LA LETTRE CATHOLIQUE N° 32
Son site : lescatholiques.free.fr Son mail : lalettrecatholique@yahoo.fr
FIERS D’ETRE DE L’EGLISE CATHOLIQUE APOSTOLIQUE ET ROMAINE
JANVIER-FEVRIER
2007 - DIFFUSION GRATUITE - FAITES LA CONNAÎTRE
« UN SEUL
DIEU – UNE SEULE FOI – UNE SEULE EGLISE »
QUE L’IMMACULEE INTERCEDE POUR NOUS OBTENIR LA GRACE DE LA FIDELITE A NOTRE BAPTEME, UNE FIDELITE JALOUSE D’APPARTENIR AU CHRIST-JESUS PAR L’EGLISE CATHOLIQUE ROMAINE APOSTOLIQUE ! AMEN.
La
rédaction n’a rien à offrir que son temps et son travail que chacun de ses
membres accomplit bénévolement. Ils s’emploient à répondre aux impératifs d’une
nouvelle évangélisation. Ils se préoccupent de vous donner la matière qui vous
permet de renforcer votre identité de catholique et de l’affirmer dans l’Eglise
et hors l’Eglise calmement, sans agressivité et sans faiblesse. Ne craignons
pas, Dieu pourvoit.
Nous
sommes à un grand tournant de notre histoire du salut, sans aucun doute, comme
l’enseigne le Catéchisme de l’Eglise, nous serons de plus en plus appelés à
affirmer notre foi et notre fidélité à l’Evangile. La rédaction s’efforce de
vous y préparer intellectuellement en essayant de faire en sorte que ses discours
nourrissent votre prière. Elle ne vous demande aucun soutien financier, mais
elle mendie votre soutien, par vos critiques, vos suggestions, mais plus
encore, elle sollicite votre prière. Nous comptons beaucoup sur elle.
Merci !
Benoît XVI, sphère privée, laïcité et laïcisme
Son
Éminence le cardinal Ricard,
Monseigneur Dubost êtes-vous encore
catholique ?
L'affaire du Téléthon vire à la cathophobie :
RETOUR A LA LOI DE BIOETHIQUE DE
2004 RETOUR A LA LOI DE BIOETHIQUE DE 2004
De l'EgliseDe l’Eglise… 27
POUR
TOUS LES FRANÇAIS QUI AIMENT LEUR PAYS
Campagne
en faveur des enfants de la rue de Kinshasa
EDITORIAUX
Le Saint-Père recevait ce matin en audience les
participants à une conférence nationale des juristes catholiques italiens. Il
s'est exprimé
sur la laïcité :
"l'Etat ne peut considérer la religion
comme un simple sentiment individuel qui peut être confiné à la seule sphère privée
(...) [la religion] devait être reconnue comme une présence communautaire
publique (...)
Une vision a-religieuse de la vie, de la pensée et de la morale a donné lieu à
une conception erronée de la laïcité, un terme qui semble être devenu
l'emblème essentiel (...) de la démocratie moderne
(...)
L'hostilité à
toute forme de reconnaissance de l'importance politique et culturelle de la
religion et à la présence en particulier de tous symboles religieux
dans les institutions publiques (...) n'est pas un signe de saine
laïcité, mais de sa dégénérescence en laïcisme".
(Citation provenant du « Le Salon Beige »,
de M. Lahir)
Pierre-Charles Aubrit saint
Pol
Le
professeur Luc Perrin, dans un entretien accordé à la revue LIBERTEPOLITIQUE.com,
analyse avec pertinence l’évolution liturgique et l’articulation du conflit
entre les mouvances traditionalistes et les mouvances progressistes.
Pourquoi
Benoît XVI envisage-t-il de libéraliser la messe tridentine ?
L’une des
plus éminentes missions du successeur de Pierre est d’être l’ouvrier de l’unité
des chrétiens. Le Saint Siège travaille à l’unité des chrétiens depuis quarante
ans, cet objectif concerne les chrétiens qui ne se reconnaissent pas dans la
foi catholique romaine. Quelle valeur continuerait d’avoir ce travail si cette
préoccupation en l’état ne se tournait pas urgemment vers nos frères qui ont la
même foi qui se réclament de la foi catholique romaine et qui pour le moment
sont à la marge de la communion ou hors communion ?
Pourrait-on
comprendre que l’évêque de Rome ne s’en préoccupe pas ?
En tendant une main
généreuse aux fidèles catholiques égarés en suivant Mgr. Lefebvre ou qui sans
le suivre demeurent dans cette mouvance, le souverain pontife veut mettre un
terme à des tensions qui n’ont plus aucun sens et affaiblissent la mission de
l’Église dans une situation marquée par l’urgence.
On ne peut nier, qu’il y ait
de grandes qualités spirituelles dans la sensibilité traditionaliste, pas plus
qu’on ne peut nier leur attachement à l’Église ni qu’ils soient habités par le
souci du salut de l’humanité.
Le Saint Père passe
par-dessus les hiérarchies de ces courants parce que l’histoire de l’Église
démontre qu’il est extrêmement difficile pour elles de revenir de positions
radicales surtout quand ses membres ont goûté à l’exercice d’un pouvoir quasi
absolu.
En faisant tomber un
interdit qui n’a jamais eu de sens véritablement, il permet aux fidèles d’agir
selon leur conscience, de revenir à la communion sans rien abandonner de leur
attachement affectif, intellectuel et spirituel à un rite auquel ils tiennent.
Nos frères traditionalistes,
intégristes n’ont pas cessé d’être montrés du doigt pendant des années. La
plupart d’entre eux se sentirent repoussés à la marge de l’Église, comme la
plupart de ceux qui demandaient simplement à vivre leur foi en communion avec
le Souverain Pontife. S’ils n’adhéraient pas à la réforme liturgique, c’était
moins à cause de la réforme pourtant nécessaire que parce que témoins des
extravagances liturgiques, théologiques, pastorales qui ne cessèrent de blesser
le Corps du Christ.
On ne peut
pas être admiratif du comportement des évêques durant ces années infernales vis
à vis d’eux. En France, la hiérarchie s’est distinguée par un manque absolu de
charité, un autoritarisme ubuesque et une succession de lâchetés que Lucifer
n’imaginait pas.
On peut comprendre, qu’il y
ait de la part de nos frères égarés du
ressentiment, de la défiance.
Il est évident que le Saint
Siège, par cette main tendue, admet implicitement le comportement fautif des
hiérarchies, d’autant plus que les applications et innovations hors normes de
la réforme liturgique contribuèrent à une impressionnante désacralisation intra
muros et un mépris extra muros.
Pourquoi la messe tridentine
fixe-t-elle à ce point les crispations ?
Les
hiérarchies des églises nationales en Europe de l’Ouest et en Amérique du Nord
expriment cette crispation, car elles répondent à un mélange d’options
idéologiques, politiques et d’orientations pastorales qui flirtent aux confins
de l’apostasie. Que de générations blessées, sacrifiées, rejetées de l’Église
et du salut au nom de ces engagements aliénants et si radicalement contraires à
l’Esprit de l’Évangile, au Sermon des Béatitudes !
La crise de
l’Église ne peut être réduite aux seules conséquences des outrances de la
laïcisation, de la sécularisation de nos sociétés. L’affirmer sans nuances
comme le fit un cardinal à la sortie d’une conférence des évêques de France est
une faute intellectuelle, une atteinte à la vérité. La crise de l’Église
n’atteignit un tel sommet que parce que ses hiérarchies occidentales se seront
nourries de la crise de société. Elles en épousèrent l’esprit du monde. Elles
se rendirent incapables de répondre à une attente qui faisait appel à ce que
l’Église a de plus spirituel, de plus aimant : son esprit de pauvreté.
Elles commencent seulement à s’abreuver à la source éminemment pauvre de la
divinité.
C’est un
Christ dépouillé à l’extrême qui fonda l’Église ! Il ne s’agit pas
seulement de pauvreté matérielle mais bien d’une mendicité d’amour envers Dieu
et envers les enfants de Dieu…
La
crispation est la même de l’autre côté ; confrontation idéologique,
politique, pastorale. Voyons si les deux parties auront un sursaut d’humilité
et reconnaîtront en commun leurs errances ? L’Église n’a plus de raison de se mêler de
politique pas plus qu’elle n’a de raison à macérer dans des options
idéologiques qui n’ont rien à voir avec l’Évangile.
Il est
évident que nous allons vers une remise en cause des orientations pastorales,
il est évident qu’elle va devoir (l’Église) purifier ses intelligences et les
convertir à la seule lumière du Christ. Il nous faut une hiérarchie humble, sur
d’elle-même quant à la doctrine et servante résolue du Christ et de l’humanité.
Elle doit retrouver sa liberté intérieure, se débarrasser des entendus du
monde. Il faut revenir à une authentique liberté des enfants de Dieu.
Les
réactions de certains épiscopats, en France particulièrement, sont spirituellement,
intellectuellement incompréhensibles. Comment les évêques peuvent-ils soutenir
des mouvements de contestation qui se crispent sur un présupposé d’intention du pape ?
Comment peuvent-ils imaginer que Benoît XVI annulera le Concile Vatican
II ? On entend d’ici la Tramontane transporter le rire de l’âne !
Cette attitude révèle une grave occultation quant à l’intelligence spirituelle
et de raison du mystère de l’Église. Des réactions révélatrices d’une effarante
inculturation révolutionnaire !
Nous ne pouvons
que mettre l’accent sur ce que nous voyons, à moins que l’on nous en démontre
l’erreur.
Nous sommes
bien en présence d’une partie de la hiérarchie égarée dans les esprits du
monde, prisonnière d’options aliénantes. Il faudra beaucoup de saints laïcs
pour l’en délivrer, des laïcs virils. Si
elle ne veut pas les entendre alors ils devront hurler. Il y a un devoir de ne
pas la laisser s’endormir.
Que l’on
comprenne bien, le discours de Ratisbonne a des fruits qui commencent seulement
à se former, l’un d’entre eux est la liberté à reconquérir à l’intérieur de
l’Église, pour y parvenir, il faut obéir à la VERITE et la servir. Nous laïcs
catholiques y sommes résolus, nous ne lâcherons rien. La nouvelle
évangélisation n’acceptera aucun compromis avec le monde. Elle n’est d’aucune
politique, d’aucune idéologie… L’évangélisation est un service auprès de nos
frères, de tous nos frères et à commencer à l’intérieur des murs. Là où les
évêques se comporteront comme des filles,
les laïcs se comporteront comme des évêques. Nous réclamons le droit d’être
simplement mais totalement catholiques… C’est notre exigence, elle nourrit
notre fierté, notre liberté.
La liberté
rétablie du rite tridentin est une des opportunités de conversion dans
l’Église, elle doit être saisie. Nous n’avons rien à craindre sauf à refuser de
nous examiner, sauf à nous laisser happer par l’esprit du monde.
Que nos
frères éloignés y prennent garde, cette liberté retrouvée n’est en rien une
victoire pour eux, ce n’est pas un combat achevé. C’est la triomphe de la
charité, une miséricorde qui doit les remettre progressivement dans une active
intelligence de l’Église et de son mystère.
Il n’y a
pas de gagnants ni de perdants. Il y a un Corps du Christ qui se guérit et
marche dans la progression du Golgotha.
Théodulfe Soplataris
Il n’a manqué aucune espérance, aucun soupir de la
part des médias. Ils espéraient un échec, un accident… Ils en bavaient de
gourmandises ! Dépités, voici qu’ils compensent leur manque de biberon en
mentant : le pape soutient la Turquie pour son entrée dans l’Union
Européenne ! faux ! Le pape a dit : « la Turquie doit se
rapprocher de l’Europe ! »
Le pape a réaffirmé l’urgence de la liberté
religieuse, de toutes les libertés qui soudent la dignité de l’homme.
Ils ont dit encore : « Le pape a prié à la
mosquée bleue ! » Faux !
Le pape n’a pas prié à la mosquée bleue, il ne sait
pas soumis à l’islam ! Il a prié in peto, le Dieu de sa foi !
Et encore une foi, il n’y a pas eu de gaffe à
Ratisbonne ! Et le pape en Turquie ne s’est pas excusé. On ne s’excuse pas
de dire la vérité !
Le plus grand
danger actuellement, ce n’est pas les religions mais une certaine presse sans
honneur, dépourvue de l’intelligence du cœur, profondément malhonnête, dans une
effarante indigence morale. Vivement sa ruine ! Dans cet ordre d’esprit,
elle n’est utile pour personne. C’est un monstre froid. Elle est l’excellence
de la médiocrité.
La presse
présenta la prise de position du cardinal, en sa qualité de Président de la
conférence des évêques, comme la position officielle de l’Église Catholique en
France. Voulant par-là, avec son honnêteté coutumière ou plutôt son absence
d’honnêteté, dire que les autres évêques et laïcs devaient se taire. Ils
doivent d’autant plus se taire que le cardinal – pour cette presse - désavoue
en quelque sorte ses confrères.
Rappelons
que le président de la Conférence des évêques n’a aucun pouvoir juridique. Il
ne peut prétendre parler pour toute l’église de France, sur ce point de droit
chaque évêque est libre. Un évêque n’a pas à se soucier de l’humeur de ses
confrères pour témoigner, car le témoignage est une obligation engagée à la
réception du sacrement de confirmation :
Intervention du Cardinal
Ricard, président de la Conférence des évêques de France
J’arrive d’un voyage de dix jours au Vietnam et je suis un peu
étonné de la polémique qui s’est développée en France autour du Téléthon.
Je tiens tout d’abord à dire
que l’Église catholique n’appelle pas au boycott du Téléthon. Il faut reconnaître à cette initiative et à l’association qui la
porte le mérite d’avoir fait connaître à l’opinion publique le drame de la
myopathie et d’avoir mobilisé la solidarité de tous.
Dans la lutte contre cette maladie, je pense d’abord aux malades, à
leurs familles, aux médecins et aux chercheurs.
Plusieurs évêques ont attiré l’attention, à juste titre, sur un
point qui nous fait problème : l’utilisation de cellules embryonnaires pour la
recherche. C’est une question grave sur laquelle je me suis déjà plusieurs fois
prononcé, en particulier au moment du vote des lois sur la bioéthique en 2004,
et encore récemment en juin dernier.
Je suis inquiet de voir que tous les garde- fous que l’on met dans
ce domaine pour encadrer la recherche sont sujets à remise en question les uns
après les autres. La question est redoutable : où allons- nous ? C’est l’avenir
de l’homme qui est en jeu.
Mais je crois que ce serait
un mauvais procès de faire porter tout le poids de cette interrogation au
Téléthon qui ne consacre, malgré tout, que moins de 2 % des dons reçus à cette
recherche. Il serait bon que le débat sur ces
questions soit repris plus largement, au moment de la révision des lois sur la
bioéthique. Ceci dit, il est légitime qu’à l’occasion du Téléthon, beaucoup de
catholiques s’interrogent sur l’affectation de leurs dons. Je suis moi- même
prêt à rencontrer les responsables de l’Association du Téléthon dans les
semaines qui viennent, s’ils le désirent. »
Commentaire :
Nous nous
réjouissons de la prise de conscience et des paroles fortes des
« évêques-courages » qui, dans l’affaire du Téléthon, posent une fois
de plus le problème des limites morales de la science. Nous sommes fiers de ces
évêques. Nous regrettons qu’ils ne furent pas plus nombreux.
Nous ne
comprenons pas la position du cardinal Ricard ; pourquoi une telle
précaution d’attente alors que les responsables ne veulent pas entendre parler
de ciblage des dons ?
Même s’il
n’y a que 2% des dons qui vont vers cet eugénisme embryonnaire, le fait est
suffisamment grave pour demander de suspendre les dons.
Nous sommes
en présence d’un pouvoir politique qui multiplie les lois contre nature, qui
rejette toute morale en matière de science. La position pastorale du cardinal
nous semble bien en retrait de l’urgence.
Qu’avons-nous
besoin de ménager les responsables ?
Une
position bien expliquée suffit. Qu’importe que nous ne soyons pas populaires
auprès des princes de ce monde ! Nous ne sommes pas là pour les servir.
Pourquoi
faut-il dans des cas si graves avoir une position toujours en deçà de la
réalité ?
Nous ne
nions pas les actions positives des autres financements du téléthon, mais cette
réalité aimable ne doit pas cacher celle tragique de l’eugénisme embryonnaire.
La gravité du sujet ne peut être traitée avec complaisance. Nous ne sommes pas
dans l’ordre de l’affection, des bons sentiments. Nous sommes dans l’ordre de
la morale, de la dignité de l’homme, nous sommes dans le champ de
l’intellectualité et pour nous catholiques dans celui du témoignage de la
vérité.
Si certains
de nos responsables ont une soif de rassurer et bien laissons faire, quant à
nous, continuons de faire ce que notre conscience nous dicte en nous nourrissant
du Magistère et de la prière. Pierre-Charles Aubrit Saint Pol
Monseigneur Rey, évêque de
Fréjus-Saint Raphaël sonne l’alarme quant à l’usage des dons pour le
financement des dérives objectives sur
l’embryon et sa pratique eugénique.
L’une des raisons d’avoir
résisté contre le nazisme fut la pratique abominable de l’eugénisme au moyen de
l’euthanasie, de la stérilisation comme ce fut le cas dans les pays scandinaves
après la guerre. On pensait que ces pratiques ne s’exerçaient que sous un
régime dictatorial. Elles furent considérées comme crimes contre l’humanité. Et
voici que nos vieilles démocraties reprennent à leur compte ces mêmes pratiques honteuses condamnées au Tribunal
de Nuremberg.
Nous n’ignorons pas que
cette fondation si puissante dans les divers milieux médicaux, politiques et
financiers ne soit au confluent de pressions occultes qui, au-delà de la
science, voient en elle un moyen d’œuvrer à l’effondrement des valeurs
judéo-chrétiennes.
Les pratiques eugéniques sur
l’embryon humain ne se justifient pas, pas au nom de la recherche scientifique.
Nous sommes en présence d’une dérive … L’homme se prend pour Dieu et se
transforme en Lucifer au nom de la science …
Le prétexte d’éviter la
souffrance est peu acceptable. On ne fait aucun bien en pratiquant un mal, en
usant d’une pratique qui s’affranchit de toutes les barrières morales qui
réduit l’homme dans sa dignité pour la singulière satisfaction du résultat. Il n’y
a pas de mauvais moyens qui deviennent bons en eux-mêmes au seul résultat.
S’affranchir de la morale
n’est rien d’autre que le surhomme de Nietzsche, un homme qui implose en
lui-même. Il prend le risque de n’être plus reconnaissable par ses semblables.
C’est une satisfaction à la Pyrrhus ! Un orgueil de cimetière !
Ce qui nous aura atterrés le
plus, est la réponse de Madame Tiennot-Herment à Mgr Rey, l’une des
responsables du Téléthon : « Nous ne faisons que respecter la loi… !
» Les responsables nazis ne dirent pas mois : « Nous n’avons
fait qu’obéir aux ordres… ! »
Cette réponse reflète
parfaitement le rejet de la morale fondamentale. Elle n’est pas seulement
rejetée mais subordonnée à la loi. Nous ne sommes plus en présence d’une
société démocratique. Nous subissons une dérive totalitaire dissimulée derrière
l’intérêt général.
L’histoire ne fera aucune
grâce au législateur qui pourrait bien avoir perdu son salut.
Nous ne devons plus apporter
notre aide au Téléthon. Un chrétien, une femme, un homme de prière ne peut
soutenir cet organisme dans les conditions actuelles quoi qu’il fasse de bien
par ailleurs. Ce n’est pas une obligation morale que l’on doit envers cette
fondation. Il est redoutable qu’elle soit si puissante. Il en existe d’autres qui
répondent loyalement aux exigences de la doctrine chrétienne : La
Fondation Jérôme Lejeune.
On se réjouit de la prise de
parole des nombreux évêques à ce sujet, cela fait plaisir à voir…
Il fallait une note
fausse ! Le rossignol, du haut d’une crosse rouge du sang des enfants
avortés, siffle par grand froid l’hommage à la République… !
Voici un article provenant
du blog : Le Salon Beige. « A votre chapelet ! »
La
Croix vient de publier un entretien de Mgr Dubost, évêque
d'Evry-Corbeil-Essonnes, à propos de la polémique sur le Téléthon. Outre le
fait que ce journal, n'a donné la parole ni à Mgr
Rey ni à Mgr
Vingt-Trois, le journaliste a glissé (par ignorance ?) des erreurs comme
celle de dire que le " diocèse de Fréjus-Toulon a publié un appel au
boycott pour 2006, position nuancée par Mgr Rey". Chacun pourra
constater le contraire en relisant le
fil de cette polémique.
Mais ce qui est plus grave, ce sont
certains propos troublants de Mgr Dubost :
Le journaliste : " Vous parlez
en votre nom, mais l'Eglise doit-elle aussi s'engager ?"
Mgr Dubost : " Pour être
clair, je ne le souhaite pas".
Le journaliste : " Quel est
l'enjeu de cette polémique à l'échelle de la société ?"
Mgr Dubost : "Il nous faut
accepter que l'éthique chrétienne ne soit plus, à elle seule, celle qui
soutient et anime l'éthique de la société. (...) Mais cela ne sert à rien de
condamner sans appel, surtout quand il s'agit de recherches menées dans un
cadre purement légal (...)".
Qu'il nous nous soit permis ici de
dénoncer une vision laïciste de la société en totale
contradiction avec le magistère de l’Eglise. L’Eglise a le devoir de
s’engager et de prêcher à temps et à contre-temps. La morale défendue par
l'Eglise ne s'appuie pas sur des dogmes mais sur la loi naturelle qui s'adresse
à tous les hommes. Chacun pourra lire la
note de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi "concernant
certaines questions sur l’engagement et le comportement des catholiques dans la
vie politique" :
" En soi, il ne s’agit pas de
«valeurs confessionnelles», car de telles exigences éthiques sont enracinées
dans l’être humain et appartiennent à la loi morale naturelle " (III n°5) ; "
Pour la doctrine morale catholique, la laïcité, comprise comme
autonomie de la sphère civile et politique par rapport à la sphère religieuse
et ecclésiastique – mais pas par rapport à la sphère morale –, est
une valeur acquise et reconnue par l’Église" (III n°6) ; "
Les personnes qui, au nom du respect de la conscience individuelle,
voudraient voir dans le devoir moral qu’ont les chrétiens d’être en harmonie
avec leur conscience un élément pour les disqualifier politiquement, leur
refusant le droit d’agir en politique conformément à leurs convictions sur le
bien commun, tomberaient dans une forme de laïcisme
intolérant (…) S’il en était ainsi, la voie serait ouverte à une anarchie
morale " (III n°6). Bonne lecture, Monseigneur !
Concernant la légalité des recherches et du
Diagnostic Pré-Implantatoire, cet argument était prévisible venant de l’AFM
mais en aucun cas de la part d’un évêque. Refuserait-il de "condamner sans
appel" l’avortement sous prétexte de sa légalité ? Je renvoie les
lecteurs du Salon Beige au
post de Lahire sur ce sujet. Philippe Carhon
Commentaire :
Faut-il une fois de plus commenter la
médiocrité ?
L’enjeu est vertigineux, mais afin de confirmer nos
soupçons quant aux pressions occultes, voici un exemple :
Faute de ne pouvoir apporter des arguments
scientifiques face à l'Église, les fanatiques défenseurs du Téléthon s'en
prennent à leurs adversaires. Hier,
l'AFM s'en prenait, par avocat interposé, à la Fondation Lejeune. Aujourd'hui,
le président du comité national d'éthique Didier Sicard
juge
l'Eglise :
"L'intervention de l'Église catholique
me paraît à la fois malencontreuse et extraordinairement malvenue.
Elle a bien évidemment le droit de porter un jugement. Pour autant, elle n'a
pas vocation à l'imposer dans l'espace public, ce qu'elle fait aujourd'hui.
[...] Il n'est pas bon que les scientifiques affirment ou laissent penser que
les embryons humains ne sont que de simples producteurs de cellules souches. Mais
il n'est pas bon non plus que l'Église catholique s'insère dans cette
manifestation".
"[L'Église] a pleinement le droit de considérer
l'embryon comme sacré mais elle n'a pas le droit d'en faire une
manifestation publique qui rappelle de mauvais souvenirs (sic !). Je
pense aux pires moments de la lutte contre l'interruption
volontaire de grossesse (re-sic !)".
"Mauvais souvenirs", "pires
moments" : on croit réentendre les mythes éculés sur l'Eglise
catholique. Mais le plus grave, c'est que face à la dénonciation
du Téléthon -à savoir que des embryons sont
tués-, aucun argument d'ordre scientifique n'est apporté par
ce "scientifique". Ces gens veulent que l'Eglise se
cloisonne dans ses églises, d'où les sermons ne doivent pas sortir. C'est
méconnaître gravement la mission de l'Eglise : rendre témoignage à la
Vérité.
Michel
Janva (Le Salon Beige)
Nous savons l’importance que jouèrent certaines
sociétés occultes quant à la loi : dite de Bioéthique. Les propos ci-dessus
le confirment. Il faut rappeler que Chirac et sa majorité s’étaient engagés à
ne pas voter de telle loi… ! Et l’honneur dans tout cela… ! Et l’âne
repartit en pleurant. (Con. Lettre Catholique de 2004)
IL NE FAUT PLUS RIEN DONNER AU TELETHON ! VERSEZ
VOS DONS A LA FONDATION LEJEUNE.
Le Président Chirac vient de donner son soutien au
téléthon ! Fallait-il s’en étonner ? Il fut la volonté expresse quant
au vote de la loi de bioéthique. A cette fin, il n’hésita pas à fouler aux
pieds ses engagements à ne jamais faire voter une telle loi (conf. La lettre de
mai et de juin 2005). Ce qui fut malheureux dans cette tragédie, c’est la
lettre du Président de la Conférence Épiscopale, félicitant le législateur pour
avoir fait interdire le clonage humain reproductif… ! Il n’avait rien
compris à la scélératesse de cette loi.
L’a-t-il comprise maintenant ?
--------------------
Voici un autre témoignage qui fait droit
scientifiquement à la position de la hiérarchie de l’Eglise Catholique Romaine
lu dans Le Salon Beige :
Dans un communiqué, le docteur Dickès, médecin,
président de l'association
catholique des infirmières et médecins, mais aussi père d'un enfant
myopathe décédé il y a 8 ans et grand-père d'un petit myopathe, fait cette
révélation :
"Lors de la découverte de la maladie de notre
fils, il me fut déclaré que par génie génétique un traitement allait être
trouvé dans les 2 ans. 25 ans plus tard cet objectif n'a pas été réalisé. Il
s'est fait rapidement une dérive dans le cadre du Généthon (alimenté par le
Téléthon), dont le but est de tamiser les embryons par
le diagnostic pré-implantatoire (DPI), et d'affûter des armes pour le
diagnostic préalable in utero (DPN) afin de pratiquer des avortements
parfois même la veille de l'accouchement de l'enfant. Si bien qu'en
pratique nos malheureux enfants servent de canard d'appel pour obtenir
de l'argent servant à éliminer d'autres myopathes.
[...] Or parallèlement
"en aval" des succès thérapeutiques nombreux ont été
obtenus. Le
plus récent est du 15 novembre dernier [...]. Une équipe de Milan a
guéri des chiens myopathes avec des cellules souches dites adultes
récupérées sur le chien même (allogreffe) ou sur d'autre chiens
(hétérogreffes). Une fois de plus l'AFM se trompe de chemin et trompe l'opinion
publique."
Michel Janva (via Présent)
Jusqu’où irons-nous dans le
mensonge, le blasphème ? Faudra-t-il attendre les châtiments
annoncés ?
France : « La loi de bioéthique
de 2004, en rien une sécurité »
Téléthon, bilan d’un débat :
ROME, Mercredi 13 décembre 2006 (ZENIT.org) – « La loi de
bioéthique de 2004 n’est en rien une sécurité », fait observer le président de
la Fondation Jérôme Lejeune, Jean-Marie Le Méné, qui, sur le site libertepolitique.com,
tire un bilan du débat ouvert cette année à propos de l’utilisation d’une
partie des fonds du Téléthon pour la recherche sur l’embryon humain et de
l’utilisation du DPI à des fins eugéniques.
« Téléthon : le mensonge
et le sacré »
À peine le président de la
République avait-il terminé son discours de soutien inconditionnel au Téléthon,
rappelant que le débat n’avait pas lieu d’être, qu’un rapport parlementaire
demandait d’élargir la recherche sur l’embryon et d’autoriser le clonage. Ce
rapport, contrairement aux propos présidentiels, démontrait deux choses : d’une
part que le débat sur ces questions n’avait jamais été clos et d’autre part que
l’AFM avait pesé d’un poids très important dans les recommandations présentées.
Qu’on en juge plutôt. Douze personnes ont été reçues en auditions privées, sept
d’entre elles relevant de l’État, quatre sur les cinq restant relevant du
Téléthon ou de l’AFM : la présidente de l’AFM, la directrice de Généthon, deux
responsables d’I-Stem (premier centre français de recherches sur l’embryon
financé par le Téléthon) et le directeur de Cellectis. Quant aux auditions
publiques du 22 novembre 2005, nous en avions rendu compte à l’époque : tous
les scientifiques invités étaient favorables au clonage (c’était avant la chute
du Pr. Hwang…), en particulier la présidente du comité scientifique de l’AFM et
le Pr. Peschanski, coordonnateur d’I-Stem.
Le temps des mensonges
Ce pavé dans la mare, au
lendemain des bonnes paroles des uns ou des autres, confirme tranquillement que
la loi de bioéthique de 2004 n’est en rien une sécurité, que la demande de
transgression est appuyée par ceux-là mêmes qui demandent qu’on leur fasse
confiance et que le débat n’est ouvert qu’à ceux qui soutiennent aveuglement
l’évolution de la loi mais pas à ceux qui posent des questions. Ces constats
sont purement factuels et d’ailleurs non critiqués par l’AFM. À partir du
moment où ce que l’on dit est vrai mais paraît déplaisant ou déplacé, il y a
intérêt à discréditer ceux qui parlent faute de pouvoir contredire leurs
paroles. Comme d’habitude, nous avons donc assisté à des exercices de
diabolisation où les personnes visées appartiennent, par exemple, à des légions
ultra catholiques, quand ils ne sont pas des membres très influents
d’institutions très conservatrices, etc. Il ne leur manque plus que d’avoir
participé aux attentats du 11 septembre. Hélas ! On connaît trop cette
typologie sémantique qui n’est pas avare de superlatifs, de surenchères et
d’hyperboles…
Deux arguments qui ont
souvent été repris justifient une mise au point. D’abord la minimisation des
chiffres. La recherche contestée ne représenterait que 2 % de l’argent du
Téléthon. La belle affaire ! La peine de mort ne coûtait pas bien cher non plus
en 1981. Et pourtant, on en a discuté et on l’a abolie. Pour une question de
principe. Par ailleurs, c’est faire peu de cas de la vie des embryons qui sont
détruits. Effectivement la vie d’un embryon n’étant pas valorisée, elle ne «
coûte » rien, elle n’a plus aucun prix. Voir certaines bonnes âmes invoquer cet
argument économique a quelque chose de profondément indigne. Et puis, si le
problème ne portait vraiment que sur 2 %, imagine-t-on un instant que le
président de la République serait ainsi monté au créneau et que la polémique
aurait pris cette ampleur ?
L’autre argument est un
reproche : pourquoi ne pas avoir ouvert de dialogue avec l’AFM ? N’en déplaise
à ceux qui le formulent, je n’ai pas attendu le journal La Croix ni Mgr Dubost
pour ouvrir un dialogue avec les dirigeants de l’AFM sur des questions éthiques.
J’ai rencontré Bernard Barataud il y a plus de dix ans et débattu courtoisement
mais en vain avec Éric Molinié. Aujourd’hui, je constate et regrette la
radicalité des positions de l’AFM qui, en refusant le fléchage des dons, oblige
le donateur de bonne foi et le volontaire généreux à adhérer à toutes les
valeurs de l’association et donc à cautionner certains financements et
positionnements qu’ils peuvent légitimement récuser en conscience. Quel choix
leur reste-t-il alors ?
Le détournement du sacré
Le moment le plus fort de
la semaine est tout de même venu du député PS, Manuel Valls, s’indignant avec
virulence, devant l’Assemblée nationale, « qu’on porte atteinte à la laïcité ».
À cet égard, on assiste à
un double paradoxe intéressant.
D’un côté le bloc
État/Téléthon, qui édicte des dogmes : le progrès passe nécessairement par la
transgression. Il exige une allégeance inconditionnelle : on soutient
religieusement le
Téléthon,
on discutera éventuellement après s’il reste du temps. Il encense une sorte de
liturgie compassionnelle : vous n’avez pas souffert (qu’en savent-ils d’ailleurs
?) donc vous ne pouvez pas comprendre. Il alimente des fantasmes : demain le
clonage et les cellules souches embryonnaires nous guériront de tout. Il
interdit l’esprit critique : pas un mot des thérapies cellulaires alternatives
à partir des cellules souches adultes ou issues du sang de cordon ombilical qui
ne posent aucun problème éthique.
De l’autre, l’Église émet
des doutes : il n’est pas certain que l’instrumentalisation de l’embryon soit
une panacée pour guérir la myopathie. Elle pose des questions : où est le
progrès de la recherche et de la médecine quand on ne fait naître que des
enfants en bonne santé après élimination des embryons ou des fœtus malades ?
Elle évoque des évidences biologiques : l’embryon est un membre à part entière
de l’espèce humaine qui mérite notre respect même s’il est malade. Elle ramène
à la raison : que devient une technique qui ne reste pas exclusivement au
service de l’homme ? Est-ce parce que c’est légal que c’est moral ?
En somme, on voit la
société civile sombrer dans l’irrationnel en sacralisant la techno-science, en
divinisant le progrès, bref en parlant le langage du mythe. Et on voit
l’Église, au contraire, en appeler à la raison, à l’intelligence, à
l’observation scientifique, à l’objectivité et à la compassion pour dire que la
recherche et médecine doivent être humaines. Et que cette humanité est
d’ailleurs la condition de son efficacité, de ses progrès et de son succès. La
société civile est dans la certitude et l’intransigeance (« il faudrait presque
envisager une opération commando pour obtenir les moyens de travailler
correctement sur les cellules souches embryonnaires » disait déjà le Pr.
Peschanski en décembre 2005). L’Église est dans le doute et la nuance : n’y
a-t-il pas des moyens plus respectueux, plus rapides et plus rationnels pour
soulager la souffrance que de prétendre supprimer des êtres pour en sauver
d’autres ?
Si l’Église ne tenait pas
ce langage de réalité, mais qui le tiendrait ? On l’a vu, elle est la seule
institution, en France, aujourd’hui capable de dérouler une anthropologie
différente, cohérente et solidaire face à l’eugénisme libertaire selon Michel
Onfray demandant pour les parents le « tri cellulaire pour favoriser la
configuration existentielle la plus hédoniste pour leurs enfants ».
Alors qui manipule qui
dans cette affaire ? Dire de ceux qui ne sont pas d’accord qu’ils attentent à
la laïcité ne repose sur rien. C’est juste une invective.
En l’occurrence, dans ce
débat, seule l’Église est vraiment laïque car elle seule refuse l’archaïsme de
la sacralisation du profane — qui est la vraie menace — et elle seule réserve
le sacré à ce qui doit l’être : l’homme de ses premiers instants à son dernier
souffle.
ET, ON VEUT QUE L’EGLISE SE TAISE !
DEPUIS QUAND L’HOMME NE
SERAIT-IL PLUS QU’UN ENJEU ORDINAIRE, UN OUTIL DE SATISFACTION VARIABLE ?
« EGLISE DE
FRANCE PARLE !
TU TE DOIS DE PARLER A TEMPS ET CONTRE
TEMPS !
OBEISSANTE A LA VERITE EGLISE DE FRANCE
RETROUVE TA LIBERTE ! » Pierre-Charles Aubrit Saint Pol.
Nous avons entendu et lu que l’Église se mêlait de
ce qui ne la regardait pas. On voudrait une Église silencieuse, emmurée.
L’Église est à sa place partout ou l’homme est en
cause ou un enjeu. Sa parole est
l’émanation de la liberté de Dieu, elle n’a pas à se mettre d’entraves. Elle
doit non seulement témoigner de la Vérité de Dieu qui est Dieu lui-même, mais
elle doit aussi témoigner de l’acte des hommes et femmes. Il s’agit de
l’essence de sa mission.
Dans l’affaire du Téléthon, elle est à sa place et
n’a pas d’excuse à présenter et tant pis si le journal Libération tire sur elle
à boulets rouges, dans le seul but de retrouver des lecteurs. Sa rédaction n’a
rien compris de ce qui se passe. Il ne faut pas espérer que ce journal se
convertisse à l’honnêteté intellectuelle, ni à une certaine grandeur. On tombe
toujours dans le sens de la pente.
L’Église n’a pas à chercher à être populaire, ni à
être aimée. Elle doit être la servante du Seigneur et de l’homme dans toute sa vérité.
Connaîtrait-elle une nouvelle persécution que sa récompense est dans la Gloire
de Dieu. Que peut l’esprit du monde contre cela ? rien ! Le pape l’a
bien compris, il la met en mesure d’affronter des tempêtes plus grandes… Sa
victoire et celle de Dieu ! Où seront les puissants de la Terre quand le
NON de Dieu tonnera du haut des cimes et résonnera dans les abîmes ?
MEROVEE
CLOVIS
Nous vous proposons une nouvelle rubrique. Elle a
pour sujet l’organisation de l’humanité et l’étude des légitimités
différenciées des principes du pouvoir et de l’autorité. Notre ami Mérovée a
bien voulu nous autoriser à publier ses articles qui paraissent dans le
forum : Baron de Richemont(Louis XVII).
Le
thème que j’ai l’honneur d’ouvrir est une aventure intellectuelle immense. Il
ne s’ouvre pour ne se refermer jamais. C’est au Christ-Jésus de récapituler
l’histoire de l’homme.
Cette
aventure intellectuelle comportera des sujets sensibles qui peuvent entraîner
vers la polémique, ce qui serait regrettable.
Les
sujets abordés sont interactifs par leur propre dynamique. Ils sont là pour
découvrir des portes mystérieuses, des arcanes subtiles : nous entrons
dans des mystères qui nous instruisent, non pas dans un affrontement de type
idéologique, mais vers une illumination intellectuelle… Nous sommes des élèves…
Il
nous faut convertir notre intelligence, ne se fermer à rien à priori, ne rien rejeter de prime à bord. Il est
nécessaire d’être sans préjuger ce qui ne signifie pas sans rigueur et prudence.
Ce
qui ne sera pas réel à notre entendement ne devra pas pour autant être rejeté…
Car le chemin que nous allons parcourir est celui d’une seule certitude :
l’ignorance.
Je
ne suis pas spécialiste d’histoire ; j’attends de l’aide de ceux qui le
sont. Ils doivent savoir que ce qui ne peut être prouvé aujourd’hui n’est pas à
rejeter dans l’immédiat, surtout si l’événement tient dans un raisonnement.
On
croyait les Romains enclos dans leur Mare Nostrum et l’on découvrit des jarres
romaines, datant de la République, dans une des baies de la côte brésilienne…
On
sait que le tabac est d’origine d’Amérique Latine et, l’on en découvrit dans
des momies de la Haute Époque Égyptienne…
Un
des aspects importants de cette quête de l’esprit, c’est qu’il va nous faire
renouer avec un mode de réflexions qui ne nous est pas habituel. Il importe de
rompre radicalement, et c’est une jubilation pour moi, avec la dictature des
grilles cartésiennes.
Nous
opterons par la nécessité avec les fondateurs de la philosophie et nous nous
débarrasserons méchamment des déviances nées après la proposition aberrante et
catastrophique d’Occam qui, en rejetant la métaphysique, rendit possible la
pensée matérialiste et favorisa
l’hérésie de la Réforme qui est la perte active de l’authenticité de la culture
chrétienne.
Nous
entreprenons un cheminement qui pourrait amener la conversion de nos
intelligences…
Il
se pose pour nous la compréhension du plan de Dieu sur les peuples et nations,
leur naissance, leur identité, leur souveraine légitimité… Et, pour bonne
mesure les légitimités du politique…
Nous
avons pour nous une base forte et active : la Bible ! Un livre qui ne
procède pas de la mythologie, même s’il arrive que des thèmes aient une
ressemblance avec les mythes. Nous verrons pourquoi.
Nous
allons nous mettre d’accord, l’Église enseigne que la Bible, Ancien Testament,
n’a pas été dictée, mais inspirée par Dieu dans la Tente de la Rencontre. Ce
qui y est révélé est doublement important. Il y fait mention d’événements
historiques et ceux-ci sont une instruction pour nous.
Le
livre de la Genèse nous parle d’un épisode historique : la dispersion des
langues…
Des
princes puissants convainquirent leurs sujets d’élever une tour pour honorer
Dieu ; en cela ils désobéirent à Dieu, car le meilleur honneur qu’ils
pouvaient lui faire, c’était d’obéir en se répandant sur toute la surface de la
Terre.
Cette
dispersion des langues a deux conséquences majeures, la constitution naturelle
d’identités différentes et antagonistes. Les facteurs : langues
différentes, cultures différentes, religions différentes, lieux géographiques
définis, identités spécifiques affirmées… D’où procèdent les conflits qui sont
à considérer comme une épreuve devant maintenir les peuples dans l’humilité…
Il
ne peut pas y avoir de concept de roi, de chef sans une identité forte,
affirmée par des groupes d’hommes, de femmes et d’enfants bien définis.
On
ne peut séparer l’autorité et le pouvoir de la notion de peuple, de nation et
de patrie.
On
peut considérer, - avec peut-être des nuances qu’il faudrait aller chercher
dans des ombres d’idéologies bonnes pour les antibiotiques, - que l’acte
historique fondateur des peuples et patries procède de la dispersion des
langues, de même qu’un seul couple est à l’origine de toute l’humanité.
Ici,
il convient de revenir sur un mot, un concept dangereux à manipuler : la
notion de nation. Celui-ci fut si profondément inverti, infesté par l’idéologie
jacobine qu’il nous faut peut-être l’abandonner pour revenir à la notion de
patrie qu’aimait à reprendre Bernanos dont nous savons qu’il était l’un des
nôtres et un exemple de rigueur intellectuelle chrétienne inégalée…
Nous
voici sur le seuil de toutes les inconnaissances intellectuelles et sûrement
spirituelles.
CHAPITRE N°2
ORIGINE DES COMMUNAUTES
HUMAINES ET DES PATRIES
LE DELUGE
NOETIQUE
Au
plus lointain que nous remontons dans la culture chrétienne - c’est à dire à
partir de l’après déluge noétique - nous constatons que l’organisation sociale
de l’homme passe par l’impératif de survie. Ce constat mérite que l’on s’y
arrête quelque peu. On pourrait remonter à la chute originelle, mais l’après
déluge nous décrit une société organisée, hiérarchisée, ce qui induit le
concept du chef, du prince.
La
nature peccamineuse de l’homme ne disparaît pas avec le déluge. Nous ne sommes
pas en présence d’une nouvelle humanité. La femme et l’homme restent liés aux
conséquences du péché originel : « toute femme, tout homme a péché en
Adam et Eve. » On ne peut nier ce fait historique. L’humanité noétique est
une humanité convertie par la geste de Dieu : elle revient à l’ordre
naturel et à une foi naturelle au Dieu unique.
Elle
conserve cette angoisse produite par le joug de Lucifer qu’il impose de droit
au genre humain. Ce droit se révèle par la conjonction de deux peurs :
peur de l’âme qui ressent son éloignement de Dieu ; peur que ressent
Lucifer induite par la connaissance de son échec un jour définitivement
sanctionné par ce Dieu qui se fera homme.
Cette
peur concerne toute la création : l’ordre végétal, on a prouvé en
laboratoire qu’une plante mise dans un milieu d’amour et de paix se
modifie ; l’ordre animal, il craint pour lui-même à cause de la chaîne de
la vie, il craint l’homme à qui il doit soumission ; l’homme vers l’animal qu’il voit mourir et
lui rappelle sa condition de mortel, il réfléchit la faute originelle.
L’homme
souffre également de l’angoisse d’immensité : au sommet d’une montagne la
nature est belle, observez la bien, vous ressentirez un écrasement. Vous
subirez sa puissance d’attente et son pouvoir brutal de destruction. C’est peut
être là que l’on expérimente le mieux la réalité de la blessure de l’humanité.
La rupture de communion.
L’homme
est terrorisé par sa condition et, Dieu ne s’étant pas encore révélé, cette
peur s’alimente d’une absence…
Nous
le savons, c’est dans la volonté expresse de Dieu : « L’homme n’est
pas fait pour vivre seul. » C’est un animal social. C’est vrai pour tous
les vivants dans cet univers et ailleurs – s’il y a un ailleurs extra-planétaire
de vie –tous sont sociaux. Il y a des degrés moindres, différents, mais ne
serait-ce que pour le principe de génération, le vivant a besoin de société, la
fleur a besoin de l’abeille. L’homme est le vivant qui a le plus besoin de
société.
Que
peut l’homme seul devant sa peur ? En présence des défis que lui lance une
création à dompter ? Il ne peut rien. Il ne peut que dépérir. Le petit
d’homme est le plus dépourvu, le plus fragile, le plus dépendant de toute la
création.
L’homme
organisera sa société. Il l’organise par la force de l’impératif de
sécurité : le besoin d’être protégé, d’être défendu, le besoin de la force
du nombre pour exister, s’affirmer, être reconnu. Le phénomène de bande !
C’est peut-être là l’origine de l’instinct dit : ‘grégaire’, survivre !
Il
s’organise selon la loi naturelle, selon une hiérarchie des valeurs qui est la
synthèse de sa vocation spirituelle et de celle qu’il doit mener sur la Terre.
C’est une hiérarchie pyramidale et d’épandage.
Elle
est pyramidale, en ce sens que la famille est issue d’un couple initial,
facteur naturel du principe de génération. Elle est épandage, car la famille
essaime : chaque membre fonde sa famille – foyer – c’est à dire qu’elle a
son propre feu. L’humanité se répand. Ces épandages vont structurer un clan
familial, du clan on passera à la structure tribale, de la tribu on passera au
peuple et enfin à la nation. Dans ces cinq étapes les deux processus se
croisent. On trouve toujours l’épandage, mais l’autorité et le pouvoir se
‘pyramidalisent’… Les deux mouvements sont indissociables. On appelle cela une
loi de nature qu’il serait très dangereux de renverser.
Nous
voudrions ici porter votre attention sur le concept de nation :
Nous entendons par concept de
nation originalement, un ensemble de tribus ayant une identité de base commune,
voir une religion commune, qui acceptent de se fédérer sous une autorité
communément reconnue et acceptent de fait un droit général commun. Ces tribus
gardent toutefois leurs particularismes culturels, leur langue dialectale,
leurs lois si celles-ci sont en accord avec les lois nationales. Alors qu’en opposition à cet ordre naturel,
nous avons une perversion de la nation causée par les idéologies jacobines que
l’on nomme nationalisme, une force épouvantable de haine et de désespérance.
Une idéologie criminogène qui tend à l’effacement des particularismes et initie
une religion de l’État, de la ‘patrie’ au nom de laquelle on s’arroge le droit
de tuer, d’immoler, de désespérer. Cette idéologie nationaliste n’a été rendue possible
que grâce à la culture des lumières, à la révolution de 1789, aux guerres
napoléoniennes, les premiers mécanismes du crime contre l’humanité. La
monarchie française n’eut pas rendu possible une telle aberration.
CHAPITRE 3
DE LA LEGITIMITE DU POUVOIR ET
DE L’AUTORITE
LE FOYER
L’autorité
légitime la plus ancienne, celle qui est la matrice de toutes les autres
autorités qui possède en elle-même les autorités naturelles concernant le
religieux, le politique, le militaire est l’autorité du couple.
A l’origine
l’autorité du genre humain est identique à celle de Dieu puisque l’homme est
voulu à son image. L’humain est trinitaire : le corps physique, l’âme et
l’esprit. Dieu est trinitaire : le Père, le Fils et l’Esprit Saint.
Dieu est Un en
trois Personnes distinctes de même nature, égales en dignité et en gloire.
Toutefois, il nous semble pouvoir affirmer que Dieu le Père n’est Père qu’en
relation avec son Fils, que le Dieu le Fils n’est Fils qu’en relation avec son
Père et que Dieu l’Esprit Saint n’est que dans la relation d’amour entre Dieu
le Père et Dieu le Fils.
Le couple humain
est également trinitaire : l’époux n’est époux qu’en relation avec son
épouse qui n’est épouse qu’en relation avec son époux. La relation affective,
spirituelle et physique entre les époux induit l’enfant ; qu’il y en est
qu’un ou vingt, l’image est trinitaire. ( Il convient ici de rappeler que
l’acte sexuel est ordonné à l’unité du couple, tandis que l’amour, lieu sacré
du couple, est ordonné à la génération. Cette distinction de catégorie est
nécessaire même si, pour la génération, l’amour du couple a légitimement besoin
de l’union sexuel des deux corps.)
Le couple est
formé d’un homme et d’une femme selon la loi naturelle qui prévaut sur toutes
les déviances. Si en tant qu’humain,
l’homme et la femme ont une autorité égale et légitime sur la création qu’ils
doivent assujettir tous les deux avec une égale dignité et
responsabilité ; chacun des individus sexuellement différencier a une
autorité commune légitime et une autorité complémentaire découlant de leur
différenciation sexuelle.
Le père et époux
n’a d’autorité dans le couple que parce qu’il est époux et père, il en est de
même pour la mère et épouse. L’époux n’a pas expressément autorité sur son
épouse sauf dans l’intérêt commun du couple, il en est de même pour l’épouse.
L’autorité du père sur l’enfant est égale à celle de la mère quoique chacune
soit différente dans sa fonction éducative.
La mission
naturelle de l’autorité de l’époux et de l’épouse :
L’autorité de
l’épouse est intimement liée à sa nature métricienne : elle donne la vie.
Dire que la mission première de l’épouse et mère est intimement liée à la
nécessité de maintenir les flammes du foyer est une vérité première dans
l’ordre naturel des états de vie. L’épouse et mère a la mission d’entretenir le
foyer mais aussi de le défendre de l’intérieur : intérieur du couple,
intérieur du foyer. Cette mission naturelle et spirituelle est conforme à
l’ordre de la création, elle fait partie des harmonies de la vie, ce qui
n’enlève rien de la dignité et de l’autorité de la femme face à l’homme. Aucun
des deux n’est inférieur à l’autre.
L’autorité de
l’époux est intimement liée à sa nature patricienne : il engendre. La
mission du père n’est pas naturellement à l’intérieur du foyer, il lui revient
le devoir de pourvoir à celui-ci. La mission du père est d’être le chasseur,
celui qui pourvoit par sa force physique qui est généreux de sa force. C’est
lui qui protège son foyer des dangers extérieurs. Cette mission naturelle et
spirituelle est conforme à l’ordre de la création. Il n’a pas une dignité ni
une autorité supérieure à celle de la femme, il ne lui est pas non plus
inférieur.
Toutefois, le rôle de l’homme est
naturellement identifiable au concept naturel que l’humain ait de Dieu, d’où
une sorte de primauté de transcendance. Le chef de famille est celui qui
est capable de donner sa vie pour
défendre sa maison. La femme a une sorte de primauté de l’immanence, elle n’a
pas pour vocation de donner sa vie mais de donner la vie.
Dans la société,
le chef est celui qui pourvoit et qui donne sa vie pour défendre sa maison, sa
famille, son clan, sa tribu, son pays, son peuple. Cette disposition naturelle
et spirituelle lui vaut une primauté d’honneur et d’autorité. Il est celui qui
protège. La mission morale de protéger sa maison, sa descendance est aussi une
charge d’abnégation. Cette disponibilité à donner sa vie en fait l’image
emblématique et naturelle du prêtre. Le prestige de l’homme sur la femme vient
sans doute de là.
Nous avons là
l’articulation du concept du patriarcat. Le patriarche est celui qui fonde qui
pourvoit qui défend, son rôle de prêtre s’origine dans cette mission. Adam fut
le premier prêtre naturel. Le père rend visible l’acte de Dieu sur l’homme. L’homme
père est la ressemblance de Dieu Père. Alors que la femme réfléchit l’œuvre
invisible de la grâce divine.
Cette hiérarchie
n’est certainement pas le fruit d’une culture sociale, elle est l’initiatrice
naturelle de la structure sociale. Elle est donc l’assise qui permit la
naissance de la culture. Cette hiérarchie simple est sans aucun doute le sommet
de la loi naturelle. Dieu, après le péché originel, ne permit pas que la loi
naturelle fut arrachée à l’humain, même si elle est régulièrement pervertie. L’homme
et la femme avec la grâce de Dieu reprennent toujours la main, cette loi
naturelle est constitutive à la nature de l’homme et de la femme dès l’instant
où Dieu les fit homme et femme.
Nous sommes là en
présence du principe élémentaire mais déjà complexe de l’autorité et du
pouvoir : la famille.
LES ENCYCLIQUES
Les encycliques sociales
Commenté par Léonce Grattepanche
PAUL VI
1- La question sociale est aujourd’hui
mondiale :
Le développement des peuples, tout particulièrement
de ceux qui s’efforcent d’échapper à la faim, à la misère, aux maladies
endémiques, à l’ignorance ; […] Au lendemain du deuxième Concile
œcuménique du Vatican, une prise de conscience renouvelée des exigences du
message évangélique lui fait un devoir de se mettre au service évangélique lui
fait un devoir de se mettre au service des hommes…
Aujourd’hui, le fait majeur dont chacun doit prendre
conscience est que la question sociale
est devenue mondiale, Jean XXIII l’a affirmé sans ambages, et le Concile lui a
fait écho…
[…] Revêtu de la paternité universelle, Nous avons
pu, lors de nouveaux voyages en Terre Sainte et aux Indes, voir de Nos yeux et
comme toucher de Nos mains les très graves difficultés qui assaillent des
peuples d’antique civilisation aux prises avec le problème du développement.
[…], Nous avons estimé qu’il était de Notre devoir de créer parmi les
organismes centraux de l’Église Une commission pontificale chargée de susciter dans tout le peuple de Dieu la pleine
connaissance du rôle que les temps actuels réclament de lui de façon à
promouvoir le progrès des peuples plus pauvres, à favoriser la justice sociale
entre les nations, à offrir à celles qui sont moins développées une aide telle
qu’elles puissent pourvoir elles-mêmes et pour elles-mêmes à leur
progrès : Justice et Paix est son nom et son programme.
Cette troisième encyclique sociale du siège de
Pierre en dix années, ce qui est sans précédent, s’inscrit dans la mise en
œuvre du Concile Vatican II. Paul VI la rédige quatre ans après son élection.
Nous sommes à la veille des explosions de la jouissance, au centre d’une guerre
froide où tous les impossibles peuvent se réaliser. L’homme mis en présence
d’une explosion économique et du fleurissement de la société de consommation
exige sa part, toute sa part. Il fait, pour les pays développés, une fin de son
confort matériel et pour les pays en voie de développement une aspiration à
peine réalisable.
Paul VI dans son encyclique va s’efforcer de
proposer des actions concrètes qu’il veut inscrire dans la lumière du Concile.
Pour un développement intégral de l’homme :
Être affranchis de la misère, trouver plus sûrement
leur subsistance, la santé, un emploi stable ; […] telle est l’aspiration
des hommes d’aujourd’hui, alors qu’un grand nombre d’entre eux sont condamnés à
vivre dans des conditions qui rendent illusoire ce désir légitime. […] il fau
certes reconnaître que les puissances colonisatrices ont souvent poursuivi leur
intérêt, leur puissance ou leur gloire, et que leur départ a parfois laissé une situation économique
vulnérable, liée par exemple au rendement d’une seule culture dont les cours
sont soumis à de brusques et amples variations. Mais, tout en reconnaissant les
méfaits d’un certain colonialisme et de ses séquelles, il faut en même temps
rendre hommage aux qualités et aux réalisations des colonisateurs qu, en tant
de régions déshéritées, ont apporté leur science t leur technique et laissé des
fruits heureux de leur présence. […] Laissé à son seul jeu,
« l’économie » son mécanisme entraîne le monde vers l’aggravation, et
no l’atténuation, de la disparité des niveaux de vie : les peuples riches
jouissent d’une croissance rapide, tandis que les pauvres se développent plus
lentement. […] en même temps, les conflits sociaux se sont élargis aux
dimensions du monde. La vive inquiétude qui s’est emparée des classes pauvres
[…] gagne maintenant ceux dont l’économie est presque exclusivement
agraire : les paysans prennent conscience, eux aussi, de leur misère
imméritée. […] Cependant qu’une oligarchie jouit en certaines régions d’une
civilisation raffinée, le reste de la population, pauvre et dispersée, est privée
de presque toute possibilité d’initiative personnelle et de responsabilité, et
souvent même placée dans des conditions de vie et de travail indignes de la
personne humaine.
En outre, le heurt entre les civilisations
traditionnelles et les nouveautés de la civilisation industrielle brise les
structures qui ne s’adaptent pas aux conditions nouvelles. […] En fait, les
soutiens moraux, spirituels et religieux du passé fléchissent trop souvent,
sans que l’insertion dans le monde nouveau soit pour autant assurée.
Dans ce désarroi, la tentation se fait plus violente
qui risque d’entraîner vers les messianismes prometteurs, mais bâtisseurs d’illusions.
Les conditions décrites par Paul VI n’ont guère
changées ; les évolutions objectives pour les peuples pauvres sont réelles
mais trop souvent décalées par rapport aux peuples développés. Une politique
objectivement néo-colonialiste s’est faite plus féroce que pendant la
colonisation franche. De dangereux nationalismes ont obéré pour longtemps des
perspectives de paix et donc de développement. Enfin, des influences
inacceptables sans respect des souverainetés contribuent à une absence de
stabilité politique et sociale. Tous ces facteurs majeurs forgent actuellement
des nationalismes religieux et génèrent un messianisme criminogène et
pathologique. Ils sont tous des princes de non-vie. Il faut souligner également que de plus en
plus les pays en voie de développement deviennent des territoires sur lesquels
s’opposent des intérêts opposés dans un mépris scandaleux des peuples qu’ils
mettent en souffrance, comme pour le Rwanda et actuellement le Zaïre.
2- L’Église et le développement :
Fidèle à l’enseignement et à
l’exemple de son divin fondateur qui donnait l’annonce de la Bonne Nouvelle
aux pauvres comme signe de sa mission, l’église n’a jamais négligé de
promouvoir l’élévation humaine des peuples auxquels elle apportait la foi au
Christ. Ses missionnaires ont construit, avec des églises, des hospices et des hôpitaux, des écoles et des
universités.[…] En maintes régions, ils se sont trouvés parmi les pionniers
du progrès matériel comme de l’essor
culturel.[…] Nous Nous devons de rendre hommage à ces précurseurs trop souvent
ignorés que pressait la charité du Christ, comme à leurs émules et successeurs qui continuent d’être,
aujourd’hui encore, au service généreux et désintéressé de ceux qu’ils
évangélisent. […] Experte en humanité, l’Église, […] Fondée pour instaurer
dès ici-bas le royaume des cieux et non pour conquérir un pouvoir terrestre,
elle affirme clairement que les deux domaines sont distincts, comme sont
souverains les deux pouvoirs ecclésiastique et civil, chacun dans son ordre.
Mais, vivant dans l’histoire, elle doit scruter les signes des temps et les
interpréter à la lumière de l’Évangile. […] , et c’est pourquoi elle leur
propose ce qu’elle possède en propre : une vision globale de l’homme et de
l’humanité.
Le développement ne se réduit pas à la simple
croissance économique. Pour être authentique, il doit être intégral, c’est à
dire promouvoir tout homme et tout de l’homme. […] Dans le dessein de Dieu,
chaque homme est appelé à se développer car toute vie est vocation. […] Doué
d’intelligence et de liberté, il est responsable de sa croissance, comme de son
salut. […] Cette croissance n’est d’ailleurs pas facultative. […], la créature
spirituelle est tenue d’orienter spontanément sa vie vers Dieu, vérité première
et souverain bien. […] Mais chaque homme est membre de la société : il
appartient à l’humanité tout entière. Ce n’est pas seulement tel ou tel homme,
mais tous les hommes qui sont appelés à ce développement plénier. […] La
solidarité universelle qui est un fait et un bénéfice pour nous, est aussi un
devoir. […] Toute croissance est ambivalente. Nécessaire pour permettre à
l’homme d’être plus homme, elle l’enferme comme dans une prison dès lors
qu’elle devient le bien suprême qui empêche de regarder au-delà. […] pour les
nations comme pour les personnes, l’avarice est la forme la plus évidente du
sous-développement moral.
Si la poursuite du développement demande des
techniciens de plus en plus nombreux, elle exige encore plus des sages de
réflexion profonde, à la recherche d’un humanisme nouveau qui permette à
l’homme moderne de se retrouver lui-même, en assumant les valeurs supérieures
d’amour, d’amitié, de prière et de contemplation.
Paul VI rappelle le travail persévérant de l’Église
quant à sa collaboration aux améliorations culturelles, éducatives, économiques
et sociales. Travail qu’elle a entrepris dès le début de son action pastorale.
C’est elle qui endigua l’esclavage qui ne cessa à œuvrer à la promotion de la
personne. Il réaffirme que l’exigence de l’amélioration des conditions sociales
est ordonnée à l’accomplissement intégral de l’homme qui trouve son
aboutissement en Dieu. Les conditions économiques et sociales ne sont pas une
fin en soit mais une exigence morale et spirituelle.
3- L’action à entreprendre :
Emplissez la terre et soumettez-là : […] Si la terre est faite
pour fournir à chacun les moyens de sa subsistance et les instruments de son
progrès, tout homme a donc le droit d’y trouver ce qui lui est nécessaire. Le
récent concile l’a rappelé : Dieu a destiné la terre et tout ce qu’elle
contient à l’usage de tous les hommes et de tous les peuples, en sorte que les
biens de la création doivent équitablement affluer entre les mains de tous,
selon la règle de la justice, inséparable de la charité. Tous les autres droits, quels qu’ils soient, y
compris ceux de propriété et de libre commerce, y sont subordonnés : […] Ce
n’est pas de ton bien, affirme ainsi saint Ambroise, que tu fais
largesse au pauvre, tu lui rends ce qui lui appartient. Car ce qui est donné en
commun pour l’usage de tous, voilà ce que tu t’arroges. La terre est donnée à
tout le monde, et pas seulement aux riches. En un mot, le droit
de propriété ne doit jamais s’eercer au détriment de l’utilité commune, selon
la doctrine traditionnelle chez les Pères de l’Église et les grands
théologiens. […] On ne saurait dès lors admettre que des citoyens pourvus
de revenus abondants, provenant des ressources et de l’activité nationales, en
transfère une part considérable à l’étranger pour leur seul avantage personnel
[…]Nécessaire à l’accroissement économique et au progrès humain, l’introduction
de l’industrie est à la fois signe et facteur de développement. […] Mais s’il
est vrai qu’un certain capitalisme a été la source de trop de souffrances,
d’injustices et de luttes fratricides aux effets encore durables, c’est à tort
qu’on attribuerait à l’industrialisation elle-même des maux qui sont dus au
néfaste système qui l’accompagnait. Il faut au contraire en toute justice
reconnaître l’apport irremplaçable de l’organisation du travail et du progrès
industriel à l’œuvre du développement.
De même, si parfois peut régner une mystique
exagérée du travail, il n’en reste pas moins que celui-ci est voulu et béni de
Dieu. Créé à son image, l’homme doit coopérer avec le Créateur à l’achèvement
de la création, et marquer à son tour la terre de l’empreinte spirituelle qu’il
a lui-même reçue. […] Le labeur des hommes, bien plus, pour le chrétien, a
encore mission de collaborer à la création du monde surnaturel, inachevé
jusqu’à ce que nous parvenions tous ensemble à constituer cet Homme parfait
dont parle saint Paul, qui réalise la plénitude du Christ.
On voit bien le regard étonnamment neuf et accompli
sur la question sociale de l’Église à la suite du Concile. Le pape insiste sur
la valeur du travail en tant que tel, en tant que collaboration à l’achèvement
de la création, il doit certes permettre d’en vivre décemment, mais la finalité
n’est pas dans la thésaurisation des gains amassés ou pas. Sa finalité est dans l’accomplissement de l’homme
tant de son histoire humaine que dans son salut.
Il faut se hâter : trop d’hommes souffrent, et
la distances’accroît qui sépare le progrès des uns, et la stagnation, voire la
régressions des autres. […] Il est certes des situations dont l’injustice crievers
le ciel. Quand des populations entières, dépourvues du nécessaire, […] grande
est la tentation de repousser par la violence de telles injures à la dignité
humaine. […] On ne saurait combattre un mal réel au prix d’un plus grand
malheur.
Qu’on nous entende bien : la situation présente
doit être affrontée courageusement et les injustices qu’elle comporte
combattues et vaincues.
La seule initiative individuelle et le simple jeu de
la concurrence ne sauraient assurer le succès du développement. Il ne faut pas
risuqer d’accroître encore la richesse des riches et la puissance des forts, en
confinant la misère des pauvres et en ajoutant à la servitude des opprimés. […]
Ils éviteront ainsi le péril d’une collectivation intégrale ou d’une
planification arbitraire qui, négatrice de liberté, excluraient l’exercice des
droits fondamentaux de la personne humaine.
Car tout programme, fait pour augmenter la
production, n’a en définitive de raison d’être qu’au service de la personne. Il
est là pour réduire les inégalités, combattre les discriminations, libérer
l’homme de ses servitudes, le rendre capable d’être lui-même l’agent
responsable de son mieux –être matériel, de son progrès moral et de son
épanouissement spirituel. […] La technocratie de demain peut engendrer des maux
non moins redoutables que le libéralisme d’hier. Économie et technique n’ont de
sens que par l’homme qu’elles doivent servir.
On peut même affirmer que la croissance économique
dépend au premier chef du progrès social : aussi l’éducation de base
est-elle le premier objectif d’un plan de développement. La faim d’instruction
n’est en effet pas moins déprimante que la faim d’aliments : un
analphabète est un esprit sous-alimenté.
Mais l’homme est lui-même que dans son milieu
social, où la famille joue un rôle primordial. […] Mais la famille naturelle,
monogamique et stable, telle que le dessein divin l’a conçue et que le
christianisme l’a sanctifiée, doit demeurer ce lieu de rencontres de
plusieurs générations qui s’aident mutuellement à acquérir une sagesse plus
étendue et à harmoniser les droits de la personne avec les autres exigences de
la vie sociale.
Il est vrai que trop fréquemment une croissance
démographique accélérée ajoute ses difficultés aux problèmes du
développement : […] La tentation, dès lors, est grande de freiner
l’accroissement démographique par des mesures radicales. […] C’est finalement
aux parents de décider, en pleine connaissance de cause, du nombre de leurs
enfants, en prenant leurs responsabilités devant Dieu, devant eux-mêmes, devant
les enfants qu’ils ont déjà mis au monde, et devant la communauté à laquelle
ils appartiennent, suivant les exigences de leur conscience instruite par la
loi de Dieu, authentiquement interprétée et soutenue par la confiance en Lui.
Toute action sociale engage une doctrine. Le
chrétien ne saurait admettre celle qui suppose une philosophie matérialiste et
athée, qui ne respecte ni l’orientation religieuse de la vie à sa fin dernière,
ni la liberté ni la dignité humaines. Mais, pourvu que ces valeurs soient
sauves, un pluralisme des organisations professionnelles et syndicales est
admissible, et à certains points de vue utile, s’il protège la libeté et
provoque l’émulation.
C’est un humanisme plénier qu’il faut promouvoir.
Qu’est-ce à dire, sinon le développement intégral de tout l’homme et de tous
les hommes ? Un humanisme clos, fermé aux valeurs de l’esprit et à Dieu,
qui en est la source, pourrait apparemment triompher. Certes l’homme peut
organiser la terre sans Dieu, mais sans Dieu il ne peut en fin de compte que
l’organiser contre l’homme. L’humanisme exclusif est un humanisme inhumain. Il
n’est donc d’humanisme vrai qu’ouvert à l’Absolu, dans la reconnaissance d’une
vocation, qui donne l’idée vraie de la vie humaine. Loin d’être la norme derrière
des valeurs, l’homme ne se réalise lui-même qu’en se dépassant. Selon le mot si
juste de Pascal : L’homme passe infiniment l’homme.
Paul VI fait ici une analyse épistémologique de la
situation sociale de l’homme moderne, analyse qui n’a pris aucune ride. Sa
conclusion est nette. Il rappelle que l’homme en lui-même est une exigence
totale et, quelle exigence ! Remise dans son contexte cité en
introduction, ce propos résonne comme un clairon angélique. Si l’homme devient
mesure de l’homme celui-ci ne peut que s’auto-détruire. Les fondamentaux de la
vie économique et sociale sont passés au crible du bon sens et jetés dans la
lumière de la Rédemption. On sent que l’esprit du Concile Vatican II souffle
vers une liberté intérieure, il amorce une
conversion de l’intelligence qui va aboutir radicalement dans
l’encyclique Deus Caritas de Benoît XVI et le discours lumineux et si attendu
de Ratisbonne.
3- Vers le développement solidaire de
l’humanité :
Le développement intégral de l’homme ne peut aller
sans le développement solidaire de l’humanité. Nous le disions à Bombay : L’homme
doit rencontrer l’homme, les nations doivent se rencontrer comme des frères et
sœurs, comme les enfants de Dieu. Dans cette compréhension et cette amitié mutuelles, dans cette
communion sacrée, Nous devons également commencer à œuvrer ensemble pour
édifier l’avenir commun de l’humanité. Aussi suggérions-Nous la recherche de moyens
concrets et pratiques d’organisation et de coopération…
Ce devoir concerne en premier lieu les plus
favorisés. Leurs obligations s’enracinent dans la fraternité humaine et
surnaturelle et se présentent sous un triple aspect : devoir de
solidarité, l’aide que les nations riches doivent apporter aux pays en voie de
développement, devoir de justice sociale, le redressement des relations
commerciales défectueuses entre peuples forts et peuples faibles ; […] la
question est grave car l’avenir de la civilisation mondiale en dépend.
Le pape reprend et fait la synthèse des grandes
intuitions de ses prédécesseurs qu’ils n’avaient pas eu l’opportunité de
développer. Le Concile Vatican II la lui donne. En fait, l’importance de cette
encyclique réside dans la mise en conscience des nations quant à leurs
responsabilités. Il les met face à la vérité de leur devoir de solidarité. Dans
un contexte si particulier, si tendu, c’est une démarche très courageuse, d’une
grande liberté.
1- Assistance
aux faibles :
Aujourd’hui, personne ne peut plus l’ignorer, sur
des continents entiers, innombrables sont les hommes et les femmes torturés par
la faim, innombrables les enfants sous-alimentés, au point que bon nombre
d’entre eux meurent en bas âge,[…] Le combat contre la misère, urgent et
nécessaire, est insuffisant. Il s’agit de construire un monde où tout homme,
sans eception de race, de religion, de nationalité, puisse vivre une vie
pleinement humaine, affranchie des servitudes qui lui viennent des hommes et
d’une nature insuffisamment maîtrisée ; un monde où la liberté ne soit pas
un vain mot et où le pauvre Lazare puisse ‘asseoir à la même table que le
riche. (…] Est-il prêt à soutenir de ses deniers les œuvres et les missions
organisées en faveurs des pauvres ? A acheter plus cher les produits
importés pour rémunérer plus justement le producteur ?
Le devoir de solidarité des personnes est aussi
celui des peuples : les nations développées ont le très pressant devoir
d’aider les nations en voie de développement. […] Devant l’indigence
croissante des pays sous-développés, on
doit considérer comme normal qu’un pays évolué consacre une partie de sa
production à satisfaire leurs besoins ; normal aussi qu’il forme des
éducateurs, des ingénieurs, des techniciens, des savants qui metteront science
et compétence à leur service.
Repliées dans leur égoïsme, le civilisations
actuellement florissantes porterient atteinte à leurs valeurs les plus hautes,
en sacrifiant la volonté d’être plus au désir d’avoir davantage.
Ces efforts, pour atteindre leur plein efficacité,
ne saurait demeurer dispersés et isolés, moins encore opposés pour des raisons
de prestige ou de puissance : la
situation exige des programmes concertés. […] Seule une collaboration mondiale,
dont un fond commun serait à la fois le symbole et l’instrument, permettrait de
surmonter les rivalités stériles et de susciter un dialogue fécond et pacifique
entre tous les peuples. […] les
défiances des bénéficiaires en seraient atténuées. Ils auraient moins à
redouter, dissimulées sous l’aide financière ou l’assistance technique,
certaines manifestations de ce qu’on a appelé le néocolonialisme, sous forme de
pressions politiques et de dominations économiques visant à défendre ou à
conquérir une hégémonie dominatrice.
Il est tout à fait intéressant de voir reprendre par
le successeur de Pierre les capacités d’organisation de l’Église qui ont tant
servi l’humanité. Il est certes impossible pour l’Église d’assumer seule les
secours à apporter aux pauvres à l’échelle de l’humanité, mais les États
pourraient sans inspirer de façon à ce que les frais d’intendance ne grèvent
pas le budget alloué aux secours…Les propositions de Paul VI font appel au bon
sens et pour cueillir le bon sens encore faut-il de l’humilité, saint François
d’assise, saint Vincent de Paul, Mère Thérésa de Calcutta nous rappellent la gloire du pauvre. On peut
se demander dans quelle mesure il n’y a pas une volonté politique à entretenir
une certaine pauvreté pour des enjeux déshonorants… Des jeux politiques pour
lequel l’homme n’est rien d’autre qu’une consommation d’orgueil.
2- L’équité
dans les relations commerciales :
Les efforts, même considérables, qui sont faits
pourr aider au plan financier et technique les pays en voie de développement
seraient illusoires, si leurs résultats étaient partiellement annulés par le
jeu des relations commerciales entre pays riches et pays pauvres. La confiance
de ces derniers seraint ébranlée s’ils avaient l’impression qu’une main leur
enlève ce que l’autre leur apporte.
Les nations hautement industrialisées exportent en
effet surtout des produits fabriqués, […] Au contraire, les produits primaires
en provenance des pays sous-développés subissent d’amples et brusques
variations de rix, bien loin de cette plus-value progressive. […] Les peuples
pauvres restent toujours pauvres, et les riches deviennent toujours plus
riches.
C’est dire que la règle de libre-échange ne peut
plus – à elle seule – régir les relations internationales. […] Il faut le
reconnaître : c’est le principe fondamental du libéralisme comme règle des
échanges commerciaux qui est ici mis en question. […] Ce qui était vrai du
juste salaire individuel l’est aussi des contrats internationaux : une
économie d’échange ne peut plus reporser sur la seule loi de libre concurrence,
qui engendre trop souvent elle aussi une dictature économique. La liberté des
échanges n’est équitable que soumise aux exigences de la justice sociale.
D’autres obstacles encore s’opposent à la formation
d’un monde plus juste et plus structuré dans une solidarité universelle :
Nous voulons parler du nationalisme et du racisme. […] Le nationalisme isole
les peuples contre leur bien véritable. Il serait particulièrement nuisible là
où la faiblesse des économies nationales exige au contraire la mise en commun
des efforts…
[…] La solidarité mondiale, toujours plus
efficiente, doit permettre à tous les peuples de devenir eux-mêmes les
artisants de leur destin. […] les peuples plus jeunes ou plus faibles demandent
leur part plus active dans la construction d’un monde meilleur, plus
respectueux des droits et de la vocation de chacun. Cet appel est
légitime : à chacun de l’entendre et d’y répondre.
Nous sommes stupéfaits de la pertinence du jugement
et de l’analyse de Paul VI. Il nous
semble que ce passage vient d’être écrit. Se mettre résolument au service de la
Vérité, s’y soumettre rend l’homme éminemment libre. L’aveuglement des
responsables à vouloir résolument tourner le dos à Dieu et finalement à la loi
naturelle les rend incapables d’accueillir simplement un tel message… Et nous
en sommes au même point, point zéro d’un immense scandale. Cette analyse
confirme indirectement que la façon dont on laissa nos anciennes colonies
accéder à l’indépendance fut une faute aussi lourde que la manière dont parfois
on s’y comporta en tant que puissance coloniale…
3- La charité
universelle :
Le monde est malade. Son mal réside moins dans la stérilisation
des ressources ou leur accaparement par quelques-uns, que dans le manque de
fraternité entre les hommes et entre les peuples.
Il est douloureux de penser : de nombreux
jeunes venus dans des pays plus avancés pour recevoir la science, […] mais y
perdent trop souvent l’estimes des valeurs spirituelles qui se rencontraient
souvent, comme un précieux patrimoine, dans les civilisations qui les
avaient vu grandir.
Le même accuil est dû aux travailleurs émigrés qui
vivent dans des conditions souvent inhumaines…
Une population perçoit vite si ceux qui viennent à
son aide le font avec ou sans affection, pour appliquer de techniques ou pour
donner à l’homme toute sa valeur. Leur message est exposé à n’être point
accueilli, s’il n’est comme enveloppé d’amour fraternel. […] affranchis de
toute superbe nationaliste comme de toute apparence de racisme, les experts
doivent apprendre à travailler enétroite collaboration avec tous. […] la
civilisation qui les a formés contient certes des éléments d’humanisme universel,
mais elle n’est ni unique ni exclusive, et n peut être importée sans
adaptation.
Entre les civilisations comme entre les personnes,
un dialogue sincère est, en effet, créateur de fraternité. […] un dialogue
centré sur l’homme, et non sur les denrées ou les techniques, s’ouvrira alors.
Il sera fécond s’il apporte aux peuples qui en bénéficient les moyens de s’élever et de se
spiritualiser ; […] passée l’assistance, les relations ainsi établies
dureront. Qui ne voit de quel poids elles seront pour la paix du monde ?
Combattre la misère et lutter contre l’injustice,
c’est promouvoir, avec le mieux-être, le progrès humain et spirituel de tous,
et donc le bien commun de l’humanité. La paix ne se réduit pas à une absence de
guerre, fruit de l’équilibre toujours précaire des forces. Elle se construit
jour après jour, dans la poursuite d’un ordre voulu de Dieu, qui comporte une
justice plus parfaite entre les hommes.
Cette voie vers plus d’humanité demande effort et
sacrifice, mais la souffrance même, acceptée par amour pour nos frères, est
porteuse de progrès pour toute la famille humaine. Les chrétiens savent que
l’union au sacrifice du sauveur contribue à l’édification du corps du Christ
dans sa plénitude : le peuple de Dieu rassemblé.
Il est extraordinaire de devoir admettre l’actualité
de ce document. Il y a eu des progrès en ce sens que des organismes se sont
constitués pour apporter leur aide aux démunis, il s’agit là d’un bien en soi.
Comment ne pas souligner, une fois de plus, les forces égarées et perdues à
jamais par des concepts idéologiques qui, en plus des politiques injustes, ont
interféré avec le travail souvent silencieux de ceux qui s’efforçaient et
s’efforcent toujours de concilier les besoins vitaux et la dignité de l’homme.
Que de générosités épuisées en vain, détournées de leurs objectifs initiaux
pour la satisfaction de quelques esprits chagrins et immatures s’agitant comme
le bébé et son hochet sur les chants mortifères des idéologies ! Alors
qu’il eut été si simple et bienveillant de s’inspirer des enseignements de
l’Eglise pour faire triompher la justice sans enfourcher le mode accusateur et,
désespérer un peu plus ceux là-mêmes qui attendaient un renouvellement de leur
espérance. Tandis que nous avions un
matériau de haute qualité, on préféra jouer sans repentance avec les billes
incandescentes de l’histoire sans soucis réels d’un avenir plus juste.
JEAN PHILOPON
MAITRE DE CONFERENCE A
L’UNIVERSITE OCCIDENTALISTE ET CHRETIENNE DE PATAGONIE
( II )
Thomas : « - Enfin, le froid arrive !
Il nous le faut, la nature doit se purger.
Augustin : - J’ai mon mélange tabac,
servez-vous !
Henric : - C’est risqué !
Augustin : - Il te plaira !
Scoty : - Son parfum est celui d’une femme
faite ! Tu t’améliores Augustin.
Dominique : - Si nous commencions la
dispute !
Thomas : - Nous étions convenus d’aborder
l’intelligence.
Dominique : - Qu’est-ce que
l’intelligence ?
Jules : - C’est peut-être savoir que le peu que
l’on comprend n’est rien par rapport à ce qu’il y a à comprendre. Peu-être,
plus que comprendre, l’important est d’aimer !
Thomas : - Te serais-tu baigné dans de l’eau de
roses ? Ton propos est réducteur, trop simpliste.
Dominique : - Il sous-tend une emprise de
l’affect. La charité, c’est l’amour insurpassable, c’est au-delà de
l’affection. L’intelligence, même du cœur, ne saurait être subordonnée aux
affections. Aimer, oui ! mais dans l’ordre de la charité !
L’affection dans le débat intellectuel n’a pas sa place, servir la vérité
demande certes de la charité, mais de la
rigueur, de la fermeté de caractère. Les bons sentiments sont à bannir, ils
sont des affaissements tirant l’esprit vers le bas.
Scoty : - Dominique a raison. L’affection, le
sentiment n’ont pas leur place dans le champ du débat intellectuel. Les difficultés
de notre période décadente font que la rigueur intellectuelle est
assimilée à de l’intolérance, de
l’agressivité, ce qui est un malheur pour notre époque. Les bons sentiments
sont pour beaucoup certification de bonne raison, alors que la plupart du temps
ils s’opposent au témoignage de la vérité. Il faut relire Deus Caritas de
Benoît XVI.
Jules : - il est vrai que les esprits sont si
peu formés à la vie intellectuelle, même pour des esprits forts diplômés,
qu’ils comblent cette déficience par un dégueulis de bons sentiments, l’émotion
devient raison. Pour autant peut-on séparer l’intelligence de l’amour ?
Henric : - Pour nous, dans ce débat, il y a
nécessité de le faire. Nous ne pouvons ignorer les catégories.
Thomas : - Alors, réfléchissons sur
l’intelligence ! Qu’est-elle ?
Dominique : Est-ce quelqu’un ou quelque
chose ? Impossible d’y répondre
directement. Établissons sa nature et sa fonction.
Jules : - On dit qu’elle est mesurable !
Selon ma pauvre expérience, je dirais que sa mesure est variable, donc toute
relative.
Scoty : - Comment l’homme a-t-il identifié son
intelligence ? Quels rapports a-t-il établis ?
Jules : - Par rapport à l’animal !
L’animal ne choisit pas, il n’a pas d’histoire. Il ne décide pas. Son ordre à
lui est l’émotion, l’instinct.
Léon : - Pourquoi faudrait-il que ce soit par
l’observation de l’ordre inférieur qu’il est pris conscience et identifiée son
intelligence ? Et, si cette proposition était le mauvais bout de la
lorgnette ?
Henric : - Que veux-tu dire ?
Augustin : - Je crois que nous allons vers la
migraine. Prenons une pinte de brune bien tirée. Et, si la conscience de notre
intelligence venait du haut !
Jules : - Comment cela vers le haut ?
Augustin : - Peut-être qu’à l’origine, au début
du sourire, c’est le désir de Dieu, de le contempler, de le connaître qui
l’aida peut-être davantage à prendre conscience de son intelligence. N’a-t-il
pas eu mandat de domestiquer la création !
Thomas : - N’introduisons pas déjà la notion de
Dieu, de la foi. C’est trop tôt. Il est vrai qu’un enfant n’a conscience d’être
que dans ses relations avec les adultes et ses semblables. A un moment donné,
il doit essayer de comprendre.
Dominique : - Sans donner un nom à cette
faculté, il en prend conscience instinctivement, dépassant progressivement le
monde sensoriel et émotionnel.
Léon : - Il ne se compare pas avec le monde
animal. Il aspire de préférence à la ressemblance avec le monde des adultes.
Thomas : - Ce serait davantage par l’effort de
comprendre ce qui le dépasse que par le bas qu’il aurait pris conscience de son
intelligence.
Dominique : - L’intelligence n’est donc qu’une
faculté. D’où nous vient-elle ?
Léon : - L’homme a-t-il pu cela donner ?
Augustin : - Si comme nous le savons l’humain
est l’accomplissement et la rupture de l’ordre animal, comment aurait-il pu
décider de se donner l’intelligence sans intervention extérieure ? Ne
convenons-nous pas de reconnaître que l’animal n’est pas intelligent. Comment
dans ce cas, pût-il s’acquérir l’intelligence ? L’animal ne sait pas
qu’elle existe !
Scoty : - Là, nous revenons à un aspect
contradictoire de la théorie de l’évolution. Le concept qui est mise en
relation des personnes, des actes, des objets procède de la faculté
d’intelligence. L’animal, si évolué soit-il, n’a pas cette faculté de
conceptualiser, ce qui signifie que, puisque le corps humain est l’achèvement
de l’évolution animal avec deux légères interventions : l’os de la parole
et le déplacement de l’appareil génital chez la femme ; comment d’animal
l’homme est-il devenu intelligent ? Une faculté qu’il n’a pu acquérir par
lui-même.
Thomas : - Nous ne pouvons pour le moment que
constater que l’origine de l’intelligence est extérieure à l’homme.
Dominique : - Il est trop tôt pour nommer son
origine, car après l’intelligence se pose le problème de la liberté. Qui dit
intelligence dit liberté : faculté du choix… Ce sera le thème de la
prochaine dispute.
DESIRE WASSON
Le Déluge
La meilleure façon d’honorer Dieu et de lui obéir…
« Lors donc que les hommes commencèrent à se
multiplier à la surface du sol et qu’il leur fut né des filles, les fils de
Dieu virent que les filles des hommes étaient belles, et ils prirent pour eux
des femmes parmi toutes celles qu’ils avaient distinguées. Yahvé dit :
« Mon esprit ne demeurera pas toujours dans l’homme, car il n’est que
chair ; ces jours seront de cent vingt ans. »
Les Nephilim étaient sur la Terre en ces jours-là,
et même après, quand les fils de Dieu allaient vers les filles des hommes et
leur donnaient des enfants : ce sont les héros des temps antiques, des
hommes de renom ! » ( Gen. 6, 1-4 )
Ce passage donne lieu à d’étranges interprétations
très fantaisistes surtout dans les mouvances de la ‘gnose’. On va jusqu’à
prétendre que se trouve là un témoignage en faveur des extra-terrestres.
Si on se
risquait à une approche de bon sens !
Pourquoi le rédacteur de ce passage, que la
tradition dit être Moïse, fait-il la distinction entre les enfants de Dieu et
les enfants des hommes ?
Entre la création d’Adam et Eve et le déluge
noétique, il n’y a pas eu de modification de la création. On pourrait donc
admettre que l’homme vécut en voisin avec l’hominidé néandertalien dont il
sort. Cette proposition est possible et expliquerait que l’on retrouva sur un
même plateau des ossements de néandertalien et d’humains. La distinction entre
les fils de Dieu et fils des hommes prend alors tout son sens : les fils
de Dieu sont ceux marqués par l’intelligence – les humains, les fils d’Adam et
Eve - ; les fils des hommes ne peuvent être que les plus évolués des
hominidés, c’est à dire des animaux.
( Pourquoi le rédacteur ne dit-il pas animaux au
lieu de marquer cette différenciation entre fils d’homme et fils de Dieu ?
Sans doute depuis plusieurs générations des relations hors-nature se
pratiquèrent et, peut-être y a-t-il eu une génération monstrueuse : les
fils de Dieu copulèrent avec ces animaux et engendrèrent des fils d’hommes, des
fils de Dieu qui auront renié leur nature et leur dignité. Il était sans doute
difficile dans un contexte culturel si particulier, pour le rédacteur de nommer
une chose aussi innommable. Il y a sans doute aucune autre explication :
« Toute chair était corrompue… ! »
Certaines traditions hébraïques enseignent que les
fils de Dieu pourraient être les anges par opposition aux enfants des hommes de
la Terre. Cette proposition ne tient pas. Nous savons que les anges n’ont pas
de sexe, comment pourraient-ils copuler avec les filles des hommes ?
Second problème qu’une telle proposition génère : la révolte des anges
n’eut lieu qu’une fois, chacun fut saisi pour l’éternité dans la vérité de son
choix. Les anges fidèles n’ont pu désobéir une seconde fois, donc cette
proposition ne tient pas.
Il semble logique de proposer que les enfants des
hommes soient bien des hominidés et que les enfants de Dieu soient bien les
descendants d’Adam et Eve.
L’abomination s’est donc produite ! Sans aucun
doute la perte de la dignité de l’homme fait suite au péché et favorisa la
tentation qui consista à ce que l’humain se soit laissé séduire par les filles
d’hominidés. Les enfants de Dieu
copulèrent avec les filles des hominidés, des animaux. Cette proposition trouve
des éléments de preuves : on a retrouvé dans des tombes communes, des
corps d’humains et d’hominidés.
Ce qui pourrait également expliquer la provenance de
géants, de héros qu’il faut comprendre comme puissants, géants, agresseurs
redoutables. Ils seraient alors la progéniture de ces accouplements contre
nature donnant sans doute naissance à des monstres que la mémoire épique
transforma en guerriers de renom, des êtres dégénérés.
Nous retenons de ce passage que la faute originelle
a réduit l’homme au point qu’il perdit le respect de lui-même. Il mit le
principe de génération en grand danger, c’est cela qui mérita la condamnation
de Dieu sur cette génération.
« Yahvé vit que la malice de l’homme était
grande sur la Terre et que son cœur ne formait que pensées mauvaises à longueur
de journée. Yahvé se repentit d’avoir fait l’homme sur la Terre et il
s’affligea dans son cœur. […] Mais Noé trouva grâce aux yeux de Yahvé. » (
Gn. 6, 5-8 )
C’est la seconde fois que Dieu se laisse vaincre par
sa miséricorde plutôt que de laisser sa justice prendre le pas. Il ne détruit
pas le premier couple, il lui annonce le salut ; et voici que Noé, un
juste, contient son courroux. Un seul homme et toute sa maison. « ll y
a plus de joie au ciel pour un pécheur repenti que pour dix justes. »
« Voici l’histoire de Noé : Noé était un
homme juste, parfait, parmi ceux de sa génération ; Noé marchait
avec Dieu. » (Gn. 6, 9)
Ce verset est très intéressant : pourquoi Noé
a-t-il été le seul de sa génération à être parfait ? Choix de conscience.
Noé est aussi l’image de la croyance naturelle au Dieu unique. Cette fois
naturelle, soutenue par la grâce de Dieu, lui est demeurée parce qu’il respecta
la morale naturelle celle qui découle de l’observation de la loi naturelle. Sa
droiture de volonté lui aura permis d’entendre la voix de sa conscience et de
se laissé guider par Dieu. Noé ne sait pas contenté de recueillir et de rester
fidèle à la tradition adamique, mais il en a vécu. C’est pourquoi, il fut
trouvé juste aux yeux de Dieu.
Noé assume le rôle prophétique d’intercesseur. Son
attitude sauve la création d’une destruction totale.
N’oublions pas que c’est l’Incarnation du Fils de
Dieu, le Verbe qui illumine l’Ancien Testament, celui-ci est ordonné à
l’Incarnation, à l’Evangile.
Noé est la seconde figure après Abel à être, d’une
certaine manière, configurée au Rédempteur.
« La Terre se pervertit devant Dieu, et a Terre
se remplit de violence. Dieu regarda la Terre, et voici qu’elle était
pervertie, car toute chair avait une conduite perverse sur la Terre. » (Gn. 6, 11-12)
A par Noé, l’humanité vit écrasée par la mécanique
destructrice du péché. Le droit de Lucifer y règne implacable. Cette génération
radicalisa son rejet de Dieu. En 1954, Jésus confia à une âme privilégiée
romaine ceci : « L’humanité est dans une situation pire que celle
de la génération de Noé et entre temps, Je suis venu. »
Le péché, lorsqu’il est consenti, qu’il devient la
norme, induit les perversions les plus graves. L’homme perd jusqu’au respect de
lui-même, il ne perçoit plus la grandeur qui est en lui et le surpasse. ( à
suivre )
GERONTE GOUPYL
Nous apprenons, par le Salon Beige, que le Front
National renonce sous la pression d’un clientélisme électoral et de Marine Le
Pen , à son programme pro vie. C’est à dire qu’il retire ses propositions pour
contrer l’avortement. Nous nous trouvons donc sans plus aucun parti qui prend
en compte le drame de l’IVG.
Y-a-t-il encore une seule raison pour un catholique
d’aller voter ?
Nous reviendrons sur le sujet pour mars prochain.
Suite
aux propos rapportés hier (lire aussi
ici), Jean-Marie Le Pen a
précisé :
"Nous conservons notre position de principe de
défense de la vie,[mais] on est bien obligé de faire une hiérarchie dans le projet, [or
l'avortement] n’est pas un sujet mobilisateur pour l’instant».
S’il est élu, Jean-Marie Le Pen envisage d’appliquer
«pendant trois ou quatre ans des mesures incitatives» pour
faire baisser le nombre des avortements, et ensuite de consulter le
pays par voie de référendum : «Les Français diront eux-mêmes ce qu’ils
pensent.» Les mesures incitatives sont notamment le salaire
parental, qui permettra aux familles d’avoir un ou plusieurs enfants
supplémentaires au lieu d’avoir recours à l’avortement, et l’instauration d’une
«adoption prénatale» pour éviter que les enfants non
désirés soient «mis à mort».
Monsieur,
si l’avortement n’est pas un projet ou sujet mobilisateur, c’est que vous
n’envisagez pas, en cas d’élection, de
prendre un risque qui pourrait vous obliger aux confins de votre conscience…
Nous
espérons que le vote catholique et de tout homme juste ne vous sera pas
accordé… Ces hommes et ces femmes de qualité ne se sentent pas mobilisés pour
vous donner un chèque que vous falsifierez…
L’HONNEUR DU POLITIQUE
Le président roumain, Traian Basescu, a pris connaissance d'un rapport
officiel sur les crimes du régime
communiste qui a sévit en Roumanie et a condamné
sans mesure le communisme au nom de l'Etat :
"En tant que chef de l’État roumain, je condamne explicitement
et catégoriquement le système communiste de Roumanie, dès son
installation, à base de diktat, dans les années 1944-1947 jusqu’à sa chute, en
décembre 1989. Prenant acte des réalités présentées dans le rapport, j’affirme
en parfaite responsabilité que le régime communiste de Roumanie a été
totalitaire et criminel (...)
Nous avons les données
nécessaires pour la condamnation sans droit d’appel du régime communiste de
Roumanie (...)
Une démocratie sans mémoire
est en grave souffrance. Nous ne devons pas oublier, pour éviter les
horreurs du passé. Les conclusions de la Commission, que je fais
miennes, affirment que le système communiste totalitaire de Roumanie a été
imposé par diktat étranger (...)
J’ai trouvé dans ce document
les raisons pour lesquelles je puis condamner le régime communiste. Pour les
citoyens de la Roumanie, le communisme a été un régime imposé par un groupe
politique autodésigné comme détenteur de la vérité, un régime
totalitaire né par la violence et terminé par la violence. Ce fut un régime
d’oppression, qui a exproprié le peuple roumain de cinq décennies
d’histoire moderne, qui a foulé aux pieds la loi et a obligé les
citoyens à vivre dans le mensonge et la peur (...)
Prétendant d’accomplir les souhaits du marxisme, le régime a traité une
population entière comme une masse de cobayes soumis à cet absurde
expériement d’ingénierie sociale (...)
Je soutiens la
création à Bucarest d’un Musée de la Dictature communiste de Roumanie.
Ce Musée sera, en égale mesure, un endroit consacré à la mémoire et à
l’affirmation des valeurs de la société ouverte. Outre le Musée, il est
nécessaire de créer un centre de documentation destiné à l’information publique,
avec accès illimité, où soient collectionnés des documents essentiels pour
comprendre le phénomène communiste, l’univers concentrationnaire, la propagande
comme moyen de contrainte spirituelle (...)
Au nom de l’État roumain, je présente des excuses à ceux qui ont
souffert,
à leurs familles, à tous ceux qui, d’une manière ou autre, ont vu leurs destins
ruinés par les abus de la dictature".
Voici un très bel exemple de
courage moral, venant de ce chef d’Etat, cette reconnaissance de l’histoire du
communisme favorisera la marche de l’avenir pour ce peuple. Elle aura pour
effet d’éradiquer les racines maléfiques de cette idéologie mortelle. Espérons
que d’autres Etats post-communistes feront de-même !
Éducation
Liberté
scolaire : vive inquiétude des chefs d’établissement catholique
Emmanuel Tranchant
( Trouvé dans l’excellent
Salon Beige )
Les chefs d’établissement de l’Enseignement catholique sont mécontents.
L’application de la loi Censi pour le mouvement annuel des maîtres a donné lieu
à une circulaire du ministère de l’Education nationale très menaçante. Signée
le 24 novembre 2006 par le directeur des affaires financières, Michel Dellacasagrande,
cette circulaire impose des règles administratives rigides pour le recrutement
des professeurs et restreint de façon drastique la possibilité de choix des
chefs d’établissement.
Le Syndicat national des chefs
d’établissement de l’enseignement libre (SNCEEL), le plus représentatif, y voit
une menace réelle sur le principe même de liberté d’enseignement. Son
vice-président, Yves-Jean Thomas, en appelle au « devoir de vigilance pour
ne pas glisser vers une intégration progressive de nos établissements… Nos
établissements sont à la base de l’Institution, ajoute-t-il, et il nous
faut défendre sans cesse l’idée que le chef d’établissement en est le cœur
vivant, le défenseur d’une liberté réelle et aujourd’hui menacée » (Fiches
syndicales n° 618). Le même Y.-J. Thomas constate que « l’écart entre nos
établissements et les établissements publics se réduit comme peau de chagrin »
tandis qu’un autre vice-président, Philippe Mignot, « conscient des
difficultés et de l’inquiétude partagées par de nombreux collègues qui
expriment le sentiment d’avoir perdu la maîtrise des opérations », invite
ses confrères à « reprendre la main » (Fiches syndicales n° 619).
De concession en concession
Cela semble à beaucoup une
surprise quand ce n’est que le résultat de la politique du cliquet menée par le
Secrétariat général de l’enseignement catholique depuis les accords
Cloupet-Lang : de concession en concession, l’alignement administratif induit
par le statut public des maîtres de l’enseignement sous contrat entraîne
l’érosion de l’autorité des directeurs et pose à frais nouveaux la question du
caractère propre dont ils sont les principaux garants.
Il faut se souvenir que la Loi
Debré reconnaît le chef d’établissement et lui seul comme responsable légal et
seul interlocuteur du rectorat qui signe le contrat avec lui. L’interface des
directions diocésaines, qui n’ont aucun pouvoir légal, a puissamment contribué
à éroder l’autorité des directeurs avec la complaisance des autorités
académiques qui voient beaucoup d’intérêt à ce filtre.
Toujours est-il que la situation
nouvelle met en lumière le nivellement du système éducatif : les établissements
ne sont plus choisis par les enseignants pour leur projet pédagogique ou éducatif
et moins encore pour le charisme particulier d’une congrégation, ni les
professeurs choisis par les chefs d’établissement pour constituer des équipes
motivées : exit la notion de projet. Seuls prévalent les critères
abscons qui font du professeur une variable d’ajustement en ressources humaines
dans un système éducatif de plus en plus bétonné. « Nous revendiquons le
droit d’opérer un choix entre plusieurs candidats », demande Philippe
Mignot, ce qui est bien la moindre des libertés.
Déni d’autorité
Le déni de l’autorité des
directeurs est un signe supplémentaire de la crise d’identité de l’enseignement
catholique. La réflexion des évêques à Lourdes et les propositions de Mgr
Cattenoz pour Avignon s’y réfèrent sur des registres différents. On pourra
trouver irréaliste le projet de Charte diocésaine de l’archevêque d’Avignon,
notamment au regard de la Loi Debré, mais il contient une parole prophétique
dont on aurait tort de négliger la substance.
Cette parole ne doit pas
occulter le travail de fond réalisé par les instances de l’Enseignement
catholique et par son actuel secrétaire général, Paul Malartre, pour remettre
sur l’ouvrage le « caractère propre » concédé in extremis par la Loi
Debré. Il est en tout cas significatif que la question de l’enseignement
préoccupe à nouveau nos évêques. Ils avaient un peu oublié la place que leur
réservent les statuts de 1992 dans le gouvernement de l’enseignement diocésain
: la première.
La bataille du caractère propre
« J’oserai avancer,
disait Paul Malartre en 2000, que le caractère propre, c’est, en communauté
éducative, de vouloir vivre un certain sens de la personne de l’élève éclairé
par l’Evangile. » Ce qu’explicite Marguerite Léna comme « la manière
libre, conséquente et responsable de penser et de mettre en œuvre la tâche
d’éducation dans le cadre scolaire, reposant sur le fondement immuable de la
foi en Jésus-Christ » (Fiches syndicales du SNCEEL n° 618).
La mission de l’école catholique
est vaste : ouverte à tous, elle doit déployer son offre auprès de tous ceux
qui ont besoin de son expertise éducative. C’est un vaste champ à réensemencer
qui ne doit pas masquer le besoin de former des élites à travers une culture
chrétienne aujourd’hui exténuée par la forte osmose du relativisme pratique
dans le système éducatif.
Car c’est l’école de
l’intériorité, battue en brèche par le barnum médiatique, que doit revendiquer
aujourd’hui l’enseignement catholique. Sa liberté l’autorise à remettre à
l’honneur les humanités, ferment de la culture chrétienne, à développer cette
piété envers les chefs d’œuvre dont se sont affranchies les pédagogies à la
mode. Et dans certains établissements, à faire une proposition plénière
d’éducation chrétienne : la prière quotidienne, les sacrements et la vie
liturgique sont des moyens éducatifs dont l’école catholique ne peut faire
l’économie. Elle doit répondre aux demandes pluralistes de l’Église et de la
société et sans doute lui faudra-t-il inventer de nouveaux types d’établissements.
Plus que jamais, les chefs
d’établissement doivent être des « créateurs d’écoles ».
Voici l’illustration d’une laïcité percluse
d’idéologie et d’anti-christianisme. Ils ne respectent même plus leurs propres
lois. Là où il n’y a pas d’honneur, il n’y a pas de légitimité.
ET VOICI LA CATASTROPHE !!!
L’EUGENISME
Sur Le
Salon beige :
On apprend la publication en catimini, le 23 décembre, du décret
d'application permettant l'utilisation du diagnostic pré-implantatoire pour
déterminer quel embryon sera laissé en vie pour devenir un
"bébé-médicament" (Genethique.org).
DE LA FRANCE
Nous avons trouvé sur le forum : DOCTEUR
ANGELIQUE, les testes suivants :
Article
signé Palapon, trouvé sur le forum DOCTEUR ANGEIQUE, en date du 16/12/06
Je
suis convaincu que vous avez raison et que la grandeur d'une nation n'est en
rien dans le prestige du matériel, mais l'affaissement matériel d'une nation
est le résultat d'un ensemble de facteurs dont l'effondrement spirituel..
On
ne peut aborder le mal d'un peuple sans retenir l'intégralité de ce qui le fait
et de ce qui le défait...
Aimer son pays n'est en rien la pétrification des bons
sentiments, sinon on reste dans un affect primaire au stade du biberon et des
couches culottes.
Le
regard de la décadence des nations et de la France en particulier demande une
expertise épistémologique, une auscultation médicale...
Il
est claire que si l'Église marche sur le Golgotha, qu'elle entreprend un
dépouillement intérieur de fait et qu'elle est en train de se débarrasser des
miasmes idéologiques, pour aborder une soumission d'amour à la vérité afin de
retrouver sa liberté intra muros et extra muros; c'est qu'il en sera de même
pour les peuples et 'urgemment' pour les français.
Nous
sommes déjà dans la mise en route de cette conversion.
Vous
admettrez donc la nécessité de remettre en relief les valeurs sur lesquelles
elle s'est construite, c'est le seul moyen d'éliminer les facteurs néfastes...
C'est
pourquoi le regard de maintenant doit se purifier des déformations et
corruptions intellectuelles et spirituelles....
Relisez
l'histoire des rois et les chroniques...
Voyez la
pédagogie de Dieu pour son peuple élu...
Ce qu'Israël
a vécu, les nations chrétiennes le vivront...
On
ne peut conserver les logiques effarantes du 17em et 18em siècles et encore
moins celles des deux siècles passés...
L'apostolat
des catholiques de France ne peut se dispenser de son identité culturelle
spécifique, c'est d'ailleurs la raison pour laquelle JPII et Benoît XVI mais
aussi tous les papes avant eux ont toujours insisté sur l'enracinement chrétien
de l'occident...
Les
difficultés présentes ne doivent pas aveugler votre regard ni alourdir votre
cœur.
--------------------
Second texte trouvé ce 18/12/06 de
Palapon et corrigé par lui en vue de cette publication :
Mon Cher Vince,
Je suis très
sensible à votre propos, j'espérai en mon cœur ce genre de réaction... Quoique
je sois surpris de ne pas être assez clair.
Il est vrai
que parler sur et de La France c'est entrer dans une certaine intemporalité.
Voyez-vous, il y a en ce monde quelques nations qui comme la France, la Chine,
la Russie, Israël sont marquées par cette intemporalité... Elles ont une
mission et par une disposition mystérieuse de la Providence, la France arrive
en tête, n'ont à cause de son mérite, mais simplement par choix de Dieu.
Nous allons
vers la fin des nations, mais il n'appartient pas à l'homme dans décider, cela
ne se fera pas sans que chacune des nations cités assume la plénitude de sa
vocation, de sa mission...
Il est
étonnant que les enragés de la laïcité, du moins certains d'entre eux,
connaissent parfaitement ces données et redoutent qu'un jour le peuple ne
finisse par s'en ressaisir... Alors que beaucoup de ceux qui devraient savoir
s’en désintéresse ou sont dans une ignorance grasse.
La
compréhension de la décadence actuelle du monde doit nous amener à comprendre
la notre, pour cela il nous faut nous ré-approprier notre histoire, toute notre
histoire... Il faut revenir au baptême de Clovis, comme l'invite JPII le Grand
et ses prédécesseurs.
Nous entrons
à l'école de l'inconnaissance, car apprendre la France c'est aller sur des
seuils abandonnés, des chapelles ignorées et rejetées... C'est entrer dans le
mystère des destinés des peuples, en sachant que c'est Jésus qui résume et
assume toute l'histoire.
C'est
rejoindre notre peuple dans ses tripes purulentes et gravir la cime de son âme
dont il ignore presque tout.
Bien sur que
nos charmantes intervenantes ont raisons, qu'il y a des urgences, de tragiques
urgences... Mais je vous en supplie n'y stationnez pas, car pour douloureuses
qu'elles soient leur urgence n'est que seconde dans l'essence de la souffrance
de notre peuple. Les maux sont plus profonds, plus cruels; on ne peut les
regarder sans avoir redécouvert les lumières intérieures du cœur de notre
pays.. Il faut le regarder avec les yeux de Marie et la Croix du Christ...
Je voudrai
tant que mes compatriotes retrouvent l'appétit de leur visage, de leur mère
patrie, non en vue d'un nationalisme odieux et mortifère, mais dans la lumière
de l'eschatologie, dans l'aube des fins dernières.
Oui, mon Cher
Ami, la France est une personne, une putain qui, comme la Samaritaine, doit
retrouver son époux, doit se retrouver, il y faut beaucoup d'amour et de
raison.
Il faut oser se dégager des idéologies, des
grilles cartésiennes si criminogènes. Il faut forcer les ténèbres.
En
m'interpellant vous m'avez donné une consolation, je ne sais si j'ai été plus
clair, car il faut aller en France au
rythme de ses paysages, par touche, de crainte de froisser la plus vile des
fleurs, celle justement qui est la clef de sa lumière.
Je voudrai
que vous m'accompagnez dans cette quête, ré-entendre le cœur de notre France
bien aimée, elle est au cœur de notre humanité.
Qui la fera sortir de ses ténèbres
artificieuses?
Voulez-vous de cette quête?
Merci de m'avoir distrait de
votre temps, bien à vous en Jésus et Marie.
Eusèbe de Césarée
L’Eglise et la piété byzantines
Les progrès de la christianisation de l’empire se
sont accompagnés comme il était naturel parallèle des cadres institutionnels de
l’Eglise. Nous avons parlé de l’importance acquise par le monachisme ; le
clergé de son côté s’est lui aussi considérablement accru. Prenons un cas
majeur : à Constantinople le personnel de la cathédrale de Sainte Sophie(
et de ses annexes) s’est à ce point multiplié que l’empereur s’efforce en 535
d’en limiter le nombre à quatre-cent-quatre-vingt-cinq, savoir : soixante
prêtres, cent diacres, quatre-vingt-dix
sous diacres, cent-dix lecteurs, quarante diaconesses, vingt-cinq chantres. Dans les grandes villes
et les pèlerinages fréquentés, les sanctuaires sont maintenant nombreux. A
l’intérieur de chaque ressort épiscopal s’est établi un réseau très dense d’églises
rurales, l’équivalent de nos paroisses : Théodoret en compte huit-cent
dans son diocèse de Cyr. […] L’institution la plus originale développée par
l’Eglise orientale au cours des deux siècles (Ve et VIe)
est celle des patriarches, degré supérieur de la hiérarchie au-dessus des
évêques et des métropolitains. C’est l’Egypte qui avait donné l’exemple d’un
siège épiscopal exerçant son autorité sur toute une vaste région.
Nous sommes admiratifs de cette évolution si
profonde et si large. Un tel
développement ne peut se justifier seulement pour des raisons de gouvernement,
de politique. Il y a là un peuple qui prie comme pour la Pologne durant le
régime communiste. La grâce est attirée par le mouvement du cœur. On imagine
mal aujourd’hui, pour l’Occident laïc et fatigué, ce que peut représenter un
tel rayonnement. Et si dans un quartier de cent foyers, dix priaient ?
Ceci serait une vraie révolution… ! La délinquance peut-être
s’estomperait ! Chute ! vous pourriez faire peur aux laïcards.
En 451 le concile de Chalcédoine, satisfaisant des
revendications qui s’étaient manifestées dès 431 à celui d’Ephèse, confirmait
l’autocéphalie de l’église de Chypre et amputait encore le ressort d’Antioche
des provinces de Palestine, désormais soumises à l’autorité de Jérusalem. […]
L’ensemble du monde chrétien apparaît désormais réparti en cinq
patriarcats : Rome, Constantinople, Alexandrie, Antioche, Jérusalem, -
L’Occident tout entier, dans ses limites
de 314, c’est à dire englobant la Macédoine et la Grèce, relève du siège de
Rome qui exerce son autorité sur ces provinces orientales, le vicariat de
Thessalonique, par l’intermédiaire du vicariat de cette dernière cité.
Ici, il y a une inexactitude historique, le premier
patriarcat fut Constantinople, demande de l’évêque d’alors qu’il adressa à
Rome. Rome ne fut jamais patriarcat, ce titre fut conféré au 19e
siècle à la suite du Concile Vatican I et il vient d’être abandonné par Benoît
XVI qui n’est pas un ignorant en histoire. Que Constantinople ait voulu une
organisation patriarcale pour administrer l’empire c’est plus que probable,
sans doute aussi pour éviter une indépendance de l’empire d’Occident, ce qui
relève plus d’un calcule politique que d’une attente religieuse… Cette
dénomination de patriarcat de Rome n’a pas de légitimité, car la capitale de l’empire
légitime, même si Constantinople en est une, reste et demeure pour l’époque
Rome. La mort de l’Apôtre Pierre ne saurait la faire dépendre de
Constantinople. D’ailleurs tous les débats théologiques et les Conciles ne
cessent de se référer à l’Evêque de Rome, dès cette époque. (Le rédacteur de ce
chapitre ne maîtrisait pas très bien son sujet, à moins qu’il ne se soit laissé
aller dans l’air du temps poste-conciliaire !)
En définitive, cette lecture correspond bien à un
projet politique qui tendait à vider le siège apostolique romain de toute
substance, sous le prétexte de lui laisser une primauté d’honneur !!!
La symétrie rigoureuse établie par Constantin
lui-même entre l’ancienne et la nouvelle Rome fournissait un argument approprié
pour transformer en privilège de droit cette situation de fait. Précisant la
« primauté d’honneur » reconnue par le concile de 381, le 28e
Canon de Chalcédoine stipulait que la ville impériale qui, sur le plan civil,
jouissait des mêmes privilèges que l’ancienne capitale, devit avoir la même
puissance qu’elle dans les affaires ecclésiastiques, tout en restant « la
seconde après elle ». On comprend que ce 28e Canon ait aussitôt
soulevé les protestations des légats romains, puis celles du pape Léon, et n’ai
jamais été reconnu, ni par lui, ni par ses successeurs.
La position des orthodoxes n’a guère changé, il leur
sera difficile d’admettre une primauté de droit ; il est intéressant
d’apprendre que des accords d’union pastorale sont signés, c’est une approche
pragmatique. Il sera bien difficile pour nos frères séparés d’abandonner une
part de leur autorité quand si longtemps, ils la détenaient sans partage. Ils devront pourtant y parvenir.
La rupture d’honneur et de droit sera consommer dans
l’affaire qui opposera le prétentieux Jean le jeûneur de Constantinople avec
Rome au sujet du patriarche d’Antioche de 593 à 603. Constantinople s’éloigne
de plus en plus de Rome, le patriarcat se servira de tous les prétextes pour
justifier cet éloignement, y compris les reliques de saint André.
L’Eglise byzantine développe une extraordinaire
piété, encouragée par les reliques et, parallèlement se développe une piété
mariale et une théologie mariale ; théologie mariale indirecte puisque
initiée par la christologie et les premières réflexions sur le
christocentrisme. Mais assez vite, les fondements de la théologie mariale,
surtout chez les pères grecs, vont être dressés.
Depuis longtemps ont disparu les réticences dont les
premières images avaient été ‘objet à la fin du IVe siècle de la
part d’un champion vétilleux de l’orthodoxie comme Epiphane de Salamine ou d’un
occidental comme saint Augustin qui en 388 plaçait les picturarum adoratores
parmi les catégories de chrétiens plus superstitieux qu’éclairés : il est
devenu normal en Orient qu’un artisan pieux, ou qu’un moine, possède, dans son
échoppe, ou sa cellule, une icône sainte, la protège d’un rideau, l’éclaire
d’une lampe ou d’un cierge, l’entoure de respectueuse sollicitude… Nous sommes
bien entrés désormais au cœur de la période proprement byzantine, l’Orient nous
apparaît comme résolument engagé dans la voie propre qui sera désormais la
sienne, voie par tant d’aspects si différente de celle qu’entre-temps à choisi
de suivre l’Occident.
Pierre-Charles Aubrit Saint Pol
CITOYEN
Citoyen
vient de la racine latine « civis » qui signifie : membre libre
d’une cité, par extension membre libre d’une nation qui s’est constituée à
partir d’un ensemble de cités, membre libre du peuple et de la Terre dont on
est issu où que l’on désire adopter. Ce qui engage en droit la cité, la nation,
le peuple qui reconnaît ce membre comme l’un des siens, à lui accorder les
mêmes droits du commun, ce qui induit que le citoyen se trouve engagé à assumer
les obligations associées à sa cité, à
sa nation et à son peuple. C’est au 19e et 20e siècles
que le mot « citoyen » et réellement associé à la nation et à un
peuple.
Les
libertés de chaque citoyen sont définies par un cadre de lois et défendues par
un appareil judiciaire, étant bien entendu que la liberté de conscience se trouve protégée de toute intrusion de type
autoritaire.
Dans le
cadre de la loi défini par les institutions elles-mêmes approuvées par le
peuple, chacun est libre d’agir selon sa conscience, il ne peut lui être
reproché cet exercice ni subir de pression autoritaire.
Il n’y a
pas de morale citoyenne. Il y a une morale issue de la loi naturelle et de la
culture du peuple. Il y a la loi qui devrait en être issue. En aucune manière,
il n’existe une morale citoyenne. Cette expression procède d’une tendance
autoritaire qui tend à soumettre le citoyen dans l’acceptation d’un seul
comportement, d’une seule voie. Ce qui est contraire à la liberté de conscience
qui est constitutionnellement reconnue.
1- Qu’est-ce
donc un vote citoyen ?
Cette
expression n’a guère de sens, si ce n’est pour la liberté qu’à un citoyen de
s’exprimer en conscience au moyen d’un vote.
2- Est-il
concevable d’accorder le droit de vote à des non-citoyens, notamment à ceux qui
ont gardé leur nationalité d’origine et qui vivent sur le territoire étranger à
leur nationalité ? Cela est tout à fait impossible, même si une loi est
votée dans ce sens, elle est de fait illégitime. Dans le cas où elle serait
votée. Elle dévaloriserait le vote du citoyen qui est l’expression spécifique
de son identité nationale et de son droit, donc de sa liberté de décider de sa
destinée. C’est un peu comme si on acceptait sans se défendre qu’un virus
prenne autorité sur un corps sain.
3- Est-ce
que l’abstention est contraire à l’intérêt de la cité, est-ce une faute ?
Si on
considère à l’aune des lois qui reconnaissent la liberté de conscience, on ne
peut pas reprocher à une personne de ne pas voter, de ne pas s’exprimer, car
son abstention, si regrettable qu’elle puisse être aux yeux de certains, est
conforme à sa liberté de conscience et devrait être considérée comme une
expression par défaut. Il appartient alors aux institutions politiques de
réfléchir aux raisons qui motivent cette
abstention. Il ne leur revient pas le droit d’en faire un reproche. Ce reproche
n’est pas recevable, car l’abstention est une expression de la liberté de
conscience. On ne peut pas reprocher l’usage de cette liberté de conscience.
4- A-t-on
le droit de voter blanc ?
Si on
considère que le vote en lui-même est une expression, la réponse est oui. Le
vote blanc est légitime et légal.
Il
appartient au seul votant, au citoyen de choisir et de décider de la qualité de
son expression. Le vote blanc est au même titre que l’autre vote l’expression
légitime d’un discernement et d’une opinion. On ne peut pas le lui reprocher.
C’est là
aussi aux institutions politiques de réfléchir sur les raisons d’un tel vote.
Et par respect de la liberté de conscience, on devrait comptabiliser ce vote
puisque sa légalité ne saurait être mise en cause pas plus que sa légitimité.
Le vote
blanc n’est pas le refus de choisir entre des candidats, il est le rejet des
candidats qui, pris dans un discernement d’ensemble, ne correspondent pas aux
attentes du votant.
C’est
manqué au respect de la liberté de vote et de conscience que de ne pas le
prendre en compte. Mais malgré ce déni de justice et de droit, son expression
est légitime et nul ne peut en faire le reproche. Quel que soit le vote, tout
vote est légal, légitime.
5- Quel
sens et quelle valeur accordée à l’expression : « vote
citoyen » ?
Le vote
citoyen est l’acte librement exécuté dans le cadre de la loi, de la
constitution. Il ne saurait supporter une charge morale, ni faire l’objet d’un
quelconque reproche par respect du citoyen qui est libre de s’exprimer par le
vote comme sa conscience le lui indique.
En résumé,
il ne serait y avoir une spécificité ‘supra-morale’ au vote d’un citoyen
jouissant de tous ses droits. Le principe démocratique n’est pas une épicerie
de grand bazar. On ne peut reprocher au citoyen son choix ni sa qualité
d’expression. C’est cela la démocratie, c’est cela le pouvoir par le
peuple !
Michel Wartelle
Article
No 1:
Avant-propos:
Je m’appuierai pour évoquer l’histoire de France sur l’ouvrage (épuisé aujourd’hui) du Marquis
de la Franquerie :
LA MISSION DIVINE DE LA FRANCE aux Éditions St Michel,
Montréal, Québec, Canada, 1955.
La France fut
prédestinée à la conversion des peuples barbares, dés le Ve siècle.
Dieu choisit la France, de manière surnaturelle, pour la protection de la Foi
Catholique.
Il se servit de la conversion de Clovis, roi des
Francs (481-511), qui devint ainsi le premier
des fils de l’Église lors de son baptême à Reims en 496 avec 3.000 de ses soldats.
« Chaque Nation, comme chaque individu, a reçu
une mission qu’elle doit accomplir » a dit Joseph de Maistre.
En effet, la France rencontrera tout au long de son histoire, des êtres
d’exception missionnés pour la sauver
des dangers extérieurs ( St Rémi, Ste Geneviève, St Louis, Jeanne d’Arc, etc…).
Ainsi le royaume de France reçut d’en haut une
bénédiction toute spéciale, pays couronné par Dieu lui-même, comme le fut en
son temps la tribu de Judas.
LE PACTE DE TOLBIAC :
Sur le point de succomber sous les forces ennemies à
Tolbiac, Clovis invoque le Dieu de son épouse Clotilde, le Christ, et promet de
se convertir au Catholicisme s’il est vainqueur. Il obtient une victoire
éclatante contre les Allemands.
Notre première Constitution repose ainsi sur l’Évangile, résumée en 2 phrases:
VIVE LE CHRIST, QUI EST ROI DE FRANCE!
VIVE LE ROI DE FRANCE, QUI EST LIEUTENANT DU CHRIST!
Ainsi, la France a eu cette chance inouïe, unique au
monde, d’avoir bâti la première sa civilisation non pas sur une vérité
philosophique ou religieuse quelconque, mais sur la vérité totale, la religion
universelle.
Aujourd’hui, on parle de « culture
française », mais on devrait dire
« civilisation française », en
parlant de la France, qui est catholique, apostolique et romaine.
LE SACRE DES ROIS DE FRANCE:
Le Sacre des Rois est une cérémonie religieuse, qui
donne au roi le statut de Lieutenant du Christ, d’ «Évêque hors les
murs » avec le pouvoir de guérir comme les Apôtres.
Dés
l’Onction du St Chrême, il devient « Prêtre laïque », le Père du
Royaume. Il appelle ses sujets, mes enfants.
Même le roi
Charles X, Franc-Maçon notoire, guérira des écrouelles les gens venus le rencontrer sur le Parvis de la Cathédrale
de Reims.
Dieu veut montrer ainsi que le
Sacre est une véritable ordination, - par l’imposition des mains-, qui seule compte à ses yeux et non les péchés de
l’homme, qui empêcheraient l’Esprit-Saint
d’agir.
Je
pense que l’Ordre chevaleresque du
Saint-Esprit voulait rappeler ce fait mystérieux et surnaturel. Le
christianisme est rempli de mystères. La descente du Saint-Esprit sur la Vierge
et les Apôtres au Cénacle le jour de la Pentecôte, en est un parmi les plus
grands.
LA SAINTE AMPOULE DU SACRE DE NOS ROIS:
Un miracle se produisit lors du
Sacre de Clovis, qui fut raconté par Hincmar. Le Clerc portant le Saint-Chrême
ne put arriver à rejoindre l’officiant, tant la foule était nombreuse.
Le pontife alors lève les yeux au
Ciel et supplie le Seigneur de le
secourir.
« SOUDAIN APPARAÎT,
VOLTIGEANT À PORTÉE DE SA MAIN,AUX YEUX RAVIS ET ÉTONNÉS DE L’IMMENSE FOULE,
UNE BLANCHE COLOMBE TENANT EN SON BEC UNE AMPOULE D’HUILE SAINTE DONT LE PARFUM
D’UNE INEXPRIMABLE SUAVITÉ EMBAUMA TOUTE L’ASSISTANCE.
DÉS QUE LE PRÉLAT EUT REÇU
L’AMPOULE, LA COLOMBE DISPARUT ! »
C’est avec le
Saint-Chrême contenu dans cette ampoule,
qu’ont été sacrés tous nos rois.
Légendes entourant
l’Ampoule :
Selon l’histoire officielle, en 1793,
le Conventionnel Ruhl brisa cette ampoule. Cependant, des fragments de
l’Ampoule et des gouttes de Saint-Chrême
furent sauvegardés, paraît-il, par un ecclésiastique de Reims. On put ainsi
sacrer Charles X en 1825.
Une anecdote de Jacques
Berger, ami de Louis Pawels, courut dans les milieux royalistes dans les années
1960: J.Berger, compagnon de la
libération, aurait rencontré le Général de Gaulle.
Ce dernier lui aurait
confirmé qu’un descendant de la famille Ruhl lui aurait remis la véritable
Ampoule de St Chrême, volée par son
aïeul en 1793, mais en fait jamais
détruite.
Le Conventionnel Ruhl aurait seulement exécuter un
simulacre de destruction.
Au sujet
d’un fâcheux dont l’existence semble n’avoir d’autre objet que de semer le
doute quant à la Révélation Chrétienne.
Jacques
Duquesne s’est commis sur une radio :
Europe 1. Pourquoi s’en
étonner ? Il y affirma que Marie a eu d’autres enfants. Il y a longtemps
que ce sir n’est plus dans la communion catholique.
Article
trouvé sur le forum DOCTEUR ANGELIQUE, signé Palapon :
Cher Pacalou,
J.D. a abusé de son
'aura' pour essayer d'affaiblir le rayonnement du pape J.P.II le Grand; il
semble bien que ce personnage fut prophétisé dans un des romans de Bernanos.
Duquesne doit
sa situation de journaliste qu'à sa démarche spécifique dans l'Église; il
s'inscrit directement dans l'héritage non nuancé du modernisme dur et d'un
gallicanisme un rien infantile.
Voyez que ses propos sont
toujours très durs sur le fond, l'un de ses derniers livres témoigne qu'il ne
croit pas à l'efficience de la Rédemption de Jésus. Pour lui le sacrifice du
Christ est un échec....
Il rejoint
dans l'absurde et l'extrême un Mauriac qui lui croyait à la Rédemption et avait
une intelligence aiguë de ce mystère, mais qu'il abandonnait dès qu'il
s'agissait de son engagement dans le monde... IL avait certes quitté le Sillon,
mais en avait conservé toute la culture. Aussi, son influence dans les milieux
intellectuels catho a -t-elle rejoint celle de Duquesne; ils sont les
responsables du repli des intellectuels catho en France. C'est singulièrement vrai pour la France et
c'est ce qui explique en partie le fait que nous soyons ceux qui ont le moins
diffusé les enseignements pontificaux depuis la guerre.
C'est
pourquoi, on prône la démarche de témoignage pour nous intellectuels mais aussi
et surtout depuis le discours de Ratisbonne, une démarche plus conquérante dans
l'esprit des pères du 3e,4e, et 5e siècles.
Nous n'avons
d'autres considérations que d'obéir à la Vérité et d'en témoigner sans
faiblesse sans compromission avec le monde. Il n'est plus concevable de lever
le doigt !
Benoît XVI
nous réserve d'autres surprises, il a non seulement fait exploser les portes
infernales avec ce discours, mais il déblaye le passage et va jusqu'à restaurer
les embellissements...
MESSAGE
DE L’ASSOCIATION
“FRATERNITÉ
CONGO-KINSHASA”
Dortoir improvisé pour protéger de la nuit les enfants abandonnés dans la rue de Kinshasa.
NOS OBJECTIFS
Notre
organisation a pour but de venir en aide aux déshérités de Kinshasa, capitale
du Congo, ex-Zaïre, qui souffre de mille maux. Elle se compose de deux
structures complémentaires, animées par une volonté commune de soulager les
souffrances de leurs frères : “ce que vous faites à l’un de ces petits qui sont
mes frères, c’est à moi que vous le faites, dit le Seigneur” :
• une structure en France, FRATERNITÉ
CONGO-KINSHASA, dûment déclarée en Préfecture, dont l’objet social est de
recueillir des dons et de les transférer au Congo pour réaliser à Kinshasa, ses
programmes humanitaires ;
• une structure au Congo, FRATERNITÉ
LES SERVITEURS, présidée par un prêtre, curé de paroisse, dont le rôle consiste
à élaborer des projets d’assistance, à programmer les actions, à gérer les
activités, et à rendre compte des réalisations sur le terrain par voie de
rapports d’activité bimestriels et de relevés de comptes attestant du bon
emploi des fonds transférés de France.
NOS RÉALISATIONS
L’école de l’association
En 3 ans d’existence nous avons transféré au Congo 38.600
US Dollars, qui ont permis :
-
d’ouvrir une unité de production communautaire pour créer des emplois et
rapporter des ressources locales capables d’autofinancer les frais de
fonctionnement de notre partenaire ;
-
de venir en aide à :
• 265 familles
réfugiées de guerre ou sinistrées en leur distribuant des vivres, des
vêtements, ou en leur dispensant des soins médicaux
• 120 enfants
démobilisés sans soutien familial en leur fournissant vivres, chaussures,
argent de poche
• 670 enfants de
la rue, en leur offrant repas, vêtements, et attentions particulières au cours
de six journées festives et ludiques
• 573 personnes nécessiteuses en leur offrant
nourriture, vêtements, ou argent pour payer un accouchement, une transfusion,
une hospitalisation, une sépulture, etc
• 40 femmes veuves avec enfants à charge, mais
sans ressources, en les formant à un métier et en leur permettant d’aller
vendre leur production sur les marchés.
NOTRE GRAND PROJET
En
3 ans d’existence nous avons prouvé notre sérieux en limitant nos frais de
gestion à moins de 2 % des fonds collectés, et aussi notre rigueur en obtenant
de notre partenaire congolais le remboursement d’une grande partie des avances
que nous avons dû lui consentir au démarrage pour financer son installation et
ses frais de fonctionnement, de façon à ce qu’à terme 100 % de nos transferts
convergent vers l’humanitaire.
Le
moment est maintenant venu de passer à l’étape supérieure en s’attaquant au
problème des enfants de la rue, la honte de Kinshasa. C’est pourquoi nous
lançons une campagne de collecte de dons pour trouver les fonds nécessaires à
cette grand réalisation, projet phare de notre association.
Vous
pouvez nous aider en soutenant notre action par un don. En retour, un reçu
fiscal accusera réception de votre envoi et vous permettra d’en récupérer les
deux tiers sur vos impôts.
Donner, c’est aimer
Aimer, c’est partager
Merci pour votre générosité
Le Président : Robert MORAND
NOS COORDONNÉES
ASSOCIATION
FRATERNITÉ CONGO-KINSHASA
7 rue Jacques
Barcat 72000 LE MANS
08 75 71 17 21 ou 06
65 72 65 77
rob.morand@wanadoo.fr
Un
drame qui nous interpelle : De très nombreux enfants congolais, orphelins des
guerres, du sida, du paludisme, vivent dans la rue à Kinshasa en souffrant de
la faim, de la peur, de l’insécurité. Qui n’a pas éprouvé un sentiment de pitié
en voyant un enfant perdu fondre en larmes, et qui n’a pas tout laissé dans
l’instant pour l’aider à retrouver les
bras protecteurs où il va se faire consoler. Parce que les petits congolais
sont loins de nos yeux, sommes-nous fondés
à rester indifférents, et à leur refuser notre compassion ? Certes non !
Un
grand projet humanitaire qui nous motive : Face à ce drame nous avons décidé
d’agir en ouvrant un Centre d’accueil pour ces enfants sans toit, sans pain,
sans soins, sans amour. Pour réaliser ce projet, placé sous la tutelle des
Nations Unies, nous nous appuyons sur une organisation rodée depuis trois ans,
et formée de deux associations : l’une en France pour collecter des dons et les
transférer au Congo, l’autre à Kinshasa pour réaliser sur place les programmes
humanitaires. Ce partenariat fonctionne à notre entière satisfaction grâce à
une équipe locale compétente, sérieuse et motivée.
Un
appel à la générosité qui vous concerne : Ce projet de Centre d’accueil coûte
cher, et nous avons besoin de votre aide pour le mener à bien. En contrepartie,
nous nous engageons à vous rendre compte de nos réalisations dans un an si vous
nous laissez vos coordonnées à l’aide du bon de soutien ci-dessous.
Bon de soutien
Oui, j’apporte
mon soutien à l’opération « Centre d’Accueil des Enfants de la Rue de Kinshasa-RDC
»
je fais un don de : ………… € je demande un reçu donnant droit à
une déduction fiscale de 66 %
je règle : par chèque à l’ordre de «
Fraternité-Congo-Kinshasa »
par virement au compte Crédit Mutuel : 15489 04811
00059293601 74
Nom :……………………………… Prénom :………………………
Signature :
Adresse
:……………………………………………………………………………..
Fondateur de
l’aide aux enfants abandonnés de Kinshasa
La
Rédaction informe que ses informations sont vraies, que les comptes de
l’association sont remis chaque année au Conseil Général du département du Mans
qui subventionne à la hauteur d’un peu plus de 900 €.
Au nom de
l’enfant perdu dans les rues de Kinshasa, la rédaction vous remercie :
SAUVER UN SOURIRE !
ARNAUD DUMOUCH
LE JUGEMENT DERNIER
« Cette génération est une
génération mauvaise. Elle demande un signe et de signe, il ne lui sera donné
que le signe de Jonas. Car, tout comme Jonas fut dans le ventre du monstre
marin durant trois jours et trois nuits, de même le Fils de l’homme sera dans
le sein de la terre durant trois jours et trois nuits. »[1]
« Le soir venu, il vint un
homme riche d’Arimathie, du nom de Joseph, qui s’était fait lui aussi disciple
de Jésus. Il alla trouver Pilate et réclama le corps de Jésus. Alors Pilate
ordonna qu’on le lui remette. Joseph prit donc le corps, le roula dans un
linceul neuf et le mit dans un tombeau neuf qu’il s’était fait tailler dans le
roc. »[2]
La disparition de l’Église catholique et de tout ce
qui porte le nom de Dieu (les autres religions prêchant l’humilité) sera un
signe des temps semblables à celui donné aux juifs par la mise au tombeau de
Jésus. Il existera des hommes justes, qui ne seront pas nécessairement des
chrétiens de l’intimité, pour sentir la gravité de l’événement. Il s’agira en
effet d’un acte irréparable. Au plan de sa signification symbolique, en
effaçant politiquement le nom de Dieu de la terre, en le remplaçant par son
propre nom ou par celui de son maître Lucifer, l’Antéchrist* dépassera la
mesure de tous les péchés commis dans le monde. Caché derrière cet acte, Satan
paraîtra au conseil de Dieu[3]
et pourra dire: « Regarde l’humanité. En ce jour, elle se
révolte tout entière contre toi. Respecte donc la volonté de tes créatures
réunies et donne la béatitude à ceux qui refusent de s’abaisser. Ce sera
justice »[4].
(Chose
certaine)
(Chose
probable)
Lorsque ce sera réalisé, il semblera ne plus y avoir sur la terre ni
d’Église du Christ ni de religion autre que celle de Lucifer. Mais Dieu ne voit
pas les réalités comme les hommes. Il discernera une véritable Église. Ce ne
sera pas une Église visible de l’extérieur comme le sont les communautés qui
peuvent se réunir dans des temples de pierres. Ce sera une Église composée
d’un petit nombre de chrétiens isolés, ne se connaissant pas les uns les
autres, mais au cœur saint. Ils n’auront plus de pape pour les maintenir dans
la vraie foi, ils n’auront plus d’eucharistie pour les nourrir de la présence
de Jésus. Saint Paul, pressentant la pauvreté des chrétiens de cette époque,
lance en une phrase toute la spiritualité qui sera la leur: “ Dès lors, frères, tenez bon, gardez
fermement les traditions que vous avez apprises de nous (c’est-à-dire de
toute la succession des papes et des saints), de vive voix ou par écrit. Que Jésus lui-même, ainsi que son Père qui
nous a aimé console vos cœurs et les soutiennent.[5]”
Des papes,
il ne leur restera plus que le souvenir et la possibilité d’être fidèles aux
enseignements de jadis. Le pape de cette époque sera probablement devenu un
homme solitaire et errant. Poussé par l’Esprit et méditant sur le mystère en
train de se réaliser, il se mettra en chemin vers Jérusalem, à l’image du
Christ. Le Christ disait lui-même: «Mais
aujourd’hui, demain et le jour suivant, je dois poursuivre ma route, car il ne
convient pas qu’un prophète périsse hors de Jérusalem.[6] »
(Chose
probable)
La
disparition de l’eucharistie pose problème[7].
Peut-il y avoir Église sans la présence réelle de Jésus dans l’eucharistie?
Depuis
quatre siècles, dans l’Église catholique, les prêtres ont eu tendance à
identifier le chemin de la grâce de Dieu à la seule pratique des quatre
sacrements suivants, baptême, confirmation, pénitence, eucharistie. Cette
tradition est un effet de la formation au sacerdoce[8].
C’est une excellente spiritualité... pour les prêtres. Mais le fait qu’elle ait remplacé les
grandes théologies mystiques canonisées par l’Église fut une erreur. Les
grands Docteurs mystiques comme sainte Thérèse d’Avila, saint Jean de la Croix,
saint Thomas d’Aquin disaient que l’eucharistie était une des voies de la grâce. C’est une nuance essentielle. Pour eux,
l’eucharistie est « le mode le plus inouï, le plus extraordinaire, par
lequel Dieu a inventé de se donner ». Mais l’origine de toute grâce n’est pas
Jésus-eucharistie, c’est Jésus « tout court ». Jésus peut obtenir
l’intimité qu’il désire avec l’homme par bien d’autres moyens, la contemplation
de la nature, la musique, le silence, le désert et, par-dessus de tout car
source de tout, le cœur à cœur de
l’oraison. Marthe Robin[9]
disait à propos de l’Eucharistie:
« Dans la communion
eucharistique, Dieu se donne dans un acte extérieur qui est en lui-même un
plaisir, une consolation, une joie pour l’âme... La communion ne suppose pas
toujours la vertu. On peut communier et se rendre coupable du corps et du sang
du Christ. Quelqu’un a dit: “ on
trouve des chrétiens qui communient tous les jours et sont en état de péché mortel...
Mais, on ne trouvera jamais une âme qui fasse oraison tous les jours et demeure
dans le péché. ” Si on me
proposait de choisir la rencontre avec le Christ dans l’eucharistie ou dans
l’oraison, je choisirai sans hésiter l’oraison car c’est elle qui donne tout
son sens à la communion. L’adoration est le but de la communion et c’est elle
qui lui donne sa valeur. »
Une ermite commentait: « Jésus eucharistie ne vient sous les
espèces du pain que dans le but de nous mendier quelques secondes de présence et
de les transformer, dès que nous le comprenons, en une perpétuelle présence que
nous ne quittons jamais, qui demeure indépendamment des espèces du pain et du
vin et que nous pouvons retrouver à chaque moment, à volonté, en nous tournant
vers notre intériorité.[10]»
La vie
mystique est infiniment plus riche que le mode sacramentel. La vie mystique (=
la charité (Agape) pour Dieu et le prochain) intègre toutes les différentes
manières de la vivre (= les spiritualités) mais ne peut être réduite à une
seule de ces spiritualités. Jésus veut venir habiter le cœur des hommes. Si une
voie lui est fermée, il passera par une autre.
Vers la fin
du monde, des évènements semblables à ceux vécus par l’Église russe au temps
des soviétiques se produiront. Privés de prêtres et de messe, les fidèles
apprendront à vivre du Christ comme Marie au temps du sépulcre, par la prière
du cœur à cœur. Et, en cette époque, l’Église catholique sera bien vivante,
plus que jamais.
(Chose probable)
Des trois
blancheurs citées par saint Jean Bosco, il ne leur restera plus que Marie*[11].
Les chrétiens de cette époque sauront vivre de son esprit. Ils méditeront à son
école la parole de Dieu écrite dans les Évangiles. Le sacrifice final de
l’Église visible sera vécu par eux avec une charité proche de celle de Marie à
la croix. Elle provoquera le retour du Christ. Il ne résistera pas à la
supplication humble et aimante de ceux qui vivront ces derniers moments[12].
Les chrétiens de la fin du monde auront surtout pour nourriture le cœur
à cœur de la prière. Jésus les comblera de sa présence. « Là où l’épreuve abonde, la grâce surabonde »[13].
Jamais on n’aura vu fleurir une sainteté aussi grande qu’en ce temps de
sépulcre. L’Antéchrist croira avoir détruit définitivement tout christianisme
de la terre. Or il fleurira aussi beau qu’à la croix et au tombeau dans le
cœur de Marie. Ce sera une foi humble car coupée de toute possibilité de
triomphe extérieur. Elle sera confiante car sûre de la proximité du retour du
Christ. Elle sera amoureuse car elle jaillira en contemplation pour Jésus vu à
l’intérieur de la prière. Elle sera attentive aux autres puisqu’on priera
beaucoup en cette époque pour les pauvres tenus loin de Dieu par l’Antéchrist.
(Chose
probable)
Saint Louis-Marie Grignon de Montfort[14]*
décrit l’Église des derniers temps de la façon suivante:
« Les plus grands saints,
les âmes les plus riches en grâce et en vertus, seront les plus assidus à prier
la Très Sainte Vierge et à l’avoir toujours présente comme leur parfait modèle
pour l’imiter, et leur aide puissante pour les secourir.
J’ai dit que cela arriverait
particulièrement à la fin du monde, et bientôt, parce que le Très-Haut et sa
très sainte mère doivent former de grands saints qui surpasseront en sainteté
la plupart des autres saints, que les cèdres du Liban surpassent les petits
arbrisseaux, comme il a été révélé à une sainte âme, dont la vie a été écrite
par Mr. de Renty. »
« Le pouvoir de Marie sur
tous les diables éclatera particulièrement dans les derniers temps, où Satan
mettra des embûches à son talon, c’est‑à‑dire à ses humbles
esclaves et à ses pauvres enfants qu’elle suscitera pour lui faire la guerre.
Ils seront petits et pauvres selon le monde, et abaissés devant tous comme le
talon, foulés et persécutés comme le talon l’est à l’égard des autres membres
du corps; mais, en échange, ils seront riches en grâce de Dieu, que Marie leur
distribuera abondamment, grands et relevés en sainteté devant Dieu, supérieurs
à toute créature par leur zèle animé, et si fortement appuyés du secours divin,
qu’avec l’humilité de leur talon, en union avec Marie, ils écraseront la tête
du diable et feront triompher Jésus Christ. »
(Chose
certaine)
C’est ce que se demande Jésus avant de mourir en croix. La réponse est
oui, sans aucun doute, selon une autre de ses paroles: “ A cause des élus, ils seront abrégés, ces jours-là.[16]”
Ils seront abrégés non seulement pour qu’il y ait toujours présent sur la terre
quelques disciples du Christ qui prient pour leurs frères, mais surtout parce
que la ferveur de leur désir bouleversera le Ciel. A cet égard, le peuple russe
livre une analogie intéressante. Après 70 ans de communisme, le sacrifice de la
messe avait entièrement disparu de certaines régions. Pourtant, la foi était
gardée, fidèlement, par la prière et l’action de quelques femmes. Brutalement,
sans que personne n’ait pu le prévoir, le communisme s’écroula, « comme
par le souffle du Christ ». Mais la foi était restée intacte
durant toutes ces années.
(Selon
moi… Au lecteur de juger)
Dieu ne discernera pas que des chrétiens. Il verra, ici ou là, des
musulmans fidèles dont la prière ressemblera à celle de Job dans son épreuve: “ Je sais moi que mon Rédempteur est
vivant et qu’il se lèvera le dernier dans la poussière. Et moi, après mon
éveil, de ma chair, je verrai Dieu[17]”.
Ils auront été appauvris par l’épreuve, détachés par la vision de l’apostasie*
de leurs coreligionnaires, de leurs rêves passés d’un islam* mondial[18].
Il ne leur restera plus qu’Allah et la confiance qu’ils lui portent. Ceux qui
n’auront pas réalisé cette oeuvre de purification ne tiendront pas. Ils
s’écrouleront devant la constatation de la victoire de l’Antéchrist. En ces
jours, le petit reste des musulmans fidèles n’aura plus pour les soutenir
l’appel à la prière du muezzin, le Ramadan public, le pèlerinage dans les lieux
saints. Il ne leur restera plus que l’aumône qu’on peut camoufler en action
sociale, le Coran qui nourrit l’âme de sa beauté venant du Très-Haut et la
prière d’adoration secrète, au fond d’une chambre secrète. Nourris de leurs
propres prophéties, ils prieront Dieu d’envoyer le Messie Jésus, lui qui doit
revenir à la fin du monde. Ils supplieront Mariam, sa mère immaculée,
d’intercéder pour cela auprès d’Allah. Et leur prière sera reçue du Ciel. On se
réjouira de voir des serviteurs si fidèles et on saura, en voyant les abîmes de
pauvreté de leur cœur, qu’ils seront grands au Ciel lorsqu’ils sauront qui est
vraiment Jésus.
Il existera des justes dans toutes les religions. Ici et là, des cœurs
chercheront Dieu, gardant fidèlement les traditions reçues des pères, les semences de l’Esprit Saint[19]
qui les dispose au salut.
(Chose
certaine pour le fait. Pour la manière, au lecteur de juger)
« La venue du Messie
glorieux est suspendue à tout moment de l’histoire à sa reconnaissance par
"tout Israël" dont "une partie s’est endurcie" dans
"l’incrédulité" envers Jésus. Saint Pierre le dit aux juifs de
Jérusalem après la Pentecôte: "Repentez-vous et convertissez-vous, afin
que vos péchés soient effacés et qu’ainsi le Seigneur fasse venir le temps de
répit. Il enverra alors le Christ qui vous est destiné, Jésus, celui que le
Ciel doit garder jusqu’au temps de la restauration universelle dont Dieu a
parlé dans la bouche de ses saints prophètes". Et S. Paul lui fait écho:
"Si leur mise à l’écart fut une réconciliation pour le monde, que sera
leur assomption, sinon la vie sortant des morts?". L’entrée de "la
plénitude des Juifs" dans le salut messianique, à la suite de "la
plénitude des païens", donnera au Peuple de Dieu de "réaliser la
plénitude du Christ" dans laquelle "Dieu sera tout en tous"[20]. »
Qu’en sera-t-il du peuple juif? J’ai rappelé[21]
que saint Paul annonce explicitement leur conversion au Christ à la fin du
monde. Il le fait en une phrase brève, lapidaire: «Que sera leur admission sinon une résurrection d’entre les morts ?» Saint
Paul lie donc la conversion d’Israël à la résurrection. Or l’Église sait que
cette résurrection se produira après le retour du Christ.
Faut-il donc en conclure que le peuple juif ne reconnaîtra le Messie que lorsqu’il se montrera à lui,
c’est-à-dire au moment même de son retour? Cela paraît être une
interprétation possible. Si des siècles de christianisme n’ont pu les amener à
Jésus, c’est que Jésus se réserve de se révéler lui-même. Jusqu’à aujourd’hui,
chaque juif découvre le Messie au moment où il lui apparaît, c’est-à-dire à l’heure
de sa mort. Lorsque son cœur est bien disposé, il le reconnaît, l’aime et le
suit dans la Vie éternelle. Il est possible qu’il en soit de même pour la
dernière génération de juifs.
Mais ce
n’est pas l’interprétation la plus sûre. Le peuple juif est depuis toujours un
signe donné visiblement, ici-bas, dans les réalités politiques. Je l’ai montré,
Israël* a reçu la mission d’être un peuple particulier. C’est son histoire
politique, datée qui réalise successivement des textes de l’Écriture, dont le
sens spirituel est valable pour tous les peuples. Tout semble donc indiquer une
véritable conversion historique et nationale se produisant peu avant le retour du
Christ, selon la lettre de la prophétie de Jésus[22]: “Vous
ne me verrez plus jusqu’à ce qu’arrive le jour où vous direz: Béni soit celui
qui vient au nom du Seigneur”. Rien n’exclut que ce peuple d’abord exclu de
l’Alliance par la faute de ses théologiens, deviennent vers la fin du monde,
lorsque les nations chrétiennes auront apostasié, « l’Église Catholique ».
Peut-on savoir de quelle manière Dieu les disposera à la conversion?
Fera-t-il quelque chose de spécial pour eux qui se sont séparés de lui à
travers l’action de leurs ancêtres? Lorsqu’on se trouve devant une telle
question, il faut chercher s’il n’existe pas une allégorie biblique où Dieu
manifeste comment il se réconcilie un ancien ami[23].
Or il en existe au moins deux dont le récit peut éclairer ce mystère. Le
premier est une parabole de Jésus racontant l’histoire d’un homme qui avait
deux fils[24].
Le deuxième concerne ce chapitre puisqu’il raconte la manière dont Dieu peut
préparer, longtemps à l’avance une réconciliation. Il s’agit de l’histoire de
Joseph[25].
Joseph était le fils préféré de son père Jacob car il était le seul
enfant de l’épouse qu’il aimait, Rachel. Pour le lui prouver, Jacob lui avait
fait faire une tunique bariolée, signe extérieur de sa préférence. Or ses dix
frères se mirent à le jalouser. Ils ne cessaient de l’importuner, se moquant
des rêves prémonitoires qu’il faisait et leur racontait. Un jour, son père
l’envoya porter de la nourriture aux champs pour ses frères qui y gardaient les
troupeaux. Ceux-ci le virent venir de loin et décidèrent de le tuer. Ils se
saisirent de lui, le jetèrent dans un puits et, avisant une caravane de marchands
qui passait, le vendirent pour la somme de vingt pièces d’argent. Ils
égorgèrent un agneau, mirent le sang sur sa tunique, et la montrèrent au père
en disant: « Certainement, un fauve
l’aura dévoré ». Jacob fut inconsolable. Il reporta son affection sur un
second fils de Rachel, né pendant sa vieillesse. Benjamin naquit et sa mère
mourut en le mettant au monde. Joseph fut vendu comme esclave en Égypte. Le
pharaon remarqua ses talents. Il l’éleva et en fit le premier de ses
serviteurs. Il lui confia la responsabilité de nourrir le pays tout entier.
Cette histoire, au-delà de sa lettre, est une allégorie. Joseph vendu
par ses frères puis établi comme maître du pain de toute la terre d’Égypte
n’est autre que la figure de Jésus qui, après sa mort douloureuse, put donner
le pain du Ciel à toutes les nations païennes. Rachel sa mère, préférée de
Jacob et morte en mettant au monde le petit Benjamin symbolise et annonce
Marie, la mère de Jésus, morte dans son cœur de mère au pied de la croix en
mettant au monde l’Église. Il suffit de lire le texte pour s’apercevoir des
correspondances étonnantes.
En gardant
la même méthode et en remplaçant le personnage de Joseph par Jésus, celui de Pharaon par Dieu le Père, de l’Égypte par les nations chrétiennes, de Rachel par Marie, de Benjamin par l’Église, des dix frères pécheurs par le
peuple juif, on assiste comme dans
une pièce de théâtre à la suite des temps. En effet, le récit raconte ensuite
comment Joseph, devenu maître du pays d’Égypte, se réconcilia avec ses dix
frères criminels. «Puis il advint une
grande famine sur toute la terre. L’Égypte (l’Église contenant les païens), gardée par l’intelligence de Joseph ne
manquait de rien. Jacob et ses fils (le peuple d’Israël) n’eurent bientôt plus rien et, apprenant
que l’Égypte vivait dans l’abondance, ils décidèrent de s’y rendre et d’acheter
à prix d’or du pain. Mais Jacob ne voulut pas que son fils Benjamin
(l’Église chrétienne) accompagne les dix
autres frères, redoutant quelque chose pour sa vie. Arrivés en Égypte, il
furent reçus par Joseph qui les reconnut. Mais eux ne le reconnurent pas car il
était vêtu en Egyptien (le visage du Christ est aujourd’hui caché pour les
Juifs sous les traits d’un persécuteur du passé).
Alors, volontairement,
Joseph leur parla mal et dit les soupçonner d’être des espions venus observer
la faiblesse du pays. Eux nièrent et se proclamèrent onze frères fils d’un même
père et poussés par la famine vers l’Égypte pour y acheter du pain. Joseph fit
semblant de ne pas les croire. Il garda Siméon en otage exigeant d’eux qu’ils
reviennent avec leur plus jeune frère Benjamin pour prouver leur bonne foi. Ils
partirent donc, inquiets et mortifiés, se demandant si Dieu ne leur faisait pas
ainsi payer leurs crimes envers Joseph. Arrivés devant Jacob, ils lui
racontèrent les exigences du maître de l’Égypte mais lui ne voulut pas laisser
partir Benjamin, effrayé pour sa vie.
La famine se fit plus dure
sur le pays. Il fallut, sous peine de mort, retourner en Égypte. Alors Jacob (que Dieu appelle aussi
Israël) laissa partir son fils Benjamin
avec eux. Les fils d’Israël arrivèrent donc devant Joseph qui les reçut bien,
fit libérer Siméon et les invita à sa table. Ils ne le reconnurent toujours
pas. Alors qu’ils s’apprêtaient à partir, Joseph dit à son intendant: “Tu
cacheras la coupe en argent, celle dont je me sers pour lire l’avenir, dans le
sac du plus jeune ”. Les fils d’Israël étaient partis depuis peu, lorsque
Joseph dit à son intendant: “Rattrape-les, reproche-leur le vol ”. L’intendant
le fit. Mais eux nièrent en disant: “Fouille nos sacs. Celui chez qui on
trouvera la coupe, mourra et nous, nous serons tes esclaves ”. “Soit, répondit l’intendant, celui chez
qui on trouvera la coupe sera mon esclave et les autres seront libres de partir
”. On fouilla les sacs et on trouva
la coupe chez Benjamin. Alors les fils d’Israël déchirèrent leurs vêtements et
revinrent vers la ville. Ils entrèrent dans la maison de Joseph. Judas,
celui-là même qui avait pris la décision de le vendre aux marchands[26]
lui dit en substance: “Benjamin est le seul fils qui reste à notre père depuis
que Joseph a disparu. S’il ne revient pas, notre père mourra et je porterai la
culpabilité de sa mort. Alors laisse partir l’enfant et prends-moi comme
esclave à sa place.”
Devant cette attitude noble
de ses frères, Joseph ne put se contenir plus longtemps. Il fit sortir tous les
Égyptiens présents et éclata en sanglots. Il leur dit: “Je suis Joseph, mon
père vit-il encore?” et ses frères ne purent lui répondre car ils étaient
bouleversés de le voir. Alors Joseph dit à ses frères: “approchez-vous de moi.
Ne soyez pas triste de m’avoir vendu ici en Égypte car c’est pour préserver vos
vies que Dieu m’a envoyé devant vous. ” »
Tel est le résumé des épreuves que Joseph imposa à ses frères avant de
se révéler à eux. Il voulut voir de ses yeux s’ils avaient changé, s’ils se
comporteraient avec Benjamin comme ils s’étaient comportés avec lui. Or les
frères ne voulurent pas livrer Benjamin, ni
à la mort, ni à l’esclavage. Au contraire, Judas l’un des coupables se
proposa pour être esclave à sa place.
De même,
vers la fin du monde, il est probable que Jésus mettra à l’épreuve ses frères
juifs. Benjamin semble symboliser l’Église, du moins ses restes à la fin du
monde. Jésus voudra vérifier si les Juifs se comportent mieux avec l’Église
qu’avec lui jadis. Les derniers papes seront-ils contraints par les évènements
de se réfugier en Israël ? Seront-t-ils protégés par les chefs et le
peuple juif ? Prendront-ils la décision d’empêcher sa destruction totale par
les forces de l’Antéchrist*? Refuseront-ils avec héroïsme, risquant leur propre
vie, que l’Église de la fin soit tuée ou réduite en esclavage? Il semble en
tout cas, si l’on suit cette allégorie prophétique, qu’ils ne se comporteront
plus de la même manière qu’au temps de Jésus[27].
Certains théologiens de jadis affirmèrent que le dernier pape reviendrait
mourir à Jérusalem: «Il ne convient pas
qu’un prophète meure en dehors de Jérusalem*. »[28]
Dieu se plaît en effet à réaliser de manière historique ce qu’il veut signifier
au sens le plus spirituel.
Alors, bouleversé par le changement des Juifs, Jésus se révélera à eux dans toute sa gloire de Roi de la Terre. Ainsi se réalisera dans la plus grande vérité la parole du prophète : « La gloire à venir de ce Temple rebâti dépassera l’ancienne, dit Yahvé Sabaot, et dans ce lieu je donnerai la paix, oracle de Yahvé Sabaot.[29] »
[1] Matthieu 12, 38.
[2] Matthieu 27, 57.
[3] Voir Job 1: Satan a librement accès devant Dieu car sa révolte libre est respectée par Dieu.
[4] Certes, il ne peut exister pire péché. Mais, nous l’avions déjà expliqué, une telle “perfection ” dans le mal ne pourra être qu’une « apparence », une image de la lucidité parfaite qui règne en enfer. Mettre l’enfer ici-bas consistera à entraîner dans un engrenage du « politiquement correct » une foule incapable de vraiment comprendre l’énormité de ce qu’elle fait dans une unanimité apparente du culte de l’Homme et du démon. La grande majorité des hommes est incapable d’un choix aussi radical car la nature humaine, blessée depuis le péché originel, se débat dans sa faiblesse. Mais les foules humaines peuvent être manipulées au point de paraître adhérer à ce système. Le démon et son serviteur l’Antéchrist ont assez de lucidité pour le savoir. Aussi accompagneront-ils leur œuvre de la réalisation d’un monde qui donnera aux hommes le maximum de bonheur terrestre individuel.
[5] 2 Thessaloniciens 2, 15.
[6] Luc 13, 33. Le destin de l’Église semble devoir se réaliser dans le même cadre que son commencement. Le peuple juif, nous le verrons y tiendra un rôle important. Voir plus loin: La conversion d’Israël.
[7] Anne-Catherine Emmerich (citée à titre de simple témoignage, sans qu’il lui soit attribué d’autorité)* en eut la révélation dans une de ses visions prophétiques : « Le temps de ‘Antéchrist n’est pas si proche que quelques-uns le croient. Il aura encore des précurseurs. J’ai vu deux villes des docteurs, de l’école desquels pourraient sortir ces précurseurs. J’ai vu la cessation du sacrifice à l’époque de l’Antéchrist. » (Vie d’Anne-Catherine Emmerich, Téqui, 1950, Tome 2, p. 441 et 492).
[8] Au XVIIème siècle, le cardinal de Bérulle fonda l’Oratoire. Son disciple Jean-Jacques Olier, fonda les séminaires sulpiciens. Ce fut un immense renouveau de l’Église. Ils formaient des prêtres qui formèrent ensuite, de manière souvent trop exclusive à la piété eucharistique, les fidèles.
[9] … qui n’est pas encore une sainte canonisée. Ses écrits sont cités à titre de témoignage. Ce texte a été composé par elle le 4 avril 1931.
[10] A cause de cette réduction de la vie chrétienne à la spiritualité eucharistique, les divorcés remariés, qui n’ont plus accès à la communion eucharistique, ne pouvaient plus comprendre ce que leur demandait l'Église. Il sont appelés à la spiritualité du publicain décrite en Luc 10, 18: « Deux hommes montèrent au Temple pour prier. L’un était Pharisien et l’autre publicain. Le Pharisien, debout, priait ainsi en lui-même: Mon Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes. Je suis un homme vertueux. Le publicain, se tenant à distance, n’osait même pas lever les yeux au ciel, mais il se frappait la poitrine, en disant: Mon Dieu, aie pitié du pécheur que je suis! Je vous le dis: ce dernier descendit chez lui justifié, l’autre non. Car tout homme qui s’élève sera abaissé, mais celui qui s’abaisse sera élevé. » Tout est dit ici de la communion de celui qui ne peut plus communier.
[11] Anne-Catherine Emmerich (citée à titre de simple témoignage, sans qu’il lui soit attribué d’autorité) vit Marie :« Je vis au-dessus de l’église saint-Pierre de Rome fort amoindrie, une femme majestueuse revêtue d’un manteau bleu de ciel qui s’étalait au loin, et portant une couronne d’étoiles sur la tête. Son manteau allait toujours en s’élargissant et finit par embrasser tout un monde avec ses habitants.» (Vie d’Anne-Catherine Emmerich, Téqui, 1950, Tome 3, p. 160).
[12] C’est pourquoi, à la fin de ce troisième temps, alors que l’Antéchrist sera au sommet de son règne, alors qu’il aura établi sur le monde une paix extérieure très réelle, le Messie reviendra, obéissant à la prière des saints. Ainsi, la fin des temps, c’est-à-dire la fin du temps de l’Antéchrist, coïncidera avec la fin du monde.
[13] Romains 5, 20.
[14] …Qui est un saint canonisé. Ses visions et ses prophéties ont de ce fait une certaine autorité dont le degré, sans rapport évidement avec celui de la Révélation publique, est précisé en fin d’ouvrage. Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge, édition du seuil, Paris, 1966, 44, 51.
[15] Luc 18, 8.
[16] Matthieu 24, 22.
Anne-Catherine Emmerich (citée à titre de simple témoignage, sans qu’il lui
soit attribué d’autorité), une célèbre stigmatisée du XIXème siècle,
témoigne : « Il n’y a qu’une
Église, l’Église catholique romaine. Et quand il ne resterait sur la terre
qu’un seul catholique, celui-ci constituerait l’Église une, universelle,
c’est-à-dire l’Église catholique, l’Église de Jésus-Christ, contre laquelle les
portes de l’enfer ne prévaudront pas. » (Vie d’Anne-Catherine Emmerich, Téqui, 1923,
Tome I, p. 528).
[17] Job 19, 25.
[18] Nous l’avons dit précédemment, comme le christianisme, Ismaël sera purifié par l’épreuve des guerres perdues dans le sang, de l’apostasie* de ses fidèles. Ils entreront dans la prise de conscience de leur faute, le repentir, et le désir de la venue du Messie.
[19] Concile Vatican II, décret sur les religions non chrétiennes.
[20] Catéchisme de l’Église Catholique, n° 674. Ce texte, publié en 1992 par le Pape Jean-Paul II est le reflet authentique de la foi catholique. Il a donc une très grande autorité.
[21] Chapitre 5.
[22] Luc 13, 35.
[23] Il ne convient pas de parler du peuple juif comme de « l'ennemi de Dieu ». Ce serait négliger l'Alliance. Mais, au plan du symbole néo-testamentaire, l'Israël séparé du Christ est gardé tel par Dieu en vue d’une grande conversion individuelle et politique, vers la fin du monde.
[24] Luc, 11-32. Nous verrons au chapitre suivant comment il peut éclairer le mystère du retour du Christ, de sa tenue au temps de l’Antéchrist.
[25] Genèse 37, 45 et ss. Cette histoire est l’une des plus romanesques racontées par la Bible.
[26] Genèse 37, 26.
[27] Ceci ne s’oppose pas à une autre opinion souvent
proférée par les anciens Pères de l’Eglise, comme quoi une partie des Juifs
adhèrerait dans le futur au message de l’Antéchrist. « Je suis venu
au nom de mon Père, et vous ne m'avez pas reçu ; un autre viendra en son nom et
vous le recevrez. » (S. Jean, V, 43.) C'est sur cette parole adressée par Jésus-Christ aux Juifs, ses
contemporains et ses adversaires, que cette croyance s'est établie ; et l'on
peut dire qu'elle est le sentiment commun des Pères de l'Église. Nommons saint
Irénée, saint Hippolyte, saint Hilaire, saint Cyrille de Jérusalem, saint
Grégoire de Nazianze, saint Ephrem, saint Ambroise, Rufin, saint Jérôme, saint
Chrysostome, saint Prosper, saint Cyrille d'Alexandrie, Théodoret, Victorinus,
saint Grégoire le Grand, André de Césarée, le Vénérable Bède, saint Jean
Damascène, Théophylacte, saint Anselme, etc. Le peuple Juif n’est jamais
unanime dans ses opinions. Il est l’image de l’humanité…
[28] Luc 13, 33.
[29] Aggée 2, 9. Cette interprétation ne s’oppose pas à une autre : la reconstruction hypothétique du Temple de Jérusalem, où jadis, les Juifs adoraient Yahvé de manière semblable à celle des catholiques dans les tabernacles des églises… Dieu se plait souvent à réaliser matériellement ce qu’il a réalisé en esprit et vérité.