SOYEZ FIERS D’ETRE DE L’EGLISE CATHOLIQUE APOSTOLIQUE ROMAINE

 

 

 


      

TU ES PETRUS – BENOIT XVI

 

 

LA LETTRE CATHOLIQUE N° 23

 

OCTOBRE 2005 SON SITE : lescatholiquies.free. fr  DIFFUSION GRATUITE - FAITES LA CONNAITRE

 

TOUT A DIEU PAR L’IMMACULEE

 

SOMMAIRE

 

Editorial : COLOGNE « Le pas des Rois Mages » P.- C. Aubrit St. Pol

L’Immaculée : « La Vierge Marie dans l’économie du salut n° 2 » de Désiré Wasson

L’Unité de l’Eglise : « De la Communion Chrétienne… ! » P- C. Aubrit St. Pol

Histoire : « Hiroshima ou l’Usage du mal en réponse au mal… » Théodule Soplataris

Eschatologie : de Arnaud Dumouch (suite)

Tribune Libre : « Le Cyclone Katrina, De la Légion d’Honneur » de Théodule Soplataris

Méditations de la Bible : La Genèse, « La Création du Monde N°1 » Léonce Grattepanche

Histoire de l’Eglise : « L’Age d’Or des Pères de l’Eglise » de Eusèbe de Césarée

Doctrine et Espérance : « Première Question : Dieu… » P.- C. Aubrit St. Pol

Ecrits des Pères Apostoliques : « Epître » Clément de Rome (suite)

Tribune du Canigou : « Le Hihan de la Manie- Sept’ime… ! » Raymond Lull

 

(A la demande de certains de nos lecteurs et amis, nous revenons à une police de taille 18 pour en faciliter la lecture sur écran ; pour ceux qui voudraient imprimer les textes, il suffit de faire un copier-coller sur Word et réduire à la taille désirée. Merci de votre compréhension. Nous vous demandons de bien vouloir excuser le retard de sa parution qui est le résultat d’un enrichissement de sujets et que tout ce travail est fait bénévolement.)

 

 

 

 

N’AYEZ PAS PEUR DU CHRIST !

OUVREZ GRANDES LES PORTES DE VOTRE CŒUR !  JEAN-PAUL II LE GRAND

 

 


COLOGNE

« Le pas des Rois Mages »

Nous devons rendre grâce à Dieu d’avoir donné l’inspiration à Jean-Paul II le Grand, d’inviter les jeunes à rencontrer le successeur de Pierre, le Vicaire du Christ sur la Terre des hommes.

N’est-ce pas à partir des larmes, des soupirs, des rires et des joies de notre jeunesse que se construit en parti demain ? Bien plus sûrement que de grands discours remplis d’illusions et de tromperies… !

Allez à la rencontre du Christ sur cette Terre, c’est rencontrer le pape, le successeur de Pierre. C’est une double démarche qu’a magnifiquement résumée Jean-Paul II le Grand dans les heures qui précédèrent sa mort : « Je vous ai cherché et vous m’avez trouvé ! » N’est-ce pas là résumer tout le mouvement de la Rédemption qui est rencontre de Personne à personne. A travers le Pèlerin, qui est ‘personna-christi’, c’est la rencontre de deux pèlerins, de deux cœurs qui se cherchent pour s’unir, n’est-ce pas là aussi résumer la vie intérieure du baptisé : rechercher, tendre à la grâce d’union ! C’est aussi le Vicaire du Christ qui va vers la promesse d’avenir tenue scellée et offerte par nos enfants. Quand on rencontre Dieu, on dit sagement : « Dieu fait les 99 pas et toi, tu n’en as fait qu’un seul ! », mais ce pas là est plus précieux à Dieu que toutes les courses de fond du monde, car il sort du cœur inviolable de ton être, il engage tout ce que tu es dans un mouvement de liberté que nul ne peut contraindre, car Dieu Lui-même soutient ta décision et ton pas.

Le pas de cette jeunesse est un pas chargé de tout ce qu’elle est et de tout son devenir, mais c’est également le pas d’un héritage. C’est le pas d’Adam, solitaire allant à la rencontre de son Créateur, c’est celui d’Adam et Eve titubant au carrefour des traverses intérieures, celui de Moïse sur le mont Sinaï, ce sont les pas des prophètes brûlés d’un zèle d’espérance et d’amour. C’est le pas de Jean le Baptiste montrant Celui qui vient, c’est le pas des bergers de la nuit de Noël, celui de la Sainte Famille vers l’Egypte, c’est enfin le pas de L’Agneau gravissant le Calvaire, c’est le pas des Apôtres descendant la colline de l’Ascension…Votre pas est aussi celui de votre sœur, de votre frère persécutés à cause de leur fidélité à Jésus et à l’Eglise.

Ô jeunesse précieuse, plus précieuse que l’or de tous les matins ! Le pas que tu fais, poursuis-le, c’est Son pas, celui de son retour, celui de son triomphe !

Ô jeunesse, force d’espoir et d’espérance, marche et Lui reviendra, Il te saisira dans sa main généreuse et t’assoira dans son Cœur triomphant !

Ô jeunesse, lorsque repue de fatigue, ton pas se reposa au pied de l’autel pontifical à Cologne, c’est un pas de six mille ans de prières, de soupirs, de sacrifices !

Ô jeunesse, ton pas plus précieux que la perle précieuse est la réponse à la foi, l’espérance et la charité de tes pères !

Dieu ton Père, ton Créateur, a préparé de toute éternité l’Immaculée, Celle qui devint la Mère de son Fils, le Verbe Incarné. Ce Fils, vrai Dieu et vrai Homme, nous aima à un tel point que sur la Croix, Il ne conserva rien, pas même sa Mère, qu’Il nous donna comme Mère ; alors n’hésite pas, confie lui ton pas, ton pèlerinage à cette Mère. L’Immaculée, c’est par Elle que tu iras à Lui, que tu seras au rendez-vous…

Pierre-Charles Aubrit Saint Pol

 

 

L’IMMACULEE

 


La Vierge Marie dans l’Economie du Salut n° 2

 

La naissance de l’Immaculée Marie est un évènement considérable dans l’histoire, aussi considérable que la création d’Adam et Eve, car en Marie, la nouvelle Eve, l’humanité retrouve son état originel, celle d’avant la faute. Au terme de son séjour sur la Terre des hommes pécheurs, Elle sera la première humaine en qui Dieu réalisera son projet initial, son Assomption, alors que pour Jésus-Christ, il s’agit de son Ascension, Il s’éleva dans les cieux, auprès de son Père, par la vertu de sa divinité.

L’avènement de Marie l’Immaculée, fille de Joachin et d’Anne, de la tribu de Judas et de Lévy est si remarquable que l’on pourrait parler d’une ‘incarnation’ ce qui est faux sans aucune ambiguïté, même si l’âme de Marie fut préservée au sein même de la Sainte Trinité en vue de l’Incarnation du Verbe, le Fils Unique de Dieu est la seule incarnation dans toute l’histoire de l’humanité.

« Ce soir, Jésus m’envoie et je viens pour te demander de vénérer ‘ l’union ’ de nos deux Cœurs. Oh, si tu savais le bonheur que tu donnes à ta Mère…

Le Coeur glorieux de Jésus-Marie. Tu ne vois plus qu’un seul Cœur régner sur le monde, le Cœur de Jésus, car Il a englobé en Lui tous les cœurs, as-tu écrit un jour. Pense que dans ce Cœur unique se trouve le Cœur Immaculé de Marie, le Cœur Maternel… - de la Mère De Dieu et de la Mère de l’humanité1 -.

« Bien avant ma conception, j’étais dans la Trinité. En concevant mon divin Fils, j’ai pris en moi son Cœur et Il s’est emparé du mien…

C’est le jour de l’Annonciation qu’est né le Cœur unique et c’est ce jour-là que tu fêteras ce grand événement : rencontre des deux Cœurs qui n’en formeront plus qu’un.

Le jour de l’Annonciation, nos deux Cœurs ont vibré de cette joie d’un Cœur unique, car, en se formant, le Cœur de Jésus s’est fondu dans le Cœur de Marie, comme le Cœur de Marie s’est fondu dans le Cœur de Jésus. Ma nature humaine s’est effacée devant la nature divine de mon Fils…

Mon fiat a provoqué la rencontre de nos deux Cœurs, formant à l’instant même le Cœur unique.

Mais lorsque j’ai dit : « Voici la servante du Seigneur », le cœur de la créature s’est trouvé ‘enfermé’ dans le Cœur du Créateur…

Comprends-tu qu’à cet instant, mon Cœur a été ‘enchâssé’ dans le Cœur du Jésus et cela éternellement, en faisant de moi la Mère de Dieu, la Mère du Sauveur…

C’est l’Esprit Saint, l’Esprit d’Amour qui est à l’origine de ce Cœur unique, car j’ai conçu par l’opération du Saint Esprit.

Ce jour-là en offrant asile dans mon Cœur au Fils de Dieu, par la grâce des grâces, Dieu a fait de son Cœur l’asile éternel du Cœur de sa Mère !

Le Verbe s’est fait chair de la chair de sa Mère, son humble servante. L’union de nos deux Cœurs est donc humaine et divine.

« Qu’il me soit fait selon ta parole ! » A la parole de Dieu tout était accompli ! » De Lucie tiré de son livre : Marie cause de notre joie, extrait paru dans le Stella Maris de mars 2001.

Marie l’Immaculée entre de plein droit dans l’histoire générale qu’Elle enrichit de la sienne propre.

Marie est l’Immaculée Conception, car Dieu La fit profiter des mérites de la Passion de son Fils en avant première ; ne fallait-il pas un

sein pur de toute tache pour recevoir le Saint de Dieu ? Seule, l’Innocence, le Fils de toute justice, pouvait s’offrir à la justice du Père Eternel pour justifier les hommes qui accepteraient de se laisser libérer du joug des enfers, du péché originel. Marie l’Immaculée pouvait seule être la Mère de Dieu, la Theodokos.

L’Immaculée est la Mère de celui qui Sauve.

La Mère du Sauveur est parfaitement unie à la Passion de son Fils, Fils de Dieu, Dieu vraiment et homme tout à fait. La Vertu Incarnée.  Elle lui fut unie aussi fortement que son Cœur au Cœur de son Fils pendant les neuf mois de la grossesse, union qui ne cessera plus, que rien ne pourra briser.

Marie l’Immaculée, après l’Ascension de son Fils, devient la Mère de l’Eglise : « Elle priait au Cénacle, au milieu des Apôtres, […]

 

1- ajouté par l’auteur de l’article.

 

L’Esprit Saint se posa sur Elle sous la forme d’une colombe. » Elle est la Mère de l’Eglise parce qu’avant cela Elle fut faite Mère de l’Humanité au pied de la Croix : « Mère voici ton fils, […] fils voici ta Mère. »

Marie l’Immaculée a donné sa chair et son sang pour la Chair et le Sang de son Fils. Fils qu’Elle nourrira de son lait maternel, qu’Il sucera à la mamelle de sa Mère Immaculée. Mère de Dieu par la grâce surnaturelle de l’Immaculée Conception, Marie est la Mère naturelle de l’humanité de son Fils – une seule Personne en deux natures. – Elle fera une parfaite offrande à Dieu : « Je suis la servante du Seigneur ! » Elle offrira la Chair de sa chair, le Sang de son sang en pâture, en nourriture au genre humain. C’est la Chair de sa chair, le Sang de son sang sur le gibet de la Croix, pressoir d’amour.

La Mère de Dieu, après son Fils, a la première place dans l’histoire, on peut dire qu’Elle en est également la « co-récapitulative » puisque Dieu le Père l’a faite Mère de son Fils en qui toute l’histoire se récapitule et s’accomplit. L’union sponsale qui s’établit entre Elle et son Fils sera surélevée au pied de la Croix afin que sa maternité sur l’humanité soit efficiente, car Mère du Rédempteur.

Marie l’Immaculée devient le passage privilégié pour aller à Jésus de même qu’Elle fut le passage que Dieu décida pour son Fils afin qu’Il vienne à la rencontre des hommes.

C’est à partir de son Assomption que Dieu affirmera progressivement l’Immaculée Conception dans l’Eglise même si depuis la Croix son importance s’impose. C’est à partir des définitions dogmatiques sur le Christ-Jésus que s’illuminera l’Icône de l’Immaculée dont la plus belle annonciation est dans l’épisode du Buisson Ardent.

Marie l’Immaculée a la première place dans l’économie du salut, n’est-Elle pas la première à en avoir bénéficié ?

Le dernier dogme à définir au sujet de l’Immaculée est celui de Marie Co-rédemptrice, co-médiatrice et co-avocate. Elle est tout cela de fait, car l’Hostie et le Vin consacrés qui deviennent la Chair de sa chair, le Sang de son sang, l’associent étroitement au Sacrifice Perpétuel et non-sanglant de la même manière qu’Elle Lui fut associée lors de sa Passion.

Jésus-Christ est le Rédempteur, Médiateur et Avocat, Marie l’Immaculée est en sa qualité de Mère de Dieu, co-rédemptrice, co-médiatrice et co-avocate. Si Elle n’est pas cela, Elle n’est pas non plus, Mère de Dieu, Mère de l’humanité, Mère de l’Eglise, Refuge des pécheurs. En effet, si l’Immaculée n’est pas co-rédemptrice, alors le corps et le sang de Jésus-Christ ne sont pas de la chair et du sang de Marie, donc Jésus-Christ n’a pas réellement la nature humaine ce qui est un blasphème de le dire. Si donc Jésus-Christ a assumé pleinement la nature humaine en étant tout à fait homme et tout à fait Dieu, comment dans ce cas sa Mère pourrait ne pas être Co-rédemptrice, co-médiatrice, co-avocate? Si la femme et l’homme pécheurs sont co-procréateurs, co-rédempteurs parce que Dieu, dès l’origine, les a voulu collaborateurs de son acte créateur, bien plus sûrement, Marie l’Immaculée, parce qu’Elle est la toute pure, la sans tache, est-Elle co-rédemptrice, co-médiatrice et co-Avocate.

Marie l’Immaculée va affirmer sa place dans notre histoire, non seulement comme passage obligé pour aller à son Fils, mais comme Messagère du ciel afin d’avertir l’éminente colère de Dieu le Père, nous enseignant la manière de retarder cette colère ou d’en échapper pour tomber dans sa miséricorde. Marie Immaculée est l’éducatrice des enfants de Dieu et des nations.

 

On considère deux périodes majeures dans l’histoire générale : l’antiquité qui se termine avec la chute de Byzance et l’époque moderne qui part de cette chute avec les découvertes des autres continents et autres découvertes scientifiques. Nous pensons pourtant devoir dissocier trois périodes : de la création d’Adam et Eve à la mort et la résurrection de Jésus-Christ, de la Pentecôte à l’hérésie protestante, de cette terrible catastrophe spirituelle et intellectuelle à nos jours dans lesquels se meurent notre civilisation. Dans cette dernière période, il y a deux paliers majeurs : la révolution de 1789 et la seconde guerre mondiale, cette dernière étape permet de mettre en orbite la dernière ligne droite de la révolution dans laquelle se réalise la prophétie de Daniel : « la désolation de l’abomination du Saint des Saints… »

Dieu le Père va envoyer l’Immaculée pour nous y préparer et pour donner sa réponse à l’orgueil d’une société, d’une civilisation, d’une culture contente d’elle-même qui a décidé de vivre en dehors de Dieu, d’être sa propre référence ce qu’affirmera Léopold Sangor : « L’homme mesure de l’homme… » La mesure de l’homme est Jésus-Christ, Dieu Incarné. Un objet identique ne peut être la mesure de l’autre : « Tu ne jugeras pas ton frère… »

 

Le 18 juillet 1830, à la chapelle de la rue du Bac qui appartient aux Filles de la Charité fondées par saint Vincent de Paul, une apparition de la Vierge Marie se déroule. Cette apparition se produit à la demande de Catherine Labouré, Dieu a suscité cette demande audacieuse par la bouche de la plus improbable des petites religieuses, comme si les martyrs chrétiens de la révolution de 1789 avaient obtenu cette grâce pour la France comme Saint Louis avait obtenu de Dieu qu’il suscitât Jeanne d’Arc pour sauver la France de l’Anglais.  Elle se déroule dans la période où la culture révolutionnaire va se consolider pour mieux s’étendre au monde. Rappelons que cette culture révolutionnaire est objectivement et résolument anti-chrétienne.

L’apparition mariale de la rue du Bac est aussi le rappel que Dieu est le maître de l’histoire, mais elle est plus que cela : elle va faire une brèche dans la structure naissante des idéologies pour amener leur effondrement auquel nous avons assisté.

Cette apparition est la première de beaucoup d’autres dont l’importance grandit au fur à mesure que nous approchons des échéances qui prépareront le retour du Christ. Un nombre important d’apparitions n’est toujours pas reconnu pour des raisons qui n’ont rien à voir avec des considérations pastorales. A Tilly sur Seulles en Normandie, il y eut des apparitions très importantes de 1896 à 1899, à la demande des pouvoirs politiques crypto-franc-maçons, l’évêque, Mgr. Amette, étouffa l’affaire, pour le remercier, le pouvoir en place lui obtint le siège de l’archevêché de Paris, quelques temps plus tard, il fut égorgé par son valet de chambre. A Lourdes, c’est essentiellement le pouvoir politique qui persécuta. Mais de tous les lieux d’apparition, celui qui fit l’objet de persécutions dans l’Eglise fut San Damiano. Nous avons assisté à une déferlante d’intolérance, de violence verbale, de violation de la liberté de conscience d’une étonnante gravité. L’évêque du lieu fut muté dans un autre diocèse, il fut accueilli en ces termes par un vieux prêtre qui suivait les apparitions de San Damiano : « Monseigneur, vous qui avait fait tant de mal contre la voyante et sa famille, contre le lieu et les pèlerins de San Damiano, Dieu vous fait savoir que vous êtes venu ici pour mourir et entendre son jugement. » Quelques temps après, il mourut. On ne se moque pas de Dieu, encore moins de sa Mère.

Il demeure un fait, ces lieux ne firent jamais l’objet d’une enquête canonique réelle et, lorsqu’il y en eut une, elle fut rejetée par Rome tant la malhonnêteté et l’incompétence étaient évidentes à l’exemple de ce qui se passa pour la Croix Glorieuse de Dozulé. Bien des grâces à la disposition du peuple de Dieu ont été méprisées, rejetées, de tout cela, les responsables auront à y répondre.

Le plus simple des bons sens, lors d’un évènement de cette nature, est de se poser la question : Qu’est-ce que Dieu veut nous dire ? Le contenu des messages est-il conforme à la Révélation ? Le comportement des voyants est-il conforme aux exigences évangéliques, à la discipline de l’Eglise ? Quels sont les fruits de ces manifestations célestes ? Une chose est certaine, il n’appartient à aucune autorité ecclésiastique de s’enquérir de savoir si le ou les voyants voient ou ne voient pas.

Désiré Wasson

 

 

DE LA COMMUNION CHRETIENNE

 


La Fraternité Saint Pie X projette son retour à la communion !

 

Tous les catholiques ne peuvent que se réjouir quand des frères et sœurs envisagent le retour à la communion.

Rendons grâce à Dieu d’avoir suscité de Jean XXIII, à maintenant, sans oublier Pie XII, des successeurs au siège de Pierre qui ont clairement exprimé, sans aucune concession doctrinale, leur volonté d’œuvrer au retour à la communion de tous nos frères séparés.

L’annonce de l’entrevue entre le pape et les responsables de la Fraternité Saint Pie X est un nouveau pas qui entrouvre une espérance, elle sollicite notre prière.

Il convient pourtant de rester prudent, d’opter pour un optimisme relatif, car si les obstacles humains sont peu nombreux, ils sont d’une redoutable épaisseur dans un matériau très dur. Les difficultés doctrinales sont sans consistance, elles ne posent aucun problème de fond, elles servent surtout à masquer les obstacles humains.

Le Saint Siège, mis devant l’évidence d’un défi lors de la consécration de trois évêques par Mgr. Lefebvre, qui n’est rien de moins que la fondation d’une autre église, ne put faire autrement que de prononcer l’excommunication. Chez Mgr. Lefebvre et, quelle qu’ait pu être l’interférence des sociétés occultes, ce dont nous ne doutons pas, l’arbre est malgré tout tombé dans le sens où il penchait. L’homme, dans l’ultime usage de son libre arbitre, est responsable de son acte.

Les difficultés humaines qui, pour la Fraternité Saint Pie X, semblent particulièrement douloureuses, sont de deux catégories :

1er- Une intelligence de l’Eglise trop humaine, profondément engluée dans des concepts politiques, sociaux culturels, une vision totalitaire associée à une conception socialement utilitaire qui garantit les fractures de classes sociales. Les intégristes, ainsi que les traditionalistes ne peuvent accepter la perspective d’une Eglise dépouillée, humiliée, et pourtant elle va inexorablement vers l’abandon de tout ce qui est trop humain, de tout ce qui est entrave du monde. Elle est appelée à être à la ressemblance de son Epoux : pauvre, humble et aimée. Le Concile Vatican II en a été le moteur nécessaire.

Sans doute cette perception là eut été plus compréhensible dans ces milieux, s’il n’avait surgi les graves déviances doctrinales, liturgiques et disciplinaires. Elles se sont structurées dans le sillage de la culture révolutionnaire, le Concile eut la vertu de les mettre à jour.

2eme- Le mode d’application des réformes légitimes du Concile, dans bien des pays mais particulièrement en France, se fit avec violence, agressivité, rejet de l’autre, mépris, sans aucun souci pédagogique avec une explosion de ‘non-charité’. Il y eut dans cette période, de la part des progressistes comme des autres, une implication idéologique qui brouilla gravement le message évangélique et aliéna la pastorale.

Nous devons accepter que l’Eglise soit dans l’ascension du Calvaire, au sommet duquel elle sera immolée ; cette vérité fait parti de notre foi, de notre espérance. Refuser ce cheminement, c’est renouveler la faute de Pierre lors du retour à Jérusalem, tout de suite après la Transfiguration de Jésus. Nous devons regarder l’Eglise et le monde dans l’unique perspective des fins dernières. Ces dans ses souffrances que l’Eglise prépare son triomphe.

Les critiques de Golias au sujet de la rencontre des évêques de la Fraternité Saint Pie X et Benoît XVI sont aux antipodes de la foi catholique, de l’intelligence de l’Eglise. On ne fait pas un procès d’intention au pape. Il serait temps que la rédaction de Golias se déclare en vérité comme ayant pour but la destruction de l’Eglise.

Le pape Benoît XVI, pas plus que son prédécesseur, ne remettra jamais en cause le Concile Vatican II, mais il est certain qu’il continuera de corriger les déviances dont souffre la liturgie et la pastorale qu’il convient de dégager de toutes les emprises idéologiques et autres interférences occultes. L’Eglise doit retrouver toute sa liberté intra muros et extra muros.

Dans la perspective d’une réintégration à la communion de la Fraternité Saint Pie X, nous souhaitons qu’il n’y ait aucune précipitation, aucune hâte. Il n’est pas souhaitable que nous revivions la confusion qui résulta de la mouvance de laquelle sortit la Fraternité Saint Pierre et qui, malgré la crise intérieure qu’elle connut, ne dévia pas d’un iota de ses options vis-à-vis du Concile et de ses légitimes applications, ni des ses concepts sociaux culturels archaïques et totalitaires particulièrement dédaigneuse en vers le laïcat.

La sincérité des intentions de la Fraternité Saint Pie X doit être éprouvée. Les responsables de celle-ci devraient envisager de permettre à chacun de ses membres de s’exprimer clairement sur le sujet et entreprendre un effort pédagogique particulièrement attentif envers leurs laïcs. Le retour à la communion doit être exemplaire de charité et dépourvu de tout triomphalisme comme ce fut le cas pour la Fraternité Saint Pierre. La sincérité des membres de la Fraternité Saint Pie X, même dans leur erreur, n’est pas susceptible de doute et augure donc d’un retour sincère de grande qualité que l’on peut accompagner d’un esprit de vérité et d’amour. Prions pour que cette démarche aboutisse ! Que peut-il y avoir de plus important que le triomphe de la CHARITE ?

Pierre-Charles Aubrit Saint Pol

 

 

HIROSHIMA

ou

L’usage du mal en réponse au mal…

 


Ceux qui décident la guerre doivent comprendre que la violence dont ils usent appellera d’autres violences. L’homme devient ce qu’il contemple.

« La haine volontaire est contraire à la charité. La haine du prochain est un péché quand l’homme lui veut délibérément du mal. […] « Eh bien ! Moi je vous le dis : Aimez vos ennemis, priez pour vos persécuteurs ; ainsi vous serez fils de votre Père qui est aux cieux… » (Mat.5, 44-45) » Cat. de l’Eg. Catho. n°2303

« Tout acte de guerre qui tend indistinctement à la destruction de villes entières ou de vastes régions avec leurs habitants, est un crime contre Dieu et contre l’homme lui-même, qui doit être condamné fermement et sans hésitation. » Un risque de la guerre moderne est de fournir l’occasion aux détenteurs des armes scientifiques, notamment atomiques, biologiques ou chimiques, de commettre de tels crimes. » Cat. de l’Eg. Catho. N°2314

L’initiateur d’une guerre commet un crime de sang, il est la cause première de toutes les violences qui s’en suivent, causalité mécanique, dramatique. Si en conclusion d’un débat intérieur tragique, une personne décide de mettre fin à ses jours par peur de la guerre, cet acte est de la responsabilité morale de celui qui a choisi la guerre plutôt que la paix qu’il pouvait établir ou préserver. L’ultime responsable du conflit sino-japonais et américano-japonais, même si les U.S.A. ont fait tout ce qu’ils pouvaient pour déclancher le conflit, est à l’évidence l’empereur Hirohito, de même que Hitler est le premier responsable de la seconde guerre mondiale.

La violence, sous toutes ses formes, expose ceux qui la subissent et ceux qui l’exécutent à des tentations pouvant les entraîner dans l’infrahumain. L’homme est blessé, on n’a pas le droit d’en appeler à ses faiblesses, on n’a pas le droit de le tenter pour atteindre les fins que l’on s’est fixées.

La violence n’est justifiable que si on doit se défendre, par des moyens proportionnés, sans sentiments de haine, c’est ainsi que la victoire est légitime et génératrice de paix.

La violence est la conclusion du péché d’orgueil qui sous-tend un désir de domination et son corollaire de destruction. La violence est source de destruction spirituelle pour leurs auteurs au point de ne plus pouvoir user du libre arbitre quand Dieu sollicite ultimement une réponse à son amour, à sa miséricorde. C’est le principe de la damnation éternelle, se couper définitivement de Dieu.

Toutes les violences sont des enfermements, des chaudrons dans lesquels se mitonnent la force centrifuge qui fait retourner la violence contre son auteur et la force centripète qui l’a fait exploser sur les autres.

La violence peut être aussi la somme de l’injustice, du mensonge, de l’humiliation, du désespoir. C’est le monstre du péché de chaque nation, l’accumulation de ceux de chaque citoyen. C’est pourquoi les nations sont appelées à un jugement spécifique et à leur disparition.

La configuration en patrie de l’humanité est la conséquence de son orgueil qu’elle exprima dans l’affaire de la Tour de Babel. A cette période de l’histoire, l’humanité refusait de se répandre sur la Terre, les princes voulaient la tenir aussi près d’eux que possible, ils prétextèrent vouloir honorer Dieu en construisant cette Tour, Dieu, en réponse, provoqua la confusion des langues et ils se dispersèrent. C’est à partir de cet événement que se constituèrent les patries ce qui rendit les guerres possibles. Dieu n’ignora rien des conséquences de cette configuration, il l’a voulue pour appeler les hommes à l’humilité. S’il y a des guerres, c’est toujours par manque d’humilité.

L’idéologie nationaliste et toute forme de nationalisme est l’expression d’un orgueil monstrueux, une idolâtrie inacceptable de la notion de patrie. Le nationalisme, qu’il soit de droite ou de gauche est une aberration, fille de la culture révolutionnaire. Elle est issue des adultères du lit intellectuel et de la religiosité du romantisme, véritable sac à merde de la culture occidentale.

La guerre de Trente Ans annonce les guerres modernes, les guerres révolutionnaires, car elle est le premier conflit de l’époque moderne qui initie le mépris de la vie humaine.

Les conflits, depuis, n’ont pas cessé de monter en inhumanité, en cruauté. L’introduction des idéologies dans le gouvernement de la cité a corrompu les consciences morales : tout est possible, tout est permis pour imposer l’idée que l’on se fait de l’autre ou de la vie de l’autre : principe fondateur de la culture révolutionnaire et de toute idéologie.  Cette culture inversée va interférer dans les domaines de la science et des recherches avec d’autant plus de facilité qu’elle sape progressivement les fondements de toute conscience morale. C’est ce qui explique, entre autre chose, que des esprits si intelligents aient pu envisager les applications militaires de la radioactivité sachant pertinemment que de telles inventions induiraient des destructions massives.

De tous temps les populations civiles ont eu à souffrir énormément, on aurait imaginé que les techniques modernes les eussent davantage protégées, il n’en est rien, même si, avec un aplomb surprenant, des Etats belliqueux usent du terme de « guerre propre et de dommages collatéraux ! » Il faut oser !

Les concepteurs de la bombe atomique, ceux qui ont conseillé son emploi, ceux qui ont pris la décision de son usage, ceux qui ont accepté d’obéir à cet ordre, sont tous coupables de crime de guerre, de crime contre l’humanité.

Dans l’ordre de la morale, il n’y a pas de différence de gravité entre un crime raciste, un acte de torture, un attentat, le bombardement atomique, car il s’agit d’une atteinte radicale, délibérée contre la dignité de l’homme, donc contre Dieu : « L’homme vivant est la gloire de Dieu. » St. Irénée.

Le double bombardement atomique, précédé de survols de bombardiers à basse altitude pendant des semaines pour le seul plaisir de terroriser les populations civiles, n’a aucune justification, c’est un acte infrahumain. Faire prévaloir que cette décision fut prise à seule fin d’hâter la fin du conflit, de préserver des vies, quand on voit ce qui s’en suivit dans la guerre du Vietnam, n’est pas recevable. Les autorités U.S. voulaient expérimenter cette arme au réel pour s’assurer la domination du monde par la terreur si possible, l’asservissement en suite, c’est aussi vrai pour le bloc communiste que pour le bloc libéral ! De quoi rire non ! (Conf. Le nouvel Observateur n°2125, 2005)

L’arme atomique, comme toutes les autres armes à grandes innovations technologiques, biologiques, génétiques sont autant de fautes lourdes qui surinfectent la blessure originelle de l’humanité… Ce sont les humbles, les pauvres qui hâtent le retour du Christ-Jésus, seul remède à tous ces maux.

« Le progrès de l’armement scientifique accroît démesurément l’horreur et le perversion de la guerre. Les actes belliqueux, lorsqu’on emploie de telles armes, peuvent en effet causer d’énormes destructions, faites sans discrimination, qui du coup vont très au-delà des limites d’une légitime défense.[…] Tout cela nous force à reconsidérer la guerre dans un esprit entièrement nouveau. Que les hommes d’aujourd’hui sachent qu’ils auront de lourds comptes à rendre de leurs actes de guerre.[…] » (C.V.II.GS n° 80, 1-2).

Le peuple japonais a raison de conserver un témoignage de ce bombardement atomique, il doit aussi se souvenir des errances désastreuses d’un pouvoir politique au nationalisme exacerbé et faire preuve d’un courage intellectuel pour reconnaître ses fautes et leurs responsabilités dans la seconde guerre mondiale mais aussi en d’autres lieux d’Asie.

Ce peuple doit tirer de sa terrible expérience de la guerre les leçons qu’elle induit et devenir un acteur efficace et généreux pour la construction de la paix.

Les conséquences morales de l’emploi démesuré de cette arme de feu, tout à fait injustifiée, ont marqué, jusqu’au retour du Christ-Jésus, l’humanité, ainsi que toutes les exactions liées à cette guerre particulièrement infrahumaine dès le début. Elles s’en font encore sentir et pèsent insidieusement sur toutes les valeurs fondatrices de toute la société, une perte du sacré, de la valeur de la vie, une perte de sens du bien commun. Intellectuellement, spirituellement, socialement, économiquement, la seconde guerre mondiale se poursuit avec des victimes toujours plus nombreuses, de plus en plus anonymes parce que c’est l’acte révolutionnaire qui se prolonge… C’est un effondrement de la morale que cache mal l’action de moins en moins claire des O.M.G. Quelle valeur morale faut-il accorder aux carrières fondées sur la souffrance, la misère des tout petits… ? Silence, voyons ! On tourne !
Théodulfe Soplataris

 

 

ESCHATOLOGIE

 

La Fin Du Monde (suite)

 


 

Le protestantisme et les guerres de religion

 

(Chose probable)

 

Pourtant, renaissant sans cesse à chaque génération, la bête blessée de l’orgueil[1] repousse. Elle est plus forte et dirige les nations humaines. Ainsi, à la fin du XVème siècle, alors que la vie humaine restait fragile et courte, les théologiens catholiques élaboraient des systèmes théologiques rigides où la règle de la foi était conservée à travers beaucoup de menaces, parfois des menaces sur la vie même de celui qui pensait autrement, où la défense de la vérité s’accompagnait d’un goût du luxe matériel, d’un culte pour la beauté. Le monde de la Renaissance est comme toutes les époques un mélange de ce qu’il y a de mieux et de pire dans l’homme. Mais, pour ce qui est de l’Église, encore maîtresse du monde occidental mais déjà contestée en raison des abus de ses hommes de pouvoir, le bilan est ambigu. Devant les excès des papes sou­cieux de construire de grands temples pour Dieu (et pour que leur nom demeure), des voix s’élevaient et protestaient. De grands saints, poussés par l’Esprit de Dieu, sentaient l’approche du malheur et réclamaient une réforme de l’Église. Mais la décadence était profonde, et plus profond encore était la méconnaissance du clergé catholique vis-à-vis de l’Évangile. L’erreur ne se situait pas dans les dogmes gardés infailliblement par l’Église en raison de la promesse faite à Pierre*. Elle se situait dans l’enseignement concret de l’Évangile, au jour le jour, et dans sa pratique.

En 1514, le dominicain Tetzel avait entrepris de persuader les fidèles que le salut s’opère aisément par les oeuvres. II proposait “ les passeports pour franchir l’océan en furie, et arriver tout droit au paradis ». Il utilisait volontier le dicton : «Sitôt l’argent tinte dans la cassette, sitôt l’âme en faveur de qui l’on donne saute hors du purgatoire ». Le Ciel voyait arriver à l’heure de la mort des hommes bardés de sacrements et d’indulgences, assurés ainsi de leur salut alors que leur cœur ne se souciait que d’eux-mêmes. Que sert à l’homme un sacrement reçu à l’heure de sa mort s’il le prend comme un moyen quasi magique d’aller au Ciel ? Si ce n’est pas l’amour mais la peur de souffrir en enfer qui guide sa vie chrétienne, à quoi lui servent les sacrements ? Le mal était si profond et si dangereux pour le salut de ceux qu’il aimait que Dieu agit. Il utilisa encore son habituelle sagesse : « Il compte les jours des constructions humaines, il les pèse pour voir si elles ont une utilité pour le salut, il les divise et fait naître l’humilité[2] ».

En Allemagne, il trouva un jeune moine augustin, prêtre depuis peu de temps (1507). Son nom était Martin Luther. Il était rongé par l’angoisse de son salut à la vue de ses propres péchés. Lors de son noviciat, il avait été nourri d’une théologie en apparence pleine de dignité, mais hélas fallacieuse. Le salut était promis à ceux qui par leurs œuvres de piété et leurs vertus méritaient le Ciel[3]. Il avait donc essayé d’être vertueux mais tous les jours, il retombait dans les mêmes travers. Il lisait, méditait, cherchait une règle capable de rendre un homme certain de son salut. Dans saint Paul, il lut que l’homme sera sauvé par sa foi, c’est-à-dire par sa confiance en Dieu. Ce fut pour lui un baume de réconfort. Une paix totale l’envahit. A partir de ce jour, il s’opposa aux prédicateurs vendant des indulgences. Poussant plus loin son intuition, son successeur Calvin élabora une théorie selon laquelle ceux qui meurent sans avoir cette confiance en Dieu sont à coup sûrs damnés, non de par leur faute mais par un choix mystérieux de Dieu qui ne leur a pas communiqué sa grâce.

Cette thèse excessive, en contradiction avec ce qu’est Jésus, lui fut suggérée par des écrits mal interprétés de saint Augustin. Il n’eut pas l’idée que Dieu proposait sa grâce à tout homme... à l’heure de la mort.

Le protestantisme est aux yeux des catholiques et des orthodoxes une véritable hérésie en ce sens qu’il fait sien une erreur importante pour le salut. Ces deux Églises enseignent que Dieu promet la vie éternelle à celui qui ose l’aimer comme un ami, dans une réciprocité d’épouse adulte. Les théologiens protestants réduisent l’amour à l’attitude confiante d’une épouse incapable d’aider son aimé, en état de minorité légale, trop incapable au plan intellectuel et moral pour penser, hériter et simplement prendre la parole à table. Dieu ne fut bien sûr pas à l’origine d’une telle perte. Luther l’inventa lui-même, à travers une réflexion sincère mais trop nourrie des erreurs catholiques du personnel ecclésial catholique de son époque. Luther n’eut pas assez d’audace pour vérifier auprès du rocher de Pierre, ce qu’enseigne réellement la Sainte Église.

Pour comprendre pourquoi Dieu bénit* cette Réforme après sa naissance, lui permettant de s’étendre dans près de la moitié du catholicisme, il faut se rappeler la très belle remarque de saint Jean Chrysostome, citée plus haut[4]. C’est ainsi que pense Dieu. Que sert à l’homme d’avoir la plénitude de la révélation s’il s’en sert mal ? S’il y a une hérésie dans la Réforme, il existe aussi des richesses immenses en oraison, lecture de la Bible, liberté des enfants de Dieu. Le peuple des protestants trouve souvent l’amour dans l’Écriture Sainte, au-delà de la théologie complexe de ses docteurs. Mais Dieu, en divisant l’Église d’Occident de l’intérieur, fit sortir du bien[5], obligeant le catholicisme à se réformer d’urgen­ce, laissant le protestantisme dans la pauvreté de ses propres divisions, suscitant par les compétitions entre ces confessions un zèle nouveau pour Dieu et les missions[6]. C’est pour ce bien-là et surtout pour l’humilité que suscite l’humiliation que Dieu veut parfois la division. La Bible illustre magistralement cette sagesse par l’histoire de la division d’Israël* en deux nations après la mort de Salomon[7]. Parce qu’il vaut mieux une Église divisée qu’une Église orgueilleuse, il se peut que l’unité des chrétiens (tant désirée depuis quelques années par le courant de l’œcuménisme) ne se fasse que dans l’humiliation extrême vécue au temps de l’Antéchrist* ou encore au moment du retour glorieux du Christ.

Quant aux hommes qui s’adonnè­rent à la violence de part et d’autre dans les guerres du fanatisme religieux, qu’advint-il d’eux ? Ils furent disposés au salut par cela même qui faisait leur péché. Jésus nous a prévenu dans les Évangiles [8]: “Celui qui prend l’épée périt par l’épée“, ce qui signifie qu’il récolte de sa violence un salaire de souffrance finalisé par sa conversion. Pour ceux qui moururent dans cette violence, sans s’être repentis, Jésus agit comme il le fait pour tout pécheur, comme il le fit pour saint Paul au jour de sa conversion. Il les enveloppe de sa lumière, celle de la vérité sur leur péché, il les fait tomber à terre, par la mort qui les effraie, puis il leur parle de sa voix : “ Pourquoi me persécutes-tu ? [9]” Devant cette voix, Paul, de persécuteur religieux devint après trois jours de prostration (correspondant par symbole au purgatoire qui éduque les violents repentis avant leur entrée au Ciel) le plus grand des serviteurs de l’Évangile. Il ne refusa pas la conversion car, s’il agissait ainsi, c’était sincèrement pour Dieu, avec un zèle mal éclairé. Il en fut de même pour la plupart des sectateurs de guerres de religions et même aujourd’hui pour les fanatiques de toute confession.

 

Nous pourrions prolonger à l’infini notre regard sur l’histoire sainte de l’humanité et faire les mêmes remarques par rapport aux situations multiples d’aujourd’hui. Il n’y a pas de nos jours davantage de malheurs physiques que jadis, au moins dans la partie développée du monde. Mais quand ces événements arrivent, ils peuvent être interprétés comme des signes de la fin du monde tels qu’ils peuvent s’appliquer à chaque génération. Jusqu’à la fin du monde, Dieu et ses anges combattront l’orgueil sans cesse renaissant de chaque génération. Évidemment, lorsque le mal est actuel, il est difficile voire impossible d’en parler de cette manière sans se montrer indélicat. On ne va pas près du lit d’un malade pour lui dire : Tu apprends l’humilité ! Ce regard est de l’ordre de la contemplation, non de la prédication.

Arnaud Dumouch

 

 

 

 

 

 

 

LA TRIBUNE LIBRE

 


Le Cyclone Katrina

 

Le média ‘Vox Dei’ de confession protestante, peu bienveillant envers les catholiques, a fait connaître une information de taille : dans les jours qui devaient suivre le cyclone, si cette catastrophe ne s’était pas produite, plus de cent mille homosexuels avaient eu l’accord de créer le ‘ Le Jour de la décadence’, ils projetaient d’organiser des scènes de rapports sexuels dans les rues et tous lieux publiques à la Nouvelle-Orléans. La municipalité était d’accord malgré les protestations des citadins, car ce regroupement leur aurait rapporté 100 millions de dollars. Du propre aveu des organisateurs, ils considèrent cette catastrophe comme la réponse du Dieu des chrétiens.

Les experts météorologues et autres spécialistes affirment que les dégradations de l’environnement par l’action des différents acteurs polluants sont la cause de ces bouleversements climatiques.

On ne peut nier que l’acte de l’homme contribue lourdement au dérèglement de la création et qu’il soit le résultat du péché d’orgueil de beaucoup. La qualité morale et spirituelle de l’acte humain est le résultat de ses choix de conscience, de ses appétits.

On pourra arguer de toutes les arguties pour éviter que l’on établisse une relation de causalité entre le Jour de Décadence et le cyclone, mais pour le juste, pour l’innocent, il n’y aura aucun doute à lire cette tragédie à la lumière des fins dernières.

Mais comme pour pharaon et sa maison qui, de ces orgueilleux d’aujourd’hui, en acceptera la leçon ?

L’humanité devrait comprendre que l’on ne peut constamment vivre le dos tourné à Dieu sans qu’Il ne finisse par faire entendre son NON à cause des soupirs et des larmes des tout petits.

Qu’en sera-t-il pour Paris, dont le gouvernement vient de donner son accord pour l’organisation des jeux olympiques homosexuels en 2010 ?

 

De La Légion d’Honneur… !

 

Dans le journal officiel du 14 juillet 2005 n° 163, on trouve les noms de sept membres du corps sacerdotal de l’Eglise de France : trois évêques et quatre prêtres qui ont accepté de demander à recevoir les honneurs de l’Etat Français, de les recevoir des mains d’un personnel politique et d’institutions résolument antichrétiens, résolument et sournoisement méprisants la dignité de la personne.

Il est bien étrange que cette année les médias n’aient pas cru devoir parler de ces prélats honorés. Avaient-ils reçu des ordres ?

C’est un évènement déplorable qui n’honore pas l’Eglise de France, qui humilie, blesse ceux qui aujourd’hui prennent des risques, pas encore sanglants, pour témoigner de l’Evangile y compris en église de France. Ils ne craignent pas de dénoncer des actes et des lois qui agressent l’ordre naturel et divin.

Comment des témoins de l’Evangile en sont-ils arrivés là ?

S’il est interdit à un religieux, à un membre du corps sacerdotal de s’engager en politique, pourquoi alors se compromettre de cette manière ? Qu’ont-ils besoin de donner une légitimité de fait à un personnel politique, qui depuis la loi de l’I.V.G., n’en a plus ?

Cette décoration à le goût du sang des enfants à naître !

Cette décoration a le goût amer de la loi de bioéthique qui autorise de fait le clonage humain reproductif !

Que ferez-vous quand le regard des martyrs se posera sur vous ?

Qu’avez-vous encore à vendre que vous n’ayez déjà prostitué ?

Mais que faites-vous donc du seul honneur qui soit pour vous : celui de la Croix du Christ ?

Théodulfe Soplataris

 

 

 

 

 

 

 

 

LES MEDITATIONS DE LA BIBLE

 

« O Vierge l’Immaculée, je dépose entre vos mains ces méditations comme je me mets sous votre sauvegarde. Je vous supplie, comme un enfant perdu, d’intervenir auprès de la Sainte Trinité pour qu’Elle m’accorde les lumières surnaturelles qu’Elle vienne au secours de mon indigence. Amen ! »

 

 


LA GENESE

 

(Le mot genèse veut dire ce qui est en tête, ce qui est premier, ce qui est l’origine. Le livre de la Genèse est le premier des livres de la Révélation, c’est lui qui origine tous les autres livres, mais c’est l’Evangile qui en est la conclusion et qui éclaire l’ensemble de la Révélation.)

 

La création du monde :

 

« Au commencement Dieu créa le ciel est la Terre. La Terre était vide et déserte et les ténèbres étaient au-dessus de l’océan et l’esprit de Dieu se penchait au-dessus des eaux. » (Gn. I, v. 12)

 

A l’origine de tout ce qui est et existe, il y a un Etre absolu qui n’a ni début ni fin, de par son vouloir Il est la cause de tout ce qui existe et est.

 

A- : Toute chose, tout vivant y compris l’humain sont des existants, tout simplement par ce qu’ils existent y compris les anges qui sont de purs esprits. Mais parmi ces existants, il y a ceux qui sont pourvus de l’être, c'est-à-dire les anges, les mondes angéliques et la communauté des humains, morts à la Terre ou y vivant. Ces humains avec les anges sont les seuls à posséder un être, à être une personne, parce que Dieu, qui est l’Etre parfait, par excellence, absolu, veut que l’homme soit à son image, à sa ressemblance. Pour y parvenir Dieu accorde au simple vivant, à l’existant une âme « Anima », ce qui le fait être, ce qui le fait devenir une personne. Il y a deux étapes pour Dieu, il donne la vie commune à tout ce qui existe, « l’animus » et il confère l’être aux seuls humains et l’a conféré aux anges. Il faut bien distinguer les deux et ne pas reproduire l’erreur de Guillaume d’Occam1, dominicain, qui jeta les bases de l’hérésie doctrinale du mouvement de la Réforme et faillit porter un coup fatal à la métaphysique.

 

La création matérielle induit les lois de la physique : l’espace, la densité, la longueur, la largeur, la profondeur, le poids et le temps. C'est-à-dire que toute la création est conditionnée, elle est donc limitée quant à sa durée, c’est la raison pour laquelle elle introduit la notion de temps. Même si Dieu fait cette création naturellement bonne, elle n’est pas de l’ordre de la qualité, elle lui est inférieure. En effet, c’est la qualité qui ordonne la matière, la quantité. La quantité, ce qui est mesurable, ne saurait ordonner la qualité. C’est pourquoi le Christ-Jésus enseigne que la bonté, qui est en soit une chose juste, est inférieure à l’amour de charité qui consiste à aimer l’homme comme Lui l’aime ; pourquoi ? Parce que Dieu est la qualité absolue et qu’Il appelle l’humain à lui devenir semblable.

Aussi, Dieu étant la qualité par excellence, il se trouve donc en dehors de toutes les lois de la création, Il n’y est pas soumis. Lui seul a fait sortir du néant, du vide originel, la matière. Il importe peu de savoir sous quelle forme elle fut créée à son origine, car ce dont il faut se convaincre et ce à quoi il faut croire, c’est que Dieu, la qualité indépassable, est le créateur de tout ce qui est existant, de tout ce qui possède l’être.

 

B - : La quantité, la matière, le créé étant dépendante de la qualité, ne saurait avoir son propre vouloir, ni être habitée du moindre désir. Elle n’a pas conscience d’elle-même, ni de sa propre existence, elle n’est donc pas agissante par elle-même, elle ne peut donc pas avoir était agie par le concept ‘rigolard’ du hasard. Mais qui donc serait à l’origine du hasard ? La réponse est dans le rire de l’âne.

La matière n’ayant aucune qualité morale n’a pu surgir de son propre mouvement, ni subir les assauts d’un hasard sourcilleux comme le Père la Pivoine sorti de l’ombre de ses choux !

 

 Nous verrons que, sans tomber dans le délire créationniste, en suivant par la raison le déroulement des actes de Dieu relatés dans le livre de la Genèse, que Dieu est bien l’origine de tout ce qui existe et de toute créature qui est pourvue de l’être.

Et peut-être parviendrons-nous à rejeter les aliénations idéologiques qui entravent encore le libre mouvement de notre faculté de comprendre sans qu’il ne se trouve plus d’opposition entre foi et raison, entre foi et science, chacun étant remis à sa place. Ainsi pourrons-nous mieux comprendre la proximité de Dieu, bien plus proche que notre propre carotide.

 

Que la grâce de l’Immaculée nous accompagne dans cette série de méditation ! Que l’Immaculée face de vous une prière vivante !  

 

1- Guillaume d’Occam joua un rôle déterminant et néfaste dans le débat des universaux, sa proposition fut reprise par les courants protestants ce qui, par expansion, contribua au rejet criminel de la métaphysique. Ce rejet contribua à une obscurité sur Dieu et l’humain.

Léonce Grattepanche

 

 

HISTOIRE DE L’EGLISE

 

 

 

 

L’Age d’Or des Pères de l’Eglise

 

De toutes les mesures discriminatoires de l’empereur Julien l’Apostat, la plus sévère et injustifiée fut celle du 17 juin 362, elle interdit aux chrétiens d’enseigner les lettres classiques. Cette disposition fut critiquée par les païens eux-mêmes, car trop radicale entre hellénisme et christianisme, d’autant qu’elle ne correspondait plus à la réalité, l’Eglise ayant pleinement accepté l’éducation et l’enseignement traditionnel. L’attitude de Julien est réactionnaire, car il n’y a plus d’opposition entre élite intellectuelle et foi chrétienne. L’apport du christianisme réactive la culture classique qui tendait à se scléroser. Ce fut Marius Victorimus qui, en utilisant le néo-platonisme pour défendre le dogme trinitaire de Nicée, redonna de la vie à la culture classique.

C’est le christianisme qui devient l’élément actif de cette culture, face à un paganisme appauvri et infesté avec ses compromissions avec l’occultisme.

C’est dans la seconde moitié du IVe s. que s’épanouit l’âge d’or des Pères de l’Eglise. Les Pères du IVe. s. à la moitié du Ve. s. représentent un moment d’équilibre particulièrement précieux entre l’héritage antique et l’inspiration chrétienne parvenue à sa pleine maturité.

Les Pères appartiennent tous à l’élite et parfois même au rang social le plus élevé : Ambroise fils de préfet, Jean Chrysostome fils d’un maître de la milice. Augustin, issu de la petite bourgeoisie, protégé par un mécène, il accédera au professorat. Ils ont tous fait de solides études, ce sont tous de grands écrivains, ils mettent au service de leur pensée une maîtrise incomparable de leur langue.

Tous ont eu un berceau planté dans la foi chrétienne, soit que leur famille l’était depuis plusieurs générations, soit par leur mère. Les mères, les sœurs jouèrent un rôle considérable dans leur éducation religieuse comme morale.

Ils se forment tous dans la solitude et tous seront appelés à la quitter pour le service du peuple de Dieu.

Les Pères de l’Eglise sont tous devenus de bons évêques, de bons pasteurs ou des moines qui ont toujours répondu présent au service de l’Eglise quand elle les appelait.

Leurs œuvres sont immenses avec des genres littéraires très divers. Elles traitent de toutes les matières connues à leur époque. L’activité intellectuelle des Pères de l’Eglise ne rejetait aucun domaine, ni les problèmes de la société de leur temps. Elles n’étaient réservées à aucune catégorie, il n’existait aucune séparation entre le monde profane et religieux, pas plus qu’il n’existait une culture religieuse proprement cléricale, comme ce fut malheureusement le cas dans la période médiévale.

Ce fut une période bénie de la vie intellectuelle et religieuse, similaire à celle de la période gothique.

Il nous faut nous réapproprier notre place dans le désert culturel et intellectuel de nos sociétés.

Il faut convertir nos intelligences.

Eusèbe de Césarée

 

 

 

 

 

DOCTRINE ET ESPERANCE

 

 


 

Première Question : DIEU ?

 

Le mot dieu, dans notre époque confuse, a une diversité de sens assez prodigieuse, une étrange élasticité au point que pour deux catholiques dans une même paroisse il recouvre pour chacun un sens très différent, voir opposé. Aussi pour se protéger de cette confusion, il convient d’écouter ce que dit infailliblement l’Eglise Catholique Apostolique Romaine et du sens qu’elle donne infailliblement à ce mot.

 

La raison de cette confusion a plusieurs causes : une formation de base très insuffisante, une pollution idéologique, gnostique et une infestation due à des proximités avec l’occultisme.

 

Le mot dieu est membre d’une famille à la racine indo-européenne, die- qui signifie « briller » qui, élargie en « deiwo-et en dyew » servit à désigner le ciel lumineux, considéré comme divinité, puis les êtres célestes par opposition aux hommes de la Terre. C’est la plus ancienne dénomination indo-européenne de la divinité. Cette dénomination est liée à la notion de lumière « Dieu est lumière… », en grec elle fut remplacée par esprit « théo- ». « Deiwo » a donné en latin « deus » qui signifie dieu, alors que « dyew -» a donné en grec un nominatif « Zeus » désignant le roi des dieux d’en haut, ce qui donna en latin « Juppiter pour ju-pater » avec redoublement pour la consonne signifiant « dieu-père » ou encore « jour-père », ce qui donne dans un sens élargi, « dieu le premier » ou « dieu l’unique ».1

 

« Du ciel en effet se révèle la colère de Dieu contre toute impiété et toute injustice. Car ce qui se peut connaître de Dieu est pour eux manifeste ; Dieu le leur a manifesté. Depuis la création du monde, en effet, ses œuvres rendent visibles : sa puissance éternelle et sa divinité. Ils sont donc sans excuses, puisque, connaissant Dieu, ils ne l’ont ni glorifié ni remercié comme Dieu ; ils se sont égarés dans leurs vains raisonnements, et l’obscurité s’est faite en leur cœur insensé. Se flattant d’être sages, ils sont devenus fous, et à la gloire du Dieu impérissable, ils ont substitué des images représentant l’homme périssable, des oiseaux, des quadrupèdes, des reptiles.

Aussi Dieu les a-t-il livrés à l’impureté au gré des convoitises de leur cœur, en sorte qu’ils ont avili leurs corps en eux-mêmes : n’avaient-ils pas délaissé le vrai Dieu pour le mensonge, adoré et servi la créature au lieu du Créateur, lequel est béni éternellement. Amen ! » (Rm. I, 18-24)

 

Des études historiques et religieuses sur l’Inde démontrent qu’il y a bien eu une croyance naturelle en un Dieu Unique, cette croyance se situerait avant l’émergence de l’idolâtrie.

 

 

On sait que dans la Chine médiévale, l’élite intellectuelle croyait à l’existence d’un Dieu Unique au-dessus de tous les dieux, cette croyance semble avoir eu cours dans le confucianisme. On en trouve des éléments de cette croyance dans le fond de l’antiquité européenne. Socrate, tout en honorant les dieux de la cité d’Athènes croyait en un Dieu Unique et ne craignait pas de se moquer des délires de la mythologie grecque. On a également découvert des tribus amérindiennes monothéistes qui pratiquaient des rites de purification proches de notre baptême.

Dans ses révélations, Catherine Emmerich1 décrit la descente de Jésus dans les limbes qui se présente aux justes païens et ceux-ci le reconnaissent comme leur Sauveur et Dieu. Toutefois tous les sauvés n’étaient pas croyants d’un Dieu Unique.

 

On sait que des hommes vivant en une société repliée et éloignée des centres de civilisation tendent à multiplier les dieux de son panthéon, s’éloignent de la notion du Dieu Unique et ils régressent.

 

 

 

En l’état des recherches actuelles, il semble qu’il y a bien eu un point X dans l’histoire où tous les hommes ont cru avec une foi naturelle en un Dieu Unique.

 

Quelle compréhension les mondes païens ont-ils du mot dieu ?

 

Nous savons qu’il y a eu une période où l’humanité avait une foi naturelle en un Dieu Unique. Il est possible de la situer dans la proche période qui suivit le retour de Noé sur le Terre ferme et qui s’étend au-delà de la confusion des langues de la tour de Babel.

Le problème est que nous buttons sur l’établissement des dates à cause de la fumeuse et très menteuse théorie de l’évolution. Tout porte à croire que l’humanité est beaucoup plus jeune qu’on nous le dit, pas au-delà de 15000 ans, plus proche de 10000 ans voir en deçà.

 

1- Religieuse augustinienne Allemande (1774-1823), mystique, favorisée de grâces particulières, déclarée bienheureuse par J.P.II le Grand.

Les païens mettent le dieu au-dessus de leur condition ; il leur est impensable qu’il soit leur égal. D’autant qu’ils ont besoin d’idéaliser leurs pères fondateurs, leur héro, d’où en partie l’origine de leur mythologie. Même si leur foi est animiste, l’objet de leur dévotion est supérieur puisqu’ils le considèrent comme la cause de tel élément naturel ou de tel animal.

 

Ils perçoivent leur dieu comme un juge distribuant les bons points, ils ont la prescience d’un jugement final. Ils adorent, ils supplient, ils honorent leur dieu. Ils ont un sens aigu de l’intercession, elle leur est une nécessité. Il leur faut un prêtre, un corps sacerdotal, une institution qui fait le lien entre eux de la Terre et leurs dieux au ciel.

Ils ont la notion de purification, de sacrifice, même si ces notions sont pour nous dévoyées et au but erroné, leur attitude religieuse, répondant à un besoin de transcendance, est conforme à ce que Dieu attend de l’homme.

Etre païen n’est pas en soit une faute, sauf si on a perçu la vérité dans la Révélation chrétienne ou que chrétien on revienne au paganisme.

 

 

1-Dictionnaire étymologique du Français, Jacqueline Picoche

 

La vraie faute, le scandale à la lumière de la loi naturelle, c’est qu’un homme, une femme puissent être dépourvus de tout sentiment religieux, insouciant de toute transcendance, c’est à mon avis la faute la plus grave, blasphématrice, car elle est fondamentalement contraire à la nature de l’homme. L’homme non religieux, non croyant, vit quelque part dans l’infrahumain.

 

L’Esprit Saint souffle où il veut et n’a pas à demander l’autorisation pour souffler, surtout pas aux théologiens et philosophes, c’est heureux. Il ne cesse de travailler le cœur des hommes pour que naisse en eux l’appétit de la transcendance, l’appétit de Dieu, le besoin d’une surnaturalisation de leur acte.

L’être humain peut naturellement par la grâce d’immensité et le respect de la loi naturelle et de la morale qui en découle découvrir le Dieu Unique et, pour cet effort, Dieu l’assistera sans jamais violer sa liberté. Mais il ne peut pas donner un nom à ce Dieu Unique, car il ignore son nom, son origine et sa volonté.

Pour connaître ce Dieu Unique, Dieu doit de lui-même se révéler. Ce Dieu, mon Dieu, doit venir à moi. Il doit déchirer le voile des brumes de mon esprit, établir une relation de personne à personne.

Dieu veut, depuis toute éternité, depuis le début des origines, que l’homme soit sauvé, qu’il croit en Lui, mais que cette foi en Lui vienne d’un libre usage de son libre arbitre, jamais Dieu ne contraindra cette liberté sauf au jour du jugement, car à chaque homme il donne la possibilité de le connaître, de l’aimer.

 

« Le désir de Dieu est inscrit dans le cœur de l’homme, car l’homme est créé par Dieu et pour Dieu ; Dieu ne cesse d’attirer l’homme vers Lui, et ce n’est qu’en Dieu que l’homme trouvera la vérité et le bonheur qu’il ne cesse de chercher. »1

 

Dans toute la création visible, seul l’homme est un être éminemment religieux, naturellement religieux, dire que l’homme est religieux, c’est dire qu’il est homme.

Dieu crée l’homme à son image, car la vocation de l’homme est de devenir semblable à Dieu, de le contempler face à face. (Conf. Gen. 3,22 ; Jn. 3, 2)

« Mais le dessein de salut enveloppe également ceux qui […]. Et même les autres, qui cherchent encore dans les ombres et sous des images un Dieu qu’ils ignorent, Dieu n’est pas loin, puisque c’est Lui qui donne à tous vie, souffle et toutes choses, et puisqu’il veut comme Sauveur que tous soient sauvés. En effet, ceux qui, sans qu’il y ait de leur faute, ignorent l’Evangile du Christ et son Eglise, mais cherchent pourtant Dieu d’un cœur sincère et s’efforcent, sous l’influence de la grâce, d’agir de façon à accomplir sa volonté telle que leur conscience la leur révèle et la leur dicte, ceux-là peuvent arriver au salut éternel. »2

Pierre-Charles Aubrit Saint Pol

 

1-Catéchisme de l’Eglise Catholique, ch.1er, 1-27

2-Vatican II, L.G. 16, 38

 

 

 

ECRITS APPOSTOLIQUES

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Epître de Clément de Rome (suite)

 

XXVII, 1. Que cette espérance attache nos âmes à celui qui est fidèle dans ses et juste dans ses jugements. 2. Celui qui a défendu le mensonge, a bien plus forte raison ne ment pas lui-même. 3. Ravivons donc notre foi en lui et considérons que tout est dans la main de Dieu. 4. D’un mot de sa puissance, il a formé l’univers, d’un mot il peut l’anéantir. 5. « Qui lui demandera : Qu’as-tu fait ? et qui résistera à la force de son bras ? » (Sg. 12,12 et 11,22). Quand il veut et comme il veut, il fait toutes choses ; et pas un seul de ses commandements ne passera. 6. Tout est présent à ses yeux et rien n’échappe à son vouloir, 7. Puisque « les cieux racontent la gloire de Dieu, et l’œuvre de ses mains le firmament l’annonce ; le jour au jour en publie le récit, et la nuit à la nuit en transmet la connaissance. Non point récits, non point langage dont ne soit pas entendu le son » (Ps. 18,2-4)

XXVIII, 1. Puisque tout est vu, tout est entendu par Dieu, craignons-le, et abandonnons le désir impur des actions mauvaises, afin que sa miséricorde nous garde des jugements à venir. 2. Où fuit, en effet, sa main puissante ? quel monde accueillera un déserteur de Dieu ? L’écriture dit en effet : 3. « Où irai-je où fuirai-je ta face ? Si j’escalade les cieux, tu es là ; si je suis aux extrémités de la Terre tu es, voici ta droite ; si je me couche dans les abîmes, voici ton esprit » (Ps.138,7-10). 4. Où donc irait-on, où pourrait-on échapper à celui qui enveloppe tous les êtres.

XXIX, 1. Approchons-nous donc de Lui avec une âme sainte, levant vers Lui des mains pures et sans tache, soyons pleins d’amour pour ce père bienveillant et miséricordieux qui a fait de nous sa part d’héritage. 2. Il est écrit en effet : « Quand le Très-Haut donna aux nations leur héritage, quand il répartit les fils d’Adam, il fixa leurs limites suivant le nombre des anges de Dieu, mais le lot du Seigneur ce fut Jacob, son peuple Israël, sa part d’héritage » (Dt. 32, 8-9).

3. Et dans un autre endroit, on lit : « Voici, le Seigneur a pris pour lui un peuple parmi les peuples, comme un homme prend pour soi les prémices de son aire, et de cette nation sortira le Saint des saints » (Conf. Dt. 4, 34 ; Nb. 18, 27 ; 2 Ch. 31, 14 ; Ez. 18, 12 ; Dt. 14, 2).

 

Le groupe Sénevé vous invite le 

MERCREDI 19 octobre 2005 à 19h30 

Salle Albert Legrand, 228 rue du Faubourg Saint-Honoré- 75008 Paris

(RER et Métro : Charles de Gaulle-Etoile- Bus : 22-43-52-83) 

à une conférence de DIDIER RANCE diacre, directeur national de l’Aide à l’Eglise en Détresse (A.E.D.) 

Témoins et Martyrs de l’Eucharistie dans la persécussion 

Sénevé : 13, chemin Desvallières- 92410 Ville d’Avray- 01 47 09 00 87

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

TRIBUNE DU CANIGOU

 

 

      

Le Hihan de la Manie-Septi’me… !

 


 

Maître Anier : « - Bonjour Maître Ane ! Que vous rapporte l’écho de vos ans ?

 

Maître Ane : - L’écho de mes ans ? Elle est bien bonne ! Il me plairait beaucoup d’en avoir un peu moins et m’en aller botter quelque fondement de prince qui singe ma descendance.

 

Maître Anier : - Voilà, maître Renard.

 

Maître Renard : - Bonjour la compagnie ! Le savez-vous, le savez-vous ? Les roses souffrent d’un grand fou-rire.

 

Maître Ane : - Racontez nous cela !

 

Maître Renard : - De compagnie avec maîtresse Pie et maître Chien, nous promenions notre mélancolie automnale du côté de Céret et un éclat de rire tonnant nous surprit, il venait de l’autre côté d’une haie de cyprès. Nous trouvâmes un passage pour aller voir ce qui se passait, quelle ne fut pas notre surprise d’entendre les roses de ce jardin se payer une bonne tranche de pétales. Nous aperçûmes maître Merle en grande discussion avec elles qui suffoquaient de tant rire.

 

Maître Anier : - Qu’elle en était la cause ?

 

Maître Renard : - Le prince de la Fraîche d’Ebullition qui règne à Montpellier aurait décidé de changer la région ‘Langue d’Oc-Roussillon’ en Septimanie. J’ai cru subitement que le calendrier s’était contracté et que nous en étions arrivés au 1er avril.

 

Maître Ane : - J’ai ouï de semblables bruits, mon bon sens m’empêchait d’y porter crédit.

 

Maître Anier : - Le Dépendant des Barons ne laisse pas trois jours sans en parler.

 

Maître Renard : - Le prince de la Fraîche d’Ebullition a eu récemment des ennuis de santé, entre deux montées de fièvre, qui le faisait souvenir des montées de lait maternel auxquelles il s’était sans doute trop attardé, décida qu’il devait entrer dans l’histoire. Il s’angoissait à l’idée qu’il ne serait peut être pas retenu dans quelque encyclopédie.

C’est donc de sa literie, bien talqué et langé, qu’il décida d’y entrer, mais en marche arrière. C’est un néo-renaissant, il aime les antiquités çà le rassure surtout avec l’argent de ses sujets.

 

Maître Ane : - C’est une attitude commune aux tenants de la rose. Ils aiment les écarts, tant que les roses se fanent et ne laissent aux autres que la tige bien ‘roncée’. Il ne s’y pique que ceux qui ont cru au paradis des contrats sociaux et le parfum des mères en pleurs… !

 

Maître Renard : - Mon aïeul a bien connu l’empereur Septime Sévère, il n’eut pas manqué de lui botter le cul…

 

Maître Anier : - Ce prince que n’a-t-il été piqué par la mouche tsé-tsé ?

 

Maître Ane : - Piqué sans nul doute ! C’est toujours un grand risque de vouloir entrer dans l’histoire. C’est aux dépens des autres. »

Raymond Lull

 

 


 

 



[1] Apocalypse 13, 3. « L'une de ses têtes paraissait blessée à mort, mais sa plaie mortelle fut guérie; alors, émerveillée, la terre entière suivit la Bête. »

[2] Daniel 5, 25.

[3] Saint Thomas disait que l’amour et les oeuvres qui sortent de lui mérite le Ciel de la part du Dieu qui aime le premier.

[4] “ Donnez-moi deux attelages pour une course de chars. Que le premier concurrent ait pour chevaux l’orthodoxie (la vraie foi) accompagnée de l’orgueil. Que le deuxième coure avec l’hérésie accompagnée de l’humilité. Vous verrez alors l’hérésie remporter la course, non à cause d’elle-même mais à cause de la force de l’humilité.”

[5] Cf. Genèse 50, 20.

[6] Marc 9, 38 : « Jean dit à Jésus: "Maître, nous avons vu quelqu'un expulser des démons en ton nom, quelqu'un qui ne nous suit pas, et nous voulions l'empêcher, parce qu'il ne nous suivait pas." Mais Jésus dit: "Ne l'en empêchez pas, car il n'est personne qui puisse faire un miracle en invoquant mon nom et sitôt après parler mal de moi. »

Marc 9, 40 Qui n'est pas contre nous est pour nous.

[7] 1 Rois 12, 16.

[8] Matthieu 26, 52.

[9] Actes 9, 3-4.