LA LETTRE CATHOLIQUE N° 26

 

SOYEZ FIERS D’ETRE DE L’EGLISE CATHOLIQUE APOSTOLIQUE ROMAINE

 

 

TU ES PETRUS

BENOIT XVI

 

 

TOUT A DIEU PAR L’IMMACULEE

 

 

 

 

 

BONNE ET SAINTE ANNEE

 

 

 

SOMMAIRE

 

Editorial : Les Vœux de la Rédaction

 

La Vie Des Mots : Intelligence et Intellectuel, de Désiré Wasson

 

La Vie en Eglise : Du Complot Universel à la Névrose,

de A. St. P.

 

Tribune Libre : De La Colonisation… Théodulfe Soplatoris

 

L’Histoire de l’Eglise : Eglise d’Orient… Eglise d’Occident, de Eusèbe de Césarée

 

Méditation de la Bible : La Création de la Femme

et de l’Homme, le Premier Couple, de Léonce Grattepanche

 

Ecrits Des Pères Apostoliques : Epitre de Clément de Rome

 

Doctrine et Espérance : « Première Question, Dieu ? (suite…), de A.St.P.

 

L’Eschatologie : D’Arnaud Dumouch, suite)

 

Le Coin de la Bulle : L’A. N. P. E., de Monsieur Bonsens

 

 

 

 

LES VŒUX DE LA REDACTION

 

 

 

 

 

Nous voici dans une année nouvelle, il est bien de respecter l’usage courtois de la présentation des vœux, ils améliorent les relations personnelles et communautaires. Il est des conventions sociales qui peuvent être des canaux de grâces, l’important est de ne pas se laisser enfermer par elles, surtout lorsqu’elles empêchent l’expression de la charité. Si le Christ  nous a libérés ce n’est pas pour se laisser emprisonner par des convenances que l’on confond avec les principes ; ce n’est pas du même ordre.

Que pouvons-nous nous souhaiter de mieux que de laisser nos cœurs s’emplir d’amour et de paix. De cet amour qui nous fait aimer notre prochain comme Dieu le demande  afin de l’aimer Lui, comme il le commande !

La paix, oui ! Mais cette paix qui nous est donnée quand nous tendons à faire la volonté de Dieu selon le mode qu’il nous propose et non le notre : « Compte sur moi Seigneur ! », mais bien plutôt : « Remplit ma pauvreté Seigneur ! Remplit mon cœur de douceur ! » N’est ce pas là l’unique programme pour le chrétien ! Que l’on ne réalisera vraiment qu’au ciel.

Arrêtons-nous un peu sur l’année qui vient de se clore.

La rédaction, à travers son rédacteur en chef, a vécu des tournants : le premier fut libératoire, il délivra notre rédacteur d’une vision doloriste et stérile de l’Eglise pour entrer dans l’intelligence du mystère de l’immolation, du sacrifice. Cette rupture permit d’entrevoir la souffrance de l’Eglise qui est sa passion, comme la source authentique de la paix et le canal inépuisable de grâces. L’Eglise souffrante, éprouvée est l’authentique instrument de paix. Une paix qui s’enracine dans le mystère de la Croix. Le deuxième tournant fut tout aussi libératoire quoique très éprouvant, mais grâce à lui, nous sommes sortis de l’engrenage luciférien du complot universel, véritable piège psychologique, obsessionnel, piège infernal et destructeur. Ce fut l’occasion d’une purification intellectuelle. Une fameuse leçon d’humilité !

La rédaction s’efforcera à beaucoup plus de rigueur et de service. Elle sert, de part la plénitude des sacrements en tant que baptisés, l’Eglise, ses frères et sœurs. Elle redoublera d’effort pour une plus grande fidélité doctrinale. Elle se veut au cœur de l’humanité et de la cité, car elle fait sienne les paroles de saint François d’Assise : « Tout homme est mon frères. » Nous le servirons en vérité, sans concession avec l’esprit du monde. Nous assumons pleinement la première obligation de la vie intellectuelle qui est de témoigner en vérité de l’acte de l’homme et seulement après de l’acte de Dieu. Nous répétons ici, ce que nous avons dit et écrit : « Nous ne sommes pas d’un esprit tolérant, non, l’homme de prière, le serviteur de la vérité ne peut être tolérant » ; mais nous avons l’obligation d’être respectueux de la personne, de l’être de la personne. Attitude qui nous oblige à une plus haute exigence envers vous lecteurs, comme envers tous nos interlocuteurs. Cette exigence nous donne, dans son application, une liberté que l’on vit plus qu’on ne peut la décrire, elle est plus productive pour débattre et pour combattre.

Soyez en certains, nous continuerons à rappeler aux pouvoirs qui nous dirigent l’obligation de respecter et de faire respecter le droit à la justice pour toutes les confessions…. Nous n’acceptons pas que, parce que nous sommes catholiques, que l’on nous fasse un déni de justice, que l’on crée sur notre dos un droit spécifique pour des communautés aux pratiques contre nature. Que ces pouvoirs en soient bien conscients, nous défendrons notre honneur, notre liberté, notre dignité, car en le faisant  nous défendons ces valeurs pour tous les hommes y compris ceux qui nous sont les plus opposés. Nous ne rougissons pas de notre foi ni de ce que nous sommes ! Etre catholique, c’est être de Dieu, c’est donc notre liberté, notre honneur et  notre dignité.

Nous n’oublions pas l’indigne comportement de ce gouvernement dans l’affaire de la profanation de Notre Dame de Paris. Nous le rappellerons le moment venu pour de sensibles échéances… Nous ne choisirons plus entre deux maux… Nous ferons notre devoir d’électeurs mais dans une grande blancheur… Nous n’acceptons plus d’être payés de mots.

L’avenir qui s’ouvre à nous est vidé d’espoir, mais riche d’espérance. Nous devons relever les défis de cette génération néo-païenne. Il faut s’attendre à la multiplication de lois contre nature et contre Dieu. La société deviendra radicalement hostile à toute religion, surtout envers la religion chrétienne. Qu’importe l’esprit du monde n’est-il pas inexorablement voué à l’échec, à la mort !

Notre victoire est celle du Christ Jésus, elle ne procède que de l’échec apparent de la Croix. Qu’avons-nous à craindre nous avons déjà gagné ! Plus le monde s’enfonce dans la nuit par son libre choix et plus notre témoignage est nécessaire, non pour nous-mêmes, mais pour tous les autres y compris ceux qui on fait choix d’entrer dans cette nuit, d’en être les promoteurs.

Nous avons besoin de vos prières, de votre collaboration. Vous savez avec subtilité on peut se tromper et tromper l’autre.

Priez pour nous obtenir les grâces de prudence et de force, d’humilité et d’esprit de pauvreté.

Que pouvons-nous vous offrir ? Rien, rien que ce que nous sommes : une fragilité à votre service, en espérant que Dieu y  jette sa force…

 

Bonne Année Nouvelle !

Heureuse et Sainte Année !

Que Dieu ouvre nos cœurs et notre esprit à sa présence et que nos maisons deviennent des lieux de paix, d’amour et de sourires.

Bonne et Heureuse Année Nouvelle !

Toute l’équipe de la rédaction : Arnaud, Jean-Louis, Tatou, Mère Marie de l’internet, Léonce Grattepanche, Désiré Wasson.

 

 

 

LA VIE DES MOTS

 

 

INTELLIGENCE ET INTELLECTUEL

 

 

La racine des mots « intelligence – intellectuel » est indo-européenne du mot (leg-) qui signife cueillir, choisir rassembler ; en grec la racine est (legein) qui signifie rassembler, dire ; ce glissement de sens est sans doute venu ‘d’assembler les paroles’ ; en latin la racine est (legere, lectus) qui signifie action de rassembler, de mettre en forme, ce qui donne : (legus), celui qui recueille d’où (legiste). En bas latin, la racine est (élector), celui qui choisit, ce qui donne par extension : (intellegere) ou (intelligence et intellectus), celui qui discerne ; (intelligens) qui est judicieux, ce qui a donné (intelligentia), action de comprendre, celui qui communique, met en communication les personnes qui s’écoutent, qui se comprennent. Dict. Etymo. Jacqueline Binoche.

 

Il y a deux formes d’intelligence et deux formes de vie intellectuelle.

 

La première est dite intelligence spirituelle, elle juge la vérité. Elle voit une rose, elle dit que c’est une rose, mais elle est aussi capable d’appréhender les vérités supérieures celles qui concernent Dieu. Son mode de vie est contemplatif, elle rentre dans la vérité des choses de la création et par là, elle entre dans le mystère de Dieu qui est Vérité. C’est le mode supérieur, il permet de voir toute chose et tout être dans son unité, il rend possible la compréhension induite de l’unité de la création : « Je contemple l’homme dans son individualité, je le contemple comme élément de l’humanité et je le contemple comme membre du corps mystique du Christ. »

La seconde est l’intelligence logique, analytique, conceptuelle. Elle voit un crayon, vérifie sa nature avant de le reconnaître pour ce qu’il est, enfin elle établit ses différentes relations avec l’environnement et sa raison d’être, c’est la mise en concept. Ce mode d’intelligence est nécessaire à la compréhension du créé, mais ce ne fut pas toujours le cas, mais il y a eu le péché originel ! Cette compréhension porte sur la matière, surtout ce qui est mesurable, quantifiable et qui a une relation avec le temporel, ce qui tombe sous nos sens. Ce mode est inférieur au premier.

 

Le drame de notre époque est que ce mode d’intelligence est hypertrophié, on rejette la métaphysique à la suite d’Occam et de Descartes, c’est l’humanisme athée, rassurant, pépère… L’humanisme de l’ennui, de la médiocrité… Et, on ne cesse de le dresser contre le premier mode ; opposition de forcené, incontrôlable et maintenant certainement luciférien, sources de tous les orgueils les plus effroyables les uns des autres. Il est renforcé par cette tentation jupitérienne qui veut construire une Jérusalem terrestre et, pour y parvenir, n’hésite pas à manger ses enfants, à détruire les sourires. Malgré l’évidente faillite de toutes les idéologies et leur pente criminogène, nous ne parvenons pas à en sortir, comme si en sortir reviendrait à reconnaître le mensonge révolutionnaire, sa faillite et prendre le risque de reconnaître pour vérité la Révélation Chrétienne. Qui, de nos penseurs, de nos intellectuels à la mode, a encore la liberté d’en prendre le risque ?

 

Un intellectuel qu’est-ce donc ?

C’est celui qui, par aptitude, privilégie l’action de l’intelligence, la réflexion, l’action de l’esprit à son point le plus élevé, sur le manuel dont les dispositions privilégient la maîtrise de la matière. La différenciation de ces deux modes d’intelligence est de l’ordre de la qualité, elles se complètent et ne s’opposent pas. En fait, ils dépendent l’un de l’autre. L’intelligence ne semble pas toujours en  adéquation avec l’activité intellectuelle. Un enseignant n’est pas nécessairement un intellectuel, il en est de même pour le médecin, alors qu’un préposé à la voirie peut être un éminent intellectuel. Il n’est  pas anormal de voir que les sources oppressives contre les intellectuels sont dans la mouvance révolutionnaire, ou chez les promoteurs de schisme ou, dans des périodes comme la notre, qui confondent accumulation de diplômes et vie intellectuelle… La bêtise n’a pas de limites.

Un intellectuel est d’abord et avant toute chose celui qui témoigne de la vérité de la création et de l’acte de l’homme. Il se doit de témoigner des vérités distinctes de la création et, s’il est chrétien, il se doit de témoigner de l’acte de Dieu. Le témoignage de la vérité est l’essence de la vie intellectuelle, elle le légitime. La responsabilité d’un intellectuel est immense.

Etre témoin de la vérité, c’est dire ce que l’on voit, ce que nos sens nous révèlent. Si je vois un arbre, je dis que c’est un arbre ; je dis et je fais la vérité. Je n’ai pas à me faire une idée vraie de ce que je vois, puisque par le sens commun j’ai appris que ce végétal est un arbre. La rigueur intellectuelle consiste à dire ce que je vois tel que le sujet de ma vue se présente à moi. Autre exemple : je vois un homme tituber, avant de dire s’il est ivre, je vérifie la cause de son déséquilibre : a-t-il bu ou est-ce une autre cause ? Mais j’affirme avoir vu un homme tituber.

 

A tous les moments de mutation de la civilisation, on assiste à un rejet de la vie intellectuelle, on ne veut pas être dérangé, sortir de son confort. Au mieux, on méprise l’intellectuel au pire, on le détruit. Ce sont là des périodes dangereuses, elles annoncent toujours le retour des barbares. Nous sommes dans cette configuration, il y a plusieurs facteurs, le rejet de Dieu, de toute transcendance, le désir de rester dans son confort, la Jérusalem terrestre, le refus ou l’incapacité à se délivrer réellement de la culture révolutionnaire pour autant que ce soit là une culture.

Tant que l’on usera ses forces à rejeter Dieu, à admettre l’échec d’une société sans vérité, négatrice de la loi naturelle, on s’effondrera irrésistiblement. On tournera jusqu’à avaler sa queue et imploser.

Notre civilisation est décadente, mais il faut continuer de travailler pour l’homme, pour son meilleur, pourquoi ? Parce que Dieu l’aime et l’accueil avec sa fragilité, il veut sans cesse lui permettre de le contempler un jour.

Un intellectuel est comme le poète, le saint, l’enfant et le prince, pauvre, un veilleur, un centenier, celui qui n’a que sa fragilité à offrir comme bouclier contre les princes de ce monde, pour le profit des plus pauvres si souvent ingrats.

Que peuvent ces barbares contre une nouvelle maternité, contre le sourire d’un enfant, le silence d’un vieillard, rien. Contre cette puissance de pauvre, les puissances de l’enfer sont plumes au vent… C’est pour ceux qui ont ce cœur de pauvre qu’un intellectuel doit témoigner, qu’un artiste doit jouer ou créer, car eux ont fait choix d’appauvrir leur cœur et, ils ne le peuvent quand se donnant sans mesure… C’est  grâce aux pauvres que leurs fruits sont dorés.

Il y a du bon et du bien dans le cœur de l’homme, même dans la pire des ordures, c’est donc pour cette ordure qu’il faut continuer de témoigner, car le Christ a planté sa Croix dans l’ordure du monde.

La violence de notre époque n’est que la pointe d’un iceberg, elle témoigne d’un combat d’une tout autre nature, celle de l’esprit, un combat d’amour et de vérité. Ce combat requière la conversion de nos cœurs mais aussi des intelligences. Désiré Wasson

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LA VIE EN EGLISE

 


NOTRE DAME DE PARIS

 

 

 

 

 

DU COMPLOT UNIVERSEL

A

LA NEVROSE

 

 

Je reviens sur ce thème, car si j’en fus victime, j’en ai été également acteur. Je prends la mesure de ce problème. Il peut être très néfaste, si néfaste qu’il peut décourager de la vie au point de commettre des actes irrémédiables.

C’est, sous cette emprise délirante, que la pauvre femme finit par assassiner le Frère Roger de Taizé. Elle ne cessait de le harceler sur un prétendu complot, se voyant évitée et rejetée, elle n’eut plus d’autre perspective que de l’agresser pour attirer son attention.

 

Depuis l’origine des temps, il y a un complot, un complot unique. Il est ourdit par Lucifer, car il ne cesse d’essayer de porter atteinte à Dieu, à sa Gloire et, il n’a d’autre moyen que de s’en prendre à l’homme pour être assuré de blesser Dieu.

 

Qui ne sait qu’il existe des femmes et des hommes, à l’esprit chagrin, qui complotent contre l’homme religieux pour se rassurer de leur bon choix, comme s’ils ne supportaient pas, au fond d’eux-mêmes, l’existence d’hommes et de femmes religieux et, que leur seule existence indispose. Ils vont jusqu’à les persécuter, les mettre à mort, les humilier. Ils créent des sociétés secrètes, occultes, pour imposer leur pouvoir et établir un ordre nouveau… Ceux sont là enfantillage tragique, ombres ridicules, chevaliers de mauvaise mine. Mais qu’est-ce que tout cela pour le souffle de Dieu sur la Croix ? Rien ! Pas même un courant d’air ! Ils sont les princes d’un monde qui doit mourir, leur visage reflète leur échec établi.

 

Nous trouvons, dans les courants intégristes, traditionalistes, occultes, ésotériques et dans les courants progressistes, les causes et racines de cette névrose du complot universel. Leurs membres et victimes sont souvent dépourvus intellectuellement, de grands blessés de la vie, blessures dans laquelle se mêlent des facteurs affectifs, moraux, politiques, autant de blessures de l’espoir et de l‘espérance. Cette névrose atteint tous les milieux, ceux qui se sentent le plus agressés. Il peut s’agir de prêtres, de religieux, d’intellectuels, toutes les professions et état de vie sont touchés. Ils se donnent l’impression d’appartenir à une élite qui posséderait un ou plusieurs secrets, ils se gonflent d’eux-mêmes et malheureusement glissent doucement vers la gnose… Leurs membres se congratulent, se flattent de secrets, se disent des murmures comme des enfants gâtés d’eux-mêmes et désoeuvrés d’une existence sans relief… Ils ont un trait commun, l’orgueil, l’envie, le sourire triste, une inquiétude constante. Chez les religieux et prêtres, souvent à l’origine de cellule d’importants, sensiblement ils écartent leurs sujets de la communion avec la hiérarchie, sont peu réceptifs à l’obéissance et se considèrent, à grands renforts démonstratifs, comme les victimes premières de ce complot supposé. Ecartez-vous de ces gens là, priez pour eux !

Pour vous en prémunir, ne cessez de contempler la Passion et la Résurrection de Jésus, ne cessez de maintenir dans votre cœur la présence libératrice et protectrice de l’Immaculée.

 

La rapidité de l’information doit nous inciter, nous catholiques, à constituer des conseils de vigilance avec une capacité rapide de réaction afin de protéger le troupeau, en attendant un document plus conséquent qui serait rédigé de façon pédagogique pour informer et donner au peuple de Dieu les moyens de se défendre. Ce conseil de vigilance pourrait être créé dans chaque région apostolique.

 

Quoiqu’il en soit ne baissons pas la garde, restons vigilants…  Pierre-Charles Aubrit Saint Pol

 

 

 

 

 

 

 

LA TRIBUNE LIBRE

 

 

DE LA COLONISATION

 

La colonisation est un sujet d’étude, qui ne peut être traité en terme de confrontation entre le bien et le mal.

Il est d’une grande complexité, pour lequel on ne trouvera jamais une conclusion définitive. Les facteurs sont complexes parce que très humains, importants, dépassés et transcendés par une volonté supérieure qui n’est perçue que dans la perspective des fins dernières.

Son étude exige d’écarter toute approche simpliste et de se garder des infestations idéologiques en embuscade.

L’intellectuel catholique ne peut ignorer que c’est le Christ Jésus qui, non seulement récapitule l’histoire, mais l’éclaire et la dépasse.

La race humaine a deux missions naturelles qui s’intègrent dans la vocation surnaturelle, spirituelle : « Répandez-vous sur toute la surface de la Terre et dominer la création. » C’est en exécutant ce programme selon l’ordre voulu par Dieu, que l’homme assume idéalement sa nature et sa vocation surnaturelle. Il y a dans l’acte humain un mouvement irrépressible à découvrir  et à comprendre la création ainsi que la planète Terre, comme plus tard, il sera naturel d’édutier l’espace et de s’y rendre. Cette démarche est parfaitement en accord avec la vocation de l’homme et de la femme, elle est conforme à sa dignité. La recherche de terres nouvelles a une justification naturelle et surnaturelle, même si elle répond également à des impératifs économiques et stratégiques. Ne voir dans la colonisation qu’une motivation matérielle, c’est réduire l’homme à peu de chose et révèle une approche idéologique du problème, c’est une incongruité. La découverte de terres nouvelles est dans la logique du mouvement de la Réforme et l’émergence du capitalisme qui initie l’expansion universelle des échanges économiques et la mise en valeur des richesses, mais pour autant que cela soit important, il ne faut pas faire de cet aspect spécifique un arbre qui viendrait à  cacher la forêt.

Il y a une constante chez les puissances colonisatrices, elles ont toutes une ouverture sur la mer, elles sont économiquement puissantes et se disputent la primauté sur leur zone d’influence : l’Angleterre – France ; Japon - Russie. Elles connaissent une forte démographie et vivent une économie intérieure saturée. Il est évident que ce sont là des facteurs qui les poussent à regarder vers le large. Mais au-delà des besoins économiques et stratégiques, il y a un authentique désir de connaître, de découverte et de compréhension qui se double d’un désir de partager sa culture et sa civilisation et plus profondément, il y a le besoin de faire connaître sa foi, son espérance. Ce n’est pas l’Eglise, en tant qu’institution, qui a pris l’initiative de l’exploration de la Terre, elle n’a fait que saisir une opportunité offerte par le pas de l’homme.

 

La colonisation apporta de la souffrance et du bien. Elle enseigna la notion de personne et de liberté de conscience. Cet apport est une valeur absolue. On pourrait s’arrêter là pour la justifier. Mais comme nous l’avons dit plus haut, l’histoire ne s’arrête pas là, car la nature humaine est complexe.

Il y a quatre étapes majeures dans l’histoire de la colonisation :

1-   L’asservissement et l’esclavage.

2-   L’essor économique et la construction des Etats, la prise progressive de la notion de patrie.

3-   L’indépendance.

4-   L’évangélisation

 

1- La pratique de l’esclavagisme est un drame humain, mais il a des points de compréhension qui ne sauraient toutefois l’excuser. Les colons ont assisté à l’esclavagisme indigène, les tribus entre elles le pratiquaient et, certaines encore de nos  jours. Vient s’ajouter, la découvertes de pratiques abominables pour un occidental, d’où un certain mépris pour cette population qualifiée, selon la logique occidentale, de barbare, de sauvage. Et, l’intérêt économique du noir, conséquence du massacres des indiens perpétrés certes par quelques espagnols, mais surtout par les portugais et les anglo-saxons. Ces deux derniers peuples sont ceux qui furent les plus racistes et méprisants pour les peuples indigènes, sans oublier les excès de la France.

Si rien ne peut venir excuser sur le fond l’esclavage, pour autant nos générations actuelles n’ont pas à se sentir coupables d’actions qu’elles n’ont pas commises. On ne peut être jugés  sur des actes commis par d’autres antérieurement. L’esclavagisme doit être reconnu et inscrit dans notre mémoire, car il s’agit bien d’un crime contre l’humanité. Il importe aux intellectuels et spécialistes de ne pas laisser ce drame dans les mains de manipulateurs.

 

2- L’essor économique est bien réel, même s’il fut fait et basé sur des concepts qui n’ont que bien trop rarement pris en compte les meurs et la culture des indigènes ;

Il est évident que la nécessité d’administrer les colons et leur essor économiques, l’institution judiciaire et militaire, a progressivement structuré la région colonisée et, que ce sont ces éléments naturels qui ont initié l’aspiration légitime à l’indépendance.

 

3- La France, la Belgique et le Portugal sont les Etats qui ont le moins préparé leurs colonies à l’accession à l’indépendance.

En dehors des protectorats, on a accordé l’indépendance sans une réelle préparation, alors qu’il eut fallu proposer une progression, sans doute de 50 ans, afin d’assurer la stabilité de ces peuples et leur capacité personnelle à l’espoir. Quelles qu’aient été les pressions politiques dues à la guerre froide, il fallait résister, prendre son temps…Sur ce point, nous avons agi avec lâcheté et nous sommes responsables de la successions de drames, de tyrans avec son cortège ahurissants de souffrances.

Les conditions dans lesquelles ces colonies ont accédé à l’indépendance nous rendent bien plus coupables que la traite des hommes. Cette page de notre histoire n’est pas glorieuse, même si sur le papier l’indépendance est globalement une réussite. Nous sommes pour cela coupables de crimes contre l’humanité par lâcheté, imprudence et souvent calculs honteux.

 

4- L’évangélisation n’a apporté que du bien et s’il ne c’était agi que de l’Eglise, bien des drames eurent été évités, et l’Afrique ne connaîtrait pas l’avancé de l’Islam. Mais voilà, l’administration coloniale était très étroitement liée à la franc-maçonnerie qui a contribué au ralentissement de l’évangélisation en favorisant délibérément l’Islam. 

 

 Bien certainement, on peut dire que la colonisation a été globalement positive, mais il n’appartient pas aux politiques de le dire et encore moins d’exiger qu’on l’enseigne. C’est aux spécialistes, aux historiens et intellectuels de le dire et de le démontrer. Il ne peut y avoir d’histoire officielle, nous savons ce qu’il nous en a coûté de sang et de liberté, autant que de bêtises et médiocrité. Un tel texte, donné, imposé comme il l’a été, est inacceptable, indigne, impudique et méprisable…Il est évident qu’il faut le supprimer ce sous-amendement et renvoyer son auteur dans ses foyers, ce fâcheux et déplaisant personnage.

Mais enfin, pourquoi s’étonner de tant de médiocrité !

 

Il n’appartient qu’aux historiens, aux intellectuels de travailler sur ce sujet avec honnêteté, sans rien escamoter des faits, ni développer un sentiment de culpabilité qui n’a plus lieu d’être. Il n’est pas plus admissible que les descendants des esclaves nourrissent et cultivent artificiellement des sentiments de haines envers le peuple de France dont ils font parti.

 

Notre génération n’est pas responsable de l’histoire, elle n’a pas à être jugée sur elle, si elle doit l’assumer, c’est pour mieux construire l’avenir avec un souci aigu de justice et de bonté.

 

Intellectuels, historiens, au travail !   

 

L’HISTOIRE DE L’EGLISE

 

EGLISE D’ORIENT…

EGLISE D’OCCIDENT…

 

 

Dans le déroulement du 4° siècle, des signes d’effondrement de l’unité de l’Empire Romain se font jour. Sur toute la durée de ce siècle, il n’y eut qu’un peu plus de 22 années d’un seul pouvoir central.

La puissance de l’administration donne le change, mais pas au point de masquer les tentions qui s’installent qu’illustre la crise de l’arianisme, à son sujet, Rome et Constantinople réagissent de façon contradictoire.

La réelle unité juridique cache dès cette époque des aspirations à l’autonomie, sans doute causées entre autre par les abus des percepteurs d’impôts, au point que certains grands propriétaires ou chefs de village pourront lever une milice pour se défendre de leurs exactions. Ces dispositions initieront l’époque féodale.

Entre 395 et 408, les deux capitales deviennent antagonistes et parfois en opposition ouverte. En 408, l’unité de l’Empire ne sera plus qu’un souvenir. Les invasions germaniques donneront le coup de grâce.

 

Constantinople, par des jeux subtiles et pas toujours honorables, des jeux diplomatiques et des marchandages parviendra à détourner les divers tribus germaniques sur l’Occident, malgré des cruels conflits armés. C’est de cette manière que l’Empire d’Orient parviendra à se maintenir jusqu’en 1453, tout en faisant face à deux fronts : l’Europe et l’Asie. Si Constantinople ou Byzance fut écrasée par le Turc, c’est qu’ils refusèrent l’aide de l’Occident, ils refusèrent son aide par cette réponse : « Plutôt turcs que romains ! » Dieu les entendit.

 

C’est en 406, le 31 décembre, que la frontière du Rhin fut enfoncée. Les barbares déferlent sur la Gaule et l’ensemble de l’empire d’Occident. La prise de Rome et sa mise à sac sont durement ressenties. La victoire d’Alaric marque l’éclatement de l’Empire d’Occident.

La capitale de l’Empire est alors Ravenne et l’empereur n’est que toléré, car il donne une certaine légitimité aux royaumes qui se fondent sur les dépouilles de l’Empire. En 486, les Francs entrent dans les derniers territoires encore administrés par l’Empire. L’empereur Justinien fait une dernière tentative de reconquête partielle qui va de l’Italie à l’Espagne et l’Afrique du Nord, à peine achevée en 562, elle est détruite en 568 par l’invasion Lombard.

L’Illyricum, marche avancée de l’Empire d’Occident, fut le lieu de toutes les invasions et Rome ne put la secourir.

Cette période coïncidera avec la rupture culturelle qui se fit entre la langue grecque et latine. Elle s’accentua par l’expansion de la littérature latine grâce à des auteurs aussi prestigieux que saint Augustin et saint Jérôme. Mais c’est grâce au christianisme si le grecque fut préservé, car la révélation chrétienne s’en servit au début pour véhiculer sa pensée théologique et philosophique. Il était pratiqué par l’élite romaine.

Les invasions germaniques contribuèrent au déclin culturel de l’Occident ; il semble que la Providence voulut cette hibernation pour débarrasser la culture chrétienne de la charge païenne trop présente. C’est dans l’humilité des monastères que se prépara le triomphe de la pensée chrétienne en Occident dont le point culminant fut illustré avec l’explosion de l’art gothique, culture qui ne retrouvera jamais un niveau aussi élevé. Elle soutend encore maintenant les sociétés modernes qui sont irréversiblement décadentes, corrompues et subissent en aveugles un renversement dramatique des valeurs, s’enfonçant dans une inintelligence de l’homme et de la vie.

C’est pourtant dans la décadence de l’Empire d’Occident que surgirent les deux plus belles figurent de la chrétienté occidentale, saint Ambroise qui parlait le grecque et saint Augustin qui le maîtrisait mal, mais qui, par la langue latine, consolidera les fondement de la théologie de l’Occident  chrétien. Cette rupture fut aussi officialisée par le mépris affiché des grecques vis-à-vis des latins qu’ils considérés toujours comme des barbares du fait de la domination germanique. Cet Occident s’en souviendra avec le sac de Byzance.

Les deux Eglises ne parviendront à surmonter la rupture politique et culturel surtout après la crise ouverte causée par la déposition de saint Jean Chrisostome, déposition qui fut considérée par l’Eglise d’Occident comme illégale. Les relations de haute qualité entre différentes personnalités ne pourront rien contre elle, car en définitive celle-ci n’aura qu’une seule cause, l’orgueil des deux camps, l’humain trop humain !  Ce sera comme un moteur, il générera sa propre énergie, sans plus pouvoir la contrôler.

Cette épreuve consommée par l’échange des bulles deviendra pour notre époque, dans le sillage des épreuves inimaginables de ces deux derniers siècles, une source réfléchie d’humilité et, c’est par elle et seulement par elle, que l’unité se reformera entre les deux Eglises. Il y a urgence !

 

La société néo-païenne nous lance des défis que nous ne pouvons relever et combattre avec fruits sans l’unité retrouvée et respectueuse des diversités culturelles.    Eusèbe de Césarée

 

 

MEDITATION DE LA BIBLE

 

LA CREATION DE LA FEMME

 ET

DE L’HOMME

 

 

LE PREMIER COUPLE

 

 

La formation du premier couple humain, de la race des hommes, fait l’objet de théories contradictoires. Mais avant de les énumérer, il convient de rappeler ce qu’enseigne le Magistère de notre foi catholique : « Dieu crée l’homme à l’instant où il lui accorde l’âme, l’anima, c'est-à-dire le don de l’être ce qui fera de lui une personne. C’est seulement à cet instant là, que l’humain, homme et femme, devient à la ressemblance de Dieu qui n’a ni corps ni forme. La recherche de l’origine physique de l’homme n’a ici qu’une valeur secondaire, c’est une étude qui ne relève que de la science et pour laquelle l’Eglise n’a pas à entrer en dispute, ce n’est ni son rôle ni sa place.

 

Il y a deux théories majeures :

 

La première est la plus radicale. Elle propose que l’être humain soit l’aboutissement d’une longue évolution au départ de laquelle, il y aurait eu un micro-organisme. Cette théorie est la plus radicale, elle exclue un acte originel, réfléchi. Elle exclue Dieu comme auteur de la Création. Elle comporte trop d’invraisemblances, de contradictions. Elle suppose que la matière ordonne la vie, s’appuyant sur le discours de Descartes qui fait passer l’essence après l’existence : « Je pense donc je suis. » Cette théorie est négatrice de l’âme pour elle, la qualité est le résultat du désir de la matière, alors que c’est la qualité qui suscite la masse, la quantité pour que celle-ci finisse par rejoindre la qualité par le don de la grâce. L’idée ordonne la matière qui est appelée (en quelque sorte) à rejoindre l’idée par une évolution de qualité.

 

La seconde théorie propose que Dieu ait pu ordonner l’ADN de chaque vivant en vue d’une adaptation aux changements de l’environnement. Dieu pour l’homme serait intervenu dans l’ADN du néanderthalien qui, à ce jour, serait l’hominidé le plus évolué connu, il lui aurait insufflé l’esprit, c'est-à-dire l’anima. Ce n’est qu’une théorie que rien vient confirmer ou infirmer scientifiquement. Elle a le mérite d’être scientifiquement plus rigoureuse, de sortir la théorie de l’évolution du carcan idéologique.

Il y a maintenant une chose certaine, on ne peut plus s’en tenir au sens littéral des versets de la Bible concernant spécifiquement la création des animaux et du monde ; si on le fait, on réintègre une attitude fixiste qui n’a plus aucun fondement sauf à retomber dans un fondamentalisme ou un intégrisme, ce qui n’est plus admissible tant intellectuellement que spirituellement.

Les études des fossiles et celles sur l’ADN tendent à prouver, comme l’a dit Jean-Paul II dans son discours à l’académie des Sciences Pontificales en 1988, que l’homme serait l’aboutissement d’une certaine évolution, puisque que 99% de notre ADN est identique aux grands singes. Mais pour l’homme, l’Eglise nous demande de tenir pour vrai, au sens littéral, cinq points, le reste étant libre puisqu’il ne concerne pas le salut. Les cinq points sont : 1- Adam et Eve sont un homme et une femme.

                                         2- Leur âme fut créée immédiatement par Dieu (et non par évolution).

                                         3- Ils ont été créés avec une grâce unique de présence de Dieu et d’harmonie, de sagesse : la grâce originelle. Adam et Eve étaient des sages, sachant leur destin éternel.

                                         4- Ils ont péché par orgueil. Et ce péché n’est pas sexuel.

                                         5- Suite à ce péché, Dieu s’est effacé de leur monde conscient et, avec Dieu, l’harmonie qui venait du rayonnement de sa présence (la grâce originelle) : le mal, la dysharmonie psychique, la maladie biologique et la mort sont entrés dans leur vie et par suite dans celle de leur descendance.

 

 

 « Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa ; mal et femelle il les créa. » (Gen. I, 27)

Au Moyen-âge, le Magistère de l’Eglise est confronté à diverses hérésies, elles considéraient l’acte sexuel comme impur, fautif et recommandaient de n’avoir point d’enfants. Il eût donc à se prononcer, il enseigne : « Que l’homme est la femme furent créés distinctement l’un de l’autre et que les versets rapportant le récit de la côte est un langage symbolique. » Cette définition dogmatique condamne également la théorie qui propose un androgynat originel. Platon, dans son Banquet, la rapporte aux chants XIV et XV. L’androgyne est celui qui possède les deux sexes de la nature humaine. Cette théorie, chez Platon, semble s’être établie dans l’Antiquité comme moyen justifiant, expliquant les pratiques sexuelles contre nature. Divers courants néo-platoniciens transportèrent dans le temps cette théorie, elle fut et reste utilisée dans les milieux de la gnose et autres courants magmatiques des sociétés occultes et ésotériques comme le New Age.

Le Magistère définit également comme étant de foi le monogénisme : « l’humanité procède d’un seul couple originel. » Il en est de même pour la création de tous les vivants. Les avancées scientifiques permettent aux savants d’être quasi unanimes sur ce point ; selon eux, tout se tient en partant du monogénisme et, plus rien ne va, si on part du polygénisme. Ce verset est donc défini comme véridique, il fait parti du contenu de notre foi.

 

Et Dieu les bénit et ordonne : « Fructifiez, multipliez-vous, remplissez la Terre et soumettez la ». L’ordre de l’accouplement est donné avant la faute originelle ; le Magistère catholique, sur ce point, condamne la proposition selon laquelle, le rapport sexuel serait la matière par laquelle le péché originel se serait exprimé. Il n’existe aucun lien direct entre la faute originelle et l’acte sexuel. On trouve cette proposition dans les courants intégristes et traditionalistes chez les catholiques, mais aussi dans les courants jansénistes et de la Réforme, surtout avec l’effarant mouvement puritain où la morale est devenue le but de la vie spirituelle compensant, par un phénomène de crispation, le rejet de la vie mystique. Cette attitude générique n’est rien d’autre qu’un enferment idéologique, il génère un formalisme qui, par son propre mouvement, s’oppose à la charité et réduit l’espérance.

La relation sexuelle est légitime, c'est-à-dire pour nous chrétiens, au cœur du sacrement du mariage, elle est bonne et nécessaire pour la génération. Dieu qui n’a que des qualités n’a pu rien faire de mauvais.

 

« Dieu créa l’homme à son image,[…] », cela ne peut signifier qu’une chose, que le Créateur voit dans le couple créé une unité de même nature et aux qualités complémentaires. Cela dément, que l’homme en tant que mâle, soit supérieur à la femme, ni qu’elle soit créée à partir de lui. Les versets 21-22 de Genèse II : « Alors Yahvé Dieu fit tomber une torpeur sur l’homme, qui s’endormit. Il prit une de ses côtes et referma la chair à sa place. Yahvé Dieu bâtit en femme la côte qu’il avait prise de l’homme, et l’amena à l’homme. » Nous sommes en présence d’un langage symbolique, illustrant la communion spécifique entre le mâle et la femelle, entre l’homme et la femme, entre deux êtres, deux personnes : une communion des corps, des cœurs, des âmes et de l’esprit, ce que l’on appelle la sponsalité, car ils sont créés à l’image de Dieu, un Dieu trinitaire. L’homme et la femme, dans ce premier couple, sont des personnes et des êtres distincts mais unis. Tous les deux ont une unique et commune vocation : voir Dieu, le contempler, lui devenir semblable. Si donc la femme comme l’homme est appelé à devenir semblable à Dieu, pourquoi la femme serait-elle inférieure en dignité et en droit par rapport à l’homme ? Il y a une différence de nature dans les appels à la mission entre les deux, mais pour une complémentarité qui trouve ses racines dans l’union sponsale.

Les cultures et religions qui exaltent l’homme aux dépens de la femme sont dans l’erreur. Elles sont aliénantes. Leur système de pensée repose sur une psychologie accusatrice, il en est de même pour les mouvements féministes, ils reposent sur la même psychose : accusateurs de l’autre.

 

(Dans l’Eglise Catholique, aux seins de milieux hétéroclites et hétérodoxes, les membres – dont certains prêtres - fréquentent sans trop de discernement certains milieux juifs religieux, et diffusent un enseignement qui affirme que la femme est bien sortie de la côte d’Adam et qu’à ce titre, n’étant pas issue directement de la terre ou de la glaise, elle serait spirituellement supérieure à l’homme. Nous avons vu plus haut que ce n’est pas l’enseignement de l’Eglise. Cette proposition est tout à fait inacceptable, car d’une manière détournée, elle met l’homme en position inférieure, en position d’accusé.)

 

Si la femme est d’une nature fondamentalement impure, est-ce que le Verbe de Dieu l’aurait choisie pour se manifester au genre humain ? Si le Christ Jésus, en sa qualité de Fils de Dieu et Dieu lui-même, assuma toute la condition humaine à l’exclusion du péché comme l’enseigne l’Eglise par son Incarnation dans le corps d’une femme, d’une femelle, c’est que cette femelle, cette femme n’est en rien inférieure en dignité au mâle, à l’homme.

 

« Yahvé Dieu façonna du sol toutes les bêtes des champs […] : L’homme appela de leur nom tous les bestiaux […] » (Gen. II, 19-20) Ici se pose le problème de la faculté de parler. Nous savons qu’un humain ne peut parler qu’à la condition qu’il vive dans un milieu où il entend parler,  étant bien entendu qu’il ne faut pas confondre le mécanisme de la parole avec le langage. Il y a donc deux théories qui se présentent à notre entendement. 1 - Le premier couple vivait dans un état de grâce très élevé, il était sage, comme il fut créé adulte, on peut envisager qu’ils aient pu immédiatement mettre en route le mécanisme de la parole. 2 -Si, par contre, nous entrons dans l’observation scientifique logique, nous pensons qu’une intelligence supérieure et bienveillante a murmuré ou fait murmurer à l’oreille de l’homme. Et, c’est peut être ainsi qu’il sut parler, qu’il imposa un nom sur chaque bestiaux. Une chose est certaine, le langage qui n’est pas à confondre avec la faculté mécanique de la parole ne cesse d’évoluer ; il est dans la logique de l’intelligence que nous avons des choses.

Dieu laisse au premier couple le soin d’imposer un nom aux vivants du règne animal, il fut assisté de l’Esprit Saint. Cet épisode est le premier cantique d’action de grâce que l’homme et la femme chantent à la face des univers. Il scelle la primauté de l’homme la création. Il est fait roi de la Terre et, en même temps serviteur. La création est ordonnée au premier couple qui, lui-même, est ordonné à la génération humaine afin de recevoir l’Incarnation du Fils de Dieu. Dans l’ordre de la qualité, Adam et Eve sont l’excellence, dans l’ordre spirituel tout est à accomplir par l’Incarnation du Fils de Dieu, Dieu lui-même.

 

Nous ne pouvons rejeter les découvertes scientifiques dûment démontrées à moins de prendre le risque du ridicule, mais nous devons rester très vigilants du fait que les milieux scientifiques ne sont pas toujours d’intention pure et, encore trop infestés de choix idéologiques qui n’ont rien à voir avec la rigueur scientifique. En suivant l’attitude prudentielle de l’Eglise, nous restons dans la logique de la pensée thomiste qui avait réussi à établir un équilibre entre la raison objective de la science et le contenu de la Révélation quant aux problèmes du salut.

 

 

 

 

 

 

 

 

ECRITS DES PERES APOSTOLIQUES

 

 

 

EPITRE DE CLEMENT DE ROME

 

 

XXXIII, 1 Que ferions-nous donc, frères ? Allons-nous renoncer à faire le bien, abandonner la charité ? Qu’à tout jamais le Maître nous préserve de ce malheur, hâtons-nous plutôt de mettre notre zèle et notre ardeur à accomplir toute bonne œuvre. 2. Car le Créateur lui-même et le Maître de l’univers s’est réjoui de ses œuvres. 3. Par sa toute puissance souveraine, il a affermi les cieux, et son incompréhensible intelligence en a exécuté l’ornement ; il a séparé la terre de l’eau qui l’environnait et l’a assise sur le fondement inébranlable de sa volonté ; et les animaux qui la peuplent, c’est son ordre qui leur a donné l’existence ; il a fait la mer et les vivants qu’elle renferme, puis leur a posé des limites par sa puissance.

4. Enfin, c’est la plus grande et la plus digne de ses œuvres, car elle est douée d’intelligence, c’est l’homme qu’il a façonné de ses mains saintes et pures ; il en a fait l’emprunte de sa propre image. 5. C’est bien, en effet, ce que dit Dieu : « Faisons l’homme à notre image et à notre ressemblance ; et Dieu créa l’homme : homme et femme il le créa. » (Gn : 1, 26-27).

6. Et lorsqu’il eut achevé toutes ses œuvres, il les trouva bonnes et les bénit en disant : « Croissez et multipliez. » (Gn. 1,28)

7. Constatons que tous les justes se sont parés de bonnes œuvres, et que Dieu lui-même s’est réjoui d’en être paré. 8. Puisque tel est notre modèle, hâtons-nous de nous soumettre à sa volonté ; et de toute notre force accomplissons les œuvres de la justice.

 

XXXIV, 1. Le bon ouvrier n’éprouve aucune gêne à prendre le pain qu’il a gagné par son travail, ais l’ouvrier paresseux et négligent n’ose regarder en face son employeur. 2. Aussi convient-il que nous soyons zélé pour le bien, car c’est de notre employeur que nous tenons toutes choses.3. Il nous a prévenu en effet : « Voici venir le Seigneur, et devant la rétribution pour rendre à chacun selon ses œuvres » (Is. 40, 10 ; 62,11 ; Pr. 24, 12 ; Ap. 22, 12).

4. Il nous exhorte à croire en lui de tout notre cœur, à nous mettre, sans paresse ni indolence, à toutes sortes de bonnes œuvres » (Tt. 3,1).

5. Prenons notre gloire et notre assurance en lui ; soyons soumis à sa volonté ; songeons à toute la multitude d’anges qui se tient devant lui pour le servir : 6. Il est dit en effet : « des myriades de myriades se tenaient devant lui, et mille milliers le servaient (Dn. 7, 10) ; et ils clamaient : Saint, Saint, Saint el Seigneur Sabaoth, toute la création est pleine de sa gloire. » (Is.64, 3).

7. Nous donc aussi d’un seul cœur, tous d’un seul élan, celui de notre commune fidélité, crions vers lui d’une seule bouche, sans nous lasser, afin devenir participants de ses grandes et glorieuses promesses. 8. Car il est dit : « L’œil n’a pas vu, l’oreille na pas entendu, il n’est pas monté au cœur de l’homme tout ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’attendent » (Is. 64,4)

 

 

DOCTRINE ET ESPERANCE

 

 

DIEU… ?

 

Au Sinaï, Dieu se manifeste solennellement en présence du peuple qui connaît la nuée et de Moïse qui va recevoir le dépôt des Dix Commandements. Cet événement inscrit dans les reins d’Adam et Eve par la nécessité permet à Dieu de se faire mieux connaître.

Le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob est un Dieu personnel, ce Dieu là est réellement une ‘personne’, la personne et l’être par excellence.

Ce Dieu, jusqu’à présent, s’était fait connaître dans le domaine privé, sa révélation ne dépassait pas la personne, la famille et la tribu. Il révélait un peu son projet, sa nature véritable comme aux chênes de Membré, mais nul ne connaissait alors son Nom.  Un Dieu mystérieux !

Mais voici qu’à Moïse il révèle son Nom… Il établit une relation de majesté et de simplicité, de familiarité dans le même mouvement… Il dialogue benoîtement de personne à personne, de semblable à semblable… Mais au Sinaï sa parole s’adresse certes au peuple qu’il se donne, mais bien au-delà. Dans cet évènement, il complète son appel adressé à Moïse dans le Buisson Ardent, car à travers cet appel nominatif, c’est toute l’humanité qui est appelée… (Nous devons avoir en mémoire que c’est l’Evangile qui éclaire, qui explique l’intériorité de l’Ancien Testament.)

Cet appel sera renouvelé à la crèche de Bethléem et dans l’inimaginable tragédie du Vendredi Saint.

Il se renouvellera un jour, un autre Jour du Seigneur, celui du jugement des nations et un autre Jour, celui du Fils de l’Homme venant sur la nuée et non plus dissimulé dans la nuée.

 

Dieu par les Dix Commandements exprime sa volonté, c'est-à-dire qu’il se fait mieux connaître. Il exprime un vouloir qui dépasse le peuple élu, il s’adresse à l’humanité : « Et maintenant, si vraiment vous écoutez ma parole et gardez mon Alliance, vous serez mon peuple parmi toutes les nations : car toute la Terre est à moi. » (Ex : 19. v.5)

Par les Dix Commandements, c’est une longue pédagogique qu’il développe pour préparer ce peuple à accueillir la Promesse, le Messie. Une pédagogie admirable qui éclaire la hampe de l’interdit et de l’obligation. Dieu n’autorise pas la liberté, car il lui a donné son propre mouvement, il l’éclaire en lui donnant une substance qui élève la loi naturelle à l’ordre de la charité : « Aime Dieu de tout ton cœur et ton prochain comme toi-même. »

Le Dieu du Sinaï est le maître, il impose son autorité et il ne s’en excuse pas. La fermeté de sa parole manifeste sa puissance divine. Il est le Dieu auquel le peuple se doit de croire, car il a vu sa puissance. Et, ce peuple sait que c’est un Dieu fidèle.

Si le Dieu de Moïse devient le Dieu des Hébreux, c’est qu’il s’est souvenu de la promesse faite à Abraham, Isaac et Jacob. Dieu fait ce qu’il dit, ce n’est pas un des dieux égyptiens. Ce Dieu fidèle exige la réciprocité, il est un Dieu jaloux. Il exige beaucoup de ce peuple qu’il s’est choisi pour le recevoir. Dieu va le former en vue de cette élection. Il témoignera de sa foi, cette foi atypique, scandaleuse à la face des nations païennes. C’est un évènement sans précédent, une révolution culturelle, sociologique, un bouleversement religieux et politique qui continue de marquer cette région et l’ensemble de l’humanité jusqu’à la fin des temps. Du Sinaï à la destruction de premier Temple, Dieu ne cessera pas de revenir sur l’exigence de la fidélité à sa personne. Aux longs des siècles, il continuera de se dévoiler, les prophètes vont découvrir un Dieu de miséricorde et de justice, confère : II Samuel : 24, 17-18 et psaume 51.

Il faudra attendre le retour de l’exode pour que s’établisse une relation plus personnelle avec ce Dieu, amorcée par le prophète Daniel et ouverte pas le prophète Elie. Malheureusement, la majorité du peuple et de ses dirigeants handicaperont lourdement ce renouveau, imposant une conception matérialiste et triomphante de Yahweh et son Messie, beaucoup tomberont dans un formaliste vidé de toute substance…

 

C’est par l’Incarnation du Fils de Dieu que la nature divine sera définitivement révélée. Confère, Isaïe : 11, 1-5 et Jean : 1,1-18.

 

L’ESCHATOLOGIE

 

 

 

 

 

 

LA FIN DU MONDE (suite…)

 

 

DEUXIÈME ÉTAPE (suite). L’humanisme sans Dieu (à partir de 1960 et pour le XXIème siècle)

 

A partir d’ici, je suis contraint d’étudier des événements qui ne se sont pas tous encore produits. Un aspect nécessairement hypothétique entre en ligne de compte. Cependant, à la lumière des prophéties déjà citées, sachant qu’elles se réaliseront avec certitude, à la lumière aussi d’une connaissance des lois sociologiques qui prévalent dans les nations, il est possible d’éviter l’erreur. Si le détail des événements futurs ne peut être défini, leurs lignes générales sont plus que probables.

 

Le chiffre de la bête, 666

(Chose probable)

 

Tous, petits et grands, se feront marquer sur la main droite ou sur le front du nom de la bête ou du chiffre de son nom. C’est ici qu’il faut avoir de la finesse! Que l’homme doué d’esprit calcule le chiffre de la bête, c’est un chiffre d’homme: Son chiffre est 666.[1]

 

Quel sera l’étape suivante, à savoir le nouvel Évangile proposé aux peuples pour le XXIème siècle ? Qu’est-ce qui se profile pour remplacer le culte désuet et grossier des sept péchés capitaux? En regardant les signes de notre temps, essayons d’en déterminer la nature. Les peuples sont plus cultivés. Ils ont besoin d’un sens philosophique à leur vie. Il ne peut s’agir des idéologies comme le marxisme ou le nazisme. Il en est de même pour le culte du phallus et des jouissances charnelles. J’ai montré que ces antichristia­nismes sont trop épais et contre nature pour durer. Ils ne résistent pas au temps. La conscience des jeunes de notre époque est déjà plus que dubitative face à cette propension de leurs aînés à tout sacrifier à leur liberté sexuelle[2]. Si l’on se réfère aux prophéties, à l’approche de la fin, les derniers antichristianismes seront au contraire des réussites capables de durer et emplies de réelles valeurs aptes « à séduire les élus eux-mêmes ». Il s’agit, dirions-nous, d’un Évangile, c’est-à-dire de la Bonne Nou­velle d’une voie vers le bonheur.

L’Apocalypse décrit la puissance de chaque antichristianisme sous le symbole du chiffre 666[3]. Ce chiffre n’a cessé depuis des siècles de faire couler de l’encre. Des savants se sont attelés à en calculer les propriétés arithmétiques et ils ont fait des découvertes. Cependant, la parole de Dieu est donnée à tous les hommes, même aux simples, de telle façon que son sens n’échappe pas complètement à ceux qui la lisent et s’en imprègnent. Il est donc impossible que son premier sens appartienne aux savants calculateurs. Il doit exister une signification simple du chiffre 666.

Dans l’Écriture, on voit que certains chiffres sont donnés avec une même signification symbolique. Ainsi, le chiffre 3 signifie la plénitude de la divinité puisque Dieu est en trois personnes. De même, le chiffre 7 signifie la perfection de la création puisque le monde fut achevé le septième jour par le repos de Dieu qui dit que “ tout était très bon ”[4]. C’est de cette manière qu’il faut regarder le chiffre de la bête. Plusieurs interprétations peuvent être données qui se rejoignent en une seule. Dieu affirme sans cesse à l’homme qu’il lui a donné six jours pour travailler “ Pendant six jours, tu travailleras et tu feras ton ouvrage. Mais le septième jour est un sabbat pour Yahvé ton Dieu[5]. Ainsi, si l’homme oublie le septième jour qui est consacré à Dieu, il se marque lui-même du chiffre 6 qui signifie qu’il vit sans Dieu. Il existe bien d’autres textes bibliques qui confirment cette interprétation. Dans la Loi, Dieu commande aux maîtres qui achètent la main-d’œuvre d’un esclave hébreu, de le garder six années puis de le libérer sans qu’il ne doive rien payer. Si le maître n’agit pas ainsi la septième année, il se marque lui-même du chiffre 6. On trouve ce chiffre 6 (sept moins un) en dehors de la Bible. En philosophie, l’étude de l’homme se fait autours de ses sept dimensions : 1- Il existe (métaphysique), 2- Il est vivant, 3- il possède un corps physique, 4- il travaille, 5- il aime, 6- il vit en communauté, 7- il est fait par et pour un Créateur. Si la dernière dimension disparaît, il reste le chiffre 6. En conséquence, le chiffre de la Bête, qui est le symbole des Antéchrists* ne signifie pas autre chose que l’homme sans Dieu. C’est pourquoi l’Apocalypse l’appelle un chiffre d’homme. Tout au long de l’histoire et de plus en plus en ces siècles de sécularisation, l’humanité se marque du chiffre 6. Si le chiffre est répété trois fois, c’est pour signifier que les Antéchrists et en particulier le dernier d’entre eux réalisera un monde séparé de Dieu doté d’une certaine perfection divine. Extérieurement, la paix enfin réalisée prouvera la possibilité d’une humanité sans Dieu. Si l’Apocalypse et les autres textes de l’Écriture décrivent ce temps comme un malheur inimaginable, c’est qu’elles regardent les choses intérieurement, à la manière de Dieu. Pour le salut, une paix et une réussite extérieure peuvent être signes de ruine de l’âme.

 

L’humanisme sans Dieu[6]

 

En ce début du XXIème siècle, il est facile de discerner l’étape suivante puisqu’il ne subsiste et prospère après la chute du communisme (1989), qu’un seul antichristianisme. Il s’agit de l’humanisme sans Dieu, tel qu’il fut pensé dans sa forme modérée à l’époque des lumières. Cette philosophie semble s’imposer non seulement en Occident mais s’exporter dans le monde entier, en raison de l’action militante des organisations gouvernementales et non gouvernementales.

Il ne faut pas qualifier l’humanisme déjà diffus actuellement d’athée. L’athéisme militant, qu’il soit communiste, positiviste ou autre, agissait tout autrement en s’efforçant de supprimer activement la religion par le prosélytisme. Il se comportait de manière sectaire et non tolérante (Staline par exemple). Or l’humanisme qui prévaut actuellement ne se proclame pas tel. Il ne se pose pas la question de savoir si Dieu existe ou non. Il préfère reléguer cette question au seul domaine privé, dans le respect de la conscience de chacun. Il en résulte un athéisme pratique. L’homme et la société vivent comme si Dieu n’existait pas. Il se contente d’entretenir de manière calme l’acquis suivant : l’hypothèse Dieu est simplement périmée puisque l’homme descend de la vie animale, par hasard. L’évolution des espèces par les seules lois du hasard est médiatiquement plus qu’une théorie. C’est devenu une métaphysique fondatrice d’une société, un nouveau livre de la Genèse.

« Puisque Dieu n’existe pas, puisqu’il n’y a pas de vie après la mort…» tel est le présupposé du projet. Il est rarement formulé d’une façon aussi claire. Pourtant, il est le fondement de tout. Cet athéisme est concret, l’absence de Dieu étant l’expérience majeure de la vie de tous les jours en Occident. Puisque demain nous mourrons, que pouvons nous faire pour construire le monde le moins mauvais possible? La question n’est ni idiote ni condamnable. Elle relève au contraire du bon sens dans un monde sans espérance après la mort. Saint Paul lui-même se l’est posée et y a répondu: “ Si le Christ n’est pas ressuscité, mangeons et buvons car demain nous mourrons.[7]” La réponse proposée aujourd’hui est analogue à la différence près qu’elle est élaborée pour fonctionner. L’expérience des erreurs du passé telle que nous l’avons rapportée[8], permet d’éviter les excès en modérant les lois de l’argent, les lois de l’appétit de la gloire et des jouissances. Tout est dans le juste milieu.

Essayons de nous placer concrètement dans la pensée d’un homme politique athée. Imaginons avec toute la sincérité possible que Dieu n’existe pas mais qu’il nous faut construire le meilleur monde possible, voilà à quoi il ressemblerait.

Cet humanisme est généreux. Il recherche activement, que ce soit par la réflexion ou par l’action politique, comment donner à l’homme toutes les conditions du bonheur. Après avoir tâtonné durant deux siècles, depuis la Révolution française[9], il en est arrivé à la conclusion suivante. Ce qui est le plus important dans l’homme, ce qui fait de lui une personne humaine, c’est sa capacité à agir librement en vue du bonheur, dans le respect de la liberté d’autrui. Tous les mots de cette phrase sont importants et pesés. Tout doit être fait en conséquence pour favoriser cette liberté modérée, tant au plan matériel (recherche de la paix, de la richesse, du bien être, lutte contre la guerre, la famine, la maladie, les inégalités), qu’au plan spirituel (éducation des hommes à la tolérance, à la fraternité, au respect d’autrui surtout dans le domaine de sa liberté). De telles valeurs, en raison de leur richesse de paix, semblent devoir conduire à moyen terme à la construction d’un monde équilibré offrant à chacun les conditions fondamentales du bonheur. A chacun de le construire dans sa vie personnelle.

J’ai réalisé en m’inspirant de textes officiels de l’ONU et de l’UNESCO une charte du projet d’humanité que ces organisations rêvent de créer. L’intention de leurs membres est réellement positive et humaniste. Il ne s’agit pas de la lire avec un regard excessivement négatif puisqu’on ne peut rien trouver à redire sur le plan humain. Seul un regard de sagesse chrétienne, regard paisible s’il en est mais très contemplatif, peut y discerner le chiffre de l’homme, 666*.

 

CHARTE DU MEILLEUR MONDE POSSIBLE[10]

 

1- BUT: Que chacun puisse profiter du bonheur et des joies de la vie car ils sont ce qu’il y a de plus précieux sur la terre. La vie est courte.

2- MOYENS: Il convient de donner à tous les hommes la possibilité d’obtenir ces plaisirs et ces joies. En premier lieu, il faut mettre au ban de la société toutes les idéologies qui, au cours des siècles passés se sont rendues coupables de fanatismes et de violences. Toute guerre doit être définitivement bannie puisqu’elle est source de malheur. Ces idéologies sont principalement politiques (marxisme, nazisme, fascisme patriotique) et religieuses (en particulier les religions prosélytes)[11].

En second lieu, il convient de montrer aux peuples que le bonheur décrit a pour fondement la liberté et son corollaire le respect de la liberté d’autrui. Elle implique certes des droits mais aussi des devoirs.

3- LOIS: Établir des lois civiles favorisant la liberté dans le respect d’autrui. Liberté d’aimer celui qui veut bien de cet amour (l’amour n’étant pas seulement la pulsion sexuelle mais aussi le sentiment, et l’engagement mutuel pour un temps); Liberté de penser et de s’exprimer (dans la mesure où les idées soutenues respectent la dignité de tous les hommes (articles 1 et 2) ; Favoriser la liberté de donner la vie au moment choisi, à condition que le nouveau-né soit un enfant normal, doté de toutes les facultés pour trouver dans les meilleures conditions le bonheur et qu’il ne soit pas surnuméraire par rapport aux possibilités de la planète; Liberté de choisir l’heure de sa mort, surtout lorsque celle-ci approche et supprime la possibilité du bonheur proposé dans l’article 1; Bref, toute liberté apte à favoriser le bonheur dans le respect de la liberté d’autrui.

4- Établir des lois civiles favorisant le respect de la liberté d’autrui: Respect de celui qui n’éprouve plus de sentiment et veut quitter son conjoint (possibilité de divorce); Tolérance des actions d’autrui dans la mesure où elles ne détruisent pas la liberté d’autrui; Liberté d’arrêter une grossesse non désirée, tant que l’embryon n’est pas un être humain (=doté de liberté), tout en dénonçant et prévenant (contraception) ses abus qui détruisent la psychologie féminine; Devoir envers les enfants qui, n’étant pas des êtres totalement éduqués dans la liberté, ont besoin d’une éducation réaliste, avec un pôle d’amour et un pôle d’autorité; Établir une justice et des peines adaptées contre ceux qui commettent des délits et des crimes contre autrui, selon qu’il a été défini libre et digne de respect aux articles 3 et 4. La peine de mort doit être supprimée mais elle doit être remplacée, dans les cas les plus graves, par une vraie prison à vie.

5- Favoriser les sciences et les techniques capables d’aider aux conditions matérielles du bonheur du plus grand nombre. Nourriture pour tous, santé, richesse, temps pour les loisirs, protection de la nature, prolonga­tion de la durée de vie, accès à la culture etc. Favoriser la recherche génétique dans la mesure du respect de la nature humaine. Il ne s’agit pas, sauf en matière de maladie et de prolongement de la durée de vie, de changer l’A.D.N. humain.

6- développer avec souplesse ces lois en fonction de l’évolution des mentalités. A terme, les imposer de manière mondiale. Établir un gouvernement mondial remplaçant le coûteux et dangereux système des nations. Unifier le monde et supprimer à jamais les armes de destruction massive, les systèmes de la tyrannie et ses conséquences.

 

Un tel projet de société n’est certes pas parfait. Il reconnaît avec réalisme son défaut structurel, la nécessité pour l’homme de mourir alors qu’il désirerait vivre toujours. Mais reconnaissons-le avec honnêteté. Si Dieu n’existait pas, ne serions nous pas les premiers à y adhérer et à y travailler? Existe-t-il meilleure façon de vivre sur la terre les quelques années où le hasard de l’évolution nous a placés? Ce projet est si bon (le moins mauvais qu’on puisse imaginer compte tenu de ce que nous sommes), qu’il est difficile d’en inventer un meilleur. L’acceptation du divorce et du vagabondage des amitiés est logique. Pourquoi s’imposer à vie le joug d’une vie commune alors que le bonheur passager se trouve plus rapidement dans la liberté et la spontanéité? N’y a-t-il pas plus de joie à se revoir qu’à se supporter? Rien n’empêche bien sûr à ceux qui veulent se marier de le faire, s’ils y trouvent le bonheur. Il en est de même pour l’acceptation de l’avortement. L’embryon n’ayant ni âme immortelle ni liberté, pourquoi lui imposer la vie s’il ne vient pas au bon moment? Il ne s’agit certes pas d’encourager l’avortement pour convenance personnelle mais de le prévenir par une contraception efficace. De même, pourquoi vivre dans la maladie et la vieillesse puisque tout se termine dans le néant?

Cette conception du monde ressemble par beaucoup de ses principes au christianisme. On y parle de droits de l’hommes, de respect de sa liberté, de respect d’autrui, recherche du bonheur de l’autre. Beaucoup de chrétiens ne savent plus en discerner les différences. Pourtant, si les conséquences pratiques sont si différentes (divorce, avortement, contraception artificielle, euthanasie, recherche génétique sur la durée de vie) c’est à cause de différences absolues qui touchent la source même, le sens de la vie.

- L’une croit en une vie après la mort, l’autre ne s’y intéresse pas.

- L’une exalte l’amour du prochain, jusqu’au sacrifice de son propre bonheur, l’autre exalte la liberté en vue de la recherche du bonheur personnel;

- L’une affirme que seul compte ce qui est construit pour durer jusque dans la vision face à face avec Dieu, à savoir l’humilité et l’amour qui se donne. L’autre affirme que seul compte le bonheur personnel car il est urgent d’être heureux, dans un égoïsme modéré, avant que n’arrive la mort.

Il est bien évident que l’humanisme sans Dieu* n’est pas contre l’amour oblatif. Il l’admire de loin. Mais il le place comme l’une des manières, irréaliste mais respectable, dont un homme libre peut donner un sens héroïque à une vie de toute façon vouée au néant. Pour illustrer ce respect, on peut citer en France la reconnaissance en 1905, sous le gouvernement Émile Combe, des sœurs de la charité de saint Vincent de Paul comme association d’utilité publique. Au même moment, tous les autres ordres religieux étaient chassés. On peut aussi citer l’admiration portée de nos jours à l’abbé Pierre ou à mère Thérésa, considérés cependant exclusivement sous l’aspect de leur générosité sociale.

Doit-on affirmer que l’humanisme sans Dieu* prêche l’amour de soi tandis que le christianisme prêche l’amour de l’autre? Ce serait exagéré. L’intention des humanistes n’est pas là mais, dans ses conséquences, l’humanisme sans Dieu semble conduire plus de gens vers l’individualisme que vers l’amour qui se sacrifie. Ainsi, lorsqu’on étudie les conséquences concrètes de ces deux conceptions du monde, il est plus aisé de manifester leurs différences. Elles changent radicalement le sens de la vie. Il est possible de les étudier dans tous les domaines soulevés par l’éthique moderne face à la pensée des Papes. Arnaud Dumouch

 

 

 

BONNES

 

          ET       

 

HEUREUSE

 

ANNEE

 

                                       

 

 

 

LE COIN DE LA BULLE….

 

A N P E

Rectangle: Dis voir un peu mec !
C’est quoi st’agence ?
Rectangle à coins arrondis: C’est là qu’on  embauche!
 

 

 

 

 


                                                                            

Rectangle à coins arrondis: Tu parles de cette queue ! Tu trompes !
Elle continue jusqu’au fond !
                                                                  

Rectangle: A voir la file d’attente, t’es un peuple courageux !                                                                   

 

 

 

 

                                                                              

Rectangle à coins arrondis: C’est justement, y a pas de fond !
Ce sont les orientés dans l’oubli de la mémoire vive !
Ils ne font plus partie des compteurs…
 


                                                                                                                     

 

Rectangle: Jusqu’au fond !
Qu’est-ce qu’il a dans le fond ?
                                                                                      

          

                                                             

                                                                                                                                      

                                       

                                                                        

Monsieur Bonsens

                                                                                       

    

                                                                                          

 

 

                                                     

                                                                                         

 

 

 

 

 

 

 

 

 



[1] Apocalypse 13, 17-18. Ce genre de texte a d’abord un sens symbolique valable pour chaque époque de l’histoire du monde. Mais il devient de plus en plus évident au fur et à mesure que l’histoire avance.

[2] Anecdote significative du changement de génération : Un débat récent de la RTBF (Belgique) mettait en scène de jeunes concubins d’une vingtaine d’années et des psychologues quinquagénaires. Ceux-ci se scandalisaient de leur non-usage du préservatif,  selon eux « indispensable même dans la vie de couple ». Les jeunes répondaient : « Nous avons promis d’être fidèles. Si on ne fait pas confiance, l’amour n’existe pas. » Cette évidence était insoutenable dix ans plus tôt.

[3] Chiffre symbolique valable à chaque époque mais de plus en plus visible à mesure qu’approche la fin.

[4] Genèse 1, 31.

[5] Exode 7, 25.

[6] Anne-Catherine Emmerich (citée à titre de simple témoignage, sans qu’il lui soit attribué d’autorité) eut la vision de l’humanisme universel sous la forme d’une Église : « Et il apparut une nouvelle Église dans laquelle des gens, parmi lesquels il y avait des savants, se trouvèrent rassemblés. Cette Église était ronde (symbole d’universalité ?) avec une coupole grise et tant de gens y affluaient que je ne comprenais pas comment l’édifice pouvait les contenir tous. C’était comme un peuple entier. Cependant, la nouvelle Église devenait de plus en plus sombre et noire et tout ce qui s’y faisait était comme une noire vapeur. Ces ténèbres se rependirent au dehors et toute verdure se flétrit. Plusieurs paroisses des environs furent envahies par l’obscurité et la sécheresse. » (Vie d’Anne-Catherine Emmerich, Téqui, 1950, Tome 3, p. 157). Ces images montrent avec force l’enthousiasme des débuts puis l’arrivée des fruits de séduction dans l’Église du Christ puis d’amertume de tous les antichristianismes. C’est encore plus saisissant si l’on considère l’humanisme actuel ou le culte futur de Lucifer dans sa révolte et sa liberté.

[7] 1 Corinthiens 15, 32.

[8] L’expérience des sept péchés capitaux depuis 1830, les millions de morts, chapitre 4, deuxième étape.

[9] Consulter pour illustrer cette réflexion, l’évolution des débats du Grand Orient de France.

[10] Cette charte n’est pas officielle. Ces textes ont été extraits par l’auteur à partir de textes de l’O.N.U. et de l’UNESCO.

[11] Religion à vocation universaliste. Elles ont tendance à imposer leur message. On pense à l’islam et au christianisme dans leurs dimensions politiques.