LA LETTRE CATHOLIQUE N° 20

 

SOYEZ FIERS D’ETRE DE L’EGLISE CATHOLIQUE ROMAINE APOSTOLIQUE

 

MAI 2005 – DIFFUSION GRATUITE – FAITES LA CONNAITRE

 

E. MAIL : lalettrecatholique@yahoo.fr                     SON SITE : lescatholiques.free.fr

 

La rédaction fait de la lettre de mai un numéro spécial, étant donné l’importance spirituelle et historique que représentent le décès du pape Jean Paul II et l’élection de Benoît XVI.

 

 

SOMMAIRE :

 

HOMMAGE A JEAN PAUL II

 

HABEMUS PAPAM : BENOIT XVI

 

LE NON A LA CONSTITUTION EUROPEENNE

 

HOMELIE COMMENTEE

 

         Tribune de Canigou : Les Prodiges de la Médiocratie

 

Salutation à Marie, du Très Révérend Père Paul, de Moll

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 




HOMMAGE A JEAN PAUL II

LE GRAND

Par

Pierre-Charles Aubrit Saint Pol

 

« N’AYEZ PAS PEUR ! N’AYEZ PAS PEUR … !

OUVREZ LES PORTES AU CHRIST… ! »

 

Entrez avec moi dans l’intériorité de l’hommage à Jean Paul II, pour grandir dans l’Eglise et grandir en Jésus-Christ.  

 

Reprenons les paroles que Jean Paul le Grand prononça à l’ouverture de son pontificat, cri d’amour et d’espérance : « N’ayez pas peur… ! » :

 

N’ayons pas peur d’être des hommes, des hommes solidaires d’une même destinée duale : répondre à l’invitation au salut ou n’y point répondre. Assumons toute la condition de notre nature sur cette Terre, dans cet espace et dans ce temps, notre histoire individuelle et celle de toute l’humanité.

 

N’ayons pas peur de la grandeur qui nous habite, elle est plus grande que nous-mêmes certes, mais refusons tout ce qui tend à la réduire, c’est un péché… L’humilité n’est pas compatible avec la recherche désespérante de se désapproprier ce qui nous fait être…

Nous ne sommes réductibles que par nous-mêmes, mais pas par l’autre et certainement pas par Dieu…

 

N’ayons pas peur de vivre, même si vivre n’est en rien rassurant… Car vivre, c’est être.  Etre, c’est reconnaître que l’on est de Dieu… Si donc Dieu est la vie communiquée et l’auteur de l’être créé en nous, c’est que Dieu est notre fin… Dieu est donc notre assurance, qu’avons-nous à craindre de vivre ?

 

N’ayons pas peur d’aimer, aimer c’est vivre davantage, c’est s’accomplir dans l’amour, car pour aimer il faut s’aimer d’abord… Il n’est pas possible d’aimer si on ne s’aime pas soi-même. Aimer, c’est se donner en pâture aux autres, surtout à ceux qui ne nous aiment pas, qui peut être ne nous aimerons jamais sur cette Terre,  c’est pour eux qu’il faut aimer davantage…

Osons aimer, c’est notre nourriture, notre subsistance… C’est le pain quotidien, un pain de vie.

 

N’ayons pas peur de la liberté, même si elle demeure le plus grand défi à relever constamment. Défi tragique.

 

N’ayons pas peur de la vérité, même si pour l’accueillir il nous faut rejeter le rêve, l’idéologie. La vérité n’est en rien compatible avec l’idéologie qui est refus de la vérité et projection autoritaire sur l’autre de sa propre idée de l’homme, rarement conforme à la réalité. Elle est toujours attentatoire à sa dignité.

 

N’ayons pas peur de la laideur en l’homme, surtout de sa propre laideur, elle est accidentelle, éphémère. Il suffit pour l’accepter de savoir que Dieu nous a fait beau en vue de son Fils et pour un devenir dans la beauté puisque dans l’amour et la vérité. Le plus Beau des enfants des hommes ne s’est-il pas fait péché pour nous ?

 

 

Jean Paul II marcha pour nous vers des contrées que nos craintes nous poussent à ignorer. Il veilla à ce que son pas ébranle notre immobilisme, effondre nos hantises.

S’il fut un combattant pour la paix, c’est parce qu’il se mit résolument au service de la Vérité pour mieux étendre l’amour. Mais il travailla à une certaine qualité de paix pour que nos peurs s’estompent.

 

La personnalité de Jean Paul Le Grand, si elle est à ce point frappante, éblouissante de lumière, c’est parce qu’il semble que toute sa vie d’homme soit une supplication : « Seigneur parle, ton serviteur écoute… Fais grandir en moi ton amour pour mes frères et pour toi. »

C’est une prière de pauvre de Dieu, une pauvreté qui s’ouvre à Dieu pour qu’il vienne nous remplir de sa pauvreté à Lui et qu’ainsi nous jouissions de la surabondance de sa fortune.

 

Toute la vie de Karol Wojtyla apparaît comme marquée par une mesure à trois temps : Dieu, l’homme et l’Eglise, et Dieu. C’est la prière : « Fais grandir en moi ton amour pour mes frères et pour toi. »

 

Ce pape là fut un croyant ! Sa foi était une foi incarnée, si forte qu’elle donnait l’impression que dès qu’on le voyait, on approchait de Dieu. Qu’Il se trouvait en sa compagnie, comme un compagnon de proximité. La foi de Karol et celle de Jean Paul II est une foi d’enfant… Un géant blotti en Dieu.

 

Ce qui surprend, c’est son audace et son étonnante vivacité et rigueur avec lesquelles il aborde tout de l’homme.

Il accueille l’homme sans rien rejeter de lui, sans aucune restriction, il n’y a pas une once d’idéologie. Il regarde l’homme, la femme dans toute la vérité de leur être, il en accueille toute la dimension naturelle et surnaturelle, puis il s’efforce de remettre l’homme, la femme, l’enfant né et à naître dans la perspective du regard que pose sur nous Dieu par Jésus en tant que Créateur et Salvateur. C’est pourquoi sa rigueur au sujet de la morale est la canne sur laquelle s’appuient sa miséricorde et sa compassion. Il sait que la morale n’est pas une fin en soi et que la seule fin de l’homme est l’amour. Sa rigueur n’est alors rien de moins que la monture en or d’un joyau bien plus précieux : l’homme et la femme aimés par Dieu pour ce qu’ils sont maintenant et en vue de ce qu’ils doivent librement devenir en sa Gloire Divine : devenir semblables à Lui.

 

C’est de cette façon, qu’il contribua à l’effondrement des idéologies, à leur mise à nu. Il ne fit pas de la politique politicienne, c’est son enseignement sur l’homme pour l’amour de Dieu qui eut une incidence déterminante sur les forces politiques.

Cet enseignement sur l’homme, il l’aborda en veillant à ne jamais se couper de la nature physique, c’est pourquoi il révolutionna l’approche théologique de l’homme par le développement d’une théologie du corps.

 

S’il engagea sûrement une association avec le Président Reagan en vue de faire s’effondrer le communisme, il veilla ainsi que le Président à ce qu’il n’y ait jamais confusion des rôles. Ce fut d’ailleurs une authentique œuvre où l’union ne fut possible que parce que tous les deux évitèrent ce danger.  

Ce fut une pratique de laïcité tout à fait conforme à la dignité de l’homme.

 

 

Jean Paul Le Grand essaiera de désenclaver l’humanité de ses idéologies, de sa culture révolutionnaire. Il remettra l’homme dans son unité pour qu’à nouveau il redevienne un veilleur face aux périls qui surgissent de toutes parts, qu’il retrouve les forces pour bander son arc. Il défendit le pauvre en terme d’amour, le plus pauvre des pauvres et, il eut le même langage d’amour envers les responsables en sachant parfaitement distinguer les responsabilités, car le sort commun du riche et du pauvre est le même : le salut ou la damnation !

 

La rigueur de sa pensée se nourrit d’une charité surabondante qui lui donna la liberté de renvoyer dos à dos les idéologies libérales et les idéologies étatiques.          

‘Il le paya d’un attentat qui ne fut pas commandité par l’URSS comme on le laissa penser. C’est une décision qui fut mise en pratique au soir de son fameux discours à l’UNESCO et qui semble avoir été prise quand les services secrets occidentaux apprirent l’intention d’Andropov de rendre visite à Jean Paul II afin qu’il l’aidât dans sa décision d’accorder aux peuples de l’empire la liberté religieuse. Cette information fut donnée lors d’un journal nocturne sur une station de radio et ne fut plus jamais reprise, elle aurait été confirmée par le nonce apostolique en place à Sofia.’

Jean Paul II connaissait les œuvres du cardinal Pie, évêque de Blois, il savait que toutes les idéologies étaient issues du courant révolutionnaire et anti-chrétien.

 

N’ayez pas peur d’être chrétiens…

N’ayez pas peur d’être catholiques

N’ayez pas peur d’être des hommes de prière, des religieux quelle que soit votre religion.

 

N’ayez pas peur d’être des hommes de foi et de prière…

 

Jean Paul le Grand nous fait découvrir une nouvelle perspective – non pas qu’elle fût nouvelle dans l’enseignement de l’Eglise, mais pas ou peu développée dans la pastorale, même après le Concile Vatican II. Il reprend à son compte les paroles de saint François d’Assise : « Tout homme est mon frère, car tout homme est aimé pour lui-même par Dieu et que Dieu, par son Fils Jésus-Christ, appelle tout homme à lui.

Jean Paul II remet l’apostolat des nations et des peuples dans la perspective eschatologique, à l’horizon des fins dernières, ce qui induit le jugement des nations.

L’Eglise reprend sa place au cœur culturel et religieux de la destinée de l’humanité, c’est une vision qui a une implication pastorale immédiate et qui commence par le rendez-vous d’Assise. – Ce fut l’inévitable pierre d’achoppement pour les intégristes de tout poil, mais aussi pour les progressistes qui, comme pour l’œcuménisme, s’efforcent de le détourner de son objet. Car tous ces mouvements, pour leur malheur, sont marqués d’une atrophie : une psychologie de secte et donc une idéologique, c'est-à-dire une restriction de la liberté de jugement librement consentie, une approche pessimiste de la nature humaine et, sournoisement, une suspicion de doute quant à la réalité de l’efficacité du sacrifice du Christ, une suspicion portant sur l’efficacité de la Rédemption. Il n’est pas certain que pour ces esprits particulièrement chagrins, la Rédemption soit une réalité historiquement efficiente. Nous sommes là, en présence d’un des drames des plus sournois au sein de toute la chrétienté. Il y a là une sorte de trou noir palpable que l’on peut qualifier d’effondrement métaphysique. Ce drame n’est qu’un des aspects complexes et douloureux de la détérioration métaphysique et existentielle de l’homme moderne. L’homme exalté de lui-même, n’acceptant plus aucune autre mesure que lui-même, va inexorablement vers un effondrement de son être, un abîme silencieux, une terrible force aspirante d’anéantissement : un vide silencieux que structure un désespoir épouvantable d’orgueil. Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir en furent les prophètes tragiques et blasphémateurs, mais aussi avant eux : Voltaire et beaucoup d’autres pour en arriver à Marx et Hitler puis maintenant avec les néo-libéralistes. –

 

N’ayez pas peur d’être chrétiens…

 

Le travail œcuménique de Jean Paul le Grand est là aussi remarquablement visionnaire et fait d’une rigueur sustentée d’une charité exemplaire, sans précédent dans l’histoire de la chrétienté.

Sa démarche œcuménique, il l’amena si bien qu’elle contribua à l’affirmation de cette identité, une affirmation fermement établie mais jamais agressive. On le comprend bien dans ses interventions pour l’Europe et dans sa dénonciation d’un néo-laïcisme pratique et agressif en Europe justement, comme si le mal qui blesse profondément le peuple de France devait absolument se répandre aux autres avant la grande noyade, avant le naufrage évident de la société moderne.

Cette nécessité d’affirmer son appartenance au Christ ne peut se désolidariser, chez Jean Paul II, de la perspective du salut des nations ; nous sommes toujours dans une perception de l’eschatologie.

 

N’ayez pas peur d’être catholiques…

 

Je suis bouleversé en m’approchant de ce chapitre, car je vois avec une netteté lumineuse, miraculeuse, les cercles concentriques qu’illumine sa seule préoccupation magistrale : le salut de l’humanité ! Le salut de l’humain entant qu’espèce spécifique dans l’ordre de la création.

Le besoin impératif de renouveler l’identité catholique et d’encourager à porter cette identité, sans aucune concession face à l’esprit du monde, procède de deux convictions majeures : la première conviction est que l’Eglise Catholique Apostolique Romaine est bien dépositaire de l’intégralité de la Vérité touchant à l’ensemble de l’acte de Dieu, qu’il soit visible ou invisible et de l’acte de l’homme, même si dans le même mouvement, Jean Paul II reconnaît qu’il est tout à fait impossible à l’homme d’appréhender l’intégralité de cette Vérité, cela ne sera possible que dans le face à face avec Dieu. La seconde certitude est, que de toute éternité, Dieu projeta d’offrir l’Eglise à l’humanité blessée  comme instrument infaillible pour accéder au salut, tout en sachant   que tout homme, étant aimé de Dieu, peut faire son salut malgré l’ignorance involontaire dans laquelle il se trouve de connaître la Révélation chrétienne. 

Avec une fermeté jamais démentie, en alliant une grâce humaine d’une exceptionnelle charité, Jean Paul le Grand ne cessa jamais d’affirmer cette identité spécifique : être catholique. Cette force de liberté intérieure, il semble ne la devoir qu’à sa constante recherche de conversion personnelle : tous les jours cet homme, du plus profond de son cœur, se reconnaissait pécheur et donc recherchait, dans l’intimité d’un cœur à cœur, l’union avec son Créateur et Rédempteur.

Mais avec acuité et bon sens, ce pape de toutes les surprises, aura réussi à faire rejaillir de cette affirmation identitaire spécifique l’exigence qui en découle : être catholique est un appel électif de la grâce ayant pour fin, sur cette Terre, dans l’espace et le temps, de servir son prochain, d’être un serviteur zélé, d’autant plus zélé qu’il aura su devenir pauvre de lui-même pour n’être riche que de l’abondance de la pauvreté de Dieu.

Ce qui explique les raisons profondes de la repentance qui n’est pas un sentiment de culpabilité, mais l’impératif de la charité au regard de toute l’histoire.

Là encore, jaillit en une colonne de lumière cette évidence dans l’ordre de la Vérité et de la Charité, qu’être catholique n’est pas en soi une fin, mais qu’être catholique c’est être tout entier au service de l’amour, l’amour qui est en Dieu et pour Dieu seul, car c’est un Dieu jaloux, mais aussi un amour pour le frère, le frère le moins probable, mais le frère de prédilection. L’amour du prochain et l’amour pour Dieu et en Dieu sont la trame radicale de toute la démarche de Karol Wojtyla, de Jean Paul le Grand. C’est un amour éminemment proche, un amour de proximité, un amour de table à partager, c’est l’amour des noces de Cana, c’est l’amour de la Sainte Scène

Mais cette étonnante perception de la proximité de cet amour divin dans l’humanité ne fut communicable, en ces temps d’égoïsme et d’exaltation de l’homme, que grâce à l’extraordinaire et virile dévotion envers Marie Immaculée… 

En effet, dans ce deuxième temps se trouve un jardin à la luxuriance indicible, c’est le jardin dans lequel l’Epoux aime à se promener, c’est un jardin qui depuis la Rédemption : « Mère voici ton fils, […] fils voici ta mère… », est ouvert à l’humanité qui prend le chemin de son salut… C’est le mystère de l’Immaculée Conception.

La dévotion mariale de Karol Wojtyla à Jean Paul le Grand est tout, sauf une dévotion doucereuse, pour peu qu’on face un effort de rigueur intellectuelle – en lisant saint  Louis- Marie Grignon de Montfort - , on comprend que cette dévotion est d’une grande exigence de force morale, elle est aux antipodes du sucre d’orge.

La dévotion mariale de Jean Paul le Grand lui permettra de noyer sa vie dans un bain sans cesse renouvelé de foi, d’espérance et de charité.

Le chemin de Marie n’est rien d’autre que celui de la femme forte qui, toute maternelle qu’elle soit, n’en aide pas moins son enfant à accepter la juste et amère réprimande du père.

La vie de la Croix, son acception résolue au cœur de notre vie de chrétien, n’est pas supportable si elle n’est pas illuminée par l’Eucharistie mais aussi par Marie. Elle est la porte obligée vers la Rédemption. Pour bien me faire comprendre, je voudrai que vous preniez le risque de revoir ou de voir la Passion de Mel Gibson, voyez comme Marie porte son Fils unique sur la Croix, voyez l’importance de son union sponsale avec Jésus. Il s’agit de la même qualité de relation que peut parfaitement établir un simple baptisé avec la Mère de Jésus. Il suffit de la demander. Mais ne vous y trompez pas, cette dévotion mariale amène un dépouillement, un écorchement, un changement de peau… Ce chemin est obligé pour tout baptisé et si vous vous en détournez durant votre séjour terrestre, vous le retrouverez au purgatoire.

Si Jésus-Christ donna sa Mère comme mère à Jean et s’il donna Jean comme fils à sa Mère, il l’a fait en sa qualité de Dieu fait Homme et au cœur même de son ultime sacrifice, c’est donc qu’il veut que tout sujet, qui librement consent au chemin du salut, passe par sa Mère, il en sait quelque chose, puisqu’il le voulut pour lui-même.

Jean Paul le Grand ne put œuvrer comme il le fit pour rendre Dieu et l’Eglise proches de l’homme, au secret de son cœur, que parce que sa dévotion mariale fut d’une telle qualité qu’elle rendît également proche Marie et réduisit la distance entre la génération humaine et le Ciel par la grâce du mystère illuminatif de L’Immaculée Conception ; le rayonnement de ce pape auprès de la jeunesse en est la révélation, rend témoignage de cette dévotion mariale de si haute et humble spiritualité.

 

Le troisième temps, nous vous l’avons laissé entrevoir, c’est encore Dieu. Oui, c’est Dieu, mais la nature et la qualité de ce renvoi à Dieu ne sont rien de moins, rien de plus, que le Dieu de l’eschatologie, celui en qui tout se récapitule de toute l’histoire de l’humanité et de la personne. C’est le Dieu de l’accomplissement de la destinée des nations et des personnes.

Jean Paul le Grand aura tendu tous ses efforts pour permettre à chaque homme et femme de se réapproprier l’usage intégral de la liberté de conscience qui gisait abîmé dans les enclaves déshumanisées des idéologies et autres utopies ou cultures si radicalement opposées non seulement à Dieu, source de la vie et de la liberté, source et accomplissement de la dignité des personnes et des peuples, mais aussi et certainement, comme nous l’a démontré tragiquement l’histoire depuis la révolution de 1789, cause de toutes les atteintes à la dignité de la personne.

Le réalisme et la mystique qui sont, chez lui, dans un même et unique mouvement, sont mues par le souci de redonner l’usage plénier de la liberté de conscience, un impératif existentiel. Jean Paul le Grand savait ce que dit l’Eglise et il n’est pas mort dans l’ignorance de la proximité des rendez-vous tragiques pour les uns et libératoires pour les autres et, au cours desquels chaque individu, chaque peuple et nation engageraient définitivement leur destinée par un choix librement décidé.

 

Nous sommes au seuil d’un retour en arrière, un mystère d’épouvante d’amour, celui de l’agonie du Christ pour lequel la tradition la plus assise et respectable enseigne que le Christ-Jésus, dans cet instant là, vit le nombre des sauvés et la procession des damnés, il en transpira son sang. Dans le Catéchisme de l’Eglise Catholique, il est stipulé que le corps du Christ – peuple de Dieu - aura à faire face à une nouvelle vague de persécutions, au cours de laquelle bon nombre d’entre les membres donneront leur vie en témoignage.

 

Le pape Jean Paul II n’eut de cesse de préparer les esprits à affronter un monde néo-païen très vigoureusement opposé à l’Evangile. Il viendra un moment où il ne sera plus humainement possible de rappeler à l’homme le respect obligé de la loi naturelle et de la morale qui en découle.

 

Mais sa démarche ne s’arrêtait nullement aux seuls catholiques, aux seuls chrétiens, il s’adressait très explicitement aux mondes des non croyants, des non chrétiens… Car tout homme et tout de l’homme est aimé de Dieu, tout sauf le péché, mais même le pécheur est aimé de ce Dieu assoiffé de l’amour de l’homme pour l’homme, clef de son salut. Nous sommes bien en présence d’une dynamique de la foi fidèlement et activement catholique y compris dans sa pensée la plus intellectuelle.

 

Mettre autant que possible toute l’humanité en présence d’elle-même pour qu’elle puisse se saisir des moyens accordés par Dieu de répondre favorablement à la sollicitude d’amour et de justice qui lui sera proposée dans une ultime dramatique. Rappelons-nous les paroles de sainte Thérèse d’Avila : « Mes filles lorsque vous parlez de l’amour de Dieu, parlez également de sa justice, et lorsque vous parlez de sa justice, parlez également de son amour… »

Jean Paul le Grand aura été un serviteur de la dignité de l’homme parce qu’il n’aura eu de cesse de servir Dieu, finalité de toute l’humanité.

 

Durant cette période qui va de l’agonie à sa mort, mais déjà un peu avant, nous avons entendu des journalistes, des prétendus spécialistes du Vatican et de l’Eglise, nous parler d’héritage de Jean Paul II, un peu comme si le pape était à la tête d’une entreprise, d’une institution politique ou d’une société culturelle ? Cette notion d’héritage laisse à penser inévitablement à celle de rupture. Après lui, un autre pape qui rompra ? Il n’y a pas d’héritage d’un pape, car depuis Jésus- Christ l’Eglise n’est qu’un mouvement qui ne peut trouver sa fin qu’en son assomption.

Avant d’aborder son bilan, vision réductrice puisqu’elle ne peut toucher que l’aspect visible des actes posés, je me dois de m’arrêter sur l’indigne débat au sujet de sa maladie et de sa capacité à diriger l’Eglise.

 

Est-ce que Dieu s’est soucié de l’état de sénilité ou de l’état de santé physique des patriarches lors de la transmission de la bénédiction ?

La maladie du saint père a surtout été l’instrument qui permettait de combler des vides journalistiques et d’exercer des manipulations d’opinion en vue d’affaiblir l’autorité du Saint Siège et le rayonnement de l’Eglise. Pour nous en convaincre, il suffit de relever les noms des intervenants : on observe qu’à part Mgr Di Falco et son éminence le cardinal Lustiger, la plupart étaient tous des contestataires sur le retour, des soixante-huitards attardés, dont un certain Jacques Duquesne, présenté d’une façon spécieuse comme un spécialiste du Vatican ? Ce prétentieux, dont la seule chaleur est de brûler par effet de froid et de sourire par temps de blizzard, est venu souvent verser son fiel ténébreux et égaré sur le pontificat de Jean Paul II le Grand. On comprit très vite que derrière ce comportement, il y avait chez certains le souhait malin de voir s’effondrer ce pontificat comme s’effondrait physiquement ce grand homme. Ils en furent pour leurs frais : Dieu a beaucoup d’humour et les humbles du monde sont souvent forts sages et dociles à l’esprit… Et quel soulagement pour nos amis les ânes.

Le handicap du pape ne fut jamais un frein pour la marche de l’Eglise, mais une efficace prière pour le salut de l’humanité.

Beaucoup ont commenté le bilan de ce pontificat hors du commun ! Pourquoi hors du commun ? Chaque pape dirige la barque de Pierre avec ses charismes et l’histoire démontre que le Magistère n’est en fait jamais en retard, sauf pour les pressés à qui, semble-t-il, il manque un peu de foi et beaucoup d’espérance. La partie la plus importante du bilan de ce pontificat est celle qui n’est pas visible, elle est tapie dans les cœurs des pauvres de Dieu, elle n’est pas mesurable… Quant à l’autre partie, la visible, tout le monde en parle et cherche la petite bête qui pourrait la faire montrer moins grande qu’elle n’est. Il y a de beaux jours pour les ânes dans la mesure où l’on pourra les fournir en foin… !

On a dit que l’Eglise en Occident, dans les pays développés, régresse, elle régresse depuis le schisme de la réforme et surtout depuis la révolution de 1789 ; elle s’est accélérée avec la crise du modernisme et l’on peut faire confiance à nos politiques, à bien des intellectuels et théologiens pleureurs sur eux-mêmes, pour que cette situation s’aggrave. Mais cette situation, pour douloureuse qu’elle soit, est bienheureuse, car elle annonce la fin d’une génération perdue dans ses propres exaltations. Il y a aujourd’hui une très grande différence, c’est que cette génération au jour du jugement ne pourra se justifier en disant : « On ne savait pas ! » Mais qu’avez-vous donc fait du témoignage du pape et de l’Eglise quand il était encore temps ? Soyons certains que ce genre de question sera considéré comme fortement allergisant, on nous accusera de ruiner la sécurité sociale… Le ridicule reste le tissu le moins onéreux !

La crise de l’Eglise reste là et bien là, elle concerne surtout les sociétés occidentales, ce qui est très logique puisqu’elles sont le lit de toutes les idéologies et de la culture révolutionnaire.

Mais si la crise, à l’exemple de l’église de France, reste enracinée, c’est en grande partie de la responsabilité des hiérarchies qui n’ont pas fait leur travail, elles ont fait écran à l’enseignement du souverain pontife, à ses directives. Elles ont usé de malice, elles ont rarement étaient les porte-voix du successeur de Pierre. Et aujourd’hui encore, oser s’affirmer fidèle et uni au pape, oser travailler à faire connaître son enseignement, c’est prendre le risque de l’exclusion, de la marginalisation… Il n’est qu’à observer la hiérarchie catholique de France face à la loi de bioéthique, au clonage et à sa mollesse quant à la défense des valeurs morales, il n’est qu’à observer ce qui se passe dans mon propre diocèse.

Humainement la crise de l’église en France ne pourra se régler qu’avec la disparition de deux générations qui ont corrompu le message évangélique avec les idéologies et l’esprit du monde et de cela le pape n’y est pour rien. Jésus avait, en toute conscience, accepté la présence de Judas.

 

L’œuvre de Jean Paul II dépasse largement le cadre institutionnel de l’Eglise et de la chrétienté. Mais au sein de la chrétienté, son pontificat comme celui de Benoît XVI est un temps de grâce, ceux qui des baptisés n’auront pas amendé leur vie auront bien du mal à le faire dans l’avenir, et cet avenir est immédiat, il s’ouvre sur une période inévitable d’épreuves et où, à l’image de l’Ancien Testament, le petit reste n’aura pour tout bagage que sa foi.

 

Les événements qui commencèrent avec l’entrée en agonie de Jean Paul le Grand ont une charge prophétique qui éclaire la perspective eschatologique du monde. Durant tous ces événements, je n’ai pu me délivrer de cette pensée obsédante : de la mort à l’enterrement, l’Eglise, par la personnalité de Jean Paul II, semble avoir vécu sa montée à Jérusalem et nul n’ignore ce qui s’en suivit …

Il ne semble pas erroné de penser que l’Eglise entre maintenant dans son chemin de croix, qu’elle va connaître une agonie, une passion, une mort sociale et une résurrection. 

C’est là, la réalisation des promesses de Jésus, d’autant que depuis la loi du clonage on peut affirmer, en s’appuyant sur les prophéties de Daniel, que le comble du péché de cette génération a été atteint. L’étape suivante est directement liée aux lois contre nature, elles ouvrent les aspirations du vide. L’effondrement métaphysique amorcé va s’étendre et s’installer. Il se traduira par une exaltation exaspérée de l’homme, de son individualisme cultuel, ce qui aura pour effet un effondrement métaphysique individuel. On s’arqueboutera dans une volonté de refus à toute espérance, à tout espoir. Ceci va commencer par une augmentation des suicides, des actes délictueux, des violences gratuites et sans doute une multiplication de scènes collectives de désespoir, dont certaines seront parfaitement orchestrées, comme furent orchestrées celles du Temple du Soleil, - il fallait donner une certitude d’engagement au service des forces infernales… 

 

Je ne doute pas que le temps de grâce laissé à la disposition de l’humanité soit arrivé à son terme.

 

« Ouvrons grandes les portes au Christ… »

 

Tout homme juste, c'est-à-dire justifié par son baptême et s’efforçant de vivre au mieux les conseils évangéliques, n’a pas à craindre d’ouvrir tout grand sa vie au souffle de Christ Jésus, à sa présence, à la présence trinitaire même si cette présence est dépendante de la Croix.

 

« Ouvrez grandes les portes au Christ… », ceci s’adresse aux non croyants, aux hommes de bonne volonté, à tous les hommes de toutes les religions autres que celles issues de la Révélation chrétienne. Ces hommes, ces femmes, à la conscience droite, doivent rester vigilants afin d’entendre le boum dans leur cœur…

 

« Ouvrez grandes les portes au Christ… » Il s’annonce une grande espérance. Après que se soit effectué la purification, viendra celui qui doit venir : le retour du Christ. Et toutes les nations verront Celui auquel elles auront cru, celui qu’elles auront combattu… Nous avançons vers une aurore nouvelle, sur une Terre nouvelle.

 

Jean Paul II le Grand est maintenant dans la Gloire de Dieu, il intercède pour nous et, avec tous les saints, nous qui travaillons au retour du Fils de l’Homme… Ne craignons pas de solliciter son intercession.

 

« Jean Paul II intercède pour nous auprès du trône céleste avec les anges séraphiques pour nous ouvrir l’âme, le cœur et l’esprit au Christ Jésus sans aucune restriction. Amen ! »

 

 

 

« N’AYEZ PAS PEUR !

N’AYEZ PAS PEUR… !

OUVREZ LES PORTES AU CHRIST… ! »

 

 

HABEMUS PAPAM

 

 


 

 

 

BENOIT XVI

 

Dieu a choisi son éminence le cardinal Ratzinger pour succéder au siège de Saint Pierre en remplacement du regretté Jean Paul II le Grand, il a pris nom Benoît XVI.

Un saint a succédé à un saint.

 

On a tout entendu venant toujours des mêmes esprits très éclairés, ces tenants référencés de la vie intellectuelle dont les apanages sont les espaces médiatiques, il semble que ceux-ci servent à les rassurer quant à la réalité de leur propre existence.

Ces esprits forts doc espèrent que le pape Benoît XVI effacera le cardinal Ratzinger, qu’il fera faire à l’Eglise le grand saut dans la modernité. Comme il serait rassurant qu’il dise que le mal est un bien, que ce que le Christ a fondé et institué est obsolète. Il serait bien que l’Eglise Catholique cesse d’être ce qu’elle est pour devenir la complaisance des autres, de l’esprit du monde. Je vois d’ici cette gente jubilant à toutes ces bonnes nouvelles, dansant la gigue au pied des autels, allant prendre ses eaux qui, au temple des maçons qui, au temple de la réforme qui, à la mosquée, plutôt que de se rafraîchir aux pieds d’un Christ enfermé au tabernacle… Enfin ne serait-il pas merveilleux de proclamer que pendant deux mille ans l’Eglise s’est trompée, que la Présence Réelle n’était qu’un fantasme ? Vous pouvez toujours rêver : ce pape est Pierre !

On entendit ces pleureurs demander que Benoît XVI accepte l’ordination des femmes : le pape Jean Paul II a répondu à ce sujet, il l’a fait en engageant l’infaillibilité de l’Eglise : « Il n’appartient pas à l’homme de modifier l’institution sacerdotale ni celle de l’Eucharistie qui furent fondées par Jésus lui-même, une fondation historique que l’homme n’a pas pouvoir de modifier. » Le sujet est donc clos. Toutefois, il est possible que ce triste événement se produise, et s’il doit se faire, ce sera dans une situation de crise majeure et non par un pape légitimement élu… Il faudra donc que celui qui décide dans l’Eglise d’ordonner les femmes ait accédé au trône de Pierre illégitimement… En effet, aucun pape légitimement élu ne peut défaire ce que son prédécesseur a fait si celui-ci le fit en engageant l’infaillibilité de l’Eglise.

Au sujet des pratiques peccamineuses contre nature, tel que : le mariage homosexuel, l’avortement et le divorce, n’espérez aucune modification, car il n’appartient pas au pape, qui n’est qu’un homme, de modifier les ordres naturels et spirituels institués par Dieu. La loi naturelle est ce qu’elle est. Et il ne faut pas attendre de Benoît XVI qu’il dise qu’un mal est un bien.

Au sujet de l’Europe, je ne crois pas que le cardinal Ratzinger s’oubliera dans le pape Benoît XVI. Il faut au contraire s’attendre à ce qu’il s’efforce de ramener l’Europe à son identité chrétienne, il ne reviendra pas sur sa position concernant l’entrée éventuelle de la Turquie.

 

Pour ce qui tient de la vie de l’Eglise, il est fort probable qu’il s’appliquera à remettre l’Eglise dans sa voie et qu’il ne se contentera pas d’écoper la barque de Pierre… On chantera partout qu’il est conservateur, non il n’en est pas un, pas plus qu’il ne fut intégriste et quant à sa période de progressiste, il conviendrait de l’étudier de près, car ceux qui en firent courir le bruit, furent surtout les intégristes et nous savons ce qu’il en advint…

 

Benoît XVI s’efforcera de maintenir et d’accomplir le travail de son prédécesseur, il veillera à ce que les catholiques de bonne foi retrouvent les moyens de leur identité. Il ne cédera rien quant au magistère et à la mission de l’Eglise. Il sait très bien que d’aller dans le sens du monde n’apportera rien de bon pour le peuple de Dieu, il sait que l’humanité entre dans la période du témoignage, car nous sommes dans le temps de Dieu…

 

Il faut prier pour le Saint Père le pape Benoît XVI et ne pas se laisser troubler par l’esprit du monde et ceux qui le servent.

 

Je vous invite à vivre dans ce sens cette année eucharistique.

 

Voici ma prière de cœur pour ces temps d’épreuves : « Seigneur maintiens-moi dans ta fidélité, que je demeure fidèle aussi à ton Eglise qui est l’instrument privilégié sur le chemin du salut proposé à tous les hommes. Amen ! »

 

« Ne craignez rien, j’ai vaincu le prince de ce monde… ! »

Désiré Wasson

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

Il n’y a rien de coupable à voter NON, il serait par contre irresponsable et lâche de voter oui !

 


NON

A LA

CONSTITUTION EUROPEENNE

 

 

 

 

 

La rédaction maintient sa position quant au référendum concernant la proposition du projet de constitution européen. Elle considère, en regard de ses informations, qu’il n’est pas possible pour un catholique, pour un homme de prière, de voter en sa faveur. Voter oui serait piétiner les obligations que l’on a prises envers Dieu lors de son baptême, ce serait ‘in fine’ porter gravement atteinte à la dignité de l’homme selon le regard que pose Dieu sur lui. Voter NON c’est voter pour une Europe qui accueille l’homme dans sa totalité, c’est entraver la réalisation de projet honteux que dissimulent le texte de constitution qui nous est proposé. 

Il n’y a rien de coupable à voter NON, il serait par contre irresponsable et lâche de voter oui !

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

HOMELIE PRONONCEE PAR BENOIT XVI POUR L’OUVERTURE DE SON PONTIFICAT, CE 24 AVRIL 2005

 

(Commentée par Désiré Wasson)

 

« Messieurs les Cardinaux, Chers Frères dans l’Épiscopat et dans le Sacerdoce,
Mesdames et Messieurs les Membres des Autorités et du Corps diplomatique,
Chers Frères et Sœurs,

             Par trois fois, au cours de ces jours si intenses, le chant des litanies des saints nous a accompagné: durant les funérailles de notre Saint-Père Jean-Paul II ; à l’occasion de l’entrée des Cardinaux en Conclave, et aujourd’hui encore, nous les avons chantées à nouveau, accompagnées de l’invocation : Tu illum adjuva – soutiens le nouveau Successeur de saint Pierre. Chaque fois, de manière toute particulière, j’ai ressenti, pendant cette prière chantée, une grande consolation. Combien nous sommes-nous sentis abandonnés après le départ de Jean-Paul II ! Pendant plus de 26 ans, ce Pape a été notre pasteur et notre guide sur le chemin à travers ce temps. Il a franchi le seuil vers l’autre vie – entrant dans le mystère de Dieu. Mais il n’accomplissait pas ce passage tout seul. Celui qui croit n’est jamais seul – il ne l’est pas dans la vie, et pas même dans la mort. À ce moment-là, nous avons pu invoquer les saints de tous les siècles – ses amis, ses frères dans la foi, sachant qu’ils ont été le cortège vivant qui l’a accompagné dans l’au-delà, jusqu’à la gloire de Dieu. Nous savons que son arrivée était attendue. Nous savons désormais qu’il est parmi les siens et qu’il est vraiment chez lui.

             De nouveau, nous avons été consolés alors que nous accomplissions l’entrée solennelle en conclave pour élire celui que le Seigneur avait choisi. Comment pouvions-nous reconnaître son nom ? Comment 115 évêques, provenant de toutes les cultures et de nombreux pays, pouvaient-ils trouver celui auquel le Seigneur désirait conférer la mission de lier et de délier ? Encore une fois, nous le savions : nous savions que nous n’étions pas seuls, nous nous savions entourés, conduits et guidés par les amis de Dieu. Et maintenant, en ce moment, moi-même, fragile serviteur de Dieu, je dois assumer cette charge inouïe, qui dépasse réellement toute capacité humaine. Comment puis-je faire cela ? Comment serai-je en mesure de le faire ? Vous tous, chers amis, vous venez d’invoquer la troupe innombrable des saints, représentés par certains des grands noms de l’histoire de Dieu avec les hommes. De cette manière, se ravive aussi en moi cette conscience : je ne suis pas seul. Je ne dois pas porter seul ce que, en réalité, je ne pourrais jamais porter seul. La troupe des saints de Dieu me protège, me soutient et me porte. Et votre prière, chers amis, votre indulgence, votre amour, votre foi et votre espérance m’accompagnent. En effet, à la communauté des saints n’appartiennent pas seulement les grandes figures qui nous ont précédés et dont nous connaissons les noms. Nous sommes tous la communauté des saints, nous, les baptisés au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, nous qui vivons du don de la chair et du sang du Christ, par lesquels Il a voulu nous transformer et nous rendre semblables à Lui. Oui, l’Église est vivante – telle est la merveilleuse expérience de ces jours-ci.

 

Le Saint Père, dans cette première partie de son homélie réaffirme le dogme qui définit la communion des saints. Il le réaffirme avec une confiance si tranquille qu’elle en est déroutante, un peu naïve voir enfantine. Mais derrière cette tranquillité, il y a une foi de roc et une espérance très enracinée. Il développe sa réflexion sur l’Eglise avec un réalisme quasi physique. Il n’y a pas à en douter, le Saint Père nous fait entrer dans le mystère de l’Eglise, il y a dans sa pédagogie une proximité du Ciel et de la Terre si humble, pauvre et si intense qu’on peut la percevoir comme une réalité d’un cœur à cœur tout à la fois immanent et transcendant.

Il y a dans sa pensée un réalisme étonnant, pratique ; son appel aux saints de la Terre est une immense porte qui s’ouvre sur une sollicitation : la charité spirituelle entre membres d’un même corps et sur une charité plus charnelle, une solidarité dans l’acte.

Dans cette première partie on peut voir comment il va situer son pontificat, il l’enchâsse au cœur de l’Eglise, il se positionne comme le régulateur entre l’immanence et la transcendance. En ce sens, Benoît XVI reprend à son compte la démarche de Jean Paul II, remettre l’Eglise à la place qui est la sienne : suppliante et canal de la grâce rédemptrice. La communion des saints doit être vécue comme une relation affective et morale aussi concrète que l’échange affectif entre le papa, la maman et l’enfant. La vie dans l’Eglise est obligatoirement celle de la Communion qui rayonne par la grâce, par la charité, elle est une atlante, elle se soutient par tous ses membres et soutient chacun d’entre eux.

 

 

Au cours des journées tristes de la maladie et de la mort du Pape, précisément, s’est manifesté de manière merveilleuse à nos yeux le fait que l’Église est vivante. Et l’Église est jeune. Elle porte en elle l’avenir du monde et c’est pourquoi elle montre aussi à chacun de nous le chemin vers l’avenir. L’Église est vivante et nous le voyons : nous faisons l’expérience de la joie que le Ressuscité a promise aux siens. L’Église est vivante – elle est vivante parce que le Christ est vivant, parce qu’Il est vraiment ressuscité. Dans la souffrance, présente sur le visage du Saint-Père, au cours des jours de Pâques, nous avons contemplé le mystère de la Passion du Christ et nous avons en même temps touché ses plaies. Mais en ces jours, nous avons aussi pu, de manière profonde, toucher le Ressuscité. Il nous a été donné de faire l’expérience de la joie qu’Il a promise, après un court temps de ténèbres, comme un fruit de sa résurrection.

L’Église est vivante – ainsi, je vous salue avec une grande joie et une profonde gratitude, vous tous qui êtes ici rassemblés, chers Frères Cardinaux et Évêques, chers Frères prêtres, chers diacres, chers agents pastoraux et catéchistes. Je vous salue, vous les religieux et les religieuses, témoins de la présence transfigurante de Dieu. Je vous salue, vous, les fidèles laïcs, engagés dans le vaste espace de la construction du Règne de Dieu qui se répand dans le monde, dans tous les lieux de vie. Mes paroles se font aussi affectueuses dans le salut que j’adresse à tous ceux qui, renés par le sacrement du Baptême, ne sont pas encore dans la pleine communion avec nous ; et à vous, chers Frères du peuple juif, auxquels nous sommes liés par un grand patrimoine spirituel commun qui plonge ses racines dans les promesses irrévocables de Dieu. Enfin, ma pensée – presque comme une onde qui se répand – va à tous les hommes de notre temps, croyants et non croyants.

 

 

L’affirmation que l’Eglise est vivante, vient sans aucun doute de la perception fulgurante reçue au travers les manifestations de la jeunesse et du peuple de Dieu autour de Jean Paul II ; elle est peut être la réponse de Dieu à une prière secrète de Benoît XVI qui s’inquiète de l’expansion des facteurs produisant le retrait de la vie religieuse. Sa référence au Christ ressuscité démontre une intelligence très aiguë d’une Eglise christocentrique mais également d’un anthropocentrisme qui s’achève, se récapitule dans le Christ Jésus. Son appel aux frères chrétiens séparés est ordonné à cette perception christocentrique ainsi que son adresse à nos frères juifs qui vivent l’attente d’un Messie de Gloire qui n’est autre que le retour glorieux du Christ. Il rappelle aux catholiques et par expansion à tous les baptisés l’enracinement de la Révélation Chrétienne dans un patrimoine commun aux juifs, d’où l’appellation juste : ‘Révélation Judéo-Chrétienne’.

Il situe la mission de l’Eglise dans son axe universel ; par son appel aux hommes incroyants ou croyants d’une autre religion, il réaffirme la vocation missionnaire de l’Eglise et de tous les catholiques. Il leur tend la main pour manifester la nécessaire solidarité de nature à tous les hommes face à leur destinée. C’est là l’affirmation de fait de la paternité universelle du successeur de Pierre. Malheur aux catholiques qui, par leur fièvre lactée de voir leur vision de l’Eglise se mettre en appétit du monde ou par ceux qui se crispent de désespoir dans un intégrisme stratifié ou dans un conservatisme socialement élitiste, font écran et entravent la mission et la vocation de l’Eglise, ils seront comptables des âmes égarées et perdues… 



             Chers amis ! En ce moment, je n’ai pas besoin de présenter un programme de gouvernement. J’ai déjà eu l’occasion d’évoquer, dans mon message du mercredi 20 avril, certains aspects de ce que je considère comme de ma charge; je ne manquerai pas de le faire en d’autres circonstances. Mon véritable programme de gouvernement est de ne pas faire ma volonté, de ne pas poursuivre mes idées, mais, avec toute l’Église, de me mettre à l’écoute de la parole et de la volonté du Seigneur, et de me laisser guider par lui, de manière que ce soit lui-même qui guide l’Église en cette heure de notre histoire. Au lieu d’exposer un programme, je voudrais simplement commenter les deux signes qui, sur le plan liturgique, représentent le début du ministère pétrinien. En fait, tous les deux sont le reflet exact de ce qui a été proclamé dans les lectures de ce jour.

            Le premier signe est le Pallium, tissu en pure laine, qui est placé sur mes épaules. Ce signe très ancien, que les Évêques de Rome portent depuis la fin du IVe siècle, peut être considéré comme une image du joug du Christ, que l’Évêque de cette ville, le Serviteur des Serviteurs de Dieu, prend sur ses épaules. Le joug de Dieu est la volonté de Dieu, que nous accueillons. Et cette volonté n’est pas pour moi un poids extérieur, qui nous opprime et qui nous enlève notre liberté. Connaître ce que Dieu veut, connaître quel est le chemin de la vie – telle était la joie d’Israël, tel était son grand privilège. Telle est aussi notre joie : la volonté de Dieu ne nous aliène pas, elle nous purifie – parfois même de manière douloureuse – et nous conduit ainsi à nous-mêmes. De cette manière, nous ne Le servons pas seulement Lui-même, mais nous servons aussi le salut de tout le monde, de toute l’histoire. En réalité, le symbolisme du Pallium est encore plus concret : la laine d’agneau entend représenter la brebis perdue ou celle qui est malade et celle qui est faible, que le pasteur met sur ses épaules et qu’il conduit aux sources de la vie. La parabole de la brebis perdue que le berger cherche dans le désert était pour les Pères de l’Église une image du mystère du Christ et de l’Église. L’humanité – nous tous – est la brebis perdue qui, dans le désert, ne trouve plus son chemin. Le Fils de Dieu ne peut pas admettre cela; Il ne peut pas abandonner l’humanité à une telle condition misérable. Il se met debout, Il abandonne la gloire du Ciel, pour retrouver la brebis et pour la suivre, jusque sur
la Croix. Il la charge sur ses épaules, Il porte notre humanité, Il nous porte nous-mêmes. Il est le bon pasteur, qui donne sa vie pour ses brebis. Le Pallium exprime avant tout que nous sommes portés par le Christ. Mais, en même temps, le Christ nous invite à nous porter les uns les autres. Ainsi, le Pallium devient le symbole de la mission du pasteur, dont parle la deuxième lecture et l’Évangile. La sainte inquiétude du Christ doit animer tout pasteur : il n’est pas indifférent pour lui que tant de personnes vivent dans le désert. Et il y a de nombreuses formes de désert. Il y a le désert de la pauvreté, le désert de la faim et de la soif; il y a le désert de l’abandon, de la solitude, de l’amour détruit. Il y a le désert de l’obscurité de Dieu, du vide des âmes sans aucune conscience de leur dignité ni du chemin de l’homme. Les déserts extérieurs se multiplient dans notre monde, parce que les déserts intérieurs sont devenus très grands. C’est pourquoi, les trésors de la terre ne sont plus au service de l’édification du jardin de Dieu, dans lequel tous peuvent vivre, mais sont asservis par les puissances de l’exploitation et de la destruction. L’Église dans son ensemble, et les Pasteurs en son sein, doivent, comme le Christ, se mettre en route, pour conduire les hommes hors du désert, vers le lieu de la vie, vers l’amitié avec le Fils de Dieu, vers Celui qui nous donne la vie, la vie en plénitude. Le symbole de l’agneau a encore un autre aspect. Dans l’Orient ancien, il était d’usage que les rois se désignent eux-mêmes comme les pasteurs de leur peuple. C’était une image de leur pouvoir, une image cynique : les peuples étaient pour eux comme des brebis, dont le pasteur pouvait disposer selon son bon vouloir. Tandis que le pasteur de tous les hommes, le Dieu vivant, est devenu Lui-même un agneau, Il s’est mis du côté des agneaux, de ceux qui sont méprisés et tués. C’est précisément ainsi qu’Il se révèle comme le vrai pasteur : « Je suis le bon pasteur... et je donne ma vie pour mes brebis » (Jn 10, 14 ss.). Ce n’est pas le pouvoir qui rachète, mais l’amour ! C’est là le signe de Dieu : Il est lui-même amour. Combien de fois désirerions-nous que Dieu se montre plus fort ! Qu’Il frappe durement, qu’Il terrasse le mal et qu’Il crée un monde meilleur ! Toutes les idéologies du pouvoir se justifient ainsi, justifient la destruction de ce qui s’oppose au progrès et à la libération de l’humanité. Nous souffrons pour la patience de Dieu. Et nous avons néanmoins tous besoin de Sa patience. Le Dieu qui est devenu agneau nous dit que le monde est sauvé par le Crucifié et non par ceux qui ont crucifié. Le monde est racheté par la patience de Dieu et détruit par l’impatience des hommes.

Une des caractéristiques fondamentales du pasteur doit être d’aimer les hommes qui lui ont été confiés, comme les aime le Christ, au service duquel il se trouve. « Sois le pasteur de mes brebis », dit le Christ à Pierre, et à moi, en ce moment. Être le pasteur veut dire aimer, et aimer veut dire aussi être prêt à souffrir. Aimer signifie: donner aux brebis le vrai bien, la nourriture de la vérité de Dieu, de la parole de Dieu, la nourriture de sa présence, qu’Il nous donne dans le Saint-Sacrement. Chers amis – en ce moment je peux seulement dire : priez pour moi, pour que j’apprenne toujours plus à aimer le Seigneur. Priez pour moi, pour que j’apprenne à aimer toujours plus son troupeau – vous tous,
la Sainte Église, chacun de vous personnellement et vous tous ensemble. Priez pour moi, afin que je ne me dérobe pas, par peur, devant les loups. Priez les uns pour les autres, pour que le Seigneur nous porte et que nous apprenions à nous porter les uns les autres.


Le deuxième signe par lequel la liturgie d’aujourd’hui nous présente le commencement du ministère pétrinien est la remise de l’anneau du pêcheur. L’appel de Pierre à devenir pasteur, que nous avons entendu dans l’Évangile, fait suite au récit d’une pêche abondante: après une nuit au cours de laquelle ils avaient jeté les filets sans succès, les disciples voient sur le rivage le Seigneur ressuscité. Il leur enjoint de retourner pêcher une nouvelle fois et voici que le filet devient si plein qu’ils ne réussirent plus à le ramener. 153 gros poissons : « Et, malgré cette quantité, le filet ne s’était pas déchiré » (Jn 21,11). Cet événement, qui a lieu au terme du parcours terrestre de Jésus avec ses disciples, correspond à un récit des commencements : les disciples n’avaient alors rien pêché durant toute la nuit; Jésus avait alors invité Simon à avancer une nouvelle fois au large. Et Simon, qui ne s’appelait pas encore Pierre, donna cette réponse admirable : Maître, sur ton ordre, je vais jeter les filets ! Et voici la confirmation de la mission : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras » (Lc 5,1-11). Aujourd’hui encore, l’Église et les successeurs des Apôtres sont invités à prendre le large sur l’océan de l’histoire et à jeter les filets, pour conquérir les hommes au Christ – à Dieu, au Christ, à la vraie vie. Les Pères ont aussi dédié un commentaire très particulier à cette tâche singulière. Ils disent ceci : pour le poisson, créé pour l’eau, être sorti de l’eau entraîne la mort. Il est soustrait à son élément vital pour servir de nourriture à l’homme. Mais dans la mission du pêcheur d’hommes, c’est le contraire qui survient. Nous, les hommes, nous vivons aliénés, dans les eaux salées de la souffrance et de la mort; dans un océan d’obscurité, sans lumière. Le filet de l’Évangile nous tire hors des eaux de la mort et nous introduit dans la splendeur de la lumière de Dieu, dans la vraie vie. Il en va ainsi – dans la mission de pêcheur d’hommes, à la suite du Christ, il faut tirer les hommes hors de l’océan salé de toutes les aliénations vers la terre de la vie, vers la lumière de Dieu. Il en va ainsi : nous existons pour montrer Dieu aux hommes. Seulement là où on voit Dieu commence véritablement la vie. Seulement lorsque nous rencontrons dans le Christ le Dieu vivant, nous connaissons ce qu’est la vie. Nous ne sommes pas le produit accidentel et dépourvu de sens de l’évolution. Chacun de nous est le fruit d’une pensée de Dieu. Chacun de nous est voulu, chacun est aimé, chacun est nécessaire. Il n’y a rien de plus beau que d’être rejoints, surpris par l’Évangile, par le Christ. Il n’y a rien de plus beau que de Le connaître et de communiquer aux autres l’amitié avec Lui. La tâche du pasteur, du pêcheur d’hommes, peut souvent apparaître pénible. Mais elle est belle et grande, parce qu’en définitive elle est un service rendu à la joie, à la joie de Dieu qui veut faire Son entrée dans le monde.

             Je voudrais encore souligner une chose : de l’image du pasteur et de celle du pêcheur émerge de manière très explicite l’appel à l’unité. « J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie; celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur » (Jn 10,16), dit Jésus à la fin du discours du bon pasteur. Le récit des 153 gros poissons se conclut avec la constatation joyeuse : « Et, malgré cette quantité, le filet ne s’était pas déchiré » (Jn 21,11). Hélas, Seigneur bien-aimé, aujourd’hui le filet s’est déchiré, aurions-nous envie de dire avec tristesse ! Mais non – nous ne devons pas être tristes ! Réjouissons-nous de ta promesse, qui ne déçoit pas, et faisons tout ce qui est possible pour parcourir la route vers l’unité que tu as promise. Faisons mémoire d’elle comme des mendiants dans notre prière au Seigneur : oui Seigneur, souviens-toi de ce que tu as promis. Fais que nous ne soyons qu’un seul Pasteur et qu’un seul troupeau ! Ne permets pas que ton filet se déchire et aide-nous à être des serviteurs de l’unité !

 

Dans cette troisième partie le Saint Père Benoît XVI rappelle sa fonction qu’il met immédiatement dans la lumière du Bon Pasteur, le Christ Jésus.

Il fait une analyse pertinente de la situation de l’humanité et du danger face auquel elle s’expose par l’abandon de toute transcendance et par l’effacement des simples espoirs naturels dû à l’incurie morale et spirituelle de nos responsables politiques mais aussi intellectuels.

 

Il fait un splendide rappel auprès des pasteurs de l’Eglise, c’est une méditation sur la mission des évêques et des prêtres, certes à partir des insignes de son autorité et de sa mission, mais également un commentaire de la lettre de saint Pierre qui fut lue lors de cette cérémonie. Espérons qu’elle sera reçue comme une opportunité fructueuse dans leur cœur comme dans leur esprit.

 Comme nous voudrions toucher du doigt cet amour de charité fait d’affection paternelle et d’indulgence fraternelle ! Nous souhaitons que nos pasteurs cessent de ce comporter comme des p.d.g. et que nous sentions qu’ils portent bien dans une main la croix du Christ et dans l’autre la tendresse d’une Mère au Pied de la Croix.

 

Nous voudrions tant retrouver des pasteurs nourris de la liberté des enfants de Dieu, capables de proclamer le NON, au nom de la Vérité et de l’Amour, face aux dérives des sociétés, sociétés perdues à elles-mêmes, incapables de maintenir les espoirs les plus élémentaires.

 Nous voulons des pasteurs qui cessent toute compromission avec un pouvoir politique de plus en plus engagé dans l’apostasie et le blasphème. Nous voulons une annonce de l’Evangile délivrée des ombres du monde….

O pasteurs du Cœur de Jésus et de Marie ! Ne méprisez pas le sang versé au quotidien de nos frères pour la liberté évangélique et la dignité des enfants des hommes, nous vous en supplions devenez ce pourquoi vous avez été appelés !  Rompez avec toutes les compromissions qui vous enchaînent à l’esprit d’un monde qui ne veut que la ruine du plan d’amour de Dieu sur l’humanité. Paissez sans crainte, le troupeau que Dieu vous a confié, car vous aussi, avez à faire votre propre salut, vous aussi avez à choisir constamment entre contempler Dieu ou vous en séparer. Tout comme le plus vil de vos enfants vous avez à débattre au secret de votre cœur de l’aboutissement de votre pèlerinage sur cette Terre.

Enfin l’appel à l’unité de Benoît XVI se fait plus pressant ; il voit l’inévitable tempête qui s’annonce et, comme un père, il veut le sauvetage de tous ses enfants et surtout ceux qui lui sont les plus éloignés.

 

En ce moment, je me souviens du 22 octobre 1978, quand le Pape Jean-Paul II commença son ministère ici, sur la Place Saint-Pierre. Les paroles qu’il prononça alors résonnent encore et continuellement à mes oreilles : « N’ayez pas peur, au contraire, ouvrez tout grand les portes au Christ ». Le Pape parlait aux forts, aux puissants du monde, qui avaient peur que le Christ les dépossède d’une part de leur pouvoir, s’ils l’avaient laissé entrer et s’ils avaient concédé la liberté à la foi. Oui, il les aurait certainement dépossédés de quelque chose : de la domination de la corruption, du détournement du droit, de l’arbitraire. Mais il ne les aurait nullement dépossédés de ce qui appartient à la liberté de l’homme, à sa dignité, à l’édification d’une société juste. Le Pape parlait en outre à tous les hommes, surtout aux jeunes. En quelque sorte, n’avons-nous pas tous peur – si nous laissons entrer le Christ totalement en nous, si nous nous ouvrons totalement à lui – peur qu’il puisse nous déposséder d’une part de notre vie ? N’avons-nous pas peur de renoncer à quelque chose de grand, d’unique, qui rend la vie si belle ? Ne risquons-nous pas de nous trouver ensuite dans l’angoisse et privés de liberté ? Et encore une fois le Pape voulait dire : Non ! Celui qui fait entrer le Christ ne perd rien, rien – absolument rien de ce qui rend la vie libre, belle et grande. Non ! Dans cette amitié seulement s’ouvrent tout grand les portes de la vie. Dans cette amitié seulement se dévoilent réellement les grandes potentialités de la condition humaine. Dans cette amitié seulement nous faisons l’expérience de ce qui est beau et de ce qui libère. Ainsi, aujourd’hui, je voudrais, avec une grande force et une grande conviction, à partir d’une longue expérience de vie personnelle, vous dire, à vous les jeunes : n’ayez pas peur du Christ ! Il n’enlève rien et Il donne tout. Celui qui se donne à Lui reçoit le centuple. Oui, ouvrez, ouvrez tout grand les portes au Christ – et vous trouverez la vraie vie. Amen. »

 

Benoît XVI fut, l’un des pères consultants du Concile Vatican II, Jean Paul II fut l’un des pères du même Concile, il ne fallait pas s’attendre à moins de la part de Benoît XVI de reprendre les paroles de son prédécesseur : « N’ayez pas peur du Christ […] Ouvrez grand les portes au Christ… »

Nous avons un nouveau pape qui reprend le lumineux flambeau de Jean Paul le Grand pour nous illuminer la route de la liberté, de cette liberté qui rend à l’homme toute sa grandeur, toute sa noblesse, toute sa dignité, oserons-nous la saisir ?

 Ma génération, celle qui avait 18 ans en 1968 a-t-elle encore la force, l’énergie, le courage moral de se saisir de ce flambeau ?

Prendra-t-elle le risque de se voir demander des comptes par les générations qui nous suivent et qui poursuivent un bien être tragique et illusoire ? Qu’allons-nous pouvoir répondre à cette question tragique : « Qu’avez-vous fait de notre avenir ? Donnez-nous les clefs pour retrouver notre sourire ! »

Et, monteront alors, des abîmes et des sanglots de Rachel : « Papa, maman, qu’avez-vous fait de nos sourires ? »  Nous ne pourrons que nous taire, nous ne pourrons pas nous enfuir, nous ne trouverons pas de tombes, car la Terre de notre vie est imbibée du sang des enfants à naître, un immense linceul pour les sourires effacés…

Si nous ne nous tournons pas vers le Christ qui peut tout pardonner, nous n’aurons plus rien de possible à offrir, à léguer aux enfants que notre génération aura bien voulu épargner…

 

 

N’AYONS PAS PEUR DU CHRIST… !

 

OUVREZ GRAND LES PORTES AU CHRIST JESUS !

 

 


LA TRIBUNE DU CANIGOU

 

Les prodiges de la médiocratie !

 

       

 

 

 

 

 

 

: « - Mon ami, je suis fort surpris ! Vous trônez sous un orme ! Pourquoi ces vêtements de deuil, que vous arrive-t-il ?

 

 

 

 

 

    

 

 

 

 

: - L’orme est authentique symbole de la France, le mal qui l’attaque témoigne du mal qui la ronge. Et, j’espère que vous savez le différencier du pommier de la chirasoumonie. L’orme a pour vertu de filtrer le vent, il me protège des déferlantes de la médiocrité.

 

 

 

 

 : - J’entends bien, mais pourquoi ce deuil ?

 

 

 

 

 

: - Ce deuil témoigne de la mort du respect de l’autre, de la mort de l’intelligence du cœur, il souligne également le triomphe de la médiocratie.

 

 

 

 

 

: - Je vois ! Je reviens du Maghreb, tous ces peuples ont manifesté respect et peine pour la mort de J.P.II. Mais je ne vois toujours pas ce qui peut vous mettre dans cet état.

 

 

 

: - Vous ne savez donc rien de ce qui sait dit en France sur la mort de J.P.II ?

 

 

 

 

 

 

: - Mais dans la plupart des pays y compris arabo-musulmans, on a décrété un deuil de 1 à 3 jours et, je n’ai rien entendu de désobligeant.

 

 

 

 

: - Oui, mais la France n’est pas le monde, elle est ‘sans-culotte’. Elle se prend pour le nombril du monde et le monde s’en fiche et s’en amuse. Elle est la seule nation dont le laïcisme soit encore une raison d’être. Sa laïcité est pour elle ce que sont pour le peuple juif les deniers de Judas : une obsession identitaire sulfureuse et aliénante.

 

 

 

: - Bonjour la compagnie ! Je vous apporte des nouvelles de Paris. Certains en rougissent, d’autres s’en fendent la poire.

 

 

 

 

: - Racontez-nous cela.

 

 

 

 

: - Figurez-vous qu’un député vert, à la pensée rouge et à la respiration laïcarde, au sortir d’un conseil municipal au cours duquel il fit une intervention sur la tolérance, a cru bon d’exprimer son indignation quant à l’hommage rendu par la France à J.P.II. Il a rappelé que la France était un Etat laïc, comme si on pouvait l’ignorer. Il est vrai que ce triste sire souffre d’avoir été trop tôt sevré du sein maternel.

 

 

 

 

 : - Mais qu’en a dit le maire ?

 

 

 

 

 

: - Rien ! Il a balancé entre la colère et le fou rire.

 

 

 

 

 

: - Qu’a-t-il fait ?

 

 

 

: - Il s’est couché.

 

 

 

 

 

: - C’est une manie ?

 

 

 

 

 

 

  : - Non, un état ! Une tranquille attitude politique. C’est si rassurant !

 

 

 

 

 : - Le grand fleuriste se contenta d’enlever quelques épines de sa rose. On le dit très social-démocrate. Il aurait la passion du fromage de Hollande, le côté jeune, c’est plus mou.

 

 

 

 

: - Maître Cheval était en visite chez les éleveurs gascons, lors de l’événement. Il a bien failli mourir d’un fou-rire. Le chef de l’union des fades et des fanes, un certain Baille de la Roux, professeur d’histoire, n’a pu s’empêcher de surenchérir. Lui qui aime tant, murmurer dans les salons feutrés qu’il est catholique. Il le dit tout bas, il ne veut pas déranger la frondaison des chênes.

 

 

 

: - Mais pourquoi, puisque son parti est démocrate-chrétien ?

 

 

 

 

 : - Vous devriez savoir que l’ambition et souvent une tueuse, pire que la mante religieuse. Lisez son livre sur Henri IV et vous comprendrez. Il y a introduit sa profession de foi politique. Il n’est pas fin politique que de rappeler qu’on est chrétien, ce qui déplairait aux maçons de la nuit…

 

 

 

: - Heureusement, que le rire a la vertu d’alléger le poids des ombres que génèrent les âmes médiocres.

Le vent marin m’a rapporté des échos qui traînaient sous le ciel montpelliérain.  Un certain Crispé de la Fraîche, aboyeur de son état, qu’il exerce à la lisière des roseraies, a fait preuve d’une grande éducation en insultant la mémoire de J.P.II. Il paraît que sa finesse est inversement proportionnelle au nombre de ses diplômes.

 

 

 

   : - Une ombre restera toujours une ombre, quelque soit son épaisseur. Voilà, maîtresse Brebis !

 

 

 

 

: - Il est fort rare madame de vous voir séant.

 

 

 

 

 

: - Mon vieil ami, la plaine me pesait beaucoup ces jours-ci. Je voulais me délivrer de la charge des bassesses et des lâchetés qui semblent être la nourriture des nons-nès.

 

 

 

 

: - Mais de quoi avez-vous été témoin ?

 

 

 

 

: - L’évêque de ces lieux, à l’annonce de l’entrée en agonie de J.P.II, quoiqu’il fut présent en sa résidence, refusa de faire quoique ce soit pour que le peuple de Dieu prie pour son pape, et il eut le mauvais goût de le dire à un journaliste du ‘Dépendant des Barons’.

 

 

 

 

 

: - Voilà, un vrai scandale !

 

 

 

 

: - Il ne concéda de faire quelque chose qu’au lendemain de la mort du pape et seulement sous la pression.

 

 

 

 

 : - C’est un évêque moderne. On le dit de Mars des Sots ; il serait membre du mouvement universaliste. Il pâture dans l’incertain et le doute. Il serait en fermage du populisme de la Poujade

 

 

 

 

 : - C’est un programme de flottaison.

 

 

 

 

 

 

 

: - J’ai entendu qu’une chaîne marionnettiste à présenté Benoît XVI en un Hitler III.

 

       

 

 

 

: - Mes ancêtres, qui ont emporté l’âme de J.P.II, m’ont assuré que nous entrions dans l’heure de Dieu et donc celle du démon.

 

 

 

 

: - De grands couturiers sont très inquiets à cause de la monté du ridicule, car c’est un tissu qui s’adapte à tous les corps et qui ne demande aucun travail de couture.

 

 

 

: - Le textile chinois va s’effondrait de lui-même.

 

 

 

 

: - Une vieille tante bavaroise m’a envoyé un panier garni : jambon fumé, saucisson, pain forestier, petit blanc du Danube et une blonde bien tirée.

 

 

: - Mangeons à la santé de Benoît XVI, c’est ce que les cons auront en moins… » Raymond Lull

 

 

 

 

 



SALUTATION à MARIE

DU

Très Révérend Père Paul, de Moll

 

Ave Maria, Fille de Dieu le Père

Avé Maria, Mère de Dieu le Fils

Ave Maria, épouse du Saint Esprit

Ave Maria, Temple de la Sainte Trinité

Ave Maria, Lys blanc de la resplendissante Trinité

Av Maria, Rose agréable de la Cour céleste

Ave Maria, Vierge pleine de douceur et d’humilité, de qui le Roi du Ciel a voulu naître et être nourri de son lait

Ave Maria, Vierge des vierges

Ave Maria, Reine des martyrs,dont l’âme a été percée de douleurs

Ave Maria, Dame et Maîtresse à qui toute puissance a été donnée au Ciel et sur la Terre

Ave Maria, Reine de mon cœur, ma douceur, ma vie et toute mon espérance

Ave Maria, Mère très aimable

Ave Maria, Mère admirable

Ave Maria, Mère du bel amour

Ave Maria, conçue sans péché

Ave Maria, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes, béni soit le fruit de vos entrailles.

Bénit soit votre Epoux Saint Joseph.

Béni soit votre Père Saint Joachim.

Béni soit votre Mère Sainte Ane.

Béni soit votre Ange Saint Gabriel.

Béni soit le Père Eternel qui vous a choisie.

Béni soit votre Fils, qui vous a aimée

Que tous ceux qui vous aiment vous bénissent.

O Bien Heureuse Vierge, bénissez- nous tous, au Nom de votre cher Fils.

Ainsi soit-il.