LA LETTRE CATHOLIQUE N°11

SOYEZ FIERS D’ETRE DE L’EGLISE CATHOLIQUE ROMAINE APOSTOLIQUE

 

JUILLET 2004 – DIFFUSION GRATUITE – FAITES LA CONNAITRE

E.mail :lalettrecatholique@yahoo.fr    son site : lescatholiques.free.fr

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

SOMMAIRE

 

Éditorial : Bonnes Vacances

La Tribune Libre : De La Tolérance…

Sciences Morales et Politiques

A la Mémoire de : D.Reagan p

Histoire de l’Église : La Fin du Troisième Siècle

La Fin du Monde

La Didachè (suite et fin)

Le Péché Originel

Tribune Littéraire : Une Voix s’est tue…

Doctrine Sociale : La Victoire du Bon Sens…

Bref d’Actualité : Un fou-rire en enfer…

 

La Tribune du Canigou


BONNES VACANCES

 

Les vacances sont une rupture d’activité, période dans laquelle on prend tout son temps : le temps pour se reposer, pour se détendre, pour prendre soin de soi, pour aimer le proche, lui témoigner une attention particulière.

C’est aussi une invitation au silence, à la prière, à la contemplation. Si vous laissiez à la nature la possibilité de vous faire redécouvrir sa grâce, ses grâces… Profitez de ce répit d’activités pour oser l’émerveillement : prenez le temps de contempler un brin d’herbe qu’agite la brise matinale, la chasse des ombres au lever du soleil, l’éclat particulier des gemmes fragiles sous la rosée cristalline. Allez découvrir les variations des couleurs sur le marché des primeurs, laissez-vous enivrer par leurs fragrances, osez vous engager dans les espaces silencieux, prenez le temps de redécouvrir le beau au tour de vous et peut être que s’ouvrira en vous le beau qui vous habite et que vous avez enseveli… Surprenez-vous à aimer en vérité et laissez-vous aimer de même…

Bonnes Vacances sous la bienveillance de Dieu.

Pierre-Charles Aubrit Saint Pol

 

 

 

 

 

LA TRIBUNE LIBRE

 

DE LA TOLERANCE…

AU RESPET DE L’ETRE DE LA PERSONNE

 

Tolérer, tolérance, ces deux mots viennent de la racine latine tollere, elle signifie soulever, enlever, à laquelle s’apparente tolerare qui signifie porter, supporter ; le participe passé corres-pondant : latus est lui-même issu de tlatus qui est le participe passé de ferre (porter ) il donne le verbe offrir :  ablatio, action d’enlever… Ce mot tolerare vient d’une racine indo-européenne : teltol, tlã, elle signifie supporter, soulever et, en grec, elle donne atlas… ( Dict. Etymo. , de J. Picoche Edi. Robert.

Tolérance : ce mot a pour sens courant le fait de supporter quelque chose, de ne pas l’interdire ou exiger, alors qu’on le pourrait ; liberté qui résulte de cette abstention. Dic. Usuel. Robert.

Le sens actuel du mot tolérance introduit la notion de privation quant à l’application du droit ou de toute autre obligation relative à la morale, à la loi naturelle, au comportement social. Ce n’est pas en fait une autorisation de liberté, c’est en regard de la morale et de la philosophie de l’être, le refus de regarder l’autre, de voir ailleurs…

L’usage, qui en est fait par nos sociétés modernes,  veut que ce mot s’applique à une situation spécifique, qu’on ne peut maîtriser dans l’immédiat pour de multiples raisons. C’est une application privative. C’est donc un refus d’intervenir, ce qui induit le retrait du regard sur l’autre, sur l’acte de l’autre, cette notion de privation induit donc un retrait social, une posture asociale.

On use également de ce mot dans la relation avec autrui quand il n’a pas la même culture, religion ou opinion que son interlocuteur.

Nous verrons que cette application là est dangereuse par l’usage abusif qui en est fait dans nos sociétés décadentes.

Le sens donné de nos jours à ce mot est un appauvrissement en regard de son origine qui signifie soulever, enlever, porter… Si nous nous fixons sur le sens originel, nous pouvons dire que tolérer, tolérance, c’est porter sur soi la faiblesse de l’autre, être son atlante tout le temps nécessaire pour qu’il puisse porter lui-même sa nature. Le papa est l’atlante de son enfant, le Christ est

l’atlante de l’humanité qui se reconnaît pécheresse : « C’était nos péchés qu’il portait… »

Actuellement, dans tous les cercles de pouvoir, qu’il s’agisse du politique, du religieux ou du culturel tous, sauf les courants extrémistes, font un usage inflationniste de ce mot et souvent dans un sens accusatif, dans une attitude de rejet de l’interlocuteur. Ces ‘élites’, dans leurs discours, usent de ce mot pour culpabiliser à moindre frais l’interlocu-teur dont le discours est plus structuré, construit, argumenté. Ils tendent à faire croire à l’auditoire que cet intervenant est asocial.

Ces ‘élites’ rédigent, en ces temps déstructurés, un nouvel index accusa-teur dans le but de marginaliser les personnes qui témoignent de la vérité, de l’intangibilité de la loi naturelle et de la morale, de ce qui touche au bon sens et, avec plus de violence verbale et de rouerie, tous ceux qui témoignent de leur foi religieuse. Elles marginalisent tous ceux qui s’opposent à la décadence active de nos sociétés, tous ceux qui osent rappeler l’incontournable dignité de la personne humaine. On peut le constater chez certains journalistes, surtout sur France Inter, sur Arté, etc. … Mais, derrière leurs discours, se dissi-mulent la fragilité de leurs convictions, l’absence de convictions ou opposent +une argumentation qui, trop souvent, n’est qu’un marécage d’affectivité désordonnée, de sensibleries, de sympathies divergentes, contradic-toires, plutôt que de rigueur et de courage, au regard d’un auditoire béotien toujours près à accorder sa faveur à qui le flatte ou le rassure.

Rien, n’est plus contraire au courage que la démagogie !

Ce sont là, en fait, des esprits mal assurés, apeurés, entés par la recherche de tout ce qui peut les rassurer et étouffer leur conscience.

Ils sont au créneau de toutes les demandes de liberté, de tous les liberticides parce qu’en eux-mêmes, l’être de leur personne n’a plus guère de liberté. Ils ont l’art consommé de se rendre sympathiques à la manière de loups déguisés en brebis. Ils n’aspirent qu’à étancher leur soif inextinguible d’entraîner à leur suite un maximum de leurs semblables, les enfermer dans leur sphère nébuleuse où tout y semble rassurant parce que les formes en sont estompées et qu’il leur est nécessaire de se gagner un monde à eux, anxieux de se retrouver dans une solitude qu’ils ne pourraient supporter parce qu’elle les obligerait à se rendre à eux-mêmes…

 Ce sont là les cannibales moder-nes.

Ils ont perdu l’intelligence du cœur comme de l’esprit, l’intelligence du oui et du non.

Il n’y a pas plus redoutable pour eux que d’être confrontés à un interlocu-teur de convictions surtout si elles sont encrées dans un principe de vérité et de lumière.

Leur usage du mot tolérance fait penser à une tranche de pain beurrée par temps de disette, une misère intellectuelle, morale, spirituelle que l’on étire sur une misère plus incarnée, plus tragique, qui est comme une volonté de se détourner du principe même de la vie, dans son principe le plus basique, comme l’enfant réprimandé tire sur ses pantalons courts pour dissimuler la correction méritée.

En fait, ces esprits si tolérants sont particulièrement lâches, égoïstes, car par leur attitude, dite de tolérance, ils fuient le devoir d’assistance que chacun doit à son prochain. Ce sont de véritables bêtes sauvages, si on vient à les contraindre dans leur sphère rassurante.

Combien, parmi eux, sont-ils capables de porter l’autre dans sa faiblesse, dans sa souffrance ? Question très urticante et allergisante.

L’esprit qui témoigne de la vérité n’a pas à se soucier de tolérance, ni de nuance, car il est habité par une compréhension plus élevée de l’homme : le respect de la personne, le respect de l’être de la personne qui est ce point mystérieux sur lequel se rejoignent tout de l’homme animal et de l’homme spirituel, point d’appui pour l’articu-lation de l’usage, de l’exercice de son libre-arbitre.

La tolérance n’est pas compatible avec la conscience du juste, car ce témoin a une obligation morale impérative, celle d’exprimer un respect réel de l’autre, clef élémentaire pour que la charité fraternelle s’introduise dans la relation.

Être respectueux de l’être de la personne implique l’alerte du cœur uni à la raison et l’alerte de la raison unie à la foi en l’homme et en Dieu. Ce respect là exclut le respect formaliste qui pro-cède de l’éducation et des convenances sociales, ce qu’avaient bien compris, mais exprimé différemment : François Mauriac, qu’a dénoncé Bernanos dans toute son œuvre, surtout dans « La Joie », ce qu’exprimera également Nietzsche, ce naufrage de l’intelligence dévoyée par l’obsession de la révolte, qui ne s’explique que par une totale inintelligence de l’Espérance, un terrible gâchis.

L’homme est plus grand que lui-même, si grand qu’il doit accepter d’être pauvre de lui-même, car sa mesure c’est le Christ-Jésus.

C’est pourquoi Claudel, agacé par les reproches qu’on lui adressait sur sa rigueur, répondit : « … la tolérance, il y a des maisons pour cela … !

Cher Claudel, il n’y a plus de mai-sons, mais il y a toujours un personnel politique et des intellectuels suffisants et arrivés…

C’est un devoir de charité que de ne pas être tolérant face à l’erreur, au mensonge, au blasphème, à l’immora-lité, à l’amoralité, face aux fossoyeurs de l’Espérance.

Et, c’est une exigence absolue, incontournable que d’être respectueux de la personne. C’est pourquoi, il faut rejeter les sectarismes, les intégrismes, ainsi que toutes les idéologies, car elles n’ont rien affaire avec la vérité et sur-tout avec l’amour du prochain.

On ne discute pas avec le mal ! On offre ! On prie !

Théodulfe Soplataris 

 

 

SCIENCES MORALES ET POLITIQUES

 

DU DEBARQUEMENT EN NORMANDIE A BAGDAD… !?

 

 

« Il n’y a pas de plus belle preuve d’amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime… »

 

Nous devions commémorer le Débarquement des forces Alliées sur nos plages normandes.

Nous nous devions d’exprimer notre reconnaissance envers ces na-tions, ces peuples, ces frères de sang, ils permirent aux peuples vaincus par le nazisme de se libérer.

Merci à vous tous, merci particu-lièrement à nos amis anglais pour avoir su résister jusqu’au dernier quart d’heure.

Merci à nos amis U.S. sans qui, rien n’eût été possible.

Merci de nous avoir offert votre vie pour la défense de la nôtre, de nous avoir portés dans votre souffle de liberté, nous qui étions prisonniers.

Merci de nous avoir aidés à reprendre le chemin de l’affirmation de nous-mêmes.

Moi, petit français, je vous remercie, car aujourd’hui, si je peux encore écrire, exprimer librement ma pensée, c’est grâce à vous ; c’est parce qu’un U.S. s’est offert en rempart au feu de l’ennemi de la race humaine.

Sur nos plages de France, la race des hommes s’est levée pour exprimer, dans sa force virile, son refus de l’asser-vissement à une idéologie que rien ne pourra jamais légitimer… 

Il n’est pas de monstre que l’homme juste ne puisse vaincre.

Je vous demande pardon pour ceux de mes concitoyens et de certains des vôtres, qui ont eu la muflerie de manifester contre la politique guerrière de l’administration Bush durant cette commémoration. La médiocrité et l’indécence vont de paire, ils sont toujours dans le pas de la gloire et du sacrifice, comme Satan est toujours dans le pas de Dieu.

 

« Pleurez avec celui qui pleure… »

 

Ô peuple des U.S.A. ! C’est à toi que je destine cette adresse, car ton âme comme ton cœur battent à contre-temps dans l’incertitude présente, annoncia-trice d’un devenir gros de souffrances, d’humiliations.

Pourquoi ouvres-tu ton cœur aux effluves pestilentiels de la guerre, toi qui fus l’artisan de notre paix ?

Viens nous dire tes souffrances, pour qu’à notre tour, nous les portions comme tu sus porter les nôtres.

Ô frère U.S. assoies-toi sous l’arbre à l’ombre bienfaisante, dans la verdoyance de Central Park. Laisse couler les flots de ton cœur meurtri dans lequel raisonnent encore les souffles infernaux d’un 11 septembre, alors que le soleil, à peine automnal, caressait de ses rayons adoucis  sur lesquels les sourires éclosaient.

Viens, appuie-toi à moi ! Unis ta pauvreté à la mienne et portons-les au Dieu de l’Espérance, car ton sanglot est le même que celui  de mes pères qui découvrirent hébétés Oradour sur Glane, le même que celui de ton père qui vint ouvrir les camps de toutes les désolations.

Oui, laisse ton cœur crier justice ! Que ton corps se rassasie d’elle ! Mais de ton âme aies pitié, ouvre-toi au pardon !

Si aujourd’hui, tu ne peux encore prononcer ce mot qui transcende toutes les souffrances, accepte d’être porté par le pardon de mon peuple envers le peuple allemand. Saisis-toi de lui com-me d’une portance. Dieu connaît ta faiblesse, elle est fixée dans l’humanité de son Fils. Il fera le pas qui te manque. Tu retrouveras ton sourire égaré dans l’excessive douleur.

Veille jalousement sur ton honneur ! Dis non, à tout ce qui s’oppose aux valeurs qui t’ont fait être.

Mon frère, ma sœur U.S., je vous aime.

 

Apostrophe !

 

C’est au premier des citoyens U.S. que j’adresse cette apostrophe.

De puis la fin de la seconde guerre mondiale, votre nation, vos peuples furent de tous les grands conflits et ce fut toujours pour contenir une idéologie méprisante de la dignité de l’homme et des peuples.

Vous fûtes en Corée, dans la péninsule indochinoise, en bouclier en Europe, puis dans le conflit des Balkans, dans celui de la première guerre du Golf, puis en Afghanistan et maintenant vous êtes au front contre le terrorisme.

Dans tous ces conflits, vous vous êtes engagés pour maintenir la paix, combattre des forces inhumaines et parce que vous incarniez une certaine idée d’un monde libre et digne. Vous aviez avec vous une légitimité indiscutable, une légitimité morale, géopolitique et vous fûtes soutenu par les instances internationales. Vous n’avez pas gagné tous les conflits, - la guerre au Vietnam,-  mais vous avez eu raison d’offrir votre sang pour maintenir la plus grande part de l’humanité à l’abri des idéologies carcérales même si tout ceci s’appuyait sur le désir de confirmer votre puissance dans le monde, la rendre incontournable, car les hommes qui se sont battus, ont eu conscience d’un combat juste. Dans votre défaite au Vietnam, vous n’avez pas démérité de l’humanité. Il aurait fallu que vous quittiez cette région plus tôt.

Qu’êtes-vous allé faire en Irak ?

Qu’elle est donc la nature de cette volonté qui vous poussa à créer un conflit, alors qu’il n’y avait aucun danger connu, reconnu pour vous-mêmes et les autres nations ?

A quelle volonté occulte, mystérieuse avez-vous donc obéi ?

Vous avez prétendu découvrir des armes de destruction massive, il n’y en avait pas !

Vous avez prétendu qu’il y avait des armes chimiques, il n’y en avait pas !

Vous avez prétendu que l’Irak servait de base arrière au terrorisme islamique, cela fut démenti !

Vous avez justifié votre intervention par la chute d’un régime abominable, dépourvu d’humanité. Tous se réjouissent de la disparition de Saddam Hussein, son nom rejoindra ceux des pires tyrans : Lénine, Staline, Hitler, Pinochet, Palévi, Castro, Robespierre, Mao etc. …

On a pu penser que vous vouliez cette intervention pour contrôler les réserves pétrolifères, mais vous n’aviez nullement besoin de cela, car vous contrôlez depuis fort longtemps la régulation du marché des carburants.

Mais enfin, direz-vous pourquoi vos troupes sont en Irak ?

Il vous a fallu une bien étrange et impitoyable motivation pour braver les instances internationales. Vous avez eu l’imprudence de mépriser l’O.N.U. …

Que fera cette institution demain, si un autre État décide de déclencher un conflit, vous-mêmes que pourrez-vous dire ?

On ne vous entendra plus.

Que sera votre puissance militaire, économique, vous, qui par cette expédition, n’avez plus de résonance morale ?

Votre tort le plus grand, c’est de n’avoir pas écouté vos amis de toujours, surtout ceux qui ont eu le courage et le bon sens de vous dire non et qui ont tout fait pour vous détourner de cette obsession. Rien n’y a fait, vous n’avez pas entendu !

Nous apprenons, que votre décision d’en finir avec l’Irak était prise bien avant votre élection et qu’elle vous aurait aidé à vous faire élire.

Mais qu’est-elle donc la raison d’une telle décision ?

Vous fallait-il accomplir ce que votre père n’avait pas pu achever ? Un rêve d’enfant ?

Ou y-a-t-il eu une sourde volonté, pour des buts inavouables et donc immoraux, qui vous poussa à une telle décision ?

Ne s’agit-il véritablement du  seul souhait de voir s’établir une démocratie dans des pays dont la religion, comme la culture, sont inaptes à l’application d’un tel concept ?

A moins que,  derrière tout ce fatras d’incohérences et de d’errances, certains de vos conseillers ne cherchent à monter l’Islam contre la veille Europe ? Alors, si c’est cela, on comprend mieux votre insistance à vouloir l’engagement de tous les Alliés qui fort heureusement ne vous ont pas suivis.

Quoiqu’il en soit, ce qui est pour

nous, peuples amis, une grande souf-france, c’est que vous n’avez pas su tirer les leçons de solidarité qui découlaient du 11 septembre. Vous avez voulu faire cavalier seul, vous n’avez pas su attendre !

Il y avait d’autres moyens pour

obtenir l’effondrement de Saddam Hussein. Vous pouviez laisser les pays musulmans s’en occuper, tout en les soutenant, dans un cadre légal que justifiaient les conditions de vie du peuple irakien.

Maintenant, vous avez besoin des instances internationales pour vous en sortir, mais étrangement vous voudriez que l’O.T.A.N. s’engage à vos côtés !

Auriez-vous l’intention d’interna-tionaliser ce conflit, l’étendre peut-être jusqu’aux frontières de l’Asie ?

Pourquoi faites-vous cela à votre peuple, lui qui, jusqu’à présent, a toujours servi la paix ?

Êtes-vous sûr, Monsieur le Président, de servir, de vouloir le bien de votre pays ?

Il est une chose certaine, la politique étrangère de l’Allemagne, de la France, de la Russie, de la Chine et de quelques autres est courageuse et fort juste.

En déclenchant ce conflit, vous n’étiez pas sans savoir que vous expo-seriez  vos hommes aux pires tentations qui soient. Et ce pire est arrivé ! Il est arrivé, car des ordres furent donnés dans ce sens par votre administration.

Des hommes d’honneur furent sollicités à commettre l’indécence, torturer ! Cela, Monsieur le Président, vous aurez à en répondre devant Dieu et devant l’histoire.

Vous avez contribué, plus qu’aucun, à décrédibiliser l’Occident. Vous avez, Monsieur le Président, porté un coup fatal à l’honneur de votre nation. Pour ce fait là, je souhaite que vos peuples vous demandent des comptes. Vous devez être jugé. Votre nation aura besoin d’une réhabilitation morale pour elle-même, elle n’y parviendra qu’en exigeant votre jugement… Ce peuple U.S. est tout à fait capable d’une telle grandeur.

Il ne suffit pas de se référer à Dieu pour se persuader de bien le servir et de servir les hommes. On ne sert pas Dieu, ni les hommes par des actes de barbarie. Vous pouvez implorer la bénédiction de Dieu sur le peuple des États Unis d’Amérique, vous aurez à lui rendre des comptes, car ceux qui auront été torturés vous accuseront au pied du Trône céleste.

En pratiquant la torture, vous avez blessé les tortionnaires qui n’ont fait qu’obéir sans discernement. Vous en avez fait des monstres !  De cela aussi vous aurez à répondre. Ces âmes, vous étaient confiées par la nation, c’était ses enfants, vous les avez outragés.

Monsieur le Président, vous avez défini un axe du mal, maintenant vous pouvez vous y compter !

Les souffrances ressenties depuis le 11 septembre ne justifient pas le mal que vous avez épandu sur un peuple, qui voyait en vous le moyen de retrouver ses espérances naturelles…

GERBER D’AURILLAC

 

 

 

 

 

 

 

A LA MEMOIRE DE…

 

Donald Reagan

 

Voici que Dieu a rappelé à lui son enfant !

Voici que Dieu a rappelé à Lui l’un de ses acteurs !

Voici que Dieu a rappelé à Lui un juste !

 

Donald Reagan n’est plus à ce monde !

Il laisse l’un des plus beaux exemples de courage moral, de courage spirituel.

Voici, un homme de cœur  sut remettre la nation debout, sûr de son identité, dans le souffle des vents.

Voici, un homme de cœur  sut s’unir avec un homme de Dieu et faire s’effondrer la plus terrible des idéolo-gies, égale au nazisme.

Il a donné les pioches pour abattre les murs, il utilisa sa force sans répan-dre le sang. Il  offrit un immense espace pour asseoir la paix.

Donald Reagan aura servi son pays sans jamais se désolidariser du reste du monde. Il aura su faire la politique en aimant, il aura aimé en faisant de la politique. Le reste n’est qu’insignifiance.

Mon frère U.S., retiens la leçon d’un de tes plus illustres pères de la nation et veille à ce qu’elle redevienne un instrument de paix.

Réapprends à aimer, n’aies pas peur d’être pauvre, n’aies pas peur de ta faiblesse.

Ose revenir à toi-même et deviens ce à quoi Dieu t’appelle à devenir.

Pierre-Charles Aubrit Saint Pol

 

 

Information :

En raison des vacances la publication de la LETTRE CATHOLIQUE reprendra en septembre.

 

 

 

 

L’HISTOIRE DE L’EGLISE

 

LA FIN DU TROISIEME SIECLE

 

La seconde moitié de ce troisième siècle est celle du début d’une mutation progressive des institutions politiques et sociales.

La dynastie des Sévère s’effondre dans l’anarchie. L’empire romain se voit pressé à ses frontières du nord et du sud, certaines régions d’empire demandent leur autonomie.

Mais un événement culturel de première importance sourd : l’effondrement de la civilisation gréco-romaine. On commence à rédiger des ouvrages en latin, le latin véhicule les concepts nouveaux, cette évolution vient surtout des intellectuels chrétiens.

Dans ces tourbillons, l’Église se prépare à assumer son destin, elle est aidée en cela par l’accroissement de son prestige moral et culturel.

 

De Dèce à Aurélien :

Alexandre clôture la dynastie des Sévère, il meurt assassiné. Sa mort provoque une période de troubles politiques et institutionnels qui favori-seront des persécutions contre les chrétiens. Elles sont décidées par des chefs militaires qui tentent en vain de maintenir l’ordre.

Philippe l’Arabe est empereur, il reprendra la politique de tolérance religieuse envers les chrétiens, on suppose qu’il fut lui-même chrétien.

En 250, Dèce succède à Philippe, il ouvre la dynastie illyrienne. Cette dynastie ouvrira de nouvelles campagnes de persécutions au nom de l’État, non pour des raisons religieuses mais politiques, le pouvoir craint que les chrétiens ne soient la cause effective des divisions de l’empire. En 251, Dèce suspend les persécutions, mais il meurt dans les marais d’Abrittos contre les goths. S’ouvre alors une nouvelle période de troubles accompagnés de persécutions.

En 253, Valérien met un terme à ces troubles et arrête les persécutions qui reprendront sous son règne, sur les conseils de son ministre des finances, Macrien. Ce Macrien était aussi membre d’une secte païenne, très haineuse contre les chrétiens, elle pratiquait les rites des religions égyptiennes, selon le témoignage de Denys d’Alexandrie.

En 260, Valérien est fait prisonnier par Shâhpuhr II qui le mettra à mort. Son fils Galien lui succède non sans difficultés, il devra lutter contre Macrien et ces deux fils qu’il a fait proclamer empereurs.

Galien rétablit la politique de tolérance, il leur rend les biens confisqués. Cette politique de tolérance est poursuiviE jusqu’à Marc Aurel qui sera sollicité par l’évêque de Rome pour trancher dans un conflit qui l’oppose à l’évêque Paul de Samoaste qui vient d’être déposé et qui ne veut pas rendre les biens. Dans cette affaire, l’empereur reconnaît implicitement l’autorité de l’évêque de Rome et l’Église en général. Le statut de l’Eglise dans l’empire est en quelque sorte légitimé, en attendant une reconnaissance juridique qui viendra avec Constantin 1er.

L’Eglise en Orient est solidement implantée et en pleine expansion, en Occident également mais sa pénétration ne dépasse pas les grandes agglomérations, sauf pour Rome et Carthage.

 

Cette période est traversée par des controverses théologiques, on s’essaie à comprendre et expliquer le mystère de la Sainte Trinité. On voit naître les points de fixation qui annoncent les grands débats du IVeme siècle et dans lesquels s’entrechoquent déjà les éléments qui contribueront à la sépa-ration de l’Église d’Orient avec Rome.

On assiste également à l‘affirma-tion progressive de la primauté de l’évêque de Rome dans les controverses théologiques à la demande des églises locales.

De plus en plus de chrétiens occupent des hauts postes dans l’administration de l’empire, ce qui les met dans une situation délicate, car le pouvoir demeure païen et maintient quelques fêtes païennes. Cette situation anachronique se terminera par la reconnaissance juridique de Constantin 1er  qui acceptera la situation de fait : la prédominance des chrétiens dans l’empire.  Eusèbe de Césarée  (à suivre)

 

 

LE JUGEMENT DERNIER

 

 

LA FIN DU MONDE

 

A L’ORIGINE DE TOUT, UN GRAND SECRET. (chose certaine)

 

Dans un premier ouvrage, je décris l’histoire sainte des individus, la péda-gogie que Dieu utilise pour conduire chaque homme par l’humilité à l’amour.

Dans ce livre, je m’efforce de raconter l’Histoire Sainte des peuples, des nations, de l’humanité entière.

Ces deux histoires ont le même commencement et le même terme… Mais avant, je rappelle le fondement de tout, cet Alpha qui donne sens à tout le reste.

Pour comprendre la lecture chrétienne des évènements de la fin du monde, il faut connaître la raison et l’origine de tout. On ne peut comprendre l’Oméga si on ne connaît pas l’Alpha. L’espérance chrétienne s’explique par un principe simple : le projet de Dieu. Pour combler de bon-heur l’humanité entière, Dieu, son Créateur, veut se montrer face à face ; ce n’est que par cette lumière que son histoire se comprend véritablement.

L’Évangile de Jésus-Christ, celui qui explique la souffrance des communautés humaines, se résume à cela :

« Depuis toute éternité ; avant que le monde n’existât, il existe un Être Unique, une Personne… Il vit heureux, comblé par sa nature. Il est mystérieux, car tout en étant un seul Être, en lui s’aiment et se contemplent trois personnes : le Père, le Fils et l’Esprit Saint. Il s’agit d’une vie de tendresse et de lumière inaccessible. Deux qualités du cœur de Dieu résument la vie divine : l’humilité et l’amour. Sans cesse le Père glorifie le Fils, le Fils glorifie le Saint Esprit parce qu’il l’aime. Dieu est ainsi et nul ne peut le changer.

Dans son éternité, il conçoit le projet de faire partager ce bonheur à d’autres êtres ; créer de nombreuses personnes, dotées d’intelligence et de liberté et, les introduire si elles le veulent au cœur des trois personnes. C’est un mariage, lieu où s’établit la réciprocité de l’acte d’amour. Mais Dieu ne désire pas créer un paradis où chaque personne, perdue dans sa contemplation, soit uniquement tournée face à lui. Il veut créer une Église, une communauté immense de vivants, vivant en lui, dans une totale commu-nion d’humilité et d’amour. C’est une fête éternelle où des milliards d’êtres épousés communient au même pain. C’est pourquoi, Dieu décide de faire de l’histoire des ses créatures spirituelles une Histoire Sainte dirigée vers ce but unique. Dieu agit. Il crée d’abords les anges, de purs esprits sans corps ; puis il crée l’être humain, homme et femme, êtres spirituels et physiques. Anges et hommes sont faits pour voir Dieu face à face.

Un problème se pose. Les communautés humaines ne peuvent entrer auprès de Dieu et vivre en une Église Sainte du bonheur infini qu’à la condition de devenir, au plan du cœur, semblables à Lui : humbles et toutes données à l’amour. C’est la clef de tout. « Nul ne peut voir Dieu sans mourir à lui-même. » À cause de la pureté et de la délicatesse de Dieu, n’importe quel amour ne suffit pas, mais seulement un amour total, dépouillé de toute recherche intéressée. Le moindre orgueil, le moindre égoïsme, et l’entrée à Dieu devient impossible, comparable à un viol, alors qu’elle doit être un mariage. Ceci est vrai pour les individus et l’humanité entière. C’est pourquoi, afin  de laisser aux communautés humaines le temps de découvrir leur misère, il décide de les faire transiter par un devenir terrestre, par une gloire puis une décadence, par la mort enfin. Cette loi s’applique à tous y compris à ses (églises), à tout ce qui porte son Nom. Tout cela constitue une série d’étapes purificatrices, toutes marquées par la souffrance. Ce temps, partout ce qu’il est, sert d’école de vie. »

« Dieu abaisse les puissants et relève les humbles. » Luc 1. 51,52

Arnaud Dumouch.  (à suivre...)

 

 

 

 

DIDACHE

 

(suite et fin)

 

Commentaire de Pierre-Charles Aubrit Saint Pol

 

            Prescriptions Disciplinaires

 

XI, 1. Si donc quelqu’un vient à vous et vous enseigne tout ce qui vient d’être dit, recevez-le. 2. Mais si le docteur lui-même s’est perverti et enseigne une autre doctrine en vue de détruire, ne l’écoutez pas ; enseigne-t-il, par contre, pour accroître la justice et la connaissance du Seigneur, recevez-le comme le Seigneur.

3. Pour ce qui est des apôtres et prophètes, agissez selon le précepte de l’Évangile, de la façon suivante : 4. Que tout apôtre venant chez vous soit reçu comme le Seigneur. 5. Mais il ne restera qu’un seul jour, ou, en cas de besoin, un deuxième ; s’il reste trois jours c’est un faux prophète. 6. Qu’à son départ l’apôtre ne reçoive rien, sinon assez de pain pour gagner un gîte. Mais s’il demande de l’argent, c’est un faux prophète.

7. En outre, vous n’éprouverez ni ne mettrez en doute aucun prophète parlant en esprit, car « tout péché sera remis, mais le péché-là ne sera pas remis » (Mat.12,31). 8. Toutefois quiconque parle en esprit n’est pas prophète, mais seulement s’il a les façons de vivre du Seigneur. C’est donc d’après leur façon de vivre que l’on discernera le vrai prophète du faux. 9. Ainsi, tout prophète qui ordonne, sous l’inspiration, de dresser une table, n’en mange pas, à moins certes qu’il ne soit un faux prophète. 11. Et tout prophète éprouvé, véridique, qui, pour < symboliser> le mystère terrestre de l’église, se comporte <de façon insolite> mais sans enseigner aux autres de faire ce qu’il fait, ne doit pas être jugé par vous ; car c’est Dieu qui le jugera. D’ailleurs les anciens prophètes se comportèrent de même. 12. Mais quiconque aura dit sous l’inspiration : Donne-moi de l’argent, ou quelques autres choses, vous ne l’écouterez pas. Mais s’il aura dit de donner en faveur d’autres indigents, que personne ne le juge.

XII,1. Quiconque « vient » à vous « au nom du Seigneur » doit être reçu (Mt.21,9 ; Ps.117,26) ; mais en suite, après l’avoir éprouvé, vous vous aurez discerné la droite de la gauche : vous avez votre jugement. 2. Si celui qui vient à vous n’est que de passage, aidez-le de votre mieux. Mais qu’il ne reste chez vous que deux à trois jours, si c’est nécessaire. 3. S’il veut s ‘établir chez vous et qu’il soit artisan, qu’il travaille et qu’il se nourrisse. 4. Mais s’il n’a pas de métier, que votre prudence y pourvoie, en sorte qu’un chrétien ne soit pas trouvé oisif chez vous. 5. S’il ne veut pas agir ainsi, c’est un trafiquant du Christ ; gardez-vous des gens de cette sorte.

XIII, 1. Tout prophète authentique qui veut s’établir chez vous « mérite sa nourriture » Mt. 10,10 ; cf.1.Co.9, 7-14, 1Tm. 5, 18). 2. De même le docteur authentique « mérite » lui aussi « sa nourriture comme l’ouvrier ». 3. Tu prélèveras donc les prémices de tous les produits du pressoir et de l’aire, des bœufs et des brebis et tu les donneras aux prophètes, car ils sont vos grands prêtres. 4. Et si vous n’avez pas de prophètes, donnez-les aux pauvres. 5. Si tu fais du pain, prélèves-en les prémices et donnes-les selon le précepte. 6. De même, si tu ouvres une amphore de vin ou d’huile, prélève les prémices et donne-les aux prophètes. 7. De l’argent, des vêtements et de tout autre bien, prélève les prémices selon ton appréciation, et donne-les selon le précepte.

XIV, 1. Réunissez-vous le jour dominical du Seigneur, rompez le pain et rendez grâces après avoir, d’abord, confessé vos péchés, afin que votre sacrifice soit pur. 2. Mais celui qui a un différend avec son compagnon ne doit pas se joindre à vous, jusqu’à ce qu’ils soient réconciliés, pour ne pas profaner votre sacrifice. 3. Car telle est la parole du Seigneur : «  Qu’en tout lieu et en tout temps on m’offre un sacrifice pur, car je suis un grand roi, dit le Seigneur, et mon Nom est redoutable parmi les nations » (Ml.1,11, 14).

XV, 1. Ainsi donc, élisez-vous des évêques et des diacres dignes du Seigneur, des hommes doux et désintéressés, véridiques et éprouvés ; car eux aussi exercent pour vous le ministère des prophètes et docteurs. 2. Ne les méprisez donc pas, car avec les prophètes et docteurs ils sont ceux d’entre vous qui sont à l’honneur. 3. Reprenez-vous les uns les autres, non avec colère mais pacifiquement, comme vous le tenez de l’Évangile (cf. Mt. 5, 22-26 ; 18, 15-35), et si quelqu’un offense son prochain, que personne ne lui pale, qu’il n’entende pas un mot de vous, jusqu’à qu’il ait fait pénitence. 4. Pour vos prières, vos aumônes et toutes vos actions, faites-les comme vous le trouvez marqué dans l’Évangile de notre Seigneur.

XVI, 1. « Veillez » sur votre vie ; ne laissez pas s’éteindre vos lampes, ne laissez pas se détendre la ceinture de vos reins, mais « soyez prêts, car vous ne savez pas l’heure à laquelle viendra notre Seigneur » (Mt. 24, 42-44 ; 25, 13 ;Lc. 12, 35). 2. Assemblez-vous fréquemment pour rechercher ce qui intéresse vos âmes, car tout le temps de votre foi ne vous servira de rien si vous n’êtes pas devenus parfaits au dernier moment.

Aux derniers jours, les faux prophètes et les corrupteurs se multiplieront, les brebis se changeront en loups, et l’amour se changera en haine. 4. Car, à la suite du prophète de l’iniquité, les hommes se haïront les uns les autres, ils se poursuivront, ils se trahiront et alors paraîtra le séducteur du monde, se donnant pour le fils de Dieu, et il fera « des signes et des prodiges » (Mt. 24,24 ; cf.2 Tb. 2, 9 ; Ap. 13, 2,13s ; 19,20), et la terre sera livrée entre ses mains et il fera des iniquités telles qu’il n’y en eut jamais depuis le commencement des siècles. 5. Alors la créature humaine entrera dans le feu de l’épreuve, et «  beaucoup succomberont » et périront (Mt. 24, 10), mais « ceux qui auront tenu bon » dans leur foi «  seront sauvés » par celui-là même qui aura été un objet de malédiction {Version géorgienne : seront sauvés du maudit lui-même= (Mt. 10,22 ;24,13). 6. « Et alors paraîtront les signes » de la vérité (Mt. 24, 30). D’abord le signe des cieux ouverts, ensuite le signe du son de la trompette, et le troisième signe, la résurrection des morts (Mt. 24,31 ; 1 Co.15, 52 ;1 Tb. 4, 16) 7. non de tous, il est vrai, mais comme il a été dit : « Le Seigneur viendra et tous ses saints avec Lui » (Za. 14, 5). 8. « Alors » le monde « verra » le Seigneur « venant sur les nuées du ciel »(Mt. 24, 30 ; 26,64).

 

 

 

Commentaire :

 

Du chapitre XI à XIII, l’auteur ou les auteurs font preuve d’un grand bon sens, ils offrent au peuple de Dieu les moyens de se protéger des loups qu’a prophétisés Jésus-Christ( Mt. 7,15 ; Jn. 10, 12). Ils rappellent le comportement que doivent avoir les représentants véritables de Dieu : être humble et habité d’un authentique esprit de pauvreté et de service.

 

Au chapitre XIV, la vie chrétienne est recentrée sur l’Eucharistie, le jour dominical, le Jour du Seigneur, il annonce le retour du Seigneur dans la nuée.

Il est signifié dans ce passage que la vie du chrétien s’origine dans l’Eucharistie et y retourne pour s’y accomplir, puisque le cœur de la mission de la créature sauvée est de rendre grâce : « Voici que je fais toute chose nouvelle, dit le Seigneur… »

Ce passage, écrit dans le second siècle de notre ère, dément l’affirmation des hérésies de la réforme selon lesquelles la Sainte Scène ne serait qu’un mémorial, rejetant la transsub-stantiation ainsi que la Présence réelle : « ceci est mon corps […], ceci est mon sang […]. On n’exige pas le cœur pur, lavé de tous les péchés pour s’alimenter à ce pain là, si ce pain n’est rien d’autre qu’un simple souvenir. C’est Le Pain Vivant ! Le Vivant !

Ce rappel est précédé au chapitre XIII d’un autre rappel, celui de la charité que nous nous devons entre frères et envers tous les hommes.

L’Eucharistie est, de tous les sacrements, l’excellence de la Charité, charité que l’on doit à ses frères mais aussi à Dieu et donc à nous-mêmes. Ce chapitre XIV est substantiellement une condamnation des courants qui voudraient nous faire croire que la vie religieuse se résumerait à une simple attention au prochain.

Une action, qui n’est pas nourrie d’une certaine substance spirituelle consistant à aimer selon Dieu, pour aussi bonne soit-elle, n’est pas substantiellement dans la Charité.

 Être charitable envers son prochain, c’est aimer celui-ci selon l’ordre et le mode de Dieu. On peut faire des choses bonnes, justes extérieu-rement et n’avoir aucun amour, s’y refuser parfois  même.

La charité est de poser un acte avec la même qualité d’intention que Dieu, ce qui implique la recherche d’union à Dieu, d’où la nécessité impérative de l’Eucharistie cause et source de toute charité.

Le chapitre XV est un témoignage de la vie de l’Église.  Il se termine sur un rappel à l’humilité, à l’acceptation de l’entraide fraternelle. On ne se sauve pas seul.

La Didachè se termine par le chapitre XVI, le chapitre de l’accomplis-sement, l’accomplissement de l’Espérance.

Bien sûr, il y a le résumé des prophéties concernant la fin des temps, la purification nécessaire qui accom-pagne l’accomplissement de l’humanité sur cette Terre. Mais c’est d’abord un hymne à l’Espérance, au triomphe de l’amour divin, de l’humilité identitaire pour que tout ait enfin son accomplis-sement  dans le Dieu Trinitaire.

La Didachè, quelque puisse être la dispute des écoles, fut rédigée avec un souci pédagogique évident. Le ou les auteurs sont inspirés et préoccupés par le souci de communiquer une pédagogie du salut en touchant autant les cœurs que les intelligences.

Ce livre fut rédigé dans l’intention d’un maître qui veut toucher le cœur de son élève, c’est un cœur à cœur. C’est une authentique démarche intellec-tuelle mais complètement dépouillée, pauvre, de cette pauvreté de transfigu-ration que l’on retrouve chez saint François d’Assise.

C’est une communication virile, mais remplie de tendresse, de sollici-tude paternelle, une sollicitude que nous aimerions retrouver dans nos communautés, dans nos paroisses, chez nos prêtres et nos évêques.

N’était-ce pas là le souci majeur du Concile Vatican II, alors avant de rêver d’un concile Vatican 3 à 666, il serait peut être urgent de l’appliquer enfin dans son esprit, il est vrai que cette ap-plication demande un esprit de pau-vreté,  un esprit de mendiant, mendiant d’amour.

Je ne saurai trop recommander la lecture de cet ouvrage, qui devrait faire partie de toute vie chrétienne. Un livre de chevet.

 

 

 

LE PECHE ORIGINEL

 

LA SOUFFRANCE ENTRE DANS L’HUMANITE…

 

 

2 –   «  … vers ton mari sera ton désir et lui te dominera. »

Le désir qu’a la femme de l’homme est naturel, mais il n’est que naturel, il tend à dominer, alors que le désir devrait être le sujet.

Ce passage illustre les consé-quences du péché originel, car la matière, sur laquelle il s‘est exprimé, est l’instrument de la génération.

Le plaisir charnel ressenti dans l’union de deux corps respectueux de la loi naturelle, surtout pour un chrétien respectueux de la vie sacramentelle, est parfaitement légitime. On ne doit pas nourrir à son sujet, quand il est vécu comme cité plus haut, le moindre malaise où culpabilité, même si parmi les conseils évangéliques, il y a celui de l’eunuque qui se fait eunuque pour le ciel. Il y a, dit saint Paul, plusieurs états de vie, tous sont ordonnés au salut propre et universel.

Le désir de la maternité chez la femme est très fort, il est si fort que, s’il n’est pas vécu dans le respect de la loi naturelle ou sous le regard de Dieu, il peut se retourner contre la femme, être dévoyé et devenir un élément gravissime de perversion, d’autant plus dangereux maintenant avec l’évolution de la science et des techniques.

L’orgueil n’est-il pas  le pire esclavage ?

Rien n’est plus désolant et catas-trophique pour l’humanité et la création toute entière que la marche dévoyée de la science et de la législation. Les consé-quences, que l’on peut déjà percevoir, seront les causes de bien des effrois et de terreurs à venir.

La domination de l’homme sur la femme n’est pas et ne devrait pas être une domination totalitaire que l’on constate dans la religion musulmane, juive, et autres cultures. De semblables pratiques sont indignes, car elles blessent durablement la dignité de l’être humain, il n’y a pas d’excuse à ces pratiques.

Mais il y a dans le foyer un ordre naturel et surnaturel, une hiérarchie, qu’il convient d’identifier et de respec-ter, sans laquelle aucune union ne peut être vécue heureusement et avec fruit. Ce concept est nécessaire à toute société.

Pour nous chrétiens, cette hiérarchie, cette autorité légitime exercée selon la mission de chacun des membres, est une autorité de complé-mentarité aussi nécessaire que la grâce sacramentelle du mariage. Si l’homme et la femme ne font qu’un, il n’en demeure pas moins vrai qu’ils sont différents, ce qui dans la vie du couple, dans la vie familiale, implique la reconnaissance objective de la différenciation de la mission du sexe masculin et du sexe féminin.

Le couple chrétien a la mission de faire ‘ jeter ’ la grâce sur la Terre, l’établissement de la spiritualité de la Sainte Famille, du Foyer de Nazareth. La Famille de Nazareth est l’incarnation de la Sainte Trinité à laquelle nous sommes tous appelés à nous unir selon le sacrement du mariage. Nous serons introduits dans la Sainte Trinité par union matrimoniale en quelque sorte.

Nous devons reconnaître, identifier deux images dans le couple chrétien : l’époux est l’image du Père éternel, l’épouse est l’image de l’Esprit Saint, l’enfant est l’image du Fils.

L’ordre naturel sur la Terre, transfiguré, réhabilité par le sacrifice du Fils de Dieu, le Verbe Incarné, réfléchit et incarne l’ordre établi en Dieu.

Nos sociétés modernes, dites de progrès, opposent la femme à l’homme, celle-ci réclame la parité en toute chose aux dépends de sa propre identité

sexuelle, cette altération identitaire s’accentue de plus en plus, une inversion qui induit de très graves problèmes sociaux, qui eux-mêmes déstabilisent les psychologies. Et, elles pourraient bien être l’une des causes majeures de l’accroissement des comportements contre nature.

C’est en fait, non seulement un profond et désastreux recul de la femme par rapport à l’homme, à sa dignité, mais c’est une catastrophe dans l’ordre de la création et nous en voyons fleurir les conséquences dans toutes les parties de la société… 

Dans une opposition permanente tout est confus, c’est bien le caractère substantiel de la révolte contre Dieu et son corollaire: le désespoir.

L’équilibre du couple est dans ce commandement de Dieu : « …aime ton prochain comme toi-même. »

La domination des sens s’identifie en général chez  les deux membres. La maîtrise des sens est nécessaire dans un couple, elle doit être recherchée dans l’intériorité du sacrement du mariage que les deux époux se sont donnés, sans négliger l’humanité de chacun et donc, cultiver, préserver dans l’amour, le jardin de la tendresse, de la complicité.

Dans un couple il n’y a pas à chercher à dominer, pas plus qu’il y ait  à s’affranchir.

Il faut demander à Dieu de vivre la grâce de l’amour dans une union des corps, des cœurs et des âmes, car c’est au creuset de cette trinité que se renouvelle le plus sûrement la charité fraternelle dans laquelle Dieu Trine trouve sa complaisance.

3 – «  … jusqu’à ce que tu retournes à la terre dont tu as été pris, car tu es poussière et tu retourneras à la poussière. »

Dieu, dans sa justice, prononce sa sentence de mort qui frappe depuis Adam et Ève toutes les générations de la race humaine jusqu’à l’accomplissement de tout.

Face à ce drame, il faut nous souvenir que l’être humain n’en est pas moins éternel : en effet, il est composé d’un corps physique (corps animal), d’un corps spirituel qui est le lien entre l’âme et le corps physique, et l’âme. La mort ne frappe que le corps charnel, (le corps animal), la mort est un événement temporel en lui-même, même s’il introduit à l’éternité. C’est un évènement qui est propre au temps, à l’espace et au volume, les anges – de purs esprits – ne meurent pas, ils ne sont soumis ni au temps, ni à l’espace, ni au volume.

Jésus le confirme lui-même à une question posée sur l’existence de l’âme : « …Je suis le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob… » On est au présent qu’en présence des vivants, donc : quoique morts physiquement, Abraham, Isaac et Jacob vivent, cette vie concerne le corps spirituel et l’âme.

Enfin, il y a la Victoire du Christ-Jésus sur la mort, dans la nuit de Pâques ! « Mort où est ta victoire ? » Châteaubriand.

Pour le Christ-Jésus, la Résurrection concerne les trois éléments du corps, nous nous devons d’attendre dans l’Espérance cette résurrection des corps qui ne se produira qu’après que le jugement des nations ait eu lieu.

La question la plus urgente est de savoir quelle qualité d’éternité allons nous donner à notre corps éternel ? Car le jugement portera sur l’âme qui est le siège de la volonté, de l’intelligence, le cerveau n’étant que la mécanique qui lui permet de se révéler.

Nous aurons l’éternité que nous nous serons choisie sur cette Terre, dans l’espace, le temps et le volume.

 

Dieu est le Vivant.

Dieu est la Vie.

L’humain qui veut vivre de la vie de Dieu, par sa grâce, en faisant sa volonté par amour pour ce Dieu d’amour et pour ses frères à cause de ce Dieu d’amour qui veut que nous nous sauvions avec nos frères, fut-il mort, vivra…

Dieu est Dieu !

Désiré Wasson ( à suivre )

 

 

 

 

 

 

 

 

TRIBUNE LITTERAIRE

 

UNE VOIX S’EST TUE…

 

Elle est née dans les confins d’une société ségrégationniste, dans une misère que rien n’excuse, elle fut la cause d’un mal qui emporta sa

vue.

Elle est née dans le creuset de

toutes les haines, de tous les ressen-

timents, de toutes les passions humai-nes qui affligent le sourire de toutes les grandeurs.

Voici, un jour elle s’éleva !

Elle s’éleva dans la nuit des nuits d’un peuple humilié…

Elle s’éleva telle la voix d’un enfant prisonnier de la colère des adultes : « Pardon, je suis là et je vous aime !  J’aime la vie ! »

Et, depuis lors, cette voix venue des ombres ne cessa plus d’illuminer nos cœurs. Nous consoler de nos peurs !

Ray Charles aura relevé tous les défis en nous donnant le meilleur de lui-même.

Durant toute sa vie de compositeur, de chanteur, il n’aura été qu’une unique portée : « Voyez comme la vie vaut d’être vécue et aimée ! »

Merci, Ray Charles, d’avoir osé dans le brouhaha d’un monde désespéré de lui-même.

Pierre-Charles Aubrit Saint Pol

 

 

 

 

 

LA DOCTRINE SOCIALE

 

LA VICTOIRE DU BON SENS !

 

Ah Martine ! Ah Martine !

 

(V’là qu’ta loi est qu’chéu t’in beffroi ! Quel effroi ! Eu’l bon sins i-ta mise parterre ! T’promène t’in nez d’in museau. E’n braies point ! T’f’ras tomber le verglas en plein été ! E’l moule el’va s’in rhumer ! (un des patois du Nord)

 

Traduction :

Voilà que ta loi est tombée de ton beffroi ! Quel effroi !

Le bon sens t’a mise parterre !

Tu te promènes ton nez dans ton museau. Ne pleure pas !

Tu feras tomber le verglas en plein été !

La moule va s’en rhumer !)

 

Il fait bon de voir le sens du travail et le bon sens s’élever des brumes de la confusion et du mensonge…

Les ouvriers de Bosch ont fait ce qu’il fallait faire, ils ont choisi le travail. Ils ont opposé le sourire de leurs enfants à la dictature prétentieuse et menson-gère d’une justice sociale qui se fout de la justice et du sourire des ouvriers.

La loi des 35 heures est une très mauvaise loi, elle ne fait qu’aggraver les déséquilibres sociaux, crée de nouvelles injustices, enfonce le chômage, elle réduit d’une façon sinistre le rôle social de l’entreprise. C’est une verrue au milieu de l’espoir et, il faudra un gros oignon pour la faire disparaître…

Cette loi aberrante est un fameux coup de projecteur sur l’impossible gouvernance par l’idéologie quelle qu’elle soit.

Tous les chefs d’entreprise ne sont pas des voyous !

On ne peut pas revenir en arrière et, l’on sait ce qu’il en coûte encore d’avoir eu une économie étatique ! Allez donc voir le Russe, le Polonais, l’Ukrainien ! Allez leur parler de l’espoir d’un monde meilleur, celui de la démocratie ouvrière. Entre deux verres de vodka, il vous répondra : « … tiens camarade, chatouille mes flancs, ça me réchauffera ! » 

Il vaut mieux travailler un peu plus et tenir ce qu‘on possède !

 

La réforme d’EDF – GDF ?

 

Je ne suis pas un expert, mais pourquoi toujours douter de l’honnêteté d’un gouvernement qui donne les

assurances, projet de loi à l’appui, que cette réforme ne touchera pas le statut privilégié qui est, par les temps qui courent, particulièrement injustes, en regard des autres camarades. Je n’approuve guère ce gouvernement qui, sur bien des points, est un illusionniste de l’espoir, mais sur ce point précis, je le crois honnête.

Cessez messieurs les syndiqués de faire fi de tout bois ! Vous agissez ainsi afin d’éviter que l’ouvrier ne regarde là où ça pourrait vous faire très mal, car enfin si le peuple de France a tant de mal à s’adapter aux exigences de ce monde qui n’est pas le mien, vous y êtes gravement pour quelque chose.

A croire que votre combat  pour une meilleure justice n’est que de la poudre aux yeux.

 Qu‘avez-vous fait face à des techniques nouvelles que vous saviez néfastes pour l’emploi ? Rien ! Vous avez continué à réclamer des hausses de salaire, des améliorations de ceci, autant d’exigences minimalistes, car vous ne voulez pas qu’en changeant l’axe de la démarche syndicale, vos syndicats ne vous demandent des comptes sur une gestion humaine des mutations que vous n’avez pas su prévoir, ni même voir.

Il est très possible que nous payions plus cher les produits de cette société, mais peut être que cela obligera à un peu plus de rigueur dans la gestion. N’agitez pas un mauvais chiffon rouge, vous vous servez de cette fausse cause pour faire tomber ce gouvernement, il sera remplacé par vos amis et nous n’aurons le choix qu’entre les bons à rien et les incapables !

Les problèmes de justice sociale ont des origines multiples et surtout la connaissance d’une culture révolution-naire dont on n’arrive pas à sortir. Vous êtes incapables d’avoir une vision uni-taire et globale des intérêts du peuple. Il n’y a pas seulement les ouvriers d’un côté et le reste de l’autre, la patrie a besoin que tous trouvent les moyens de leur accomplissement, il n’est pas dit qu’il soit logique et irrémédiable que les intérêts des uns s’opposent à ceux des autres.

Le concept de justice ne saurait être enfermé dans une idéologie quelle qu’elle soit. La justice est une aspiration commune à tous les hommes et qu’importe leur rang social.

Il faut tordre le coup à la culture révolutionnaire en se libérant de toutes les formes d’idéologies de droite comme de gauche et sortir du décalogue de la fausse et insupportable culture bourgeoise qui consiste en une vision tiroir-caisse du monde qui se résume par : « …ne rien faire qui puisse nous faire perdre nos économies et nous vous prions de sourire avec mesure et de péter dans de la soie si non, pétez dehors… ! » Le monde ne peut se survivre que sur deux principes fondamentaux : la justice qui est à tous et l’amour qui se propose à tous…

Résumons-nous, on a tout essayé pour le bien du peuple et rien n’aura abouti dans le temps !

On a tout essayé sauf Dieu à qui l’on continue de tourner le dos, pourtant l’Église propose une doctrine sociale tout à fait acceptable, pourquoi ne pas l’essayer ?

 Ce n’est pas rassurant, dites-vous ! Mais depuis quand la vie doit-elle être rassurante ?

Et les ânes dans tout ça, vous y pensez ? Ils meurent d’un fou-rire à cause de vous !        Sully-Colbert.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

BREF D’ACTUALITE

 

UN FOU-RIRE EN ENFER !

 

«  - Alors, l’Europe ?

- Ah oui, l’Europe !

- Qu’en avez-vous fait, pour la votation ?

- Une grande partie de pêche !

- Il paraît qu’elle serait née spontanément ! Génération spontanée !

- Surtout ne criez pas sur les toits que ce sont les moines bénédictins qui l’ont bâtie, nos politiques pourraient en transpirer de peur. Ce n’est pas convenable !

- Il paraît qu’en enfer, Lucifer se remet difficilement du fou-rire que les grands à Bruxelles ont provoqué. Ce fou-rire aurait dessiné un nouveau lieu dans ce royaume de ténèbres: La Chiraco-phrygie !

- Je n’ai jamais été fort en géographie, c’est sans doute une nouvelle région découverte dans les sites des arts premiers précolombiens. 

- Certes premiers, mais c’est bien derniers qu’ils seront.»

Le Rire de l’Âne.

 

 

 

 

LA TRIBUNE DU CANIGOU

 

Choux-fleurs, Artichauts et Grandes Surfaces

 

 

 : « Mon excellent ami, j’ai donné ordre à tous les herbivores de commander des choux-fleurs et des artichauts, car il faut bien aider nos meilleurs amis. Il y a crise, semble-t-il ?

 

 : - La production serait trop forte, les prix ont chuté.

 

 : - C’est pourquoi, ils sont sur les routes ! Ils ont raison. Ne sont-ils pas les garants naturels de notre liberté ?

 

 : - Vous donnez dans la philosophie, maître Âne ?  Bonjour mes amis.

 

: - Je ne vous attendais pas si tôt, que vous arrive-t-il ?

 

: - J’ai commandé plus que de raison des artichauts, si bien qu’il m’a fallu en manger pour donner l’exemple. J’ai eu des flatulences ce qui m’a fait bon trot de Bretagne à ici.

 

: - Pour être soulagé, vous l’êtes ; même enrhumé, je n’aurai eu aucun mal à pister votre passage !

 

: - Mon ami cabot, vous êtes mal élevé !

 

: - Oui, certes ! Je ne suis pas étonné, les platanes eux-mêmes à mon passage agitaient vigoureusement leurs branches !

 

: - Vous êtes dangereux, j’ai des difficultés à contenir un fou-rire ! Vite au foin !

 

: - Je crois que nous allons avoir une visite exceptionnelle.

 

: - La voilà, la surprise ! Maître Chat ! Pour qu’il vienne à nous, c’est qu’il a une information de poids !

 

: - Bonjour la compagnie !

Comme il fait bon venir vous voir, l’air  est si pur, lumineux, dépourvu de mensonge. Mon royaume est au cœur de la cité des hommes et nous avons notre rôle, même si les bons moments se font assez rares.

: - Voilà un discours bien austère ! Que vous arrive-t-il ?

 

: - Figurez-vous, qu’un ministre des finances, atteint semble-t-il d’un ‘sarchose’, - je ne suis pas sûr de ce mal -, est venu dans une grande surface pour annoncer son exigence : la baisse des prix.

A cette annonce, toute ma troupe, chargée de la chasse aux rats et souris, fut prise d’un effroyable fou-rire, car les décideurs véritables se trouvaient dissimulés dans la grande réserve et furent touchés par une impressionnante rigolade. Ils ont cru que Raimu et Fernandel venaient de ressusciter et leur faisaient le coup de la galéjade du genre : « Tu as vu, la fourmi qui descend la Canebière bouche le port !

- Oui, ce matin, un éléphant bouchait mon w.c. »

 

: - Je suis au courant, les turfistes craignent de voir leur mise augmenter, pour compenser la hausse du prix du fourrage !

 

: - Nous faisons dans le surréalisme de droite. Le rêve est gratuit pour les rêveurs, mais pas pour ceux qui transpirent.

 

: - Les grandes surfaces sont une aberration sociale et économique. Elles sont la part visible d’un effroyable mensonge. Rien n’est plus régulateur de la vie socio-économique que la boutique du coin…

 

: - Il faut que le monde connaisse le triomphe orgueilleux du matérialisme. Tout de ce monde doit aller à sa consommation ainsi, tout s’accomplira dans la justice divine.

 

: - Je vous ramène de Bretagne, du cidre, un gratin de chou-fleur, des homards à l’Armoriale et le far breton aux abricots.

 

: - Nous boirons à la victoire du bon sens et du courage et à la bonne santé de la farce! Ces ministres, ils n’en rateront aucune. »

Raymond Lull