LA LETTRE CATHOLIQUE N° 33

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FIERS D’ETRE DE L’EGLISE CATHOLIQUE APOSTOLIQUE ET ROMAINE

 

MARS – AVRIL 2007  -   DIFFUSION GRATUITE  -  FAITES LA CONNAÎTRE

 

 

 

 

BENOIT XVI

 

 

 

« Mon sentiment est que l'Eglise de France vit une période charnière, faite de tensions, car l'ère post conciliaire se referme. Un nouvel âge commence dont Benoît XVI est comme le point de départ, un peu comme Jean XXIII au début des années soixante. » (Denis Sureau, Directeur de l’Homme Nouveau. Citation extraite de l’article paru dans le site ami : Eucharistie Miséricordieuse)

 

 

 

Un âge à naître…...... 2

UN ENTRETIEN DEPLORABLE... 3

L’ISLAM…...... 5

LES ENCYCLIQUES SOCIALES... 7

De l’engagement en politique du chrétien….... 27

Cardinal Philippe BARBARIN, Archevêque de Lyon. 30

L’OCCIDENT LATIN.... 32

Pie XII et la persécution contre les juifs… !. 34

De la révision de la loi de bioéthique….... 37

Euthanasie : Christine Boutin s’oppose à Nicolas Sarkozy. 38

Guillaume Peltier, le PACS et la ruse politique. 38

DE L’AVORTEMENT…..... 39

De l’Union Européenne…... 40

====================... 42

DU KOSOVO…..... 42

LES SENATEURS.... 44

MEDITATION DE LA BIBLE. 46

Le Roi, Père de la France :. 50

LA VENUE DU CHEF.... 53

Faut-il brûler l’encens à César… ?. 55

Pour voter en conscience.. 58

DE LA PERENNISATION DU MODERNISME DANS L’EGLISE…... 63

Mon expérience de catéchiste avec de jeunes adultes :. 69

Du Motu proprio…..... 71

De la nomination des évêques…..... 71

LA FIN DU MONDE... 73

De l’engagement en politique du chrétien…p. 27.. 79

 

 

 

EDITORIAUX

Un âge à naître…

P-C. Aubrit Saint Pol

La citation de M. Sureau me fait revenir sur un thème qu’il m’arrive d’effleurer au détour d’articles.

 

Il est temps que la période post-conciliaire se ferme. Il revient à Benoît XVI de la sceller, puisse-t-il faire appel aux égoutiers pour souder les plaques d’égouts.  Tout fut annoncé dans le sermon qu’il prononça en sa qualité de doyen du Sacré Collège lors de la messe inaugurale du conclave. La rigueur et la vigueur de ce discours me firent douter qu’il succède à Pierre. S’il fut élu par ses pères, c’est qu’il se trouva des esprits éclairés par la grâce. Ils jugèrent urgent d’entrer de pleins pieds dans le troisième millénaire.

 

Il est nécessaire de mettre un point final aux effervescences indigestes de cette trop longue période. Le Concile Vatican II  est appliqué dans toute l’Eglise, les anachronismes persistants tiennent plus aux hommes crispés sur des positions obsolètes qu’au Concile lui-même. Les anachronismes doivent disparaître, l’unité se consolider et l’obéissance au Magistère revenir sans arrières pensées.

 

Le monde souffre de toutes les urgences. Il lui faut une pastorale claire, débarrassée de toutes les entraves d’un monde qui se meurt d’un extrême en bon point  de son moi, comme ce roi cananéen qui mourut d’un coup d’épée qu’engloutit sa propre graisse.  Il n’est plus acceptable que toutes sortes de fixismes continuent d’entraver l’espérance, la foi et la charité. Peut-on être un simple spectateur devant la stérilisation de l’œuvre du Salut ? Le Christ nous aurait-il aimé pour rien ?

 

 Pierre fera rentrer l’Eglise dans l’intériorité afin de la configurer à la volonté de son fondateur. Il n’est plus temps pour des soirées de la « réunionnite », il n’est plus temps pour des gesticulations illisibles nuisibles au Corps du Christ.

Que le baptisé saisisse la main paternelle et maternelle de l’Eglise, rejoigne l’unité, revienne à l’obéissance doctrinale, disciplinaire et enfin, jette des bases claires pour une pastorale qui pourrait bien s’enrichir de bon sens et de sainteté.

Que ceux qui rêvent d’une Eglise dans laquelle ils auraient leurs complaisances, mais qui n’aurait rien à voir avec l’Eglise de Jésus-Christ, que ceux-ci rentrent dans le rang ou qu’ils s’en aillent.

Le peuple qui couvre la Terre a faim d’espérance, de charité…

Il n’a que faire des discours de coursives qui résonnent d’intégrisme, de traditionalisme, de conservatisme et de tout un monde progressiste obèse de discours creux et qui, sans cesse, renouvèlent le renouvellement dans un prodigieux surplace si nécessaire à leur besoin insatiable de se rassurer. Ils ne comprennent pas que depuis que le monde est, rien de rien n’est rassurant sauf l’amour que Dieu propose à l’homme.

 

Aller, mesdemoiselles De Longbec, revêtez-vous de vos mitaines, vos mantilles, prenez tendrement dans vos bras décharnés et secs votre petit caniche.

Aller, je vous prie déguster votre thé et laissez les paysans de Dieu à leur labeur d’amour… Ne craignez pas, ils ne bousculeront pas votre retraite.

 

 

 

 

UN ENTRETIEN DEPLORABLE

P.C. AUBRIT SAINT POL

 

 

FRANCOIS PORTANT L’EGLISE

 

Jérôme Bourbon du journal Rivarol, n°2793, publie l’entretien qu’il eut avec Mgr Richard Williamson, doyen du collège des évêques ordonnés par Mgr Lefebvre contre le Saint Siège, que Jean-Paul II excommunia. Mgr. Marcel Lefebvre mourut sans aucun repentir et refusa, sur son lit de mort, d’accueillir le cardinal archevêque de Dakar qui tentait une ultime démarche.

 

La lecture de cet entretien me fut particulièrement pénible et douloureuse au point que j’hésitais d’aller jusqu’au bout. 

Cet entretien révèle que les partisans schismatiques de la Fraternité Saint Pie X n’évoluent pas de leur position. Ils sont statiques, dans un fixisme obsolète qui s’inscrit à faux quant à l’inévitable adaptation pastorale de l’Eglise. Savent-ils que les portes de l’enfer ne prévaudront pas sur Elle ? Ils ne changeront pas, leur assurance s’enracine dans le réfléchissement de leur orgueil : ils ont raison ! ?

 

Ils sont habités par un profil psychologique sectaire. Les soubassements ne sont que les reliquats d’options politiques et sociologiques qu’il faut aller chercher dans les remous criminogènes des troubles politiques de la fin du XIXe et de la première moitié du XXe siècles. Il faut y ajouter l’influence de Maurasse et de sa vision utilitariste de l’Eglise. 

Ce même profil psychologique se retrouve chez les progressistes, ceux qui sont les plus atteints par le modernisme. Ils ont compromis l’Evangile, la vérité1 et la pastorale avec des idéologies toutes aussi néfastes et aliénantes que les ‘lefebvristes’.

 

Nous sommes en présence d’une configuration d’extrémismes qui s’annulent mais constitue une force hétérogène qui diffuse leurs nocivités dans tout le Corps du Christ. Ils portent atteinte aux vertus théologales, ils entravent la liberté de la charité.

 

Le contenu de cet entretien ne laisse aucun doute quant à leur refus de rejoindre la communion. C’est un refus ! : « Si un moderniste, c’est quelqu’un qui veut adapter l’Eglise Catholique au monde moderne, certainement Benoît XVI est un moderniste. » (Mgr Richard Williamson)

 

Notre pape Benoît XVI a raison de vouloir libérer l’usage du rite tridentin à toute l’Eglise, et de ne pas attendre d’improbables accords avec les supérieurs et responsables des courants intégristes. Il faut rendre possible le retour à l’unité des catholiques pour ceux qui ne demandent que de pouvoir assister à ce rite.

 

Il n’y a rien à attendre de ces courants de droite ou de gauche. Ils ne sont pas habités par la volonté de servir le Corps du Christ. Ils ne sont plus dans la communion.

Le Saint Siège aura fait tout ce qui est humainement possible de faire pour facilité le retour à l’unité de tous les catholiques, mais à moins de renier ce qui est l’essence même de l’Eglise, je ne crois pas qu’il puisse aller plus loin. Il lui appartient de corriger les abus et déviances de l’application du Concile Vatican II. Il y aura sans doute des tentions, des oppositions, qu’importe ! L’Eglise doit continuer son ascension du Golgotha, ceux qui se refusent à Elle ou veulent La réduire ou La détruire auront leur couronnement.

La place du baptisé est d’être avec l’Eglise, au pied de la Croix de son Epoux et, attendre qu’il La place avec Lui sur la Croix. Refuser d’admettre que l’Eglise est à vivre sa passion pour se configurer à son Epoux, c’est se mettre en dehors du salut, c’est confondre l’espoir avec l’espérance.

 

Il importe peu que l’Eglise soit aimée d’un grand nombre ou d’un petit, sa mission et de témoigner. Elle n’a pas à se faire complice de l’esprit du monde qui est l’esprit du blasphème surtout en autre temps. Elle n’est pas là pour être aimée, ni être servie, mais pour aimer et servir. Servir en Eglise, c’est servir le Christ, c’est œuvrer au salut de l’humanité, c’est accepter un authentique esprit de pauvreté.

 

Il appartient à tout baptiser d’être un membre sain du Corps du Christ qui a institué l’Eglise et a fait de Pierre le pontife des pontifes, son Vicaire.

Il ne faut pas s’y tromper, l’un des points majeurs sur lesquels s’exprimera le pic de cette crise, sera notre fidélité au successeur légitime de Pierre : « Un seul Dieu, une seule Foi, une seule Eglise, un seul Chef. »

 

1 – Vous trouverez dans la suite de cette lettre un témoignage, il illustre l’un des points fixes de la crise et du relativisme dans l’Eglise. Il confirme l’inquiétude de JPIer : « où allons-nous si les évêques eux-mêmes n’ont pas la foi ? »

 

 

L’ISLAM…

OU

LE CHOC DE LA REALITE…

P.C. Aubrit Saint Pol

 

MAHOMET

 

« (L’Islam est) à la fois une religion, une communauté, une loi et une civilisation. […] Ne sont pas seulement musulmans ceux qui pratiquent les cinq piliers de l’Islam, mais tous ceux qui appartiennent à cet ensemble identitaire. » (Extrait d’un entretien du recteur de la mosquée de Paris, Boubaker, parut dans le Figaro Magasine, du 29 juin 2002)

 

Nous sommes en présence d’une religion et d’une culture génératrices toutes les deux d’une idéologie pour laquelle l’humain n’est qu’un individu qui ne se distingue que par sa communauté qui elle-même ne reconnaît en lui ni la personne ni la liberté de conscience ni l’usage du libre arbitre.

 

Il est interdit de changer de religion sous peine de mort, non pas tant à cause de la religion qu’à cause de la rupture qu’elle provoque avec la communauté dont chaque musulman est un membre fusionnel, indistinct.

La conversion vers une autre religion est ressentie comme une blessure, un meurtre qui, pour la communauté musulmane, ne se répare que dans le sang.1

 

L’Islam est une religion impersonnelle où seul compte une soumission à Dieu esclavagiste, radicalement contraire au Dieu d’amour qui se révèle dès le livre de la Genèse. Un Dieu d’amour qui ne conçoit sa relation avec l’homme que dans le vif d’une liberté elle-même réfléchissante de la liberté  sise dans la Sainte Trinité.

 

Dans la revue NRH N° 28, revue historique d’une grande qualité par sa rigueur intellectuelle, on peut y lire un article fort bien fait de Philippe Conrad. Conrad fait un constat sur l’impossibilité de faire entrer le concept de laïcité dans l’Islam. Article très bien documenté, fait comprendre la terrible erreur de jugement du monde non musulman.

 

« Même si les sociétés musulmanes ont été profondément transformées par les progrès rapides de la modernité technique, elles ne sont pas moins engagées dans une phase de réislamisation religieuse et culturelle qui correspond à un rejet de plus en plus marqué de l’Occident. Un état de fait qui devrait donner à réfléchir à tous ceux  qui s’interrogent sur la compatibilité de l’islam et des idées républicaines et laïques. » Conrad.

 

Certains, comme dans une méthode d’auto-suggestion, se persuadent et veulent persuader qu’il n’y a pas de confrontation de civilisation avec le monde musulman et qu’il faut de toute manière l’éviter. Mais la confrontation existe depuis la création de cette religion. La religion musulmane n’a pu exister, s’imposer que dans une confrontation sanglante avec l’environnement immédiat et plus éloigné. Contrairement à ce qu’a dit Chirac qui semble avoir abandonné toute culture occidentale, l’Europe s’est constituée à cause de sa confrontation avec l’islam. Si actuellement, la confrontation n’est pas généralisée, c’est à mon sens par la seule intervention de Dieu. Mais la confrontation est là et bien là, pour y faire face, il faut se forger dans l’humilité, la fermeté de la foi. Nous occidentaux ne sommes pas humainement meilleurs qu’eux, mais nous sommes les gardiens d’un immense trésor qui est ce que justement l’islam rejette : la liberté de conscience, l’usage du libre arbitre et la notion de personne. Nous sommes les gardiens d’un diamant à trois faces qui brille de la lumière de Jérusalem, d’Athènes et de Rome. 

 

Le Dieu des hébreux, le Dieu des chrétiens veut un libre engagement de l’homme à sa proposition d’amour, à sa Personne. Ce qui implique directement qu’il accepte que l’homme puisse le rejeter. Dieu est libre. Il veut en permanence que le genre humain lui soit semblable, soit libre de son choix, soit libre de son éternité.

 

Je préfère une civilisation décadente comme celle de maintenant mais libre de ses choix, qu’une civilisation rayonnante de ‘sagesse’ mais qui nie la liberté, qui rejette la notion de personne.

 

En présence d’un tel enjeu, nulle faiblesse n’est permise ! Rien n’est à céder !

 

Les Etats n’ont d’autres moyens que de s’appuyer sur la loi et la justice pour obliger les musulmans au respect de la culture et des religions qu’ils rencontrent en dehors des terres non  musulmanes.

Il est à craindre que les mouvements intégristes ne finissent par trouver une légitimité culturelle et politique à leur action et qu’ils ne finissent par entraîner l’ensemble des musulmans dans une outrance identitaire générant un conflit général et militaire. A moins que le monde occidental, non musulman, n’opte pour un retrait des territoires islamiques, il me semble impossible d’éviter un conflit armé. 2

 

Il est fort dommage que les Etats Unis d’Amérique n’aient pas cru devoir respecter les lois internationales envers l’Irak, peut être ont-ils vu avant nous la buttée insurmontable…

 

1- Confère l’histoire récente du pakistanais converti à la foi chrétienne, pour lequel on réclama la peine capitale.

2- « Quel que soit l’avenir du kémalisme turc (entendu comme une politique nationale de modernisation et de laïcisation), on ne peut que constater qu’après la mise en œuvre impressionnante du programme volontariste d’un Mustafa Kemal, on n’en voit pas moins s’affirmer un formidable retour identitaire religieux, qui vaut pour la Turquie comme pour les mondes musulmans persan arabe ou sud-asiatique. Il semble bien aujourd’hui que les tendances lourdes, qui s’affirment dans la logue durée historique, sont sur le point d’avoir raison de la courte parenthèse kémaliste. »Conrad.

 

 

LES ENCYCLIQUES SOCIALES

 

« La juxtaposition du capitalisme libéral et le capitalisme d’Etat (communiste) met en relief que si la propriété est un bien en soi, ce droit n’est pas absolu, qu’il est soumis au travail. Il est également démontré que ce conflit peut être surmonté par des dispositions qui permettent d’introduire une valeur ajoutée au travail par l‘actionnariat des travailleurs et leur donner accès au pouvoir de décision. Le travail s’en trouverait revalorisé, la dignité du travailleur en tant que « Personne » s’en trouverait renforcée.[…] La prévention de la délinquance commence par la présence d’un parent au foyer. » L. Grattepanche.

 

Jean-Paul II le Grand

 

LE TRAVAIL HUMAIN

 

Encyclique commentée par Léonce Grattepanche

 

« Le Christ de notre foi fut un travailleur. Un travailleur manuel. Cette activité qu’une certaine Antiquité réservait aux esclaves fut la manière choisie par Dieu pour dire aux hommes sa proximité. Une « Eglise des pauvres » dans la peine des hommes et l’espoir d’un monde nouveau, dans un travail pénible comme dans la joie de la création, partage le dynamisme de la mort et de la Résurrection de Celui qui agit dans le cœur des hommes – et le progrès du monde – par a puissance de son Esprit. » ( Gérard Defois)

 

Commentaire :

 

C’est à l’occasion, une fois de plus, de l’anniversaire de l’encyclique Rerum Novarum – quatre-vingt-dixième -  que Jean-Paul II rédige son encyclique sociale. Le contexte de sa publication, peu après son attentat place Saint Pierre, est particulier. Les sociétés de type libéral sont confrontées à une grave crise économique, doublée d’une profonde mutation industrielle pour laquelle elles ne s’étaient guère préparées. Cette double crise – comprenant les deux chocs pétroliers - entraînera un bouleversement social douloureux. Elle induira de profondes remises en cause dans le monde syndical et sera un facteur décisif dans l’effondrement de l’idéologie marxiste. 

 

Jean-Paul II met le travail dans une perspective homocentrique et christocentrique.

 

C’est par le travail que l’homme doit se procurer le pain quotidien et contribuer au progrès continuel des consciences et de la technique, et surtout à l’élévation constante, culturelle et morale, de la société dans laquelle il vit en communauté avec ses frères.  […] Fait à l’image, à la ressemblance de dieu lui-même dans l’univers visible et établi dans celui-ci pour dominer la terre, l’homme est donc dès le commencement appelé au travail. Le travail est l’une des caractéristiques qui distinguent l’homme du reste des créatures dont l’activité, liée à la subsistance, ne peut être appelée travail ; seul l’homme est capable de travail, seul l’homme l’accomplit  et par le fait même remplit de son travail son existence sur la Terre. Ainsi le travail porte la marque particulière  de l’homme et de l’humanité, la marque d’une personne qui agit dans une communauté de personnes ; et cette marque détermine sa qualification intérieure, elle constitue en un certain sens sa nature même.

 

 

 

Commentaire :

 

Dans ce passage, le pape rappelle que le travail est un des éléments de droit qui contribuent naturellement et surnaturellement à la dignité de l’homme, à la révélation de son être et à son accomplissement.

 

N’oublions pas qu’à cette période, nous sommes dans une crise majeure qui a pour conséquence le chômage massif et un accroissement progressif de la pauvreté. Celle-ci finira par toucher la petite et moyenne bourgeoisie ainsi que les fonctionnaires. Nous sommes également confrontés à la fracture en deux blocs radicaux : le socialisme-communisme et le libéralisme plus ou moins tempéré.

 

 

 

INTRODUCTION

 

 

 

 

Le travail humain quatre-vingt-dix ans après « Rerum novarum »

 

A la date du 15 mai de cette année, quatre-vingt-dix ans se sont écoulés depuis la publication  - par le grand Pontife de la « question sociale », Léon XIII – l’encyclique d’importance décisive qui commence par les mots « Rerum novarum ».[…] Si, en effet, comme je l’ai dit dans l’encyclique Rédemptor hominis publiée au début de mon service sur le siège romain de saint Pierre, l’homme « est la première route et la route fondamentale de l’Eglise », et cela en vertu du mystère insondable de la rédemption dans le Christ, il faut alors revenir sans cesse sur cette route et la suivre toujours de nouveau selon les divers aspects sous lesquels elle nous révèle toute la richesse et en même temps toute la difficulté de l’existence humaine sur la Terre. […] S’il est vrai que l’homme se nourrit du pain gagné par le travail de ses mains, c’est à dire non seulement du pain quotidien qui maintient son corps en vie, mais aussi du pain de la science et du progrès, de la civilisation  et de la culture, c’est également une vérité permanente qu’il se nourrit de ce pain en le gagnant à la sueur de son front, autrement dit par son effort et sa peine personnels, et aussi au milieu de multiples tensions, conflits et crises qui, en rapport avec la réalité du travail, bouleversement de la vie de chaque société et même de toute l’humanité.

[…] Les facteurs de portée générale sont multiples : l’introduction généralisée de l’automation dans de nombreux secteurs de la production, l’augmentation du prix de l’énergie et des matières de base, […]

Il n’appartient pas à l’Eglise d’analyser scientifiquement les conséquences possibles de tels changements sur la vie de la société humaine. Mais l’Eglise estime de son devoir de rappeler toujours la dignité et les droits des travailleurs, de stigmatiser les conditions dans lesquelles ils sont violés, et de contribuer pour sa part à orienter ces changements vers un authentique progrès de l’homme et de la société. 

 

 

5- Dans le développement organique de l’action et de l’enseignement social de l’Eglise

 

Il est certain que le travail, comme problème de l’homme, se trouve au centre même de la « question sociale » vers la quelle, pendant les presque cent années qui se sont écoulées depuis l’encyclique mentionnée ci-dessus, […] Si je désire concentrer sur le travail les présentes réflexions, je veux le faire […] en lien organique avec toute la tradition de cet enseignement et de ces initiatives. En même temps, je le fais selon l’orientation de l’Evangile, afin de tirer du patrimoine de l’Evangile du vieux et du neuf.

[…] L’analyse complète de la situation du monde d’aujourd’hui a mis en évidence de manière encore plus profonde et plus pleine la signification de l’analyse antérieure des injustices sociales, signification qui doit être aujourd’hui donnée aux efforts tendant à établir la justice sur la Terre, sans pour autant cacher les structures injustes mais en sollicitant au contraire leur examen et leur  transformation à une échelle plus universelle.

 

6- Le problème du travail, clé de la question sociale  

 

Au milieu de tous ces processus – qu’il s’agisse du diagnostic e la réalité sociale objective ou même de l’Enseignement de l’Eglise dans le domaine de la question sociale complexe et à multiple face -, le problème du travail humain apparaît naturellement fort souvent. Il est d’une certaine façon une composante fixe de l’enseignement de l’Eglise comme il l’est de la vie sociale. […] La doctrine sociale de l’Eglise, en effet, trouve sa source dans l’Ecriture Sainte, à commencer par le livre de la  Genèse, et particulièrement dans l’Evangile et dans les écrits apostoliques. Elle faisait partie, dès le début, de l’enseignement de l’Eglise elle-même, de sa conception de l’homme et de la vie sociale, […] si, dans le présent document, nous revenons de nouveau sur ce problème, […] le fait que le travail humain est une clé, et probablement la clé essentielle, de toute la question sociale, si nous essayons de la voir vraiment du point de vue du bien de l’homme. Et si la solution – ou plutôt la solution progressive  - de l question sociale, […] doit être cherchée dans un effort pour « rendre la vie humaine plus humaine », alors précisément la clé qu’est le travail humain acquiert une importance fondamentale et décisive.

 

Commentaire :

 

Jean-Paul II remet le travail dans la perspective de l’homme. Quel que puisse être l’ampleur des mutations, ceux qui sont chargés de l’amener à bien doivent avoir à l’esprit et dans le cœur l’intérêt de la personne sans jamais oser remettre en cause les impératifs de sa dignité. Il affirme - comme pour ses prédécesseurs - le droit pour l’Eglise d’intervenir dans ce débat douloureux, car depuis la faute originelle le travail entre de plein droit dans l’économie du salut. Tout ce que fait l’homme, tout ce qu’il produit intervient mystérieusement dans son salut et dans celui de l’humanité.

Son choix de la question du travail procède de son historicité biblique, de la mission qu’a l’homme de dominer la création et du lien mystique qui relie le travail humain à l’économie du salut.

De même que la personne est au cœur de la création, de même le travail est la clef de la question sociale et non le prima de l’économie qu’on veut nous imposer comme une évidence allant de soi.

Jean-Paul II reprend toute la réflexion des pères de l’Eglise, en passant par le Magistère et le Concile Vatican II, pour revenir sur le sujet central de l’univers : l’homme reconnu comme personne.

 

 

DU TRAVAIL ET L’HOMME

 

7-Au livre de la Genèse

 

L’Eglise est convaincue que le travail constitue une dimension fondamentale de l’existence de l’homme sur la Terre. Elle est confirmée dans cette conviction par la prise en compte de l’ensemble  du patrimoine des multiples sciences consacrées à l’homme : […]  toutes semblent témoigner de cette réalité de façon irréfutable. Toutefois, l’Eglise tire cette conviction avant tout de la de la source qu’est la parole de Dieu révélée et c’est pourquoi ce qui est une conviction de l’intelligence acquiert aussi le caractère d’une conviction de foi. La raison en est que l’Eglise […] croit en l’homme. […] Se référant à l’homme, elle cherche  à exprimer les desseins éternels et les destins transcendants que le Dieu vivant, Créateur et Rédempteur, a liés à l’homme.  L’Eglise trouve  dès les premières pages du livre de la Genèse la source de sa conviction que le travail constitue une dimension fondamentale de l’existence humaine sur la Terre. […] L’homme a reçu de son Créateur de soumettre, de dominer la Terre. En accomplissant ce mandat, l’homme, tout être humain, reflète l’action même du Créateur de l’univers.  […] L’expression » dominer la terre » a une portée immense. Elle indique toutes les ressources que la Terre (et indirectement le monde visible) cache en soi et qui, par l’activité consciente de l’homme, peuvent être découvertes et utilisées à sa convenance.

[…] En devenant toujours plus maître de la Terre grâce à son travail et en affermissant, par le travail également, sa domination sur le monde visible, l’homme reste, dans chaque cas et à chaque phase de ce processus, dans la ligne du plan originel du Créateur ; et ce plan est nécessairement et indissolublement lié au fait que l’être humain a été créé, en qualité d’homme et de femme, « à l’image de Dieu ». […] Tous et chacun, dans une mesure appropriée et avec un nombre incalculable de modalités, prennent part à ce gigantesque processus par  lequel l’homme « soumet la terre » au moyen de son travail.

 

 

8- Le travail au sens objectif : la technique

 

Ce caractère universel et multiple du processus par lequel l’homme « soumet la terre » éclaire bien le travail de l’homme, puisque la domination  de l’homme sur la Terre se réalise  dans le travail et par le travail.

[…] Il peut sembler que dans le processus industriel c’est la machine qui « travaille » tandis que l’homme se contente de la surveiller, rendant possible son fonctionnement  et le soutenant de diverses façons ;  mais il est vrai aussi  que, précisément à cause de cela, le développement établit un point de départ  pour reposer  d’une manière nouvelle le problème du travail humain. […] , même à  l’époque du « travail » toujours plus mécanisé, le sujet propre du travail reste l’homme.

Entendue dans ce cas, non comme une capacité ou une aptitude au travail, mais comme un ensemble d’instruments dont l’homme se sert dans son travail, la technique est indubitablement une allée de l’homme. […] C’est un fait, par ailleurs, qu’en certains cas, cette allée […] peut aussi se transformer en quasi-adversaire  de l’homme, […], lorsqu’elle supprime ‘emploi de nombreux travailleurs ou lorsque, par exaltation de la machine, elle réduit l’homme à en être l’esclave.

 

[…] L’époque récente de l’histoire de l’humanité, et spécialement de certaines sociétés, porte en soi un juste affirmation de la technique comme élément fondamental de progrès économique ; mais en même temps , de cette affirmation ont surgi et surgissent  encore continuellement les questions essentielles concernent le travail humain dans ses rapports avec son sujet qui  est justement l’homme. Ces questions contiennent un ensemble  particulier d’éléments et  de tensions de caractère éthique et même éthico-social.   

 

 

9- Le travail au sens subjectif : l’homme, sujet du travail

 

[…] Si les paroles du livre de la Genèse auxquelles nous nous référons dans cette analyse parlent de façon indirecte du travail au sens objectif, c’est de la même façon qu’elles parlent aussi du sujet du travail ; mais ce qu’elles disent est fort éloquent et rempli d’une grande signification. […] C’est en tant que personne que l’homme est sujet du travail.  C’est en tant que personne qu’il travaille, qu’il accomplit diverses actions appartenant au processus du  travail ; et  ces actions, indépendamment de leur contenu objectif, doivent toutes servir à la réalisation de son humanité, à l’accomplissement de la vocation qui lui est propre en raison de son humanité même : celle d’être une personne.

[…] le travail entendu comme processus par lequel l’homme et le genre humain soumettent la terre ne correspond à ce concept fondamental de la Bible que lorsque, dans tout ce processus, l’homme se manifeste en même temps et se confirme  comme celui qui « domine ».  Cette domination, en un certain sens, se réfère à la dimension subjective plus encore qu’à la dimension objective : cette dimension conditionne la nature éthique du travail.  Il n’y a en effet aucun doute que le travail humain a une valeur éthique qui, sans moyen terme, reste directement liée au fait que celui qui l’exécute est une personne, un sujet conscient  et libre, c’est à dire un sujet qui décide de lui-même.

[…] Il en résulte que le fondement permettant de déterminer la valeur du travail humain n’est pas avant tout le genre de travail que l’on accomplit mais le fait que celui qui l’exécute est une personne. Les sources de la dignité du travail doivent être cherchées surtout, non pas dans sa dimension objective mais dans sa dimension subjective. […] Cela veut dire seulement que le premier fondement de la valeur du travail est ‘homme lui-même, son sujet. Ici vient tout de suite une conclusion très importante de nature éthique : bien qu’il soit vrai que l’homme est destiné et est appelé au travail, le travail et avant tout pour l’homme « pour l’homme » et non l’homme « pour le travail ». […] En fin de compte, le but du travail,  de tout travail exécuté par l’homme –fût-ce le plus humble service, le travail le plus monotone selon l’échelle commune d’évaluation, voir  le plus marginalisant – reste toujours l’homme lui-même.

 

 

10- Une menace contre la véritable hiérarchie des valeurs

 

Ces affirmations essentielles sur le travail ont toujours résulté des richesses de la vérité chrétienne, […] A l’époque moderne, dès le début de l’ère industrielle, la vérité chrétienne sur le travail devait s’opposer aux divers courants de la pensée matérialiste et « économiste ».

[…] Malgré cela, le danger de traiter le travail comme une « marchandise  sui généris », ou comme une « force » anonyme nécessaire à la production (on parle même de « force-travail »), existe toujours, lorsque la manière d’aborder les problèmes économiques est caractérisée par les principes de l’ « économisme » matérialiste.

[…] Dans tous les cas de ce genre, dans chaque situation sociale de ce type, survient une confusion, ou même une inversion de l’ordre établi depuis le commencement par les paroles du Livre de la genèse : l’homme est alors traité comme un instrument de production alors que lui – lui seul, quel que soit le travail qu’il accomplit – devrait être traité comme son sujet efficient, son véritable artisan et son créateur.  […] On sait que le capitalisme a sa signification historique bien définie en tant que système, et système économico-social qui s’oppose au « socialisme » ou « communisme ». […], il convient de reconnaître que l’erreur du capitalisme primitif peut se répéter partout où l’homme est en quelque sorte traité de la même façon que l’ensemble des moyens matériels de production, …

 

 

11- Solidarité des travailleurs

 

[…] Le développement de la civilisation humaine apporte en ce domaine (le travail) un enrichissement continuel. En même temps, cependant, on ne peut s’empêcher de noter que, dans le processus de développement, on voit apparaître de nouvelles formes de travail, tandis que d’autres disparaissent. […] C’est précisément en raison de telles anomalies aux répercussions importantes qu’est née, au siècle dernier, ce qu’on a appelé la question ouvrière, définie parfois comme « question du prolétariat ». […] L’appel à la solidarité et à l’action commune, lancé aux hommes du travail, avait sa valeur, une valeur importante, et sa force persuasive, du point de vue de l’éthique sociale, surtout lorsqu’il s’agissait du travail sectoriel, monotone, dépersonnalisant dans les complexes industriels, quand la machine avait tendance à dominer sur l’homme.

C’était la réaction contre la dégradation de l’homme comme sujet du travail  et contre l’exploitation inouïe qui l’accompagnait dans le domaine des profits, des conditions de travail et de prévoyance en faveur de la personne du travailleur.  Une telle réaction a uni le monde ouvrier en un ensemble communautaire caractérisé par une grande solidarité.

Dans le sillage de l’encyclique Rerum novarum et des nombreux documents du magistère de l’Eglise qui ont suivi, il faut franchement reconnaître que se justifiait, du point de vue de la morale sociale,  la réaction contre le système d’injustice et de préjudices qui criait vengeance vers le ciel et qui pesait sur le travailleur, en affirmant que le travail humain est seulement un instrument de production, et que le capital est le fondement, le facteur et le but de la production.

[…] Des mouvements de solidarité dans le domaine du travail – d’une solidarité qui ne doit jamais être fermeture au dialogue et à la collaboration avec les autres – peuvent être nécessaires, même par rapport aux conditions  de groupes sociaux qui auparavant n’étaient pas compris parmi ces mouvements, mais qui subissent, dans les mutations des systèmes sociaux et des conditions de vie, une « prolétarisation » effective ou même se trouvent déjà en réalité dans une situation de « prolétariat » qui, même si on ne la connaît pas encore sous  ce nom, est telle qu’en fait elle le mérite.  […]

Aussi faut-il continuer à s’interroger sur le sujet du travail  et sur les conditions dans lesquelles il vit. Pour réaliser la justice sociale dans les différentes parties du monde, dans les divers pays, et dans les rapports entre eux, il faut toujours qu’il y ait de nouveaux mouvements de solidarité des travailleurs  et de solidarité avec  les travailleurs.

 

12- Travail et dignité de la personne

 

L’intention fondamentale et primordiale de Dieu par  rapport à l’homme qu’ « il créa… à sa ressemblance, à son image », n’a pas été rétractée ni effacée, même pas lorsque l’homme, après avoir rompu l’alliance originelle avec Dieu, entendit les paroles : « A la sueur de ton front tu mangeras ton pain. » ces paroles se réfèrent à  la fatigue parfois pesante  qui depuis lors accompagne le travail humain ; elles ne changent pas pour autant le fait que celui-ci est la voie conduisant l’homme à  réaliser la « domination »  qui lui est propre sur le monde visible en « soumettant » la Terre. […]

Et pourtant, avec toute cette fatigue – et peut être à cause d’elle _ le travail est un bien de l’homme. […] Il n’est pas seulement un bien « utile » ou dont on peut « jouir », mais il est un bien « digne », c’est à dire qu’il correspond à la dignité de l’homme, un bien qui exprime  cette dignité et qui l’accroît. […] Le travail est un bien de l’homme – il est bien de son humanité – car, par le travail,  non seulement l’homme transforme la nature  en l’adaptant à ses propres besoins, mais encore  il se réalise lui-même comme homme et même, en un certain sens, « il devient plus homme ». […] Tout ceci plaide pour l’obligation morale d’unir l’ardeur au travail comme vertu à un ordre social du travail,  qui permette à l’homme de « devenir plus homme » dans le travail, et lui évite de s’y dégrader en usant ses forces physiques (ce qui est inévitable, au moins jusqu’à un certain point), et surtout en entamant la dignité et la subjectivité qui lui sont propres.

 

 

13- Travail et société : famille, nation

 

La dimension personnelle du travail humain étant  ainsi confirmée, on doit en venir à la seconde sphère de valeurs  qui  lui est nécessairement unie. Le travail est le fondement sur lequel s’édifie  la vie familiale, qui est un droit naturel et une vocation pour l’homme. […] Le travail est, d’une certaine manière, la condition qui rend possible la fondation d’une famille, puisque celle-ci exige les moyens de subsistance que l’homme acquiert normalement par le travail. Le travail et l’ardeur au travail conditionnent  aussi tout le processus d’éducation  dans la famille, précisément pour la raison que chacun « devient  homme », entre autres, par le travail, et que ce fait  de devenir homme exprime justement le but principal de tout le processus éducatif. […]

Dans l’ensemble, on doit se souvenir  et affirmer que la famille constitue l’un des termes de référence les plus importants, selon lesquels doit se former l’ordre social et éthique du travail humain. […] Car la famille est à la fois  une communauté rendue possible par le travail  et la première école interne de travail  pour tout homme.  […]

Le résultat de tout cela  est que l’homme lie son identité humaine la plus profonde à l’appartenance à sa nation, et qu’il  voit aussi dans son travail un moyen d’accroître le bien commun élaboré avec ses compatriotes, en se rendant compte ainsi que, par ce moyen, le travail sert à multiplier le patrimoine de toute la famille humaine, de tous les hommes vivant dans le monde.

Ces trois sphères conservent de façon permanente leur importance pour le travail humain dans sa dimension subjective. Cette dimension, c’est-à-dire la réalité concrète de l’homme au travail, l’emporte sur sa dimension objective. […] Si le processus de soumission de la terre, c’est-à-dire le travail sous l’aspect de la technique, est caractérisé au cours de l’histoire, et spécialement ces derniers siècles, par un immense développement des moyens de production, il s’agit là d’un phénomène avantageux et positif, à condition que la dimension objective du travail ne prenne pas le dessus sur la dimension subjective, en enlevant à l’homme ou en diminuant sa dignité et ses droits inaliénables.

 

Commentaire :

 

Jamais une réflexion sur le travail n’aura fait l’objet - avec une précision de joaillier - d’un tel souci d’enracinement exégétique. A la lecture de ce passage, nous sommes entraînés dans l’anti-chambre du mystère de Dieu uni à celui de l’homme. L’argumentation de l’auteur confirme l’enracinement exégétique de la doctrine sociale de l’Eglise et la dimension salvifique du travail, car seul l’homme travaille.

Le pape aborde les différentes phases de l’évolution technique du travail. Il le fait avec une acuité surprenante surtout en ce qui concerne l’industrialisation. Il insiste sur l’apport positif de cette évolution, sans oublier les effets pervers sur le mode de travail, sur la relation du travailleur et le résultat de son travail, ainsi que sur les conséquences économico-sociales : le chômage. Une fois de plus, sa préoccupation reste l’homme.

Sa pensée révèle une opposition radicale au cartésianisme. Il propose, à l’en contre de Descartes, une approche et une vision globale de l’homme même s’il identifie les caractéristiques spécifiques qui ne peuvent pourtant pas légitimer une approche éclatée de l’homme.

Si le travail a une évidente valeur objective, ne serait-ce que par l’enrichissement qu’il permet, il n’a pas pour autant une valeur en soi, parce qu’il n’est pas une fin en lui-même. Sa fin c’est l’homme ! C’est lui qui donne sa vraie valeur au travail.  C’est nécessairement une valeur subjective puisque cette valeur est liée à la dignité de l‘homme. Nous sommes ici dans l’ordre de la qualité et non de la quantité. Notion spécifique que les matérialistes de tout poil n’ont jamais comprise au mieux.1

 

Il y a chez ce pape une réflexion permanente, une double interrogation constante : comment redonner à l’homme la plénitude de sa dignité, comment le délivrer des inféodations « artificielles autant qu’artificieuses » des idéologies ?  Il lui faut pour cela remettre  l’homme dans tous les lieux de sa vie, dans toutes les manifestations de la création qu’il doit dominer par vocation ‘es qualité’.

 

Il révèle bien sa préoccupation de l’homme. Il garde en mémoire l’expérience sociologique d’une approche matérialiste du travail, sans pour autant ignorer la pleine mesure des déviances du libéralisme. Il propose une redéfinition des concepts : travail et travailleur à la lumière de la Révélation Chrétienne. L’homme est distingué et distant de la production en tant qu’elle est le fruit et sujet de sa personne et non confondu avec les outils de la production, tandis qu’il demeure sujet du travail. On comprend, qu’aucune idéologie ne peut répondre aux attentes de la personne humaine, car leur vision ou plutôt leur projection qu’elles se font de l’homme sont attentatoires à sa dignité.  Elles sont aliénatrices.

Après une approche historique des mouvements de défenses des travailleurs, que Jean-Paul II justifie et approuve, il jette les bases d’une réflexion sur la mondialisation du travail et des travailleurs. Il appelle à une solidarité mondialiste dans la recherche toujours renouvelée de la justice sociale. Il s’appuie sur les textes de ses prédécesseurs : Pacem in Terris et  Popularum progressio.

Le travail est affirmé comme inhérent à la dignité de l’homme. Il ne devrait pas être un outil d’oppression contre lui.

Il n’y a pas de travail inférieur ni supérieur, car il y a de fait une solidarité qui tient les uns et les autres dans une chaîne naturelle de production, de dignité, tous contribuent à dominer la Terre. Le travail est donc bien parti intégrante de l’économie du salut.

Jean-Paul II élargit la dignité du travail et du travailleur à la cellule familiale et à la nation. La personne, la famille et la nation forment un ensemble cohérent égal en dignité qui se forge au moyen naturel du travail.

C’est pourquoi, l’homme atteint du vice de la fainéantise, la famille explosée et une nation non solidaire ou oppressive sont autant d’incohérences et d’injustices qui portent atteinte à la dignité de l’homme, de la famille, de la nation. Ils deviennent facteurs de décadence, d’insécurité, de désespérance. Le chômage est sans doute l’injustice, l’agression la plus honteuse qui soit pour notre époque. L’absence de travail rémunéré justement  est une source et une cause radicale des dérèglements des sociétés avec leurs lots de délinquances, de marginalisation sociale.

 

1- Il est évident pour nous, que s’ils avaient intégré le concept de qualité, l’errance de leur réflexion n’eut pas maqué rapidement à faire s’effondrer dans l’œuf tous les mécanismes de leurs pensées matérialistes et athées.

 

 

 

LE CONFLIT ENTRE LE TRAVAIL

ET

LE CAPITAL DANS LA PHASE ACTUELLE DE L’HISTOIRE

 

 

14- Dimension de ce conflit

 

L’ébauche de la problématique fondamentale du travail, telle qu’elle a été esquissée ci-dessus, de qu’elle se réfère aux premiers textes bibliques, constitue, en un certain sens, l’armature de l’enseignement de l’Eglise, qui se maintient inchangé à travers les siècles, dans le contexte des diverses expériences de l’histoire.[…] Le travail apparaît  dans cette analyse comme une grande réalité, qui exerce son influence fondamentale sur la formation, au sens humain, du monde confié à l’homme par le Créateur et sur son humanisation ; il est aussi une réalité, dans le cours normal des choses, remplit la vie humaine et a une forte incidence sur sa et sur son sens. Même s’il est associé à la fatigue et à l’effort, le travail ne cesse pas d’être un bien, en sorte que l’homme se développe en aimant son travail. Ce caractère du travail humain, tout à fait positif et créateur, éducatif et méritoire, doit constituer le fondement des estimations et des décisions qui se prennent aujourd’hui à son égard, […] Il est en effet évident que e problème capital, toujours du point e vue de l’homme (conflit entre capital et travail) – problème qui constitue l’une des dimensions fondamentales de son existence terrestre et de sa vocation -, ne saurait être expliqué autrement qu’en tenant compte de tout le contexte de la réalité contemporaine.

 

 

15- Priorité du travail

 

En face de cette réalité contemporaine, […] , on doit avant tout rappeler un principe toujours enseigné par l’Eglise. C’est le principe de la priorité du « travail » par rapport au « capital ». Ce principe concerne directement le processus même de la production dont le travail est toujours une cause efficiente  première, tandis que le « capital », comme ensemble des moyens de production, demeure seulement un instrument ou la cause instrumentale. Ce principe est une vérité évidente qui ressort de toute l’expérience historique de l’homme. […] Au travail demeure également lié depuis les origines le problème de la propriété, car, pour faire servir à soi et aux autres les ressources cachées dans la nature, l’homme a comme unique moyen son travail.  Et afin de pouvoir faire fructifier ces ressources par son travail, l’homme s’approprie des petites parties des diverses richesses de la nature : […] Il se l’approprie par le travail et pour avoir encore du travail. […] En toute phase du développement de son travail, l’homme rencontre le fait que tout lui est principalement donné par la « nature », autrement dit, en définitive, par le Créateur. Au début du travail humain, il y a le mystère de la création. […] La considération qui vient ensuite sur le même problème doit nous confirmer dans la conviction de la priorité du travail humain par rapport à ce que, avec le temps, on a pris l’habitude d’appeler « capital ». Si en effet, dans le cadre de ce dernier concept, on fait entrer, outre les ressources de la nature mises à la disposition de l’homme, […], on doit  alors constater dès maintenant que cet ensemble de moyens est le fruit du patrimoine historique du travail humain. […] : l’expérience est l’intelligence de l’homme. […] Ainsi, tout ce qui sert au travail, tout ce qui constitue, dans l’état actuel de la technique, son « instrument «  toujours plus perfectionné,  est le fruit du travail. […] Il faut  souligner et mettre en relief le primat de l‘‘homme par rapport aux choses.  Tout ce qui est contenu dans le concept de « capital », au sens restreint du terme, est seulement un ensemble de choses.  Comme sujet du travail, et quel que soit le travail qu’il accomplit, l’homme, et lui seul, est une personne. 

 

 

16- « Economisme » et matérialisme

 

Avant tout, à la lumière de cette vérité, on voit clairement qu’on ne saurait séparer le « capital » du travail, qu’on ne saurait en aucune manière opposer le travail au capital, […] Le système de travail qui peut être juste, c’est à dire conforme à l’essence même du problème ou, encore, intrinsèquement vrai et en même temps moralement légitime, est celui qui, en ses fondements, dépasse l’antinomie entre travail et capital, en cherchant à se structurer selon le principe énoncé plus haut de la priorité substantielle et effective du travail, de l’aspect subjectif  du travail humain et production, et cela quelle que soit la nature des prestations fournies par le travailleur.

L’antinomie entre travail et le capital ne trouve sa source ni dans la structure du processus de production ni dans celle du processus économique en général.  Ce processus  révèle en effet une compénétration réciproque entre le travail et ce que nous sommes habitués à nommer le capital ; il montre leur lien indissoluble. L’homme, à quelque tâche qu’il soit attelé, relativement primitive ou, au contraire, ultramoderne, peut aisément se rendre compte de ce que,  par son travail, il hérite d’un double patrimoine :  il hérite d’une part de ce qui est donné à tous les hommes sous forme de ressources naturelles et, d’autre part, de tout ce que les autres ont déjà élaboré à partir de ces ressources, avant tout en développant la technique, c’est-à-dire en réalisant un ensemble d’instruments de travail toujours plus parfait. Tout en travaillant, l’homme « hérite du travail d’autrui ».  […] Il s’agit là d’une vision cohérente, à la fois théologique et humaniste. En elle, l’homme apparaît comme le « patron » des créatures, mises à sa disposition dans le monde visible. Si, dans le processus du travail, on découvre quelque dépendance, il s’agit de celle qui lie au donateur de toutes les ressources de la création, et qui devient à son tour dépendance envers d’autres hommes, envers ceux qui, par leur travail et leurs initiatives, ont donné à notre propre travail des possibilités déjà perfectionnées et accrues. […] Mais nous ne pouvons pas affirmer qu’il soit comme le « sujet » anonyme qui met en position de dépendante l’homme et  son travail. […] Dans cette façon de penser le problème (opposition entre capital et travail) , il y avait l’erreur fondamentale que l’ont peut appeler l’erreur de l’ »économisme »  et qui consiste à considérer le travail humain exclusivement sous le rapport de sa finalité économique.  On peut et on doit appeler cette erreur fondamentale de la pensée l’erreur du matérialisme  en ce sens que l’ »économisme » comporte, directement ou indirectement, la conviction du primat et de la supériorité de ce qui est matériel, tandis qu’il place, directement ou indirectement, ce qui est spirituel et impersonnel (l’agir de l’homme, les valeurs morales et similaires) dans une position subordonnée à la réalité matérielle. […] Evidemment, l’antinomie, envisagée ici, entre le travail et le capital – antinomie dans le care de laquelle le travail a été séparé du capital et opposé à lui,  en un certain sens de façon ontique, comme s’il était un élément quelconque du processus économique _ à son origine, non seulement dans la philosophie et les théories économiques du XVIIIe siècle, […]

 

 

17- Travail et propriété

 

 

Le processus historique – qui est ici brièvement présenté – est assurément de sa phase initiale, mais il continue et tend même à s’étendre dans les rapports entre nations et continents. […], il ne s’agit pas de concepts abstraits ou de « forces anonymes » agissant dans la production économique. Derrières ces concepts, il y a des hommes, des hommes vivants, concrets. […] ainsi donc s’insère dans l’ensemble de ce difficile processus historique, et de puis le début, le problème de la propriété. […] Ce principe, rappelé alors par l’Eglise et qu’elle enseigne toujours, diverge radicalement d’avec le programme du collectivisme, proclamé par le marxisme et réalisé dans divers pays du monde au cours décennies qui ont suivi l’encyclique de Léon XIII. Il diffère encore du programme  du capitalisme, pratiqué par le libéralisme et les systèmes politiques qui se réclament de lui. […] La tradition chrétienne n’a jamais soutenu ce droit comme un droit intangible. Au contraire, elle l’a toujours entendu dans le contexte plus vaste du droit commun de tous à utiliser les biens de la création entière : le droit à la propriété privée est subordonné à celui de l’usage commun, à la destination universelle des biens. […], la propriété s’acquiert avant tout par le travail t pour servir au travail. Cela concerne de façon particulière la propriété des moyens de production. […] Ils ne sauraient être possédés contre le travail, et ne peuvent être non plus  possédés pour posséder, parce que l’unique titre légitime à leur possession – et cela aussi bien sous la forme de la propriété privée que sous celle de la propriété publique ou collective – est qu’ils servent au travail, […], on ne peut pas exclure  non plus la socialisation, sous les conditions qui conviennent, de certains moyens de production. (…] De ce point du vue, demeure inacceptable la position du capitalisme « rigide », qui défend le droit exclusif de la propriété privée des moyens de production, comme un « dogme » intangible e la vie économique. […] On en peut parler  de socialisation que si la subjectivité de la société est assurée, c’est-à-dire si chacun, du fait de son travail, a un titre plénier à se considérer en même temps comme co-propriétaire du grand chantier de travail dans lequel il s’engage avec tous. Une des voies pour parvenir à cet objectif pourrait être d’associer le travail, dans la mesure du possible, à la propriété du capital, […]

 

 

18- Argument personnaliste

 

Ainsi, le principe de la priorité du travail sur le capital est un postulat qui appartient à l’ordre de la morale sociale. Le travail est, en un certain sens, inséparable du capital, et il ne tolère sous aucune forme l’antinomie – c’est-à-dire la séparation et d‘opposition par rapport aux moyens de production – qui, résultant de prémisses uniquement économiques, a pesé sur la vie humaine au cours des derniers siècles.   Lorsque l’homme travaille, en utilisant l’ensemble des moyens de production, il désire en même temps que les fruits de son travail soient utiles, à lui et à autrui, et que, dans le processus même du travail, il puisse apparaître comme co-responsable et co-artisan au poste de travail qu’il occupe. […] Mais il est dès maintenant nécessaire de souligner, de manière générale, que l’homme qui travaille désire non seulement recevoir la rémunération qui lui est due pour son travail, mais aussi qu’on prenne en considération, dans le processus même de production, la possibilité pour lui d’avoir conscience que, même s’il travaille dans une propriété collective, il travaille « à son compte ». […] L’enseignement de l’Eglise a toujours exprimé la conviction ferme et profonde que le travail humain ne concerne pas seulement l’économie, mais implique aussi et avant tout des valeurs personnelles soient pleinement respectées.

 

Commentaire :

 

Le pape prend la précaution de dédramatiser le conflit qu’il va traiter en rappelant les sources exégétiques. Ce rappel lui permet de placer l’homme au centre du problème. Il y a chez lui un éminent souci pédagogique sous-tendu par l’exigence spirituelle et morale de voir l’homme être l’objet naturel et exclusif de toutes les préoccupations de la société en toutes ses activités.

Jean-Paul II renvoie dos à dos les deux idéologies absolutistes : socialo-communiste et libéralisme. Il le fait en revenant sur l’impératif du travail qu’il souligne avec force comme faisant parti intégrante de l’économie du salut et intimement lié à la dignité de l’homme. Le travail n’est en rien une punition, sa pénibilité oui et souvent par contraintes d’appétits qui ne sont pas toujours en adéquation avec les besoins réels de l’homme et de la femme, ce que nous appelons « la dictature des appétits artificiels ». Le travail ne peut être considéré comme un objet aux objectifs de consommation, il est étroitement lié à la personne. 

Le pape démontre le non-fondement des théories idéologiques matérialistes qui initient l’opposition artificiellement créée entre le travail, le travailleur et le capital. Il origine ces errances dans le siècle dit « des lumières ». On voit bien que toutes les idéologies ont toutes leurs sources dans ce siècle fâcheux, fondateur de la culture révolutionnaire, profondément anti-homme et radicalement anti-Dieu.

La juxtaposition du capitalisme libéral et le capitalisme d’Etat (communiste) met en relief que si la propriété est un bien en soi, ce droit n’est pas absolu, qu’il est soumis au travail. Il est également démontré que ce conflit peut être surmonté par des dispositions qui permettent d’introduire une valeur ajoutée au travail par l‘actionnariat des travailleurs et leur donner accès au pouvoir de décision. Le travail s’en trouverait revalorisé, la dignité du travailleur en tant que « Personne » s’en trouverait renforcée.

Il faut que le travail soit rémunéré de la manière la plus juste, mais il est plus important que les conditions de travail soient telles, que le travailleur est un réel sentiment de collaboration. De collaboration, non seulement dans l’entreprise qui profite de ses talents, mais également de manière plus générale, voir universelle. Le travailleur, quel que soit son labeur, doit se sentir légitiment co-propriétaire du fruit de son travail, cette exigence est constitutive de sa dignité.

 

 

 

DROITS DES TRAVAILLEURS

 

 

19- Dans le vaste contexte des droits de l’homme

 

 

Si le travail, aux divers sens du terme, est une obligation, c’est-à-dire un devoir, il est aussi en même temps une source de droits pour le travailleur. Ces droits doivent être examinés dans le vaste contexte de l’ensemble des droits de l’homme, droits qui lui sont co-naturels et donc beaucoup ont été proclamés pas diverses instances internationales et sont toujours davantage garantis par les Etats à leurs citoyens.  […] les droits humains qui découlent du travail  rentrent précisément dans l’ensemble plus large des droits fondamentaux de la personne. […] Le travail est, comme on l’a dit, une obligation, c’est-à-dire un de voir de l’homme,  et ceci à plusieurs titres. L’homme doit travailler  parce que le Créateur le lui a ordonné, et aussi du fait de son humanité même dont la subsistance et le développement exige le travail. L’homme doit travailler par égard pour le prochain, spécialement pour sa famille, mais aussi pour la société à laquelle il appartient, pour la nation  dont il est fils ou fille, pour toute la famille humaine dont il est membre, étant héritier  du travail des générations qui l’ont précédé et en même temps co-artisan de l’avenir de ceux qui viendront après lui dans la suite de l’histoire. 

 

 

 

20- Employeur : direct et indirect

 

 

Le concept d’employeur indirect peut être appliqué à chaque société particulière, et avant tout à l’Etat. C’est l’Etat qui doit mener une juste politique du travail. On sait ce pendant que, dans le système actuel des rapports économiques dans le monde, on constate de multiples liaisons entre les divers Etats, liaisons qui s’expriment par exemple dans les mouvements d’importation et d’exportation, […] Ce système de dépendances réciproques est en lui-même normal ; cependant, il peut  facilement donner lieu à diverses formes d’exploitations ou d’injustice et avoir ainsi une influence sur la politique des Etats et, en définitive, sur le travailleur individuel qui est sujet propre du travail. […] L’employeur direct qui se trouve dans un tel système de conditionnements (la recherche des plus hauts profits en sous-payant  les matières premières ou les produits semi-finis) fixe les conditions du travail au-dessus des exigences objectives des travailleurs, surtout s’il veut lui-même tirer le profit le plus élevé possible de l’entreprise qu’il dirige… […] Au contraire, c’est précisément la prise en considération des droits objectifs du travailleur, quel qu’en soit le type : […] qui doit constituer le critère adéquat et fondamental  de la formation de toute l’économie, aussi bien à l’échelle de chaque société ou de chaque Etat qu’à celle de l’ensemble de la politique économique mondiale ainsi que les systèmes et des rapports internationaux qui en dérivent.

 

 

21- Le problème de l’emploi

 

En considérant les droits des travailleurs en relation avec cet « employeur indirect », c’est-à-dire en relation avec l’ensemble des instances qui, […] on doit porter son attention avant tout sur […] la question d’avoir un travail, ou, en d’autres termes, du problème qui consiste à trouver un emploi adapté à tous les sujets qui en sont capables. Le contraire d’une situation juste et correcte dans ce domaine est le chômage, […] L’obligation de prestations en faveur des chômeurs, c’est-à-dire de devoir d’assurer les subventions indispensables à la subsistance des chômeurs et de leurs familles, est un devoir qui découle du principe fondamental de l’ordre moral en ce domaine, c’est-à-dire du principe de l’usage commun des biens ou, pour exprimer de manière encore plus simple, du droit à la vie et à la subsistance. […] Le fait de la dépendance réciproque des diverses sociétés et des divers Etats ainsi que la nécessité de collaborer en divers domaines exigent que, tout en maintenant les droits souverains des Etats en matière de planification et d’organisation du travail à l’échelle de chaque société, on agisse en même temps, en ce secteur important, dans le cadre de la collaboration internationale et que l’on signe des traités  et les accords nécessaires. […] Le progrès dont on parle doit s’accomplir grâce à l’homme et pour l’homme, et il doit produire des fruits dans l’homme.

 

 

22- Salaire et autres prestations sociales

 

[…] Le problème clé de l’éthique sociale dans ce cas est celui de la juste rémunération  du travail accompli. Dans le contexte actuel, il n’y a pas de manière plus importante  de réaliser la justice dans les rapports entre travailleurs et employeurs que la rémunération du travail. […]  Sur ce point, nous en arrivons de nouveau au premier principe de tout l’ordre éthico-social, c’est-à-dire au principe de l’usage commun des biens. […] Il découle de là que le juste salaire devient en chaque cas la vérification concrète de la justice  de tout le système socio-économique et en tout cas de son juste fonctionnement. […] Une juste rémunération du travail de l’adulte chargé de famille est celle qui sera suffisante pour fonder et faire vivre dignement sa famille et pour en assurer l’avenir.  Cette rémunération peut être réalisée soit par l’intermédiaire de ce qu’on appelle le salaire familial, […] qui est suffisant pour les besoins de la famille sans que son épouse  soit obligée de prendre un travail, […] soit par l’intermédiaire d’autres mesures sociales,  telles que les allocations familiales […] L’expérience confirme qu’il est nécessaire de s’employer en faveur de la revalorisation sociale des fonctions maternelles,  du labeur qui y est lié, et du besoin que les enfants ont de soins, d’amour et d’affection pour être capables de devenir des personnes responsables, moralement et religieusement adulte, psychologiquement équilibrées. […] Qu’elle soit contrainte (la mère) à abandonner ces tâches pour prendre un emploi rétribué hors de chez elle n’est pas juste du point de vue du bien de la société et de la famille si cela contredit ou rend difficiles les buts premiers de la mission maternelle ! […]  La vraie promotion de la femme exige que le travail soit structuré de manière qu’elle ne soit pas obligée de payer sa promotion par ‘abandon de sa propre spécificité et au détriment de sa famille dans laquelle elle a, en tant que mère, un rôle irremplaçable.  

 

 

23- L’importance des syndicats

 

Mais les syndicats diffèrent des corporations sur un point essentiel : les syndicats modernes ont grandi à partir de la lutte des travailleurs, du monde du travail et surtout des travailleurs de l’industrie, pour la sauvegarde de leurs justes droits vis à vis des entrepreneurs et des propriétaires des moyens de production. Leur tâche consiste dans la défense des intérêts existentiels des travailleurs dans tous les secteurs    leurs droits sont en cause. L’expérience historique apprend que les organisations de ce type sont un élément indispensable de la vie sociale,  particulièrement dans les sociétés modernes industrialisées. […] La doctrine sociale catholique ne pense pas que les syndicats soient seulement le reflet d’une structure « de classe » de la société ; elle ne pense pas qu’ils soient les porte-parole d’une lutte de classe qui gouvernerait inévitablement la vie sociale. […] Cependant, cette « lutte » doit être comprise comme un engagement normal « en vue » du juste bien : ici, du bien qui correspond aux besoins et aux mérites des travailleurs associés selon leurs professions ; mais elle n’est pas une « lutte contre » les autres. […] La caractéristique du travail est avant tout d’unir les hommes et c’est en cela que consiste sa force sociale :  la force de construire une communauté. […] A la lumière de cette structure fondamentale  de tout travail – à la lumière du fait que, en définitive, le « travail » et le « capital » sont les composantes de la production dans quelque système social que ce soit -, l’union des hommes pour défendre les droits qui leur reviennent, née des exigences du travail, demeure un élément créateur d’ordre social  et de solidarité, élément dont on ne saurait faire abstraction. […] Le requêtes syndicales  ne peuvent  pas se transformer en une sorte d’ « égoïsme » de groupe ou de classe, bien qu’elles puissent et doivent tendre à corriger aussi, eu égard au bien commun de toute la société, tout ce qui est défectueux dans le système de propriété des moyens de production ou dans leur gestion et leur usage. La vie sociale et économico-sociale est certainement comme un système de « vases communicants » et chaque activité sociale qui a pour but de sauvegarder les droits des groupes particuliers doit s’y adapter. […] Les syndicats  n’ont pas le caractère de « partis politiques » qui luttent  pour le pouvoir,  et ils ne devraient jamais non plus être soumis aux décisions des partis politiques ni avoir des liens trop étroits avec eux. […] En agissant pour les justes droits de leurs membres, les syndicats ont également recours au procédé de la « grève »,  c’est-à-dire de l’arrêt du travail conçu comme une sorte d’ultimatum adressé aux organismes compétents et, avant tout aux employeurs. C’est un procédé que la doctrine sociale catholique reconnaît comme légitime sous certaines conditions et dans de justes limites. […] L’abus de grève peut conduire à la paralysie de toute la vie socio-économique. Or cela est contraire aux exigences du bien commun  de la société qui correspond également à la nature bien comprise du travail lui-même.

 

 

 

Commentaire :

 

Jean-Paul II recentre les droits du travail et du travailleur au cœur même des droits universels de l’homme. Il rappelle, que le travail est une obligation morale, elle intègre la substance qui constitue la dignité de la personne.

En abordant le problème des échanges commerciaux et économiques internationaux, le pape reprend l’un des thèmes de son début de discours, notamment, la mondialisation qui est pour lui une évidence de fait. Il insiste sur la nécessité de veiller à l’équité des ressources afin de combler les dangereux  déséquilibres entre pays riches et pauvres qui sont souvent détenteurs de la matière première.  

Le Saint Père pose une remarquable réflexion sur le problème de l’emploi qui semble bien être la plaie de notre société post-industrielle. Le problème vient entre autres de la mainmise des pouvoirs financiers sur l’outil de production.

Un pouvoir qui est toujours à la recherche d’un plus de profit - sans aucune réflexion sur les conséquences humaines de cette recherche « ogresse » du profit -, reportant avec égoïsme et mépris la responsabilité des conséquences sur le pouvoir politique.

La mainmise du pouvoir financier sur les moyens de production et sur le travail est une perversion, une effrayante tumeur cancéreuse. Il y a d’autres facteurs : concepts idéologiques qui ne peuvent pas prendre en compte l’homme intégral, des enjeux stratégiques qui ne semblent pas se soucier des déséquilibres de fortune et des projets de société de type élitiste qui ont une vision de l’homme et de sa société tronquée, mensongère quand elle n’est pas fondamentalement blasphématrice.

 

Le chômage est l’injustice la plus grave faite à l’homme après l’avortement qui en est peut-être le premier facteur, sûrement le second.

 

La réflexion du pape sur le problème de la rémunération l’amène à poser le problème de la subsistance du couple et des enfants. Il souligne l’importance de la présence de la maman ou du papa auprès des enfants pour le plus grand profit de la société. Il faut insister sur la nécessité de mettre sur pied une politique familiale digne de ce nom. Il faut envisager, pour celles ou ceux qui le veulent, un salaire véritable afin de permettre une bonne éducation des descendants si indispensable à une société harmonieuse et équilibrée. La prévention de la délinquance commence par la présence d’un parent au foyer.

 

La réflexion du saint père sur le rôle du syndicalisme est très pertinente. Elle est écrite dans un contexte très particulier – la Pologne lutte contre l’hégémonie du parti au pouvoir -, c’est la création de « Solidarnosc ». Il fera s’effondrer le communisme. Le pape, rappelant les racines légitimes du syndicalisme, souhaite la rupture avec les idéologies liées à la « culture révolutionnaire ». Il est indispensable que le syndicalisme recentre son action dans une indépendance farouche envers les partis politiques et le pouvoir. Il importe qu’il soit davantage une force de proposition que d’opposition. Il doit sortir de cette attitude qui consiste à vouloir la destruction de l’autre en face. Des enjeux majeurs demandent une solidarité de fait entre les propriétaires des appareils de production et les  syndicats face aux  défis de la mondialisation et au pouvoir quasi-illimité des puissances financières. Il est fort regrettable que la C.G.T. reste figée dans un archaïsme qui rend illisible et inadéquat son action. On peut dire la même chose, à quelques nuances, des autres syndicats.

L’action de l’Etat est  piégée. Il est trop sollicité par les partenaires sociaux ou il impose ses décisions dans un mépris total des partenaires comme l’illustra la loi des 35 heures : une aberration complète tant économiquement que socialement. C’est une loi qui, à la lumière du bien commun, attaque la valeur du travail et la dignité du travailleur.

 

 

 

ELEMENTS POUR UNE SPIRITUALITE DU TRAVAIL

 

 

24- Rôle particulier de l‘Eglise

 

Etant donné que le travail dans sa dimension subjective est toujours une action personnelle, actus personae, il en découle que c’est l’homme tout entier qui y participe, avec son corps comme avec son esprit,  indépendamment du fait qu’il soit un travail manuel ou intellectuel. C’est également à l’homme entier qu’est adressée la parole du Dieu vivant, le message évangélique du salut dans lequel on trouve de nombreux enseignements qui, tels des lumières particulières, concernent  le travail humain. Il faut donc bien assimiler ces enseignements : il faut l’effort intérieur de l’esprit guidé par la foi, l’espérance et la charité, pour donner au travail  de l’homme concret, grâce à ces enseignements, le sens qu’il a aux yeux de Dieu  est par lequel il entre dans l’œuvre du salut comme un de ses éléments à la fois ordinaires et particulièrement importants.

 

25- Le travail comme participation à l’œuvre du Créateur

 

Comme dit le Concile Vatican II, « pour les croyants, une chose est certaine : l’activité humaine, individuelle et collective, le gigantesque effort par lequel les hommes, tout au long des siècles, s’acharnent à améliorer leurs conditions de vie, considéré en lui-même, correspond au dessein de Dieu. L’homme, créé à l’image de Dieu, a en effet reçu la mission de soumettre la terre et tout ce qu’elle contient, de gouverner le cosmos en sainteté et justice et, en reconnaissant  Dieu comme Créateur  de toutes choses, de lui référer son être ainsi que l’univers : en sorte que, tout étant soumis à l’homme, le nom même de Dieu soit glorifié par toute la terre ». […] Cette description de la création, que nous trouvons déjà dans le premier chapitre de la Genèse, est en même temps et en un certain sens le premier  « évangile du travail ».  Elle montre en effet en quoi consiste sa dignité : elle enseigne que, par son travail, l’homme doit imiter Dieu, son Créateur, parce qu’il porte en soi – et il est seul à le faire – l’élément particulier de la ressemblance avec lui. L’homme doit imiter Dieu lorsqu’il travaille comme lorsqu’il se repose, étant donné que Dieu lui-même a voulu lui présenter son œuvre créatrice sous la forme du travail et sous celle du repos. […] Car ces hommes et ces femmes qui, tout en gagnant leur vie et celle de leur famille, mènent leurs activités de manière à bien servir la société, sont fondés à voir  dans leur travail un prolongement de l’œuvre du Créateur, un service de leurs frères, un apport personnel à la réalisation du plan providentiel dans l’histoire ».  […] La conscience de participer par le travail à l’œuvre de la création constitue la motivation la plus profonde  pour l’entreprendre dans divers secteurs : « C’est pourquoi les fidèles – lisons-nous dans la constitution Lumen gentium – doivent reconnaître la nature profonde de toute la création, sa valeur et sa finalité qui est la Gloire de Dieu ; … »

 

 

26- Le Christ, l’homme de travail

 

Cette vérité d’après laquelle l’homme participe par son travail à l’œuvre de dieu lui-même, son Créateur, a été particulièrement mise en relief par Jésus-Christ, ce Jésus dont beaucoup frappés de stupéfaction et disaient : « D’où lui vient tout cela ? Et quelle est  cette sagesse qui lui a été donnée ?… N’est-ce pas là le charpentier ? » En effet, Jésus proclamait et surtout mettait d’abord en pratique l’ »Evangile » […], il s’agissait vraiment de l’ »évangile du travail » parce que celui qui le proclamait était lui-même un travailleur,  un artisan comme Joseph de nazareth.  […] il apprécie et il respecte le travail de l’homme ; on peut même dire davantage :  il regarde avec amour ce travail  ainsi que ses diverses expressions, voyant en chacune une manière particulière de manifester a ressemblance de l’homme avec Dieu Créateur et Père.

« « De même qu’elle procède de l’homme, l’activité humaine lui est ordonnée. De fait, par son  action, l’homme ne transforme pas seulement les choses, il développe ses facultés, il sort de lui-même et se dépasse.  Cette croissance, si elle est bien comprise, est d’un tout autre prix que l’accumulation de richesses extérieures… Voici donc la règle de l’activité humaine : qu’elle permette à l’homme, considéré comme individu ou comme membre de a société, de développer et de réaliser sa vocation dans toute sa plénitude. » […] « L’homme vaut plus par ce qu’il est que par ce qu’il a. De même, tout ce que font  les hommes pour faire  régner  plus de justice, une fraternité plus étendue, un ordre plus humain dans les rapports sociaux, dépasse en valeur les progrès techniques.  Car ceux-ci peuvent bien fournir la base matérielle de la promotion humaine, mais ils sont tout à fait impuissants, par eux seuls, à la réaliser. »  (Conc.Vat. II, Gaudium et spes)

 

 

27- Le travail humain à la lumière de la Croix et de la Résurrection du Christ

 

 

[…] tout travail, soit manuel ou intellectuelle, est inévitablement lié à la peine. […] « Maudit soit le sol à cause de toi ! Avec peine tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie. » (Gn.3, 17) […] « J’ai considéré toutes les œuvres  que mes mains avaient faites, et toute la peine que j’avais eu à les faire… » (Qo. 2,11)  Il n’y a pas un homme sur cette terre qui ne pourrait faire siennes ces paroles. […] La sueur et la peine que le travail comporte nécessairement dans la condition présente de l’humanité offrent au chrétien et à tout homme qui est appelé, lui aussi, à suivre le Christ, la possibilité de participer dans l’amour à l’œuvre que le Christ est venu accomplir. Cette œuvre de salut s’est réalisée par la peine du travail en union avec le Christ crucifié pour nous, l’homme collabore en quelque manière avec le Fils de Dieu à la rédemption de l’humanité. Il se montre le véritable disciple de Jésus en portant à son tour la croix chaque jour dans l’activité qui est la sienne. […], « le Christ, à qui tout pouvoir a été donné au ciel et sur la terre, […] , il purifie et fortifie ces aspirations généreuses par lesquelles la famille humaine cherche à rendre sa vie plus humaine et à soumettre à cette fin la terre entière. » (Con Vat. II, Gaudium et spes)

Dans le travail de l’homme, le chrétien retrouve une petite part de la croix du Christ et l’accepte dans l’esprit  de rédemption avec lequel le Christ a accepté sa croix pour nous. […] D’une part, cela confirme que la croix est indispensable dans la spiritualité du travail ; mais, d’autre part, un bien nouveau se révèle dans cette croix qu’est la peine, un bien nouveau qui débute par le travail lui-même, par le travail entendu dans toute sa profondeur et tous ses aspects, et jamais sans lui. […] « Cependant, l’attente de la terre nouvelle, loin d’affaiblir en nous  le souci de cultiver cette terre, doit plutôt le réveiller : le corps de la nouvelle famille humaine y grandit, qui offre déjà quelque ébauche du siècle à venir.  C’est pourquoi, s’il faut soigneusement distinguer le progrès terrestre de la croissance du règne du Christ, ce progrès a cependant beaucoup d’importance pour le Royaume de Dieu. » (Con. Vat. II. Gaudium et spes)

 

 

Commentaire :

 

Jean-Paul II aborde le sujet de la valeur spirituelle du travail et sa  place dans l’économie du salut. Il le fait dans la continuation de son exposé, c’est une conclusion.

Cette approche faisait défaut dans l’exposé de la doctrine sociale de l’Eglise. Elle n’y figurait pas de manière aussi explicite quoiqu’elle ait été prise en compte dans des familles religieuses récentes comme l’Opus Dei ou plus ancienne comme l’ordre des bénédictins.

Le pape, par cette approche explicite, met un terme, sur le sujet du travail, aux déviances idéologiques qui traversent l’Eglise et sèment incompréhensions, exclusions, et souffrances.

Il enfonce le clou. Le travail fait partie de la Révélation de Dieu et que Dieu fait de l’homme. Il doit être l’un des moteurs de la sanctification. Il faut l’ouvrir volontairement à la présence de Dieu. Dieu doit être invité à entrer dans le travail de chaque homme et de toute la communauté des hommes. Il ne devrait pas être manipulé à des fins idéologiques et de pouvoir.

Il n’est pas habituel de recevoir de l’Eglise un enseignement si précis sur le Christ Travailleur. On n’insiste guères sur cet aspect de la condition humaine qu’Il assuma. On en parle dans certaines célébrations liturgiques, mais jamais de façon aussi précise. N’est-il pas inclus dans toutes les prières eucharistiques ! Rien de l’acte humain n’échappe à la présence de Dieu.

 

Dans la pensée du Saint Père, le travail entre bien dans l’économie du salut. Il ne peut être séparé de la vie de prière, de la vie sacramentelle. Il n’y a aucune légitimité à ce qu’il soit utilisé par les idéologies, pas plus qu’il ne devrait être opposé à la richesse ou à la pauvreté. Le travail est  un régulateur de société qui, par sa nature, contribue à la communion entre les hommes, chacun trouve par lui une aide à l’épanouissement intégral de l’homme, de toute l’humanité.

 

 

CONCLUSION

 

 

Nous reconnaissons que, durant tout ce travail d’exposition de la doctrine sociale de l’Eglise au moyen des encycliques papales, il y a pleine mesure d’insuffisance. C’est un sujet vaste, exigeant une rigueur intellectuelle  inflexible. Nous avons pris la mesure de notre insuffisance et nous en rendons grâce à Dieu. Mis devant l’évidence de notre indigence, nous avons essayé de répondre par l’humilité, sans prétendre autre chose que de mettre en relief la pensée de  l’Eglise. Nous nous sommes réjouis de l’unité de sa pensée et nous avons trouvé notre joie dans la contemplation de la lumière divine qui l’illumine.

 

Notre joie est atténuée par une sourde douleur : en effet, comment comprendre qu’en présence d’un tel matériau, il n’y fut pas fait plus de cas, surtout dans les sociétés industrielles ? Quel est ce prodige diabolique qui occulta cette pensée et cet enseignement ? Ils auraient pourtant du permettre de libérer les sociétés du carcan monstrueux des idéologies. Et de nos jours, alors que la vérité s’est faite jour sur ces monstres, non sans verser le sang, nous sommes toujours embourbés dans une dialectique aberrante, incapables de sortir de la praxis révolutionnaire, incapables de renouveler notre regard sur l’homme sujet d’amour de Dieu et roi de la création visible.

Nous ne comprenons pas qu’il puisse se trouver encore des prêtres et autres responsables catholiques enfermés résolument dans les aliénations idéologiques, alors qu’ils sont ordonnés au service de la Vérité ?

Quel miracle ou quelle mesure de jugement nous arrivera-t-il pour que nous revenions à la pure lumière de l’Evangile !

 

 

 

 

DU POLITIQUE…

 

P.C. Aubrit Saint Pol

 

« L’Eglise est sur le Golgotha, elle le gravit au quotidien, elle doit accepter de se convertir au dépouillement intérieur de la Croix. Elle n’est pas là pour être aimée, mais pour aimer et servir. »

 

De l’engagement en politique du chrétien…

De son vote…

                                          

                                                                                                 

                                         Robert Shumann                    de Gasperi                                Adenauer1

 

Nous portons notre attention à l’énumération des programmes des candidats et de certains débats. Il y a une constante, le prima de l’économie sur toute autre considération. Nous assistons à une course cycliste où l’intérêt n’est pas le désir de la victoire que celui de la prime à l’arrivée. Ils ont tous la tête dans le guidon, alors qu’il faudrait peut-être bien que de temps en temps, ils aient le guidon et la route dans la tête comme un Fausto Coppi.

 

Nous comprenons bien que l’argent soit nécessaire à la réalisation de projets touchant l’intérêt général. Toutefois, cette nécessité ne doit pas servir de prétexte à exercer des contraintes culpabilisantes sur l’électeur : il n’existe pas en démocratie de vote utile, ni de vote citoyen. C’est là un genre de pression, une attitude qui ne respecte pas les fondements démocratiques. Il appartient à chaque citoyen de choisir entre les programmes, les personnes, les partis, sans autre considération que l’intérêt général de la nation et du peuple. Tout le reste n’est que contrainte inacceptable.

 

Les préoccupations économiques deviennent chez nos hommes politiques une sorte d’obsession névrotique comme si, dans un écho tragique, résonnaient à l’infinie les deniers que Judas reçut dans la nuit de sa trahison.

 

Il ne faut pas que notre jugement soit faussé, handicapé par des impératifs économiques mis excessivement en exergue. Il y a dans ces élections des enjeux sérieux, sévères qui orienteront gravement le siècle à venir. Nous ne pouvons pas engager, nous catholiques, notre vote de façon légère, car nous courions le risque d’être accusés par l‘histoire et par Dieu de génération irresponsable et de complicité objective contre la loi  naturelle et la loi de Dieu.

 

On ne peut s’engager derrière des partis politiques et des personnels qui vivent depuis plus de trente ans sur la loi de l’IVG.

Ils multiplient les lois contre nature. Même le Front National, sur ce point, ne s’en sort pas ; n’envisage-t-il pas d’organiser un référendum sur l’avortement ! L’Eglise à ce sujet répète que la mort d’un enfant à naître ne peut faire l’objet d’un référendum, car nulle autorité politique n’a reçu mandat de défier les lois naturelles, ni les lois divines.

 

Il faut se poser plusieurs questions majeures :

 

1 - Un catholique peut-il demander ou accepter une distinction honorifique d’institutions et d’un personnel politique qui méprisent les valeurs chrétiennes ?

2 - N’y a-t-il pas dans le fait de solliciter une distinction, car pour recevoir la légion d’honneur, il faut la demander ou pour les autres simplement de la recevoir, une sorte de reconnaissance, de légitimité, une sorte d’acquiescement, d’approbation de ces dispositions si opposées à la loi naturelle ?

3 - Ne contribuons-nous pas à renforcer ce relativisme si souvent dénoncé par le Magistère ?

4 - Ne risquons-nous pas de voir se réduire notre liberté d’action très sévèrement attaquée par des opposants objectifs et des dispositions administratives sournoises ?

5 - N’y a-t-il pas urgence à réfléchir sur un nouveau mode d’action, d’interventions dans la cité ?

6 - Pourquoi faudrait-il continuer de s’engager dans un parti politique, s’il n’y a pas la place pour que s’exprime la liberté de conscience, ni faire entendre ses convictions religieuses ?

7 - Y-a-t-il encore de la place pour un catholique dans un engagement politique partisan ?

On ne peut pas continuer à faire la sourde oreille devant ces évidences.

 

Notre génération et celles qui nous suivent doivent rompre avec l’aliénation que produisit le célèbre toast  d’Alger. Il faut en finir avec le carcan de fausse culpabilité après la guerre 39-45 et ces courants malveillants du modernisme. 

L’Eglise de France ne doit plus se compromettre avec aucun parti politique ni pouvoir, elle n’y a plus sa place. Son souci doit être exclusivement celui du salut des âmes, de défendre sans faiblesse sa liberté et celle de tout homme ainsi que la dignité des enfants de Dieu.

La pastorale doit cesser toute relation objective ou subjective avec les vestiges nauséeux des idéologies. Elle doit réfléchir la liberté évangélique sans rien concéder aux princes de ce monde, ni à leurs esprits. Elle doit renouer avec une relation de proximité, revenir au développement de petites communautés au sein de laquelle se retrouvent une authentique solidarité, une authentique communion des saints.

L’Eglise est sur le Golgotha, elle le gravit au quotidien, elle doit accepter de se convertir au dépouillement intérieur de la Croix. Elle n’est pas là pour être aimée, mais pour aimer et servir.

 

1- Ces trois personnalités, fondateurs de L’Union Européenne, sont toutes issues de la doctrine sociale chrétienne. Elles ne se crurent jamais en droit de défier la loi naturelle ni le droit naturel encore moins la morale naturelle.

 

PARLEMENT

Le mariage, c’est l’union d’un homme et d’une femme

Dans une déclaration commune, des responsables chrétiens, juif et musulmans de la région lyonnaise attirent l’attention sur l’institution du mariage comme repère fondateur de l’humanité.

 

Lyon, le 6 février 2007,

 

La question se pose aujourd’hui de savoir si la loi peut autoriser le mariage de deux personnes du même sexe. Il ne s’agit pas là d’un simple débat de société, mais d’un choix majeur, sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Ce n’est pas un cadeau à faire aux générations futures.

Il y a déjà assez de souffrances occasionnées par la fragilité des liens familiaux, sans parler des maladies qui touchent nos proches et des deuils. Cette fragilisation est pour beaucoup dans la difficulté que rencontrent les adultes pour aider les jeunes à construire leur vie. Comment ceux-ci seront-ils capables d’acquérir une formation solide, d’affronter leur avenir avec confiance, d’honorer les obligations d’une profession et de construire dans l’équilibre leur propre famille, si l’on relativise l’institution du mariage ? Il est capital de ne pas brouiller ce repère fondateur de l’humanité.

Une institution aussi essentielle ne peut pas être soumise aux fluctuations des courants de pensée. Elle se situe bien au delà des différences religieuses ou des clivages idéologiques. À l’heure où tant d’enseignants constatent la difficulté croissante des jeunes issus de familles éclatées à suivre correctement leur scolarité, peut-on vraiment songer à un tel bouleversement dont les conséquences pourraient être dévastatrices ? L’expérience montre ce qu’il nous en coûte aujourd’hui d’avoir laissé saccager la nature. N’allons pas maintenant déstructurer l’humanité, qui est le cœur de toute la création !

Il y a mensonge à prétendre qu’il est indifférent pour un enfant de grandir ou non avec un père et une mère. Les récits fondateurs de l’humanité sont bâtis sur la différence et la complémentarité de l’homme et de la femme. Les croyants en voient l’attestation dans les récits de la création que leur transmet la Parole de Dieu : « Au commencement, Dieu créa l’homme et la femme  ». Ils sont appelés à s’unir dans le mariage pour donner la vie et la faire grandir. Tel est le socle originel sur lequel sont fondées nos vies personnelles, nos familles et nos sociétés. N’oublions pas qu’il est fragile !

 

Cardinal Philippe BARBARIN, Archevêque de Lyon

Monsieur Azzedine GACI, Président du Conseil régional du culte musulman Rhône-Alpes

Père Athanase ISKOS, Prêtre de l’Église orthodoxe grecque

Monsieur Kamel KABTANE, Recteur de la Mosquée de Lyon

Révérend Chris MARTIN, Ministre de l’Église anglicane

Pasteur Jean-Frédéric PATRZYNSKI, de l’Église luthérienne

Monsieur Richard WERTENSCHLAG, Grand Rabbin de Lyon et de la région Rhône-Alpes

Pasteur John WILSON, de l’Église évangélique baptiste

Monseigneur Norvan ZAKARIAN, Évêque de l’Église arménienne apostolique

 

====================

 

A l'intention de Son éminence Mgr.Barbarin, cardinal- archevêque de Lyon, patriarche des Gaules.

 

Eminence,

 

Je viens vous exprimer ma joie et ma fierté de catholique de France quant à la publication de votre déclaration co-signée des représentants de toutes les grandes religions  au sujet des mariages contre nature.

 

J'espère que cet acte, au sujet duquel s'expriment - pour le bien commun – les grandes religions et églises chrétiennes, se poursuivra. Il y a urgence pour les femmes et hommes de prière que des prises de positions communes soient effectuées sur des sujets qui vont bouleverser les mœurs et la société dans leurs fondements.

 

Il y a urgence à ce que tout homme de prière puisse poser son regard douloureux sur des luminaires fermement affirmés.

 

Je me permets, Monsieur le cardinal, de porter votre attention sur un point de logique et de dignité : est-il concevable que les hiérarchies catholiques continuent d'accepter et de demander des distinctions honorifiques d'institutions et d'un personnel politique qui tournent radicalement le dos aux valeurs naturelles et chrétiennes qui fondirent la civilisation occidentale ?

 

N'y a-t-il pas là une contradiction difficile à défendre ? Car accepter ces

distinctions ou les demander comme c'est le cas pour la légion d'honneur, c'est quelque par se rendre complice ou tout du moins donner une légitimité à ce pouvoir si éloigné de la morale naturelle et surnaturelle.

 

Il faut que le témoignage de l'Evangile soit dépourvu de toute ambiguïté.

 

Monsieur le Cardinal, je vous prie humblement de bien vouloir transmettre aux signataires de cette déclaration au combien bienvenue, l'expression de mon bonheur et mes respects les plus profonds.

 

Que Dieu, par l'intercession de Notre Dame de Fourvière, vous comble de bénédictions et qu'il multiplie les fruits de votre pontificat.

 

Pierre-Charles Aubrit Saint Pol

 

 

 

 

 

HISTOIRE DE L’EGLISE

 

Eusèbe de Césarée

 

LE BAPTEME DE JESUS

 

L’OCCIDENT LATIN

 

Le Pélagianisme

 

Les années 410-412 vivent un tournant décisif pour l’église d’Afrique comme pour saint Augustin qui vient d’en finir avec les donatistes. Mais voilà que se lève une nouvelle hérésie, le pélagianisme qui occupera toute la fin de vie de notre docteur. Il la combattra jusqu’à sa mort en 430 qui coïncide avec la chute de l’Afrique romaine sous les coups des Vandales.

 

Un moine, venu de Grande-Bretagne, un certain Pélage, fait parti des exilés qui fuient la péninsule face à l’invasion d’Alaric qui, en 410, met à sac Rome.

Pélage est fixé à Rome depuis dix ans, il y jouit d’une bonne renommée. Il est connu pour sa pensée originale qui influence les milieux de la noblesse chrétienne renforcée par une vie ascétique exemplaire. Mais l’originalité de sa pensée suscita très des réserves de la part d’Augustin qui le lui manifesta par beaucoup de retenu quand il essaya de le voir. Pélage ne résida pas longtemps en Afrique, il reprit son chemin vers la Palestine.

 

Il laissa à Carthage l’un de ses plus fervents disciples, Caelestius. Il entreprit une propagande peu discrète qui lui attira l’attention d’Aurelius. Chef de l’épiscopat africain, Aurelius le fit condamner par un concile de Carthage, sans pour autant le convaincre de son erreur. Il partit en Sicile puis en Asie Mineur continuer son action. Dès lors Augustin entreprendra ses premières réfutations contre le pélagianisme, ce qui constituera trente-cinq volumes dont quinze traités sans compter ses sermons et lettres.

 

Pélage est davantage un moraliste, peu féru de théologie et indifférent à toute mystique. Il devient la figure emblématique de tous ces courants où la rigueur morale est plus importante que la charité et l’espérance. Il peut être considéré comme la figure prophétique des mouvements de la Réforme – le puritanisme et le jansénisme.

 

« Devenez irréprochables et purs, enfants de Dieu sans tâche… » -, idéal rigoureux fait de renoncement qui, faute de s’épanouir sur le plan de la mystique, se replie en quelque sorte sur lui-même et aboutit à un puritanisme, par certains aspects néo-judaïques, tant il insiste sur l’obéissance à a loi divine, _ l’Evangile n’a-t-il pas renchéri  en exigences morales sur l’ancienne loi ?  Ascète lui-même, technicien de l’ascétisme, conscient, peut-être trop conscient, des progrès qu’il a réalisés, Pélage insiste avant tout sur la nécessité de la lutte et de l’effort. Théoricien du perfectionnement moral, il finit par s’intéresser aux moyens plus qu’à la fin et à élaborer une doctrine conçue moins à partir de Dieu qu’en fonction de l’homme et de la ²²carrière qu’il a à fournir : d’où son aspect humain, trop humain.

 

On ne peut que se rendre à l’évidence, les auteurs de la Réforme n’ont guère inventé ; il leur suffisait  de mettre leurs pas dans ceux de Pélage !!!

 

Mais, et c’était là ce qui faisait la gravité du cas, cette morale pratique formulait explicitement sa propre théorie : […] Un tel « perfectionnisme », conduisait à insister avant tout sur la responsabilité, sur le rôle dévolu à la liberté, […], Pélage en arrivait  à minimiser à l’extrême, sinon  à évacuer totalement la notion de péché originel…

 

Pélage en viendra à remettre en cause le baptême des enfants, ce qui justifiera l’opposition d’Augustin. Il démontrera son erreur, celui-ci finira par céder sur ce point mais sans grande conviction. Il semble bien que la pensée de Pélage amorce un retour diffus vers les philosophies païennes, essentiellement le stoïcisme que l’on retrouvera dans le romantisme et l’un de ses avatars : Nietzsche et par une sorte de distorsion le nihilisme. En 415, jouant de subtilité et de rond-de- jambe, il se fit innocenter par le concile provincial de Diospolis, les milieux orientaux étaient étrangers à ces nouveaux problèmes.  

 

Augustin se démena devant un tel scandale, il obtient de nouvelles condamnations que confirma le pape Innocent. Profitant d’un changement de pontificat, il obtient du pape Zosime une seconde réhabilitation par l’intermédiaire de Caelestius. L’église d’Afrique s’en émeut. Grâce au soutien de la cours impériale de Varenne, elle obtient un nouveau concile plénier de toute l’Afrique qui renouvelle solennellement sa condamnation. Le pape mieux informé revenait sur ses hésitations et réprouvait ces erreurs. L’empereur Honorius usa de son autorité pour combattre cette hérésie. Les papes suivants renouvelèrent la condamnation. Pélage se tait et Caelestius est exilé en Orient, c’est ainsi que la question doctrinale se clôt.

 

Toutefois, ils ont fait des émules. La crise prend donc une phase disciplinaire. Un jeune évêque, Julien d’Eclano en Campanie, très intelligent et redoutable dialecticien, défend Pélage, mais il est finalement condamné y comprit par le concile d’Ephèse en 431. L’hérésie aura gagné presque tout l’empire y compris en Grande-Bretagne et, c’est germain d’Auxerre qui ira y rétablir l’orthodoxie. Mais cette hérésie, comme beaucoup d’autres antérieures, continuera de se répandre sous le manteau et de manière fort peu honnête.  

 

Il n’est pas douteux, non plus, que trop souvent le vieil évêque d’Hippone, acculé à une position défensive, n’ait été amené sous la pression de son implacable adversaire à raidir sa garde, à durcir sa pensée, à utiliser des formules qui dépassaient  peut-être sa pensée, à utiliser des formules qui dépassaient peut-être sa conviction profonde et certainement la foi authentique professée par l’Eglise. Si celle-ci n’a cessé de vénérer en lui le Docteur de la Grâce, il est vrai aussi qu’elle s’est toujours tenue en deçà de certaines majorations contenues dans ces traités antipélagiens ;  qu’il y ait eu là au moins l’amorce d’un péril, l’erreur où s’engagèrent tant de leurs lecteurs l’atteste, de Gottschalk à Jansénius, en passant par Wycliff, Luther et Baius.

 

 

 

Bizarrement, à cause des positions trop raides d’Augustin, saint Cassien va prendre la tête d’une dispute née dans le monachisme gallo-romain et dans ce combat, il glissera sans le vouloir dans les limites dessinées par Pélage.

 

C’est un certain Prospère d’Aquitaine, laïc peut-être moine, qui prendra la défense d’Augustin qu’il qualifie de « d’admirable et incomparable maître ». De 428 à 434, il ne comptera pas ses efforts pour le défendre. Il sollicitera l’intervention du pape Célestin qui le fera, mais en termes mesurés et réprouvant, en termes voilés à peine, les excès du courant augustinien.

 

Dans ce courant augustinien se trouva un étrange durcissement du à des zélateurs trop soucieux d’efficacité et trop chargés d’affection envers le vieux maître. L’évêque Fauste de Riez en vint à convoquer plusieurs conciles d’Arles et de Lyon pour les faire condamner. Il s’ensuivit, que dans cette controverse naquit, de l’autre partie, des positions hétérodoxes qui émurent toute la chrétienté, comme un excès de fondamentalisme libéral ; il faudra toute la sainteté et la fermeté de Césaire d’Arles pour ramener l’ordre. Il était un élève déclaré d’Augustin, il convoqua le concile d’Orange et y fit condamner les excès de toutes ces controverses.

 

 

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Pie XII et la persécution contre les juifs… !

Pierre-Charles Aubrit Saint Pol

 

 

«  …le temps est venu de défendre Pie XII… » Rabbin Dalin

 

C’est la publication des mémoires de l’ancien chef des Services Secrets roumains, le général Ion Mihai Pacepa qui donne l’occasion de revenir sur l’attitude de ce pape. Il y révèle que la pièce de théâtre « Le Vicaire » de Rolf Hochhuth fut écrite sur les ordres du KGB afin de discréditer le pape Pie XII.

 

L’URSS  voulait faire oublier son alliance avec l’Allemagne nazie, ses massacres qu’elle perpétra en Pologne, l’intelligence des partis communistes européens avec le pacte germano-soviétique. Il fallait éviter que l’on s’interroge sur la manière dont les réseaux de résistance et de renseignements se structurèrent dans l’Europe dès l’occupation nazie. Ils s’appuyèrent sur les associations catholiques et tardivement sur les réseaux communistes.

 

L’URSS s’assura que le doute serait suffisamment fort pour que l’on ne puisse accorder à l’Eglise aucun crédit en cas où elle révèlerait que toutes les chancelleries connaissaient parfaitement ce qui se passait en Allemagne nazie.

Cette campagne de diffamation  arrangeait d’autres sociétés occultes qui avaient leur part de responsabilités dans les drames de cette guerre, surtout quant au nombre de victimes juives. Il fallait que la maçonnerie, pour la France, fasse oublier qu’elle vota les pleins pouvoirs au maréchal Pétain moins une voix et qu’elle le soutint en ses débuts. De la même manière qu’elle devait faire oublier qu’elle avait soutenu largement l’accession au pouvoir de Mussolini. Le roi Victor n’était-il pas lui-même maçon, contre l’avis du Vatican !

 

« L’Eglise Catholique a été la seule à élever la voix contre l’assaut mené par Hitler contre la liberté. » Albert Einstein

 

« …On peut lire dans le Talmud que « celui qui sauve une seule vie sauve l’humanité ».

Pie XII, plus qu’aucun autre homme d’Etat du XXe, a accompli cela à l’heure où  le destin des juifs européens était menacé. » Rabbin David G. Dalin

 

En janvier 1944, le plan allemand Rabat-Fohn prévoyait d’envoyer la huitième division de SS au Vatican pour abattre Pie XII en raison de sa position « pro-juive »

 

Il ose (Pie XII) appeler les nazis « faux prophètes de l’orgueil de Lucifer », les idéologies « possédées par la superstition de la race et de sang. »

Pie XII a sauvé par son action discrète 850 000 juifs, ce que Madame Golda Meir savait, elle lui rendit à plusieurs reprises les hommages les forts.

 

Pour les juifs d’Italie sous l’occupation allemande, Pie XII en a fait tant que le grand rabbin d’Italie Zolli,, bouleversé, s’est mis a étudier le christianisme et s’est fait baptiser.

 

Il faut rappeler que Pie XII adressa une lettre au sujet des enfants juifs, demandant à tous les clercs et religieux de protéger ces enfants au risque de leur vie et, il interdit formellement les baptêmes forcés.

 

« En 1956 un orchestre de 94 musiciens juifs vint à Rome remercier le Saint Père pour son action pendant la guerre. Pie XII donna l’ordre à tous les couvents de Rome de cacher les juifs. Lui-même le fait au Vatican, ainsi que tous les évêques d’Italie, il donne l’or qui manque pour éviter la déportation dans les vingt-quatre heures de deux cent mille juifs.

Déjà Pacelli, nonce à Berlin, atterré par « Mien Kampf », sonne partout et sans cesse l’alarme. » le Père Daniel-Ange

 

Actuellement, il n’y a encore que les journaux communistes en France et en Italie pour continuer de laisser croire que Pie XII est coupable envers les juifs. Il est vrai que leur parti est loin d’avoir entrepris un examen de conscience quant à leur approbation objective de ce qui se passait dans l’empire soviétique. Ils sont sous l’influence des néostaliniens. N’ont-ils pas couverts par leur silence honteux les campagnes anti-sémites de Staline. Ils sont loin d’avoir posé des actes clairs quant à l’histoire tragique et terrifiante de la dictature communiste, et qu’ils ne nous fasse pas le coup de ne pas confondre Staline avec la pureté de cet « idéal ». Aucun régime communiste ne peut accéder au pouvoir sans la violence et ni se maintenir sans la violence aux personnes, sans la réduction des libertés.

 

Les loges maçonniques ont leur part de responsabilités et sont loin d’être immaculées face à la déportation des juifs. Elles ont soutenu des personnalités politiques qui n’auraient jamais du avoir la carrière qu’elles eurent, mais bien le peloton d’exécution, si on en croit les déclarations honteuses de Monsieur l’Abbé Pierre au moment de l’épuration. Il fut l’un des plus enragés à vouloir une justice inflexible. Il s’opposa à la grâce des jeunes qui s’étaient laissés entraînés vers Vichy ou l’ennemi et, il sopposa en des termes dépourvus de charité de compassion, au rapatriement des corps de nos soldats partis combattre en Indochine en échange de l’arrêt des poursuites pour avoir combattu sur le front russe sous l’habit allemand. 

 

 

 

 

Brefs d’Actualité

 

GERONTE GOUPYL

 

De la révision de la loi de bioéthique…

 

Et si le diagnostic prénatal devenait «systématique pour ma maladie» ? C’est la question que pose aux Parlementaires français Nicolas Journet, scénariste, atteint du syndrome de Marfan. En tant que premier concerné et «en colère», il revient sur les auditions parlementaires du 7 février sur la révision de la loi de bioéthique et en particulier sur le diagnostic prénatal (DPN) ou préimplantatoire :

"Aujourd'hui on parle de rendre le diagnostic prénatal systématique pour cette maladie, pour ma maladie".

Cette mesure est censée permettre de mieux suivre ces enfants dès leur naissance.

"Encore faut-il qu'ils naissent. Qui expliquera aux parents que maladie génétique et bonheur ne sont pas des termes antinomiques ?".

Du diagnostic de sa maladie, à l'adolescence, Nicolas Journet a connu «la honte», «la fuite à l'intérieur de soi». Au bout du compte, il dit être «très heureux», «bien plus heureux que beaucoup de génétiquement corrects". En voulant généraliser le diagnostic prénatal ou préimplantatoire, notre société montre qu'elle «ne veut plus affronter la mort, ne veut plus du hasard», mais qu'elle veut au contraire «contrôler son destin».

"Quitte à sombrer dans l'eugénisme, quitte à renouer avec le nazisme".

En Allemagne, à cause de son histoire, le diagnostic préimplantatoire est interdit. Jean Rostand l'écrivait déjà :

"Quand l'habitude sera prise d'éliminer les monstres, de moindres tares feront figure de monstruosités. De la suppression de l'horrible à celle de l'indésirable, il n'y a qu'un pas... Cette société nettoyée, assainie, cette société sans déchets, sans bavures, où les normaux et les forts bénéficieraient de toutes les ressources qu'absorbent jusqu'ici les anormaux et les faibles, cette société renouerait avec Sparte et ravirait les disciples de Nietzsche, je ne suis pas sûre qu'elle mériterait encore d'être appelée une société humaine ».

«  - Pourquoi, je vous le demande, a-t-on combattu les nazis ?

«  - Pardonnez-moi, il faut que la sécurité sociale fasse des économies !

«  - Ben voyons ! Peut-être bien qu’il faille aussi que la société puisse dormir sagement, en toute sécurité sur son projet de retraite ! Elle caressera dans le jardin bien tracé et fleuri ses petits-enfants qu’elle se sera choisis !

«  - Et vous voulez voter pour un de ces prétendants à la présidence et après pour un prétendant député ?

«  - Au chiot ! Votez blanc, frère dans le baptême, frères dans la prière ! Et allez à la pêche après !

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Euthanasie : Christine Boutin s’oppose à Nicolas Sarkozy

"La souffrance des personnes en fin de vie est un drame auquel il est impératif de remédier. Elle est insupportable et personnellement, je ne peux me résoudre à voir des personnes souffrir au point qu’elles en viennent à demander la mort. Ma conviction profonde, et des études le révèlent, est que lorsque les patients en fin de vie sont pris en charge par des unités de soin palliatif, les demandes d’euthanasie disparaissent presque en totalité.

C’est pourquoi je milite pour le développement de ces unités de soins palliatifs qui me semble LA solution la plus respectueuse pour les personnes en fin de vie. Accompagner une personne en fin de vie dans une unité de soins palliatifs ne se confond évidemment pas avec l’acharnement thérapeutique qui tente de maintenir les personnes artificiellement en vie. L'accompagnement vaudra toujours mieux que de se laisser dominer par la souffrance jusqu’à donner la mort à celui qui ne demande en réalité… qu’à vivre mieux, c’est-à-dire sans douleur." (texte trouvé sur Le Salon Beige)

Cette information témoigne de la confusion et de l’impossible position à tenir pour un catholique dans un parti politique. Comment, pour un catholique, sur un sujet aussi grave qui va déterminer tout un comportement culturel et sociologique pour les siècles à venir, demeurer dans un parti politique qui légiférera favorablement sur l’euthanasie ? On sait que sur des sujets de cette nature, la volonté du chef de l’Etat vaut autorité sur le parti sans aucun respect pour les positions contraires, il n’est qu’à revoir les débats sur la loi de bioéthique.

Les catholiques n’ont plus leur place dans la cour de César… Ils servent de caution et de facteurs de légitimité, c’est insupportable.

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Guillaume Peltier, le PACS et la ruse politique

Les contradictions du porte-parole du MPF, qui a affirmé lors d'une émission qu'il n'avait jamais été contre le PACS. Or, à l'époque, Guillaume Peltier avait mis en sous-titre du journal "Vive la vie !" de la JAC (Jeunesse, Action, Chrétienté) "Le journal des jeunes contre le PACS", et il précisait même dans son éditorial "Mobilisons-nous, occupons le terrain (...) avec le JAC, le PACS ne passera pas !". Interrogé sur ce mensonge, Guillaume Peltier a répondu :

"La priorité est-elle d'empêcher le mariage homo en essayant de convaincre une majorité de Français qui sont à 50-50 partagés sur le sujet, ou bien de raconter partout qu'on est pour l'abrogation du PACS, qui est dans la loi depuis 1999, et qui est soutenu (le Pacs) par 80% des Français malheureusement ? Quand nous aurons le pouvoir, ce sera une autre histoire évidemment. Les convictions fortes et la ruse assumée sont les deux fondements d'une bonne politique, disait Richelieu. Non ?" (Le Salon Beige)

Nous avons déjà eu l’occasion malheureusement de souligner les contradictions de M.Peltier et du MPF. Citer Richelieu dans des jeux de calculs purement politiciens est assez médiocre, oser mentir et justifier sa contradiction à seul fin de se faire élire, en essayant de présenter son changement de veste morale comme une ruse de guerre, c’est manifester un mépris souverain pour le peuple.

M. Peltier serait-il l’âme damnée de M. de Villieirs ? La question vaut son poids de déshonneur.

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DE L’AVORTEMENT…

 

 

 

Le Portugal vient de donner son accord, par défaut, pour la dépénalisation de l’avortement, qui pourrait s’en étonner ?

 

Nous avons suivi la campagne et nous avons été atterrés de la manière dont l’Eglise fut attaquée parce qu’elle s’y oppose.

 

Cette loi est, pour l’humanité, une terrible régression de sa dignité. Il s’agit de la boîte de Pandore des enfers. Le plus extraordinaire est qu’elle soit encore présentée comme une avancée dans la dignité de la femme, alors qu’elle est négatrice de la mère.

 

Une loi de projet de société !

Le projet d’un humanisme sans âme ni honneur !

Une loi qui consiste à affaiblir les religions et particulièrement celle du Christ.

Une loi qui désengage la société de ses obligations de servir la vie.

Il est moins onéreux de tuer dans le sein de sa mère un enfant mal formé que de le prendre en charge.

 

Mais pourquoi avoir combattu le nazisme ?

 

Nous faisons aujourd’hui ce pourquoi nous les avons combattus ! Ne faudrait-il pas poser la question à Madame Simone Veil, elle osa se recommander de son internement à Dachau lors de la nuit du vote ?

N’a-t-elle rien appris du prix de la vie ?

 

Dans les circonstances actuelles, il n’est pas souhaitable de prier pour le redressement économique, culturel et politique de l’Occident. Cette communauté qui tourne le dos à tout ce qui l’a fait être doit maintenant aller au bout de son péché, elle doit le consommer jusqu’à la dernière seconde…

 

Et Dieu fera tonner son NON !

 

Cette loi est la porte ouverte à toutes les autres lois contre nature. Elle est la cause de la délinquance et de bien d’autres maux.

 

Nous amorçons une décadence qui sera sans précédent dans l’histoire, elle va bien au-delà de l’inexorable mouvement des cycles. C’est toute l’humanité qui s’y trouve engagée et Dieu laissera  l’homme aller jusqu’à l’extrême de son blasphème. Relisons l’épisode de Noé.

 

 

 

TRIBUNE LIBRE…

 

Théodulfe Soplataris

 

De l’Union Européenne…

 

« La crédibilité des pouvoirs démocratiques dépend du respect qu’ils manifestent quant à l’expression légitime et légale du peuple. »

« Il n’est pas dans la mission des gouvernants de dissoudre l’identité des peuples et des patries. »

 

On entend des trois candidats issus de l’UMP, du parti Socialiste et de l’UDF, exprimer le désir de passer outre la volonté du peuple français concernant le projet de constitution européenne. On parle d’un nouveau référendum, d’un vote des chambres et d’un nouveau traité.

On justifie ces projets en essayant de démontrer que l’Europe est en crise à cause du rejet de la France et de la Hollande.

Il est à l’honneur de ces Etats d’avoir consulté le peuple sur un projet qui engage son avenir. Si donc les autres Etats étaient si sûr de leur jugement, pourquoi n’ont-ils pas joué le jeu de la démocratie ? N’eut-il pas été du plus élémentaire respect des peuples que de leur demander leur opinion ?  Si les intentions des politiques sur ce sujet étaient aussi droites qu’ils le prétendent, qu’avaient-ils à craindre de leurs citoyens ?

Jusqu’à ce jour, l’Europe se construit sans que les peuples aient vraiment leur mot à dire et, ce ne sont pas les élections à la chambre européenne qui modifient ces pratiques méprisantes. 

Nous avons l’impression, que le projet d’Union Européenne est une sorte d’espace dans lequel s’engouffrent toutes les fuites en avant, ce qui permet aux gouvernants de masquer leurs défaillances. Ce ne sont pas les quelques  améliorations pratiques qui changeront le regard méfiant des citoyens. Le regard sur l’Europe changera quand les peuples reverront leurs espoirs légitimes revenir dans la politique, pour le moment ils ne savent guère où poser ce regard. Il n’est pas dans la mission des gouvernants de dissoudre l’identité des peuples et des patries.

Depuis quelque temps, nous entendons et recevons des témoignages qui mettent en cause le comportement du Conseil de l’Union Européenne et surtout de la Commission. Certains commissaires s’autorisent à exercer des pressions sur des Etats d’Afrique, d’Amérique Latine. Ils n’hésitent pas à pratiquer le chantage : on vous aide, si vous prenez des dispositions libérales en matière de morale et de mœurs (levez l’interdit sur l’avortement, sur le préservatif, sur les homosexualités.)

Ces attitudes exorbitantes enlèvent du crédit aux institutions européennes. Elles révèlent que certains de leurs agents ne sont que des exécutants de projets de sociétés à l’échelle de l’humanité. D’autres, sans doute maçons, sont allés jusqu’à demander l’interdiction d’ouverture d’écoles religieuses, surtout chrétiennes, sinon les aides seraient suspendues.

Alors, on est vraiment en droit de suspecter nos enragés de l’Union Européenne. L’Union Européenne, un projet si noble, se transforme en monstre froid, exécuteur de choix anti-chrétiens et donc anti-hommes. Comment pourrait-on faire confiance à ce corps si largement infecté ?

L’Union Européenne deviendrait-elle le cheval de Troie de la déchristianisation à l’échelle du monde ? Serait-elle aussi à la botte de la maçonnerie ?

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DU KOSOVO…

KOSOVO        -             SERBIE

Bientôt les entretiens sur le Kosovo reprendront, qu’en va-t-il advenir ?

On entend dire que l’Union Européenne serait favorable à l’indépendance du Kosovo de quoi se mêle-t-elle, à moins que ce soit la Commission  ?

Allons-nous oublier ce que nous devons à la Serbie ? N’a-t-elle pas au prix fort contribué deux fois à la victoire alliée ? Est-elle aussi responsable que cela de ce dernier conflit des Balkans ?

Si le peuple serbe a un nationalisme si radical, à qui la faute ?

On a voulu la guerre 14-18 pour détruire l’empire austro-hongrois parce qu’il était le dernier grand rempart catholique opposé à la culture révolutionnaire. On a détruit cet empire. Nous en subissons encore les conséquences.

Les Balkans sont redevenus une poudrière. La main de fer de la dictature communiste donna pour un temps le change et, à son effondrement, la vérité nous apparut pour ce qu’elle est, impudique de réalités. 

Les démons horribles ont été agités en sous-mains, on a tiré des ficelles sanglantes pour affaiblir l’Europe et chacune des parties prenantes fit son lot d’horreurs.

L’éclatement de la Yougoslavie était inévitable. Les petits Etats qui la constituaient aspiraient à leur indépendance. Ils eurent tellement à souffrir du gouvernement fédéral. Quoi de plus naturel que de reconstruire son identité nationale, culturelle et religieuse. Qui a eu la lucidité d’anticiper ces événements prévisibles ? Il ne sait trouvé personne !

Très certainement, le déclencheur de ce conflit inutile fut Milosevic, ce qui ne justifie pas que l’on continue de punir la Serbie. Le Kosovo ne peut être retiré de la souveraineté de la Serbie. Nous n’avons pas le droit d’humilier un peuple qui n’a que trop souffert de démons qu’on réveilla. Ne portons pas atteinte plus gravement à son honneur, à son intégrité.

Il faut espérer que l’Union Européenne se retiendra d’une vertigineuse lâcheté. Espérons que la Russie pèsera de tout son poids pour défendre le peuple serbe.

Conférer au Kosovo l’indépendance qui ne connut jamais un statut d’Etat souverain serait une faute également stratégique. Il ne faut pas s’aveugler volontairement, ce dernier conflit balkanique a permis aux mouvements intégristes musulmans de prendre pieds en Europe Centrale. Allons-nous par stupidité et lâcheté conforter cette dangereuse situation ?

Il appartient aux Etats européens de faire preuve de courage politique et moral, en écartant les Etats Unis des discussions, en invitant loyalement la Russie au règlement de ce problème, qui doit être posé sur une déclaration nette : le Kosovo est indivisible de la nation Serbe et de son territoire. Les prétentions albanaises derrières lesquelles se trouvent des mouvances arabo-musulmanes inavouables sont inacceptables. Elles ne reposent sur aucun crédit moral.  Il faut donc trouver un règlement honorable : désarmer la région, l’administrer par une commission européenne et inventer une structure qui permette à chacun d’y vivre en paix.

Il y a pour l’Europe la possibilité de marquer définitivement sa personnalité post-après guerre à l’intérieur de ses frontières et de réparer sa démission morale et politique dans ce dernier conflit.

Quoi qu’il en soit le Kosovo est partie intégrante de la nation Serbe et de son territoire, il ne peut lui être retirer. Retirer le Kosovo de la Serbie serait commettre une faute politique et morale inexcusable et se préparer des lendemains de douleurs et de honte.

Le Kosovo est la Serbie.

 

LES SENATEURS

JEAN PHILOPON

MAITRE DE CONFERENCE A L’UNIVERSITE OCCIDENTALISTE ET CHRETIENNE DE PATAGONIE

III

Thomas : « - Je trouve cette terrine de porc aux noies vraiment réussie avec ce blanc de Collioure fruité et sec. Ce me fut un délice !

Augustin : - L’accompagnement est original, une fricassée de pommes fruits avec du kiwi et de la poire, le tout déglacé au vinaigre balsamique et miellée ! Jules, tu es un vrai cordon bleu.

Jules : - C’est de famille. Ce qui fait la bonne cuisine, c’est moins la recette que la générosité que l’on y met. En tout, il faut du cœur.

Thomas : - Je mets mon tabac à votre disposition, c’est de l’irlandais. Il finit bien ce repas.

Henric : Il est temps de reprendre la discussion. Il était question d’aborder le thème de la liberté.

Dominique : - Henric a raison. Passons aux saveurs de l’esprit !

Scoty : - Nous convîmes que l’intelligence ne s’acquérait pas par la seule volonté de l’être. L’intelligence est un dont. Nous en ignorons la cause ?

Léon : - Elle est extérieure à l’être humain, c’est une certitude. Ce ne sont pas les instincts de survie qui en furent la cause. Elle n’était pas un potentiel qui ne demandait qu’à éclore.

Augustin : - Il y a ici un abus possible de langage ! Est-il correcte de parler d’instinct chez l’homme ?

Dominique : C’est peu probable ! L’instinct est une réaction irréfléchie que meut la nécessité et l’urgence. C’est irraisonné et irrationnel. Certes, l’homme possède une certaine irrationalité, elle le relie à son origine animale, elle n’est pas dominante. Il est plus approprié de parler de réflexe.

Jules : - Le réflexe est le résultat de l’instinct et de la connaissance. L’animal ne fait pas d’expérience, il n’a pas de compréhension. L’homme produit des actes d’urgence qui sont loin d’être aussi irréfléchis qu’on a tendance à l’affirmer.

Henric : On peut les qualifier de mécanismes acquis de survie. Dans quelle mesure peut-on les considérer comme reliés à la liberté ?

Thomas : - Nous savons que l’instinct est de l’ordre de l’animalité ce qui nous empêche de le relier à la liberté ; il est possible d’affirmer que le réflexe, selon ce qui a été dit plus haut, soit effectivement de l’ordre de la liberté puisque l’intelligence y joue un rôle prépondérant.

Augustin : - Il ne peut y avoir pour vous de liberté sans l’intelligence ?

Léon : - C’est l’évidence ! Ce qui pose de façon éminente le problème de l’origine de l’intelligence et de la liberté.

Dominique : - Quel serait, sur la chaîne de « l’évolution », le moment significatif qui témoigne de cette liberté ? Est-il possible qu’il s’agisse du moment où l’humain rendit les honneurs au corps du défunt ?

Augustin : - Tu veux dire que la tombe révélerait de cette liberté ! C’est assez juste. Car rendre les honneurs à un défunt demande d’établir un choix, un rite. C’est réellement une décision de liberté. Donc, l’intelligence et la liberté sont unies par un facteur x qui touche à l’être de la personne. Seul l’homme honore ses morts.

Scoty : - Le tout est d’identifier le facteur x. Nous devons revenir au concept de qualité.

La qualité est en opposition à la quantité, à la masse. Nous avons démontré que la procession de la création part de la matière vers la qualité.

L’homme est l’expression achevée de la création, il est une qualité sur cet ensemble. Si l’homme est la qualité ultime de la création, sachant qu’il est achèvement de l’ordre animal, mais comme aucun animal n’a pu par lui-même vouloir sortir de sa condition, il a fallu une intervention extérieure. 

Jules : - Ce qui suppose qu’une qualité supérieure suscita à l’animal une qualité qui lui était étrangère. Ce qui induit que cette qualité est également étrangère à la qualité de l’homme, qu’elle lui est supérieure.

Augustin : - Nous savons que la matière ne désire pas, ne veut pas. Elle ne se donne pas la vie ni la forme. Or, nous savons que la vie est le fait d’une volonté extérieure aux vivants de la Terre et que seule la vie peut donner la vie ou la reprendre.

Léon : - Entendue comme cela, la vie est la plus haute qualité. Elle est l’initiatrice ou la cause de l’intelligence et de la liberté. Mais alors, quel est le facteur sublime qui relie le principe de qualité absolue à la qualité relative qu’est l’homme ? Car, la substance sublime qui a servi pour faire d’un animal un homme a une cause et un nom.

Dominique : - Les Grecs de l’antiquité appelaient cette substance sublime âme ou esprit. Elle serait le siège et la cause de l’intelligence et donc de la liberté. C’est à dire de la volonté. C’est la raison pour laquelle, les Grecs, les Hébreux, les Chrétiens et les Bouddhistes considèrent qu’après la mort du corps physique, l’enveloppe charnelle, la justice de Dieu ou divine s’exprime sur l’âme. Elle doit être purifiée pour retourner à son origine.

Thomas : - L’âme est éternelle. C’est elle qui confère à l’être de l’homme sa personne et son originalité unique quels que soient les héritages culturels, biologiques, génétiques.

Scoty : - L’âme est la cause de l’intelligence, de la liberté et de la volonté ! Elle n’est pas la cause de la vie même si la vie et l’âme ont une cause forcément commune.  L’âme n’est pas de la matière, elle est pourtant une substance, car sinon comment la justice pourrait-elle l’accabler ?

Jules : - Si elle peut supporter l’accablement de la justice, c’est qu’elle referme le siège de la conscience. Il n’y a que l’homme sur Terre qui a une conscience. C’est une substance sublime, impalpable, une énergie qui dépasse notre entendement, et cela est heureux. On ne peut pas la cuisiner.

Scoty : - Elle est bien bonne celle-là ! Tu ne nous l’avais pas encore faite.  Tout ceci ne nous dit pas qu’elle est la cause de ce merveilleux casse-tête !

Augustin : - Les Grecs, les Hébreux, les Chrétiens l’appellent Dieu ou les dieux. Socrate ne croyait pas aux dieux de l’Olympe, il croyait naturellement en un seul Dieu. Les bouddhistes eux n’ont pas de croyance en un seul Dieu. Ce sont des philosophes-religieux athées. Un anachronisme de l’intelligence humaine. 

Thomas : - Oui mais, quelle est-elle l’origine de Dieu ?

Léon : - La qualité ultime n’a pas d’origine, elle est ou  n’est pas.

Jules : - Palerons-nous de Dieu, la prochaine fois ?

Dominique : - Non, pas directement ! Nous continuerons de parler de l’homme pour mieux découvrir Dieu, et Dieu nous fera découvrir l’homme. »

 

MEDITATION DE LA BIBLE

 

DESIRE WASSON

 

 

 

« Voici l’histoire de Noé. Noé était un homme juste, irréprochable parmi ceux de sa génération. Noé engendra trois fils, Sem, Cham et Japhet. Or la Terre s’était corrompue devant Dieu et la Terre était remplie de violence. Et Dieu vit la Terre et voici qu’elle était corrompue, car touche chair avait corrompu sa voie sur Terre. » (Cen. 6, 9-12)

 

Il y a deux écoles au sujet du mot ‘juste’ : l’une étend son sens à tout homme qui, ne croyant pas au Dieu de la foi chrétienne, agit dans le respect de la loi naturelle selon sa culture et s’abstient de faire le mal. Il pose des actes de justice. L’autre est issue d’un courant plus rigoriste : le juste est le baptisé qui vit sous le regard de Dieu et s’efforce d’être irréprochable. Le bon sens ne s’engage pas sur le terrain d’une confrontation d’école : les deux ont raison. Dans la généalogie de Jésus, il n’y a que des justes et, aucun n’est baptisé.

 

Noé est déclaré juste. Il vivait dans la crainte de Dieu, le Dieu de ses pères, d’Adam et Eve. Lui et toute sa maison vivaient à l’écart d’un monde qui tournait le dos à Dieu. Ce monde tournait le dos à la loi naturelle, nous en avons exposé la faute majeure dans la Lettre précédente. Il y avait sans doute d’autres fautes. L’allusion à la violence laisse entendre que l’on vénérait de faux dieux, qu’il devait se pratiquer des sacrifices humains et sans doute des rites sataniques.

 

Noé devint l’élu de Dieu : celui qui entend la voix divine et lui répond.

 

La perversion de la génération de Noé, selon les exégètes sérieux est à étendre à l’universalité du mal ; toute l’humanité sur la Terre était pervertie. Le rédacteur du livre de la Genèse – Moïse – veut souligner que tous les hommes, à toutes les époques et sur toute la surface de la Terre ont péché en Adam et Eve. L’humanité noénienne est écrasée par le joug de Lucifer, un joug de droit !

 

Dieu appelle Noé et sa maison, un petit reste ! Ce thème du petit reste reviendra régulièrement à mesure du développement de la Révélation. Il appelle le plus pauvre, le plus démuni, le plus improbable des membres d’une société sur d’elle, de sa force…

 

Le déluge est sans doute local. Il y en a eu d’autres, mais celui-ci est unique en son genre, car il annonce qu’à l’heure de Dieu la Terre retournera à un chaos parce que les siècles auront été consommés, que la justice de Dieu aura été prononcée.  

 

«  Fais-toi une arche de bois résineux ; tu feras des cellules dans l’arche et tu l’enduiras de bitume au-dedans et au dehors. […] Le déluge fut quarante jours sur la Terre et les eaux montèrent et soulevèrent l’arche et elle fut élevée au-dessus de la terre. […] Noé bâtit un autel à Yahweh et prit tous les animaux purs et offrit des holocaustes sur l’autel. Et Yahweh sentit une odeur agréable, et Yahweh dit en son cœur : Je ne maudirai plus la terre à cause de l’homme ; car les pensées du cœur de l’homme sont mauvaises dès sa jeunesse, et je ne frapperai plus tout être vivant comme je l’ai fait ; désormais, durant tous les jours  de la terre, semence et moisson, froid et chaud, été et hiver, jour et nuit ne cesseront point. » (Gen. 6, 13 à 8, 22)

 

Dans ce passage, sont exprimées, par le soucis du détail, une intention pédagogique ainsi que l’affirmation que l’événement est historique comme l’est le péché originel.  Le réalisme du récit accentue l’historicité de cet événement.

Dans les versets 20 à 22 Noé fait apparaître l’intercesseur, l’image du Grand Prêtre. Il rend grâce à Dieu et apaise de ce fait sa colère et, Dieu se réconcilie avec l’humanité. Il annonce les futurs patriarches qui vont lui succéder et assumeront la charge d’intercesseur comme Abraham et Moïse.

 

« Et vous, soyez féconds et multipliez-vous, soyez nombreux sur la Terre et dominez.

Dieu dit à Noé et à ses fils qui étaient avec lui : Voici que moi je vais établir mon alliance avec vous et avec votre postérité après vous, et avec tous les êtres vivants avec vous, […] J’établirai mon alliance avec vous, et plus aucun chair ne sera désormais détruite par les eaux  du déluge ; et plus jamais il n’y aura de déluge pour ravager la terre. Et Dieu dit :

Voici le signe de l’alliance que moi je mets entre moi et vous, - entre toute bête vivante qui est avec vous pour les générations à jamais.

J’ai mis mon arc dans la nuée ; - il servira de signe d’alliance entre moi et entre la Terre. […]

Et Dieu dit Noé : voilà le signe de l’alliance que j’établis entre moi et toute  chair sur la terre. » (Gen. 9, 7 – 17)

 

Il y a une donnée quasi générique qui affleure de l’ensemble du récit. Nous sommes devant une sorte de charte écologique, il n’y manque rien. Dieu reprend les ordres qu’il donna à Adam et Eve, « dominez la Terre, répandez- vous sur elle. »

 

Dieu va maintenant contracter une première alliance, elle annonce la Rédemption. Elle marque la fidélité de Dieu envers l’humanité. Il renouvelle sa promesse faite à nos premiers parents.

Les quarante jours de pluie, quarante est un nombre que l’on retrouvera souvent, il exprime une totalité, une perfection intérieure.

 

L’arche est la symbolique de l’humanité qui veut être sauvée. C’est-à-dire celle qui veut s’unir à son Créateur et Sauveur qui veut vivre de cette union. C’est aussi la première figure de l’Immaculée Conception – l’arche par excellence - ; c’est également la figure de l’Eglise et le Tabernacle qui protègera la Présence  Sainte.

 

Dans ce récit, malgré la fermeté et la sévérité de Dieu, on découvre sa tendresse de Père. Il manifeste de la compassion devant l’éprouvante situation de l’homme. On peut considérer que la Rédemption est en marche. Il faudra un lent développement de la pédagogie divine.

 

« Les fils de Noé qui sortirent de l’arche étaient Sem, Cham et Japhet ; Cham, lui, fut le père de Canaan. Ce sont les trois fils de Noé et c’est d’eux que vient la population de toute la Terre. […] Cham, père de Canaan, vit la nudité de son père et le raconta dehors à ses deux frères. Sem et Japhet prirent le manteau et tous deux l’ayant mis sur leurs épaules allèrent à reculons et couvrirent le nudité de leur père. […]  et il dit : maudit soit Canaan ! il sera pour ses frères le serviteur des serviteurs. […]

Noé vécut après le déluge trois cent cinquante ans.

Tous les jours de Noé furent de neuf cent cinquante ans, et il mourut. » (Gen. 9,  18 – 29)

 

Si l’humanité est renouvelée par le déluge, la loi du péché reste, mais l’homme est remis dans la loi naturelle et dans la liberté de faire le bien ou de ne pas le faire. L’épisode de la nudité de Noé est un rappel de cette condition. Le joug de Lucifer pèse toujours. Cham et son fils Canaan devront fuir la maison de leur père. La tradition veut que Cham soit le fondateur de l’Egypte, c’est sans doute vrai. L’extraordinaire idolâtrie de l’antique Egypte et ses pratiques occultes, magiques auraient, selon une tradition orientale, leurs racines dans la malédiction de Noé : un besoin obsessionnel de se protéger de la malédiction. 

 

La bénédiction de Noé est prophétique : « Que Dieu donne de l’espace à Japhet et qu’il habite dans les tentes de Sem ;… » Sem est le père des sémites, d’où sortiront Abraham et Jésus. Si les tentes de Sem dominent celles de Japhet, c’est par la grâce. Sem est le porte-greffe de la Promesse, sa descendance porte déjà le Christ-Jésus.

Voilà pourquoi, on peut considérer que la mise en marche de la Rédemption commence avec le déluge et l’alliance que Dieu contracte avec Noé.

 

 

 

 

 

 

Histoire de France

 

Michel Wartelle

 

 

 

 

Article II

 

Le Roi, Père de la France :

 

La famille est d’institution divine. La Patrie, ce fut à l’origine le territoire de la famille, la terre du père. Le mot, Patrie, s’étendit à la seigneurie et au royaume tout entier. Cette terre était  sacrée, puisque bénie de Dieu dés son début, par le Sacre de Clovis 1er, roi des Francs (482-511).

C’est l’esprit familial, qui présidait aux rapports du Roi et de ses sujets. Le roi se promenait au milieu de ses sujets librement, comme un  père parmi ses enfants.

Le grand roi Saint-Louis rendra la Justice sous un chêne à Vincennes, chacun pouvant venir lui exposer son affaire  et lui demander justice.

Tocqueville dit très justement : « La nation avait pour le Roi tout à la fois la tendresse qu’on a pour un Père et le respect qu’on ne doit qu’à Dieu ! ».

 

 

La France royale :

 

 

Le rayonnement de la Maison de France dans le monde est unique à travers ses rois, mais aussi  à travers ses Saints. Un rapide coup d’œil sur notre histoire montre que notre pays est victorieux tant qu’il reste fidèle à ses valeurs premières et châtié sévèrement quand il y est infidèle.

 

La Première race de nos rois :

 

 

LES MÉROVINGIENS

 

 

Clovis 1er (466-511) :

 

 

Il épouse Sainte Clotilde. Il bat les Alamans à Tolbiac et se fait baptiser à Reims par Saint Rémi dans la nuit de Noël 496. Le royaume de France est né ce jour-là. Il fait de Paris la capitale de son royaume, qui s’étend à sa mort  de la Hollande aux Pyrénées et de l’Atlantique à la Bavière.

 

Childebert 1er (511-558) :

 

 

Ce fils de Clovis fut roi de Paris de 511 à 558. Cest lui qui a mis fin au royaume burgonde. Il s’est battu contre les Visigoths et rapporta de Saragosse, la tunique de St Vincent. L’abbaye de St Germain fut construite pour l’y abriter en 550. Ce roi brutal avait l’amour des reliques, comme tous les chrétiens du Royaume.

 

 

 

Clotaire 1er (497-561) :

 

Cet autre fils de Clovis 1er fut d’abord roi de Soissons et de Neustrie (511-561). Il conquit la Thuringe et le royaume des Burgondes avec ses frères Thierry et Childebert 1er. Meurtrier de ses neveux, il assassina en 558 son propre fils Chramme. De mœurs dissolues, c’était un tyran sanguinaire.

 

 

Chilpéric 1er (539-584) :

 

 

Il assassina sa femme, Galswinthe, avec sa maîtresse Frédégonde, ce qui déclencha une lutte à mort avec son frère Sigebert 1er. Vaincu par les Austrasiens, il fut sauver par la mort de son frère (575). Il périt assassiné, cependant, durant une chasse à courre.

 

 

Clotaire II (584-629) :

 

 

 Fils de Chilpéric 1er, il devint roi de Neustrie à l’âge de 4 mois avec sa mère , Frédégonde, pour régente. Elle défendit son royaume contre Childebert II, roi d’Austrasie. En 613, après la mort de Thierry II, il s’empara de l’Austrasie et devint roi des Francs. Émergence de l’aristocratie terrienne.

 

 

Dagobert 1er (629-639) :

 

 

Tout comme son père Clotaire II, il  s’acharna à restaurer l’unité du royaume franc. Il se fit une réputation de grand justicier, malgré ses mœurs quelque peu dissolues. Il fut entouré de grands conseillers, entre autres, Saint Éloi et Saint Ouen. Il fut fondateur de nombreux monastères.

 

 

Clovis II (639- 656) :

 

 

Il  fut mineur presque pendant tout son règne, sous la régence de sa mère, Nanthilde. Sa femme, une aristocrate anglo-saxonne, vendue en France comme esclave, lui donna 3 fils, Clotaire, Childeric et Theudéric.

 

 

Clotaire III (656-670) :

 

 

À la mort de son père, Clovis II, il reçut la Neustrie et la Bourgogne (657) et régna sous la tutelle de sa mère, Bathilde, et du maire du palais Ebrouin, lequel finit par usurper toute l’autorité.

 

Childéric II (670-673) :

 

 

Fils de Clovis II, il réunit à ses  États, La Neustrie et la Bourgogne, après la chute d’Ébrouin. Il fut assassiné par la noblesse de ces régions, pour

n’avoir pas tenu ses promesses. (à suivre…)

 

 

 

 

 

DU PRINCE

MEROVEE

 

 

CLOVIS

 

LA VENUE DU CHEF

Chapitre IV

 

 

CHEF DE TRIBU

 

 

 

 

 

Les Fondements du Pouvoir Délégué

 

 

Nous avons vu dans le chapitre 3 que le fondement de l’autorité, de toute autorité y compris religieuse, procède naturellement du couple, de la famille. Cette base naturelle est, en quelque sorte, la réflexion ( miroir ) de la hiérarchie céleste. Le couple et la famille sont à l’exemple de Dieu trinitaire.

 

Ce principe naturel de l’autorité va très vite s’avérer insuffisant.

 

Nous revenons au récit de la Bible.

 

Arrêtons-nous au crime de Caïn sur Abel. Nous pensons et croyons que cet événement est, comme le récit de la faute originelle, historique. On peut considérer que cet événement illustre la faillite de l’autorité parentale qui se trouve blessée depuis la faute. C’est une autorité limitée. Elle ne peut prévenir un fratricide. 

Les parents le savent bien, ils font chaque jour l’expérience, assez souvent douloureuse, des limites de leur autorité. Une expérience qui est une authentique école d’humilité. Elle n’est donc pas seulement une entrave mais une vraie pédagogie divine. Nous ne sommes pas mieux que le Maître – Dieu Tout Puissant - car lui-même ne s’est-il pas limité dans son autorité ? Ne s’est-il pas donné pour limite la liberté de conscience de sa créature angélique et humaine ?

Notre mission, si nous la voulons fructueuse, c’est à dire capable de recevoir les grâces qui seules pourront fructifier dans nos enfants, est dans l‘acceptation de cette limite, de l‘assumer et de la vivre avec Jésus au Mont des Oliviers. 

Mais voici que cette limite qui aurait du nous permettre de grandir par le cheminement de l’humilité, de l’esprit de pauvreté, se trouve blessée. Elle n’est plus pure. Elle est entachée d’un facteur nouveau. Un facteur psychologique qui sera dévalorisé ou exagéré selon les courants de la psychanalyse : la peur !

 

Dans le récit de la chute d’Adam et Eve, on trouve ce versé : « Et, il dit : « J’ai entendu ton bruit dans le jardin et j’ai craint… » (Gen. 3, 10. traduction Pirot et Clamer)

 

Arrêtons-nous sur le mot « PEUR », car dans ce versé, il ne s’agit pas de la crainte salvatrice de Dieu, mais bien de la peur, mot qui procède du verbe « CRAINDRE ». Nous sommes en présence d’une fracture dans l’équilibre de la personne, lieu où se loge le débat entre espérance et désespérance. 

 

Peur, mot qui provient d’une racine latine « pavor » - « pavoris » : être frappé d’épouvante ; ce qui donnera « expovere » : redouter ; « expavidus » : être saisi d’effroi…

L’origine qui exprime la peur est en fait plus ancienne que la racine latine, il s’agit du verbe craindre.  Craindre est d’une racine indo-européenne : « ter-, tre- » : un mouvement pressé, un tremblement, un piétinement. Il donne la racine latine « tremulare – tremulus – trepidus » : anxieux. Anxiété rejoint le mot peur, qui est anxieux à peur de quelque chose, de quelqu’un : « Je tremble pour mon enfant parti à la guerre ! »

 

Lucifer impose de droit son joug sur l’humanité à l’instant même où la faute est consommée. Ce joug produit une inquiétude permanente liée à la perte de la grâce anté-péché. Ce joug de Lucifer induit une peur qui est comme une surtaxe sur la peur. C’est sa propre peur ! Elle procède sans doute de l‘effroi qu’il ressentit dans la chute qu’il se choisit, mais également dans la contemplation permanente de son échec final et définitif. Il sait qu’un jour, son pouvoir sera réduit pour l‘éternité à son seul royaume. Un lieu où s’exprime en permanence le refus volontaire de l’amour.

 

L’humain ressent cette peur de Lucifer qui vient s’ajouter à la sienne propre. L’être humain est plongé dans une insécurité intérieure, il n’a plus une vision juste de sa fin dernière. Il vit aussi une peur physique et psychologique envers la création qui l’écrase et qui lui est hostile parce qu’il en a perdu le contrôle, la maîtrise. Il y a une peur métaphysique qui provient du déchirement que produit la tension d’une âme qui aspire à Dieu qui a la mémoire du divin et les appétits qui tendent à l’infra-humain.

 

A cette condition humaine déchue – presque pourrait-on dire dégénérée par rapport à l’état originel – vient comme en surtaxe de la surtaxe, la peur de son prochain, la peur de l’autre que bien plus tard on désignera comme la peur envers celui qui est différent, la peur envers l’inconnu. « Que me veut-il ? »

L’homme devient étranger à l’homme, il est l’ennemi. Il faut compter avec ce facteur dans le crime de Caïn sur Abel. Voyant son frère favorisé de Dieu, ne s’est-il pas de mandé : qui est ce frère ? Je ne le connais peut-être pas ?

Très vite l’architecture familiale ne suffira plus, car à la peur viendra s’ajouter la jalousie, l’indépendance. On imagine deux frères voulant fonder leur clan, leur tribu : Remus et Romulus.

 

Il faut bientôt protéger le clan : contre les bêtes, pourvoir à la subsistance et enfin contre d’autres clans. L’homme s’est rapproché de la bête, il n’est plus qu’appétit !

 

L’homme et sa communauté vont obéir à un instinct de conservation, vont subir la loi de la nécessité : il faut survire !

Ne faut-il pas protéger, assurer la génération ?

L’autorité va donc subir une modification progressive. La communauté va regarder vers celui qui lui semble le mieux assurer ce premier besoin de sécurité, de survie. La famille ne suffit pas, le clan oui mais c’est parfois insuffisant ; quoi qu’il en soit, on doit se donner un chef qui aura la charge d’organiser la protection, la défense. On choisira le plus valeureux, celui qui sera capable de risquer sa vie pour le bien général.

 

Ce chef que la communauté va se donner tient son autorité au bout de son épée victorieuse, il ne peut en être autrement : la victoire ou l’esclavage ; la victoire ou la mort du chef. L’organisation patriarcale et familiale demeure le fondement de cette évolution, ce sont les chefs de clans qui désigneront le Chef, mais le clan n’est rien que l’ensemble des familles. Si le chef a la responsabilité des victoires, il ne peut guère agir en dehors qu’avec l’assentiment des chefs de clans puis de tribus. L’évolution de l‘autorité va se faire lentement toujours selon la nécessité ; certainement que des esprits visionnaires forceront la main et modifieront sensiblement ce principe naturel d’autorité.

 

Nous n’en sommes pas encore là, cette organisation reste embryonnaire.

 

 

 

CESAR

ARCHIMEDE

 

Faut-il brûler l’encens à César… ?

 

 

          

ENCENSOIR             CESAR AUGUSTE 

 

 

« Si la science sans conscience n’est que ruine de l’âme », elle est aussi ruine d’un peuple, d’une société et d’une civilisation. »

 

 

Et si l’homme, dans son  orgueil délirant, s’approchait de l’ultime blasphème !

 

Des chercheurs, aux Etats Unis, ont récemment découvert une source saine et intarissable de cellules souche dans la poche fœtale. Cette découverte rend inutile la prolongation de recherches sur l’embryon à des fins médicales et elle respecte les fondements de la morale ou si l’on préfère de l’éthique.  Pour nous chrétiens, juifs et musulmans, nous considérons et affirmons que l’embryon humain est une personne.

 

Comment expliquer que des chercheurs anglais et français veulent continuer dans la voie de l’embryon ?  On connaît pourtant l’inutilité et la dangerosité de cette voie.

 

Il y a peu, des chercheurs anglais annoncèrent leurs intentions de procéder à des greffes d’embryons humains sur des embryons d’animaux, pourquoi ?

Il est vrai que les nazis s’étaient engagés sur cette voie, c’étaient des nazis ! Ces recherches furent continuées clandestinement par les grandes puissances après la guerre avec la collaboration des chercheurs anciennement nazis. Nous pensons qu’elles sont bien plus avancées qu’on ne le dit.

 

Les découvertes de l’ADN et sur l’ADN furent très vites détournées de leur objectif initial. On s’efforce d’accélérer la compréhension de la vie, mais aussi d’en maîtriser les principes. Ce qui induit l’effondrement de toutes les barrières morales et donc la collaboration du législateur.

 

Depuis plusieurs mois, des chercheurs français font pression pour obtenir une libération totale des recherches en génétique et donc sur l’embryon. C’est un peu se moquer du monde, car la loi dite de bioéthique française est largement libérale comme il fut expliqué précédemment.

 

Prochainement, les chambres devraient être saisies pour une remise à jour de cette loi, comptons sur nos élus pour la libérer totalement, pourquoi ne le feraient-ils pas ?

Ce qu’il y a de mensonger, c’est que l’éventualité des applications de cette partie là de la science génétique est nulle quant à la médecine et pourrait même s’avérer très dangereuse pour la santé, avec la multiplication de cancers, ce qui ne serait pas le cas pour les cellules souches.

 

Il y a l’enfant médicament, l’apothéose de l’enfant objet et non plus sujet, l’extrême de l’atteinte à la dignité que ne saurait justifier le résultat.

 

Pourquoi donc s’obstiner sur la recherche de l’embryon ?

 

Notre ami, Arnaud Dumouch aborde ce sujet dans son ouvrage magistral « La Fin du Monde » que nous publions dans La Lettre Catholique.

 

Un nombre de savants dépourvus de toute conscience, - évidés de toute conscience -, s’appuyant sur une idéologie dangereuse, dissimulant leurs véritables intentions derrières de prétendues recherches médicales, veulent percer le mystère sacré de la vie et, en obtenir la maîtrise. Ils veulent se substituer à Dieu, souhaitant parvenir à créer un homme. Il y a plus grave encore, ils cherchent à prolonger la vie le plus loin possible. Ils n’excluent pas d’éliminer la mort. Cette recherche là n’a rien de fantastique, de science-fiction. Il existe des centres de soins qui ont pour mission de prolonger la vie et d’étudier des applications  en vue d’éliminer la mort. 

Ces chercheurs sont protégés, soutenus par des sociétés occultes qui multiplient les pressions sur les instances politiques afin d’être autorisés de tout.

Cette évolution abominable de la science fut prophétisée dans les livres de la révélation Hébraïque et Chrétienne : « Yahvé Dieu dit : « Voilà que l’homme est comme l’un de nous pour la connaissance du bien et du mal ! Et maintenant il ne faudrait pas qu’il avance la main et qu’il prenne aussi de l’arbre de vie, qu’il en mange et qu’il vive à jamais. » (Gen. 3, 23)

 

Lucifer inspire à des esprits remplis d’orgueil et de blasphème de commettre l’irréparable et, pour le malheur des peuples – surtout le peuple français – la loi des hommes s’est dédouanée de Dieu et de la morale naturelle, ce qui donne une vaste étendue à l’influence des enfers.

 

Aucun des candidats à l’élection présidentielle  n’aborde les problèmes de la recherche génétique et embryonnaire, qui s’y risquerait ? Ce n’est pas du point de vue électorale très payant ! Et, quelque part, il faut éviter de se mettre à dos ces sociétés secrètes.

 

La question se trouve donc une fois de plus posée, faut-il choisir entre les candidats ? Faut-il, nous chrétiens, hommes et femmes de prière, brûler l’encens à César ?

 

Les enjeux de cette campagne présidentielle sont immenses sur le plan de la morale, ils engagent tout notre devenir, celui de nos descendants. Avons-nous le droit moral et spirituel de choisir entre ces candidats qui ne remettent pas en cause les options et orientations d’une société devenue folle d’orgueil et au combien désespérante ?

 

Peut-on tout à la fois être des témoins de la Vérité, de la lumière et de la vie et, accorder une légitimité même relative à des institutions si radicalement anti-chrétiennes, si contraires à la grandeur et à la dignité de l’homme ?

 

Faut-il brûler l’encens à César… ?

 

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Pour voter en conscience

« Il arrive même que des théologiens soient porteurs d’espérance et pourvoyeurs de joie, car ils se soumettent avec bonheur au Magistère de l’Eglise. »

 

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Révèrent Père Jean-Michel Garrigues

"l'engagement des catholiques ne peut céder à aucun compromis. Sinon, c'est le témoignage de la foi chrétienne dans le monde qui serait atteint, ainsi que l'unité et la cohérence intérieure des fidèles eux-mêmes". (Note doctrinale de Ratzinger, 2002)

« Le théologien Jean-Miguel Garrigues, membre de l'Académie théologique pontificale, vient d'accorder un entretien à l'hebdomadaire Famille Chrétienne au sujet du vote des catholiques pour la présidentielle, à la lumière de la Note doctrinale concernant certaines questions sur l'engagement et le comportement des catholiques dans la vie politique rédigée par le cardinal Ratzinger en 2002 (la Note).

JM Garrigues : " La politique est l'art du meilleur possible.(..) Le chrétien ne doit viser le paradis sur terre et doit tolérer le moindre mal !"

Famille Chrétienne : "Pour autant, est-il possible de tout tolérer dans les programmes des candidats ?"

JM Garrigues : " La Note répond évidemment par la négative. Une conscience chrétienne ne peut favoriser par son vote la mise en acte d'une loi ou d'un programme politique dans lequel les contenus fondamentaux de la foi et de la morale sont détruits. Il y a des exigences éthiques fondamentales auxquelles on ne peut renoncer. La Note donne comme exemples, outre l'avortement et l'euthanasie, les menaces contre la famille fondée sur le mariage monogame entre personnes de sexe différent."

FC : " Au final, il reste très peu de candidats compatibles..."

JM Garrigues : " Il faut revenir à la question du moindre mal. Quand une loi comme celle autorisant l'avortement est déjà en vigueur, la Note, à la suite de l'encyclique Evangelium vitae, permet d'apporter son soutien à des propositions législatives encore moralement imparfaites, mais susceptibles d'en limiter de quelque manière la nocivité morale. Les catholiques français peuvent voter pour un programme électoral si celui-ci n'aggrave pas, mais au contraire atténue en quelque domaine, les atteintes à la personne humaine que comporte la législation actuellement en vigueur.(...)"

FC : "Le choix du prochain président sera-t-il forcément un dilemme ?"

JM Garrigues : "  Cela pourrait bien être le cas au second tour. Les catholiques risquent de se trouver devant des exigences éthiques aux conséquences redoutables.(...) On peut voter pour un programme moralement imparfait, mais seulement à condition que celui atténue  les imperfections éthiques de la législation actuelle. Si tel n'est pas le cas, la Note ne permet pas de voter pour lui seulement parce qu'il semble moralement moins nocif que l'autre ou parce qu'il ne comporte pas comme celui-ci d'autres menaces. En somme, la Note ne permet de choisir le moindre mal que dans une dynamique de redressement éthique par rapport à la situation précédente. Si ce n'est pas, elle laisse les catholiques devant une objection de conscience électorale."

Enfin, JM Garrigues rappelle que la Note, sur les principes fondamentaux de la morale, dit que "l'engagement des catholiques ne peut céder à aucun compromis. Sinon, c'est le témoignage de la foi chrétienne dans le monde qui serait atteint, ainsi que l'unité et la cohérence intérieure des fidèles eux-mêmes". Par ailleurs, le Salon Beige aura l'occasion de revenir sur les concepts d'objection de conscience et de tolérance. »

Philippe Carhon ( Le Salon Beige)

Commentaire : Pierre-Charles Aubrit Saint Pol

Il arrive même que des théologiens soient porteurs d’espérance et pourvoyeurs de joie, car ils se soumettent avec bonheur au Magistère de l’Eglise.

Notre rédaction se trouve confortée dans sa position quant à la responsabilité du catholique vis à vis des prochaines élections. Elle trouve dans cet enseignement magistériel la justification de sa recommandation quant au vote : dans l’état actuel des programmes. Il est impossible pour un catholique qui fait passer le salut au-dessus de tout autres obligations de choisir pas même pour le moindre mal. Pour le moment, il ne se trouve pas de programme qui nous amène à considérer l’option du moindre mal. 

Nous vous le redisons avec fermeté et par souci de la charité la plus haute : votez blanc !

N’engagez pas votre liberté dans un choix contraire aux exigences du salut, aux exigences du bien commun.

Quelles que puissent être vos choix politiques légitimes - ils sont toujours légitimes - vous ne pouvez les faire prévaloir dans la situation actuelle sur le bien commun, sur l’exigence du salut.

RENDEZ COMPTE DE LA FOI QUI EST EN VOUS !

RENDEZ COMPTE DE L’ESPERANCE QUI EST EN VOUS !

RENDEZ COMPTE DE LA CHARITE QUI EST EN VOUS ?

VOUS ETES COMPTABLES DU SOURIRE DE VOS DESCENDANTS !

 

 

LA VIE DES MOTS

 

De la Conscience… !

 

Le mot conscience est construit de deux mots : la préposition latine cum qui signifie avec – adjonction  ou réunion – donne co ; com ; con et science. Science a une racine latine « scire qui donne savoir » ; « scientia qui signifie science » dérive de conscientia qui signifie : connaissance partagée, connivence et claire connaissance qu’on a de soi-même, sentiment intime. Conscience procède directement du latin « conscientia ».

 

Ce mot est difficile à expliquer, car s’en approcher entraîne dans la réflexion métaphysique. Ce mot est à lui seul un concept.

 

1 - Le Dictionnaire de l’Académie Française nous dit : Sentiment intime par lequel l’homme se rend témoignage à lui-même de ce qu’il fait de bien et de mal.

Si cette explication n’est pas inexacte, elle comporte une ambiguïté dans sa formulation. Elle laisse croire que l’homme serait seul juge de sa conscience, serait seul juge de sa propre définition du bien et du mal ce que démentent l’ethnologie, le bon sens et l’observation de la loi naturelle. La conscience est la prise de conscience de ce que l’homme est et ce qu’il a d’unique par rapport à l’ensemble de la création visible, quantifiable, qualifiable.  

 

L’homme est le seul être à avoir conscience de lui-même. L’animal n’a pas conscience de son existence, il ne conceptualise pas.

Dans cette définition, il se trouve un humanisme exacerbé. Il fait de l’homme sa propre référence, sa propre mesure. La mesure ne peut s’effectuer non par un identique mais par une qualité supérieure, pour l’homme une référence absolue est nécessaire.

Le référant a qualité sur le référencé. Le maître est le référant de l’élève qui est référencé dans le cadre de l’enseignement du maître.

 

2 - Le Dictionnaire Littré donne une définition plus complète : sentiment de soi-même ou mode de la sensibilité générale qui nous permet de juger de notre existence : c’est ce que les métaphysiciens nomment la conscience du moi.

 

La prise de conscience  de soi, c’est la prise de conscience de la vie qui est en nous, dans notre forme. Elle se manifeste par nos sens qui nous mettent en relation avec ce qui nous entoure et contribuent à nous faire prendre conscience de notre originalité : nous sommes nous. Je suis moi et pas un autre.

 

3 - Le Dictionnaire Philosophique dit : La conscience est le sentiment intime, immédiat, constant de l’activité du moi dans chacun des phénomènes de sa vie morale.

 

Il y a en chaque homme une marque générique. Elle procède du mystère de la grâce, elle nous aide à nous maintenir homme. Elle nous aide à assumer cette royauté insurpassable qui se trouve en nous qui nous dépasse et qui nous sensibilise à la valeur morale de nos actes, non pas dans leur manifestation extérieure mais dans l’intention que nous y mettons. C’est cette intention qui fera que deux actes identiques n’auront pas la même résonance morale. Un sourire venant du cœur peut avoir une valeur infinie, plus importante que l’obole qui sera faite par ailleurs. La caresse d’une prostitué sur le visage d’un enfant en pleurs peut avoir une valeur rédemptrice ce que n’aura pas forcément la sucrerie donnée par un autre, par l’un des parents au même enfant. 

Tout de l’être peut-être donné dans un geste apparemment banal.

 

Dans conscience, il y a connaissance. Connaissance de soi en soi mais aussi connaissance de soi par relation avec les autres. Cette connaissance implique une connaissance morale qui a, semble-t-il, sa première cause dans la mémoire que l’âme possède de la divinité vers laquelle elle tend et d’où elle procède. Elle fait sentir un appel à la grandeur intérieure, parce que cette grandeur nous dépasse. Elle ne nous est pas naturelle.

Elle révèle un sacré qui nous est propre et qui en même temps est étranger à notre nature animale. Il est d’ailleurs et en nous. Nous en sommes comptables. C’est peut-être cette responsabilité envers ce mystérieux sacré qui fonde l’assise de notre perception du bien et du mal, notre perception morale de notre moi. C’est ce qui nous permet peut-être de percevoir dans l’observance de la loi naturelle les principes moraux nécessaires au maintien de notre dignité.  Et, c’est peut-être également ce qui nous permet de sentir la présence de Dieu en nous et de comprendre sa manifestation par la création.

 

Dans conscience, il y a connaissance, connaissance du bien et du mal. Il semble qu’une part de cette connaissance est ontologique, elle est comme surnaturellement acquise. Elle demande toutefois à recevoir une formation, une éducation qui n’a pas de liens avec le savoir-vivre. Car le discernement s’éduque, se développe en vue d’une connaissance accrue du bien et du mal.

Ainsi, être conscient de son moi, c’est avoir conscience de ce que l’on est et se construire une personnalité capable de choisir entre le bien et le mal. C’est vrai pour l’individu, ce l’est pour un peuple.

La déchéance d’une personne, la décadence d’un peuple, d’une culture sont toujours précédés d’un effondrement moral. Un tel effondrement est causé par le sentiment de puissance, d’invulnérabilité, de satisfaction, c’est l’orgueil. Nous sommes dans ce cas de figure. Mais il peut s’effondrer chez l’individu par un accablement de misères, de désespérances ; toutefois rien n’est définitif, car pour le rendre définitif, il faut poser un acte libre, l’engager dans une décision radicale, résolue contre Dieu.

 

Notre effondrement moral fut enclenché par la mécanique révolutionnaire dès le début, dans le cul de basse-fosse du siècle des lumières. Il est sans précédent dans l’histoire de l’humanité.

 

Nous sommes tombés dans un maelström que nous avons forgé par la succession de nos abandons, de nos compromissions, de nos lâchetés parce que nous avons chassé Dieu de notre cité et maintenant de nos foyers.  

Nous voudrions en sortir par nos propres moyens et sans remettre en cause nos choix idéologiques. Nous nous sommes convaincus que notre liberté n’a aucune limite, que le droit est au-dessus de la morale. Quel effroyable aveuglement !

 

Nous avons donné en pâture notre garde du cœur. A la potence de notre orgueil luciférien, nous pendons notre conscience. Elle s’étiole aux quatre vents, comme la peau de lapin que nous fixions en Flandre en vue de la séchée et de la vendre au ferrailleur. Comme nos grands-mères flamandes le disaient : « Ce sont des peaux de lapin ! Une bien grande misère de sots ! » 

 

Il n’y a que Dieu pour nous sortir de ce pétrin infernal !

 

LA SOUFFRANCE DE L’EGLISE

 

DE LA PERENNISATION DU MODERNISME DANS L’EGLISE…

OU

LE RELATIVISME INSTALLE DANS LA HIERARCHIE…

 

Pierre-Charles Aubrit Saint Pol

 

 

THOMAS, LE TEMOIN DU CORPS DU CHRIST RESSUCITE

 

 

 

« …si les évêques eux-mêmes n’ont plus la foi ! » Jean-Paul Ier

 

Les textes que vous allez lire ci-dessous sont authentiques. Ils ont fait l’objet d’un article dans le journal Présent.

 

Je pense, qu’il est instructif de revenir sur cet événement. Il illustre parfaitement la pérennisation de la crise du modernisme dans l’église de France. Une crise de la foi, une crise d’obéissance à la Vérité Révélée, au Magistère. Le plus tragique – car on voudrait s’être trompé - est que cette affaire éclaire bien ce que j’appelle « les compromis avec l’esprit du monde ».

 

Vous verrez dans la réponse que fait personnellement Mgr. Ricard, l’usage d’une technique d’écriture et du langage que je qualifie ‘de langage de forfaiture’, un mode d’expression qui vampirise l’honneur d’une charge « in corpora christi ». 

 

La souffrance que l’on en ressent est tout aussi profonde que celle ressentie dans l’analyse de l’entretien de Mgr.Willamson. Vous constaterez qu’il s’agit d’un même profil psychologique. Vous comprendrez pourquoi, il convient de les rejeter tous les deux et d’avoir en priorité  dans notre prière, cette supplication : « Seigneur Jésus enferme-moi dans ta fidélité, car Toi seul est Le fidèle. Amen ! »

 

 

Lettre du Monsieur Elmlinger, le plaignant.

 

 

 

 

  Montpellier,  le 23 octobre 2000               

 

  

Monseigneur,

 

   Je fais partie d’une équipe catéchétique présidée par un prêtre, un laïc et quatre laïcs dont moi-même.

 

   Lors de notre dernière rencontre, nous avons étudié  « L’Evangile de Saint Jean,(XX - 11- 18)

 

   Mon désaccord a été total avec ce prêtre et ce président ; aussi votre réponse, pour moi-même et surtout pour  les catéchumènes, serait d’une importance capitale, car il y  va  de notre foi. 

 

La Résurrection  de Jésus-Christ  ne serait pas matérielle, corporelle ; elle n’aurait d’ailleurs pu être photographiée.

 

  En conséquence,  elle n’a pu être constatée que par les yeux de la foi puisque Jésus-Christ ne s’était  montré qu’à ses disciples et à la foule des cinq cents frères (Epître de Saint Paul aux Corinthiens (XV  - 1 –9), mais jamais à ses adversaires, Pilate, par exemple.

  

Mais pourtant, dis-je, dans «  le Catéchisme de l’Eglise catholique »(§645) il est dit explicitement : que Jésus, ressuscité , établissait avec ses disciples des rapports directs à travers le toucher et le partage du repas. Il les invitait aussi à reconnaître qu’Il n’était pas un esprit et surtout que le corps ressuscité avec lequel Il se présentait à eux était le même qui avait été martyrisé et crucifié puisqu’il portait encore les traces de sa Passion.

   Certes, continuai-je, ce corps authentique et réel possédait en même temps les propriétés nouvelles d’un  corps glorieux ; certes, la Résurrection du Christ n’était pas un retour à la vie terrestre comme ce fut le cas pour les résurrections qu’Il avait accomplies avant Pâques.     

Evidemment, le corps de Jésus participait à la vie divine dans l’état  de Sa gloire (§646) si bien que Saint Paul avait pu dire du Christ qu’Il était l’Homme céleste ( I Co, 15 ; 35-50) mais Sa Résurrection, insistai-je,  avait été réelle ; quiconque, s’il eut été présent, aurait pu toucher Notre Seigneur et mettre les mains dans  Ses cicatrices !

 

  Mes arguments, plus exactement, ceux du « Catéchisme » furent balayés d’un revers de main ; cela ne m’étonna guère, car dans une précédente séance  il avait été dit que « Le catéchisme de l’Eglise catholique  »  n’avait pas une valeur normative et ce malgré ce qu’en avait dit le Pape  dans la Constitution apostolique « Fidéï depositum (11 octobre 1992) qui  promulgua ce Catéchisme pour l’Eglise universelle.

   Je cite :

 « Le Catéchisme catholique[ …] est un exposé de la foi de l’Eglise et de la doctrine catholique[…]. Je le reconnais comme un instrument valable et autorisé au service de la communion ecclésiale et comme une norme sûre pour l’enseignement de la foi » Fin de citation.

   Seul le Credo avait une valeur  normative me fut-il précisé ; le « Catéchisme » n’étant  que le recensement des croyances populaires…

 

   Non! fut-il martelé de surcroît, il aurait été impossible à quiconque, fût-ce à ses disciples, de voir visuellement Jésus -Christ et de mettre leurs  mains dans Ses cicatrices, car cette résurrection n’était constatable qu ‘avec les yeux de la foi.

   Par ailleurs, il y avait une incohérence monumentale dans ce récit ; comment un Christ ressuscité matériellement n’aurait-il pas été reconnu par Marie ou par les autres disciples ?Et comment aurait-Il pu se trouver au milieu d’eux, dans Le Cénacle, alors que la pièce était fermée à clé ?

 

  En fait, cette incohérence n’avait été qu’un montage ; elle avait été voulue par les Evangélistes. Il fallait signifier  à ces gnostiques, les païens grecs, que le corps n’était pas méprisable et faire comprendre à tous, d’une façon subliminale (le mot est de moi) qu’une lecture littérale devait être exclue.

 

  Bref, le croyant « libéré » réaliserait qu’il fallait mettre entre parenthèse ces rajouts didactiques puisqu’ils ne reflétaient en rien ce qui s’était passé ; il devrait donc considérer la Résurrection  comme un phénomène seulement perçu par la foi.

 

 Quant à moi, j’ai compris qu’on tenait là, devant nos catéchumènes, un discours totalement hérétique.

 

 Je vous prie de croire, Monseigneur, à l’assurance de mes sentiments respectueux.

 

 Luc Elmlinger

 

 

Réponse de Monseigneur Ricard alors évêque de Montpellier, aujourd’hui cardinal-archevêque de Bordeaux et Président de la Conférence des Evêques de France.

 

 

Montpellier le, 25 novembre2000

 

 

 Cher Monsieur,

 

  Veuillez excuser le retard avec lequel je réponds à votre lettre du 23 octobre. Mais la préparation puis la tenue de l’Assemblée Plénière  des Evêques à Lourdes m’ont particulièrement occupé.

  Je réponds  maintenant  à la difficulté que vous me soumettez.

 

  Concernant les récits évangéliques d’apparitions du Christ Ressuscité, il faut tenir deux choses qui résultent de la lecture des textes :

 

       -Il s’agit bien d’une expérience réelle, que les apôtre font sur une initiative du Ressuscité  (c’est toujours Lui qui se fait reconnaître). Il ne s’agit ni d’une hallucination, ni d’une vision, ni d’une création d’esprits exaltés. Ils doivent vaincre leurs résistances et leurs doutes pour se rendre à l’évidence : c’est bien le Seigneur vivant. Ils le reconnaissent par les marques de sa Passion. C’est  bien le Crucifié qui est le Ressuscité.

-                    Mais ce Christ est autre. Il ne s’agit pas du corps biologique de Jésus qui serait revenu à une vie terrestre. Mais du corps glorieux du Christ, qui se donne à percevoir aux croyants. L’expérience des disciples les met en contact avec le monde de la résurrection. C’est cette expérience que les évangélistes essaient d’évoquer, bien conscients qu’il y a là une expérience qui échappe en partie aux sens humains. Jean GUITTON, lui-même, nous dit dans son livre « Jésus » que si Tibère, Tacite, Philon, Pilate ,Josèphe, avaient été dans la salle où Jésus apparaissait, ils n’auraient ,semble-t-il , rien aperçu(p.  303).Je vous invite d’ailleurs à lire ces pages si éclairantes d’un auteur aussi sûr que Jean GUITTON.

 

Relisez bien les pages 142 et 143 du Catéchisme de l’Eglise catholique qui abordent avec précision ce double aspect.

Je me permets de vous envoyer également les pages du Catéchisme des Evêques de France  qui développent la réponse à la question que vous posez.

 

Croyez cher Monsieur, à l’assurance de mes sentiments respectueux.

 

                                                                 + Jean – Pierre Ricard

 

 

 

 

Commentaire analytique :

 

Il convient ici de s’arrêter quelque peu sur le mot ‘évêque’, il vient du mot ‘épiscope’ qui veut dire : celui qui surveille, le surveillant. En l’occurrence, il s’agit pour l’évêque de surveiller la fidélité doctrinale, son enseignement, sa compréhension. Etant donné qu’un évêque est obligatoirement uni à l’Evêque de Rome, il lui appartient d’obéir au Magistère de l’Eglise, c’est à dire à la Vérité. Vérité qu’il se doit de défendre pour le salut des âmes dont il a la charge, qu’il s’agisse de son clergé ou de ses laïcs.

 

1- Le premier constat que nous faisons quant à la réponse de Mgr. Ricard est qu’il botte en touche, sans doute une passion non bridée du rugby.

A aucun moment de sa lettre, il ne se trouve une excuse paternelle quant à l’errance objective de ce prêtre de paroisse pour la souffrance qu’il inflige à Mr. Elmlinger.

 

2 – Les différents points relevés par le plaignant ne sont pas repris, pas plus que l’on ne trouve un mot d’encouragement à persévérer dans la fidélité doctrinale.

 

3 – « Mais ce Christ est autre. Il ne s’agit pas du corps biologique de Jésus qui serait revenu à une vie terrestre. Mais du corps glorieux du Christ, qui se donne à percevoir aux croyants. L’expérience des disciples les met en contact avec le monde de la résurrection. »

 

a)                 La Résurrection du Christ Jésus change la nature du corps physique toutefois, il se manifeste aux sens des apôtres de façon parfaitement physique : que l’on se réfère au récit de  Thomas.

 

            Cet épisode historique rejette toute idée d’apparence, toute argumentation opposée au réalisme de cette résurrection. Thomas fait une expérience physique de la Résurrection, comme le feront l’ensemble des apôtres au bord du lac Tibériade quand Jésus partagera le repas fait de poissons.

b)                           

               Les apôtres reçoivent par Pierre qui se laisse entraîné par Jean - dès que Marie-Madelaine finit son récit – et que tous les deux courent au tombeau, la foi en la Résurrection.

              

               Pierre a dit sa foi en Jésus – sa confession –, Pierre entre seul dans le tombeau, certes Jean croit tout de suite, mais le bon sens salutaire de Pierre lui dicte d’entrer dans le tombeau, de voir de ses yeux physiques l’absence du corps. Pierre à son retour du tombeau apporte la foi de l’Eglise en la réalité physique de la Résurrection du Christ Jésus. Donc les yeux de la foi en la Résurrection de Jésus, sauf Thomas absent - il s’est réfugié de peur dans sa famille et ne reviendra vers les apôtres qu’après la première manifestation du Christ ressuscité au Cénacle. S’ils n’avaient cru après le témoignage de Pierre et de Jean, Jésus ne leur serait sans doute pas manifesté, car cela revenait à le rejeter.

c)           

               Donc le regard de la foi ne serait à lui seul expliquer l’expérience sensorielle que les apôtres et les cinq cents disciples font de la Résurrection du Christ par contre, il le justifie.  

 

 4 – « bien conscients qu’il y a là une expérience qui échappe en partie aux sens humains » 

 

a)       Rien de la Résurrection du Christ n’échappe aux sens des apôtres, ce qui leur échappe c’est la nouvelle nature de ce corps glorieux. Ils n’en comprennent pas la substance. Mais c’est bien la seule chose qui échappe à leur entendement avec peut-être le comment, le pourquoi ils l’ont compris avant même la Pentecôte.

 

 

Conclusion :

 

La réponse déplorable de Monseigneur Ricard est en elle-même une épreuve bien cruelle pour quelqu’un qui vient d’être confronté à une apostasie en règle venant d’un curé de paroisse.

 

Cette réponse est malheureusement dans la droite ligne de tout ce que Mgr. Ricard écrira d’important : la lettre invraisemblable au Président Chirac, le félicitant de s’être opposé au clonage humain reproductif à l’occasion du vote de la loi de bioéthique. Son intervention soumise et minimaliste dans le débat sur le Téléthon. 

 

Son éminence est bien dans la tonalité de  la pérennisation de la crise du modernisme. Il illustre parfaitement le relativisme qui sévit dans l’église de France, quand il ne s’agit pas d’apostasie pratique comme on peut le constater dans certaines orientations pastorales.

 

Il est inacceptable que des prêtres puissent être maintenus en fonction !

On peut légitimement s’interroger sur le mode de recrutement des évêques !

 

Quand sera-t-il mis un terme à cette crise ?

Quand on aurons-nous la grâce d’avoir des évêques fidèles et libres de la liberté évangélique ?

 

Marie-Julie Jahennie rapporte une prophétie de Notre Seigneur : « Quand viendra l’épreuve de la purification, il ne restera en France que cinq évêques fidèles à la foi, à mon vicaire. » Nous nous y préparons !

 

Seigneur surabonde de tes grâces le petit troupeau de fidèles que Tu te prépares. Garde-le auprès de Toi avec l’Eglise sur le Golgotha.

Rends-nous humbles de ton humilité ; rends-nous pauvres de ta pauvreté ; rends-nous fidèles par ta fidélité. Amen !

 

 

Monsieur Elmlinger nous a fait parvenir le détail alléger des enseignements du curé de cette paroisse et de son équipe de catéchistes. Nous le joignons aux documents ci-dessus. Il est conseillé de voir son cardiologue avant de le lire et de se munir d’un bon whisky pour s’en remettre, un chapelet peut faire l’affaire.

Ce document se passe de tout commentaire, et un évêque, Président de la Conférence Episcopale a couvert cela !

 

Mon expérience de catéchiste avec de jeunes adultes :

Composition de l’équipe :

 -Le président : le prêtre de la paroisse.

-L’animateur,un laïc .

-Cinq laïcs, témoins de leur foi, dont moi-même. 

 Remarques sémantiques :  

-Le mot –catéchisme est rejeté, car le catéchisme ne serait que le recensement des croyances populaires, on ne doit parler que de catéchèse.

 Le corollaire,c’est que l’on ne doit pas parler de vérités de la foi qui sont énumérées dans le « Catéchisme  », simple compilation de croyances populaires sans fondement. Si vérités de la foi, il y a ,elles se trouvent uniquement dans Le Credo.

 Une question surgit  alors ; faut-il croire à la Transfiguration dont il n’est pas fait mention dans Le Credo ?

 L’étude du « Décalogue  a d’abord été rejetée ; je n’ai pu l’imposer qu’en insistant longuement.

Ce rejet du Catéchisme de l’Eglise Catholique, n’est-ce pas déjà une hérésie ?

 

Enumérations des hérésies :

-Les Evangiles ne seraient en grande partie que des montages, des récupérations et des faux

-        Les Evangiles seraient parasités par des allégories et des symboles ; en conséquence, la démythification s’impose ainsi que de nouvelles traductions  pour mieux atteindre la vérité

   -Les « frères de « Jésus »

 - Jésus auraient effectivement  des frères, c’est-à-dire nés du même  père et de la même mère ; Marie ne serait donc pas vierge.

-Les pèlerins d’Emmaüs

Ce serait un montage évident, car  ces pèlerins  ne pouvaient pas reconnaître Jésus lors de la bénédiction du pain, puisqu’ils  ils n’avaient pas assisté à La Cène, or le chanoine Crampon apporte la réponse : « N.S.J.C. avait coutume de prononcer une bénédiction avant de prendre nourriture, donc ils pouvaient le reconnaître sans y avoir assisté.

  Il est vrai que notre prêtre préférait à la Bible du chanoine Crampon celle de Chouraqui.

B Des récupérations

 -Les prophéties

 Il n’y aurait aucune prophétie annonçant J.C.  Ces prophéties, qui n’en étaient pas, n’exprimaient que des sentiments, des désirs, des espérances ; Jésus-Christ n’aurait donc fait que de la récupération…

 Saint  Paul avait pourtant dit que le Christ était mort conformément aux Ecritures !

C-Des faux

  Certaines paroles du Christ ne seraient que des faux puisqu’on ne les retrouve pas dans Saint Marc, comme celle-ci : Père pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font.

En effet, selon notre curé, On n’ajoute, mais on ne supprime pas.

D La démythification s’imposerait donc

  La multiplication des pains, Jonas  etc. seraient ou des symboles ou des allégories ; il faut donc démystifier.

 Les Anges n’existeraient pas.

 

E De nouvelles traductions

 Il ne faudrait  plus lire dans Les Béatitudes, Bienheureux les pauvres , mais En avant

 La première phrase de la Genèse, Je suis celui qui suis doit être abandonnée pour une autre traduction

 Conclusion pratique.

 La foi doit s’appuyer sur la raison et l’exégèse 

 Je conseillerai donc à mes lecteurs qui lisent déjà La lettre de s’abonner au bulletin de l’Association Jean Carmignac  ,Editions F.X Guibert , 3 rue Jean –François Fillon et de lire Les Evangiles sont des reportages            …  de M.C  Ceruti aux Editions Pierre Téqui

 

On ne commente pas la médiocrité, surtout quand elle prend les dimensions d’un abîme.

 

 

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Du Motu proprio…

De la nomination des évêques…

 

 

SAINT PIERRE

 

« Pierre, tu es pierre et sur cette pierre, Je bâtirai mon Eglise. Et les portes des enfers ne régneront point sur elle. »

 

Nous avons lu, de ci de là, des articles qui expriment des inquiétudes quant à certaines décisions annoncées de Sa Sainteté Benoît XVI qui n’ont pas été signées et proclamées.

 

Nul ne peut être dans le discernement du pape. S’il advenait que le pape retarde indéfiniment certaines décisions ou qu’il les ait abandonnées, nous ne devons pas nous en inquiéter. Il faut faire confiance au Fondateur de l’Eglise qui est Jésus, Il n’abandonnera pas son épouse.

 

Toutefois, si comme il se confirme, que c’est sous l’inacceptable pression d’une partie de la hiérarchie que ces décisions sont différées ou annulées, alors la responsabilité retombera sur ceux-là, car leur démarche n’aura pas été d’une grande honnêteté d’intention.  Ils en répondront devant Dieu.

Si, également, comme il se dit ces derniers jours, que des nominations épiscopales, pour la France, sont le résultat de démarches peu glorieuses, à des fins malhonnêtes et, trompeuses pour le jugement du pape, cela aussi retombera sur les instigateurs peu riches en honneur. Ils ne dédouaneront les récipiendaires de leurs responsabilités quant aux salut des âmes qui leurs sont confiées. 

 

Dans tous les cas, et nous le savons bien, nous qui voulons vivre de la fidélité de Jésus, nous sommes dans l’épreuve.

L’Eglise doit être purifiée.  Elle doit être ramenée à une vie plus intérieure. Il faut accepter que Jésus fasse passer l’humanité de celle-ci dans le crible du chercheur d’or. Il faut donc regarder et vivre l’Eglise avec confiance et esprit d’abandon.

 

Le pape est notre père commun universel, nous sommes donc ses enfants ! Quel enfant bien né ne prierait-il pas pour son père ?

 

Répondons à la demande de prière de Benoît XVI, prions pour lui. Nous devons le soutenir dans l’exercice délicat du gouvernement de l’Eglise. Ne doutons pas qu’il est à cœur la recherche du meilleur bien commun pour les fidèles et pour le salut du monde.

 

Et si, pour ce Carême, nous demandions la grâce de convertir notre regard sur l’Eglise ! Nous pourrions vivre en véritables enfants de l’Eglise, enfants libres de la liberté de l’Evangile.  

 

Ne craignons pas ! Notre victoire est celle de Jésus-Christ. Ne sommes-nous pas dans sa main !

 

 

 

L’ESCHATOLOGIE

 

LA FIN DU MONDE

 

LE JUGEMENT DERNIER

 

 

Le monde de l’Antéchrist disposera les pécheurs au salut ![1]

(Chose certaine)

 

La question du salut des foules qui auront été séduites par l’Antéchrist et se seront éloignées de Dieu est essentielle. Dieu lui-même, par son silence, aura permis une telle victoire du culte de l’homme, probablement accompagné du culte spirituel de l’Ange révolté*. Comment expliquer qu’il pousse si loin sa permission du mal? Comme le disaient les membres de la secte du Temple solaire, se serait-t-il dégoûté de ce monde au point d’abandonner les hommes au démon et à son entreprise de damnation de l’humanité? Désespérés de ce monde, les membres de cette secte ne cessèrent de se suicider dans les années 1995 pour rejoindre le Christ. Il ne saurait bien sûr en être ainsi et leur action relève d’un manque de connaissance de Dieu. Dieu ne permet rien qui ne serve en définitive au salut des hommes.

L’Écriture Sainte livre de nombreux textes éclairants. Rappelons quelle sera la vie des hommes qui auront suivi l’Antéchrist dans son projet de monde sans Dieu. Le monde dans son ensemble, c’est-à-dire la très grande majorité des hommes, se retrouvera sur une terre habitable et correctement gérée. On n’y manquera de rien au plan matériel mais il n’y aura plus de vraie nourriture pour les âmes. La religion de l’Antéchrist ne proposera pas le vrai Dieu, mais un dieu digne, solitaire et froid, Lucifer.

Or “l’homme ne vit pas seulement de pain mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu[2]. Il y aura donc une grande famine spirituelle, si terrible dit Jésus, “que si ces jours n’avaient été abrégés, nul n’aurait eu la vie (spirituelle) sauve[3]”.

Devant cette soif du vrai Dieu et de son amour, il y aura deux réactions. Certains, les plus faibles, souffriront sans comprendre que c’est l’absence du vrai Dieu qui les consume. Comment pourra-t-il en être autrement puisque nul prophète ne sera là pour le leur révéler ! Il y aura en ce temps une multiplication des angoisses, des névroses et des suicides. On cherchera la lumière mais on ne la trouvera pas car, ajoute saint Mathieu[4] « Aussitôt après les tribulations, le soleil s’obscurcira, la lune ne donnera plus sa lumière, les étoiles tomberont du ciel et les puissances des cieux seront ébranlées ». Ce texte n’a pas en premier lieu, comme toujours en matière apocalyptique, une signification matérielle. Il signifie que, du fait de la disparition de l’Église et des grandes religions qui parlent d’humilité ou d’amour, le soleil de la Vie éternelle aura disparu. Aucun homme ne sera là pour révéler Jésus, le Prince de cette Sagesse, aux âmes. La lune (qui reflète les rayons du soleil et les adoucit) n’est autre que tout ce qui reflète Dieu comme dans une image pour le monde. Jésus dans son humanité, Marie, les saints vivants ou morts, les religions qui portent quelque reflet du vrai Dieu... Le fait que la lune ne donne plus sa lumière signifie donc une disparition de tout ce qui peut être signe de la présence du Dieu d’humilité et d’amour pour l’homme. Les étoiles qui tombent du ciel représentent les prédicateurs qui, avant la venue de l’Antéchrist, indiquaient la route du Ciel mais, après, ne montreront plus que la terre à bâtir.

Faut-il ajouter à ces terribles épreuves des derniers temps un ébranle­ment soudain et effrayant de la nature? Faut-il admettre que la mer mugira matériellement, poussée par un grave dérèglement du climat? Certains théologiens l’affirmèrent jadis, en donnant un sens matériel aux textes. Ils annoncèrent même une pluie matérielle d’étoiles filantes et, pour les semaines qui précéderont le retour du Christ, la menace d’un astre errant qui se dirigera vers la terre, jetant dans l’effroi le monde de l’Antéchrist.

Ces interprétations ne sont pas à mépriser totalement[5] mais elles ne sont pas nécessaires. Plus la fin du monde approchera, plus leur signification sera spirituelle. Dieu n’aura pas besoin, dans le monde de l’Antéchrist, de frayeurs matérielles pour disposer les hommes au salut. Le monde se sera considérablement spiritualisé et les hommes seront beaucoup plus fragiles psychologiquement que par le passé. Si l’on veut détacher un solide cultivateur mérovingien de sa terre, il faut lui en montrer le peu de valeur par la rigueur des saisons et diverses épreuves matérielles (grêles, famine, pillage). Si l’on veut accomplir un travail de purification sur un jeune citadin attendri par le confort d’une vie facile, il suffit bien souvent de le laisser face à ses propres réflexions sur le sens de sa vie. L’humanité sera comblée dans son corps par toutes les richesses et sécurités mais, dans son âme, elle subira la souffrance. Dieu verra du Ciel cette souffrance. Il verra aussi à quel point elle creusera chez les hommes de bonne volonté une soif du vrai salut celui qui est fondé non sur la puissance mais sur l’amour. Il en sera heureux. Ainsi, le monde de l’Antéchrist, bien que prévu pour une toute autre finalité, disposera les peuples au salut d’une manière unique. “Beaucoup seront purifiés.

 

L’égoïsme qu’il produira sera accompagné d’un tel désespoir spirituel qu’il provoquera plus de soif de Dieu que de soif de cette liberté vaine et sans signification donnée par la religion du dernier Antéchrist[6].

 

De même, l’apparition dans le ciel du signe du fils de l’homme n’est pas à prendre nécessairement (quoique, dans un second sens, pourquoi pas) au sens le plus matériel, comme si une croix devait se dessiner matériellement dans le ciel. Cette prophétie se réalisera très concrètement dans l’histoire, selon les multiples niveaux de sens que j’ai décrit tout au long de ce livre. Mais seuls les “vautours[7] ”, c’est-à-dire les contemplatifs, comprendront qu’il s’agit du martyr des croyants fidèles: “Mes paroles, dit Jésus, sont esprit et elles sont vie.” [8]“C’est l’Esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien”. Ainsi, dans le monde dominé par l’Antéchrist*, tout sera prêt pour le grand spectacle final. Le cœur des peuples séparés de Dieu mourra de soif spirituelle. Les derniers croyants mourront d’espérance et d’attente. Ainsi, il devient possible de comprendre pourquoi Dieu permettra l’apparition et la réussite de l’Antéchrist.

Le secret de La Salette[9] confirme ces dires, en appelant pour cette époque les contemplatifs à discerner les signes du dernier des temps.

 

« Combattez, enfants de lumière, vous, petit nombre qui y voyez. Car voici le temps des temps, la fin des fins.»

« Voici le temps. L’abîme s’ouvre. Voici le roi des rois des ténèbres. Voici la bête avec ses sujets, se disant le sauveur du monde. Il s’élèvera avec orgueil dans les airs pour aller jusqu’au Ciel. Il sera étouffé par le souffle de saint Michel Archange. Il tombera… »

 

Y aura-t-il des catastrophes physiques avant le retour du Christ ?

(Chose indécise)

 

« Aussitôt après les tribulations de ces jours-là, le soleil s'obscurcira, la lune ne donnera plus sa lumière, les étoiles tomberont du ciel, et les puissances des cieux seront ébranlées. Et alors apparaîtra dans le ciel le signe du Fils de l'homme; et  alors toutes les races de la terre se frapperont la poitrine; et l'on verra le Fils de l'homme venant sur les nuées du ciel avec puissance et grande gloire. [10]»

 

Certains textes des Ecritures et en particulier la lettre de l’Apocalypse ne cessent de décrire sous forme physique (tremblement de terre, chute d’étoiles etc.) les épreuves de la fin. Tout au long de cet ouvrage, j’ai voulu montrer à quel point le sens de ces fléaux se spiritualiserait de plus en plus jusqu’à la fin. Cependant, il convient de nuancer ce point de vue. Le Christ nous y invite : « Car je vous le dis, en vérité: avant que ne passent le ciel et la terre, pas un i, pas un point sur l'i, ne passera de la Loi, que tout ne soit réalisé.[11]» Rien n’empêche donc (et c’est l’opinion de saint Thomas d’Aquin), que des terreurs physiques reviennent vers la fin. L’humanité s’imaginera avoir définitivement vaincu la plupart des aléas de la nature. Elle se sera beaucoup ramollie. L’apparition d’astéroïdes menaçants, de signes climatiques inédits pourraient remettre les cœurs dans la voie d’une certaine humilité…

 

 

Le dernier signe, « l’arbre de vie »

(Chose indécise)

 

L’Antéchrist et ceux qui le suivront avec l’enthousiasme des débuts s’efforceront de nier la réalité du feu de l’âme assoiffée du vrai Dieu. Ils auront essayé de le faire disparaître en donnant aux hommes une religion et une espérance après la mort. L’Antéchrist fera tout pour supprimer le feu par sa nouvelle religion, ouverte à l’éternité, du culte de l’Homme divinisé. Mais son succès, étant mensonger, ne durera que le temps d’un enthousiasme passager. Son nouveau monde craquera de tous côtés, miné par un mal invisible.

En réalité, le feu qui brûlera son nouveau monde viendra du plus profond de l’âme humaine. L’âme de l’homme ne souffre pas seulement de la peur de mourir. Elle se désespère inconsciemment tant qu’elle ne trouve pas celui qui n’est que Lumière infinie, Amour total, humilité parfaite[12]. Elle a été créée par le vrai Dieu dans son mystère Trinitaire, Père, Fils et Saint Esprit. Elle est faite pour lui correspondre comme dans un mystère d’épousailles parfaites. Le cœur de l’homme est comme un creux fait pour le plein qu’est Dieu. Lucifer*, malgré la noblesse de sa nature, sa puissance intellectuelle, son immortalité, n’est qu’un succédané de Dieu, une pâle imitation. L’adorer ne mène à rien de durable. Malgré tous ses succès matériels, il n’y peut rien. Il ne peut combler le creux.

Ce problème se traduira très concrètement dans le monde de l’Antéchrist par la subsistance des épidémies de désespoir et de suicide. Alors, il s’efforcera de trouver une solution. Il s’efforcera d’étourdir l’humanité dans la recherche d’un nouveau défi pour l’empêcher de trop penser. Il ne manquera plus qu’une œuvre à réaliser, s’attaquer à la mort[13].

La mort fut imposée par Dieu aux hommes après le péché originel. Elle devint pour Lui une alliée car, de manière puissante et égalitaire, elle remettait les riches et les pauvres devant leur vraie condition. Il est difficile à un homme de mourir et de rester orgueilleux. Par ce mode, bien des hommes se réformèrent et furent sauvés.

Or, il convient de remarquer que le livre de la Genèse traite en deux temps la question de la mort. Juste après le péché originel, Dieu commença par rendre impossible toute forme d’immortalité sur la terre[14]: «Yahvé Dieu dit: Voilà que l’homme est devenu comme l’un de nous, pour connaître le bien et le mal! Qu’il n’étende pas maintenant la main, ne cueille aussi de l’arbre de vie, n’en mange et ne vive pour toujours! ” Et Yahvé Dieu le renvoya du jardin d’Eden pour cultiver le sol d’où il avait été tiré. Il bannit l’homme et il posta devant le jardin d’Eden les chérubins et la flamme du glaive fulgurant pour garder le chemin de l’arbre de vie. »

Ce texte indique la limite ultime qu’assignera Dieu à la puissance et aux réalisations de l’Antéchrist. Jamais Dieu ne permettra qu’il réussisse à supprimer la mort. Il s’y efforcera, à force de science et de biologie. Mais la présence des Kérubims, l’ordre supérieur des Anges, portant le nom hébreu de « lumière de la connaissance » indique une volonté arrêtée de ne pas laisser faire.

Un autre texte de la Genèse parle de la mort[15]: « Lorsque les hommes commencèrent d’être nombreux sur la face de la terre et que des filles leur furent nées, les fils de Dieu trouvèrent que les filles des hommes leur convenaient et ils prirent pour femmes toutes celles qu’il leur plut. Yahvé dit: Que mon esprit ne soit pas indéfiniment responsable de l’homme, puisqu’il est chair ; sa vie ne sera que de 120 ans”». Ainsi, d’après la Bible, alors que les hommes vivaient auparavant 500 ou 600 ans, à la suite d’un péché mystérieux, Dieu raccourcit considérablement cette durée. J’ai toujours cru à une interprétation symbolique de ce texte, jusqu’à ce que la génétique se mette à soupçonner la présence dans l’A.D.N. d’une simple programmation de la vieillesse par le ralentissement des divisions cellulaires. De nos jours déjà, la génétique essaye de prolonger chez l’animal les divisions cellulaires qui sont à la base de la conservation des vivants dans une longue jeunesse. S’il est impossible de supprimer la mort, il est possible par contre de rallonger considérablement la durée de la vie.

Dans les décennies qui précèderont et accompagneront la venue l’Antéchrist*, l’humanité essayera probablement de forcer la porte de l’arbre de vie dont parle le livre de la Genèse[16]. L’arbre de Vie voulu par Dieu pour les hommes est celui de la Vie éternelle dans la vision de Dieu[17]. L’arbre de vie tel que l’entendra l’Antéchrist sera la vie éternelle et autonome sur terre. Cet arbre symbolise le paradis terrestre, objet des convoitises des hommes depuis la chute originelle. Il s’efforcera d’en percer le secret génétique[18]. Le jour où le gouvernement mondial réussira à faire naître des enfants capables de vivre plusieurs siècles, le signe de l’Arbre de vie sera donné aux hommes. L’humanité en sera changée. Si les hommes retrouvent la capacité à vivre longtemps sur terre, la procréation relèvera de l’État, ainsi que la contraception obligatoire. La fécondité et la naissance d’un enfant deviendront davantage affaire de science que d’union amoureuse d’un couple. Cela se fera contre les volontés les plus explicites de Dieu, lui qui lia jadis fécondité et amour conjugal, vie courte sur terre et humilité de l’homme. Ce signe est de grande importance puisqu’il rejoint le fondement même de la révélation biblique sur le sens de la vie terrestre.

La décision de prolonger la vie sur terre constituera le dernier tremblement apocalyptique. Ce sera aussi le dernier des signes sensibles donné à l’humanité. Toute l’Écriture sainte aura été accomplie. La Genèse et Apocalypse se rejoindront. « Les méchants feront le mal et les méchants ne comprendront pas ». Le jour où ce rêve sera tenté, ce jour-là, on pourra dire: «l’Écriture est accomplie ». Tout ce qui était annoncé est achevé. La coupe des iniquités est pleine. Le Messie revient[19].

Il est probable que les hommes sentiront confusément qu’ils ont commis un blasphème direct contre les volontés de Dieu : « Les nations sur la terre seront dans l’angoisse, inquiètes du fracas des flots et de la mer. Des hommes défailliront de frayeur dans l’attente de ce qui menace le monde habité car les puissances des cieux seront ébranlées.[20] »


 

 



[1] Disposer au salut ne veut pas dire donner le salut : Humilier les cœurs ne signifie pas les unir à Dieu. Mais c’est une première étape…

[2] Matthieu 4, 4.

[3] Matthieu 24, 22.

[4] Matthieu 24, 22.

[5] L’histoire nous montre qu’elles furent dramatiquement vraies pour bien des générations de nos ancêtres, sans compter les signes donnés par Dieu sous formes d’images dans le ciel. On pense au soleil dont l’image tourna et parut se précipiter sur la terre à Fatima. On pense aussi à ce que rapporte la Bible dans le deuxième livre des Maccabées 10, 29: « Au fort du combat, apparurent du ciel aux ennemis, sur des chevaux aux freins d'or, cinq hommes magnifiques qui se mirent à la tête des Juifs ».

[6] Voilà en résumé le sens de ce livre.

[7] Littéralement, en Matthieu 24, 28: « Où que soit le cadavre, là se rassembleront les vautours». Seuls les mystiques, fils de Marie, pourront contempler les restes de l’Église disparue (les bâtiments désaffectés, les anciens traités théologiques), et comprendre ce qui se joue.

[8] Jean 6, 63.

[9] Apparition reconnue canoniquement par l’Église. Les textes cités ont une certaine autorité dont le degré est rappelé en fin d’ouvrage.

[10] Matthieu 24, 29.

[11] Matthieu 5, 18.

[12] Le philosophe athée Feuerbach a analysé avec justesse le feu profond de l’âme humaine. Pour lui, le Dieu des chrétiens et son amour jusqu’à la mort fut le seul « conte » imaginé au cours de l’histoire et capable de répondre à la nature même de l’inconscient spirituel le plus profond. (Voir L’essence du Christianisme)

[13] La Genèse fait de la mort le mystère le plus ultime, celui que l’homme veut à tout prix vaincre. Genèse 3, 22 Puis Yahvé Dieu dit: « Voilà que l’homme est devenu comme l’un de nous, pour connaître le bien et le mal! Qu’il n’étende pas maintenant la main, ne cueille aussi de l’arbre de vie, n’en mange et ne vive pour toujours! » A la fin du monde, la notion d’arbre de vie (Genèse 3). Ce livre, qu’on prend habituellement comme une œuvre mythique, rejoint l’histoire de manière surprenante.

[14] Genèse 3, 22 et ss.

[15] Genèse 6, 1.

[16] Genèse 3, 24.

[17] Donc dans un autre monde, pas ici-bas, quoi qu’en pensent les Témoins de Jéhovah.

[18] La science génétique est de grande importance dans cette histoire car celui qui la maîtrise possède le pouvoir sur la vie. Pour l’orgueil humain, elle est donc l’une des conquêtes les plus importantes. Mais l’A.D.N. est aussi un texte écrit. Loin d’être produit par le seul hasard, son évolution est provoquée par la plus intelligente des actions. Les logiciels de la vie furent produits comme par des ingénieurs informaticiens, par un ordre d’anges que saint Thomas d’Aquin appelait Vertus. En conséquence, la connaissance des mécanismes génétiques produira deux effets : 1- L’existence d’une Intelligence organisatrice du monde ne pourra plus être niée (voir le texte de Paul VI cité au chapitre 4, troisième étape de l’apostasie). 2- Il sera plus que jamais possible de se révolter contre Dieu grâce au pouvoir sur la vie humaine (clonage, chimères, tout sera imaginable, jusqu’à la limite fixée par rapport à l’immortalité.)

[19] Quant à la tentative de rendre l’homme immortel sur terre, ce prodige ne pourra jamais être réalisé, nous l’avons montré. C’est la limite ultime des permissions de Dieu concernant les réalisations orgueilleuses de la science humaine

[20] Luc 21, 25. Rappelons pour la dernière fois que ce genre de textes semble annoncer au sens premier littéral des évènements futurs. Bien que leur autorité est la plus haute qui soit, ils doivent être utilisés avec prudence car leur sens est souvent, de par la volonté de Dieu, multiple.