétien, par la participation à la Messe, mais sans recevoir la Communion, par l'écoute de la Parole de Dieu, par l'adoration eucharistique et la prière, par la participation à la vie de la communauté, par le dialogue confiant avec un prêtre ou un guide spirituel, par le dévouement à la charité vécue et les œuvres de pénitence, par l'engagement dans l'éducation de leurs enfants.

 

Eucharistie et eschatologie

La foi, l’espérance et la charité proposés aux hommes comme condition de salut ont une finalité : être conformé au Christ, devenir semblable a Dieu. Cette finalité s’appelle l’eschatologie. Elle espère et croit au retour du Christ-Jésus dans toute sa gloire, pour y parvenir, il faut recourir aux sacrements, dont l’Eucharistie, avec le désir sincère de sa sanctification. - S'il est vrai que les sacrements sont une réalité qui appartient à l'Église qui chemine dans l'histoire (99) vers la pleine manifestation de la victoire du Christ ressuscité, il est cependant tout aussi vrai que, spécialement dans la liturgie eucharistique, il nous est donné de goûter l'accomplissement eschatologique vers lequel tout homme et toute la création sont en chemin (cf. Rm 8, 19 s.). La pratique des vertus et des sacrements nous fait posséder dans la foi et l’espérance ce que nous réaliserons véritablement après la délivrance du corps physique. - L'homme est créé pour le bonheur véritable et éternel, que seul l'amour de Dieu peut donner. Mais notre liberté blessée s'égarerait s'il n'était pas possible d'expérimenter dès maintenant quelque chose de l'accomplissement à venir. - Le banquet eucharistique, révélant sa dimension fortement eschatologique, vient en aide à notre liberté en chemin. – Il y a dans l’exigence de l’unité de l’Eglise, une nécessité de témoignage dans la juste lumière de l’Eschatologie et cette unité se traduit excellemment dans le banquet eucharistique. - Dans l'appel des Douze, qu'il faut mettre en relation avec les douze tribus d'Israël, et dans le mandat qui leur est confié lors de la dernière Cène, avant sa Passion rédemptrice, de célébrer son mémorial, Jésus a montré qu'il voulait transférer à toute la communauté qu'il avait fondé le devoir d'être, dans l'histoire, le signe et l'instrument du rassemblement eschatologique, inauguré en lui. En toute célébration eucharistique se réalise donc sacramentellement le rassemblement eschatologique du peuple de Dieu. Le banquet eucharistique est pour nous une réelle anticipation du banquet final, annoncé par les prophètes (cf. Is 25, 6-9) et décrit par le Nouveau Testament comme « les noces de l'Agneau » (Ap 19, 7-9), qui doivent se célébrer dans la joie de la communion des saints. (100) –

On comprend le drame pour l’Eglise, dans le mystère du salut, quand des esprits égarés, s’arrogeant le monopole du discernement, en viennent à rompre cette unité ; il faut aussi considérer la responsabilité de ceux qui, par le manque de charité, leur orgueil, ont apporté des éléments subjectifs et objectifs aléatoires justifiant les décisions schismatiques.  On continue, malgré l’évidence des souffrances, à constater des attitudes arrogantes justifiées faussement par des voiles de douteuses vertus.  Comment peut-on en des jours si gros de dangers se refuser au retour à l’union de l’Eglise ?

 L'Eucharistie et la Vierge Marie

La Vierge Marie, l’Immaculée, est pour le pèlerin l’aboutissement parfait de notre foi, notre espérance et notre charité. Elle est l’illustration vivante de ce que nous sera l’eschatologie. Marie, la nouvelle Eve par son Assomption, Jésus le nouvel Adam par son Ascension nous montrent ce que sera notre victoire avec Dieu et en Lui. Et s'il est vrai que nous sommes tous encore en chemin vers le plein accomplissement de notre espérance, cela n'enlève pas qu'on puisse reconnaître dès maintenant avec gratitude que ce que Dieu nous a donné trouve sa parfaite réalisation dans la Vierge Marie, Mère de Dieu et notre Mère: son Assomption au ciel, corps et âme, est pour nous signe d'espérance certaine, en tant qu'elle nous montre à nous, pèlerins dans le temps, le but eschatologique que le sacrement de l'Eucharistie nous fait goûter dès maintenant.- L’Immaculée est la Nouvelle Arche, elle symbolise à juste titre le Tabernacle Vivant qui, cachée, ignorée pour le monde aura rendu son Dieu présent dans le monde dès l’instant de son fiat. Marie fut annoncée comme image de l’Eglise par l’arche de Noé, l’arche d’Alliance de Moïse, elle est la figure vivante et sainte de l’Eglise. Elle en exprime la parfaite maternité : « […] et elle poussa un grand cri et dit : «  Bénie es-tu entre les femmes, et béni le fruit de ton ventre ! Et d’où m’est-il donné que vienne vers moi la mère de mon Seigneur ? » ( Luc, 1, 42-44)Marie, dès l’instant de son fiat, devient pour l’éternité la mère de Dieu fait homme. Son fiat procède de sa liberté, d’une liberté absolue, totale qui n’a d’autre entrave que cette liberté qui lui aurait permise de dire non. Mais Marie au cœur de cette liberté reconnut pour vrai le plan de Dieu dans le moment de l’Annonciation. Elle y adhéra tout de suite dans la foi. - En Marie très sainte nous voyons aussi parfaitement actualisée la modalité sacramentelle par laquelle Dieu rejoint et engage la créature humaine dans son initiative salvifique. – Dès le moment de son fiat, Marie devient collaboratrice du Rédempteur : la divine présence en elle lui vaut de grandir dans la lumière et l’intention divine et dès cet instant elle devient non seulement la mère de Dieu, mais aussi la mère de l’humanité qui marche vers son salut et plus spécialement la mère des enfants de Dieu adoptés par le sacrifice de son Fils. Marie et Jésus dans une union d’intention et d’amour parfait appellent toute l’humanité au salut. De l'Annonciation à la Pentecôte, Marie de Nazareth apparaît comme la personne dont la liberté est totalement disponible à la volonté de Dieu. Son Immaculée Conception se révèle précisément dans sa docilité inconditionnelle à la Parole divine. La foi obéissante est la forme que sa vie assume en chaque instant devant l'action de Dieu. – Jésus sur la Croix ne crée pas Marie Mère du genre humain, mais il lui confirme l’universalité de sa maternité. Sa mission maternelle universelle, elle l’accepta dans son fiat dans lequel elle vit sa maternité s’étendre à tout le genre humain. Marie fut la parfaite co-rédemptrice dès son fiat jusqu’à la Résurrection de son Fils. Elle participa en tant que créature à la Passion de son Fils qui est sa chair et son sang, elle fut avec lui immolée, même si cette immolation ne fut pas sanglante. Elle est le symbole vivant et dynamique du sacrifice spirituel du peuple de Dieu, de l’Eglise. « Vois ; cet enfant est là pour la chute et le relèvement de beaucoup en Israël, et pour être un signe en butte à la contradiction – et toi-même, une épée te transpercera l’âme ! – afin que de bien des cœurs soient révélés les raisonnements. »(Luc,2, 34-35) Marie ne va plus cesser de prier pour le salut du genre humain. Elle sera associée à toute la mission de son Fils et de son Dieu. -   De l'Annonciation à la Croix, Marie est celle qui accueille la Parole faite chair en elle et qui va jusqu'à se taire dans le silence de la mort. C'est elle, enfin, qui reçoit dans ses bras le corps livré, désormais inanimé, de Celui qui vraiment a aimé les siens « jusqu'au bout » (Jn 13, 1). Les Pères synodaux ont justement affirmé que « Marie inaugure la participation de l'Église au sacrifice du Rédempteur ». -  Jean-Paul II le Grand désigne Marie comme la Dame Eucharistique. Elle est la créature qui soit la plus étroitement unie, liée au mystère eucharistique : le corps et le sang de son Fils sont les siens, elle fut le premier ciboire et calice, le premier tabernacle ; n’est-ce pas sa chair clouée et son sang sur la Croix ! Ne fut-elle pas la première à croire en la Résurrection de son Fils ! Elle est la première créature à mériter son Ascension. Marie est Co-Rédemptrice, co-médiatrice, co-avocate. - Elle est l'Immaculée qui accueille inconditionnellement le don de Dieu et, de cette façon, elle est associée à l'œuvre du salut. Marie de Nazareth, icône de l'Église naissante, nous montre que chacun de nous est appelé à accueillir le don que Jésus fait de lui-même dans l'Eucharistie.

La vie de foi, d’espérance et de charité sans Marie est très difficile. Le chrétien se charge alors d’un poids qui n’est pas prévu pour l’âme du baptisé. Marie est pour nous plus mère que notre mère naturelle. Sa maternité n’a aucune limite, sa mission est de nous amener à son Jésus en vue d’une vie d’union, en vue d’un cœur à cœur. Refuser Marie dans sa vie spirituelle s’est se couper de bien des grâces… C’est vivre en orphelin. Si physiquement et moralement nous avons besoin d’amour, de tendresse, d’affection. Nous en avons tout autant besoin spirituellement  et Marie est la source de cette affection qui n’a rien d’une guimauve. Mettre Marie dans sa vie de cœur à cœur avec Jésus, c’est introduire une authentique virilité dans notre vie spirituelle qui tend à toujours rechercher les consolations. Marie est le contraire de la mièvrerie, les âmes qui se confient à elle sont formées à une école virile, celle de la femme forte. Les fruits qui en découlent sont abondants. La mère de Dieu, notre mère, est généreuse, car rien de ce qu’elle demande ne peut lui être refusé. Certains courants charismatiques en appellent  à Marie, à une maternité rose bonbon, pour justifier une fausse vie spirituelle qui s’arrête sur le plan de l’émotion, de l’affect dans ce qui a de plus malsain, de plus puéril. Marie n’a rien à voir avec ces enfantillages. C’est tout le contraire, elle forme à recevoir les reproches de Dieu le Père  pour l’amendement du pénitent… Elle est l’éducatrice du dépouillement pour mieux nous revêtir des habits de gloire pour mieux se revêtir du Christ-Jésus .

 

 

 

LA TRIBUNE LIBRE

Théodulfe Soplataris

 

 

DE LA LAICITE

 

Il est urgent que le Président Sarkosy initie une réflexion sur la façon dont il conviendra de débarrasser le principe de laïcité de toute connotation idéologique.

La laïcité ne peut être un refus permanent et pathologique du fait religieux et de ses institutions dans la mesure où celles-ci respectent les législations qui elles-mêmes respectent dans les faits et la culture les principes inaliénables de la liberté et de la dignité de l’homme. La laïcité ne peut s’opposer en fait à leurs missions qui est de servir l’homme et sa société.

Dans un contexte délicat où le peuple de France va vers des dérives communautaristes qui lui sont si culturellement étrangères et où la liberté religieuse est encore considérée comme une concession de bon vouloir, il est urgent de délivrer la France et son peuple de cette contradiction idéologique qui est un frein à la maturité de notre ‘vieille démocratie’. Il n’est plus admissible d’entendre ce que nous entendîmes de la part de M. Hollande : « La République telle que la conçoit le parti socialiste ne laisse pas de place à la religion. » Le maintien de la République actuellement repose sur un consensus, certes superficiel, mais c’est un consensus de tous les tenants qui composent la vie du peuple à part quelques exceptions sans aucune valeur sociologique réelle. Il n’y a qu’en France où l’on peut encore donner le spectacle lamentable qui est celui d’entendre des partis politiques errer dans une culture naufragée d’une laïcisation idéologique, de laquelle surgissent toutes les métastases prêtes à agresser la dignité de l’homme, ses libertés fondamentales.

Si la France est encore un pays de libre expression alors il faut accepter que s’expriment toutes les opinions y compris celles des religions et en particulier celles provenant de l’Eglise Catholique. On ne doit plus entendre des politiques s’indigner comme des vieilles filles desséchées  jouant les haridelles outragées, craignant de voir leur virginité close violentée, dès que s’exprime un citoyen engagé dans sa foi.

La séparation de l’Etat avec l’Eglise est acquise, personne n’envisage de la remettre en cause et les catholiques eux-mêmes en sont peut-être les plus convaincus et ils vous en remercient. Mais ce n’est pas parce que cette situation est établie, qu’il faut jouer les offensés dès qu’une religion émet un jugement, une opinion.  Plutôt que de tirer toujours vers le bas idéologique, mieux vaudrait entrer réellement sur le terrain de l’authentique dispute intellectuelle. De tels débats auraient le mérite de délivrer la pensée de toutes les aliénations idéologiques qui ne font qu’exaspérer les ayatollahs et nourrir le terreau des intégrismes.

Il faut en finir avec le mode accusateur comme on a pu l’entendre durant la campagne électorale et qui semble revenir pour les législatives. La sottise aime la vie. La gauche est de ce point de vue incurablement obsolète.

Les récents propos de M.Hollande concernant les convictions religieuses du Premier Ministre et sa pratique sont inacceptables et confirment l’immaturité de ce personnage. La méchanceté qui affleure  sur son visage dès qu’il est question de religion prouve que c’est loin d’être un simple incident de parcours. Il est vrai que lorsque l’on fait des choix qui engagent sa conscience et que ceux-ci s’opposent aux ordres naturels, il est alors difficile de fréquenter des personnes qui par leur choix de vie – sans qu’ils accusent qui que ce soi – sont ressenties comme de vivants reproches. C’est pourtant le sort commun des relations sociales et pour autant, il n’est pas concevable d’exclure les uns et les autres. Nous voyons bien tout le  mal-être qui continue de sévir en France, il pourrit tout ce qu’il touche. Il faut en finir avec une laïcité idéologique. Il faut s’opposer aux tenants occultes d’un anti-cléricalisme et religieux pathologique, névrotique et d’une doucereuse perversion.

La laïcité est devenue de fait un ordre juridique, un fait de droit, pourquoi la tirer vers une connotation sans cesse idéologique, personne n’y a rien à gagner. Les intellectuels de tout bord devraient s’atteler à cette réflexion pour éclairer le politique. Les médiats ont une part énorme de responsabilités dans cette affaire.

Epurer le concept de laïcité de toutes les connotations idéologiques, mesquines, accusatrices, renforcerait les équilibres sociaux très fragilisés depuis la monté de tous les intégrismes. Nos sociétés occidentales ont besoin de certitudes de paix, d’équilibre, de respect. Après tant de souffrances comment comprendre que l’on puisse  encore de nos jours exprimer une opinion sans se voir mis en accusation ! Intellectuels, nous avons une lourde responsabilité : il faut en finir avec la culture révolutionnaire ! Il faut accepter que l’autre ne pense pas la même chose que vous, il faut accepter que l’autre puisse exprimer son désaccord sans l’accuser d’intolérance… Et nous osons donner des leçons de démocratie ! Nous sommes ridicules et, l’enfer sans frotte les mains.

 

DE L’EUROPE ET DE LA TURQUIE

 

 

M. Sarkozy, en sa qualité de candidat, a dit au sujet de l’intégration de la Turquie en Europe qu’il s’y opposerait, car elle était en Asie-Mineur, ce qui est vrai. Il l’a redit après son élection à la Présidence de la République.

Nous savons que les Etats-Unis, par reconnaissance et par un jeu pervers de stratégie politique, souhaitent  l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne. ( La Turquie fait partie de l’OTAN. )

Nous n’ignorons pas la sympathie intellectuelle et idéologique, du moins en partie, de M.Sarkozy pour les Etats-Unis. Nous savons que le parti Républicain a aidé financièrement le candidat  pour sa campagne présidentielle, comme le fit le parti Démocrate envers Mme Royal. On est en droit de se demander dans quelle mesure le Président a encore la possibilité de s’opposer à l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne. 

Dans l’optique de la construction européenne, il est tout à fait logique que le gouvernement français s’efforce de relancer la construction. Sa proposition d’un mini-traité est raisonnable, mais elle initie plusieurs interrogations : la première vient de l’attitude des politiques face au refus du peuple ; il faut espérer que ce mini-traité ne finisse pas par engager la France contre ce qu’elle vota et contre les raisons de son refus.

Il n’est pas honnête de dire que le rejet de la constitution fut un rejet quasi-pathologique de Jacques Chirac. Je trouve que dans cette affaire le président Chirac aura agi, pour une fois, dans le respect du peuple souverain, et que le peuple souverain aura pris sa décision en pleine connaissance de cause. La constitution a été lue, étudiée, disputée, elle a permis aux Français de s’exprimer. Il n’a pas simplement refusé une constitution, il a refusé que le projet de construction continue de se faire sur son dos, sans qu’il ait vraiment eu son mot à dire. Il ne faudrait donc pas que ce mini-traité fasse retour à une construction politique sans que les peuples soient consultés.

Il ne serait pas admissible, que ce projet de mini-traité, soit une opportunité pour le président Sarkozy, de contourner la difficulté et de faire admettre, par défaut, la Turquie dans l’Union. Un tel tour de passe-passe ne manquerait pas d’avoir des effets désastreux sur la confiance dans l’Europe et sur la confiance dans ce gouvernement qui prône le respect du peuple, le respect de la parole donnée.

Dans la situation actuelle et malgré le ‘sursaut citoyen’ lors des présidentielles, les effets seraient catastrophiques et tous les possibles, à moyens termes, seraient réalisables… La grandeur d’un chef d’Etat se trouve dans sa fidélité à la parole donnée.  D’autre part, il serait désastreux à moyen terme, contenu de la méfiance grandissante des peuples envers les centres décisionnaires de l’Union Européenne, - il n’est qu’à observer le vote récent de la Bulgarie pour ses députés européens -, que ce projet apparaisse comme le lieu de la fuite en avant de nos dirigeants face à des difficultés qu’auto-générent  les incohérences politiques des différents Etats. Les peuples pourraient se sentir en danger et rejeter massivement et énergiquement cette Union et ensuite, se retourner, avec colère, contre leurs responsables politiques ; ce serait la porte ouverte à des aventures tragiques, inutiles, même si leur colère se trouvait justifiée.

Le relèvement des peuples de l’Union Européenne contribue à ce projet, mais une crise de confiance majeure auraient des répercutions institutionnelles, politiques et économiques qu’on ne pourrait que difficilement maîtriser et surmonter.

Il est urgent d’affirmer les fondations chrétiennes de l’Europe, d’inclure ses fondations chrétiennes comme parties intégrantes à notre identité d’européens. Les peuples ont besoin d’un socle ferme et commun, identifiable et dans lequel ils se retrouvent tous pour s’engager confiants dans ce projet très beau qu’est la construction européenne. 

 

DU BOUCLIER FISCAL…

 

 

La réforme du bouclier fiscal visant à empêcher le dépassement de 50% des revenus est une bonne chose. Cette disposition devrait être inscrite dans la constitution, ce qui  obligerait à une gestion plus rigoureuse et limiterait certains pouvoirs dont l’exercice est parfois abusif et perverti.

 

Les réformes en cours ne touchent guère ceux qui ne sont pas imposables. Il y a une catégorie de foyers non-imposables sur le revenu ni sur les impôts locaux, mais qui sont propriétaires et, de ce fait, ils doivent s’acquitter d’un impôt foncier.

 

Prenons l’exemple d’un foyer qui a quatre enfants à charge et  n’a pour tout revenu salarial : 1300 € par mois. Actuellement ce foyer, propriétaire de sa résidence principale, doit s’acquitter d’un impôt foncier de 100 à 120 € par mois, soit environ 1 200 € l’année fiscale. 

 

Est-ce là une disposition fiscale juste ?

 

Souvent ces petits propriétaires ont beaucoup de mal à entretenir leur résidence, car cet impôt porte atteinte directement à leur pouvoir d’achat.

Ne pourrait-on abroger cette imposition pour ces foyers fiscaux, ainsi la somme économisée leur permettrait d’entretenir leur bien, ce qui contribuerait à l’activité économique.

 

Cette disposition renforcerait le témoignage et la volonté d’une recherche équitable dans les réformes fiscales. Elle atténuerait l’impression d’injustice que laissera la réforme du bouclier fiscal des moins riches envers les plus riches. La crédibilité de ce gouvernement s’en trouverait renforcée.

 

Le vert est le symbole de l’espoir, en matière fiscale on peut toujours espérer, voir rêver… !

 

 

 

L’Islam, Religion de Tolérance…

 

 

 

 

Ce premier trimestre aura été pour les non-musulmans une période bien éprouvante : redoublement de persécutions en Indonésie, alors qu’ils existent des accords entre Djakarta et le Vatican. Personne de s’en indigne !!!

 

Il y a le drame effroyable des chrétiens en Irak et l’on dort bien dans les chancelleries. Il va bien falloir les accueillir en Europe, car leur sort est maintenant scellé. C’est une faute qui rejaillira sur les épaules du peuple des Etats Unis, surtout sur celles de l‘administration Bush.

L’Europe doit se préparer à les accueillir, elle ne peut laisser se perpétrer un génocide annoncé. Quant à la Turquie, elle n’a pas la culture ni les moyens de les accueillir. Les chrétiens en Turquie reculent pour mieux sauter.

 

En Palestine, il y a longtemps que les chrétiens ont une liberté réduite, et ce n’est pas Israël qui viendra à leur secours, surtout avec l’immigration juive de Russie, ce sont les plus enragés…

 

IL faut arrêter de s’indigner comme des veilles filles aigries d’un désir d’amant jamais déclaré. Il existe un traité qui fut signé dans les années 70, le traité de Rabat au Maroc. Il y est stipulé que les terres d’islam devront se libérer de toutes présences étrangères à L’Islam.  Grâce à la politique confuse des Etats Unis et la lâcheté de l’Occident, cette volonté s’exécute sous nos yeux.

 

L’islam n’est pas une religion de tolérance, l’islam est pour toutes les autres civilisations une catastrophe cosmique du même ordre que les hérésies de la réforme et que la culture révolutionnaire. Un lien existe entre elles, Lucifer, le maître du mensonge.

 

Il faut secouer les consciences des politiques, L’Europe doit être grande et se souvenir.

 

 

 

DU CATHOLIQUE DANS LA CITE

 

Désiré Wasson

 

CITE CATHOLIQUE

 

 

La cité est un concept générique qui englobe la communauté des hommes et des femmes, leur lieu géographique. C’est le concept dans lequel est induit celui de gouvernement ainsi que ceux de l’intérêt commun et de l’intérêt individuel.

 

Dans la cité se reconnaît le citoyen de droit, celui qui a l’identité de la cité soit par la naissance, soit par la naturalisation. Dans les deux cas, le citoyen est celui qui est tenu de respecter les lois, de contribuer au bien commun en échange, la cité s’engage à le protéger, à subvenir à ses besoins. Le bien commun de la cité doit toujours tendre au meilleur bien de l’individu, de la personne. Le citoyen accède à tous les droits sans aucune restriction quelle que soit la religion, les ascendants. Le droit du sol est une aberration, un archaïsme racial.

 

Le catholique a une double obligation envers la cité : il doit y contribuer par sa qualité de citoyen et, par son baptême et sa confirmation qui lui font obligation de témoigner de l’amour que Dieu a pour l’homme et de veiller à ce que le gouvernement de la cité favorise l’accomplissement intégral de l’homme et de la femme ; que ce gouvernement ne fasse pas obstacle à la vie religieuse. Il n’y a rien que de très naturel que des catholiques s’engagent sur le terrain politique – c’est-à-dire – le bien publique. De même qu’il n’y a rien de contraire à ce qu’ils adhèrent à un regroupement de personnes de même sensibilité pour mieux soutenir ses idées.

 

La cité demeure avec les mêmes demandes, les mêmes exigences de services ; toutefois il faut reconnaître que le législateur modifie considérablement le gouvernement de la cité. Il s’octroie un pouvoir sans acquérir la moindre légitimité : celui de s’opposer au droit naturel, à la loi naturelle. Son acte de législateur, il le retourne contre la morale sans qu’il en ait reçu mandat. En effet, il n’existe dans ce monde ni dans aucun autre une source susceptible de donner une légitimité à de telles lois, ni à l’exercice dévié de l’autorité du législateur.  Il est donc juste, légitime et en droit d’affirmer que le législateur n’a plus aucune légitimité à gouverner la cité et celle-ci ne peut plus prétendre gouverner les citoyens pour les mêmes raisons renforcées par l’idée objective de favoriser des particularismes contre nature aux dépends des autres voir se dressant contre eux.

 

En présence de cette situation qui révèle que nous sommes dans la fulgurance de la décadence, que peuvent bien faire un homme et une femme de prière en général et bien plus encore pour un catholique ?  Cette question inclut également le fait qu’actuellement pour la France, le parti politique n’est plus un lieu de liberté ou peuvent se confronter des idées opposées. La perversité de la Constitution de la Cinquième République fait que le parti est impérativement comme un seul homme au service du Président qui décide de la politique à mener, qui décide des lois à voter. Dans ces conditions, un catholique peut-il se maintenir dans un parti politique surtout quand celui-ci soutient une politique radicalement opposée au droit naturel, aux lois naturelles et à la morale ?

 

Le cas type qui illustre cette situation est la présence de Madame Boutin dans un gouvernement dans lequel majoritairement se trouvent des ministres favorables à ces lois et à leur extension. Il est difficile de concevoir que l’on puisse aller à la messe, adorer Dieu recevoir les sacrements donc s’engager à suivre les Commandements de Dieu, les enseignements de l’Eglise et soutenir activement un gouvernement si contraire aux valeurs auxquelles on adhère.

 

Actuellement, à toutes ces questions, il n’y a aucune réponse de la part de la hiérarchie de l’Eglise Catholique de France, dont l’ambiguïté vis à vis du pouvoir est une source objective et subjective de souffrances et d’inquiétudes. Il va pourtant falloir et rapidement donner des réponses à toutes ces interrogations.

 

Il faut donc réfléchir sur un nouveau mode de collaboration à la cité sans pour autant apparaître se dresser contre l’Etat. Soit, on crée un parti catholique soit, on quitte les partis et on s’engage dans la voie associative. Mais il sera bientôt impossible de rester dans une situation contradictoire d’autant que la confrontation des consciences prendra inévitablement un tournant plus tendu, plus dramatique, car les pouvoirs qui se sont autorisés à faire fi du droit naturel iront jusqu’au bout de cette œuvre de ténèbres et généreront des situations de non-tolérance à la contradiction. Il ne nous paraît pas à exclure de probables persécutions sans doute morales au début puis après sanglantes.   

 

Il nous faut réfléchir à multiplier des services de secours moraux, des services de formations à la doctrine et spirituels, à la constitution de havres d’accueil pour ceux nombreux qui seront touchés par le désespoir. Il faut former les esprits à la résistance morale, spirituelle. Il y a urgence de le faire, car ce gouvernement n’envisage pas d’initier une politique pro-vie qui permettrait de proposer d’autres alternatives à l’avortement, au divorce, au dépistage pré-natal, aux recherches inutiles et tragiquement orgueilleuses sur l’embryon. Il est évident que la culture de mort a encore de beaux jours et, aucun gouvernement qui l’aura installée ou qui en hérite n’envisagera de la détruire, ni même de la réduire. IL faut rapidement proposer d’autres alternatives qui permettent aux sujets de retrouver la confiance dans la vie, renouer avec l’espérance.

 

Le pourcentage de jeunes qui mettent fin à leur vie croit rapidement et rien, dans nos sociétés, hormis des réponses médicales à ce mal être, ne permet dans supprimer les causes qu’il faut identifier dans le maelström de notre culture de mort. On ne peut ignorer que ce mal-être soit en grande partie la conséquence d’une société qui ne sait plus sourire à la vie, qui s’effraye même d’un bon rire franc qui s’autorise à la suppression d’une promesse de sourire.

Servir la France n’est pas obligatoirement s’engager dans une collaboration inexcusable avec César.

 

Et si on prenait le risque de s’inspirer des chrétiens  du 1er siècle ! Relevons le défi de l’amour, de la vie !

 

 

 

Histoire de l’Eglise

 

 

Eusèbe de Césarée

 

 

La Fin de l’Ere Patristique en Occident

 

 

Dans les régions qui n’eurent pas trop à souffrir des Barbares, la vie reprend, ce qui n’empêche pas la décadence d’être amorcée et de se poursuivre inexorablement. A la lumière du temps, dans le recule de l’histoire, cette décadence se révèle être une nécessité. L’Occident chrétien qui très vite sut allier la contemplation avec l’évangélisation se devait de se libérer d’une Antiquité qui n’arrivait pas mourir. Il était utile en regard de sa vocation, de sa mission civilisatrice, que l’Eglise latine connût, dans ses populations chrétiennes, une forme de déréliction intellectuelle, que les sociétés qui la composaient entrassent dans un clair-obscur duquel éclatera une culture, un rayonnement qu’aucune autre période n’égalera pas même la nôtre avec toutes ses avancées sociales et sa conquête de l’espace.  La vie romaine, surtout dans la péninsule italienne, se prolongera avec des flamboiements comme la ville de Ravenne, des restaurations ou des constructions comme : l’arc triomphal de Sainte-Marie Majeure et l’abside des SS. Côme et Damien.

 

La vie continue : ce sont toujours les mêmes tâches qui s’imposent à l’Eglise, la première étant de compléter l’évangélisation de l’Occident. Il y avait encore des païens à convertir au Ve siécle, et cela dans les grandes villes et à Rome même : nous les voyons relever la tête en période de crise ; lors de l’invasion d’Alaric ( 408-410), ils voudraient remettre en usage les sacrifices, rendant l’abandon de la religion ancestrale responsable de ces malheurs qui se sont abattus sur la patrie romaine ; ces objections paraissent assez graves pour que saint Augustin entreprenne pour y répondre sa monumentale Cité de  Dieu (413-427). Vers 493, le pape Gélase devra encore s’élever contre la célébration des Lupercales ; on parlera même de rouvrir le temple de Janus lors du siège de 537-538.

 

Nous sommes loin de certaines images d’Epinal et idéologiques, d’une Eglise imposant le baptême par la force. La sottise va de paire avec la haine et la malhonnêteté intellectuelle.

 

Cependant le bloc de la résistance païenne s’effrite : […] Le tutor  et beau-père de Boèce, chrétien comme lui est le propre  arrière-petit-fils du grand Symmaque, en son temps le laeder  du parti païen, l’adversaire de saint Ambroise ; par Boèce lui-même, nous pouvons apprécier la qualité du christianisme de ces Romains, une religion savante, nourrie de philosophie, fidèle à la tradition classique, mais d’une foi authentique, parfaitement au courant des problèmes théologiques et canoniques de l’Eglise de son temps.

 

L’Eglise apparaît aux élites chrétiennes pétries des auteurs anciens, de la pensée grecque comme le rempart inexpugnable contre la barbarie. C’est en elle que va être confié par la nécessité des temps le rôle de coffre-fort des fondements antiques de la pensée, ce qui permettra, après une certaine incubation,  de triompher dans le haut Moyen-Age. La philosophie, la théologie, l’architecture, la peinture atteignirent des sommets qu’on a bien du mal à atteindre maintenant malgré les champs multiples des connaissances. Un bachelier au temps des cathédrales comprenait la Somme Théologique de saint Thomas, maintenant il faut une licence et ce n’est pas certain qu’il y parvienne. Les intelligences étaient authentiquement universalistes : elles contemplaient, déduisaient et induisaient… La vie intellectuelle était heureuse, il suffisait d’obéir à la vérité et la servir.

 

Bien caractéristique est la carrière d’un lettré comme Sidoine Apollinaire : né à Lyon aux alentours de 430, un aristocrate lui aussi, fils et petit-fils de préfets du prétoire, gendre d’un des derniers empereurs d’ Occident (Avitus, 455-456), préfet de Rome à son tour (468) ; chrétien de toujours,  d’abord assez tiède il est vrai, il mûrit, entre dans le clergé et  termines sa vie comme évêque de la cité des Arvernes […] ; le service de l’Eglise est la seule issue qui permette à Sidoine, au milieu de ces tempêtes, de rester fidèles aux divers traditions […] nous ne trouvons donc pas en Occident l’équivalent de la résistance obstinée que nous ont montrée par exemple les derniers néo-platoniciens de l’école d’Athènes.

 

La société chrétienne était confrontée à des vagues rémanentes de paganismes qui pouvaient introduire des pratiques superstitieuses. Le pape saint Léon se saisit du problème dans son sermon de Noël 440. Quand cela lui était possible, l’Eglise se saisissait de certaines de ces pratiques comme les processions et les adaptaient à la liturgie, à la pastorale. Dans les Ve et VIe siècles, des figures comme : saint Léon le Grand, saint Césaire d’Arles, saint Pierre Chrysologue, saint Martin de Braga initièrent le sermon pédagogique, cette période portait très haut le souci d’éduquer les esprits dans la foi chrétienne. Dans les campagnes, l’évangélisation avance beaucoup, étonnante ; on commence à créer des paroisses, à construire des églises. L’administration du diocèse subit des modifications qui accompagnent ces avancées.

 

L’Italie du Nord et du Centre nous fait connaître une organisation originale et plus complexe, la pieve qui constitue un échelon intermédiaire entre l’évêché et la paroisse élémentaire : les églises rurales d’un district forment une sorte de communauté sous l’autorité de l’église principale, la seule a être baptismale.

 

La primauté du siège romain s’affirme de plus en plus et de façon naturelle, même si cette primauté semble plus lâche que de nos jours.

L’Eglise latine toute entière se trouve rassemblée autour du siège de Rome ; le lien qui l’y unit peut nous paraître assez lâche si on le compare à la centralisation actuelle, ou même à ce que nous ont fait connaître les patriarcats orientaux des ve et VIe siècles ; et pourtant cette même période nous fait assister à un progrès de la reconnaissance du primat romain et cela sur tous les plans, - dogmatique, disciplinaire, juridictionnel.

 

Durant les Ve et VIe le Saint Siège est confronté à des bouleversements politiques qui parfois, comme pour la Gaule du Nord, se trouvent isolé avec les églises locales. Devant les crises, Rome initie des adaptations administratives et crée le vicariat apostolique, l’évêque ainsi investi de l’autorité administrative papale peut prendre des décisions de terrain ; cette institution n’est pas sans faire de vagues.

La réforme administrative et pastorale de l’Eglise latine s’accompagne bien vite d’une expansion du monachisme ce qui permet à la société d’y réfugier son savoir au point que, devant un fléchissement intellectuel ambiant des clercs, les évêques sortent de préférence des monastères. La communauté des îles de Lérins, saint Honorat, pourvoira aux sièges épiscopaux pour toute la région du Sud-Est de la Gaule. Le premier pape moine sera Grégoire le Grand ( 590-604). Certains de ces évêques constitueront à l’exemple de saint Augustin des communautés autour de leur siège afin de continuer leur idéal religieux. C’est de cette infrastructure que sont issus les chanoines. C’est à cette période que surgira la règle bénédictine de saint Benoît de Nursie.

C’est dans le courant du VIe siècle  que se fixe définitivement le corps de la liturgie pour la consécration des espèces. La liturgie se développe  pour atteindre sa maturité ; il faudra attendre la dynastie carolingienne pour que des normes liturgiques identiques s’étendent à toute l’Eglise latine à part quelques exceptions : Milan, Lyon, Tolède.  Le problème de l’uniformité liturgique se pose pour le Saint Siège qui s’impatiente dès le milieu du 5e siècle.

 

Il n’y a même pas semble-t-il d’uniformité rigoureuse à Rome même où il faut distinguer la liturgie papale et celle des « titres » presbytéraux. Nous sommes encore dans une période de création : une végétation en pleine croissance qui pousse dru, un peu touffue. […]

C’est à l’intérieure de cette période ( Ve et VIe siècles) que se sont définitivement fixés l’ordonnance et le texte de la partie centrale de l’Ordinaire, le Canon. Certes le travail était déjà bien amorcé ;: il ne s’est agi que de mettre la dernière main à l’élaboration ultime du texte : tous les grands papes de ce temps, saint Léon, Gélase, Symmaque, Vigile, saint Grégoire, y ont contribué, introduisant quelques retouches ou une incise nouvelle ; on peut dire qu’à partir des années 600, l’œuvre est achevée, les siècles à venir n’y changeront plus que quelques mots.

 

Dans la décadence objective de la culture gréco-latine la liturgie apparaît dans son élaboration comme l’un des recueils, l’un des lieux de la pensée où se réfugie l’essence de toute cette culture. L’élaboration de la liturgie contribuera au triomphe de la culture chrétienne dans les sociétés du Moyen-Age.

Il faut revenir sur la crise post-conciliaire du Concile Œcuménique Vatican II. L’histoire démontre l’errance des esprits tant chez les tenants compulsifs d’une conception très personnelle et restrictive de la tradition que le Concile n’a jamais effacée que chez les tenants du ‘progressisme-avancé-plouf’. Ce qui démontre, s’il en était besoin, d’une part : l’erreur de Paul VI à une uniformisation forcée sur laquelle auront achoppé les émotions et sur laquelle viendront se démysthifier les options idéologiques. La crise de l’Eglise latine témoigne qu’une grande part de nos élites ont réellement bu à la coupe de la culture révolutionnaire quelle que soit leur tendance.

On ne peut nier le fait que, dans le gouvernement quotidien de l’Eglise post-conciliaire, le pape Paul VI se laissera emporté par des choix libéraux, choix liés à son environnement culturel et par un tempérament trop conciliateur. – Il faut se souvenir que Paul VI fut intransigeant lorsqu’un franciscain, coqueluche d’un courant prétentieux, se crut libre de participer à une manifestation à Rome qui contestait le renouvellement de l’interdit de l’avortement. Le pape, dès qu’il en apprit le fait, le réduisit à l’état laïque. -  Il appartenait au Saint Siège de sanctionner les évêques et autres responsables qui ont nourri la crise, se rendant coupables d’actes majeurs contraires à la charité la plus élémentaire. Certains d’entre eux sont directement responsables d’avoir nourri le terreau du schisme lefébvriste, ce qui n’enlève rien de l’ultime responsabilité de Monseigneur Lefebvre quant à sa décision de rompre l’unité de l’Eglise par la consécration de trois évêques. Cette décision fut prise sans l’approbation du Siège Romain et exécutée comme un défit au successeur de Pierre.  On ne sert pas l’Eglise en se mettant hors les murs ni en se dressant contre la communion, ce fut une faute d’orgueil qui témoigne d’un manque radical d’espérance et donc d’un profond affaissement de la foi et de la charité.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

BREVES D’ACTUALITE

 

 

 

De la Palme d’Or à Cannes…

« 4 mois,3 semaines et 2 jours »

ou

L’hymne à la mort

On ne s’y attendait pas et c’est arrivé… !

Nous sommes des nigauds ou des naïfs… !

Le Festival International du Film est toujours allé dans le sens du vent, le vent du monde, rarement dans celui de l’Esprit. Il eût été étonnant qu’il décernât un prix pour le très beau et tragique documentaire «  Le Cri Silencieux. »

Il faut admettre l’évidence, nous sommes dans la culture de mort que dénonça avec force le défunt Jean-Paul II le Grand.

Les arts sont souvent les reflets d’une civilisation, la nôtre n’est que décadence, dérision de la vie, dérision de la mort… L’humain est, de toute la création, l’élément le moins connu, le plus refoulé de l’intelligence. Oh certes ! on le dissèque, on le « microcosme », on le « macrocosme ». On le juge, on le pèse, on le mesure, on le caresse, mais on ne l’aime plus, on ne l’accepte plus…

Ce festival est devenu la vitrine de l’indécence !

Se rend-il compte que son orgueil n’est plus qu’un immense blasphème montant au Trône de Dieu ? Se voulant avocat de la liberté de mort, il se fait accusateur d’une société qui appelle sur elle la Justice Divine.

Une palme pour l’art d’effacer une promesse de sourire… !

Ce choix ne suffisait pas, il fallait que l’Education Nationale s’emmêlât.

L’Education Nationale ne manqua pas de dire son mot par un jury présidé par l’actrice Bernadette Lafond qui ne fait pas mystère de son approbation à la loi de l’IVG. Pourquoi s’étonnerait-on de cette distinction ! On sait que la gauche y est majoritaire et que bon nombre de ses membres sont maçons.

Il est étonnant qu’un service public, censé être au service de la jeunesse, de la vie, se transforme en propagateur de pratiques si contraires à sa mission, si contraires au droit naturel. En fait, on ne s’en étonnera pas non plus ; l’institution de ce grand service est, depuis son origine, l’un des vecteurs majeurs de la culture révolutionnaire, des idéologies si fondamentalement contraires à la culture chrétienne, à la dignité de l’homme. L’Education Nationale reste le temple pur et dur de la laïcité idéologique …

Mais quel est donc cet avenir triomphant, enchanteur que l’on nous promet pour notre France, pour nos enfants… Un cimetière immense pour y ensevelir tranquillement la promesse cosmique d’un sourire qui ne s’épanouira pas.

Ah mesdames et messieurs les politiques, les intellectuels, les artistes, quelle responsabilité avez-vous face à l’histoire, à Dieu, même si vous n’y croyez pas… !

Vous êtes de sots orgueilleux. Vous forgez la mesure de votre condamnation : un sourire d’enfant enseveli dans les linceuls de vos égoïsmes, de vos besoins de vous rassurer, enfoncés dans vos consciences nauséeuses, fétides. Comme il est confortable de ne pas être grand, ça ne demande aucun effort !

Il fallait à tout ceci une certaine grâce, une légitimité aussi féminine que féministe.

Il fallait un clou fleuri, pommadé.

Il fallait une égérie de la libération de la femme, pour annoncer la merveille.

Il fallait Jane Fonda…

Elle annonça la Palme d’Or !

Ils pensèrent à l’amazone ! celle des frontières tragiques que dessinent les vagins blessés et les berceaux vides.

Cannes si belle a l’amertume du sang séché. Les étoiles scintillaient d’un gris de deuil dans l’anse qu’Hercule dessina pour le repos des mères allaitantes.

Cannes ce soir là se détacha des ors et des brillances. Dans ses ombres secrètes, elle laissa les larmes salées la soulager de ses accablements.

Cannes, ce soir là, se détacha des musiques et des rires gras. Dans ses silences secrets, elle écouta les cris silencieux couvrir les sanglots de Rachel.

Cannes ce soir là était Bethléem !

On peut se le demander, cette Palme d’Or ne fut-elle pas télécommandée ?

 

 

LES SENATEURS

 

JEAN PHILOPON

MAITRE DE CONFERENCE A L’UNIVERSITE OCCIDENTALISTE ET CHRETIENNE DE PATAGONIE

 

V

 

LA LIBERTE DE L’HOMME SIGNE DE LA LIBERTE DE DIEU, SIGNE DE SA PAUVRETE

 

Augustin : «  - Jules ta soupe à l’ail était un délice, bien qu’un peu forte. On va dégager !

 

Jules : - Recette d’Arleux ! Chaque année, on fume l’ail ce qui est l’occasion d’une fête au tour de l’étang  et durant laquelle, on mange la soupe à l’ail. Cette recette me vient de ma grand-mère qui était native de Sin-le-Noble.

 

Léon : - Nous sommes parés contre les mouches pendant un moment.

 

Dominique : - Mais le clou, c’est ce vieux-lille affiné à la bière. Son parfum est étranger à son goût, c’est un mets riche pour pauvre.  

Bien, sur cette digression, nous pourrions ouvrir le débat !

 

Henric : - Je propose que nous commencions par revenir sur la notion de pauvreté de Dieu et, pourquoi cette notion semble si importante chez Jésus-Christ. 

 

Scoty : - Nous allons vers une difficulté de formulation. La pauvreté de Dieu n’est pas évidente. Car comment parler directement de la pauvreté de Dieu, alors qu’Il est plénitude, surabondance de richesse. Posons-nous dans la logique, même si nous savons que la logique de Dieu est loin d’être la notre : peut-on parler de pauvreté pour un être qui possède rigoureusement tout, qui est la plénitude ?

 

Thomas : - Scoty a raison ! Il faut partir de ce qui tombe sous nos sens, du concret. L’homme est-il riche ou pauvre naturellement ?  Est-ce que les concepts de richesse et de pauvreté lui sont ontologiques ? Et qu’elle est la cause reliant la liberté de l’homme à eux ?

 

Léon : -  Revenons sur la notion de liberté. Pourquoi Dieu est-il libre et en quoi l’est-il, lui qui est la plénitude ?

Nous savons que Dieu Unique est un absolu de qui tout procède.

 

Augustin : - Il est un absolu d’amour. Est-ce cet absolu là qui le rend libre ? Sans doute, puisque sa force d’amour fait qu’il se donne à Lui-même, qu’il s’engendre un Fils semblable à lui tant en nature qu’en qualité. Et tous les Deux sont si aimants l’un envers l’autre qu’ils font procéder de leur communion d’amour l’Esprit Saint.

 

Jules : - Il faut considérer que l’amour est pour la Sainte Trinité sa nature propre, une plénitude si totale, si absolue qu’elle suffit à tout. Elle est à la foi richesse et pauvreté. Si pleinement riche et pauvre que la liberté en procède.  Car le propre de l’amour est de se donner, se donner sans réserve, sans rien retenir de soi. Dieu seul est capable d’un tel abandon, d’un tel don. La liberté vraie n’a aucune attache autre que l’amour qu’elle sert.

 

Augustin : - Nous allons trop vite. La finalité de la liberté ne se dessine qu’en conclusion du discours.

Il convient de se poser la question de savoir ce qui illustre le mieux la pauvreté de Dieu et sa liberté.

 

1- Dieu avait-il besoin de créer les anges ?

 

Scoty : - Il n’en a pas besoin. Mais il veut que son amour se réfléchisse en une illumination permanente. Les anges, purs esprits, sont là pour cela et pour rien d’autre. Leur nature est la réflexion de l’amour de Dieu Trine, c’est là leur service du Trône.

Admettons une fois pour toute la pauvreté de nos mots à décrire la Gloire de Dieu, car non seulement nous ne sommes que des créatures mais  des créatures auto- mutilées.

 

2- Dieu avait-il besoin d’un univers matériel ?

 

Dominique : - Evidemment pas ! Et nous nous demandons d’où l’a-t-il sorti cet univers ? De sa richesse égale à sa pauvreté. C’est le vouloir d’une volonté libre, liberté intégrale qui se réalise autant dans le microcosme que dans le macrocosme.

La création est totalement inutile du point de vue de Dieu ; elle est totalement gratuite, totalement libre, même si nous savons à posteriori qu’elle est ordonnée à l’homme et à la femme. Rien ne la justifie, sauf Dieu qui la justifie à lui-même par son amour.

 

3- Dieu a-t-il besoin de l’homme ?

 

Henric : - Pas plus qu’il n’a besoin du reste !    L’homme est de tous les vivants le sujet d’un amour de prédilection.  Pourquoi Dieu l’a-t-il appelé à l’existence et à l’être au point de lui donner une personne ? On le sait, pour qu’il devienne un autre lui-même. Mais à par cette réponse un peut courte que pourrions-nous dire de plus ?

Il n’y a pas de réponse raisonnable. Nous sommes au cœur d’un mystère insondable. Car l’homme et la femme illustrent et témoignent de l’infinie richesse et de l’infinie pauvreté de Dieu.  Ce témoignage va plus loin, il éclaire singulièrement la liberté de Dieu qui, en l’appelant, prenait le risque réfléchi d’être rejeté par lui.

 

4- Pourquoi Dieu a-t-il pris un tel risque ?

 

Léon : - Parce que Dieu s’il ne le faisait ainsi n’eût pas été Dieu !  Je mesure à quel point notre langage est pauvre. Comment rendre intelligible un tel mystère ?

Le fait que l’homme et la femme puissent décider de rejeter Dieu leur Créateur rend plus poignant l’insondable richesse et pauvreté d’un Dieu qui ne sait qu’aimer. 

L’humain même blessé est une sorte de lampadaire qui supporte une lumière divine faite pour éclairer en lui ce que Dieu dit de lui-même et se faisant ce qu’il dit de l’homme.

 

5- Oui, certes ! Mais que dit-il de l’homme ?

 

Dominique : - Dieu dit de l’homme qu’il est son sujet d’amour, car la vérité profonde de l’homme ne se révèle qu’en proportion de la propre révélation que Dieu fait de lui-même.

C’est dans la contradiction entre la nature de l’homme et son Créateur que les deux se dévoilent, se révèlent.

 

A- L’homme et la femme, à l’origine étaient-ils libres ?

 

Thomas : - Ils l’étaient sans aucun doute ! Car comment auraient-ils pu être mis dans la tentation de Lucifer ? Si Lucifer tenta le premier couple, c’est qu’il avait fait l’expérience de la liberté, c’est que lui-même avait été éprouvé au point de devoir utiliser sa liberté.

 

Scoty : - La question qui se pose à notre pauvre intelligence est : pourquoi Dieu a-t-il éprouvé les anges et l’humain ? Parce que sa nature est d’aimer, d’aimer si intensément que cet amour soit l’origine de la liberté. De même qu’il voulut librement la création spirituelle et physique, matérielle, de même veut-il que ses créatures adhérent à sa Personne librement, d’un mouvement réfléchi de l’intelligence et de l’amour. Nous le savons Dieu a fait de l’homme et de la femme ses égaux non de nature mais dans son vouloir d’amour. C’est pourquoi nous pourrons le contempler tel qu’Il est, car par l’amour et dans l’amour nous serons semblables à lui. Nous devons convenir que le premier couple comme les anges étaient libres.

 

B- Nos premiers parents étaient-ils pauvres ou riches ?

 

Jules : - J’avancerai qu’ils étaient comblés, et que cette plénitude de leur état de vie terrestre ne leur souciait pas de posséder. Ce qui induit tout de suite une autre question : le double concept de richesse et de pauvreté est-il une conséquence du péché originel ?

 

Léon : - Il le semblerait ! Car créé à l’image de Dieu, à l’origine parfait, il ne portait en lui aucune contradiction. Or richesse et pauvreté est un ensemble contradictoire lié à la mort.

La richesse et la pauvreté sont des concepts de quantité non de qualité.

Dieu est la qualité indépassable, il fit l’homme et la femme à son image. A l’origine ce couple n’était que qualité et dominait la quantité, après la faute, il tombe dans la quantité et aspire à la qualité. L’animal ne connaît pas la qualité, il n’a pas à choisir. L’homme et la femme deviennent une dualité complexe.

 

Dominique : - Dieu n’est en fait ni riche ni pauvre, il est Dieu, une plénitude absolue mais dans sa qualité de Créateur et de Père, Dieu est pauvre infiniment par sa richesse d’amour tout aussi infinie.

 

Augustin : - Nous reprendrons ce thème la prochaine fois. Si nous passions à la tarte au gros bord de notre ami Jules. Un jurançon l’accompagnera bien. »

 

 

 

 

 

DU PRINCE

 

MEROVEE

 

 

     CLOVIS

    

Chapitre 6

 

 

Avant d’aborder directement le sujet, il nous semble important de revenir sur un passage de l’Ancien Testament, le Premier Livre de Samuel. En effet, pour la culture gréco-latine, le principe du  prince et de la nation, de la patrie se trouve singulièrement éclairé par les Révélations Hébraïque et Chrétienne. Sommes-nous tout à fait certains que le désir très humain de s’identifier à une terre, à une culture plus qu’à une foi ait été réellement dans l’ordre de Dieu ?

Et si Dieu comprenant le désarroi de l’humanité se soit laissé fléchir jusqu'à accorder, comme par défaut, le fait qu’il puisse  s’identifier à une terre ? Une identification selon les principes du monde plutôt que selon la projection, le plan de Dieu ! Dans ce cas Dieu se serait-il fait plus humain que l’humain ? 

 

Tous les anciens d’Israël se rassemblèrent et se rendirent auprès de Samuel à Rama. Ils lui dirent : « Voilà que tu as vieilli, et tes fils ne marchent pas dans tes voies ; maintenant donc, établis sur nous un roi pour qu’il nous juge, comme font toutes les nations. » Il déplut à Samuel de les entendre dire : « donne-nous un roi pour qu’il nous juge » ; et Samuel pria Yahvé.

Yahvé dit à Samuel : «  écoute l’appel du peuple en tout ce qu’il te dira ; car ce n’est pas toi qu’ils repoussent ; c’est moi qu’ils repoussent, pour que je ne règne plus sur eux. Tout comme ils ont agi envers moi depuis le jour où je les ai fait monter d’Egypte jusqu’à ce jour, m’abandonnant pour servir d’autres dieux, ainsi agissent-ils encore envers toi. Ecoute donc leur appel ; seulement, tu les avertiras solennellement et tu leur exposeras le droit du roi qui règnera sur eux. » ( I Sam. 8, 4- 9)

 

 Nous sommes devant une série de questionnements qui nous ouvrent sur des perspectives déroutantes. Dieu, en promettant à Abraham une terre liée à une autre promesse, l’a-t-il spécifiquement lié à une autre identité que la sienne propre ?

La Terre Promise est-elle dans sa finalité une fin géographique en soi où n’est-elle pas plutôt la symbolique de ce qu’aurait du être toute la Terre si Adam et Eve avaient fait le bon choix ?

Il semble que cette Terre Promise, Terre de la Promesse soit bien le rappel symbolique de ce qu’aurait du être tout le globe nommé Terre : un point dans l’espace où le règne de Dieu se fût définitivement établi.

La Terre de la Promesse comme Jérusalem ne sont l’annonce prophétique du devenir de tout le genre humain que s’ils sont d’abord le rappel du projet initial de Dieu avant la faute.

L’élection du peuple hébreu, l’élection d’un lieu géographique puis plus tard d’une ville sont les témoins tragiques du projet avorté de Dieu par le mauvais usage de la liberté de l’homme. Ils devaient être également les témoins tout aussi tragiques non seulement de la permanence de la bienveillance de Dieu pour toute l’humanité, mais aussi son appel à le connaître, c’est à dire les lieux d’accueil et de propagation du Salut qui vient à l’homme, à toute l’humanité.

 

En effet, étrange Promesse qui s’accompagne d’une bénédiction inconcevable : « …tu seras le père d’une multitude. » La terre de la Promesse peut-elle contenir toute l’humanité, concrètement ? Certes non ! Alors être hébreu ce n’est donc pas exclusivement être citoyen d’une terre géographiquement discernable. C’est être  citoyen du ciel, sujet de Dieu.

 

Nous devons observer que la Terre de la Promesse est dans une zone géographique qui dès l’origine ne semble pas supporter la notion de frontière en dehors des limites maritimes. Il n’y a pas de dessin affirmé comme pour les pays de l’Europe ou de l’Asie, cette observation concerne tous les pays sémites à l’exclusion de la Turquie et de l’Iran qui ne sont pas sémites mais indo-européens.  Chez les musulmans, il apparaît que la religion est en soit, le lieu géographique prépondérant, c’est surtout vrai pour les musulmans de culture arabe.

 

La demande des hébreux adressée à Samuel d’avoir un roi comme les nations païennes fait à nouveau capoter le plan de Dieu. Le peuple élu refuse le projet proposé par Dieu. Ils ne veulent plus de leur spécificité, de leur particularisme ; ils veulent ressembler aux autres peuples, aux autres royaumes qui les environnent.  Dieu va respecter leur liberté de choix, choix qui va déterminer leur devenir à la face de toutes les nations. Ils vont jeter les fondements aberrants du nationalisme religieux. Dieu dès cet instant là leur abandonne de fait le pouvoir politique, car son royaume n’a jamais été pour ce monde.

Le peuple hébreu ne veut plus du règne de Dieu sur eux. L’échec pour Dieu n’est qu’apparent, car depuis la chute, il investit l’histoire. En définitive, Dieu va transformer cet échec en un instrument remarquable, en vue d’une victoire qu’aucune intelligence humaine n’envisageait sauf à être secourue par la grâce.  Mais de cette demande de ressembler aux autres peuples naîtra les fondements d’un nationalisme religieux qui l’en empêchera de reconnaître le Messie… Il a mis son orgueil n’ont pas en Dieu mais dans son identité spécifique ; ce qui constitue en soit un blasphème, l’écho terrifiant de ses orgueils.

 

Il nous faut à la lumière de ce passage reconnaître ici ce que nous exprimions précédemment dans les chapitres antérieurs : la notion de patrie, de nation, de culture aussi légitime que cela soit dans l’ordre du droit naturel et du sens de l’histoire, n’en est pas moins un avatar initiateur d’épreuves plus abominables les unes des autres. Situation permise par Dieu comme remède tragique à l’excroissance d’un orgueil de dément. Les conflits inter-nations sont toujours une école d’humilité, car la nature profonde de l’homme comme celle des peuples est  alors projetée dans un miroir implacable. Une mise en vérité incontournable, insurmontable qui demande le déploiement intérieur de toutes les qualités abandonnées… La geste de l’homme et de son peuple dans la vigueur d’une vérité toute rigoureuse.

 

Le concept du prince, en tant qu’il a la charge du gouvernement d’un peuple, quoique dans les normes naturelles établies par le droit naturel, est une nécessité étroitement liée à la faute originelle. C’est une nécessité crée par l’homme : le prince est le point le plus élevé de toutes ses peurs, de toutes ses aliénations, de toutes ses blessures et de tous ses espoirs. C’est si vrai que Dieu ordonne à Samuel d’énumérer les exigences du roi sur son peuple.

 

 

Samuel redit toutes les paroles de Yahvé au peuple qui lui demandait un roi. Il dit : «  Voici quel sera le droit du roi qui règnera sur vous. […] Vous crierez, ce jour-là, à cause de votre roi que vous vous serez choisi ; mais Yahvé ne vous répondra pas, ce jour là. » (1 Sam.8, 10-18)

 

 

Le peuple n’entend pas les avertissements, il, aura son roi selon le monde.

 

Jésus qui pleura sur Jérusalem, la ville qui tue ses prophètes, remettra les ordres à leur place : «  Jésus leur dit : «  Ce qui est à César, rendez-le à César, et ce qui est à Dieu, à Dieu. » […] ( Marc12, 17)

La Terre n’est pas la finalité de l’homme, il est donc tout à fait logique que son histoire connaîtra un bouleversement, elle vivra la fin des nations. Car tout passe sauf la Vérité, la Parole de Dieu.

 

Faut-il cesser d’aimer sa patrie, de défendre sa culture ? Bien évidemment non. Notre histoire s’inscrit naturellement dans l’économie du salut que résumera et accomplira intégralement le Christ, le Fils de l’Homme.

 

Faut-il instaurer une théocratie ? Bien sûr que non. Les musulmans sont sur ce point dans une contradiction insurmontable, ce qui témoigne bien que leur religion n’est que naturelle, elle n’est pas révélée.

 

Mais alors quelle est l’image, quelle compréhension pouvons-nous avoir du prince ? Ne nous y trompons pas, la réponse n’est pas facile, elle ne peut pour les catholiques qu’émaner de la contradiction de deux personnages que tout oppose et dont les actes sont lumineux car éminemment posés dans la présence de Dieu.

 

Il y aura le roi Saül avec son pendant Salomon ; il y aura le roi David et son ‘pendant’ ou son parfait accomplissement dans Jésus.

Et, plus près de nous, il y a le roi Louis XIV et le roi Salomon ; il y a le roi Louis XVI et son accomplissement dans Jésus.

Il est évident que l’incarnation parfaite dans l’ordre naturel et dans celui de la sainteté du pouvoir est illustrée par le roi Louis IX, dit saint Louis.

 

 

 

 

 

       MEDITATION DE LA BIBLE

 

 

DESIRE WASSON

 

LA BIBLE

 

 

 

 

 

Une certaine tradition nous dit qu’Abram quitta sur l’ordre de Dieu la ville d’Our en Chaldée mais à lire le livre de la Genèse cela n’est pas exact. C’est Térah, le père d’Abram qui quitta Our pour aller en terre cananéenne. Il se ravisa de cette décision, peut-être sous l’inspiration de l’Esprit ou pour toute autre raison et s’établit en la ville d’Harân. Cette chicanerie d’école n’a guère d’importance ; ce qui demande toute notre attention, c’est la raison de cette généalogie qui part de Sem pour descendre jusqu’à Abram. (Gen. 11, 10-32) On observe que les ascendants d’Abram ont une vie longue d’années puis décroissante pour remonter avec Térah qui attendit soixante-dix ans avant d’avoir son premier fils, Abram. Retenons que le nombre soixante-dix est le symbole d’une totalité, d’un accomplissement.

 

L’Esprit de Dieu remonte l’ascendance d’Abram jusqu’à Adam en passant par Noé. Est-ce qu’il faut donner de l’importance à la filiation génétique ou faut-il lire au-delà à la lumière des évangiles qui accomplissent l’Ancien Testament ? Le mystère de l’Incarnation du Verbe, Jésus-Christ, nous éclaire sur ce point : il nous indique d’avantage une filiation spirituelle, même s’il est indéniable que la Révélation est historique et qu’il y a bien une filiation humaine.

Depuis l’origine des origines, Dieu se suscita un petit reste qui porta le flambeau de la foi, de la lumière divine qu’il ne cessa de transmettre selon la symbolique historique de la généalogie.

 

La foi naturelle en un Dieu unique ne s’effaça pas de la surface de la Terre, c’est aussi ce que nous enseigne la rencontre que fera plus tard Abraham avec Melchisédech. Et nous l’avons déjà abordé, des missionnaires, des explorateurs, des ethnologues découvrirent des tribus croyant naturellement en un Dieu Unique, nous avons l’exemple avec l’Islam.

Nous devons considérer que l’un des enseignements des généalogies bibliques est de nous dire que les patriarches avait une foi naturelle dans un Dieu Unique qu’ils maintenaient par sa grâce. au cœur d’une humanité dépravée, assujetti au joug de Lucifer. Térah avait une foi naturelle en un Dieu Unique, tradition sans doute transmise oralement par Noé que lui-même tenait de ses ascendants fidèles à la foi d’Adam et Eve.

 

La première étape de la Révélation est celle que fera Dieu à Abram, mais il la fera sur cette foi en un Dieu unique, une foi certainement vague, brumeuse. C’est en ce sens que l’on dira de la lignée de Jésus qu’elle fut celle des justes de Dieu, car par leur foi et leur fidélité, les ancêtres se trouvèrent justifiés par Lui.

 

L’histoire d’Abram est celle de toute l’humanité en marche et quête de la vérité, de la liberté, une quête de l’absolu ; tous n’ont pas cet appétit, c’est tout le mystère de l’Agonie de Jésus à Gethsémani. L’humanité, dans son désordre gigantesque, aspire à une transcendance qui la délivrera.

Abram résume ce premier âge de l’humanité accablée par le retrait apparent de Dieu et qui retrouvera progressivement son espérance. La nuit du péché originel se déchire doucement avec une pédagogie divine incomparable, elle s’accomplira un jour dans la foi de Pierre sur les bords du Jourdain.

 

Vocation d’Abraham :

« Yahvé dit à Abram :  « Va-t-en de ton pays, de ta parenté et de la maison de ton père, vers le pays que je te montrerai. Je te ferai devenir une grande nation : je te bénirai, je rendrai grand ton nom ; tu seras une bénédiction.

Je bénirai ceux qui te béniront, et qui t’outragera, je le maudirai. Par toi se béniront toutes les familles de la terre. » (Gen. 12, 1-3)

 

Dieu saisit Abram au cœur de sa vie ordinaire. On peut penser qu’Il travailla son cœur à cet événement comme chaque croyant en fait l’expérience dans sa vie de foi. Certes cet appel n’est pas mince, l’appel de Dieu tonne dans les incertitudes de son cœur d’homme juste : « quitte la maison de ton père ». Une cartaine Marie ne devra-t-elle pas quitter tout ce qu’elle est pour devenir la mère de Dieu ! Relisons le dialogue de Jésus avec le jeune homme riche : « vends tout ce que tu as et suis-moi. »

Remarquons que Dieu avec Abram, invisible à son regard d’homme établit une relation personnelle, il se fait l’intime de sa créature. C’est un cœur à cœur ! qui se trouvera magnifié dans sa relation avec Moïse ce qui annonce l’intimité qu’il établira avec son Fils et avec l’homme.  Dieu franchit le mur de la faute du péché originel, soulève le joug de Lucifer. Il se présente au seuil du mystère de l’homme qui peut à tout moment le rejeter.

L’histoire du salut commença avec la promesse faite à Adam et Eve, prit un élan nouveau avec Noé. Et la voici prendre une droite qui, comme la source ténue de la Loire, va aller s’élargissant écartant de plus en plus les draperies lucifériennes qui empêchent de voir le firmament.

Si tu quittes la maison de ton père, je te montrerai une terre nouvelle. Abram est un pasteur, ce Dieu mystérieux en échange de son obéissance, lui promet une terre nouvelle. L’acte de foi qui lui est demandé a un espoir : une terre nouvelle.

Dieu continue : « Je te ferai devenir une grande nation », une nation, un peuple, Abram sait ce que cela veut dire ; il descend d’une dynastie de pasteurs, leur tente est le symbole de leur fidélité à la foi de leur pères ; tous ceux de sa parenté qui ont vécu dans une maison en dur, ont quitté la foi de leur pères… une nation, cela veut dire une ville, une cité en dur mais elle sera alors un don de dieu. Un Dieu bien étrange, il demande tout et s’engage à tout rendre au centuple !

 

« Je te bénirai, je rendrai grand ton nom ; tu seras une bénédiction. »

Abram doit-être bien troublé : si je monte vers cette terre nouvelle, sans regarder en arrière, j’aurai tout cela, je deviendrai tout cela ! Pourquoi moi ? Il se posera souvent cette question et dans des circonstances dramatiques. Voilà que ma fidélité à la foi naturelle de mes pères m’attire le regard de mon Dieu, un dieu qui ne me dit pas son NOM !

Dieu continue, dans une surabondance de bienfaits : « Je bénirai, ceux qui te béniront, et qui t’outragera, je le maudirai. Par toi se béniront toutes les familles de la Terre. »

Voilà que ce Dieu étrange, cette terre promise quoique réelle, localisable n’apparaît pas comme une fin en soi pour lui et sa descendance : « Par toi se béniront toutes les familles de la <terre. » Aurait-elle une dimension universelle ? Dieu fait de moi le sein de toutes les bénédictions surtout pour toutes les familles de la terre. Pourquoi Dieu me fait-il cela ?

 

Dieu dérange tout ce qui est trop humainement ordonné.

 

 

 

 

 

 

ARCHEOLOGIE ET HISTOIRE

 

Joseph Balusen et Maurice Tibauprès

 

 

 

Chapelle Notre Dame de Juhégues

 

        En Roussillon – Salanque

 

 

 

 

Toutes reproductions même partielles sont interdites sous peine de poursuites judiciaires sauf autorisation de M. Balusen Joseph.

 

Cette interdiction ne concerne que la chronique « Archéologie et Histoire », y sont exclus tous les autres articles. En effet, la rédaction les met gracieusement à la disposition de chacun, elle ne doute pas qu’on aura soucis d’en indiquer les références selon la discipline intellectuelle et la courtoisie.

 

 

 

Rencontre avec la Chapelle de Juhégues

Les Premières Découvertes

 

 

Nous rencontrâmes le principal artisan des recherches sur le lieu dit de Juhégues à l’occasion d’un repas donné par des amis communs. Tout de suite, nous fûmes conquis par sa forte personnalité, son intelligence originale que l’on trouve souvent chez d’authentiques artistes – c’est un musicien – ainsi que chez les autodidactes qui s’enrichissent d’une discipline intellectuelle fondée sur la rigueur et une certaine obsession pédagogique intuitive à convaincre leur auditoire.

Il s’établit entre nous une relation de confiance qui aboutit à un accord : il nous confiait son aventure, son expérience et nous la rédigions en vue d’une publication. C’est alors que nous contactâmes la rédaction de La Lettre Catholique. Son rédacteur en chef, M Aubrit Saint Pol, comprit très vite l’importance de cette aventure et accepta de la publier dans ses colonnes à la condition que nous fassions la preuve de notre rigueur intellectuelle. Il est évident, à la lecture des articles qui paraissent sur cette Lettre, que cette exigence allait de soi. En effet, il est assez rare de nos jours, de lire une revue s’imposant une telle discipline, surtout à diffusion gratuite. Elle témoigne de hautes exigences morales en tout ce qui concerne l’activité intellectuelle. 

 

 

Son histoire commence en l’an 1990, année où il s’installa sur la commune de Torreilles. C’est là, qu’il se sentit pressé, invité à découvrir tout un pan caché de l’histoire juive, jusqu’ici ensevelie par l’indifférence, les pesanteurs des conformismes et un manque évident d’appétit intellectuel.

La Providence voulut qu’il fasse la connaissance d’une torreillane : Mme Maccabies – nom d’origine juive : Maccabée -, elle lui apprit que beaucoup de torreillans étaient d’origine juive, de descendance très ancienne, probablement hébraïque.

 

Son informatrice lui indiqua une chapelle dédiée à la Vierge Marie sous le vocable de : « Chapelle de Juhégues », ce qui veut dire en franco-catalan « chapelle des Juifs ». Cette Vierge est la patronne  de la Salanque, région qui se situe en Roussillon au bord de la mer.

L’origine du mot Juhégues – mot catalan – vient du latin « judaïcus », cette étymologie lui fut confirmée par M. le professeur Henri Guitter, philologue, spécialiste de la langue romane, natif de la Salanque, habitant le village de  Saint Hyppolite, décédé depuis1.

Lorsqu’il se rendit pour la première fois sur les lieux de la chapelle de Juhégues, il fut pris de violentes douleurs au ventre qui le contraignirent  à quitter les lieux.

La conjonction de son intérêt pour ses origines juives (l’artisan principal), pour l’histoire et l’archéologie l’engagea à des recherches quasi- policières sur l’histoire de Torreilles en général et sur Juhégues en particulier. Tel un pèlerin doublé d’un détective, il s’embaucha dans un vaste champ de recherches, une aventure tout autant intellectuelle qu’intérieure qui l’amena à prendre des contacts avec des membres éminents de la hiérarchie de l’Eglise Catholique ce qui l’inscrivit dans la mouvance messianique. - Le regard qu’il pose sur notre Eglise est empreint d’un profond respect et d’une attirance indéniable pour son mystère. – Lui, l’autodidacte, contactera des éminences dans les différents domaines des sciences afférentes à ses recherches. Il se trouva toujours encouragé, confirmé dans ses analyses, ses conclusions, au point que la Sorbonne lui proposera un cursus universitaire spécifique pour publier l’ensemble de ses recherches et découvertes.

Suite à ses recherches à la bibliothèque municipale de Perpignan ainsi qu’aux archives départementales, il découvrit plusieurs documents attestant la présence d’une communauté juive à Torreilles et en d’autres villages du département, entre les 9e et 13e siècles. Il pense que l’établissement de cette communauté juive pourrait être plus antérieur2 : ( période archaïque : David, Salomon supposition incertaine car non-vérifiable). En effet, il faut retenir que la documentation européenne des siècles antérieurs souffrit beaucoup des invasions de toutes sortes ; elle est d’ailleurs quasi- inexistante.

 

Il était alors préoccupé à préciser la période d’implantation des juifs à Torreilles :

1- Que restait-il de leur présence ?

2- Pour quelle raison cette chapelle porte-t-elle un nom si évocateur de la présence juive depuis le 9e siècle ? Nom3 qu’elle continue de porter malgré les vicissitudes de l’histoire et la puissance politique, sociale et stratégique qu’assuma l’Eglise poussée très souvent par les nécessités. ( La désorganisation des sociétés due aux invasions barbares et autres décompositions de l’Empire Romain.)

 

 

 

 

 

 

FAITS ET DOCUMENTS

 

 

 

Aviénus, dans « l’Ora Maritima » évoque la cité antique de Pyrène, il semble s’inspirer soit d’une tradition orale, soit de textes grecs disparus et d’auteurs inconnus. On peut situer les faits rapportés autour des 5e et 6e siècles avant Jésus-Christ : « In Sordicene caespitis confinio, quondam Pyrenae latera civitas ditis laris… »

 

Voici les principaux types de traductions existants. Deux sont faites par L. Basseda (Toponymie historique de Catalunya Nord» -Terra Nostra), l’autre vient du Web.

Traduction 1: « Aux confins du pays des Sordes, il y eut autrefois Pyrène, cité aux riches foyers.»

Traduction 2: « Aux confins du pays des Sordes, il y eut autrefois une riche cité aux flancs des Pyrénées.4 »

Traduction 3: « Aux confins de la verte contrée des Sordes, la cité de Pyrène, aux riches demeures, autrefois s'élevait. »

 

Aviénus explique que les Sordes occupaient, en gros, la plaine et nos Albères au sud, formant la limite avec les Indikètes. Strabon avait déjà écrit : « Les Indikètes occupaient l’extrémité (= vers la côte) du Mont Pyrène jusqu’au trophée de Pompée ». Les historiens nous disent que les Celtes, venant des confins de l’Asie, ont exploité le fer en « Autriche » vers 1500 avant JC, puis ont commencé à exploiter le fer autour du Canigou dans les environs de 800 avant J.C. Le fer est l’explication la plus probable de la richesse de ce territoire. D’ailleurs, dans sa phrase suivante, Aviénus écrit : « et les habitants de Massilia (= Marseille) y revenaient souvent faire du commerce »5.

 

 

Pomponius Mela écrit « Entre les promontoires pyrénéens, il y a : le Port de Vénus dans une anse marine et Cervaria lieu de la limite de la Gaule ». Son contemporain, Pline l’Ancien parle de « la Vénus des Pyrénées » (ou de Pyrène) sur le côté d’un des deux promontoires ». Personne n’a jamais trouvé de trace certaine d’un temple de Vénus à Port-Vendres. Et pourtant les auteurs latins parlent de Vénus et de son temple…

 

Les recherches concernant le temple de Vénus ont été faites essentiellement à Port-Vendres, Collioure, à Saint-Cyprien, à Llançà ou à Empuriés. Mais aucun archéologue n’en a trouvé la moindre trace ; peut-être parce qu’ils n’ont pas cherché au bon endroit ?  Il est possible que les fondations de ce temple puissent se trouver aujourd’hui sous la mer. - La cité de Troie considérait comme « légendaire » fut retrouvée en 1871, sous la colline d'Hissarlik, à proximité du détroit des Dardanelles,  par Heinrich Schliemann, (lui aussi un autodidacte) en tenant compte des indications d’Homère, dans l'Iliade et l'Odyssée.

 

Les Sordes étaient fixés dans les vallées et les montagnes des Pyrénées-Orientales. Ils fabriquaient des armes de guerre, des épées –en Celte (anglais) sword (sôrd), épée 6!

Ce n'est pas seulement aux temps reculés des Sordes que l'on travaillait le fer du Canigou ; en effet, il y a peu d'années encore, dix-huit fourneaux pour fondre le fer y étaient en pleine activité, d'après le système dit : « Catalan ».

 

Le dernier village où l'on produisait le fer, se nomme Gincla, dont la fondation se perd dans la nuit des siècles. Gincla dérive de to jingle (djingl') = tinter, cliqueter. C'est une chose vraiment surprenante que ce terme de Gincla7, appliqué à une localité, où toujours et de tout temps on a entendu le cliquetis du fer, le bruit des lourds marteaux frappant sur les enclumes  et rendant des tintements sonores.

Diodore de Sicile écrivit à ce sujet : « Le pays des Ibères » contient les plus nombreuses et les plus belles mines d'argent que l'on connaisse… Les indigènes en ignoraient l'usage, mais les Phéniciens, venus pour faire du commerce, achetèrent cet argent en échange d'une petite quantité de marchandises. -  (Ce qui rend plausible la théorie selon laquelle, une implantation de juifs archaïques ait pu se faire pour des raisons économiques.)

 

 

A regarder la topographie autour de Torreilles, et en essayant de se replacer dans le contexte de l’époque, on comprend l’intérêt stratégique et économique d’établir un port et une citée en ce lieu.

 

La navigation fluviale était pour les Phéniciens le moyen, le plus sûr et le plus rapide pour pénétrer dans les terres inconnues et souvent hostiles, afin d’établir des relations commerciales et acheminer des marchandises, en particulier le fer du Canigou, jusqu’à la mer. Ce système de navigation s'effectuait à proximité de la façade maritime, en vue des côtes, reliant deux ports de moins de 25 à 30 milles marins (1852 mètres). De ce fait, les marins utilisaient des embarcations de moindre tonnage, en fonction de la distance à couvrir et de la charge à transporter.

 

L’hypothèse de notre héraut serait la suivante : les vestiges du port et la cité de Pyrène se trouvent très certainement prés de l’étang du Bourdigou et de l’ancien lit de la Têt, qui se nome aujourd’hui « l’agouile de l’Auque », ce qui nous mène sur le territoire de « Torreilles » ou plutôt devrais-je dire : « Pyrène ». Ce qui vient  étayer son hypothèse, c’est l’article de Pierre de Marca, historien et archevêque français : il rassemble dans un ouvrage nommé la « Marca hispanica sive limes hispanicus, hoc est, Geographica & historica descriptio Cataloniae, Ruscinonis, & circum jacentium populorum », publié à Paris en 1668, des documents tirés des archives des principaux monastères et chartriers seigneuriaux de la région. Nombre de ces archives ont disparu, ce qui rend l’ouvrage de Marca extrêmement utile pour toutes les recherches historiques sur la région. Il nous dit :  « jusqu’au rivage de la mer et jusqu’à l’ancienne embouchure de la Têt, dont les vestiges subsistent encore sur le territoire de (Turricula) soit Torreilles ou un étang montre un port recouvert de limon et quelques monnaies trouvées en ces lieux démontrent l’antiquité du lieu…»

 

Pour confirmer cette  thèse, il faut se reporter aux sondages archéologiques non loin du village de Torreilles en 1995 et en 1996 ou une villa romaine fut découverte, très certainement en rapport avec un port. Les monnaies trouvées en ce lieu, nous confirment une occupation ininterrompue du 1er siècle av J.C. jusqu’au Ve après J.C. le site. Nous ne pouvons exclure que ce site n’ait eu une durée plus longue…

( A suivre… )

 

 

 

 

1 -  Cette démarche auprès du professeur Guitter lui fut motivée par une controverse sur le sens de ce terme « Juhégues ». En effet, M. Henri Vidal, agrégé de lettres classiques, Torreillan,  soutenait que ce mot avait une origine latine signifiant : ‘juxta aqua’ ce qui veut dire prés des eaux. Aujourd’hui, le fleuve Agly passe à proximité de Juhégues, mais le lit de l’Agly à cet endroit n’y passe que depuis le XIII et XIV par l’intervention de l’homme. En effet, cette chapelle fut mentionnée dès l’an 800 de notre ère, alors que ce fleuve passait non loin du village de Saint Hyppolite et se jetait au midi dans l’étang de ‘Salses’. Ce qui dément la proposition de  ‘juxta aqua’.

 

Monsieur H.Vidal nous dit dans : « Mise au point sur les origines de Juhégues » qu’il est impossible de savoir ce que fut la chapelle originelle. Pourtant en 1993 des sondages autour de la chapelle permirent de dégager la porte la latérale du XIe siècle jusqu'à son seuil. Nous y découvrîmes une crypte. Il était possible à ce moment là de la dégager. Il n’y eut pas d’autres investigations pour poursuivre un travail plus approfondi, ce qui nous aurait permis de découvrir ce qu’il y avait dans la crypte. Malheureusement,  immédiatement après ce sondage, une dalle de béton fut coulée autour de la chapelle et au-dessus de la porte…

Pour information le Président de la « gestion du patrimoine historique de Torreilles » est M. H. Vidal… 

 

Au sujet de la plaquette intitulée : « Mise au point sur les origines de Juhégues », il lui fut très douloureux de constater que ce document n’est rien qu’un condensé d’incohérences, de contre-vérité. Mais peut-être encore plus douloureux, il témoigne contre son auteur, en révélant une malhonnêteté intellectuelle vertigineuse  structurée qui laisse à penser que M. Vidal se serait laissé inspirer par des considérations idéologiques peu honorables qui nous renvoient à une période où l’inhumanité triomphait.

On lit parfois, sous sa plume, des propos totalement incohérents et qui, selon des personnes très autorisées, dépassent les compétences historiques requises pour ce fascicule. En effet, on peut lire à la page 1 au 3eme paragraphe :  « le nom de Juhégues indique à coup sûr la relation étroite de ce lieu avec une population juive, soit qu’elle y ait été installée en colonie, ce qui est le plus souvent admis, mais sans preuve formelle, soit pour toutes autres raisons difficiles aujourd’hui à préciser du fait de l’absence de documents » ?

Comment peut – il laisser  planer le doute quant à l’existence de ces Juifs, puisque le nom de Juhégues est attesté ( cf plus haut), les noms des juifs vivant à Torreilles sont attestés ;  on a trouvé  la preuve de l’existence d’un seigneur du nom de Raymond de Juhégues en 1155, (donc vraisemblablement un château du même nom)…  

 

 

2- Tradition orale, la vox populi : (légende - probable)

 

Selon certains spécialistes, le roi Salomon et son père David parvinrent à mettre sur pieds leur propre flotte, aidés en cela par quelques rois phéniciens – 2 ch. VII, 18 ; IX, 21 – ; la Bible relate des expéditions maritimes et marchandes en Méditerranée, vers la fabuleuse Tarsis qui désigne traditionnellement la péninsule Ibérique, l’Espagne actuelle. De fait, à cette époque, la réputation des ressources métallurgiques du massif du ‘Canigou’ semble être connue de toutes les puissances méditerranéennes.

 

3- Juhégues est mentionnée dans un document pontifical dès 1011, une bulle du pape Serge IV  en faveur de l’abbaye saint Michel de Cuxa ( P.O.) : Alaudem in villam Torrillas et in sancto laurentio et in judaegas. Références : cartulaire roussillonnais, I, p. 360, cité dans le : Marca ispanica… de Pierre de Marca, voir dans le texte.

 

3- Je pense qu’il faut comprendre la description d’Aviénus selon une certaine perspective, en effet vue de la mer ou bien du rivage, une cité peut sembler se trouver plus loin de la montagne ou plus proche de la mer qu’il n’y paraît en réalité.

 

4- LES AUTEURS AYANT CITÉ PYRÈNE :

- Hérodote (5e s. avant JC), historien grec

- Strabon (1er  s. avant JC), géographe grec

- Pomponius Mela (1er  s. après JC), écrivain et géographe romain

- Pline l’ancien (1er  s. après JC), écrivain et naturaliste romain

-Aviénus (4e s. après JC), poète

 

5- 6- C’est une chose étonnante que ce nom de village qui n’a pas de racine linguistique connue, témoigne de son activité industrieuse et semble provenir d’elle exclusivement. (La vraie langue celtique et le Cromleck de Rennes-les-Bains par l’Abbé H. BOUDET) 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Histoire de France

 

 

 

 

 

Article IV

 

La Deuxième race de nos rois :

 

LES CAROLINGIENS

 

 

Charles Martel (689 - 741) :

 

Vice- Roi,  3 éme  fils de Pépin II, dit de Herstal, il brise à Poitiers en 732, l’invasion musulmane, qui menace la France. Les arabes avaient détruit Autun en 725.

 

 

Pépin III le Grand, dit le Bref (714 - 768) :

 

Fils de Charles Martel, il monte sur le trône, il est sacré par le Pape Etienne II  à Saint Denis en 754.

   

 

Charlemagne (742- 814) :

 

Petit-fils de Charles Martel, il maintient le Pape dans ses États et détruit le Royaume des Lombards.

Le Pape Léon III le couronne  à Rome, Empereur d’Occident, dans la nuit de Noël de l’an 800. Il avait une grande dévotion à la Vierge Marie, dont il possédait la ceinture, donnée par l’Impératrice de Constantinople.

Le début de l’unification de l’Europe naît donc sous la protection de la Mère de Dieu. Elle y est toujours (voir le drapeau de la CCE).

             

 

Louis 1er dit Le pieux ou le Débonnaire (814-840):

 

Troisième fils de Charlemagne, il fut couronné à Reims en 816 par le pape Étienne V. À cause de la rivalité de ses fils Lothaire, Pépin, Louis  et Charles dit le Chauve entre eux, l’Empire se trouva dans le chaos à sa mort. Il allait être démembré en 843, par le traité de Verdun.

 

 

Charles II le Chauve (840-877) :

 

Il s’allia avec son frère Louis, le Germanique contre son frère aîné Lothaire. Il remportèrent contre son armée la bataille de Fontenay-en-Puisaye, prés d’Auxerre en 841. Il partagea l’Empire avec son frère Louis, qui prend la Germanie à l’Est du Rhin, par le traité de Mersen en 870. Lothaire ne reçut  que des « miettes ».

En 875, Charles II se rendit en Italie pour se faire sacrer  Empereur par le pape Jean VIII. 

 

 

Louis II le Bègue (877-879) :

 

Roi de France, seul survivant des enfants de Charles le Chauve, il mourut à Compiégne, au moment ou il partait en campagne contre Bernard de Gothie (Septimanie). Son fils Louis III lui succéda.

 

 

 

 

Louis III (879-882) :

 

Roi de France, il remporta sur les Normands la victoire de Saucourt en 881. Son frère Carloman, à sa mort, prit le titre de roi de France. 

 

 

Carloman II (882-884) :

 

Roi d’Aquitaine  et  d’une partie de la Bourgogne en 879, il devint roi de France en 882. Il lutta avec succès contre Hugues le Bâtard, qui revendiquait la Lorraine, contre Boson de Provence et contre les  Normands. Il mourut d’un accident de chasse, sport fort violent à cette époque.

 

 

Charles II le Gros (884-887):

 

Roi de France en 884, il essaya de reconstituer l’Empire carolingien, mais sa faiblesse devant les invasions normandes (885/886) le fit déposer par la diète de Tibur en 887.

 

 

Charles III le Simple (898-922) :

 

Roi de France, Il fut couronné  en 893, par l’archevêque de Reims, Foulques. Il mit fin aux invasions dévastatrices des barbares, en implantant les Normands à l’embouchure de la Seine par le traité de Saint-Clair-sur Epte en 911,  qui donnait un fief héréditaire à Rollon, créant ainsi la Normandie.

 

 

Louis IV d’Outre-mer (936-954) :

 

Fils de Charles Le Simple, il fut élevé en Angleterre, puis élu Roi de  France en  juin 936 à l’âge de 15 ans. Hugues Le Grand, son vassal félon, le fit tomber aux mains des Normands en 945 et  Louis IV ne fut délivré qu’en cédant la ville de Laon, qu’il repris plus tard en 950. Il mourut peu après d’une chute de cheval.

 

Lothaire (954-986) :

 

Roi de France à 13 ans, il subit la tutelle d’Hugues Le Grand, auquel il dut donner l’investiture du duché d’Aquitaine. Ses guerres épuisantes contre Othon II, qui envahit la Lorraine en 978, facilitèrent l’ascension d’Hugues Capet. Il eut pour succeseur son fils, Louis V.

 

 

Louis  V le Fainéant (986-987):

 

Il fut entièrement sous l’influence de sa mère, Emma, que la rumeur accusait d’avoir empoisonné son mari. Il lutta contre Aldalbéron, archevêque de Reims, qui était l’allié secret d’Hugues Capet. Il mourut des suites d’une chute de cheval. Avec lui finit la dynastie carolingienne de France.

 

Hugues Capet fut élu pour lui succéder.

 

On  voit combien la barbarie, la cruauté  et les crimes de tous genres de ce temps féodal ont peuplé la vie des princes  carolingiens. Il est remarquable de voir que faire la guerre à l’Église Catholique Romaine ne porte pas chance. Le cas de Louis V en est l’illustration parfaite : chute de la dynastie. La branche est pourrie, elle tombe…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LES TRESORS DE L’EGLISE

 

 

INCUNABLE

 

LA SCIENCE DE LA PRIERE

 

Par le Père Ludovic de Besse, capucin.

 

Selon la troisième édition, 1903

 

CHAPITRE III et IV

 

La prière est une grâce

 

 

Il y a plusieurs espèces de grâces. Quelques-unes sont tout à fait extraordinaires, comme le pouvoir de faire des miracles, l’esprit de prophétie, le don des langues, etc. Ces grâces jettent la foule dans l’admiration, en lui révélant la puissance de Dieu. Mais, quoiqu’elles soient accordées généralement à des saints, elles n’ont aucune valeur pour leur sanctification personnelle. Parfois, elles sont données à des pécheurs qui finissent par tomber en enfer. Judas a fait probablement des miracles, comme les autres apôtres. A quoi cela lui a-t-il servi ?

Aussi, en théologie, appelle-t-on ces grâces : Gratis datae, données gratuitement ; c’est à dire sans aucun mérite de la part de ceux qui les reçoivent et sans aucun profit pour eux. Dieu le leur accorde pour le seul profit du prochain. Ce sont par conséquent des faveurs redoutables. Au lieu de les désirer, il faut en avoir peur.

Il n’en est pas de même de la grâce sanctifiante, qui nous rend agréables à Dieu, gratia ratum faciens. D’après saint Thomas, cette grâce est une participation de la nature divine accordée à notre âme ; elle est un commencement de la gloire éternelle ; aussi nous ouvre-t-elle le ciel. Un miroir éclairé par le soleil renvoie ses rayons et reproduit son image. L’homme est un miroir de la divinité. Quand il se détourne de Dieu qui est sa lumière, il reste dans les ténèbres. Mais s’il se tourne vers lui, dieu le regarde avec complaisance et rend son âme lumineuse.

Telle est la grâce sanctifiante. Elle est un état ; elle constitue même la vie de l’homme surnaturel. Avec elle nous arrivent les vertus infuses et les dons du Saint-Esprit. La vertus est une force qui nous produire des actes bons. Si cette force est prudemment naturelle, la bonté de nos actes ne dépasse pas les limites de la Terre et ne saurait nous mériter le ciel. Les actes dignes de récompenses éternelles doivent procéder nécessairement d’une force surnaturelle. Le Saint-Esprit nous apporte cette force, en nous revêtant des vertus infuses et de ses dons.  Ces vertus ne sont pas seulement la foi, l’espérance et la charité, ce sont encore les vertus morales ordinaires, aux-quelles vient s’ajouter une vigueur divine qui les rend surnaturelles. Ainsi la tempérance du chrétien qui fait pénitence surpasse de beaucoup celle du mondain occupé seulement à fuir les excès qui compromettraient sa santé. Celle-ci est naturelle ; la première est surnaturelle.

Les dons du Saint-Esprit sont également des qualités, des forces divines. Ils diffèrent des vertus, en ce qu’ils nous enrichissent  de véritables talents spirituels. Certains dons de la nature font les poètes, les musiciens, les artistes de tout genre. Les dons du Saint-Esprit rendent aux âmes des services analogues.

Mais ces faveurs, unies à la grâce sanctifiante, nous sont accordées d’abord à l’état rudimentaire. On naît à la vie spirituelle comme à la vie physique. Quoique l’enfant en venant au monde, possède l’organisme vital au complet, c’est un organisme impuissant. Les fores qu’il doit déployer plus tard, une fois arrivé à la maturité de l’âge, existent bien en germe dans son petit corps. Elles existent dans son esprit et dans son cœur à peine éveillés. Toutefois ces forces ont besoin d’être développées par un long exercice. Si l’affection de ses parents ne veillait à la conservation de sa santé, en le nourrissant avec soin et en le préservant de toute maladie, il périrait  promptement. Si des maîtres dévoués ne prenaient pas la peine de l’instruire et de le former à la vertu, il resterait ignorant et deviendrait vicieux.

Il en est de même pour l’enfant spirituel de la grâce. Il a reçu les vertus infuses et les dons du Saint-esprit à l’état de germes  délicats. Ces germes attendent une culture amoureuse qui les développe, les fortifie et les rende capables de porter des fruits. Admirons ici la bonté du Seigneur : elle est propre à nous jeter dans le ravissement. L’éducateur de cet enfant spirituel est le saint-Esprit en personne. Il a jeté des semences fécondes dans le jardin de notre âme. C’est lui qui va les cultiver au moyen de la grâce actuelle.

Cette grâce est un souffle du Saint-Esprit répandant de bonnes pensées dans notre intelligence, de pieux sentiments dans notre cœur, communiquant de la force et du courage à notre volonté pour nous exciter à la pratique de la vertu. En correspondant à ces pulsions de la grâce actuelle, nous devenons les collaborateurs du Saint-Esprit. Faisant le bien, nous devons dire avec saint Paul : « Ce n’est pas moi tout seul, c’est la grâce de Dieu avec moi ; gratia Dei mecum. (I. Cor. XV, 10)

Or, la première grâce actuelle accordée aux âmes par le Saint–Esprit est la grâce de la prière. C’est lui qui nous fait prier. Saint Paul l’enseigne formellement. « Nous ne savons pas, dit-il, prier d’une manière convenable. Mais le saint –Esprit formule dans nos cœurs des demandes, en nous faisant gémir et soupirer vers Dieu d’une manière ineffable. » (Ro. VIII, 26) Il dit encore : « Vous avez reçu l’esprit d’adoption qui vous fait crier : Père, père ! » ( Ro. VIII, 15 )

Par une bonté véritablement infinie, cette grâce de la prière est accordée à tous les hommes sans exception et ne leur est jamais retirée. Elle est à leur disposition jusqu’à leur dernier soupir. Quand on a chassé Dieu du cœur par le péché mortel, il se tient à la porte et il frappe. ( Apoc. III, 20)  il excite les pécheurs au repentir par la crainte de sa justice et par l’espérance du pardon. Il suffirait aux pécheurs de rentrer en eux-mêmes et de prêter l’oreille à la voix de leur conscience pour entendre ces exhortations du Saint –Esprit. Parfois, Dieu ajoute aux sollicitations intérieures de sa grâce des appels extérieurs, en usant de divers moyens qui doivent forcer l’attention des âmes et les faire prier : « La sagesse crie sur les places publiques : « Insensés, jusqu’à quand aimerez-vous le mal qui vous rendra malheureux ? Acceptez mes corrections et convertissez-vous, Je vous donnerai alors mon esprit. Hélas ! Je vous appelle et vous ne voulez pas m’écouter… » (Prov. I, 20)

Saint Alphonse de Ligori termine son livre : Du grand moyen de la prière,  par une longue démonstration de cette vérité. Elle remplit tout un chapitre intitulé : Dieu donne à tous les hommes la grâce de prier, s’ils le veulent. Il ne faut pour  prier pour que la grâce suffisante qui est commune à tous.  Ce chapitre est divisé en trois grands paragraphes. Le premier apporte le témoignage des principaux théologiens qui enseignent cette doctrine. Le second cite l’autorité de l’écriture sainte, du concile de Trente et de plusieurs saints Pères. Le troisième contient des raisonnements théologiques.

Il ressort de cette démonstration que même les plus grands criminels ont toujours des grâces suffisantes pour faire leur salut. A la vérité, cette grâce suffisante ne suffit pas pour les faire triompher directement de leurs péchés ; mais elle suffit toute seule, elle est réellement efficace s’ils le veulent, pour les rendre capable de prier et de se porter à d’autres  actes bons et faciles, comme serait de faire une lecture pieuse. Par ces moyens, ils obtiendraient une grâce plus puissante, avec laquelle ils rempliraient les devoirs les plus difficiles.

« D’après ce principe, dit saint Alphonse, les pécheurs qui prétendent n’avoir point la force de vaincre leurs tentations, n’ont aucune force excuse ; car, s’ils priaient, comme ils peuvent le faire avec la grâce ordinaire donnée à tout le monde, ils obtiendraient la force qui leur manque et ils se sauveraient. »( Ib. IIe partie, ch. IV, 53 )

Saint François de Sales enseigne la m^me doctrine, en parlant de la persévérance finale : « Le don de l’oraison et de la dévotion est dit-il, libéralement accordé à tous ceux qui, de bon cœur, veulent consentir aux inspirations célestes. Il est par conséquent en notre pouvoir de persévérer. » (Traité de l’amour de Dieu, liv. III, ch.I)

Oui, la libéralité divine éclate surtout dans sa facilité à répandre sur les âmes le don d’oraison. Le Saint-Esprit prend patience avec les pécheurs qui le repoussent. Il se tient sans cesse auprès d’eux pour les aider à prier. Dès lors, comment ne se montrerait-il pas prodigue de sa grâce avec ceux qui ouvrent leur cœur pour se prêter docilement à ses inspirations ? Cette doctrine de notre âme le touche et aussitôt sa générosité n’a plus de bornes.

Le prophète Zacharie l’avait annoncé. « Je répandrai, dit-il sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem, un esprit de grâce et de prière. Alors, ils se tourneront vers moi qu’ils ont transpercé, et me contempleront avec amour. » (Zach. XII, 10) Ce miracle se renouvelle dans toutes les âmes, quand elles se livrent sans réserve à l’esprit de prière.

 

 

 

CHAPITRE IV

 

Comment s’augmente dans les âmes

la grâce de la prière.

 

 

Il est impossible de mériter la grâce, d’un mérite réel qui oblige Dieu en justice à nous l’accorder. Aidés de la grâce, nous pouvons mériter le ciel. Il sera un jour la juste récompense de nos vertus surnaturelles. Mais la grâce – son nom l’indique clairement – reste toujours un don gracieux ou gratuit.

Alors, sommes-nous livrés au bon plaisir de Dieu, sans pouvoir rien faire qui nous attire l’abondance de grâces et facilite notre salut ? …La sainteté est-elle réservée à un petit nombre de favoris ? La masse, même parmi les chrétiens, est-elle condamnée à végéter dans une vie vulgaire, sans espoir d’en sortir ?

Rassurons-nous : si nous ne pouvons pas nous présenter à Dieu la tête haute, comme le pharisien, en lui disant avec assurance : « j’ai pratiqué des vertus ; j’ai fait beaucoup de bonnes-œuvres ; je viens en réclamer la récompense, en vous demandant des grâces proportionnées à me mérites ; … » nous avons un autre moyen de toucher le cœur de Dieu et de puiser à pleines mains dans le trésor de ses grâces. C’est de prendre le contre-pied de cet orgueil pharisaïque ; c’est de prier, non pas en faisant valoir nos mérites, mais en confessant notre indignité et en invoquant la miséricorde infinie du Seigneur.

Voilà nos titres à ses grâces. Les mérites de Jésus-Christ valent mieux que les nôtres. La bonté de Dieu, sa libéralité, les promesses qu’il nous a faites, son commandement d’espérer en lui, de lui demander son secours avec la certitude d’être exaucés… Ce sont là des créances de premier ordre ; Dieu ne les laissera pas protester.

Il est donc en notre pouvoir d’obtenir beaucoup de grâces ‘abord en nous efforçant d’acquérir la vertu d’humilité. Car il est écrit : « Dieu résiste aux prières des orgueilleux ; mais il accorde sa grâce aux prières des humbles. » ( Jac. IV, 6 )  Il ne s’agit pas ici de l’humilité extérieure dont les manifestations peuvent facilement devenir des actes d’orgueil. Il s’agit de l’humilité de cœur, c’est –à-dire intérieure, vertu sublime qui sort l’homme du mensonge et le met en plein centre de la vérité. Car elle consiste à nous comparer souvent à Dieu pour reconnaître sa grandeur et notre   petitesse, sa sainteté et notre indignité, sa sagesse et notre folie… Il est tout et nous ne sommes rien.

Notre –Seigneur nous exhortait à cette humilité quand il disait : « Apprenait de moi que je suis doux et humble de cœur. » (Math.XI, 29 )  Dociles à son exhortation, les saints, dans leurs prières, n’ont pas cessé de dire à Dieu : - « Seigneur, qui êtes-vous et qui suis-je ? – Ah ! faites que je vous connaisse et que je me connaisse ! … »

Cette humilité exerce sur le cœur de Dieu une puissance irrésistible et fait tomber sur nous avec abondance les trésors de sa miséricorde. Quand l’homme s’élève, s’exalte en présence de Dieu, Dieu monte infiniment plus haut et le regarde de loin avec dédain : Alta a longe cognoscit. Au contraire, l’homme a-t-il le bon sens de s’humilier ? Dieu s’abaisse jusqu’à lui. Il le regarde de près avec amour t il le comble de ses faveurs. Humilia respicit. (Ps. CXXXVII, 6)  Notre-Seigneur disait à une sainte : « Si je trouvais une âme plus humble que celle de François d’Assise, je la traiterai plus magnifiquement que j’ai traité ce grand saint. »

D’où vient ce pouvoir étonnant de l’humilité ?

Il vient de l’amour de Dieu pour sa gloire. Il e dit par la bouche d’Isaïe : « Je suis le Seigneur. Je donnerai ma gloire à personne. » (Isaïe. XLII, 8 et XLIII, 11)  et comment une créature pourrait-elle, avec le consentement de Dieu, s’arroger la gloire du Créateur ? Tous les biens de la création, ceux de la vie présente et ceux de la vie future, sont à notre usage. Dieu n’en a pas besoin et il nous les abandonne. Mais la gloire de la création n’appartient qu’à lui. Or, l’orgueilleux cherche à lui ravir cette gloire dans le domaine des œuvres surnaturelles ; seul le cœur humble la lui renvoie tout entière, sans lui en ravir la moindre parcelle.

On comprend très bien les susceptibilités de Dieu pour sa gloire, quand il s’agit de la grâce, puisque les œuvres de la grâce sont une création. « Vous enverrez votre esprit, dit David, et il se fera une création et vous renouvellerez la face de la Terre. » (Ps. CIII, 30) Dans cette création, l’homme travaille avec Dieu ; il est son associé. Le contrat de société accorde à l’homme tous les profits de ses vertus et de ses bonnes œuvres ; il n’en réserve à Dieu que la gloire. Si l’homme veut s’arroger cette part de Dieu, il devient voleur.  Comment le Saint-Esprit pourrait-il continuer à collaborer avec un associé malhonnête ? Aucun homme ne le ferait. Il se retire donc et refuse ses grâces à cet orgueilleux.

 

Au contraire, l’homme profondément humble charme Dieu par son honnêteté. Plus il s’abaisse, plus il gagne sa confiance. Telle a été la raison de la conduite de Dieu dans l’établissement de son Eglise. Saint Paul écrivait aux Corinthiens : « regardez autour de vous ceux qui ont été appelés  à la foi. Vous n’y verrez pas beaucoup de sages selon la chair, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup de nobles. Dieu a choisi sur la Terre des ignorants pour confondre les savants, des faibles pour confondre les forts. – Il a pris des êtres vils et méprisables ; il a pris des riens, pour ruiner tout ce qu’il y avait de grand. – Il a voulu ainsi mettre tous les hommes dans l’impossibilité de se glorifier devant lui. Ut non glorietur omnis caro in conspectu ejus. » (I. Cor. I, 26-29)

 

 

 

L’humilité du cœur serait incomplète si elle ne se traduisait sans cesse par des demandes adressées à Dieu avec une ferme confiance et amour filial. En nous enseignant à prier, Notre-Seigneur a voulu que notre premier mot soit de dire à Dieu ! Notre Père, Pater noster, pour obéir à cet ordre, il ne suffit pas de prononcer cette douce parole. Il faut croire à l’amour paternel de dieu et y répondre par les sentiments d’une piété filiale. Il faut avoir un désir ardent de contenter ce Père céleste et de le glorifier. Or, sa joie, sa gloire sont de nous voir acquérir une perfection morale qui nous rendent semblables à lui. Tous ses commandements, tous ses conseils tendent à ce but. Comme parfois l’obéissance à ses ordres répugne à notre nature corrompue, nous devons l’appeler à notre aide. C’est sa volonté formelle et l’objet principal de la prière. Le concile de Trente nous l’enseigne en empruntant les paroles de saint Augustin : « Dieu ne commande pas l’impossible. Quand il donne des ordres, il nous engage à faire ce qui dépend de nous et à lui demander ce qui dépasse la mesure de nos forces. Alors, il vient à notre secours et nous rend capables d’accomplir ses commandements. » (I.Aug.De nat. et gratia, c. XLIII. Conc. Trid. Sess, 6 cap.11.)

Dès qu’on  adresse à Dieu des demandes de cette nature, on est certain d’être exaucé. Alors notre espérance en lui peut être audacieuse, car elle ne saurait être trompée. ( Rom. V, 5)  Elle sert même de mesure aux libéralités  divines. Plus cette espérance est grande, plus les grâces du ciel tombent avec abondance dans notre cœur. Une âme véritablement humble le comprend et sa confiance grandit avec son humilité. N’y aurait-il pas d’orgueil à douter de la bonté de Dieu, de sa fidélité dans ses promesses, vis à vis d’une âme qui ne veut que lui obéir pour le glorifier ?

Voilà donc le moyen infaillible d’attirer sur nous des grâces abondantes : aller à dieu avec un cœur humble et confiant. Puisque l’essence de la prière est elle-même une grâce, il semble qu’on doive commencer par désirer ardemment cette grâce et par la demander avec persévérance. Tel est l’avis de saint Alphonse de Liguori. Il termine le petit traité dont nous venons de parler, en donnant une formule de prière pour obtenir la grâce de toujours prier. Il en donne une autre pour obtenir la confiance dans les mérites de Jésus-Christ et dans l’intercession de Marie. Ces formules ne sont pas indispensables. Quand on aura bien compris les vérités exposées dans ce chapitre, on saura trouver dans son cœur le désir, s’il est sincère, se traduira par de ferventes demandes et on ne manquera pas de solliciter avec instance le don d’oraison. On l’obtiendra certainement et on arrivera peu à peu à l’union divine par une prière continuelle.

 

 

 

 

L’ESCHATOLOGIE

 

 

 

LA FIN DU MONDE

 

ARNAUD DUMOUCH

 

SUITE ET FIN

 

CHAPITRE 9 :

 

LE JUGEMENT GÉNÉRAL, L’OMÉGA

 

(Chose certaine)

 

La résurrection de tous les morts, "des justes et des pécheurs" précèdera le Jugement dernier. (…) C’est face au Christ qui est la Vérité que sera définitivement mise à nu la vérité sur la relation de chaque homme à Dieu. Le jugement dernier révèlera jusque dans ses ultimes conséquences ce que chacun aura fait de bien ou omis de faire durant sa vie terrestre. « Tout le mal que font les méchants est enregistré - et ils ne le savent pas. Le Jour où "Dieu ne se taira pas"[1]. »

 

Alors tout sera accompli. La vie éternelle, dans la Vision qui rend bienheureux sera un repos perpétuel et une activité de chaque instant. Les trésors de Dieu seront entièrement ouverts à ceux qui l’aimeront. En le voyant, ils verront d’un seul regard toute son oeuvre. En même temps, ils visiteront le monde et chacun de leurs frères, lisant dans les cœurs comme dans un livre ouvert. Nous n’aurons pas honte d’être compris de l’intérieur, jusque dans nos secrets du passé puisque nous n’aurons plus d’orgueil et les autres que de l’amour. Nous serons manifestés aussi aux damnés mais ils ne comprendront pas car l’humilité est une aberration pour celui qui ne pense qu’à briller. Moïse ne cachera rien de sa vie, de ses grâces et de ses faiblesses passées. Il sera face à la petite sainte Thérèse et au nourrisson mort sans avoir connu la terre. De même, chacun au Ciel pourra voir les damnés, anges et hommes. On se réjouira de leur liberté et on respectera leur choix. Eux, pourtant, seront séparés du reste du monde en raison de leurs propres désirs car ils ne supporteront pas la présence des saints. Ils vivront entre eux ou seuls, se méprisant les uns les autres, brûlés par la soif d’amour présente au fond de leur être, mais fidèles à leur obstination. Eux aussi comprendront les raisons du monde et les oeuvres de Dieu et ils ne cesseront de les rejeter. Ce sera un Jugement général et éternel de tous sur tout. Il sera complet dès le premier instant de la vision béatifique, et pourtant renouvelé à chaque instant.

 

Le jugement général n’est pas comme le jugement particulier. Il ne consiste pas en un choix du bien ou du mal, aboutissant à une bénédiction* ou une acceptation de la part de Dieu. Il est un jugement de discernement sur toutes choses, à la lumière de Dieu. Le passé obscur de la terre apparaîtra dans toute son unité. Pourquoi Dieu se cachait-il? Pourquoi laissait-il le mal se répandre sur terre? Pourquoi la mort des enfants, la souffrance des innocents et des coupables? Les mystères de l’histoire humaine, les interconnexions qui ont conduit aux guerres, le rôle occulte du démon qui manipulait les foules, de Dieu qui permettait bonheurs et malheurs, tout apparaîtra en une vision unifiée. Alors se réalisera la prophétie de Jésus.

 

«Heureux les affamés et assoiffés de la justice, car ils seront rassasiés.»[2]

 

 

 

 

 

 

 

 

CONCLUSION

 

 

Il suffit d’aimer

 

Le Christ enseigne qu’il n’y aura plus de mariage dans l’autre monde[3]. Cette parole pose parfois problème à ceux qui s’aiment. Ils peuvent se rassurer. Elle ne veut pas dire que la femme n’aimera plus son mari au Ciel ou la mère son enfant. Bien au contraire, ces amours et leur motif terrestre demeureront comme ils demeurent aujourd’hui entre Marie*, Joseph et Jésus. Mais, dans la Vision béatifique, le cœur de chacun s’ouvrira à l’infini au point que l’amour qui unit chacun sera plus grand que le plus beau des mariages terrestres. On sera en fait infiniment marié avec tous, chacun étant aimé pour lui-même en Dieu. Loin de détruire l’amour de la terre, cet amour divin le transfigurera dans des proportions infinies. Cette communauté parfaite, l’Église du ciel, sera une véritable communion des saints.

 

 

Et ils verront sa Face,

Et son Nom sera inscrit sur leur front.

De nuit, il n’y en aura plus.

 On se passera de la lampe pour s’éclairer

Car le Seigneur Dieu répandra sa lumière,

Et ils seront Rois pour les siècles des siècles. [4]

 

 

 

DEUXIÈME PARTIE:

 

LES SOURCES DE LA CONNAISSANCE DU FUTUR

 

 

Une telle précision sur le destin futur de l’humanité étonne. D’où l’auteur tient-il cela? Aurait-il des entretiens secrets avec l’autre monde? Dans ce chapitre, je voudrais expliquer à ceux qui se posent la question intellectuelle de mes sources, à quel point le théologien doit aussi être un philosophe, un sociologue, un historien. De plus, il se doit d’être modeste et prêt à modifier ses vues car ses déductions sur l’avenir intègrent beaucoup d’éléments d’incertitude.

Trois sources permettent de d’approcher au mieux le évènements à venir. D’abord les enseignements de la foi; ensuite ceux des révélations privées* confirmées par l’Église; enfin, ceux de la philosophie et de l’observation de l’humanité. La troisième source est indispensable. Elle est aussi la plus incertaine.

 

 

 

Chapitre 1 :

 

Fréquenter amoureusement l’Esprit Saint et Marie

 

Les textes évangéliques qui parlent de la fin du monde sont complexes. Jésus ne cesse de mêler dans le discours eschatologique quatre perspectives: la ruine de Jérusalem*, la fin des civilisations, la mort individuelle de chacun et la fin du monde. Il procède ainsi pour faire comprendre que tout cela n’est à ses yeux qu’un seul et même mystère. Ces différents niveaux de sens rendent l’interprétation des textes bien aléatoire. Beaucoup de théologiens par le passé se sont laissés tromper et on reste parfois perplexe à la lecture de leurs interprétations. Lorsqu’on est ainsi dans l’expectative et que les textes de l’Écriture sont peu clairs et contradictoires, il convient d’avoir deux réflexes.

 

1-                 Passer beaucoup de temps, des années s’il le faut, à fréquenter l’Esprit Saint par la prière et la réflexion pour se familiariser à sa manière d’agir. La prière rend sa présence intime. Elle fait sentir (sensus fidei) ce qui est vrai ou faux. La méditation, c’est-à-dire l’observation à l’aide de l’intelligence permet de comprendre le futur par le passé. Il faut observer en premier lieu ce qu’Il a fait pour Jésus car ce sera ce même Esprit Saint qui préparera et accomplira l’histoire de la fin du monde[5]. L’Esprit Saint se résume à un esprit d’humilité en vue de l’amour (Agape).

 

Avoir le sens de la croix : Tout ce que fait l’Esprit Saint pour sauver l’homme individuel ou les communautés humaines est marqué du signe de la croix. La raison en est justement cette histoire d’humilité et d’amour. Qui connaît mieux l’humilité que celui qui a un jour souffert ? Qui est mieux disposer à aimer que celui qui est humble ? La croix est une sagesse de souffrance et de mort: “ En vérité, disait Jésus, si le grain de blé ne meurt pas, il reste seul mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruits ”[6]... en humilité, en soif de Dieu, parfois même en charité et donc en Vie éternelle. “Elle est scandale pour les Juifs et folie pour les païens ”[7]. Elle est scandale, mais réalité. Il suffit de se pencher sur l’histoire du passé. Rien ne subsiste des réalités du passé, même celles que Dieu avait voulues lui-même comme le Temple de Jérusalem. Les plus belles jeunes filles sont déjà fanées. Jésus marque tout ce qu’il touche de cette sagesse de la croix. Doit-on appliquer cette sagesse à l’humanité entière pour la fin du monde? On serait effectivement tenté, en observant le passé disparu, d’interpréter la croix pour la fin du monde dans le sens le plus dur. Sous un texte dont la lettre annonce bataille et terreur, il peut signifier tout autre chose qu’une guerre extérieure.

 

 

 

 

Chapitre 2 :

 

La foi de l’Église par l’Écriture et Pierre

 

En plus de cet aspect de connaissance affective, il existe la Révélation d’un contenu intellectuel.

La seule autorité qui de manière absolue est certaine en cette matière, c’est la parole du Dieu unique et éternel.

Lorsque Jésus, le Verbe de Dieu fait homme, eut accompli son oeuvre, il communiqua à ses disciples l’Esprit Saint de manière telle que rien d’essentiel ne leur fut caché de l’avenir. Ils comprirent en plénitude l’Évangile et les projets de Dieu. Saint Thomas d’Aquin dit que cette compréhension totale ne reviendra sur terre que dans les temps de la fin. Les apôtres laissèrent des écrits. Leurs textes ne doivent cependant pas être lus n’importe comment. Ils sont écrits en mots humains. Traduire des vérités infinies par l’analogie de mots limités est évidemment réducteur. C’est pourtant le pari que Dieu a fait en s’adressant aux hommes à travers les paroles de divers prophètes, puis en se faisant lui-même homme. Je me suis servi des textes explicites de la Bible à chaque fois que cela a été possible. Mais, il faut le reconnaître, je ne l’ai jamais fait de manière matérielle.

En effet, certains textes sont purement symboliques (ceci n’exclut pas qu’ils se réalisent parfois historiquement à telle ou telle époque).

Exemple: « Une bête apparut. Elle avait sept têtes et dix cornes »[8]. Le sens littéral de tels textes est multiple. C’est le propre des symboles. Il s’applique à chaque époque. Ainsi fonctionne dans son ensemble l’apocalypse de saint Jean. Elle parle non seulement de la fin du monde, mais de la fin de chaque génération, de chaque humain individuel, de la fin des cités, des entreprises humaines etc. Inutile donc de vouloir appliquer les passages qui la composent à tel ou tel événement historiquement daté à l’exclusion des autres. La bête, par exemple signifie aussi bien l’Empereur romain Néron, qu’Hitler, nos propres péchés capitaux etc.

 

D’autres prophéties ont d’abord un sens historique[9] (sans exclure cependant un sens symbolique)

Exemple: « De ce temple, il ne restera pas pierre sur pierre. »[10] Le Temple de Jérusalem fut physiquement détruit en 70 après Jésus-Christ comme Jésus l’avait annoncé. C’est le premier sens. Pourtant, ce sens historique n’exclut pas l’autre, Jésus lui-même en informe ses disciples. Le vrai temple était son corps qui devait mourir et, trois jours plus tard, ressusciter. Toutes les prophéties de Jésus concernant le peuple juif sont de cette catégorie. Leur sens littéral est d’abord historique. Elles sont du même ordre que la parole d’Isaïe: « Voici, une vierge est enceinte![11] » On le voit, la théologie de l’Église ne donne pas seulement une vision générale du projet éternel de Dieu. Elle parle aussi du concret. Elle annonce certains éléments du futur avec certitude.

 

Les textes de cette catégorie sont dispersés partout dans l’Écriture, depuis les évangiles aux épîtres. Certains font même référence à des prophéties de Daniel dans l’Ancien Testament. Il est possible de distinguer ces deux sortes de prophéties par leur style, leur contexte. Mais un tel travail exige une bonne connaissance des mentalités orientales. L’erreur est possible. Au cours de cet ouvrage, je me suis efforcé de ne pas en oublier un seul.

 

 

 

Un principe doit être retenu. Plus on s’approche du concret, plus l’erreur est possible. Plus on reste dans des généralités, abordant par exemple les questions du projet de Dieu, de la croix qu’il maintient dans l’histoire pour sauver l’humanité, plus on est infaillible…

 

 

Tout au long de cet ouvrage, je me suis efforcé de distinguer, soit en note dans le texte, ce qui était sûr de ce qui était probable. Mais, en ne perdant pas de vue le principe encadré ci-dessus, il est possible à chacun d’entrer dans cette liberté de la recherche, incarnée dans une observation quotidienne des évènements de l’actualité.

 

Exemple: Il est certain, de manière infaillible, qu’il est inutile d’annoncer le retour final du Christ, celui qui se produira historiquement à la fin des générations, avant que ne soient réalisés un certain nombre de faits historiques: « L’Église de la dernière génération subira d’abord un sacrifice comparable à la passion du Christ. Son offrande d’amour et d’humilité provoquera le retour du Christ. A cette époque, un dernier Antéchrist* règnera. Il se distinguera des autres par le fait que son gouvernement politique sera mondial. Ce sera, humainement, une époque de paix et de gloire. Au Ciel, ce sera la plus grande détresse car, en cette époque, beaucoup risqueront de se perdre pour l’éternité. » Ceci constitue une vérité sûre car elle est non seulement explicitement rapportée par l’Écriture[12] mais elle fut confirmée à la fin du XXème siècle par le Magistère ordinaire de l’Église[13].

Mais, si l’on veut entrer dans les détails de cette prophétie, dans le concret de sa réalisation, le scénario devient simplement probable[14]. Il n’est obtenu que par voie de déduction, compte tenu de la connaissance des méthodes habituelles de Dieu et de la psychologie des hommes.

Exemple de cette probabilité : J’affirme à un moment que « le dernier Antéchrist, celui qui triomphera à la fin du monde, révèlera explicitement au monde Lucifer* et qui fut dès l’origine à la source des mensonges et des crimes. » Avec d’autres théologiens, je l’ai sorti de la lettre des textes de l’Écriture. C’est très probable. Mais tant que l’Église ne l’aura pas solennellement confirmé, ce n’est que probable.

 

Pierre, évêque de Rome

 

L’Écriture Sainte comme les apparitions laissent beaucoup d’incertitudes. Les textes sont parfois symboliques, parfois ils sont à prendre au sens littéral. Comment ne pas se tromper?

Un dernier moyen utile et pratique a été prévu par Jésus avant sa passion. Il s’agit de la personne de Pierre. Il existe un charisme particulier, donné à un homme marqué du sceau de l’autorité, pour confirmer leurs frères dans leurs interprétations laborieuses. Jésus l’affirme à Pierre, le premier pape: «J’ai prié pour que ta foi ne défaille pas. Quand tu seras revenu (de ton reniement), affermis tes frères[15]. ». Qu’on y croie ou non, on est obligé d’admettre que même les papes les plus corrompus sont restés infailliblement fidèles à la même foi. Ils ont établi fidèlement les dogmes de l’Église, par centaines: «cette affirmation est vraie. Tu peux t’appuyer sur elle sans crainte. »

 

Étant catholique, j’ai fait le pari d’écouter l’Église dans la voix de Pierre. Ce n’est pas à la mode de nos jours. Pourtant, à l’intersection de trois chemins (Écriture, Enseignement des saints, Confirmation de Pierre*), j’ai trouvé quelque chose d’unique. Là, la Lumière et l’Amour, qui sont les marques de Dieu, s’unissaient.

 

Certains dogmes sont, il faut le reconnaître, difficiles à comprendre et à accepter. Ainsi, celui du martyre final de l’Église. On n’admet pas sans tremblement que le Temple créé par Dieu finisse un jour lamentablement, à l’image du Christ crucifié. L’Écriture semble nier cette affirmation: « Les portes de l’enfer ne l’emporteront pas sur mon Église.[16]» Cependant, et c’est le propre de la foi, il faut avoir l’audace en toute confiance d’adhérer à la vérité de cet enseignement. Si Pierre a parlé, c’est que l’Esprit Saint a confirmé par sa bouche. Des contradictions apparentes sort toujours la lumière, comme de deux silex qu’on frotte.

 

Le Magistère de Pierre et de ses successeurs s’est peu exprimé sur les mystères de la fin du monde. Au cours des 2000 ans d’histoire, il s’est contenté de condamner deux erreurs: le millénarisme (comme si le Christ devait régner physiquement 1000 ans sur terre! L’Église a sans cesse rappelé que ces 1000 ans[17] étaient le symbole de sa présence cachée jusqu’au cœur des plus grands malheurs). Le messianisme temporel (comme si le paradis céleste était possible ici-bas, à travers un gouvernement humain!) a été condamné comme une utopie dangereuse car source des pires idéologies politiques (marxisme par exemple) ou religieuses (sectes apocalyptiques).

Cependant, en 1992, et sans doute pour la première fois, Pierre nous a donné un nouvel enseignement doté de son autorité ordinaire pour confirmer la foi[18]. Ce texte est essentiel car il donne en une page tout l’esprit de la fin du monde et de la fin de toute chose. Il peut se résumer ainsi: « Tout passera par la mort, même l’Église. Si le grain de blé ne meure pas, il reste seul. Mais s’il meurt, ; il porte beaucoup de fruits[19]. Car toute créature spirituelle, toute communauté humaine se doit d’apprendre, comme Jésus, l’humilité. Alors tout sera exalté dans la vie éternelle, même l’Église et, avec elle, l’humanité. » Ce texte, déjà cité au cours du livre, mérite d’être répété ici. Il est la clef de tout.

 

Avant l’avènement du Christ, l’Église doit passer par une épreuve finale qui ébranlera la foi de nombreux croyants.(…)

L’Église n’entrera dans la gloire du Royaume qu’à travers cette ultime Pâque où elle suivra son Seigneur dans sa mort et sa Résurrection(…)”[20]


Chapitre 3 :

 

Les saints canonisés et les apparitions reconnues par l’Église

 

Il existe une seconde source, qui nous est commune avec les orthodoxes. Il s’agit des saints canonisés et, en particulier, des docteurs de l’Église. Il s’agit aussi des apparitions officiellement reconnues par l’autorité de l’Église.

On a souvent dit que la canonisation des saints et la reconnaissance des apparitions n’engageait pas la foi. Précisons les choses. Il est vrai qu’une canonisation ne constitue pas un nouveau dogme, un nouvel article de la foi ou de la morale. Tout avait été révélé à la mort du dernier des apôtres, saint Jean. Il n’est donc pas question de croire en la sainteté de Vincent de Paul comme on croit à l’existence d’un purgatoire après la mort. Appuyé sur cela, beaucoup de théologiens s’efforcent de ramener à du secondaire les saints ou les apparitions reconnues de manière canonique. Ils ont tort et ce pour deux raisons.

- D’abord parce que, lorsque l’Église canonise un saint ou reconnaît une apparition, elle engage son autorité. « Il s’agit d’une autorité ordinaire qui requiert de la part des croyants, la soumission religieuse de la volonté et de l’intelligence »[21]. Le Cardinal Ratzinger le rappelait récemment, lorsqu’il expliquait les différents niveaux de l’infaillibilité du Magistère[22]: « La canonisation des saints engage l’Église eut égard aux vérités liées à la Révélation par nécessité historique. On doit les tenir pour définitive[23]. » Pire encore, la procédure de canonisation nécessitant un miracle reconnu comme d’origine divine, c’est Dieu lui-même qui engage son autorité. Le mépris où est tenu une telle reconnaissance est plus qu’une erreur théologique, c’est une folie. Il est donc abusif d’affirmer que nul n’est tenu de considérer avec confiance la vérité de la sainteté de tel homme ou à la réalité d’une apparition reconnue de la Vierge Marie* (Lourdes par exemple). Nul n’est tenu d’y croire comme à un dogme de la foi. Il s’agit d’y croire comme à la manière dont, historiquement, Dieu a incarné cette vérité dans l’histoire d’un homme ou d’une époque.

- Ensuite parce que ces deux sources, si elles n’apportent rien de nouveau concernant le contenu de la foi, apportent vraiment du nouveau en ce qui concerne le contenu de l’espérance. Elles sont essentielles quand il s’agit de disserter sur le concret, sur l’action de Dieu dans telle ou telle époque. Elles permettent de comprendre comment Dieu va appliquer ici et maintenant son plan général qui ne vise qu’au salut du plus grand nombre.

 

Aucune apparition n’est reconnue, nul homme ne peut être canonisé si les trois critères suivants ne sont pas réalisés.

1- La conformité de ce qui est enseigné avec la foi catholique.

2- La sainteté intérieure de l’apparition ou du saint, c’est-à-dire dans l’ordre d’importance, le fait que transparaissent l’amour de charité, l’humilité et la droiture des vertus morales.

3- La réalisation, concrète et vérifiable, après la mort du saint ou à la fin des apparitions, de quelque miracle remarquable. La définition du miracle est précise en théologie. Elle ne se confond pas avec le prodige parapsychologique. Il s’agit d’un phénomène qui dépasse les lois de la nature et qui vient nécessairement de Dieu[24]. Si Dieu manifeste qu’il bénit* de cette manière certains théologiens morts ou telle apparition, c’est que l’enseignement qui en ressort doit être plutôt bon et vrai.

Appuyée sur ces saints qui sont ce qu’il y a de meilleur dans la Tradition de l’Église, la théologie n’a cessé de s’approfondir. A chaque fois que cela m’a été possible, je me suis appuyé sur les saints : Saint Thomas d’Aquin pour l’ensemble de la théologie, saint Louis-Marie Grignon de Montfort* pour décrire les missionnaires des derniers temps, sainte Odile*, sainte Bernadette… A partir de 1830 (avec sainte Catherine Labouré), la Vierge Marie n’a cessé de donner des messages à l’humanité. Plusieurs ont été officiellement reconnus et canoniquement authentifiés[25]. Ils donnent des indications précieuses sur le futur concret: « Voici dit la Vierge, comment la Parole de mon Fils va se réaliser pour votre génération. » C’est pourquoi, tout en s’appuyant en premier lieu sur la foi, je n’ai pas hésité à citer les paroles de Marie quand j’essayais d’expliquer l’application concrète de cette foi pour telle ou telle époque.

 

Chapitre 4 : La raison

 

«Foi et raison doivent, comme deux affectionnées, marcher ensemble. » Ainsi s’exprimait saint François de Sales pour qualifier la théologie catholique. Un théologien est donc fondamentalement philosophe. Il sait que Dieu n’a pas créé son intelligence et son sens de l’expérience pour qu’il les bannisse de ses recherches.

Or l’histoire des hommes est dépendante de nombreuses influences.

1- Certaines échappent totalement au raisonnement. Elles sont contingentes et, à moins de recevoir une révélation de Dieu, inconnaissables. Ainsi en est-il de ce qui dépend, d’une part, totalement de la liberté (celle de Dieu ou celle d’un homme), et, d’autre part, du hasard.

Deux exemples: Dieu avait annoncé explicitement dans l’Écriture la venue de pestes et de guerres, ainsi que de plusieurs Antéchrists[26]. Mais qui pouvait, en 1346, prévoir l’arrivée de la peste noire, soit un an avant son arrivée? Cette date était imprévisible pour deux raisons. Dans l’apparition de la peste noire en 1347 sont intervenus deux critères échappant au raisonnement : le hasard d’un navire contaminé ; une permission de la liberté de Dieu.

Autre exemple : Qui pouvait deviner que l’un des plus grands Antéchrists serait allemand? Personne sauf par une révélation expresse de Dieu. Sainte Odile  en reçut révélation dès le VIIIème siècle[27]. Mais qui pouvait prévoir qu’il s’appellerait Adolf Hitler? Personne car Dieu s’est réservé cette connaissance.

Il en est de même pour les passages de ce livre qui traitent du futur. J’ai pu en décrire certains aspects généraux avec une bonne probabilité théologique. J’y ai été aidé par les écrits de ces saints ou à travers le message d’une apparition reconnue. N’étant pas moi-même éclairé par le Ciel, je suis obligé d’admettre que je ne connais rien des aspects particuliers comme l’époque et le nom du dernier Antéchrist. Ce sont des futurs contingents que Dieu se garde.

 

2- Certaines influences qui font l’histoire sont par contre liées à des lois sociologiques connues. Exemple: que la génération des enfants des Nazis ait été influencée, par opposition à leurs pères, par le gauchisme pacifiste, antipatriotique, cela pouvait être déduit dès 1945 de la connaissance de « l’effet balancier » (Tout excès provoque l’excès inverse).

Chaque fois que c’est possible, en m’appuyant sur des lois sociologiques semblables à celle-ci, j’ai pu annoncer avec une certaine sûreté des évènements du futur.

Déduction logique: « Il est probable que les religions seront un jour rejetées dans leur ensemble avec horreur par les hommes, à cause des erreurs et des violences de l’une d’elles, l’islam*. » J’ai écrit cela en considérant avec inquiétude depuis 1979, la montée de la haine à un tel niveau qu’elle ne peut que provoquer son effet de violence. Il est probable que les meilleurs connaisseurs de l’Allemagne le pressentaient aussi dès 1933. Quant au rejet des religions, par comparaison avec 1945-1968, j’ai écrit qu’il se produirait environ 25 ans après la fin des malheurs ou de la grande guerre de l’islam, le temps qu’une nouvelle génération grandisse[28]. Ce travail n’a rien de prophétique. Il est essentiellement philosophique. C’est pourtant loin d’être une science exacte car, je l’ai dit, l’histoire est aussi faite de hasards, de liberté. La survenue de telles réactions sociologiques est probable car la plupart des hommes, les foules humaines, suivent le courant dominant de leur époque. Mais je l’ai qualifiée d’indécise car il se peut qu’un évènement inimaginable retourne l’histoire.

 

 

 

 

VOCABULAIRE ESCHATOLOGIQUE

 

Allégorie :

L’Écriture contient nombre d’histoires, anodines en apparences. En fait, sous leur lettre, se cache une prophétie souvent très précise et spirituelle de plusieurs événements futurs. Ces histoires sont des allégories. Exemple : « Dieu fit tomber Adam dans un sommeil mystérieux puis, de son côté, il tira la femme. » (Génèse 2, 21). >>>> « Dieu fit tomber le Christ dans le sommeil de la mort. De son côté percé par la lance jaillit la femme nouvelle : Marie, l’Eglise, mères de tous les vivants. » (Jean 19, 34). Utilisés avec prudence, les textes permettent donc souvent de connaître l’avenir et ce avec grande précision.

 

Antéchrist:

(du grec, avant le Christ). Il se distingue de son idéologie, appelée dans les Écritures l’esprit de l’Antéchrist. L’Antéchrist est tout homme qui incarne à telle ou telle époque l’idéologie anti-chrétienne (orgueil et égoïsme au lieu d’humilité et amour). A la fin du monde, le dernier Antéchrist poussera jusqu’au sublime le culte de l’orgueil et de l’égoïsme humain. L’Antichrist (celui qui lutte contre le Christ) est une expression semblable (Voir chapitre 6).

Anne-Catherine Emmerich (1774-1824) :

Stigmatisée allemande, diocèse de Westphalie. Ses visions de la vie de Jésus et ses prophéties sur le destin et les épreuves de l’Église sont célèbres. Elle n’est pas encore canonisée. Elle est donc toujours citée en notes, à titre de témoignage. Voir Les visions d’Anne-Catherine Emmerich, Téqui, 1965 (3 volumes) http://jesusmarie.free.fr/Indexxx.html.

 

Apocalypse de saint Jean :

Dernier livre canonique de l’Écriture Sainte. Son style est celui du récit d’un rêve fait par Jean. Il est rempli de significations symboliques. Ses métaphores n’annoncent donc pas un seul événement de l’histoire mais s’appliquent tout au long de l’histoire des individus ou des communautés humaines. C’est de cette manière qu’il est utilisé au long de cet ouvrage. Ce n’est qu’en un dernier sens et avec grande prudence qu’un passage peut être appliqué spécifiquement à tel ou tel événement précis de l’histoire (méthode Témoins de Jéhovah).

 

Apostasie:

C’est le fait de renier sa foi après en avoir vécu. Les chrétiens comme les musulmans ont reçu l’annonce explicite d’une apostasie de masse vers la fin du monde. Jésus affirme que cela se fera dans son Église à cause de la perte de l’amour de Dieu et du prochain. Mahomet l’annonce pour l’islam du fait d’un échec militaire gravissime vers la fin du monde, accompagné de la perversité de certains de ses descendants arabes et de la perte de toutes les constructions politiques de l’islam (Voir chapitres 4 et 5).

 

Apparition et révélations privées:

Elles n’apportent jamais rien en ce qui concerne le contenu de la foi. La Révélation a été close à la mort de saint Jean, vers 90 après Jésus-Christ. Lorsqu’elles sont canoniquement reconnues, elles sont importantes pour connaître l’application du gouvernement de Dieu à telle ou telle génération (l’espérance). Elles apportent alors des vérités du Ciel concrètes concernant le futur et sa signification (Voir deuxième partie, les saints canonisés et les apparitions reconnues).

 

Apparition et révélations publiques:

Il s’agit de l’Écriture Sainte (Ancien et Nouveau Testament). Elle a été clôturée à la mort du dernier apôtre, saint Jean vers 90 après J.C. Les textes eschatologiques utilisés sont principalement le prophète Daniel, les discours eschatologiques de Jésus, les prophéties de saint Paul et saint Jean sur l’Antéchrist (l’Apocalypse de saint Jean, texte dont le sens premier littéral est symbolique, est à mettre à part, voir ci-dessus). Certains textes annoncent au sens premier littéral des évènements futurs. Bien que l’autorité de ces textes est la plus haute qui soit, ils doivent être utilisés avec prudence car leur sens est souvent, de par la volonté de Dieu, multiple. L’exemple de la fameuse parole de Jésus : « Détruisez ce Temple, en trois jours je le rebâtirai » le prouve. Il parlait certes du Temple de Jérusalem, détruit de fond en comble 40 après sa mort et peut-être un jour rebâti… Il parlait aussi de son corps, et peut-être aussi du nôtre face à la mort, et des cathédrales gothiques, des générations humaines, etc.

Bénir, bénédiction:

L’expression « bénédiction de Dieu » peut prendre deux sens selon qu’il est divin ou humain. Pour Dieu, une religion ou un homme est béni s’il est humble, petit, prêt à se livrer à l’amour. C’est du moins l’interprétation catholique du mot. L’homme béni par excellence est Jésus sur la croix. Dans le sens humain, habituel, mondain du terme, être béni par Dieu signifie souvent l’inverse: gloire humaine, réussite, pouvoir. Les Protestants américains comme les islamistes communient dans cette conception du mot bénédiction. Dieu se sert de cette ambiguïté des sens. Il en fait un instrument pour sanctifier les hommes. Il laisse à chacun un temps de pouvoir terrestre pour mieux, tôt ou tard, mettre un terme à cette gloire et plonger à travers une chute douloureuse dans l’apprentissage de l’humilité. C’est l’explication du caractère mortel de toute réalité d’ici-bas.

 

Djalal (Antéchrist musulman):

Puissance militaire de la fin du monde. Elle sera dirigée par un homme, le Djalal. Son idéologie sera anti-islamique. Il s’opposera à l’islam au cours d’une grande guerre. Il réussira et détruira les possessions islamiques dans le monde. Le Djalal sera lui-même vaincu par l’apparition du Messie Jésus, fils de Marie (Voir Les signes dans l’islam, chapitre 5).

 

Djihad (guerre sainte musulmane):

Commandée par Allah vers la fin de l’exil à Médine pour reconquérir la ville païenne de La Mecque et rendre la Kaaba au culte unique d’Allah. L’islam sunnite distingue quatre guerres saintes. 1- Contre les mécréants pour répandre la vraie foi, 2- Contre les pervers musulmans, 3- Contre Satan, 4- Contre ses propres vices. Pour l’islam Wahhabite, la plus grande des guerres est non seulement militaire, mais elle n’a aucune autre règle que l’efficacité. Pour le coran et les Hadith, le djihad est bien une guerre militaire mais elle doit être soumise à des règles légales précises: commandée par le seul Calife, respectant la vie des civils. Usant de la ruse, elle permet selon les circonstances l’exécution des prisonniers de guerre, sans pourtant nier l’honneur et l’humanité. Elle ne vise pas à imposer mais à proposer l’islam. Par contre, elle vise à imposer les lois humaines justes de Moïse : interdire le meurtre, l’avortement, la trahison etc. (Voir L’origine de l’islam, chapitre 3).

 

Élie:

Avec Énoch, ils sont les deux hommes dont la Bible affirme qu’ils ne moururent pas. Énoch représente l’amour de Dieu; Élie, le zèle apostolique (parfois intransigeant) pour la gloire de Dieu. A la fin du monde, ils doivent revenir et annoncer le retour du Messie. De fait, ils ne reviendront pas personnellement. Ils sont la figure de deux témoins (plusieurs sens sont donnés à ce mot) donnés à l’humanité pour qu’elle comprenne l’amour de Dieu et sa propre vanité. (Voir Chapitre 5).

 

Énoch: (voir Élie)

 

Eschatologie:

C’est la partie de la théologie qui étudie du mystère de la fin de toutes choses. Elle se divise en deux parties: 1- La mort individuelle et le destin de chacun dans l’autre monde; 2- La mort des communautés humaine et la fin du monde. Pour un chrétien, l’eschatologie de l’islam n’est qu’un chapitre d’une eschatologie plus grande, celle du monde entier. Voir à cet égard deux ouvrages du même auteur: L’heure de la mort, 2002; La fin du monde, 2002.

 

Fatima (Apparitions de la Vierge à):

Cette apparition, reconnue officiellement par l’Église, a eu lieu au Portugal en 1917. Pour ce qui concerne l’eschatologie, les trois secrets révélés aux enfants sont importants. Ils se réfèrent aux guerres mondiales (Voir les deux premiers secrets, chapitre 4, les sept athéismes) et au martyre final de l’Église (le troisième secret est au chapitre 7, la fin de la papauté).

 

Franc-maçonnerie:

Groupes philosophiques nés de l’esprit des lumières. Organisés sous forme de loges secrètes, ils cherchèrent dès le XVIIIème siècle à réaliser le meilleur monde possible, en se libérant des dogmes chrétiens trop pesants. D’option humaniste, ils rejetèrent finalement toute référence à Dieu. Leur influence athée provoqua en France (GODF), puis dans le monde entier, une accélération de l’apostasie* religieuse et l’adoption d’une nouvelle morale du type Carpe Diem (Voir Chapitre 4, deuxième étape).

 

Gog et Magog:

Bataille militaire finale de l’islam et de l’Antéchrist* (Voir Apocalypse 20, 7-9). « L’Antéchrist viendra et ira dans le voisinage de Médine. La ville éprouvera trois secousses et, après cela, les infidèles et les hypocrites iront trouver l’Antéchrist». Hadith 92, 26 (Point 2). Il viendra de la région du Khorassan, en Asie, et 70 000 juifs armés le suivront. Les diables que le Prophète Soulaïman a enchaînés dans les mers le suivront. Les musulmans seront vaincus. Mais ce sera provisoire. La venue de Jésus dévorera l’Antéchrist (Voir Deuxième partie, chapitre 2, 3).

 

Harmagedôn (la bataille d’-) :

Voir Apocalypse 16. Je n’en traite pas explicitement car cet ouvrage ne fait que parler du sens profind de ce combat. Ce texte, d’abord symbolique comme tous ceux de l’apocalypse, ne signifie rien d’autre que ce choix final qu’est amené à faire tout homme et toute communauté, tôt ou tard, entre l’amour de soi et la conversion au Sauveur. Harmagedôn est situé près de Jérusalem car cette bataille réelle quoique d’abord spirituelle porte justement sur le choix ou le rejet de Dieu. Elle se situe habituellement à l’heure de la mort de chacun ou, pour la fin du monde, ace à l’Antéchrist et dans le retour glorieux du Christ.

 

Humanisme sans Dieu:

Philosophie issue de la Franc-maçonnerie*. Après les excès des idéologies athées puis de l’islam guerrier, cette philosophie triomphera sans doute à travers sa forme matérialiste. Elle sera l’une des étapes de l’antichristianisme en marche vers la révélation ultime de Lucifer et sa révolte (Voir Chapitre 4, deuxième et troisième étape).

 

Intégrisme:

Après le Concile Vatican II, ce courant se révéla puissamment dans l’Église. Il refuse l’attitude plus humble du catholicisme dans sa parole et sa liturgie. Il rêve du temps où elle pouvait diriger le monde. Pour ce qui concerne l’eschatologie, la figure de ce courant est Pierre lorsqu’il refusa de se faire laver les pieds par Jésus. Vers la fin du monde, ces chrétiens pourtant fervents ne tiendront pas et ne comprendront pas le martyre de l’Église, à l’image de Pierre à la croix de Jésus (Voir chapitre 5).

 

Islam:

Religion non créée par Dieu mais bénie* par Dieu par la suite à cause de sa foi semblable à celle d’Abraham. Fondée comme une religion de l’épée, elle s’est repandue par la guerre. Pour ce qui concerne l’eschatologie*, elle est sans doute l’une des réalités symbolisées par Élie*, l’un des deux témoins qui doit revenir. Cette religion prendra l’épée et périra par l’épée. A cause de ses excès, elle entraînera par réaction le monde dans une nouvelle étape d’apostasie* (Voir chapitres 3, 5 et 7).

 

 

Israël:

Pour ce qui concerne l’eschatologie*, le peuple élu est l’une des figures les plus importantes. Son destin politique est signe, à chaque époque, de l’état du monde. Les ennemis de Dieu se font ennemis d’Israël et versent son sang avant d’être vaincus. Ce fait, quatre fois millénaire, vient de ce que ce peuple, toujours différent des autres, ne peut être supporté par l’orgueil d’une civilisation quand elle a réussi. Cinq prophéties politiques et datables doivent se réaliser avant le retour du Christ (Voir chapitres 5 et 7).

 

Jean:

Pour ce qui concerne l’eschatologie*, Jean est la figure de l’Église intérieure, celle des fidèles qui prient. Vers la fin du monde, cette Église sera préparée par la Vierge Marie à vivre les évènements de la fin. Elle subsistera toujours sur terre, jusqu’au retour du Christ.

 

Jérusalem:

Pour ce qui concerne l’eschatologie*, Jérusalem est l’image du séjour de Dieu en proie aux attaques incessantes du mal, du démon, pour la damnation de l’âme. Pour les chrétiens qui sont appelés à prier d’abord en esprit et vérité, cette ville n’a pas de valeur politique mais elle est un puissant symbole religieux et eschatologique. Vers la fin du monde, la papauté s’y éteindra car « il ne convient pas qu’un prophète meurt hors de Jérusalem». Pour les musulmans, Jérusalem est le troisième lieu saint de l’islam. Après sa conquête par les armées arabes, au IXème siècle, une mosquée au dôme doré fut construite à l’emplacement du Temple ruiné des Juifs. Pour eux, ce Temple juif ne doit jamais être reconstruit. Les Juifs furent maudits de Dieu après avoir voulu tuer le Messie Jésus. Vers la fin du monde, Jérusalem sera perdu par l’islam à cause de la guerre de l’Antéchrist qui sera lui-même juif (Voir les signes dans l’islam, chapitre 5). Pour les chrétiens au contraire, le retour des Juifs dans la totalité de Jérusalem est un signe explicitement rapporté par Jésus pour annoncer, vers la fin du monde, l’étape de la fin des structures politiques nationales. Ce signe précèdera leur réconciliation avec le Christ Jésus (Voir chapitres 6 et 7).

 

Jonas (le signe de):

Jonas resta trois jours dans le ventre d’une baleine. Le christ resta trois jours au sépulcre. De même, vers la fin du monde, ce signe sera donné au monde. L’Église et les religions subiront un martyre et « trois jours » symboliques de disparition totale (Voir chapitre 7).

 

Joseph (fils de Jacob):

Pour ce qui concerne l’eschatologie*, l’histoire de Joseph est une allégorie révélant la manière dont l’Église et Israël se retrouveront à la fin du monde. Israël reconnaîtra le Christ comme son Messie (Voir chapitre 7, la conversion d’Israël).

 

Judas:

Pour ce qui concerne l’eschatologie*, il est la figure de cette partie de l’Église qui, vers la fin du monde, trahira l’Évangile et livrera la papauté restée fidèle pour qu’elle disparaisse (Voir progressisme, chapitre 5).

 

Kaaba:

Le sanctuaire de La Mecque, la Kaaba, possède en son centre une pierre noire apportée par les anges. Il serait le premier temple élevé en l’honneur de Dieu par Abraham et son fils aîné Ismaël. A l’époque de Mahomet, l’en­ceinte de la Kaaba était peuplée de plus de 300 idoles. Il la purifia et la rendit à Allah. Vers la fin du monde, la ville sera détruite par les armées de l’Antéchrist. Ce choc déstabilisera l’islam au point de créer un vaste mouvement d’apostasie* (Voir Deuxième partie, chapitre 5).

 

La Mecque:

La ville de La Mecque fut fondée, 2000 ans avant Jésus-Christ par Abraham et son fils Ismaël, père de tous les Arabes. Située en Arabie Saoudite, elle est le premier lieu saint de l’islam. Elle est la ville natale du Prophète Mahomet, le siège de la Kaaba autours duquel tourne toute la prière des musulmans du monde entier. Mahomet la conquit militairement vers la fin de sa vie et établit le départ de toutes les conquêtes militaires arabes. C’est vers elle que se tournent tous les musulmans dans leurs cinq prières journalières. Ils s’y rendent en pèlerinage une fois dans leur vie. Vers la fin du monde, la ville sera détruite par les armées de l’Antéchrist* (Voir chapitre 5).

 

La Salette (Apparitions de la Vierge à):

Cette apparition donne un secret apocalyptique important pour illustrer la complicité d’une partie du clergé dans les grandes idéologies des XIXème et XXème siècle. Cette complicité objective, venue de l’intérieur de l’Église, a augmenté la confusion et la ruine de l’Église (Voir chapitre 4, deuxième étape. Le secret de la Salette est rapporté in extenso en note).

 

Liturgie :

Pour ce qui concerne l’eschatologie*, les évolutions de la liturgie au cours de l’histoire sont et seront signe de l’heure de l’Église jusqu’à sa dernière liturgie, comparable analogiquement à celle du Christ au sépulcre (Voir chapitre 5).

 

Louis-Marie Grignon de Montfort (saint):

(1673-1713) Ce prédicateur populaire évangélisa l’Ouest de la France. Dans son ouvrage Le traité de la vraie dévotion à Marie, il donne une série de prophétie sur le rôle de Marie et des enfants de Marie vers la fin du monde (voir chapitre 5, ses textes sont cités parmi les signes de la fin du monde).

 

Lucifer:

(du latin « Lucis ferro », je porte la lumière). Il est l’un des Chérubins supérieurs. Il se révolta contre Dieu parce que la Vision béatifique était d’abord promise aux humbles. Il proclama que sa révolte était motivée par le sens de l’honneur du Tout-Puissant. Mikaël (de l’Hébreux « qui est comme Dieu »), un simple archange fidèle, manifesta avec force son mensonge et son orgueil (Voir son histoire en note, chapitre 4, les prophéties).

 

Lucifériens:

Religion de la dignité de l’homme. Ils rendent un culte et ils suivent la révolte de Lucifer, de manière très spirituelle. Voir aussi Satanisme (Voir chapitre 5, quatrième étape).

 

Mahdi:

Le grand imam (chef et enseignant musulman) qui doit venir vers la fin du monde, avant la venue de l’Antéchrist*. Il rétablira la pureté originelle de l’islam et rendra la Communauté (l’Oumma) prête pour affronter l’épreuve finale de la guerre (Gog et Magog*). Pour les musulmans plus spirituels, la prédication du Mahdi sera un piège. Son islam sera trop violent pour venir de Dieu. Il sera en fait une épreuve pour dévoiler la qualité des musulmans donnés à Dieu de ceux qui sont donnés à la gloire politique (Voir chapitre 5).

 

Médine:

Deuxième lieu saint de l’islam. La jeune communauté musulmane s’y réfugia et s’y fortifia après avoir été chassé de La Mecque. L’islam de Médine, humble, priant et non militaire, reviendra vers la fin du monde. Vers la fin du monde, la ville et sa mosquée sainte sera détruite par les armées de l’Antéchrist* (Voir chapitre 5).

 

Marie: (voir Vierge Marie)

 

Medjugorje (Apparitions de la Vierge à):

Cette apparition n’étant pas terminée, elle ne peut recevoir une reconnaissance canonique de l’autorité ecclésiastique. Cependant, elle constitue avec les apparitions du Rwanda et toutes les autres déjà reconnues, un des exemples puissants de la pédagogie de la Vierge Marie. Elle est envoyée par Dieu pour préparer, en vue des évènements de l’heure de la fin, une Église semblable à elle et capable de croire contre tout réalisme.

 

Nations (fin du temps des) :

Les nations sont un des mystères de l’eschatologie. Elles sont purifiées comme le sont les individus (naissance, croissance, échecs et succès puis apprentissage de l’humilité jusqu’à la mort). Vers la fin du monde, les nations organisées politiquement seront remplacées par un gouvernement mondial. Cet événement est lié par le Christ à la récupération par les fils d’Israël de Jérusalem. Un scénario paraît aujourd’hui se mettre à jour. Après sa révolte liée à la perte de Jérusalem, l’islam voudra une guerre, la perdra et, à cause du traumatisme mondial, provoquera à la fois les changements dans l’organisation du monde et en Terre sainte (Voir chapitres 6 et 7).

 

Odile (sainte) :

(660-720) Elle est la patronne de l’Alsace. On lui attribue plusieurs prophéties dont une, particulièrement nette, qui est une vision cinétique de la seconde guerre mondiale et de ses conséquences (voir le texte, in extenso, chapitre 6 concernent l’Antéchrist).

 

Papauté:

Pour ce qui concerne l’eschatologie*, la papauté et son histoire ont un rôle de signe important (voir Pierre). Vers la fin du monde, la papauté annoncera le martyre de l’Église mais essayera de s’y soustraire (voir chapitre 5, dernier paragraphe).

 

 

 

Parousie:

Retour du Christ. Il reviendra, non plus avec son corps de douleur, mais avec son corps de gloire, accompagné des nuées du Ciel, c’est-à-dire des anges et des saints (Voir chapitre 8). En le voyant, chacun comprendra tout ce qui est nécessaire au salut.

 

Pentecôte d’amour:

Annoncée par Jean-Paul II et par beaucoup de mystiques, elle consiste en un dernier temps éphémère de gloire terrestre donnée à l’Église chrétienne avant l’apparition de l’Antichristianisme final. Elle est annoncée dans l’Écriture sous l’image de l’entrée glorieuse de l’Église à Jérusalem, avant sa passion. L’Église, dont la vie politique et l’histoire sont semblables à celles du Christ, vivra ce temps d’abondante récolte. La même foule exigera son interdiction quelques décennies plus tard (voir chapitre 5, dernier paragraphe).

 

Pierre:

Pour ce qui concerne l’eschatologie*, il est l’image de cette partie de l’Église qui la rend politiquement visible dans le monde. Elle doit imiter la vie du Christ et donner au monde, de manière glorieuse, le signe de Jonas* (Voir chapitre 6, fin).

 

Progressisme:

Ce courant chrétien, né après la seconde guerre mondiale, identifie l’Évangile du Christ avec la philanthropie. Il est aussi appelé christianisme libéral. Pour lui, seules comptent la réalisation du monde d’ici-bas et les actions sociales, souvent matérielles. La vie monastique lui paraît une perte de temps. Pour ce qui concerne l’eschatologie*, ce courant a pour figure évangélique celle de Judas l’iscariote. Vers la fin du monde, il hâtera volontairement la fin de la papauté (Voir chapitre 5, les signes dans l’Église).

 

Prophétie des papes:

Au cours de cet ouvrage, je ne me suis pas servi de cette prophétie, malgré ses étonnantes concordances pratiques avec les faits de l’histoire et les prophéties de la foi. En effet, elle n’a pas reçu de reconnaissance officielle de la part de l’Église. Le patronage de saint Malachie est douteux.

Attribuée à saint Malachie (1143), un disciple de saint Bernard, elle est une liste prophétique des papes à venir, qualifiés par une devise latine. (Voir Raoul Auclair, la prophétie des papes, N.E.L., Paris, 1969). Elle ne donne plus après Jean-Paul II que deux devises :

1- De gloria Olivae, la gloire de l’olivier. Elle semble indiquer pour le règne de ce pape un âge d’or de vie spirituelle. L’olivier est le symbole de la paix, de l’onction du Saint Esprit. D’après le message de la Salette, il pourrait s’agir des 25 ans d’abondante récolte. Cette devise peut aussi concerner Israël* qui est l’olivier franc et son destin, signe des temps: Jérusalem*, le Mont du Temple, l’Arche d’Alliance sont-ils en jeu? Ces interprétations sont hypothétiques car la paix spirituelle n’est pas toujours synonyme de paix civile.

 

2- Enfin vient le dernier pape de la prophétie, «Petrus Romanus», accompagné de la phrase: «Dans la dernière tribulation de l’Église Romaine siègera Pierre* de Rome. Il paîtra ses brebis dans de nombreuses tribulations. Ces tribulations passées, la ville aux sept collines sera détruite, et le peuple sera jugé par le juge terrible ». Cette devise se réfère au martyre final de l’Église. Mais le retour définitif du Christ ne vient qu’après un temps de sépulcre dont la durée est inconnue (Voir Chapitre 8, la durée du monde de l’Antéchrist).

 

Protestantisme:

A cause de ses fautes, l’Église catholique fut divisée au XVIème siècle, comme elle le fut au cours de son histoire à chaque fois qu’elle se crut toute puissante. Pour ce qui concerne l’eschatologie*, cette division est préférée par Dieu à une unité orgueilleuse (Voir chapitre 3, fin).

 

Révélations privées

(voir aussi apparitions): Il s’agit de tous les messages venant du Ciel après la Révélation publique contenue dans les Écritures Saintes. Elles peuvent obtenir une reconnaissance canonique de l’autorité de l’Église. Dans ce cas, l’Église y engage son autorité (Voir deuxième partie, les saints canonisés).

 

Satanisme:

Mouvement philosophique athée centré sur le culte de l’homme (666). Sera-t-il, avec les courants lucifériens, le dernier antichristianisme avant la fin du monde? (Voir chapitre 4, quatrième étape).

 

 

 

666:

Chiffre de la bête (d’après le chapitre 13, 17-18 du livre de l’Apocalypse). Ce chiffre symbolise le rêve éternel de l’homme de se créer un monde parfait, en paix comme s’il était dieu. C’est le chiffre de l’homme sans Dieu (Voir chapitre 4, la troisième étape)

 

Témoins (les deux):

Le livre de l’Apocalypse annonce vers la fin du monde la venue de deux témoins. Ils prêcheront Dieu et la vie éternelle avant d’être provisoirement vaincus par l’Antéchrist. Cette prophétie a un sens symbolique donné à toutes les époques du monde (voir Énoch et Élie). Concrètement, elle se réalise dans chaque génération. A la fin du monde, elle se réalisera une dernière fois de manière grandiose (islam et christianisme, peut-être aussi deux hommes) (Voir chapitre 5, Énoch et Élie).

 

Thérèse de l’Enfant-Jésus (sainte):

(1873-1897) Sa vie et son martyre silencieux, sa spiritualité faite de confiance est un signe puissant de la spiritualité voulue pour l’Église vers la fin du monde (Voir chapitre 6, les signes des temps donnés par sainte Thérèse).

 

Vierge Marie:

Elle fut fidèle, croyante, humble, aimante, jusqu’au pied de la croix de son fils. Elle crut qu’il sauvait le monde, alors que tout semblait perdu. Elle est la seule. Il s’agit d’une incroyable humilité, foi et amour tant l’épreuve était intense. Vers la fin du monde, son rôle sera essentiel. Elle préparera l’Église de la prière à devenir comme elle en vue du martyre de l’Église visible. Seuls ceux qui auront une foi semblable à elle tiendront dans ces moments ultimes. Elle a donc reçu mission, par ses apparitions, de préparer cette Église de la fin du monde (Voir chapitres 5 et 7).

 

Wahhabite:

Islamisme puritain né en Arabie au XVIIIème siècle. Il annonce une domination musulmane politique sur le monde entier. Pour ses membres, le fondateur Ibn Abdul Wahhab (1703-1792), est considéré comme le Mahdi, l’imam saint annoncé pour la fin du monde. Cette secte violente a son siège sur le trône de l’Arabie Saoudite. Par l’argent du pétrole, elle finance l’enseignement de la jeunesse musulmane dans le monde entier, la construction des mosquées et le terrorisme islamiste mondial (Voir Les signes dans l’islam, chapitre 5).


SOMMAIRE

 

 

 

 

EDITOTRIAUX p. 2

 

De la haine des Français p.7

 

Tel un pontife ridicule…p.8

 

Avertissement de la rédaction p.8

 

Sacramentun caritatis p.11

 

La Tribune p.32

 

Du Catholique dans la cité p.38

 

Histoire de l’Eglise p.41

 

Brèves d’Actualité p.45

 

Les Sénateurs p.48

 

Du Prince p.52

 

Méditation de la Bible p.56

 

Archéologie et Histoire p.59

 

Histoire de France p.66

 

Les Trésors de l’Eglise p.69

 

 



[1] Catéchisme de l’Église Catholique, n° 1038, 1039.

[2] Matthieu 5, 6.

[3] Matthieu 22, 25.

[4] Apocalypse 22, 3-5.

[5] D’où l’importance de se familiariser avec le mystère de l’Évangile tel que je l’ai rapporté dans la préface.

[6] Jean 12, 24.

[7] 1 Corinthiens 1, 23.

[8] Apocalypse 13, 1.

[9] De type « Témoin de Jéhovah », car leur sens fondamental est effectivement littéral.

[10] Matthieu 24, 2.

[11] Isaïe 7, 14.

[12] Voir par exemple 2 Thessaloniciens, 2.

[13] Catéchisme de l’Église catholique, Mame, 1992, n° 675, 676. Ce texte, publié en 1992 par le Pape Jean-Paul II est le reflet authentique de la foi catholique. Il a donc une très grande autorité pour la foi.

[14] Parfois il est plus que probable. C’est le cas pour les cinq prophéties concernant Israël. Le peuple élu a le privilège d’être à lui seul une icône historique et politique de la vérité de Dieu (voir chapitres 5 et 7). Pour le reste, tout dépend de la qualité du théologien qui le reconstruit, de sa vie de prière, de sa fréquentation des Écritures et de son amour pour la Vierge Marie. Curieusement ce dernier point est le plus important. Seule la Vierge Marie est capable d’expliquer ce qu’elle a été seule à vivre au pied de la croix: la fin du monde ressemble à la croix de Jésus.

[15] Luc, 22, 23.

[16] Matthieu 16, 18.

[17] Apocalypse 20, 2.

[18] Le catéchisme de l’Église catholique est présenté par le pape Jean-Paul II comme « l’enseignement sûr et authentique de la doctrine catholique », constitution « Fidei depositum ».

[19] Jean 12, 24.

[20] Catéchisme de l’Église Catholique, Mame, 1992, n° 675, 676. Voir le texte in extenso page 8 de cet ouvrage.

[21] Lumen Gentium 25. Congrégation pour la Doctrine de la foi, Instruction Donum Veritatis, 23 et 24, AAS 82 (1990) p. 1559-1561.

[22] Constitution Ad tuendam Fidem, commentaires de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, n° 11, 18 mai 1998.

[23] Il ajoute: « quoique non divinement révélées », c’est-à-dire que, même si elles viennent vraiment de Dieu, elles n’ont pas ce statut particulier qui est réservé à la seule révélation officielle.

[24] Par exemple, le premier miracle de Lourdes rendit la vue à un enfant… sans réparer ses yeux handicapés. « Tu ne peux pas voir », disait le médecin rationaliste qui constata le phénomène. « Je vois », répondait l’enfant. C’est un miracle.

[25] Il s’agit pour l’essentiel, en ce qui concerne les messages apocalyptiques, des apparitions de La Salette, de Lourdes, Pontmain, Fatima et de la rue du Bac (apparitions reconnues officiellement par l’autoritéde l’Église). D’autres sont en cours d’étude: Rwanda, Medjugorje*…

[26] Voir par exemple Apocalypse 6, 4. 6, 8. 1 Jean 2, 18.

[27] Sa prophétie est citée in extenso au chapitre 6 consacré à l’Antéchrist.

[28] Voir chapitre 5 et 7, l’islam.