LETTRE OUVERTE

AUX CHRETIENS ET AUX HOMMES DE PRIERE

A

L’OCCASION DES ELECTIONS PRESIDENTIELLE

ET

LEGISLATIVE

 

PIERRE-CHARLES AUBRIT SAINT POL

 

« Je vous le recommande, déposer un bulletin blanc. Par ce choix, vous exprimerez votre refus d’un personnel politique qui ne répond plus aux attentes naturelles légitimement exigées. »

 

 

 

Chers Compatriotes,

 

Les campagnes présidentielle et législative sont très importantes. Elles recouvrent des enjeux qui détermineront ce siècle premier de notre troisième millénaire. Elles infléchiront ce millénaire avec le risque d’obérer l’avenir de nos enfants, de tous nos descendants.

Il ne s’agit pas seulement d’une affaire d’environnement, d’écologie qui n’est peut être pas non plus aussi gravissime, aussi urgente qu’on le laisse croire. Il est possible que certains s’en servent comme épouvantail, pour que nous ne posions pas notre regard ailleurs ? Les problèmes environnementaux ne surgissent que sous la poussée d’une forme plus pernicieuse de pollution chez l’homme et sa société.

Un chrétien, un catholique, un homme et une femme de prière ne peuvent, en cette circonstance sérieuse, voter à leur seule guise, selon leur seul bon plaisir ou en considérant seulement les affinités culturelles, idéologiques ou bien encore se laisser dominer par son affect, sa sympathie spontanée ou son intérêt particulier.

Aujourd’hui, avec une urgence accrue, il convient de conformer notre choix d’élection sur la seule base des enseignements évangéliques ou de la doctrine qui sustentent la vie de prière.

Tout ce qui existe et se fait est dans la présence de Dieu et a une incidence sur la communion des saints, sur l’ensemble de la communauté humaine.

Aucune décision, aucun geste n’est neutre pas même la neutralité. L’homme de foi, de prière est le citoyen le plus accompli qu’il se puisse trouver pour un peuple. Le vrai chrétien, le catholique authentique l’est encore bien plus, ne se nourrit-il pas à la Vérité même ! Comment pourrait-il, au sortir de sa prière, de son adoration, de sa manducation poser un geste étranger ou opposé à sa vie de foi ?

Son choix, sa décision, son geste a inexorablement une résonance, une incidence au ciel comme aux enfers.

Il ne s’agit pas du seul destin de la France et de son peuple, il s’agit également de celui de toute l’humanité, de tous les peuples. Il faut se souvenir et bien comprendre que le droit français est le fondement du droit international. Quand une loi d’importance est votée en France, elle peut par extension devenir une loi internationale, d’où tout le drame de la loi dite de BIOETIQUE.

Un homme, une femme de foi, surtout catholique, a l’obligation de bien peser les enjeux et réfléchir au poids de sa décision.

Depuis la loi sur la libéralisation de la contraception, les partis de droite ont multiplié les lois opposées à la loi naturelle d’où procède la morale.

On vota la dépénalisation de l’avortement, l’assouplissement du divorce. Les partis de gauche vinrent au pouvoir, ils aggravèrent ces lois, les rendirent plus désastreuses, plus attentatoires à la dignité de l’homme et réduisirent la liberté d’opposition à celles-ci.

On pourrait croire que les politiques agissent pour le seul bien de l’homme ou de la femme, non ! Ils veulent concrétiser un projet de société ou Dieu serait évacué de la cité et si possible du cercle privé. Les volontés pernicieuses qui inspirent ces lois n’ont aucune conscience morale, elles sont dépourvues d’honneur et ont un profond mépris de l’humanité.

A la demande expresse du président Chirac, et malgré son engagement réitéré de ne pas légiférer en faveur du clonage humain reproductif, sous la pression explicite du Grand Orient de France, il fit voter la loi dite de Bioéthique qui, contrairement à toutes les affirmations, autorise de fait le clonage reproductif humain et en protège les acteurs1.

Ils en sont venus à autoriser des unions contre nature et tout indique qu’ils autoriseront le mariage entre deux sexes identiques et l’adoption d’enfants. Ils ont créé des précédents judiciaires qui favorisent le communautarisme, bientôt ils légiféreront pour autoriser l’euthanasie, elle se pratique dans le dépistage embryonnaire, ce que l’on appelle l’eugénisme.

Depuis quelque trente années, on assiste au développement méprisant du politique vis à vis du religieux, que l’on se souvienne de l’agression et de la profanation de Notre Dame de Paris, faits avérés, filmés en présence des médias et qui ne fit l’objet d’aucune poursuite judiciaire par la lâcheté et le bon plaisir de l’actuel Garde des Sceaux, fils de Marcel Clément. Un scandaleux déni de justice !

Récemment, une disposition administrative concernant l’enseignement privé – les chefs d’établissement – tend à restreindre la liberté pourtant protégée par les constitutions internationales et notre constitution.

Une attitude dangereuse se fait jour depuis une décennie, elle consiste en un glissement de faveurs vers les musulmans et les juifs qui, lorsqu’ils font l’objet d’attaques ont un traitement de faveurs médiatiques et politiques bien plus conséquent que lorsqu’il s’agit des catholiques. On en connaît la raison, l’Eglise Catholique, malgré certains membres lâches et sans honneur, ne se commettra jamais avec l’esprit du monde. Elle est le meilleur rempart, le meilleur avocat de la dignité de l’homme dans son universalité. 

Nous sommes en présence d’un personnel politique qui n’a plus l’intelligence du bien public, il n’a plus la capacité de servir le bien commun.

 

A l’heure où je rédige cette lettre ouverte, aucun des candidats de droite comme de gauche n’envisage une politique favorable à la vie de l’enfant à naître. Il n’envisage pas de revenir sur des lois catastrophiques dans les matières de la recherche médicale. Certains ont retiré de leur programme tout ce qui pouvait augurer une politique pro-vie. Il ne faut pas fâcher l’électorat. Il en est de même pour le Front National et pour l’UDF dont le président s’affirme catholique.

Les programmes ne présentent aucune résistance morale. Ils sont évidés de toute conscience morale.

Il faut pourtant bien voter, tout en sachant qu’il n’existe pas de vote spécifiquement citoyen2.

Quelles que soient les dispositions légales au sujet du vote, il n’y a pas de vote qui soit plus citoyen que d’autres. Tout vote a son poids moral.

Il n’est pas possible, en l’état, de choisir entre tous les candidats. Nous ne devons pas nous laisser culpabiliser par l’impératif supposé du vote utile. Nul n’est contraint de choisir entre deux maux, entre de très mauvais programmes.

Je vous le recommande, déposer un bulletin blanc. Par ce choix, vous exprimerez votre refus d’un personnel politique qui ne répond plus aux attentes naturelles légitimement exigées.

1- Vous exprimerez votre refus d’une culture et d’une société de mort qui retourne à un paganisme confortable et rassurant.

2- Vous exprimerez votre volonté d’une politique qui restaure les espoirs naturels sans masquer l’accès à l’espérance.

3- Vous exprimerez votre volonté de voir les politiques respecter et consolider les fondements chrétiens de la civilisation occidentale.

4- Vous exprimerez votre volonté d’une laïcité de droit débarrassée des aliénations idéologiques et des relents d’un anti-cléricalisme enfantin et agressif.  

Ne compromettez pas l’espérance qui est en vous dans des choix tragiquement opposés ou indifférents à l’ordre naturel, à la dignité de l’homme.

Soyez dans votre isoloir de vrais chrétiens, d’authentiques hommes et femmes de prières.

Je vous demande de diffuser cette lettre au tour de vous. Soyez des témoins de la Vérité et de la dignité de l’homme.

 

 

 

« LE MAL AVANCE PAR LA LACHETE DES GENS DE BIEN ! »

 

 

 

 

1-       La Lettre Catholique n°12

2-       La Lettre Catholique n°31