LA LETTRE CATHOLIQUE N° 34bis

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FIERS D’ETRE DE L’EGLISE CATHOLIQUE APOSTOLIQUE ET ROMAINE 

 

MAI – JUIN 2007  -   DIFFUSION GRATUITE  -  FAITES LA CONNAÎTRE

 

 

Le Peuple de France s’est donné

Un nouveau Président !

 

Pierre-Charles Aubrit Saint Pol

 

 

 

 

Le Peuple de France a élu son Président !

 

Est-ce pour autant la victoire de la Droite ?

 

C’est l’adhésion  à un programme qui, pour la première fois depuis longtemps sur tous les domaines - hormis les valeurs étroitement liées au droit naturel et à la loi naturelle sur la vie -, rompt avec une politique qui ne fut jamais clairement de Droite et bien trop souvent hybride de gauche.

 

Nous comprenons les sentiments d’urgence qui habitent le peuple confronté à une érosion du pouvoir d’achat, un effondrement du PIB, une faillite civique – délinquance, école, chômage, désespérance sociale - ; qui n’aspirerait pas à  un redressement de la situation ?

 

On ne peut faire l’impasse sur le réalisme de ce vote. Il entraîne le peuple à accrocher son espoir sur un programme qui aura été clairement engagé sur toutes ces nécessités et n’aura rien dissimulé de  leur cruauté. Il faut rendre hommage à M. Sarkozy d’avoir, sur tous ces domaines, tenu un langage de vérité, de lucidité et d’intégrité intellectuelle…

 

Oui, le nouveau Président de la France a raison ; il faut en finir avec mai 68 qui n’aura produit que des méfaits entraînant une évidente corrosion de tous les fondements qui construisent une société. Il ne fait aucun doute que son discours est un discours de Droite, dépourvu d’idéologie et très pragmatique.

 

Et nous souhaitons à M. Sarkozy de réussir là où tous ses prédécesseurs ont failli.

 

Pour autant, la réalité d’une analyse exige que tous les facteurs d’une société soient pris en compte, ce qui entraîne cette interrogation : quelle société qui autorise le meurtre de 500 à 750 000 enfants à naître, qui multiplie les lois opposées au droit naturel et à la loi naturelle, a de chance de voir s’établir durablement les réformes nécessaires ?

 

Une telle société  peut-elle proposer une base renouvelée sur laquelle viendraient durablement se fixer les espoirs légitimes du peuple ?  Nous craignions que cela soit tout à fait impossible.

 

L’homme est la conclusion de toute la création. Une création qui survit grâce à des lois harmonieuses de justice, au sens socratique.

Dans ces harmonies, il y a des lois naturelles qui induisent un droit naturel. Ce droit naturel est le lien subjectif qui relie tous les hommes entre eux, qui les fait naturellement communier ; violenter ces lois et ce droit naturel entraîne une rupture dans la communion des hommes indépendamment des cultures et des religions.

Cette rupture de communion produit des dommages collatéraux très graves. Ils génèrent bien des problèmes dans nos sociétés actuelles, entre autre le  mépris du principe naturel de l’autorité.  Car le droit naturel est la substance qui établit la morale. Or, une telle rupture engendre les affaissements sociologiques dont l’un des premiers témoins est le rejet de toute forme d’autorité. En effet, comment faire comprendre aux jeunes qu’il faut respecter la loi et la morale, si le régime qui les gouverne rend légal des pratiques que le droit naturel condamne ?

 

 

On peut se demander, sans remettre en cause la bonne volonté ,ni l’honnêteté du nouveau Président, comment parviendra-t-il à restaurer les fondements de l’autorité tout en continuant de multiplier les lois contraires au droit naturel ? Il nous semble qu’il y a là l’ombre de l’autosuggestion ou auto-persuasion – qui pourrait s’avérer dangereuse et rendre la tentation d’un régime policier un peu plus irrésistible devant les évidences d’un échec annoncé.

 

Il ne nous semble pas que M. Sarkozy soit capable de réformer, d’annuler ces lois. Nous savons qu’il n’en a aucune volonté et, c’est sans doute l’assurance de ne pas y toucher qui contribua à le faire élire.  Il suffit pour cela de se référer à son discours de Saint Etienne et certaines autres déclarations pour comprendre que toutes les obédiences maçonniques ont reçu de lui toutes assurances. Il n’a même pas été question d’une politique pro-vie dans son programme. Cela eût été la même chose avec Me. Royal, à cette différence qu’elle était de gauche.

 

Comme nous l’avons déjà écrit dans la précédente Lettre, les médiats sont gravement responsables s’il n’y eut aucun débat dans le peuple sur toutes ces dispositions depuis la loi de bioéthique de 2004. Il faut en conclure qu’aucun pouvoir sur cette Terre ne les remettra en cause…

 

Les atteintes au droit naturel produisent des effets psychosociaux depuis longtemps visibles et palpables. Ils génèrent un sentiment diffus d’insécurité, d’insatisfaction, un mal-être profond qui touche la personne et donc la société. Une explication sous-jacente du pourcentage élevé de participation peut aussi s’expliquer par un besoin de se rassurer, de taire un curieux sentiment qui se diffuse progressivement à cause de ces lois : le sentiment d’illégitimité du pouvoir politique et institutionnel. Cette explication se trouve renforcée par les déclarations du peuple qui vota pour M.Sarkosy : tous y révèlent un besoin de sécurité, d’espoir. 

 

Cette donnée éclaire singulièrement  cette campagne et la pérennité de ce régime. Il semble que nous avons assisté à un redoublement de l’enfermement qui existe, depuis l’élection de Giscard d’Estaing, dans le discours politique.

Du fait que tout le débat porta sur les préoccupations déjà citées, en excluant tout ce qui se rapporte au respect de la vie, nous constatons que cet enfermement s’est consolidé. Le peuple n’a pas seulement le nez sur le guidon, mais il s’y est enfermé. Sa principale préoccupation est matérielle, sous des aspects différents : le revenu, le travail, la sécurité, l’obéissance à la loi, le citoyen est réduit à sa seule dimension ; nous sommes sous le dictat du matérialisme libéral. C’est la logique implacable de la dernière roue révolutionnaire, du dernier nœud du dragon.

Nous allons vers une accélération de la décadence, car sans douter de la volonté sincère du Président, l’échec progressif de son programme est certain ; c’eût été la même chose pour Mme  Royale, en plus rapide, à cause de son flou artistique.

 

Nous connaîtrons une courte embellie, puis un effondrement social irréversible, et la chute plus ou moins rapide des institutions.

 

Les catholiques du monde occidental, du monde démocratique, sont interpellés quant à leur engagement. On n’échappera pas à un sévère examen de conscience sur la nature et la forme de notre engagement dans la cité. Pouvons-nous rester dans des partis politiques qui ne nous permettent pas de nous exprimer, de témoigner. Devons-nous rester une sorte caution ?

 

Nos évêques doivent parler !

 

Il nous faut réfléchir sur un mode d’engagement nouveau, distant des appareils de parti. Il nous faut nous réapproprier notre liberté de parole, de témoignage. Il est impossible d’adorer le Maître de la vie et de participer à un engagement partisan qui refuse de défendre les fondements de la société, qui refuse de défendre les fondements de la génération humaine. La situation de Mme Boutin deviendra rapidement intenable…

 

Nos évêques, nos pasteurs doivent parler !  

 

Du point de vue catholique, nous pensons que Dieu va se retirer de cette génération. Il va la laisser à ses multiples orgueils, jusqu’à ce que, saturée de désespoirs, elle en appelle à ce Dieu qu’elle ne cesse de rejeter. Nous sommes dans la logique de la chute du Bas-empire romain.

 

Le peuple a fait choix de se sécuriser à tout prix, au prix de son âme peut-être. Mais que pouvait-il faire d’autre ? Où sont nos intellectuels ? Pourquoi n’ont-ils pas imposé le débat sur tout ce qui affaire à la vie et aux problèmes d’une science sans conscience ?

Et nos pasteurs ! Qu’attendent-ils pour proclamer à tous les carrefours l’incontournable respect de la vie, du droit naturel, de la loi naturelle ?  N’ont-ils pas à craindre le jugement de Dieu plutôt que celui du monde ?

 

Il y a une urgence : prier et encore prier !

 

Il y a une urgence : obéir à la vérité et la servir !

 

Tous nos vœux Monsieur le Président, nous prions pour la France et pour vous.